Une occupation du premier Moyen Âge dans la vallée du Loir à Saint-Jean-Froidmentel (Loir-et-Cher)
Early medieval occupation in the Loir valley at Saint-Jean-Froidmentel (Loir-et-Cher)
p. 205-212
Résumés
Le diagnostic réalisé sur la commune de Saint-Jean-Froidmentel en août 2007 a permis de mettre en évidence une occupation du premier Moyen Âge se développant parallèlement à la vallée actuelle du Loir, sur sa rive droite. Le site est implanté sur le replat de la terrasse alluviale Fy, bordé au sud par le Loir et délimité au nord par la légère dépression d’un paléochenal comblé. La réalisation de 26 tranchées perpendiculaires à la vallée du Loir ont permis de mettre au jour 800 structures. Cet ensemble est composé de fosses, de fosses de stockage, de silos, de fossés, de tranchées de palissades, de trous de poteau (formant des ensembles cohérents ou non), des structures de combustion et d’une sépulture. Le mobilier céramique, bien que formé de lots souvent faibles et fragmentés, est attribuable à la période carolingienne (ixe-xe s.) et au Moyen Âge classique (xie-xiie s.). Le mobilier métallique remarquable est constitué d’un soc de charrue et d’un ardillon de fibule.
The diagnosis carried out in the commune of Saint-Jean-Froidmentel in August 2007 made it possible to highlight an early Middle Ages occupation developing parallel to the current Loir valley, on its right bank. The site is located on the flat surface of the Fy alluvial terrace, bordered to the south by the Loir and delimited to the north by the slight depression of a filled paleochannel. The construction of 26 trenches perpendicular to the Loir valley revealed 800 structures. This set is made up of pits, storage pits, silos, ditches, palisade trenches, postholes (forming coherent or inconsistent sets), combustion structures and a burial. The ceramic furniture, although often made up of small and fragmented batches, is attributable to the Carolingian period (9th-10th centuries) and the Classical Middle Ages (11th-12th centuries). The remarkable metal furniture is made up of a plow share and a fibula barb.
Entrées d’index
Mots-clés : premier Moyen Âge, Loir-et-Cher, vallée du Loir
Keywords : Early Middle Ages, Loir-et-Cher, Loir valley
Texte intégral
Introduction
1Situé dans le Loir-et-Cher, à environ 1 km au nord-est du village de Saint-Jean-Froidmentel, le site du “Buisson” a été diagnostiqué en 2007 (Fig. 1). L’emprise prescrite se développe parallèlement au cours du Loir, sur sa rive droite. Le substrat est constitué des terrasses alluviales Fx et Fy. Les implantations anthropiques impactées par le projet d’exploitation d’une carrière de matériaux alluviaux sont néolithiques et médiévales.
Fig. 1 - Localisation de l’opération de diagnostic.

C. Landreau.
2L’occupation médiévale se situe sur le replat de la terrasse qui se développe entre le Loir et un paléo-chenal comblé situé à un peu plus de 200 m du cours actuel de la rivière. La réalisation de 26 tranchées, implantées perpendiculairement à la vallée, a permis de mettre en évidence environ 800 faits attribuables au premier Moyen Âge. Cet ensemble est composé de fosses, de fosses de stockage, de silos, de fossés, de tranchées de palissade, de trous de poteau, de structures de combustion et d’une sépulture, sur une surface estimée de site de 5 ha (Fig. 2). Les données exposées ci-après sont à prendre avec précaution du fait de leur mode d’acquisition. En effet peu de structures ont été testées lors du diagnostic au vu du nombre de creusements mis au jour. De plus le développement du site n’est pas connu en dehors de l’emprise prescrite. Il est à noter que les études de mobilier ont été réalisées en 2007 et non actualisées (Landreau et al. 2007).
Fig. 2 - Plan des tranchées et des vestiges médiévaux

C. Landreau.
1. Le site médiéval
1.1. Les fossés
3Au nombre de 24 tracés repérés sur le site, les fossés semblent le structurer selon deux axes préférentiels : est-ouest et nord-sud. Ainsi les fossés les plus larges et les plus profonds se trouvent en périphérie de la concentration de creusements, comme c’est le cas pour le fossé le plus au nord-est, qui suit parfaitement les courbes de niveau et au-delà duquel les creusements sont quasi absents.
1.2. Les tranchées de palissade
4Des creusements de ce type ont été mis en évidence à quatre reprises dans les tranchées 10 et 11, à faible distance les uns des autres. Leur dénomination tient au fait qu’il s’agit de creusements de faible profondeur, qui sont prolongés par des alignements de trous de poteau. Ces derniers sont sans doute visibles du fait d’une faible érosion. L’orientation des palissades est invariablement SO-NE.
1.3. Les silos et fosses de stockage
5Les silos, identifiés à neuf reprises, sont de forme cylindrique/piriforme, avec des diamètres oscillant entre 2 m et 0,7 m pour une moyenne de 1,45 m. Les profondeurs quant à elles sont de 0,4 m à 1,15 m pour une moyenne de 0,75 m (Fig. 3). Le mobilier mis en évidence lors de la réalisation des sondages indique une attribution à la période carolingienne.
Fig. 3 - Plan des ensembles de trous de poteau.

C. Landreau.
6Les six fosses de stockage possèdent des diamètres de 0,6 à 1,8 m avec une moyenne à 1 m, pour des profondeurs allant de 0.3 à 0,7 m avec une moyenne à 0,45 m. Le mobilier de ces fosses est peu abondant et attribuable au premier Moyen Âge.
7Tous ces éléments se retrouvent sur la totalité de l’emprise diagnostiquée même si une concentration plus importante semble se dessiner dans les tranchées 5 à 10.
1.4. Les fosses
8Ce type de creusement a été testé à 25 reprises sur la totalité de l’emprise. Ces fosses sont de formes et de profondeurs variées. Le mobilier mis en évidence est rare, voire absent de treize fosses. La céramique est de facture du premier Moyen Âge, et certaines fosses révèlent du mobilier clairement carolingien. Notons la présence d’une fosse livrant deux tessons gallo-romains et trois fosses contenant des fragments de scories ferreuses.
1.5. Les ensembles de trous de poteau
9Parmi les nombreux trous de poteau découverts lors de ce diagnostic, quelques ensembles cohérents semblent dessiner des clôtures ou des constructions (Fig. 3). Les plans sont évidemment incomplets car produits dans le cadre du diagnostic. Ces ensembles, au nombre de sept, se trouvent groupés, à l’est pour les ensembles 1 à 4 et à l’ouest pour les ensembles 5 à 7. L’ensemble 1 est composé de neuf trous de poteau dont un dixième sans doute détruit lors de la réalisation d’un silo. Les creusements se répartissent sur trois lignes formant un U, soit une surface partiellement enclose de 6,25 m².
10L’ensemble 2 est formé de deux lignes formant un angle droit et composées de sept trous de poteau.
11L’ensemble 3 est un petit édicule de 3,5 m² sur quatre poteaux et de forme trapézoïdale. Il pourrait s’agir d’une armature légère protégeant le silo découvert dans cet espace.
12L’ensemble 4 est composé de quatre creusements non testés et alignés.
13L’ensemble 5, le plus au nord, est en dehors de la zone de densité des vestiges et présente des trous de poteau très proches les uns des autres, faisant plutôt penser à une haie plantée. Son attribution au Moyen Âge est sujette à caution car aucun des trous de poteau testés manuellement n’a livré de mobilier.
14L’ensemble 6 est composé de six trous de poteau sur deux lignes formant un angle droit. Un tesson de facture premier Moyen Âge a été découvert dans un des creusements.
15L’ensemble 7 est composé de quatre trous de poteau formant un plan trapézoïdal de 2,7 m² de surface. Un tesson de facture premier Moyen Âge a été découvert dans un des trous de poteau.
1.6. Les trous de poteau hors ensembles “structurés”
16En dehors des ensembles déjà décrits plus haut, 78 trous de poteau ont été fouillés manuellement sur la totalité de l’emprise. Les diamètres de ces entités fluctuent entre 0,2 et 1 m, pour une moyenne à 0,48 m. Les profondeurs atteignent 0,04 à 0,9 m pour une moyenne qui s’établit à 0,26 m. Au sein de ce corpus il faut noter la présence, en tranchée 21, d’un trou de poteau hors norme par rapport au reste du site. Il possède un avant-trou de 1 m de largeur, un négatif de poteau de 0,4 m de diamètre et une profondeur de 0,9 m. Cet élément pourrait appartenir à un édifice de grande taille ou en tout cas plus fondé que ceux pressenti sur le reste du site.
1.7. Les structures de combustion
17La présence des structures de combustion est perceptible sous forme de rejets de soles découverts dans les comblements de fosses ou de silos, mais aussi en place pour deux d’entre elles. La première, en tranchée 20 est une sole en terre crue-cuite de 1 m par 1,5 m implantée dans une fosse de 1,5 par 2 m. La seconde, en tranchée 23 est une sole de plus petite taille, elle aussi en terre crue-cuite, d’un diamètre estimé à 0,7 m et implanté dans un creusement circulaire de 0,9 m de diamètre.
1.8. La sépulture F 689
18Mise en évidence dans la tranchée 21, cette fosse sépulcrale n’a pas été fouillée. Des éléments de crâne ainsi qu’un fragment de tibia sont apparus juste sous la semelle de labours. Les éléments osseux visibles plaident en faveur de l’inhumation d’un seul individu immature comme en témoigne la partie proximale du tibia qui ne présente pas de soudure de l’épiphyse.
19Cette sépulture est la seule identifiée sur la totalité de l’emprise.
1.9. Le mobilier céramique médiéval
20Le mobilier céramique médiéval provient de 103 unités stratigraphiques appartenant à 84 faits archéologiques. Notons ici que quatre faits ont livré exclusivement du mobilier céramique gallo-romain.
21L’analyse du corpus a permis de comptabiliser 339 tessons médiévaux pour une masse de 2 544 g. L’ensemble est numériquement faible avec une majorité d’US ne livrant qu’un seul tesson. La “pauvreté” du mobilier est confirmée également par la faible proportion d’individus représentés dans les lots d’étude. Ces derniers présentent peu d’éléments morphologiques représentatifs, le plus souvent usés et fragmentés. Le taux de fragmentation calculé pour l’ensemble du mobilier est de 8,26. Le nombre de NMI individualisés représente approximativement la moitié du nombre de restes, ce qui témoigne d’un faible remontage entre les tessons. Les ensembles sont donc peu renseignés et par conséquent, les critères de datation sont relativement peu nombreux. Cependant, la confrontation entre caractères discriminants technologiques associés aux rares éléments typologiques ou décoratifs a permis de mettre en évidence une occupation attribuée au haut Moyen Âge et principalement à la période carolingienne au sens large. Les ensembles les plus documentés ont permis d’affiner les datations de certains lots aux ixe-première moitié xe s. Par ailleurs, quelques lots ont permis de déceler des occupations xie-xiie s. Certaines structures datées principalement de la période carolingienne présentent du mobilier en position résiduelle attribué à la période protohistorique, gallo-romaine ou encore mérovingienne.
22La pâte 30 est blanchâtre à gris-beige, de texture fine et compacte avec quelques fissures. Les dégraissants de quartz translucides sont diffus et associés à de nombreux oxydes noirs. Les formes associées aux productions en pâte 30 sont exclusivement des formes fermées et se partagent entre pots à cuire et cruches. Les pots à cuire sont principalement dotés de lèvres versées à gorge interne, de lèvre confondue versée, de lèvre à bourrelet semi hémisphérique (Fig. 4). On note une oule à bandeau court. On recense également deux individus indéterminés, probablement de forme fermée, équipés d’une lèvre confondue et versée, attribués à la période mérovingienne.
Fig. 4 - Planche de mobilier céramique médiévale.

S. Millet et C. Landreau.
23Les cruches sont exclusivement dotées de lèvres plates épaisses. Les quelques éléments de fonds sont plutôt massifs et plats.
24Les éléments décoratifs sont rares. On note un décor à la peinture sur un exemplaire de cruche doté d’une lèvre de type 0902 et un exemplaire de décor à la molette aux motifs de bâtons sur deux niveaux. Le décor à la peinture rappelle les productions de l’atelier de Dangeau avec des décors de flammules sur céramique blanche. Cette officine semble produire jusqu’au xiie-début xiiie s. H. Sellès mentionne la découverte de vases similaires à Chartres, Blois et Nottonville, où les premiers exemplaires sont attestés à la fin de xe-début xie s. (Sellès 1995). La production en pâte de Dangeau a été identifiée sur le site de Marboué à 15 km au nord de Saint-Jean-Froidmentel, sous le nom de pâte 72 (Lichon 2004).
25La pâte 31 est sableuse avec des éléments de quartz millimétriques diffus et de rares oxydes rouges. Elle présente de nombreuses paillettes de micas. La production en pâte 31 ne présente aucun élément de lèvre ou de décor, seulement un fond plat et massif. Cette production reste marginale avec 1 % du nombre de restes. On retrouve ce type de pâte sur le site de “la Jousserie/Boisgendry” à Saint-Michel-sur-Loire (pâte 72), dans des contextes attribués au viie-première moitié du viiie s. (Jesset 2002), sur le site de Cerelle “Baigneux” (pâte 61) dans des contextes ve-viie s. (Jesset 2004). Une origine locale apparait vraisemblable, cependant cette matière première (argile primaire) se rencontre dans le Poitou notamment sur l’atelier de Ménigoute.
26La pâte 32 est beige orangé, sableuse avec des éléments de quartz opaques et translucides millimétriques diffus, associés à quelques éléments plus grossiers. Elle présente aussi de rares nodules de calcaire et quelques quartz oxydés noirâtres. Les éléments de formes associés aux productions en pâte 32 sont exclusivement des formes fermées et du type pot à cuire. Ils sont principalement dotés de lèvres versées à gorge interne. On note un exemplaire à lèvre confondue et versée.
27Les éléments de décors sont exclusivement à la molette, le plus souvent aux motifs carrés, aux motifs de losanges ou encore de bâtons.
28Cette pâte présente des similitudes technologiques avec les productions des ateliers de Saran qui s’étendent du vie au milieu du xe s. Cette consommation de produits saranais à l’ouest était déjà perceptible sur le site de Marboué (pâte 70) à 15 km au nord de Saint-Jean-Froidmentel et ce dans des contextes de la fin du viiie-début xe s. (Lichon 2004).
29La pâte 33 est sableuse, fine et compacte, ocre beige avec quelques fissures. Les dégraissants ne sont pas visibles à l’œil à part quelques éléments de quartz blanc. Cette pâte est bien cuite et présente quelques nodules rouges d’oxydation. Les productions en pâte 33 ne présentent aucun élément morphologique. Seuls quelques cas de panses aux parois fines et portant des traces de suies laissent envisager leur appartenance à des pots à cuire. Un seul cas présente un probable décor de peinture ocre rouge partiellement visible.
30Cette pâte présente des similitudes avec les productions de Blois appelées “commune blésoise”. Au haut Moyen Âge, ce groupe technique représente presque la totalité de la consommation céramique. Celle-ci décroit par la suite mais reste prédominante jusqu’au xiie-xiiie s. (Aubourg et Josset 2003).
31La pâte 34 est blanche, très fine et compacte sans dégraissant visible à l’œil nu. Les éléments de forme associés aux productions en pâte 34 sont exclusivement des formes fermées et du type pot à cuire dotés de lèvres versées à gorge interne. On note un exemplaire d’oule à bandeau court.
32Les décors sont exclusivement représentés par des bandes de peinture ocre rouge plus ou moins large rappelant les productions de l’atelier de Dangeau.
33Cette production présente, comme la pâte 30, des caractéristiques proches de celles des ateliers de Dangeau, qui semblent produire du ixe s. jusqu’au xiie-début xiiie s. (Sellès 1995). Les éléments attribués à la période mérovingienne témoignent d’ateliers de production précoces utilisant probablement les mêmes argiles que celles des officines de Dangeau.
34La pâte 35 est sableuse et gris-beige. Elle est aérée avec des dégraissants visibles dont de nombreux quartz blancs diffus et microscopiques associés à de rares nodules de terre cuite. Les productions en pâte 35 sont représentées par de rares éléments morphologiques. On note un exemplaire d’oule à bandeau court. Un individu de forme indéterminée est doté d’une lèvre à bourrelet sommital arrondi. Les fragments de panses présentent pour la plupart des traces de suie.
35Aucun élément de décor n’est associé à cette production.
36La pâte 36 est fine avec des dégraissants invisibles à l’œil. À la loupe binoculaire, on remarque de nombreux quartz translucides qui donnent un aspect brillant. De plus, on peut noter la présence de matière organique brûlée. Pour les productions en pâte 36, on recense un unique élément de cruche doté d’une lèvre à collerette étirée. Il est associé à un bec tubulaire tréflé rattaché à la collerette. Ce type d’individu se retrouve dans les contextes de la période carolingienne et plus précisément de la deuxième moitié du ixe-première moitié xe s.
37Aucun élément de décor n’est associé.
38En conclusion, le mobilier céramique de Saint-Jean-Froidmentel, malgré la présence de lots souvent faibles et fragmentés, a permis de mettre en évidence une occupation du haut Moyen Âge et plus particulièrement de la période carolingienne et du Moyen Âge classique.
39D’un point de vue technologique, on constate que 60 % des éléments provenant du site peuvent être rapprochés des ateliers de Dangeau situés à quelques kilomètres et par conséquent dans son aire de diffusion.
40L’étude a aussi permis d’identifier quelques éléments d’une occupation xie-xiie s. dont l’épicentre serait en dehors de l’espace diagnostiqué.
1.10. Le mobilier métallique
41Lors de ce diagnostic, 25 éléments métalliques ont été mis en évidence. Sur les 25 objets, deux sont en alliage cuivreux et le reste en fer.
42Les deux éléments en bronze sont des parties d’objets indéterminés.
43Les éléments en fer sont constitués en grande partie de clous (douze éléments), de deux lames de couteau, un fragment de soc de charrue et un ardillon de fibule.
44Il est à noter la présence, dans le comblement terminal d’un des creusements, d’une monnaie émise en 166 ap. J.-C. L’avers représente la tête radiée de Marc Aurèle à droite et le revers représente Rome assise à gauche sur un bouclier tenant le palladium de la main droite et un sceptre de la main gauche (Ref : RIC 937-C.812) (détermination M. Barret, Inrap).
1.11. Les déchets de métallurgie
45Le lot de déchets métallurgiques présents sur le site est composé de 54 éléments pour une masse de 9 600 g. Ces éléments se retrouvent dans quatorze structures. Les scories appartiennent, pour une faible proportion, à une activité de réduction. Les déchets issus d’une activité de forge ou de raffinage sont, toute proportion gardée, les mieux représentés. Aucune structure liée à la métallurgie n’est associée à ces déchets. En effet, ils sont tous en position de rejet dans des trous de poteau, des fosses ou des fossés. Le seul élément notable est la concentration de fonds de four (quatre fonds de four totalisant une masse de 4 850 g) dans le fossé F 748 à l’est du diagnostic. Cette concentration laisse supposer l’existence d’une activité de forge, ou de raffinage, non loin de ce creusement et peut-être en dehors de l’emprise du diagnostic.
1.12. La faune
46Le lot de faune présente 192 ossements pour une masse de 1 558 g.
47Le bœuf domine la fréquence des espèces avec plus de 60 % des ossements. Il est suivi par les caprinés (23 %), puis le porc (7 %) et le cheval (5 %). Le cerf est présent avec un unique reste.
48Les restes osseux sont dans l’ensemble bien conservés.
Conclusion
49Le diagnostic archéologique réalisé sur le site du “Buisson” a permis de mettre en évidence une forte implantation humaine dans cette partie de la vallée du Loir.
50La première, datée du Néolithique moyen, est constituée de structures de combustion ainsi que d’un peu de mobilier céramique.
51La seconde, objet de cet article, est une occupation très dense attribuable au premier Moyen Âge et plus particulièrement centrée sur la période carolingienne. Malgré la présence de nombreux silos, trous de poteau, fosses, fossés, de trois structures de combustion et d’une sépulture, la vocation de ce site n’est pas connue. En effet, aucun bâtiment n’est clairement mis en évidence ni aucune concentration particulière ne se détache du lot des structures. Seule une petite concentration de fond de forge à l’est du site laisse entrevoir la présence d’un atelier sans doute hors emprise.
52Nous noterons la présence d’un bâtiment au lieu-dit “le Buisson”, à 150 m du bord est de l’emprise qui conserve encore à ce jour une fenêtre à meneaux ainsi qu’une porte à linteau en accolade datable des xve-xvie s.
53Situé à 1 km du centre du bourg actuel de Saint-Jean-Froidmentel, le site du “le Buisson” pourrait correspondre à une première agglomération à la période carolingienne, avant la création du bourg à son emplacement actuel, autour d’un prieuré du xie s.
Bibliographie
Aubourg et Josset 2003. Aubourg V. et Josset D. - Chrono-typologie de la céramique de Blois et réseau d’approvisionnement de la ville, in : Husi P. (dir.), La céramique médiévale et moderne du Centre-Ouest de la France (11e-17e siècle). Chrono-typologie de la céramique et approvisionnement de la vallée de la Loire moyenne, 20e suppl. à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours : 39-47.
Jesset 2002. Jesset S. - Le mobilier céramique du site de “La Jousserie/Boisgendry” à Saint-Michel-sur-Loire (Indre-et-Loire), Document final de synthèse, SRA Centre, Orléans.
Jesset 2004. Jesset S. - Le mobilier céramique post gallo-romain de Cérelles “Baigneux” (37 047 043), SRA Centre, Orléans.
Landreau et al. 2007. Landreau C. (dir.), Bouillon J., Chaudriller S., Deloze V., Millet S. et Braguier S. - Saint-Jean-Froidmentel, “Le Buisson”, phases 1 et 2, Rapport de diagnostic, Inrap, SRA Centre, Orléans.
Lichon 2004. Lichon A.A. - Marboué (Eure-et-Loir), “Les Terres d’Ecoublancs”, Document final de synthèse, SRA Centre, Orléans.
Sellès 1995. Sellès H. - La façade de l’église romane Saint-Georges de Dangeau, Rapport d’évaluation.
Auteurs
Service de l’Archéologie du département d’Indre-et-Loire.
Jérôme Bouillon (collab.)
Inrap Centre-Île-de-France.
Sébastien Millet (collab.)
Inrap Centre-Île-de-France.
Séverine Chaudriller (collab.)
Inrap Centre-Île-de-France.
Béatrice Marsollier (collab.)
Inrap Centre-Île-de-France.
Séverine Braguier (collab.)
Inrap Centre-Île-de-France.
Valérie Deloze (collab.)
Inrap Centre-Île-de-France.

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