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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Contextes architectural, historique et archéologique 2. Les vestiges d’un édifice mérovingien 3. Des sépultures en lien avec l’édifice mérovingien Conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Un édifice mérovingien associé à des sépultures d’exception sous l’église de Saint-Martin-au-Val (Chartres)

    A Merovingian building associated with exceptional burials beneath the church of Saint-Martin-au-Val (Chartres)

    Bruno Bazin, Émilie Portat, Stéphane Büttner et Alexis Corrochano

    p. 37-50

    Résumés

    Un programme de recherche conduit au cœur de l’église de Saint-Martin-au-Val à Chartres a permis de mettre en évidence un bâtiment mérovingien construit avec des blocs récupérés d’un grand sanctuaire antique. Son plan incomplet laisse envisager qu’il pourrait correspondre à l’une des premières églises observées sur Chartres pour cette période. Cette construction est très certainement à mettre en relation avec une série de sarcophages fouillés au centre de la nef de l’église actuelle et déposés entre le milieu du ve et le ixe s. L’archéo-anthropologie et les études sur les artefacts découverts dans les cuves ont révélé une élite locale aux pratiques funéraires ostentatoires, notamment par la présence de matériaux et de mobilier rares et précieux et par l’utilisation de l’embaumement destiné à cacher les stigmates de la mort et à en retarder les effets. Jusqu’à présent l’archéologie alto-médiévale n’avait pas permis de préciser cette pratique pour l’époque mérovingienne : le cas de Chartres est donc un unicum.

    A research program at the heart of the church of Saint-Martin-au-Val in Chartres has revealed a Merovingian building constructed from blocks salvaged from a large ancient sanctuary. Its incomplete plan suggests that it may correspond to one of the first churches observed in Chartres during this period. This construction is certainly related to a series of sarcophagi excavated in the center of the nave of the present-day church and deposited between the mid-5th and 9th centuries. Archaeoanthropology and studies of the artefacts found in the vats have revealed a local elite with ostentatious funeral practices, notably the use of rare and precious materials and furnishings, and the use of embalming to hide the stigmata of death and delay its effects. Until now, alto-medieval archaeology had not been able to pinpoint this practice for the Merovingian period: the Chartres case is therefore unicum.

    Entrées d’index

    Mots-clés : Mérovingiens, Chartres, église, élites, sarcophages, embaumement, mobilier funéraire

    Keywords : Merovingians, Chartres, church, elites, sarcophagi, embalming, funerary furniture

    Texte intégral Introduction 1. Contextes architectural, historique et archéologique 1.1. L’église actuelle de Saint-Martin-au-Val 1.2. Du monastère à l’hospice des pauvres 1.3. Les fouilles du milieu du xixe s. et la réouverture du sondage de 1862 2. Les vestiges d’un édifice mérovingien 2.1. Maçonneries et aménagements 2.2. Chronologie d’installation 3. Des sépultures en lien avec l’édifice mérovingien 3.1. Étude pétrographique des sarcophages 3.2. Apport chronologique Phase 1 : 2e quart du ve, première moitié vie s. Phase 2 : derniers tiers vie, premier tiers viie s. Phase 3 : Dernier tiers du viiie, ixe s. 3.3. Des sépultures d’exception 3.3.1. Un riche mobilier déposé avec les défunts : les exemples d’un sarcophage d’enfant mis au jour au milieu du xixe s. et du sarcophage 8407 3.3.2. Des traces d’embaumement retrouvées dans le sarcophage 8579 et 8546 Conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    Introduction

    1C’est au sud de la ville de Chartres, sur le versant ouest de la vallée de l’Eure, qu’est implantée l’église de Saint-Martin-au-Val. Elle se situe dans le quartier Saint Brice, à moins de 1 km du centre-ville (Fig. 1). Installée sur les ruines d’un grand complexe cultuel antique de plus de 11 ha, dans la cour du temple à quadriportique, elle est aujourd’hui le seul vestige qui subsiste du monastère médiéval. Les diverses recherches archéologiques et documentaires, entreprises entre le xixe s. et les années 90, ont montré que si les élévations actuelles datent en très grande partie des xviie et xixe s., sa fondation remonterait au premier tiers du xie s. Son existence semble pourtant antérieure, en témoigne une mention historique du ixe s.1, plusieurs sarcophages mérovingiens mis au jour lors de travaux au milieu du xixe s. (Lecocq 1858), une colonne avec chapiteau datée de la deuxième moitié du viie s.2 (Fig. 2) et employée dans la crypte réédifiée au xviie s. ainsi qu’un chapiteau en marbre blanc dérivé du style corinthien et qui a servi de bénitier pendant de nombreuses années.

    Fig. 1 - Carte de localisation et vue aérienne de l’église actuelle de Saint-Martin-au-Val.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    Fig. 2 - Cliché de la colonne avec chapiteau mérovingien, réemployée dans la crypte.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    2Afin de mieux comprendre cet édifice majeur de la topographie chrétienne de Chartres, un programme de recherche a été conduit entre 2013 et 2018 dont l’objectif premier était de caractériser les mutations qui interviennent entre l’époque antique et la période médiévale dans ce secteur à forte vocation religieuse. Pour répondre à cette problématique, un sondage de 53 m2 a été ouvert au milieu de la nef, en façade du chœur, englobant un ancien creusement effectué en 1862 lors de la réhabilitation de l’église (Fig. 3). La découverte de maçonneries édifiées avec des blocs de récupération du sanctuaire antique, dans un axe identique à celui de l’église actuelle, et antérieures au milieu du vie s., permet d’envisager aujourd’hui l’existence d’un édifice mérovingien. Si l’identification reste incertaine, son plan restitué laisse malgré tout envisager qu’il pourrait correspondre à l’église évoquée dans la Vie de saint Lubin. Il s’agirait alors ici d’une des premières églises observées à Chartres pour cette période.

    Fig. 3 - Plan de localisation et cliché du sondage ouvert dans la nef de l’église.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    3L’analyse stratigraphique montre que cette construction est selon toute vraisemblance à mettre en relation avec plusieurs sarcophages datés entre le milieu du ve et le ixe s. Les diverses études, qu’elles concernent le mobilier ou les ossements humains, mettent en évidence une élite chrétienne, aux pratiques funéraires ostentatoires, qui témoigne du caractère majeur de cet édifice au sein de l’un des plus vastes évêchés de Gaule.

    1. Contextes architectural, historique et archéologique

    1.1. L’église actuelle de Saint-Martin-au-Val

    4L’église de Saint-Martin-au-Val, localisée entre les rues Saint-Martin-au-Val, Georges Brassens et la place Saint-Brice, apparaît aujourd’hui comme une construction hétéroclite, marquée par des reconstructions et des restaurations d’ampleur, principalement datées de l’époque moderne.

    5L’édifice actuel présente un plan avec chevet et croisillons. Il mesure 50 m d’ouest en est et 39 m du nord au sud. Il se développe sur une superficie d’environ 1 420 m2. La façade, datée du milieu du xixe s., est agrémentée de deux tours à clochetons. La très grande majorité des fenêtres hautes date également de cette période. Au sud, une sacristie a été ajoutée au xviiie s.

    6À l’intérieur, la nef, remaniée aux xviie et xixe s. et flanquée de deux bas-côtés, est large de 4,90 m pour une longueur d’une douzaine de mètres. Les fouilles réalisées en 2008 sur le parking du restaurant universitaire, situé immédiatement en façade de l’église, ont montré qu’au premier quart du xie s., elle mesurait 35 m de longueur, soit six travées. Le transept, long de 18 m, s’ouvre sur des chapelles orientées. Le chœur surélevé est accessible par un escalier central. En 1859, la démolition d’un décor en stuc a fait redécouvrir huit piles à colonnes engagées et chapiteaux de style roman. Le chevet est rythmé par trois chapelles rayonnantes reliées au déambulatoire par deux petites marches chacune. Ce dernier est d’un niveau plus bas d’une soixantaine de centimètres que les bas-côtés. La crypte, édifiée sous le chœur, occupe une superficie identique d’environ 31 m2. Elle est divisée en trois nefs par deux rangées de quatre colonnes supportant, avec les pilastres engagés le long du mur, une voûte d’arête. Plusieurs chapiteaux d’époque romane sont conservés, ainsi qu’un chapiteau mérovingien.

    1.2. Du monastère à l’hospice des pauvres

    7La première mention historique de Saint-Martin-au-Val apparaît au ixe s. dans la Vie de saint Lubin. D’après la vita, ce dernier, évêque de Chartres entre 544 et 557, reçoit sa sépulture en l’église3. L’ermite Launomarus (saint Laumer, Moutiers-au-Perche.) y fut également inhumé, avant sa translation vers le monastère de Corbion (Robreau 1997 : 772). Entre le vie et le viie s., Saint-Martin-au-Val semble servir de sépulture à plusieurs évêques (Wyss 1981 : 74). Le monastère est à nouveau cité en 930 dans le cartulaire de Saint-Père-en-Vallée4 et en 955, l’évêque Hardouin donne les droits de patronage et de présentation de ses prébendes aux comtes de Chartres (Doyen 1786 : 80-81) et ce jusqu’en 1128 où l’évêque Geoffroy de Lèves reçoit l’ordre du pape Honorius II de rattacher le monastère à l’abbaye tourangelle de Marmoutier5. Saint-Martin-au-Val devient alors un prieuré prospère. En 1357 et 1358, une partie importante de l’édifice est endommagée suite aux hostilités anglo-françaises (Lecocq 1858 : 292). Une campagne de restauration est lancée à la fin du xve s. ou au début du xvie s. Cet effort est bloqué une première fois lors du siège de Chartres par les troupes du prince de Condé en 1568. Les bâtiments claustraux sont dévastés, l’église est en partie incendiée et plusieurs sépultures au sol et tombeaux sont violés (Lecocq 1858 : 293). Presque totalement en ruine au milieu du xviie s., le prieur Jean-Baptiste le Féron fait procéder à une restauration complète de l’église à partir de 1648 (Doyen 1786 : 80-81). Réuni au couvent de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle d’Orléans dès le 17 novembre 1662, l’édifice est vendu comme Bien National en 1790 (Lecocq 1858 : 298). En 1791, après le départ des derniers Capucins, le couvent est transformé en hospice des pauvres (Lacour 1985 : 61). En 1886, l’église est classée au titre des monuments historiques (Clémenceau 1997 : 227 ; Wyss 1981 : 3).

    1.3. Les fouilles du milieu du xixe s. et la réouverture du sondage de 1862

    8Le positionnement du sondage implanté à l’intérieur de la nef a été choisi pour englober une partie d’une ancienne exploration du milieu du xixe s. (Fig. 4). Entre 1858 et 1862, avant la restauration et la reconstruction de l’église et de la crypte, des “fouilles intelligentes” sont entreprises sous l’égide de la commission administrative des hospices de Saint Brice (Lecocq 1858 : 301). Ces travaux archéologiques sont menés afin de retrouver le tracé des deux absidioles le long du transept et les fondations de l’ancienne nef de l’église du xie s. Plusieurs sondages et tranchées sont creusés dans le déambulatoire, les bas-côtés, dans les bras du transept et dans la nef. Une vingtaine de sarcophages sont découverts au sein de ces deux derniers espaces, notamment celui d’un enfant accompagné d’une boucle en or avec incrustation de verre, une autre boucle plus grande en or, alliage cuivreux et pâte de verre, une lame en fer, une hache en fer et un petit anneau en or. L’inhumation est ainsi datée de la fin du ve s., début vie s. ap. J.-C. (Gardais et Stéfani 1991 : 73-74 ; Durand 1864 : 170).

    Fig. 4 - Plan du sondage du milieu du xixe s. ouvert dans la nef de l’église.

    SAEL, Ms 12529 fol 68 r.

    2. Les vestiges d’un édifice mérovingien

    2.1. Maçonneries et aménagements

    9Malgré un espace de fouille réduit et une stratigraphie relativement bouleversée par les creusements et constructions postérieures au haut Moyen Âge, les cinq campagnes conduites entre 2013 et 2018 au cœur de la nef apportent des précisions sur l’organisation spatiale et les aménagements en lien avec un premier édifice daté de la période mérovingienne.

    10L’installation de ce bâtiment semble débuter par la mise en place sur le substrat d’un remblai argileux compact, particulièrement plan, d’une épaisseur moyenne de 60 à 70 cm.

    11Le long du massif de fondation de support des piliers nord de la nef reconstruite au xviie s., dans un axe ONO-ESE quasi identique à celui de l’église actuelle, un mur résiduel vient entailler le remblai d’aménagement (8551, Fig. 5). Il a été reconnu sur une longueur de 8,40 m, mais se poursuit au-delà des limites occidentales et orientales du sondage. Il est constitué dans sa partie basse d’une assise de silex, recouverte de deux assises de blocs calcaires plus ou moins imposants issus très certainement de la récupération d’éléments d’architecture du sanctuaire antique6. L’ensemble est lié par un mortier présentant un dégraissant grossier. Seule une petite portion de l’élévation du mur est encore conservée à l’ouest sur une longueur d’environ un mètre et sur une hauteur de deux assises. Les moellons équarris calcaires qui la constituent marquent un retrait d’une vingtaine de centimètres.

    Fig. 5 - Plan et cliché des vestiges du mur nord de l’édifice mérovingien.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    12À environ 1 m de la limite est du sondage, un massif de maçonnerie perpendiculaire, d’une largeur de 1 m pour une longueur de 1,40 m et quasi totalement récupéré au xive s., est à mettre en relation avec ce mur (8430).

    13En vis-à-vis de ce massif, à une distance de 4,93 m et en bordure sud du sondage, l’extrémité nord d’une tranchée de récupération laisse envisager qu’un aménagement identique existe à l’opposé. Si cette hypothèse apparaît fort vraisemblable, il est possible de restituer la présence d’une maçonnerie, d’axe similaire au mur 8551, qui marquerait la clôture méridionale d’un édifice (Fig. 6). Les deux massifs de fondation, orientés NNE-SSO, indiqueraient alors une séparation entre deux espaces intérieurs de 8,20 m de largeur et qui se poursuivent vers l’ouest et l’est. Cette proposition pourrait être confirmée par la présence d’un passage matérialisé par les vestiges d’un seuil constitué d’un dallage disparu, encadré par deux blocs calcaires sub-rectangulaires (Fig. 7). On peut supposer qu’il devait être associé à une barrière (peut-être en bois), mais aucune trace au sol n’est conservée. Au moins trois niveaux de sol en mortier de chaux lissé, dégradés, car entaillés par plusieurs fosses d’installation de sarcophages, sont contemporains.

    Fig. 6 - Restitution partielle du plan de l’édifice mérovingien (en bleu).

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    Fig. 7 - Passage matérialisé par les vestiges d’un seuil constitué d’un dallage disparu, encadré par deux blocs calcaires sub-rectangulaires.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    2.2. Chronologie d’installation

    14La chronologie de mise en place de ces maçonneries et aménagements reste toute relative. Aucun mobilier n’est, en effet, associé directement à ces vestiges. Le sarcophage 8407, qui prend place dans un arcosolium aménagé au sein du mur 8551, donne un premier terminus ante quem (Fig. 8). Ce sarcophage est clairement rattaché à la période MA3-MR1 (560-630, Legoux, Périn et Vallet 2009)7. L’installation du mur ne peut donc être postérieure au milieu du vie s. Dans un même ordre d’idée, plusieurs fosses d’installation de sarcophages, dont la mise en place ne peut être postérieure au milieu du vie s., sont creusées à partir des sols de circulation. C’est le cas notamment des sarcophages 8586 et 8582 localisés au sud-est. Enfin, le sarcophage 8585, au nord-ouest, dont le terminus post quem ne peut être antérieur au premier quart du ve s.8, et qui stratigraphiquement semble contemporain ou tout juste postérieur du mur résiduel, marque la limite basse pour la date d’édification de ce dernier. Celle-ci peut donc être comprise entre le premier quart du ve et le milieu du vie s.

    Fig. 8 - Plan des sarcophages dégagés dans le sondage de la nef.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    15En considérant ces données architecturales et chronologiques, et même si les vestiges de ce bâtiment sont encore très lacunaires pour en proposer un plan d’ensemble, il est aujourd’hui possible, en l’état actuel de la recherche, d’envisager qu’ils appartiennent à un édifice religieux, dont les dimensions seraient a minima de 8,40 m de longueur pour 8,20 m de largeur dans l’œuvre. La portion du plan restitué pourrait ainsi correspondre, à titre purement hypothétique, à une nef et un avant-chœur, à l’image des plans des basiliques funéraires de la rue Malaval à Marseilles (Moliner 2006), de la cité épiscopale de Viviers en Ardèche (Dupraz 1988) ou plus proche, de la collégiale de Saint-Martin à Angers (Prigent et Hunot 2006). La nef et l’avant-chœur de cette dernière basilique présente par ailleurs une largeur de 9 m, proche de celle de l’édifice de Saint-Martin-au-Val. Sa longueur est de 20 m.

    3. Des sépultures en lien avec l’édifice mérovingien

    16Ce bâtiment est sans conteste, comme le montre la stratigraphie, à mettre en relation avec plusieurs sarcophages. Sur un total de 23 sarcophages dégagés dans le sondage, 18 ont été étudiés, deux récupérés. Neuf ont été ouverts intégralement ou partiellement lors des fouilles du xixe s.

    3.1. Étude pétrographique des sarcophages

    17Quatorze sarcophages ont fait l’objet d’une analyse pétrographique par Stéphane Büttner9. Lorsque le couvercle était encore présent, sa nature géologique était toujours identique à la cuve correspondante. Les sarcophages les plus nombreux présentent des cuves composées de plusieurs blocs calcaires, parfois assemblés à l’aide d’un mortier de tuileau (SAR 8262, 8263, 8267, 8546, 8585 ; Fig. 9). Ces blocs sont tous constitués de calcaire grossier d’origine parisienne ou des environs (Lutétien). Il s’agit d’éléments architecturaux retaillés, issus du complexe cultuel antique10. Il faut également ajouter à cet ensemble un sarcophage d’enfants (SAR 8579), monolithique, qui est lui aussi visiblement taillé dans un bloc de remploi. Il s’agit certainement d’une production de circonstance, profitant de la proximité de vestiges antiques. L’utilisation de blocs de remploi pour l’élaboration de contenants funéraires apparaît comme une pratique relativement courante dans la seconde moitié du ve s. et pour le début du vie s. (Henrion 2004).

    Fig. 9 - Plan de répartition des sarcophages suivant les matériaux utilisés pour leur fabrication (d’après les études pétrographiques de Stéphane Büttner, CEM).

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    18Quatre cuves monolithiques, trapézoïdales (SAR 8407, 8511, 8515, 8516) et présentant un décor de stries gravées alternées sur leurs flancs, sont taillées dans un calcaire blanc de nature récifal (Oxfordien). Deux grands districts de production de sarcophages ouverts dans ces niveaux sont connus en Bourgogne. L’un se situe sur les bords de Loire, dans la région de La Charité (Nièvre), et a visiblement diffusé largement sa production, jusqu’à Orléans voire Blois, ou bien a rejoint le bassin de la Seine par le réseau viaire puisque quelques exemplaires ont été retrouvés dans le Loiret sur les bords du Loing. L’autre district de production possible se situe sur les bords de la Cure, dans le secteur d’Arcy-sur-Cure et de Mailly-la-Ville (Yonne) ; profitant du bassin hydrographique de la Seine, cette zone a diffusé sa production jusqu’à Paris. Quelle qu’en soit l’origine pour les sarcophages présents à Chartres, c’est sans doute une des identifications faites au plus loin des centres de production situés à près de 200 km.

    19Enfin, quatre autres sarcophages (SAR 8264, 8265, 8510, 8593), monolithiques et trapézoïdaux, sont taillés dans un tuffeau jaune de Touraine (Turonien). De nombreux centres de production ont été identifiés en Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher, soit à une centaine de kilomètres au sud de Chartres. On retrouve ainsi particulièrement ce type de sarcophages dans plusieurs nécropoles de la région d’Angers et leur présence reste là encore assez inédite dans le val de Seine. Ces sarcophages, présentant parfois un décor de croix multiples sur leur panneau de tête, sont généralement datés de la fin du vie s. ou de la première moitié du viie s.

    3.2. Apport chronologique

    20À partir de l’étude du mobilier et des datations 14C, il est possible de distinguer trois phases d’inhumations s’échelonnant du deuxième quart du ve s. au ixe s. (Fig. 10). Au total, quinze sarcophages ont bénéficié d’une attribution chronologique.

    Fig. 10 - Plan de phasage chronologique des sarcophages.

    B. Bazin, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    Phase 1 : 2e quart du ve, première moitié vie s.

    21Elle regroupe quatre sarcophages monolithiques et bipartites en calcaire grossier d’origine parisienne. Elle est complétée par un sarcophage d’enfant aujourd’hui disparu, mais dont le mobilier conservé au musée des Beaux-Arts de Chartres permet une attribution à cette phase.

    Phase 2 : derniers tiers vie, premier tiers viie s.

    22Elle comprend au total quatre exemplaires en tuffeau jaune de Touraine, en calcaire blanc bourguignon et en calcaire grossier d’origine parisienne. Pour ces derniers, ils sont généralement typologiquement datés de la fin du ve s. ou du début du vie s. ; peut-être s’agit-il en définitive de sarcophages de remplois11. À cet ensemble, il convient d’ajouter deux autres sépultures fouillées au xixe s. dans le transept nord qui contenaient un lot de plaques-boucles de jarretière, une plaque et un ferret en argent.

    Phase 3 : Dernier tiers du viiie, ixe s.

    23Elle concerne quatre sarcophages en calcaire Grossier d’origine parisienne et en tuffeau jaune de Touraine. Le sarcophage 8531 se superpose partiellement au sarcophage 8585. Il s’agit du seul exemplaire découvert à une altitude aussi élevée. Les sarcophages 8546 et 8593 pourraient avoir fait l’objet d’une réutilisation sans que la stratigraphie, très lacunaire dans ce secteur, n’ait pu mettre en évidence ce fait.

    3.3. Des sépultures d’exception

    24Les études techno-typologiques des artefacts retrouvés dans les sarcophages, ainsi que les analyses anthropologiques et de résidus organiques prélevés au fond des cuves, contribuent à mettre en évidence la cohérence d’un groupe correspondant à une élite chrétienne qui impose son pouvoir par une pompe funèbre élaborée, notamment par le dépôt de mobilier rare et précieux et l’utilisation de “cosmétiques” destinés à cacher les stigmates de la mort et à en retarder les effets. Quatre inhumations, entre autres, peuvent illustrer ce propos.

    3.3.1. Un riche mobilier déposé avec les défunts : les exemples d’un sarcophage d’enfant mis au jour au milieu du xixe s. et du sarcophage 8407

    25Lors des fouilles au cœur de la nef, réalisées par Adolphe Lecocq au xixe s., un sarcophage d’enfant a été découvert. Les croquis réalisés à l’époque permettent de repositionner cette sépulture au-devant des sarcophages 8264 et 8265 (Fig. 8). Si la cuve et le couvercle ont aujourd’hui disparu, une partie du riche mobilier associé à l’enfant a été déposée au musée des Beaux-Arts de Chartres à la fin du xixe s.

    26Le lot regroupe une petite plaque-boucle articulée réniforme et une petite boucle articulée rectangulaire, toutes deux en métal précieux (or et argent) et à décor cloisonné doté de grenats (Fig. 11). Ce type de petite boucle est caractéristique des riches garnitures observées notamment dans la tombe de Childéric et dans d’autres cas dispersés en Europe et autour de la Méditerranée byzantine12. Il s’agit ici d’objets d’une grande qualité reconnue en Île-de-France à Saint-Denis et à Paris, ainsi qu’à Magny-en-Vexin et Banthelu dans le Val d’Oise et enfin à Andrésy dans les Yvelines (Roinné 2011 : 92). D’autres objets, initialement présents dans le sarcophage de ce jeune enfant, dont un couteau, une hache et un anneau en or, ne nous sont malheureusement pas parvenus. L’ensemble peut être daté du dernier quart du ve s., première moitié du vie s.

    Fig. 11 - Cliché de la plaque-boucle et de la boucle en or et argent à décor cloisonné doté de grenats.

    Direction de l’archéologie de Chartres Métropole.

    27Le sarcophage 8407, situé dans la partie nord du sondage, contenait le squelette, bien représenté, d’une femme de plus 30 ans, déposée entre le premier tiers du vie et le tout début du viie s. (Fig. 8). Le couvercle est absent et la cuve monolithique a été intégralement comblée, entre les xiiie et xve s. lors de probables travaux d’embellissement de l’église, par un empilement de blocs de calcaire et de silex afin de constituer une plateforme destinée probablement à une nouvelle construction à l’intérieur de la nef, structure aujourd’hui totalement disparue. Le sarcophage est installé dans le mur nord de l’édifice mérovingien et s’inscrivait vraisemblablement dans un arcosolium afin d’être visible, ce qui lui confère une importance au sein des inhumations pratiquées à l’intérieur du bâtiment.

    28Malgré les bouleversements occasionnés par les nouveaux aménagements qui ont provoqué le déplacement du squelette le long de la paroi sud de la cuve, la sépulture présente un mobilier riche et particulièrement singulier en or et métal blanc : bouterolle à décor filigrané, boucle d’oreille à pendants, épingles, boutons de fourreau et applique luniforme zoomorphe. Sur le plan stylistique, cette applique représente un objet rare en Gaule, son décor de style animalier II indique une influence, voire une provenance étrangère. Les objets en fer et en alliages cuivreux se déclinent sous la forme d’une lame de couteau, d’une épingle et d’un ferret de lanière. Le corpus est complété par un lot exceptionnel de plaques-boucles en matière dure d’origine animale13 (Fig. 12).

    Fig. 12 - Clichés et dessins d’une partie du mobilier accompagnant la sépulture 8407.

    B. Bazin, S. Willerval, Direction de l’archéologie de Chartres Métropole ; A. Corrochano, Éveha.

    29La présence et l’emploi de matériaux rare ou précieux tels que l’or et l’argent, la réalisation technique de décors en grenats cloisonnés ou en filigrane et le travail de tabletterie sur la garniture de chausse ou de jarretière en ivoire (qui représente un unicum dans le monde mérovingien) soulignent le caractère exceptionnel de ces sépultures et l’importance sociale des deux individus inhumés.

    3.3.2. Des traces d’embaumement retrouvées dans le sarcophage 8579 et 8546

    30Le sarcophage monolithique 8579 en calcaire Grossier de la région parisienne n’a subi aucune perturbation depuis son scellement au mortier hydraulique (Fig. 8). Le squelette en position primaire, un bébé âgé de 5 à 8 mois, déposé entre le premier tiers du vie et le tout début du viie s., était accompagné d’un sédiment riche en matière organique. Le mobilier associé, particulièrement précieux (perles en verre, anneaux en alliages cuivreux et fer, perles en ambre) était accompagné de de nombreuses lamelles d’or qui ont permis de restituer un bonnet brodé14.

    31Le sarcophage bipartite 8546 en calcaire du Lutécien est localisé dans l’angle nord-ouest du sondage (Fig. 8). Hormis une cassure du couvercle dans l’angle de la paroi ouest de la cuve qui a laissé pénétrer un sédiment, le sarcophage n’avait pas été perturbé outre mesure. Les ossements de l’individu en très mauvais état de conservation, imprégnés de bruschite, appartiennent à une jeune adulte dont l’âge est estimé entre 30 et 40 ans. Là encore, un sédiment très organique situé sous le squelette, et correspondant aux jus de décomposition du corps, a pu être prélevé.

    32L’analyse de ces deux résidus organiques15, extraits des fonds des cuves des deux sarcophages restés scellés jusqu’à la fouille, a mis en évidence la préparation des corps avec l’onction d’un baume composite à base notamment de cire d’abeille, de styrax, de propolis, de vinaigre de vin rouge, et d’un composé volatil olfactif à base de myrrhe (ou encens oliban ou caroubier), de clou de girofle (ou anis, etc.), et probablement de sommités florales (de type pin, sapin, chêne ou saule). Un tel baume démontre une connaissance poussée de la préservation des corps et constitue une découverte majeure par rapport à l’historiographie traditionnelle. En effet, la pratique de l’embaumement du corps échappe souvent à l’archéologie, et les sources textuelles ne la connaissent que par quelques textes relatifs aux grands personnages pour le haut Moyen Âge, sans qu’il soit toutefois possible de saisir les détails de l’opération (Charlier et Georges 2009 : 408).

    33Les deux études effectuées montrent toutefois quelques différences de composition dans ces baumes. Des analyses complémentaires sont donc nécessaires. Il sera par la suite important de confronter ces préparations à celles du monde égyptien afin de discuter d’une éventuelle adaptation du mélange. Reste à définir aussi le type d’embaumement : externe uniquement ou interne également par l’injection d’une substance alcoolique par les orifices naturels ?

    Conclusion

    34La fouille ouverte dans la nef de l’église de Saint-Martin-au-Val apporte des données importantes pour l’époque mérovingienne, d’abord en ce qui concerne la topographie chrétienne de la ville de Chartres, et d’autre part sur les rites et comportements funéraires des élites au haut Moyen Âge.

    35Les cinq campagnes réalisées ont ainsi permis de révéler l’existence d’un édifice alto-médiéval construit entre le premier quart du ve et le milieu du vie s., dont le plan, encore incomplet, pourrait s’apparenter à un bâtiment religieux, celui qui pourrait avoir reçu le corps de l’évêque Lubin vers le milieu du vie s. Peut-être peut-on penser que ce saint soit à l’origine de l’essor du monastère de Saint-Martin-au-Val dont on connaît le prestige, d’abord parce que cet édifice religieux semble avoir accueilli les sépultures de plusieurs évêques entre le vie s. et le viie s. et d’autre part parce que ces derniers devaient y passer la nuit précédant leur intronisation dans la cathédrale (Wyss 1981 : 74). Dans une moindre mesure, peut-on envisager que la concentration dans un espace aussi réduit de sépultures d’une élite aux corps préparés, destinés à cacher les affres de la mort et à en retarder les effets, et accompagnées d’un assemblage d’objets précieux, soit due à la présence d’un personnage d’un rang social remarquable. Quoi qu’il en soit, ces découvertes suscitent encore de nombreuses interrogations. Nul doute que la poursuite des fouilles vers le chœur, programmées pour 2024, contribuera à cerner le rôle et l’influence du monastère de Saint-Martin-au-Val dans l’histoire sociale et religieuse de la ville de Chartres entre la fin de l’Antiquité et le plein Moyen Âge.

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    Notes de bas de page

    1Cf. infra.

    2Datation obtenue par comparaison avec les chapiteaux remarquables de la crypte Saint-Paul de l’abbaye Notre-Dame de Jouarre (Seine-et-Marne), fondée vers 630-635. Deux d’entre eux présentent, à l’identique de celui de la crypte de Saint-Martin-au-Val, une corbeille à oves sur perles et pirouettes stylisées. À la base, des feuilles d’acanthe servent de point d’appui aux anses avec fleurs à quatre pétales qui se développent sous l’abaque, aux quatre coins du chapiteau (Collectif 1998 : 193).

    3“cum in basilicam Sancti Martini in feretro positus portaretur humandus”. D’après la Vita sancti Leobini, M.G.H., Auct. Ant., T. IV, 2, p. 73-82. ; BHL 4847 ; P.L. LXXXVIII, col. 560. Poncelet, 1905. Un premier bâtiment existerait dès le ve s. sous la forme d’une basilique funéraire selon J.-Ch. Picard (Picard et al. 1992 : 40).

    4“monasticum Sancti Martini” associé à un “vicum Sancti Martini”. Cartulaire de Saint-Père-en-Vallée (Chartres) daté de 1101-1125. Boué et Leturcq 2014. Il est précisé qu’une “via publica” ou “regia strata” y conduit (Wyss 1981 : 75 ; Cartulaire, T. 1 : 21 et 50).

    5Cartulaire, T. 1 : 131.

    6Le matériau identique à celui des blocs d’architecture présents sur le sanctuaire antique (Calcaire Grossier Lutétien) laisse avancer cette hypothèse.

    7Cf. infra pour la datation.

    8Datation radiocarbone : 419-560 à 95,4 % de probabilité (Lyon-14697).

    9Centre d’études médiévales, Auxerre.

    10Le réemploi d’éléments d’architecture ou de stèles de monuments gallo-romains comme sarcophages est courant dans les nécropoles du haut Moyen Âge. Pour exemple, des contenants funéraires bipartites sont signalés à Louviers (Haute-Normandie, Jimenez et al. 2007), à Lyon, à Vienne (Rhône, Reynaud et al. 1979 ; Reynaud 1998) ou encore sur les sites de Quarré-les-tombes et Bierry-Les-Belles-Fontaines dans l’Yonne (Büttner et Henrion 2009 ; Henrion 2003).

    11Il convient toutefois de nuancer ce propos. La logique linéaire d’utilisation couramment admise – sarcophages bipartites ou en remploi antérieurs aux sarcophages monolithes trapézoïdaux – est bien plus complexe. Ainsi, si à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les sarcophages bipartites et en réemploi sont bien attribués au ve s. (Périn 2009), à Saint-Firmin-des-Prés (Loir-et-Cher), les sarcophages bipartites ne se distinguent pas des monolithes dans leur datation (vi-viie s., Burnel et al. 1994).

    12L’ensemble des études conduites sur le mobilier des différentes campagnes de fouilles ont été réalisées par Alexis Corrochano (Éveha).

    13À ce propos, voir Corrochano et al. 2020.

    14Pour plus de détails sur l’inhumation 8584 et le mobilier, voir l’article “Tissée de fils d’or. Une sépulture mérovingienne de nourrisson à Saint-Martin-au-Val” livré dans cet ouvrage.

    15SAS laboratoire Nicolas Garnier.

    Auteurs

    • Bruno Bazin

      Direction de l’archéologie de Chartres Métropole, UMR 854, AOrOc.

    • Émilie Portat

      Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne.

    • Stéphane Büttner

      Centre d’études médiévales, Auxerre.

    • Alexis Corrochano

      Éveha, UMR 5608 TRACES.

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    Alexis Corrochano

    Tissée de fils d’or : une sépulture mérovingienne de nourrisson à Saint-Martin-au-Val (Chartres)

    Fabienne Médard, Bruno Bazin, Alexis Corrochano et al.

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      1Cf. infra.

      2Datation obtenue par comparaison avec les chapiteaux remarquables de la crypte Saint-Paul de l’abbaye Notre-Dame de Jouarre (Seine-et-Marne), fondée vers 630-635. Deux d’entre eux présentent, à l’identique de celui de la crypte de Saint-Martin-au-Val, une corbeille à oves sur perles et pirouettes stylisées. À la base, des feuilles d’acanthe servent de point d’appui aux anses avec fleurs à quatre pétales qui se développent sous l’abaque, aux quatre coins du chapiteau (Collectif 1998 : 193).

      3“cum in basilicam Sancti Martini in feretro positus portaretur humandus”. D’après la Vita sancti Leobini, M.G.H., Auct. Ant., T. IV, 2, p. 73-82. ; BHL 4847 ; P.L. LXXXVIII, col. 560. Poncelet, 1905. Un premier bâtiment existerait dès le ve s. sous la forme d’une basilique funéraire selon J.-Ch. Picard (Picard et al. 1992 : 40).

      4“monasticum Sancti Martini” associé à un “vicum Sancti Martini”. Cartulaire de Saint-Père-en-Vallée (Chartres) daté de 1101-1125. Boué et Leturcq 2014. Il est précisé qu’une “via publica” ou “regia strata” y conduit (Wyss 1981 : 75 ; Cartulaire, T. 1 : 21 et 50).

      5Cartulaire, T. 1 : 131.

      6Le matériau identique à celui des blocs d’architecture présents sur le sanctuaire antique (Calcaire Grossier Lutétien) laisse avancer cette hypothèse.

      7Cf. infra pour la datation.

      8Datation radiocarbone : 419-560 à 95,4 % de probabilité (Lyon-14697).

      9Centre d’études médiévales, Auxerre.

      10Le réemploi d’éléments d’architecture ou de stèles de monuments gallo-romains comme sarcophages est courant dans les nécropoles du haut Moyen Âge. Pour exemple, des contenants funéraires bipartites sont signalés à Louviers (Haute-Normandie, Jimenez et al. 2007), à Lyon, à Vienne (Rhône, Reynaud et al. 1979 ; Reynaud 1998) ou encore sur les sites de Quarré-les-tombes et Bierry-Les-Belles-Fontaines dans l’Yonne (Büttner et Henrion 2009 ; Henrion 2003).

      11Il convient toutefois de nuancer ce propos. La logique linéaire d’utilisation couramment admise – sarcophages bipartites ou en remploi antérieurs aux sarcophages monolithes trapézoïdaux – est bien plus complexe. Ainsi, si à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les sarcophages bipartites et en réemploi sont bien attribués au ve s. (Périn 2009), à Saint-Firmin-des-Prés (Loir-et-Cher), les sarcophages bipartites ne se distinguent pas des monolithes dans leur datation (vi-viie s., Burnel et al. 1994).

      12L’ensemble des études conduites sur le mobilier des différentes campagnes de fouilles ont été réalisées par Alexis Corrochano (Éveha).

      13À ce propos, voir Corrochano et al. 2020.

      14Pour plus de détails sur l’inhumation 8584 et le mobilier, voir l’article “Tissée de fils d’or. Une sépulture mérovingienne de nourrisson à Saint-Martin-au-Val” livré dans cet ouvrage.

      15SAS laboratoire Nicolas Garnier.

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      Bazin, B., Portat, Émilie, Büttner, S., & Corrochano, A. (2024). Un édifice mérovingien associé à des sépultures d’exception sous l’église de Saint-Martin-au-Val (Chartres). In B. Bazin, F. Capron, A. Corrochano, & S. Joly (éds.), L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13iba
      Bazin, Bruno, Émilie Portat, Stéphane Büttner, et Alexis Corrochano. « Un édifice mérovingien associé à des sépultures d’exception sous l’église de Saint-Martin-au-Val (Chartres) ». In L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13iba.
      Bazin, Bruno, et al. « Un édifice mérovingien associé à des sépultures d’exception sous l’église de Saint-Martin-au-Val (Chartres) ». L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin et al., Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13iba.

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      Bazin, B., Capron, F., Corrochano, A., & Joly, S. (éds.). (2024). L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ib9
      Bazin, Bruno, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly, éd. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ib9.
      Bazin, Bruno, et al., éditeurs. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ib9.
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