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    Plan détaillé Texte intégral 1. Présentation de la documentation 2. Une approche à l’échelle du territoire Conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les occupations du plateau nord de Tours (Indre-et-Loire) durant le premier Moyen Âge

    Occupations on the plateau north of Tours (Indre-et-Loire) during the early Middle Ages

    Jean-Philippe Chimier, Marie-Denise Dalayeun, Grégory Poitevin, Gwenaël Roy, Françoise Yvernault et Léa Roubaud

    p. 143-157

    Résumés

    Cet article constitue une première synthèse sur les occupations du plateau nord de Tours durant le premier Moyen Âge. Les données sont constituées des découvertes anciennes, des lieux mentionnés dans les sources écrites et de l’archéologie préventive. Si cet espace agricole apparaît largement mis en valeur, les occupations sont de natures différentes et ne se répartissent pas régulièrement au sein du territoire. L’influence des établissements religieux, en particulier Marmoutier, est peut-être à envisager.

    This article provides an initial overview of the occupation of the northern plateau of Tours during the early Middle Ages. In recent years, documentation has been updated thanks to the contribution of preventive archaeology, which complements ancient discoveries and the sites mentioned in written sources. Although this agricultural area appears to have been extensively developed, the different types of occupation are not evenly spread across the territory. The influence of religious establishments, in particular Marmoutier, is perhaps to be considered.

    Entrées d’index

    Mots-clés : premier Moyen Âge, Tours, territoire, établissements ruraux, paysage, activités agricoles

    Keywords : Early Middle Ages, Tours, territory, rural settlements, landscape, agricultural activities

    Texte intégral 1. Présentation de la documentation 1.1. Les sources manuscrites et cartographiques 1.2. Les prospections et études documentaires 1.3. Les diagnostics archéologiques 1.3.1. Site 16, 123 rue du Colombier, Saint-Symphorien “la Babinière” (Baguenieret al. 2018) 1.3.2. Site 17, Clinique de l’Alliance, Saint-Cyr-sur-Loire “la Rabelais” (Cherdoet al. 2016) 1.3.3. Site 18, 2-4 rue Léandre Pourcelot, Saint-Cyr-sur-Loire “la Moisanderie” (Laruaz, Lebrun et Liagre 2020) 1.3.4. Site 19, 66-70 rue Bretonneau, Saint-Cyr-sur-Loire “les Petits Clos” (Jouquand et Couvin 2005) 1.3.5. Site 20, 13 rue Palluau, Saint-Cyr-sur-Loire “les Petits Poulets” (Jouquand et Godignon 2009) 1.4. Les fouilles 1.4.1. Site 23, Les Hauts de Sainte-Radegonde, Saint-Symphorien “la Vacherie” (Baguenieret al. 2020 : 127‑319) 1.4.2. Site 25, 124-134 avenue Maginot, Saint-Symphorien “Beau Verger” (Royet al. 2019) 1.4.3. Site 22, Tramway : Le Parking Relais, Saint-Symphorien “les Glacières” (Laruazet al. 2018) 1.4.4. Site 21, Tramway : Le Centre de Maintenance, Sainte-Radegonde “la Petite Penotterie” (Laruazet al. 2018) 1.4.5. Site 26, la Gruette, Saint-Cyr-sur-Loire “les Poulets” (Dalayeunet al. 2018) 1.4.6. Site 24, La Grenouillère, Saint-Saint-Symphorien “les Grenouillères” (Cunaultet al. 2008) 2. Une approche à l’échelle du territoire 2.1. Héritage antique et chronologie des occupations 2.2. Le paysage et les composantes de l’habitat 2.3. Les activités et productions Conclusion Bibliographie Sources inédites, Archives départementales d’Indre-et-Loire (ADIL) Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1Cette étude vise à dresser un premier bilan du peuplement du plateau nord de la Loire au droit de la ville de Tours et des modalités de l’exploitation de ce terroir durant le haut Moyen Âge. Localisée en rive droite du fleuve, l’aire d’étude englobe l’actuelle commune de Saint-Cyr-sur-Loire et celles des anciennes communes de Saint-Symphorien et Sainte-Radegonde-en-Touraine. Elle écarte volontairement la rive de la Loire et le versant du coteau dont les modalités d’occupation sont complexes et les conditions d’acquisition des données particulières1.

    2Le développement de l’archéologie préventive à partir des années 2000 a renouvelé la connaissance de ce secteur. Les 70 opérations archéologiques menées depuis cette date2 ont mis au jour 94 occupations de tout type et de toute période. La documentation est suffisamment importante pour permettre des approches synthétiques (cf. pour l’âge du Fer : Lusson et Laruaz 2017).

    3À l’instar d’autres recherches régionales (Chimier et al. 2020), l’étude se fonde sur une documentation issue de sources multiples : archives, découvertes anciennes, prospections et opérations d’archéologie préventive. Il s’agit de contourner le biais que constituerait l’utilisation des seules données de l’archéologie préventive, qui sont les mieux documentées mais qui ne renseignent que la partie du territoire la plus récemment aménagée. Les données sont gérées au sein d’un Système d’Information Géographique (SIG) dédié, issu de celui élaboré pour réaliser les cartes de présentation de l’environnement archéologique dans les rapports de fouille (Poitevin et al. 2016 ; Roy et al. 2019). La documentation retenue se compose de 26 occurrences (Tabl. 1) : 12 lieux mentionnés dans les sources écrites avant 1200 (Fig. 1 : sites nos 1 à 12), 3 sites issus des opérations cantonales de prospection-inventaire du Service régional de l’archéologie de la région Centre-Val de Loire (Fig. 1 : sites nos 13 à 15), 5 occupations mises au jour à l’occasion de diagnostics d’archéologie qui n’ont pas donné lieu à une fouille (Fig. 1 : sites nos 16 à 20), et enfin de 6 sites archéologiques fouillés (Fig. 1 : sites nos 21 à 26).

    Tabl. 1 - Liste des sites et lieux retenus.

    Fig. 1 - Emprises des opérations d’archéologie préventive et report des sites et occurrences retenus pour l’étude.

    Fond de carte : modèle numérique de terrain © IGN ; Caviar, Inrap, état de la documentation 2021.

    1. Présentation de la documentation

    1.1. Les sources manuscrites et cartographiques

    4La confrontation entre les sources archéologiques et les mentions de lieux et informations topographiques issues des sources écrites antérieures à 1100 a pour objectif, d’une part, de compléter l’étude du peuplement du territoire considéré (localisation des établissements et leur datation) et, d’autre part, de prendre en compte les informations sur la nature de l’occupation du sol et des installations. Les mentions retenues proviennent pour l’essentiel de la base de données Toposources (Zadora-Rio 2014) ponctuellement complétées par d’autres issues de la bibliographie antérieure3. Celles utilisées précédemment4 mais aujourd’hui écartées devront être réexaminées dans le cadre de la poursuite de cette étude.

    5Douze lieux différents ont été retenus (Tabl. 2). Ils sont, pour la majorité des cas, associés au toponyme indexé dans Toposources et géolocalisés de façon ponctuelle d’après le plan des premiers cadastres des trois communes ou par tuilage de toponymes (Bezay/la Chantrie). Aucune commune n’a été associée au lieu Gruolia dans Toposources mais l’hypothèse d’une identification avec la Gruette à Saint-Cyr y est suggérée par l’autrice. La villa Limiriaco n’est attribuée à aucune commune dans Toposources. Sa localisation par les confronts permet toutefois de situer son territoire sur la commune de Saint-Cyr (Lhuillier 1892 : 177) mais elle ne peut être rattachée à aucun toponyme ancien ou moderne et n’est pas localisée dans le SIG. La mention topographique du coteau Altion n’est pas localisable, outre qu’il se situe au nord de Saint-Symphorien. Il en va de même pour les routes qui sont associées à un toponyme ; la route de Vendôme peut correspondre au tracé de la route moderne, mais ne peut être localisée précisément.

    Tabl. 2 - Liste des lieux mentionnés dans les sources écrites avant 1200.

    6Quatre lieux sont mentionnés dès le ixe s. et sont aussi attestés au xe ou au xie s., suggérant une occupation longue des sites.

    7Les textes apportent des indications sur le statut de chacun des sites mentionnés ou sur les activités pratiquées. Seul celui de la Gruette ne fait l’objet d’aucune information.

    8Le plus grand nombre de mentions concerne des domaines ou des établissements agricoles (villae, villulae ou curtis). Au ixe s., les textes sont suffisamment précis pour évaluer le statut des différents sites. Bezay et Le Colombier sont mentionnés comme villulae, la première est une dépendance de la villa de Briga et de l’abbaye de Marmoutier. Mié ou Meigné est défini comme une villa et une curtis par des textes contemporains. Seule la domus du Mortier est mentionnée au xe s.

    1.2. Les prospections et études documentaires

    9Les occupations archéologiques du plateau nord de Tours ont été inventoriées à plusieurs reprises (Boussard 1960 : 111‑112 ; Provost 1988 : 105‑106 ; Alilaire 1996 ; Yvernault et al. 2005 ; Papin, Hirn et Vanhove 2011). La commune de Saint-Cyr a par ailleurs fait l’objet d’une opération de prospection-inventaire du Service régional de l’archéologie de la région Centre-Val de Loire (Alilaire 1996) et de prospections ponctuelles, en particulier le nord du territoire (Mestat 1994 ; Mestat 1999).

    10Les résultats ne sont pas significatifs et une reprise de la documentation de terrain serait nécessaire. Deux sites attribués avec prudence au haut Moyen Âge ont cependant été retenus dans le cadre de cette étude : des sépultures mises au jour au château de la Péraudière (site 13 : Alilaire 1996 : 38), sur le rebord du plateau au-dessus du village, et une faible concentration de tessons au lieu-dit Passe-Vite (le Gué du Bois Ribert sur le premier cadastre, site 15 : Alilaire 1996 : 39) qui n’ont pu être associés avec aucune structure lors d’un diagnostic réalisé ultérieurement dans la parcelle (Marteaux 2014).

    1.3. Les diagnostics archéologiques

    11Les vestiges révélés par les cinq diagnostics correspondent essentiellement à des ensembles architecturaux sur poteaux incomplets et à des fossés parcellaires, interprétés comme appartenant à des habitats (Fig. 1).

    1.3.1. Site 16, 123 rue du Colombier, Saint-Symphorien “la Babinière5” (Baguenier et al. 2018)

    12Le site a livré des trous de poteau appartenant à une occupation des ve-xie s. À partir des xie-xiiie s., un réseau de fossés parcellaires se développe selon une trame nord-sud et est-ouest.

    1.3.2. Site 17, Clinique de l’Alliance, Saint-Cyr-sur-Loire “la Rabelais” (Cherdo et al. 2016)

    13L’occupation est illustrée par un tronçon de chemin bordé de carrières de calcaire, de fosses et de trous de poteau datés des viiie-ixe s. L’organisation des vestiges n’a pas pu être clairement établie. Le répertoire des céramiques comprend des pots à cuire et des cruches dont un quart sont des productions peintes qui témoignent du statut privilégié des occupants (Bouillon 2016 : 90).

    1.3.3. Site 18, 2-4 rue Léandre Pourcelot, Saint-Cyr-sur-Loire “la Moisanderie” (Laruaz, Lebrun et Liagre 2020)

    14Situé sur le rebord du plateau, le site domine le cours d’eau de la Petite Gironde. Il se caractérise par un enclos fossoyé curviligne à partitions internes, couvrant une surface de 1 700 m². Celui-ci est desservi au sud-est par un chemin matérialisé par un fossé et les vestiges d’une ancienne haie vive. Les espaces internes enclos abritent un bâtiment sur poteaux dont la superficie restituée est comprise entre 70 et 150 m². Deux fosses aux dimensions importantes complètent le gisement. Le mobilier est peu abondant et les datations reposent principalement sur des analyses radiocarbones. Le site est daté entre le xie et le xiie s. L’analyse comparative régionale (enclos curviligne, aménagements extérieurs…) oriente la caractérisation du site vers celle d’une occupation domestique rurale de statut social intermédiaire.

    1.3.4. Site 19, 66-70 rue Bretonneau, Saint-Cyr-sur-Loire “les Petits Clos” (Jouquand et Couvin 2005)

    15L’opération a révélé la présence de sols en béton, de tranchées de fondation et de maçonneries appartenant à une villa du iie s. ap. J.-C. L’occupation perdure pendant le Bas-Empire et un tesson de céramique suggère sa continuité durant le haut Moyen Âge.

    1.3.5. Site 20, 13 rue Palluau, Saint-Cyr-sur-Loire “les Petits Poulets” (Jouquand et Godignon 2009)

    16Les vestiges antiques du site 19 s’étendent au nord, sur une parcelle adjacente. Des maçonneries, des fosses et des trous de poteau y ont été mis au jour. Le mobilier en céramique associé témoigne d’une occupation continue des lieux du Haut-Empire jusqu’au xie s.

    1.4. Les fouilles

    1.4.1. Site 23, Les Hauts de Sainte-Radegonde, Saint-Symphorien “la Vacherie” (Baguenier et al. 2020 : 127‑319)

    17Plusieurs réseaux parcellaires et ensembles agro-pastoraux, se succédant au fil des périodes, ont été mis au jour à l’occasion du diagnostic et de la fouille (Fig. 2).

    Fig. 2 - Site 23, les Hauts de Sainte Radegonde.

    D’après Baguenier et al. 2020 : fig. 115, p. 248 et fig. 150, p. 316.

    18Pour la période antique, le mobilier provenant de l’amendement des sols témoigne d’une vocation purement agraire du secteur. L’occupation domestique est donc à rechercher en périphérie de l’emprise décapée.

    19Daté du vie au milieu du viiie s., le site médiéval constitue la principale occupation découverte. Il se caractérise par un parcellaire fossoyé orthonormé avec des angles incurvés, qui délimite des parcelles de tailles variables. Celle située dans l’espace central de la fouille mesure environ un hectare. Au nord et à l’ouest, la présence de parcelles d’un module similaire est possible. Dans le tiers sud, les structures sont regroupées et limitées au nord par une palissade, dont le tracé en agrafe évoque le tronçon d’un enclos ouvert. Cet espace renferme trois concentrations de trous de poteau, pour lesquels aucune restitution acceptable de plan de bâtiment n’est possible. Seize fosses et une mare leur sont associées, sans organisation spatiale évidente à l’échelle de la zone considérée. Les mieux conservées sont interprétées comme des fosses de stockage. La nature des cultures pour cette période n’est pas reconnue et il faut attendre la fin du Moyen Âge pour identifier de la vigne. Ces vestiges sont constitutifs d’un habitat qui se développe plus à l’est.

    Fig. 3 - Site 25, 124-124 avenue Maginot.

    D’après Roy et al. 2019 : fig. 50, p. 48.

    1.4.2. Site 25, 124-134 avenue Maginot, Saint-Symphorien “Beau Verger” (Roy et al. 2019)

    20Le site a livré un gisement de trous de poteau, de fosses et de tronçons de fossés, associés à des restes mobiliers relevant principalement des périodes historiques (Fig. 3).

    21L’occupation du sol au cours de l’Antiquité est renseignée par un tronçon de fossé et quelques fosses aux fonctions inconnues. La répartition spatiale de céramiques antiques et de tegulae provenant des comblements de structures du premier Moyen Âge indique la proximité d’une occupation domestique antique plus au nord.

    22Le parcellaire des ve-vie s. adopte une orientation qui s’affranchit de celle de la période précédente. Il est complété par les fossés bordiers d’un chemin qui dessert une aire ouverte au nord. Cet espace est occupé par des constructions sur poteaux solidement ancrés mais dont les plans se développent hors de l’emprise. L’état fragmentaire du mobilier associé et son caractère érodé ne permettent pas de caractériser précisément l’occupation mais le répertoire de la céramique renvoi à un usage domestique. Le viie s. est marqué par l’abandon des premiers fossés et l’implantation de quatre inhumations à proximité, disposées en deux paires distantes d’une trentaine de mètres. L’intrication fréquente au cours de la première moitié du premier Moyen Âge des sépultures dans l’espace domestique conforte l’hypothèse d’un habitat proche. Entre le viiie et le ixe s., de nouveaux fossés sont creusés ; certains tracés antérieurs sont en partie récupérés, après des phases de curage, voire après un déplacement de quelques mètres. Ils s’accompagnent de travaux d’assainissement avec la mise en œuvre de remblais massifs dans un secteur à l’humidité excessive. Le gisement est complété par des fosses aux dimensions importantes dont la fonction reste incertaine. L’occupation perdure jusqu’au xe s. La concentration des vestiges dans la partie septentrionale de l’emprise fouillée est révélatrice des marges d’une occupation dont les espaces domestiques se situent certainement à quelques mètres dans cette direction.

    23L’espace investi dès l’Antiquité conserve son attrait auprès des populations médiévales comme l’attestent la localisation des vestiges mais également le réemploi des matériaux de construction antiques tout au long du premier Moyen Âge.

    1.4.3. Site 22, Tramway : Le Parking Relais, Saint-Symphorien “les Glacières” (Laruaz et al. 2018)

    24Les aménagements de la première ligne du tramway tourangeau ont permis la fouille de deux occupations du haut Moyen Âge (Fig. 4). La première est située au sein d’un espace mis en valeur par une trame parcellaire orthogonale lâche, héritière des périodes laténienne et antique, avec une organisation spatiale peu segmentée. Dans l’hypothèse d’un paysage tenant du bocage, des haies vives ainsi que des clôtures légères, laissant peu de traces au sol, ont pu aussi jouer un rôle de démarcation linéaire. Matérialisé par des fossés bordiers et des ornières, un chemin permet d’accéder depuis le sud à un espace bâti. Celui-ci compte deux constructions rectangulaires sur poteaux dont les emprises n’excèdent pas 70 m² chacune. Ces bâtiments d’habitation sont composés de huit poteaux massifs. Les toits restitués ont deux ou quatre pans. Les édifices sont disposés perpendiculairement et délimitent les deux côtés d’une cour. Les activités domestiques, artisanales ou agricoles, se développent sur cette aire. Des espaces de circulations sont identifiés le long des constructions. Le point d’approvisionnement en eau se situe en dehors de l’aire étudiée. La concentration des structures donne un aspect ramassé à l’ensemble et son étendue ne dépasse pas 400 m².

    Fig. 4 - Site 22, le Parking Relais.

    D’après Laruaz et al. 2018 : fig. 127, p. 291.

    25Comprise entre les xe et xie s., l’occupation du site est brève. Bien qu’en faible nombre et sans doute anecdotiques, les restes d’équidés découverts lui confèrent un aspect élitaire (Baillif-Ducros 2019 : 103).

    1.4.4. Site 21, Tramway : Le Centre de Maintenance, Sainte-Radegonde “la Petite Penotterie” (Laruaz et al. 2018)

    26La seconde occupation fouillée à l’occasion des aménagements de la première ligne du tramway est localisée à quelques centaines de mètres au sud-est de la précédente (Fig. 5).

    Fig. 5 - Site 21, Centre de Maintenance.

    D’après Laruaz et al. 2018 : fig. 127, p. 291.

    27Entre les ve et viie s., elle se caractérise par la mise en valeur du terroir par l’aménagement de fossés au maillage relativement lâche, marquant la pérennité de la trame parcellaire antique et sans doute de l’habitat (Laruaz et al. 2018).

    28Entre les xe et xie s., l’occupation s’insère dans un paysage marqué par de rares fossés au maillage lâche qui reprend celui de la première moitié du premier Moyen Âge, attestant la pérennité de la trame parcellaire sur la longue durée. À l’instar des autres sites du corpus, l’organisation spatiale du terroir apparaît comme peu segmentée. Au sud-est, un chemin dessert un habitat caractérisé par une concentration de fosses et de trous de poteau sans qu’aucun plan de bâtiment n’ait été identifié. Toutefois, les nombreux points communs que partagent les sites du Centre de Maintenance et celui voisin du Parking Relais, une datation identique, une faible longévité, le même type de structures rencontrées et de son étendue d’environ 400 m², suggèrent des caractéristiques architecturales et fonctionnelles homogènes. La concentration des aménagements donne un aspect ramassé à l’ensemble. L’unique point d’approvisionnement en eau identifié est un puisard de faible profondeur.

    1.4.5. Site 26, la Gruette, Saint-Cyr-sur-Loire “les Poulets” (Dalayeun et al. 2018)

    29L’occupation qui débute au viie s. est délimitée au nord et à l’ouest par un réseau de fossés (Fig. 6). Trois sépultures sont établies le long de ces fossés entre le milieu du viie s. et le troisième quart du viiie s. au plus tard.

    Fig. 6 - Site 26, la Gruette.

    D’après Dalayeun et al. 2018 : fig. 43, p. 127.

    30Un premier bâtiment est identifié dans la moitié sud de la fouille (Fig. 6 : Ens. 1). Son plan très étiré aux extrémités en abside est singularisé par une file axiale de trous de poteau profondément ancrés et disposés sur une vingtaine de mètres de longueur. Sa largeur est estimée à 6,50 m et il couvre une surface d’environ 120 m².

    31Un second bâtiment fondé sur solins est construit dans un second temps (Fig. 6 : Ens. 2). Il se superpose à la partie centrale du premier dont certains poteaux sont probablement réemployés. De forme trapézoïdale, il mesure 12 m de longueur pour 6 m de largeur hors-d’œuvre et comprend deux poteaux disposés sur la file axiale. D’une largeur de 0,50 m, les fondations des murs sont montées en assises régulières de pierres calcaires et siliceuses sans liant.

    32Deux foyers et une fosse sont aménagés à l’intérieur des deux édifices. La fosse contient la plus grande quantité de mobilier archéologique de ce secteur. Elle recèle notamment deux éléments de pilettes, trois de briques à poignet et un fragment de brique pour colonne. Ces éléments architecturaux proviennent probablement de l’établissement antique à l’angle des rues Bretonneau et Palluau (Jouquand et Couvin 2005 ; Jouquand et Godignon 2009).

    33La période d’occupation des deux bâtiments s’étend sur un temps long allant du viiie au xe s. Le mobilier, en quantité restreinte, montre une diversité de l’approvisionnement en céramique. La présence de vases glaçurés et d’un gobelet en verre est le marqueur d’un contexte socioculturel privilégié (Millet 2018 : 123).

    1.4.6. Site 24, La Grenouillère, Saint-Saint-Symphorien “les Grenouillères” (Cunault et al. 2008)

    34Les vestiges se concentrent sur environ 2 000 m² et se développent hors emprise vers le sud (Fig. 7). L’occupation datée du haut Moyen Âge compte au moins deux phases dans son organisation spatiale. Un ensemble de fossés structure l’espace et délimite plusieurs parcelles rectangulaires. À l’est, la plus grande renferme un enclos circonscrit par une palissade en forme d’agrafe et composée de poteaux. Cette partition est certainement fermée au sud par une haie vive.

    Fig. 7 - Site 24, la Grenouillère.

    D’après Cunault et al. 2008 : fig. 3, p. 62.

    35Dans l’emprise de cette même parcelle, au sud, un secteur à vocation domestique se développe avec des latrines et des bâtiments aux plans mal définis. C’est notamment le cas d’un édifice de plan étiré, proche de l’entrée, matérialisé par une file axiale de trous de poteau disposés sur une quinzaine de mètres de longueur. Les aménagements proches ont livré de nombreux restes mobiliers, bien que très fragmentés et très érodés. L’enclos palissadé, vers le nord, serait dédié à l’élevage.

    36La parcelle sud-ouest renferme une forge et de nombreuses fosses associées à l’activité métallurgique.

    37Comprise entre le milieu du viiie et le ixe s., l’occupation se caractérise par une structuration parcellaire rigoureuse avec une spécialisation fonctionnelle des espaces, entre secteur domestique, artisanal et agro-pastoral. Les données mobilières évoquent un mode de consommation domestique sans élément ostentatoire.

    2. Une approche à l’échelle du territoire

    38La documentation archéologique est répartie de façon homogène sur les six siècles considérés et aucune période n’est sous-représentée (Fig. 8). Toutefois, les textes ne documentent pas la période antérieure au ixe s.

    Fig. 8 - Localisation des sites occupés et des lieux mentionnés par période de deux siècles.

    Fond de carte : modèle numérique de terrain © IGN.

    2.1. Héritage antique et chronologie des occupations

    39La plupart des établissements antiques mis au jour sur le plateau nord de Tours succèdent à des occupations protohistoriques, tout en en leur étant légèrement spatialement décalées (Poitevin 2015 ; Laruaz et al. 2018). Ils apparaissent toutefois moins nombreux et moins structurés que les occupations gauloises antérieures. Les surfaces diagnostiquées dans ce secteur sont suffisamment représentatives pour témoigner de la pérennité de la mise en valeur du territoire durant l’Antiquité, même si les espaces domestiques ne sont pas détectés (Fig. 1). Les principaux habitats sont peut-être relocalisés de manière ostentatoire sur le rebord du plateau avec de vastes villae, comme cela est bien attesté en aval : Fondettes, Langeais, Saint-Mars-la-Pile... (Audin 1976 : 95‑97 ; Ferdière et al. 2014). Ces domaines structureraient alors une large bande du plateau.

    40Le territoire est occupé durant toute la période considérée. Les données relatives au très haut Moyen Âge restent toutefois modestes, mais d’autant plus précieuses que la découverte de vestiges de cette période en contexte rural est rare dans le secteur considéré (Ferdière et al. 2014). La multiplication des occupations après le viiie s. correspond aussi à un effet de source, avec les premières mentions textuelles au siècle suivant.

    41Le secteur de la Gruette (Fig. 1 et 9) constitue un pôle de peuplement sur le rebord du coteau oriental de la vallée de La Choisille. Les diagnostics réalisés à l’angle des rues de Palluau et Bretonneau (sites 19 et 20) ont permis de documenter la villa des Poulardières, un vaste établissement du Haut-Empire comprenant un balnéaire déjà exploré à la fin du xixe s. (Lhuillier 1900 ; Boussard 1960 : 111 ; Mestat 1999 : 737‑739). Dominant la vallée de la Loire, cette occupation suggère un domaine aux caractéristiques propres au groupe des très grandes villae. Ces sites, qui se distinguent notamment par leur taille, ont des fonctions économiques développées propices à une occupation durable (Durand-Dastès et al. 1998 : 174‑188 ; Gandini 2008 : 188‑189, 413‑417, annexe VIIb ; Jesset, Josset et Nissen 2020 : 214).

    Fig. 9 - Synthèse des occupations antiques et médiévales du secteur de la Gruette (site no 19, 20 et 26).

    D’après Poitevin et al. 2016 : fig. 19, p. 49 ; fond de carte : cadastre ancien de Saint-Cyr-sur-Loire, 1811, section E2 des Maisons Blanches, ADIL 6NUM10/214/008).

    42Les vestiges mis au jour à l’occasion des diagnostics montrent une continuité de l’occupation sur place, durant l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge. À compter du viie s. et jusqu’au xe s., l’occupation s’étend plus au nord, sur le site de la Gruette (site 26) occupant alors une emprise totale de plus de 3 ha. La fouille de ce dernier en 2019 conforte l’hypothèse de le relier au lieu Gruolia (site 8) mentionné dans Toposources.

    43Lhuillier associe presque systématiquement les domaines mentionnés dans les textes du haut Moyen Âge à des villae gallo-romaines (Lhuillier 1892 : 179 ; Lhuillier 1896 : 189). La bibliographie des xxe et xxie s. a maintenu l’identification de la villa des Poulardières au centre du domaine altomédiéval de Limiriaco, mais sans autre preuve.

    44Le secteur de Mié, au nord du territoire, présente suffisamment d’éléments pour y envisager une occupation similaire (Fig. 1 : 5, 13 et 17). Les vestiges découverts dans le cadre des opérations de la clinique de l’Alliance (site 17) et rue Léandre Pourcelot (site 18) renforcent l’hypothèse de la proximité du centre du domaine de Magniacus, villa mentionnée aux ixe et xe s. dans les sources écrites et identifiée à Mié (site 5). Les tessons mis au jour à Passe-Vite (site 15), à 300 m au sud-est de l’Alliance, pourraient être en lien avec ces occupations. Au même titre que pour Limiriaco, son origine antique régulièrement reprise dans la bibliographie, n’est pas fondée. Les prospections ont toutefois mis en évidence deux concentrations de tegulae à l’ouest du site 18. La première se situe à 200 m, sans que la datation de l’occupation soit précisée ; la seconde, à 500 m (la Croix de Pierre), est accompagnée de tessons gallo-romains (Alilaire 1996 : 36 ; Mestat 1999 : 739‑740). D’autres vestiges éventuellement médiévaux, dont un souterrain, ont été prospectés dans le secteur (Mestat 1994 : 94-96).

    45À l’inverse, d’autres occupations présentent une chronologie brève : au Parking Relais (site 22), aux Hauts de Sainte-Radegonde (site 23) ou à la Grenouillère (site 24) (Fig. 1 : 22 et 24). D’une façon plus générale, les vestiges parcellaires mettent en relief une continuité de la mise en valeur des espaces agropastoraux de la Protohistoire récente au Moyen Âge, avec quelques fois la pérennité des limites parcellaires d’une période à l’autre, comme au Centre de Maintenance (site 21) et au Parking Relais (site 22) ou, au contraire, des ruptures nettes, sur les Hauts de Sainte-Radegonde (site 23) et avenue Maginot (site 25).

    2.2. Le paysage et les composantes de l’habitat

    46Les habitats du corpus occupent un territoire structuré par des axes de circulation, des chemins, et des aménagements parcellaires.

    47Cette situation est bien présente dans les textes qui mentionnent plusieurs chemins : celui qui gravit le coteau et mène de Saint-Symphorien (Bria) à Vendôme (Vindocinum) au xie s. (site 11), la voie qui passe par la Lignière (site 6) et les deux voies publiques (viis publicis) qui délimitent le territoire de Limeriaco (site 4, Lhuillier 1892 : 177). Des circulations ont été observées et étudiées sur différents sites, interprétées comme voies d’accès sur les sites d’habitat (sites 18, 21, 22 et 25) et comme chemins à l’occasion d’observations à plus large échelle lors de diagnostics (sites 17 et 26). L’héritage du réseau viaire antique semble indéniable bien que la riche bibliographie à ce sujet soit trop rarement confrontée aux preuves matérielles fournies par l’archéologie. Ainsi, l’occupation de la Gruette (Fig. 9) est traversée ou est mitoyenne de la voie reliant Tours à Angers et de celle reliant le plateau à la rive de la Loire.

    48De nombreux fossés délimitent des parcelles agricoles aux formes essentiellement géométriques mais aux dimensions très hétérogènes, observées à proximité des habitats. Les textes évoquent leurs cultures dont celle de la vigne (sites 3 et 5). Des bois sont également indiqués à Sapaillé (site 2).

    49Les fossés encadrent et délimitent aussi les habitats. Ponctuellement, des systèmes de palissades complètent la structuration de l’espace et la présence de haies vives est envisagée, comme à la Grenouillère (site 24). Pour la majorité des sites, des secteurs privilégiés apparaissent au sein de ces espaces avec des densités de vestiges variables et étroitement liées à l’emplacement des aménagements domestiques. Les fossés et la structuration spatiale des occupations répondent ici exclusivement à une organisation fonctionnelle et non défensive. Les quelques exemples de “sites élitaires [où] la délimitation spatiale fait partie des stratégies de représentations” identifiés en région Centre-Val de Loire pour les xe et xie s. ne trouvent pas encore d’équivalent dans la zone d’étude (Jesset, Josset et Nissen 2020 : 217, avec l’exemple du site de Nétilly à Sorigny, Fig. 5).

    50Les bâtiments, sur poteaux, ont majoritairement des plans rectangulaires. Deux exemples présentent un plan étiré avec une file axiale de poteaux faitiers et des extrémités en abside (sites 24 et 26). Ils correspondent à un type récemment identifié sur des sites du haut Moyen Âge en région Centre-Val de Loire6. Sur le secteur étudié, seul le bâtiment de la Gruette (site 26) emploie une construction mixte avec solins en pierres et poteaux faitiers, architecture qui reste peu fréquente en région7. Comme sur le site du Parking Relais (site 22), l’implantation des bâtiments est souvent ordonnée autour de cours rectangulaires dans les secteurs résidentiels. Les habitats du plateau ne contiennent aucune cabane excavée, ce qui correspond au schéma de répartition pour ce type de bâtiment dans la région qui sont attestés dans le nord et l’est (Jesset, Josset et Nissen 2020 : 215).

    51Aucune nécropole n’a été identifiée dans la zone d’étude, mais des ensembles de quelques inhumations antérieures au ixe s. s’insèrent dans la trame de l’habitat, comme il est d’usage sur le territoire régional ou ailleurs (Pecqueur 2003 ; Jesset, Josset et Nissen 2020 : 216).

    2.3. Les activités et productions

    52L’homogénéité des structures mises au jour sur les sites suggère que la majorité d’entre eux correspond à des habitats où les activités agro-pastorales mobilisent la totalité des énergies. L’essentiel des données sur la nature de l’exploitation des sols provient des textes, les études paléo-environnementales offrant des résultats à la marge. Les sources manuscrites font état d’activités de transformation des productions agricoles : deux moulins (sites 4 et 7) et une aire de moulin annonçant une construction à venir (site 10), ainsi qu’un pressoir (torticulum) au Mortier (site 3).

    53Les silos sont étonnamment absents des sites étudiés alors qu’ils sont bien documentés ailleurs en région. Plusieurs hypothèses ont été formulées : un défaut d’identification des structures (les fosses des Hauts de Sainte-Radegonde, site 23) ou le stockage des récoltes centralisé ailleurs, dans les centres domaniaux ou au sein des établissements religieux comme Marmoutier ou Saint-Martin. Cette absence limite par ailleurs l’étude des activités des occupations, leur comblement étant souvent pourvoyeur de données (dépotoirs domestiques, documentation paléo-environnementale…).

    54Les établissements recensés ont livré de faibles quantités de mobilier dénotant une part des activités artisanales certainement limitée à un cadre domestique. Ainsi, la forge découverte à la Grenouillère (site 24) est associée à l’exploitation agricole pour la fabrication de petites pièces métalliques ou la réparation d’objets et d’outillage.

    55L’occupation de la Gruette (sites 8, 19, 20 et 26) se situe à un carrefour favorable aux échanges commerciaux. Le site est localisé à une intersection de voies (Fig. 9) et à proximité des vallées de la Loire et de la Choisille et de leurs équipements en ports et en moulins (Noizet 2001 ; Noizet, Carcaud et Garcin 2004). Son accès au port de Maisons Blanches sur la Loire (site 14), occupé depuis l’Antiquité (Alilaire 1996 : 37), est facilité par une combe qui entaille le coteau. La question de sa caractérisation socio-économique et de son statut émerge à nouveau compte tenu de sa proximité avec les installations portuaires de Saint-Cyr dont des droits sont octroyés par donation royale aux chanoines de Saint-Martin-de-Tours en 1119 (Noizet, Carcaud et Garcin 2004 : 142‑144). À l’instar d’autres occupations de la vallée de la Choisille situées hors de la zone d’étude (Noizet 2001), une influence précoce de Saint-Martin dès le haut Moyen Âge peut-elle être envisagée ?

    Conclusion

    56Le plateau nord de Tours apparaît ainsi densément occupé durant le premier Moyen Âge, et s’y côtoient de petites exploitations et des grands domaines. La répartition des occupations est cependant hétérogène, avec des espaces laissés vides et des concentrations de sites aux caractéristiques proches.

    57Les sites de “la Grenouillère”, du “Parking Relais”, du “Centre de Maintenance”, de “l’avenue Maginot” et des “Hauts de Sainte-Radegonde”, présentent de fortes similitudes : leur emprise au sol restreinte, l’absence d’utilisation de la pierre dans les constructions et le mobilier recueilli qui évoque un niveau social peu élevé. Leur concentration géographique dans le secteur oriental de l’aire d’étude, l’homogénéité de leurs caractéristiques et leurs datations proches, suggèrent un lien entre ces occupations. Si les données disponibles renvoient à des exploitations agropastorales à caractère familial, leur statut n’est pas connu. Une mise en valeur particulière du territoire est peut-être à mettre en lien avec le monastère de Marmoutier situé à proximité, dont relèvent certains des lieux mentionnés à la fin de la période.

    58Au contraire, sur le territoire de Saint-Cyr, les secteurs de Mié et surtout celui de la Gruette constituent deux pôles d’occupation denses et structurés, situés à des emplacements stratégiques et ostentatoires. Ils s’étendent sur une surface importante, sont occupés dans la longue durée et correspondent à des lieux mentionnés dans les textes. L’occupation altomédiévale de la Gruette (site 26) se distingue par ailleurs des autres sites par la nature des vestiges, en particulier le second bâtiment fondé sur solins. La longue durée d’occupation des deux secteurs et leurs caractéristiques élitaires peuvent s’expliquer par leur localisation singulière permettant une diversité de sources de revenus. Ces différents éléments suggèrent un autre statut que des occupations du secteur oriental, peut-être le centre de grands domaines sans que l’on puisse plus précisément le caractériser.

    59D’une façon générale, la hiérarchie des établissements n’est pas déterminée et, excepté le cas de la villula de Bezay, leurs éventuels liens de dépendance restent inconnus. Tours et Saint-Martin, sur la rive opposée, sont suffisamment proches pour avoir eu un rôle dans la structuration de cet espace agricole mais il n’est pour l’instant pas déterminable au regard des données disponibles.

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    Notes de bas de page

    1Les villages chefs-lieux de paroisse sont documentés par les archives manuscrites et cartographiques. Ils ont été étudiés par Élisabeth Zadora- Rio (Zadora-Rio et Gauthiez 2003) ou abordés dans le cadre de l’étude de Saint-Martin-de-Tours (Noizet, Carcaud et Garcin 2004). Se situant également en rive droite de la Loire, l’abbaye de Marmoutier fait l’objet d’un programme de recherche dirigé par Élisabeth Lorans (Lorans et Simon 2018). D’une manière générale, la plaine alluviale est marquée par des phénomènes d’aggradation (Gardère 2021) qui compliquent l’accès et l’analyse de la documentation archéologique et les données archéologiques disponibles restent rares dans ces secteurs.

    2État de la documentation : septembre 2021.

    3En particulier le manuscrit 1224 de la bibliothèque municipale de Tours (fonds Salmon) détruit lors de l’incendie du 19 juin 1940 (Schweitz 2009 : 239) et en partie édité par Léon Lhuillier (1890) : https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/servlet/ViewManager ?menu =public_menu_view&record =eadcgm :EADC :D37B12737&setCache =allead.PUBLIC_MANUSCRITS_EXPERT_MULTI&fromList =true&source =allead&action =public_search_federated&query =PUBLIC_MANUSCRITS_EXPERT

    4Dans le cadre des rapports d’archéologie préventive (cf. Yvernault et al. 2005 ; Poitevin et al. 2016).

    5Les toponymes correspondent à ceux des cadastres anciens.

    6Cf. la communication de G. Roy et F. Epaud “Les bâtiments à poteaux internes sur les sites du haut Moyen Âge en région Centre-Val de Loire : discussion sur les plan(s), restitution(s) des élévations et fonction(s)” présentée à Auxerre lors des 39es Journées Internationales d’Archéologie Mérovingienne de l’AFAM les 5 et 6 octobre 2018 “De bois, de pierre et de terre, archéologie de la construction au haut Moyen Âge” (article soumis) et les exemples étudiés in : Salé et al. 2022.

    7Cf. la communication de S. Joly, E. Marot, F. Capron et G. Roy “Construire sur solins dans les campagnes de la région Centre-Val de Loire au premier Moyen Âge” présentée à Auxerre lors des 39es Journées Internationales d’Archéologie Mérovingienne de l’AFAM les 5 et 6 octobre 2018 “De bois, de pierre et de terre, archéologie de la construction au haut Moyen Âge” (article soumis), halshs-01890433.

    Auteurs

    Jean-Philippe Chimier

    Inrap Centre-Île-de-France, UMR 7324 CITERES-LAT.

    Marie-Denise Dalayeun

    Inrap Centre-Île-de-France, UMR 7324 CITERES-LAT.

    Grégory Poitevin

    Inrap Centre-Île-de-France, UMR 7324 CITERES-LAT.

    Gwenaël Roy

    Inrap Centre-Île-de-France, UMR 7324 CITERES-LAT.

    Françoise Yvernault

    Inrap Centre-Île-de-France.

    Léa Roubaud

    Inrap Centre-Île-de-France.

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    2022

    Rencontre autour des typo-chronologies des tombes à inhumation

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      1Les villages chefs-lieux de paroisse sont documentés par les archives manuscrites et cartographiques. Ils ont été étudiés par Élisabeth Zadora- Rio (Zadora-Rio et Gauthiez 2003) ou abordés dans le cadre de l’étude de Saint-Martin-de-Tours (Noizet, Carcaud et Garcin 2004). Se situant également en rive droite de la Loire, l’abbaye de Marmoutier fait l’objet d’un programme de recherche dirigé par Élisabeth Lorans (Lorans et Simon 2018). D’une manière générale, la plaine alluviale est marquée par des phénomènes d’aggradation (Gardère 2021) qui compliquent l’accès et l’analyse de la documentation archéologique et les données archéologiques disponibles restent rares dans ces secteurs.

      2État de la documentation : septembre 2021.

      3En particulier le manuscrit 1224 de la bibliothèque municipale de Tours (fonds Salmon) détruit lors de l’incendie du 19 juin 1940 (Schweitz 2009 : 239) et en partie édité par Léon Lhuillier (1890) : https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/servlet/ViewManager ?menu =public_menu_view&record =eadcgm :EADC :D37B12737&setCache =allead.PUBLIC_MANUSCRITS_EXPERT_MULTI&fromList =true&source =allead&action =public_search_federated&query =PUBLIC_MANUSCRITS_EXPERT

      4Dans le cadre des rapports d’archéologie préventive (cf. Yvernault et al. 2005 ; Poitevin et al. 2016).

      5Les toponymes correspondent à ceux des cadastres anciens.

      6Cf. la communication de G. Roy et F. Epaud “Les bâtiments à poteaux internes sur les sites du haut Moyen Âge en région Centre-Val de Loire : discussion sur les plan(s), restitution(s) des élévations et fonction(s)” présentée à Auxerre lors des 39es Journées Internationales d’Archéologie Mérovingienne de l’AFAM les 5 et 6 octobre 2018 “De bois, de pierre et de terre, archéologie de la construction au haut Moyen Âge” (article soumis) et les exemples étudiés in : Salé et al. 2022.

      7Cf. la communication de S. Joly, E. Marot, F. Capron et G. Roy “Construire sur solins dans les campagnes de la région Centre-Val de Loire au premier Moyen Âge” présentée à Auxerre lors des 39es Journées Internationales d’Archéologie Mérovingienne de l’AFAM les 5 et 6 octobre 2018 “De bois, de pierre et de terre, archéologie de la construction au haut Moyen Âge” (article soumis), halshs-01890433.

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      Chimier, J.-P., Dalayeun, M.-D., Poitevin, G., Roy, G., Yvernault, F., & Roubaud, L. (2024). Les occupations du plateau nord de Tours (Indre-et-Loire) durant le premier Moyen Âge. In B. Bazin, F. Capron, A. Corrochano, & S. Joly (éds.), L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ibq
      Chimier, Jean-Philippe, Marie-Denise Dalayeun, Grégory Poitevin, Gwenaël Roy, Françoise Yvernault, et Léa Roubaud. « Les occupations du plateau nord de Tours (Indre-et-Loire) durant le premier Moyen Âge ». In L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ibq.
      Chimier, Jean-Philippe, et al. « Les occupations du plateau nord de Tours (Indre-et-Loire) durant le premier Moyen Âge ». L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin et al., Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ibq.

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      Format

      Bazin, B., Capron, F., Corrochano, A., & Joly, S. (éds.). (2024). L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ib9
      Bazin, Bruno, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly, éd. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ib9.
      Bazin, Bruno, et al., éditeurs. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ib9.
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