Une occupation du haut Moyen Âge dans le faubourg Saint-Maurice, Chartres, Eure-et-Loir
An early medieval occupation in the faubourg Saint-Maurice, Chartres, Eure-et-Loir
p. 73-80
Résumés
La fouille menée au 13-15 rue du Bourgneuf à Chartres a permis de mettre en évidence une occupation des époques mérovingienne et carolingienne sur un site occupé dès la Préhistoire. Des fonds de cabane, un puits, des galeries d’extraction et des sépultures constituent les indices d’un nouveau foyer d’occupation dans les environs immédiats de Chartres.
Excavations at 13-15 rue du Bourgneuf in Chartres have revealed Merovingian and Carolingian occupation on a site occupied since prehistoric times. Hut floors, a well, extraction galleries and burials provide evidence of a new focus of occupation in the immediate vicinity of Chartres.
Entrées d’index
Mots-clés : carolingien, carrière, fond de cabane, lieu de culte, mérovingien, puits, sépultures
Keywords : Carolingian, quarry, cabin floor, place of worship, Merovingian, well, burials
Texte intégral
Introduction et contexte
1En 2017, la direction de l’archéologie de la ville de Chartres a mené une fouille au 13-15 rue Bourgneuf qui a permis de mettre en évidence une succession d’occupations qui s’étend du Néolithique à la période industrielle (Viret et Acheré 2019). L’occupation principale s’étend du xiie au début du xve s. Pour cette période, de grandes caves révèlent la présence d’un habitat en relation avec la collégiale Saint-Maurice. L’ensemble du site est occupé par des galeries souterraines et des fosses d’extraction à ciel ouvert. Bien que relativement peu nombreux, les vestiges du haut Moyen Âge illustrent la formation et l’occupation d’un faubourg de Chartres.
2Le site est localisé dans la partie nord de la ville, sur un éperon qui domine la confluence des vallées de l’Eure à l’est et du Couesnon au sud. Cet éperon est à une altitude moyenne de 134 m tandis que la vallée se situe douze mètres plus bas. Durant l’Antiquité on se trouve à l’intérieur du territoire urbain, matérialisé par un grand fossé circulaire, et à proximité du croisement de deux rues constituant le prolongement supposé de voies extra urbaines vers Evreux et vers Châteauneuf. Bien que peu structurée et représentée par des structures en creux, l’occupation antique s’étend de la fin du ier s. av. J.-C. à la fin du iiie s. ap. J.-C. et pourrait correspondre à des fonds de parcelle.
3À partir du xiie s., le quartier constitue l’un des plus importants faubourgs de la ville. Il est traversé par la rue du Bourgneuf dont le tracé semble avoir peu évolué jusqu’à aujourd’hui. Le faubourg tient son nom de l’église collégiale et paroissiale Saint-Maurice, mentionnée pour la première fois dans la deuxième moitié du xie s. Un obit daté des années 1060-1090 relate le don de quartiers de vignes à l’église Saint-Maurice par Adelmus, chanoine de Notre-Dame (de lépinois et Merlet 1862 : 27). Cependant, l’expression “terre de Saint Maurice” se trouve dans deux chartes de l’Abbaye Saint-Père de 974 et 986 (Guérard 1840 : 59 et 75) et suppose qu’une église pouvait déjà exister à ce moment. Pour le chanoine Savart elle aurait même une origine plus ancienne (Savart 1671). Elle serait édifiée à l’emplacement d’un monastère fondé par saint Eman dans la première moitié du vie s. Si la relation de la vie de saint Eman évoque bien la création d’un lieu de culte, rien n’indique qu’il soit situé à Saint-Maurice. Aucun vestige d’un lieu de culte antérieur au xiiie s. n’a été mis en évidence sur le site. Les traces conservées de la collégiale dans la partie sud-est du site se réduisent à quelques lambeaux de mur du xiiie s. et des tranchées de récupération du xviiie s.
4La fouille a mis en évidence des indices qui permettent d’accorder un certain crédit à la tradition d’une fondation d’un lieu de culte au vie s. En effet, l’occupation médiévale commence dès cette période à l’extrême sud du site et se prolonge jusqu’au ixe s. (Fig. 1). Des fossés, une fosse, des fonds de cabane et un puits constituent les vestiges d’un probable habitat tandis que des sépultures attestent l’existence d’une zone d’inhumation à l’emplacement du futur cimetière de Saint-Maurice au xiie s. dans une zone ayant servi de carrière.
Fig. 1 - Localisation du site dans le contexte de Chartres médiéval et plan de l’occupation du haut Moyen Âge.

DAO : A. Pinhède, J. Rossignol, J. Viret.
Le parcellaire
5La limite occidentale de l’établissement paraît formée par trois fossés (7007, 7005 et 7254) (Fig. 1). En effet, l’absence de vestiges du haut Moyen Âge plus à l’ouest de ces structures a été mise en évidence lors du diagnostic. Les fossés 7254 et 7005 sont parallèles et suivent une direction nord-est sud-ouest. Ils paraissent coupés par le fossé 7007 mais ne se prolongent pas vers le nord-est au-delà du tracé de ce dernier.
Les fonds de cabane 110 et 111 et la fosse 1315
6La fosse 1315, profonde d’une vingtaine de centimètres a livré huit tessons, trois restes d’os et un fragment de plaquette en calcaire avec du mortier rose.
7Les deux fonds de cabane excavés sont contigus (Fig. 1, 2 et 3). Le fond de cabane 110 est de plan trapézoïdal. Ses longs côtés mesurent 2,60 m au nord et 2 m au sud tandis que ses petits côtés font respectivement 1,90 m à l’est et 1,60 m à l’ouest. Ses bords sont peu évasés, parfois irréguliers et son fond est plat. Sa profondeur conservée est de 40 cm. Trois trous de poteau sont répartis du côté est : deux dans ses angles et un au centre1. Un autre trou de poteau est localisé en vis-à-vis de ce dernier du côté ouest. Ces empreintes n’étaient pas visibles à la surface du fond de cabane ce qui laisse supposer que les poteaux ont été ôtés lors de l’abandon ou qu’ils ont pourri sur place avant son comblement. Des blocs de silex trouvés dans le comblement ou en bordure des trous de poteaux axiaux et du poteau sud-est suggèrent la présence de calages.
Fig. 2 - Plan et coupe des fonds de cabane 110 et 111.

DAO : J. Rossignol, J. Viret.
Fig. 3 - Vue vers l’est des fonds de cabane 110 à droite et du fond de cabane 111 à gauche.

Cliché Th. Lecroère.
8Le fond de la structure est tapissé par une couche d’occupation qui a livré quatre tessons. L’un d’eux remonte au début du vie s. au minimum les autres sont gallo-romains. Une fosse localisée dans la partie ouest du fond de cabane perce ce dépôt. Elle est cependant synchrone de l’utilisation du fond de cabane car elle est scellée par les comblements d’abandon de ce dernier. Peu de mobilier est associé à ces comblements : trois restes animaux, quatre tessons gallo-romains et six blocs de calcaire dont des moellons trapézoïdaux et un grand bloc quadrangulaire avec trou de louve.
9Le fond de cabane 111, de plan quadrangulaire, mesure 2,28 m de large pour 2,60 m de long. Sa profondeur est de 40 cm. Trois trous de poteau disposés dans les angles et dans l’axe médian sont aménagés sur chaque petit côté. Comme pour le fond de cabane 110, les trous de poteau n’étaient pas visibles à la surface de ses comblements. Une fosse est creusée au pied de la paroi nord et scellée par les couches d’abandon du fond de cabane. Ces dernières ont livré un abondant mobilier constitué d’une monnaie antique, de clous en fer, d’un fragment de verre plat, d’une épingle à vêtement de type Périn, Legoux, Vallet 311 ou 312, datable des années 520/530 à 630/640. La céramique confirme cette datation et forme un ensemble de 219 tessons daté entre le vie et le milieu du viie s. avec des éléments résiduels antiques. Par ailleurs un ensemble de 190 restes animaux liés à l’alimentation est essentiellement constitué de bœuf, de porc et de capriné.
10La proximité de ces deux fonds de cabane interdit leur synchronisme, leur disposition sans recoupement incite à supposer une (rapide) succession. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le comblement final du fond de cabane 110 recouvre en partie les couches d’abandon du fond de cabane 111, peut-être dans une volonté de niveler les deux structures. Il est ainsi possible que le fond de cabane 110 soit postérieur à 111, ce dernier servant alors de dépotoir compte tenu de l’abondant mobilier issu de ses comblements.
Le puits 4300
11Le puits est localisé au sud du site (Fig. 1 et 4). Il présente un conduit cuvelé sur 4,50 m de profondeur puis creusé directement dans la craie dans sa partie inférieure jusqu’à une profondeur supplémentaire de 9,70 m, soit 14,20 m au total. Le cuvelage est formé essentiellement de blocs de silex et de rares blocs de calcaire équarris en remploi. Aucun mortier n’a été utilisé comme liant entre ces blocs qui forment 24 assises. L’épaisseur du cuvelage atteint 40 cm. L’espace compris entre celui-ci et les bords du creusement est colmaté par une argile sableuse qui assure l’étanchéité de la construction. La fonction du cuvelage est d’assurer la stabilité du conduit là où le terrain naturel composé de limon puis des terrasses alluviales de l’Eure est peu stable. Le diamètre interne est compris entre 1 m et 1,40 m. Une niche est aménagée dans la partie est du conduit. Elle a pu servir pour l’éclairage ou pour déposer les outils des ouvriers. De nombreuses traces de pic et de polka sont visibles sur les parois. Le réservoir est alimenté par une veine d’eau à 13,40 m de profondeur. Des traces de calcite sur les parois du puits indiquent que cette arrivée d’eau n’a pas fluctué jusqu’à maintenant. Les dépôts liés à l’utilisation du puits sont épais de 50 cm environ et suggèrent une utilisation assez longue. Le mobilier issu de ces couches se compose de trois restes de coq, d’un reste d’équidé et de 44 tessons (NMI : 4) qui forment un ensemble du viie s. au minimum. Des tests polliniques ont mis en évidence des taxons de plantes culinaires qui suggèrent la présence de cultures potagères dans l’environnement du puits. Le reste du comblement indique une utilisation comme dépotoir avec un important rejet de blocs de silex et d’éléments en calcaire taillés et sculptés pouvant provenir de la destruction d’un bâtiment. Des carcasses de caprinés, de porc et de chat marquent des étapes dans le comblement du puits à différentes hauteurs (Fig. 2). Aucune différenciation chronologique ne peut être proposée entre les rejets d’utilisation et d’abandon du puits qui peuvent se placer entre le viie et le ixe s.
Fig. 4 - Coupe du puits 4300.

DAO : G. Roy, J. Viret.
Les galeries d’extraction
12Plusieurs galeries ont été partiellement fouillées à l’emplacement du cimetière Saint-Maurice (Fig. 1). Elles sont vraisemblablement liées à l’extraction de matières premières et seraient les premiers indices d’une activité qui perdure jusqu’à la fin du Moyen Âge sur le site. Les matériaux exploités semblent être la craie et probablement les bancs de silex qu’elle contient mais aussi le gravier de silex et le sable issus des terrasses fossiles. Une sépulture datée du ixe s. installée dans les comblements d’une de ces galeries donne un terminus post quem pour leur abandon.
Les sépultures
13Le cimetière médiéval se développe dans la partie sud-est du site, à proximité de l’église Saint-Maurice2. Certaines tombes sont antérieures à la construction de cet établissement religieux. Aucune trace de lieu de culte plus ancien n’a été identifiée dans l’emprise du site et ne peut être associée à ces premières sépultures.
14Parmi les 173 sépultures, neuf ont fait l’objet d’une datation 14C. L’une a été datée de 423 à 589 ap. J.-C. (sépulture 6103, code laboratoire : Ly-17748), une autre de 894 à 1020 ap. J.-C. (code laboratoire Ly-17745) et une dernière de 894 à 1020 ap. J.-C. (code laboratoire Ly-17745) (Fig. 1).
15La sépulture la plus ancienne (6103) est recoupée par plusieurs inhumations postérieures. Il s’agit d’un individu adulte déposé sur le dos dans une fosse tapissée de plâtre (Fig. 5). Au premier abord, cette structure avait été considérée comme les restes d’un sarcophage en plâtre. En effet, ce type de contenant funéraire est bien documenté en Île-de-France ou en Normandie mais plus rarement rencontré en région Centre. Hormis quelques découvertes anciennes, il est attesté notamment dans la nécropole d’Allonnes en Eure-et-Loir (Capron, Detante et Kacki 2014 ; Kacki et Capron 2017). Le dispositif est ici formé de terres cuites architecturales recouvertes par une fine couche de plâtre qui remonte le long des parois du creusement. Il semble donc plutôt construit sur place, à l’intérieur même de la fosse et non façonné à l’extérieur de la structure ou transporté. Pour le mobilier, deux boucles de ceinture sont associées à l’individu : une posée sur la quatrième vertèbre lombaire, l’autre retrouvée le long de l’ischium gauche. Ces éléments semblent donc portés lors du dépôt du corps.
Fig. 5 - Vue zénithale de la partie supérieure de la sépulture 6103.

Cliché S. Hérouin.
16À partir des ixe-xie s., le cimetière se développe. Le peu de mobilier contenu dans les sépultures ne permet pas de déterminer le nombre d’inhumations datant de cette période.
Les restes animaux
17Le petit corpus de données archéozoologiques pour la période mérovingienne présente des caractéristiques typiques des rejets de nature alimentaire, certainement issus d’un élevage local dont nous possédons hélas qu’une vision extrêmement limitée. Au contraire, la période carolingienne a livré des données extrêmement bien conservées, provenant essentiellement d’un puits. Elles nous permettent d’avoir accès à une plus large gamme d’activités. C’est notamment le cas pour la pratique de l’élevage, qui est bien attestée par la présence de cadavres de fœtus et périnatals de caprinés, de bovins et d’équidés. Ces derniers livrent deux informations intéressantes. On relève la présence de l’âne (NMI : 2) ainsi que des traces de désarticulation au niveau des membres et la récupération de tendons (Lepetz, Frère et Rivière 2013). Des traces qui se distinguent nettement des stigmates de consommation pour une période durant laquelle l’hippophagie est parfois attestée (Clavel et Lepetz 2022 : 189-190).
18Sur le site du Bourgneuf, les proportions à l’équilibre entre les principales espèces d’élevage sur l’ensemble de la séquence de ce premier Moyen Âge au sein de la diète carnée introduisent une forme de continuité avec les stratégies de production animales antiques. Elles s’en démarquent toutefois sur quelques points. Notamment l’absence des ressources marines (bivalves) qui signe l’arrêt des échanges littoraux à cette époque ou l’exclusion du site des réseaux de commerce extrarégionaux, s’ils subsistent. Le spectre des espèces en présence est par ailleurs bien ordinaire en comparaison avec la plus large diversité d’espèces et la pratique de la chasse comme comportements distinctifs qui caractérise les sites élitaires (Hurard 2017 ; Clavel et Yvinec 2010). C’est dans une même logique qu’il faut aussi probablement interpréter la présence de l’âne (qui n’est pas exclusif au sein des formes équines), dont la moindre exigence en matière d’entretien et le rapport élevé de sa force à sa masse par rapport au cheval sont bien adaptés à une petite économie rurale. La présence du chat domestique est aussi une spécificité propre au corpus carolingien. La fréquence de ces restes qui suit les dynamiques de peuplement observées à partir de la fin du iiie s. ap. J.-C. (Bobis 1996 ; Lepetz 1996) ainsi que la présence de juvéniles interroge le lien entre le statut des sites à l’origine du déploiement de ces populations animales au cours du premier Moyen Âge, pour une espèce soumise à aucune autre forme d’exploitation à cette époque que celle, sans doute, de chasser les souris (Delort 1984).
Essai de caractérisation des occupations
19L’ensemble des structures révèle la présence d’un habitat dont le cœur est probablement localisé en dehors de la prescription vers le sud-est. Le caractère domestique de cet établissement est attesté tant par la céramique (voir Renault dans ce volume) que par les restes animaux (voir Joly et al. dans ce volume). L’imbrication spatiale avec l’occupation antique explique probablement la forte proportion de matériel résiduel dans les structures du haut Moyen Âge. Les blocs taillés et sculptés trouvés dans le puits et dans le comblement du fond de cabane 110 supposent le démantèlement d’un bâtiment important dans les environs. Une coulure liée au travail du bronze et un déchet de forge issus du puits constituent les seules traces d’un artisanat qu’il est de toute façon difficile d’attribuer avec certitude au premier Moyen Âge.
20Aucun reste animal ni productions céramiques n’insèrent le site dans un réseau d’échange à large échelle mais témoignent plutôt d’une économie de type autarcique contrairement à ce qu’on observe à Saint-Chéron (voir Joly et al. dans ce volume). Ainsi la production céramique est très locale et ne se retrouve pas dans les sites ruraux environnants, de même que l’absence de bivalves marins témoigne de l’exclusion du site des réseaux de commerce avec le littoral ou de l’arrêt de ces échanges.
21En raison d’une étude anthropologique incomplète des sépultures et du mobilier métallique du site, une part d’incertitude réside dans l’évaluation de la composition sociale de la communauté du Bourgneuf.
22Les traces d’habitat disparaissent après la fin du ixe s. pour apparaître à nouveau autour du xiie s., date à laquelle le faubourg se développe autour de la collégiale Saint-Maurice. Cependant le prolongement de l’utilisation de la zone funéraire entre le ixe et le début du xie s., synchrone ou précédée par une activité d’extraction de matière première, suggère la présence d’une communauté humaine à proximité.
Conclusion
23Même si les témoins du haut Moyen Âge sont modestes sur le site du Bourgneuf, ils n’en demeurent pas moins importants. Ils révèlent un nouvel habitat pour cette période dans les abords de Chartres, le plus proche du centre urbain à ce jour, le deuxième après celui de Saint-Chéron (Joly 1992 ; Ben Kaddour 2015 : 27), ainsi qu’une nouvelle zone funéraire. La chronologie s’étend du vie s. jusqu’à la fin du ixe s. et souligne soit la pérennité de cette occupation, soit une succession d’occupations en un même lieu. Selon un schéma classique, l’établissement médiéval est localisé à proximité d’un axe de circulation important et dans une zone déjà occupée dans l’Antiquité. Comme souvent à Chartres, l’espace funéraire se situe dans l’environnement d’une église dont l’origine est fréquemment donnée comme ancienne par les textes (Coulon 2008 : 259), mais dont les vestiges ne remontent pas avant la période romane. On peut ainsi mentionner l’église Saint-Pierre dont la fondation daterait du viie s. mais dont la partie la plus ancienne n’est pas antérieure aux ixe-xe s. (Astruc et Hérouin 2008 : 7-8) ou encore l’église Saint-Saturnin, réputée fondée au vie s. alors que ses vestiges ne sont pas plus anciens que l’époque carolingienne. Dans les deux cas des sépultures mérovingiennes leur sont pourtant associées. Au Bourgneuf, le même décalage peut être observé entre la tradition littéraire et les vestiges de l’édifice religieux. En effet, malgré la présence de sépultures datées des époques mérovingiennes et carolingiennes les restes de l’église ne sont pas antérieurs aux xiie-xive s. Se pose ainsi la question récurrente de la relation chronologique entre les sépultures du haut Moyen Âge et un édifice de culte auxquelles elles seraient rattachées, sachant qu’à Chartres comme ailleurs, l’existence d’inhumations non associées à un lieu de culte en zone suburbaine est aussi bien attestée (Lorans, Joly et Trébuchet 2007 ; Fondrillon et Marot 2013 : 101).
24Malgré les analogies qui peuvent être faites avec d’autres sites chartrains, la particularité de l’établissement et de l’espace funéraire alto médiéval du Bourgneuf est d’avoir donné naissance à un faubourg occupé jusqu’à aujourd’hui et à un cimetière utilisé jusqu’au xviiie s.
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Notes de bas de page
Auteurs
-
Jérémie Viret
Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.
-
Vincent Acheré
Direction Études et travaux/SIG de Chartres Métropole, UMR 7324 CITERES-LAT.
-
Stéphane Hérouin
Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.
-
Julie Rivière
Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

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