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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Description de la structure 40 2. Datation et caractérisation des bois 3. Comparaisons et interprétation Conclusion et mise en perspective Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Un caisson à ossature de bois du milieu du xie siècle dans la Loire à Blois

    A wooden-framed “chamber” from the middle of the 11th century in the Loire in Blois

    Viviane Aubourg, François Blondel et Didier Josset

    p. 119-125

    Résumés

    L’étude systématique de la ville de Blois sur la longue durée est entreprise depuis 2013 dans le cadre d’un projet collectif de recherche (PCR “Blois, ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours”). Il comprend un programme spécifique d’étude archéologique du lit mineur actuel de la Loire qui a permis la découverte en 2018 d’un ouvrage en bois du Moyen Âge central. La forme du caisson renvoie à celle d’une pile de pont. Elle est semblable à celle des piles du pont de bois du haut Moyen Âge découvertes à Blois en 2017 et 2019. Les six échantillons réalisés sur un poteau, deux pieux et trois madriers sont datés par la dendrochronologie du milieu du xie s.

    Since 2013, a long-term reserch project, the PCR “Blois, ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours” (“Blois, Town and Territory of the Loire since the earliest human settlements to the modern day”) systematically fucused on the evolution of the town of Blois and its surroundings. The project included an archaeological study of Loire’s current lesser river bed. In 2018, archaeological investigations uncovered a wooden framed structures. The shape of the wooden-framed “chamber” is that of a bridge’s piers, like those of wooden bridge of the Early Middle Ages uncovered at Blois in 2017 and 2019. Samples (6) realized on wooden posts and timbers are dated by dendrochronology of the middle of the 11th century.

    Entrées d’index

    Mots-clés : pont en bois, pile, XIe s., Loire, Blois, datation par dendrochronologie

    Keywords : wooden bridge, piers, 11th century, Loire, Blois, dating by dendrochronology

    Texte intégral Introduction 1. Description de la structure 40 1.1. Le caisson 1.2. Les bois verticaux 2. Datation et caractérisation des bois 3. Comparaisons et interprétation 3.1. Les exemples 3.2. Quel aménagement ? Conclusion et mise en perspective Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    Introduction

    1L’étude systématique de la ville de Blois sur la longue durée est entreprise depuis 2013 dans le cadre d’un Projet Collectif de Recherche (PCR) codirigé par les auteurs1. Il comprend un programme spécifique d’étude du lit mineur actuel de la Loire et des aménagements fluviaux qui y sont conservés. De 2013 à 2019, ce programme s’est développé à partir de nombreuses prospections annuelles – subaquatiques, pédestres, géophysiques et aériennes – et sondages archéologiques terrestres.

    2Les restes du caisson à ossature de bois du milieu du xie s. (structure 40) ont été mis au jour en 2018. Leur positionnement concerne un secteur de traversée déjà documenté par deux phases : xe s. et médiévale-moderne (pont de pierres xiie-xiiie – xviiie s.) (Fig. 1A). Le pont du haut Moyen Âge est connu grâce aux vestiges de trois piles à caisson de bois découverts en 2017 et 2019 (Aubourg et Josset 2022). Quant au pont de pierres d’origine médiévale, les sept piles dérasées qui subsistent dans le fleuve permettent aisément d’en percevoir le tracé lors des périodes d’étiage.

    Fig. 1.

    A. Les vestiges de franchissements étudiés dans le cadre du PCR ; B. Tableau des datations ; C. Plan de la structure 40 et restitution des pièces manquantes à partir des entailles observées, de la position des pieux et de la supposée symétrie de la structure.

    V. Aubourg, DRAC Centre-Val de Loire, SRA).

    3Les vestiges de la structure 40 sont immergés au milieu du cours actuel de la Loire. Ils sont situés moins de sept mètres en amont du franchissement du haut Moyen Âge et se trouvent pour partie sous la pile n° 10 du pont maçonné médiéval. L’ouvrage est très dégradé.

    4Compte tenu de sa position et de son relatif isolement au sein de l’étendue fluviale, l’interprétation des vestiges de la structure 40 ne pourra être efficacement menée qu’après avoir reconnu l’unité, tant structurelle que chronologique, de l’aménagement. C’est à la lumière de ces premières analyses qu’une mise en perspective archéologique et historique de la structure sera possible – contribuant ainsi à approfondir la compréhension de la fabrique urbaine de la ville au début du plein Moyen Âge.

    1. Description de la structure 40

    5Les vestiges comptent 31 pièces de bois en chêne (Quercus spp. ) (Fig. 1C) : 10 madriers horizontaux ; 19 bois verticaux dont aucune base n’a été observée ; 1 poteau avéré (5592) et 1 cheville (5705) en chêne (Quercus cad.)2.

    1.1. Le caisson

    6Les madriers3 sont tous fragmentaires : leur longueur varie selon leur état de conservation entre 1,50 et 5,50 m. Toutes ces pièces sont de sections rectangulaires mesurant entre 0,08 et 0,24 m de côté. Les dix pièces de bois horizontales dessinent un caisson incomplet dont le périmètre est suggéré par les madriers 5590, 5593, 5541, 5580 et 5582. La forme générale de la structure est un polygone déformé de 14,46 m de long dans le sens du courant (NE-SO) et 4,64 m dans la perpendiculaire (NO-SE).

    7À l’extrémité aval de l’ouvrage, les madriers 5590 et 5593 sont rendus solidaires grâce à un encastrement à mi-bois (Fig. 2A et B). Ils forment une pointe qui est consolidée par le madrier 5589. L’assemblage à mi-bois des éléments 5589 et 5590 a été mis en œuvre à l’aide d’encoches d’une vingtaine de centimètres. Ces encoches ont été réalisées sur un angle de 72° par rapport à l’axe longitudinal de ces bois. Un tel dispositif doit être envisagé avec le madrier 5593 qui comporte une encoche semblable dans le prolongement du bois 5589. La pointe est aussi consolidée de l’intérieur avec la mise en place du poteau de section triangulaire 5592 dont l’assemblage avec les madriers 5590 et 5593 est assuré par la cheville 57054. Sous les madriers 5590 et 5593, les madriers 5681 et 5682 constituent un deuxième niveau de pièces également fixées au poteau 5592. Ces observations faites à l‘extrémité aval de la structure permettent de concevoir un caisson qui serait constitué d’une superposition de cadres de madriers. La base de l’ouvrage est donnée par la face inférieure du poteau 5592 qui était posée directement sur le fond du fleuve. La hauteur maximale de conservation du caisson correspond par conséquent à la longueur même de la pièce de bois verticale 5592, soit environ 1 m.

    Fig. 2.

    A. Restitution de l’assemblage conservé au niveau de la pointe située en aval de l’ouvrage : les madriers 5593 et 5590 sont encastrés et tous les deux sont reliés au poteau 5592 par une cheville (V. Aubourg, DRAC Centre-Val de Loire, SRA) ; B. Vue des vestiges de la pointe conservée en aval de l’ouvrage : au centre, le poteau 5592 ; de part et d’autre de cette pièce de bois deux madriers 5590 et 5593 après sciage et prélèvement ; en dessous, les madriers 5681 et 5682. À l’extérieur de la charpente, quatre pieux fichés (5877, 5576 et 5873, 5874) (mire 50 cm) (cliché J. Dez, Inrap) ; C. Blois au haut Moyen Âge : l’axe du franchissement du milieu du xie s. reporté sur le cadastre napoléonien (ADLC 41, 3P2 18).

    V. Aubourg, DRAC Centre-Val de Loire, SRA).

    8À l’extrémité amont, le madrier 5541 comprend trois encoches. À partir de leur position et de leur forme respectives, il est possible de compléter le plan d’une seconde pointe triangulaire en restituant des bois non conservés. Cette pointe présente des dimensions identiques à celle qui lui est opposée sur la structure. Le caisson restituable est parfaitement symétrique. Il formerait un hexagone constitué de deux pointes disposées de part et d’autre d’un corps quadrangulaire dont les côtés seraient parallèles deux à deux.

    1.2. Les bois verticaux

    9La répartition des 19 bois verticaux est très inégale : 12 d’entre eux se trouvent à l’intérieur du cadre et les 7 autres sont situés à l’extérieur5. Les cinq bois, dotés des sections les plus importantes, sont des pièces équarries. Ils sont implantés à l’intérieur du caisson (5542, 5584, 5583, 5586 et 5591). Parmi les bois à forte section, on dénombre aussi l’individu 5588 dont la forme est circulaire. Il se trouve également à l’intérieur de la structure, tout comme le bois 5878, quant à lui équarri, mais de section incomplète. Les autres bois sont de sections moins importantes et tous circulaires, regroupés en trois alignements : cinq à l’extérieur de la pointe de l’extrémité aval (5875, 5874, 5873, 5876 et 5877) ; quatre près du madrier 5580, de part et d’autre de cette pièce (5879, 5880, 5882 et 5881) et enfin trois autres près du bois 5542 (5883, 5884, 5885). En première analyse, sans lien physique avec le cadre, leur reconnaître une relation avec l’ouvrage charpenté repose sur deux constats : pour les bois équarris, leur répartition est uniformément dispersée à l’intérieur de la structure ; pour la plupart des bois circulaires, ils sont tous concentrés en ensembles répartis en limite du caisson.

    2. Datation et caractérisation des bois

    10L’étude dendrochronologique réalisée par le laboratoire Cèdre est basée sur l’analyse de six échantillons (Fig. 1B). Cinq proviennent de la pointe à l’aval (5590, 5593, 5592, 5878 et 5877) et un sur la pointe à l’amont (5541) (Perrault 2018 et Josset et al. 2018 : 355-364). La stratégie de prélèvement suivie sur la structure 40 a avant tout été opportuniste, les choix se portant sur les bois les plus accessibles à l’issue du long travail de dégagement des vestiges.

    11Les résultats des mesures réalisées sur les madriers (5590, 5593 et 5541) ainsi que sur le poteau 5592, constituent un ensemble assez homogène dont les phases d’abattages sont estimées entre 1026 et 1074. Les mesures effectuées sur les bois 5877 et 5878 donnent une datation très précise avec une coupe en automne hiver 1052-1053. Ces deux dernières datations sont importantes car elles permettent d’établir un lien chronologique entre les bois verticaux, au moins les deux en question, et la structure horizontale faite de madriers.

    12Les arbres sélectionnés pour le façonnage des madriers et des bois verticaux forment deux ensembles distincts. Le premier représenté par les pièces 5877 et 5878 concerne des petits calibres entre 0,08 et 0,12 m de diamètre pour des âges compris entre 35 et 40 ans. Les calibres des quatre autres bois étudiés sont bien plus importants, avec des bois débités sur brin (5590, 5593), en demi-brin (5541) ou sur maille (5592). Ces modes de débitages variés ont été rendus possibles par le calibre plus important des arbres alors mis en œuvre pour lesquels d’ailleurs la croissance moyenne des bois couvre une période proche de 79 années.

    3. Comparaisons et interprétation

    13Si l’on se réfère aux techniques d’assemblage employées, celles-ci ne sont chronologiquement et fonctionnellement pas discriminantes, d’autant que l’ouvrage est ici bien daté. C’est donc dans la forme de l’aménagement qu’il convient de rechercher les similitudes pour aider à en comprendre la fonction. Bien que pour ce type de structure à ossature de bois identifié en milieu fluvial les comparaisons archéologiques soient rares, on dispose d’exemples convaincants pour aider à l’interprétation du caisson du milieu du xie s.

    3.1. Les exemples

    14La mise en place de pointes opposées est reconnue pour les vestiges des caissons de Cromwell et de Hemington, tous deux sur le Trent en Angleterre, datés respectivement du viiie s. ap. J.-C. et de la fin du xie s. (Salisbury 1995 et Ripper et Darrah 2009), ce qui fait écho à ce qui est documenté à Blois. Deux autres exemples très intéressants sont connus pour la période moderne : le pont de la Clapière d’Embrun sur la Durance projeté vers 1639 et le Saint-Vincent sur la Saône à Lyon construit en 1637 (Dumont 2013). La description de la construction du pont de la Clapière évoque “des piles constituées par des caisses de bois formées de madriers horizontaux, et fixées au sol par des pieux verticaux battus aux angles” (Mesqui 1986 : 219). De plus, les caisses étaient prévues d’être comblées par des cailloux et des enrochements. Le pont de Saint-Vincent est de conception différente, mais de forme semblable (Gautier 1765 : 177 à 180, pl. xvii). Les dimensions des piles de ces deux ouvrages sont comparables à celles de la structure 40. Enfin, d’un point de vue purement morphologique, le plan hexagonal de la structure 40 rappelle celui des piles à double bec souvent observées pour les ponts médiévaux et modernes maçonnés (nombreux exemples dans Mesqui 1986).

    15Malgré des dimensions bien inférieures et la mise en œuvre de techniques d’assemblages distinctes, d’un point de vue morphologique et structurel, la structure 40 est un caisson pour lequel le rapprochement le plus concluant est à établir avec ceux du franchissement du milieu du xe s. blésois (Aubourg et Josset 2022). Les multiples points de ressemblances sont : un plan similaire, bien que des dimensions moindres ; l’utilisation de la technique d’assemblage d’encastrement à mi-bois, l’assemblage de type blockbau n’ayant pas été observé pour la structure 40 ; la superposition de cadres horizontaux sur au moins deux niveaux et la présence de poteaux verticaux associés.

    3.2. Quel aménagement ?

    16La structure 40 est orientée NE-SO, bien parallèle au lit du fleuve, positionnée sur l’axe du pont maçonné médiéval. Elle se caractérise par les aménagements complémentaires que sont, d’une part, un caisson de plan hexagonal composé d’un empilement de cadres constitués de madriers et de traverses assemblées en mi-bois, et d’autre part, de nombreux bois vraisemblablement verticaux diversement répartis. L’intérieur du caisson devait être comblé de pierres pour en renforcer le maintien dans le fleuve. Les datations par dendrochronologie des six échantillons indiqueraient que la structure fût construite vers le milieu du xie s.

    17L’assemblage de la pointe située en aval intègre une technique assez sophistiquée qui combine le mi-bois de deux madriers horizontaux (5590 et 5593) et le chevillage de ces derniers avec le poteau 5592. Cet assemblage a pour but de rendre le cadre indéformable et solide. En l’absence de datation pour la plupart des bois supposés verticaux découverts dans le secteur de la structure 40, la comparaison avec les vestiges du pont de Blois du haut Moyen Âge, mais aussi avec le projet de construction du pont de la Clapière d’Embrun, permet néanmoins d’envisager leur fonction d’ancrage au sein de l’aménagement. On peut par conséquent supposer qu’il s’agisse bien de pieux enfoncés dans le lit du fleuve. Les pieux équarris 5584, 5583 et 5586 à l’intérieur du caisson auraient certainement un rôle de soutien, placés au-devant ou derrière (face au courant) des traverses internes dont la pièce 5585 serait un témoin. Plusieurs traverses manquantes peuvent être restituées, soit à partir de la répartition des pieux équarris de fortes sections, soit par la présence d’entailles sur certains madriers, ou encore en envisageant la symétrie du caisson. Concernant les autres bois verticaux de section plus modeste, probablement aussi des pieux, leur rôle de stabilisation et de protection de l’ouvrage peut être mis en avant, que ce soit lors de la construction initiale de la structure, ou bien dans le cadre d’un renforcement ultérieur.

    18Par les caractéristiques propres de l’ouvrage charpenté à double bec, en forme dite de “bateau”, et avec l’aide des comparaisons archéologiques et historiques, l’interprétation de la structure 40 comme pile d’un pont de bois édifié au milieu du xie s. peut être privilégiée. L’exemple blésois du haut Moyen Âge pourrait constituer un précédent vis-à-vis duquel l’ouvrage du xie s. témoignerait d’une filiation architecturale pour les ponts en charpente de bois.

    Conclusion et mise en perspective

    19La pile, qui n’est pas implantée sur le même axe que celui du pont du milieu du xe s., pourrait paraître trop isolée pour constituer à elle seule le témoignage fiable d’un ouvrage traversant le fleuve sur plusieurs centaines de mètres. Cette position témoignerait cependant d’un changement notable du développement urbain de Blois (Fig. 2C). En effet, elle se trouve très précisément sur le tracé du pont de pierre médiéval bien documenté du xiiie s. jusqu’à sa destruction accidentelle en 1716. En fait, la position de la pile de bois édifiée au milieu du xie s. pourrait suggérer la mise en place d’un nouveau franchissement qui perdurera plus de six siècles. En rive droite, l’axe n’aurait fait que confirmer le statut et le rôle structurant majeurs de la Grand’rue. En rive gauche en revanche, le pont aurait favorisé une nouvelle connexion à la trame urbaine, pour relier la rue Croix-Boissée qui est la voie pénétrante méridionale depuis l’Antiquité.

    20La période de construction, milieu du xie s. correspond au règne de Thibaut III de Blois. C’est son père, Eudes ii de Blois qui, en 1034-1037, prend la décision de faire construire un pont sur la Loire à Tours (Galinié 2007) quelques années après la mort d’Eudes ii en 1037. Thibaud III est dessaisi de la Touraine par les Angevins en 1044. L’abandon de ce territoire est accompagné d’une perte de passage sur la Loire. On peut ainsi supposer que moins de dix ans plus tard, le comte de Blois ait eu la nécessité d’entreprendre la construction d’un nouveau pont sur ses terres, à Blois, peut-être à l’image de celui de Tours.

    21Si l’on admet la création de ce nouveau franchissement, une interrogation demeure quant à savoir s’il correspond au pont qui est mentionné dans un acte de 1089. Par ce document, le comte de Blois, Étienne, confirme en effet à l’abbaye de Pontlevoy la possession de deux moulins situés près ou sur le pont de Blois “duos molendinos ad pontem Ligeris” (Bernier 1682 : p. XIII des Preuves). S’agissant en fait de la confirmation d’un don fait par son père Thibaud iii, le pont et ses ouvrages existeraient au moins depuis 1078. On peut donc supposer comme très probable que les vestiges de la pile à caisson de bois se rapportent bien au pont dont il est ici question.

    22Les observations archéologiques faites en 1941 par F. Lesueur sur une arche de pierre conservée dans une cave en rive droite permettent enfin d’estimer la durée de vie du franchissement de bois (Lesueur 1941). Dans un premier temps, le fait que le rempart du xiiie s. fût stratigraphiquement postérieur aux maçonneries de l’arche de pierre observée donne un terminus ante quem à cette construction. Ensuite, comme l’auteur affirme que les caractéristiques techniques de la construction “ferai[en]t plutôt penser à un travail du xiie siècle que du xie”, cela nous amène à différencier l’arche conservée, du pont mentionné en 1089 (Lesueur 1941 : 13). Il est finalement envisageable qu’un pont de bois du milieu du xie s. ait été remplacé par un premier pont de pierre, peut-être au xiie s., lui-même reconstruit, voire profondément modifié vers la fin du xiiie s., peut-être à la suite des vastes travaux de construction de l’enceinte urbaine.

    Bibliographie

    Aubourg et Josset 2022. Aubourg V. et Josset D. - Un pont inédit du haut Moyen Âge sur la Loire à Blois, in : Henigfeld Y. et Peytremann É. (dir.), Un monde en mouvement : la circulation des hommes, des biens et des idées à l’époque mérovingienne (ve-viiie siècle), Actes des 40e Journées internationales d’archéologie mérovingienne, Nantes (Loire-Atlantique), 3-5 octobre 2019, Association française d’Archéologie mérovingienne, Nantes : 173-183 (Mémoires de l’AFAM ; 37).

    Bernier 1682. Bernier J. - Histoire de Blois contenant les Antiquitez et singularitez du comté de Blois, les éloges de ses comtés et les vies des hommes illustres qui sont nez au Païs Blésois, François Muguet, Paris, 636 et 46 p. (annexes).

    Dumont 2013. Dumont A. - Les ponts de la Loire à l’époque gallo-romaine, in : La Loire, la guerre et les hommes : Histoire géopolitique et militaire d’un fleuve, actes du colloque d’Angers, musée du Génie, du 22 mars 2012, enquêtes & documents - 46, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : 43-61.

    Galinié 2007. Galinié H. - Le pont construit par le comte Eudes II de Blois en 1034-1037, in : Galinié H. (dir.), Tours antique et médiéval, lieux de vie, temps de la ville, 30e suppl. à la Revue Archéologique du Centre de la France, FERACF, Tours : 293-296 (Recherches sur Tours ; numéro spécial).

    Gautier 1765. Gautier H. - Traité des ponts […] [En ligne], Duchesne, Paris, 4e édition.

    Josset et al. 2018. Josset D., Aubourg V., Blanchard P., Boitard-Bidaut E., Brousse S., Capron F., Carron D., Chimier J.-P., Dez J., Gucker D., Guillemard T., Hulin G., Jouanneau-Bigot S., Le Doussal C. et Schmit D. - Rapport d’activité 2018. Blois : ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours, Projet collectif de recherche, décision Drac Centre - SRA n° 17/0171 - opération pluriannuelle, projet Inrap n° 3810, Université de Tours-UMR 7324 CITERES-LAT, SRA Centre, Inrap, Les Semeurs du Temps, Orléans, 374 p.

    Josset et al. 2019. Josset D., Aubourg V., Boitard-Bidaut É., Brousse S., Capron F., Carron D., Dez J., Gucker D., Guillemard T., Hulin G., Jouanneau-Bigot S., Doussal C. L., Mataouchek V., Miejac E., Morin E., Schmit D. et Simon G. - Projet collectif de recherche - Blois : ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours – vol. 1, Rapport d’activité d’opération pluriannuelle 2017-2019, Inrap/SRA Centre/Université Tours, Orléans/Tours, 350 p.

    Lesueur 1941. Lesueur F. - Notes archéologiques sur les ruines de Blois, Éditions du Jardin de la France, Blois, 53 p.

    Mesqui 1986. Mesqui J. - Le pont en France avant le temps des ingénieurs, Picard, Paris, 312 p.

    Perrault 2018. Perrault C. - PCR : Blois, ville et territoire ligérien depuis les premières installations jusqu’à nos jours. Datation par dendrochronologie de pieux de structures à poteaux de bois immergés en Loire. Campagne 2018, Rapport d’étude spécialisée, CEDRE, Paris, 16 p.

    Ripper et Darrah 2009. Ripper S. et Darrah R. - Bridges I: The Late 11th - to Early 12th century Bridge, in: The Hemington Bridges. The excavation of three medieval bridges at Hemington Quarry near Castle Donington, Leicestershire, Leicester Archaeology Monograph, [s.n.], Leicester: 13-43.

    Salisbury 1995. Salisbury C. R. - An 8th-century Mercian bridge over the Trend at Cromwell, Nottinghamshire, England, Antiquity, 69: 1015-1018.

    Notes de bas de page

    1Projet intitulé “Blois, ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours”.

    2Identification O. Girardclos (Chrono-environnement) avec la participation de L. Nativel (M2 AGES université de Bourgogne).

    3Nos 5541, 5580, 5590, 5681, 5593, 5682, 5582, 5581, 5585 et 5589. Les madriers ont un niveau d’apparition entre 64,62 et 64,94 m NGF.

    4La cheville 5705 a été prélevée sous la forme d’une vingtaine de fragments sans doute refendus après dégradation (Josset et al. 2019 : 332-333). Son profil précis n’a pas été restitué, mais les trous pratiqués dans le poteau 5592 supposeraient un diamètre de 5 cm.

    5Le niveau d’apparition des bois verticaux se trouve entre 64,58 et 64,98 m NGF.

    Auteurs

    • Viviane Aubourg

      Service régional de l’Archéologie du Centre-Val de Loire, UMR 7324 CITERES-LAT.

    • François Blondel

      UMR 6249 Chrono-environnement.

    • Didier Josset

      Inrap Centre-Île-de-France, UMR 7324 CITERES-LAT.

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      1Projet intitulé “Blois, ville et territoire ligérien depuis les premières installations humaines jusqu’à nos jours”.

      2Identification O. Girardclos (Chrono-environnement) avec la participation de L. Nativel (M2 AGES université de Bourgogne).

      3Nos 5541, 5580, 5590, 5681, 5593, 5682, 5582, 5581, 5585 et 5589. Les madriers ont un niveau d’apparition entre 64,62 et 64,94 m NGF.

      4La cheville 5705 a été prélevée sous la forme d’une vingtaine de fragments sans doute refendus après dégradation (Josset et al. 2019 : 332-333). Son profil précis n’a pas été restitué, mais les trous pratiqués dans le poteau 5592 supposeraient un diamètre de 5 cm.

      5Le niveau d’apparition des bois verticaux se trouve entre 64,58 et 64,98 m NGF.

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      Aubourg, V., Blondel, F., & Josset, D. (2024). Un caisson à ossature de bois du milieu du xie siècle dans la Loire à Blois. In B. Bazin, F. Capron, A. Corrochano, & S. Joly (éds.), L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ibm
      Aubourg, Viviane, François Blondel, et Didier Josset. « Un caisson à ossature de bois du milieu du xie siècle dans la Loire à Blois ». In L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ibm.
      Aubourg, Viviane, et al. « Un caisson à ossature de bois du milieu du xie siècle dans la Loire à Blois ». L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin et al., Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ibm.

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      Bazin, B., Capron, F., Corrochano, A., & Joly, S. (éds.). (2024). L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ib9
      Bazin, Bruno, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly, éd. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ib9.
      Bazin, Bruno, et al., éditeurs. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ib9.
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