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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Le cimetière mérovingien de Sarcelles 2. Méthode d’étude des restes organiques 3. Restes organiques observés 4. Des apports inédits sur le vêtement funéraire mérovingien Conclusion Bibliographie Auteurs

    Se vêtir au premier Moyen Âge

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Apport de l’étude des restes organiques à la compréhension des modes d’inhumation sur le site du 120, rue Pierre Brossolette à Sarcelles (95)

    Contribution of the study of organic remains to the understanding of burial methods on the site of 120, rue Pierre Brossolette in Sarcelles (France, 95)

    Gaëlle André, Marion Bernard et Élodie Wermuth

    p. 125-131

    Résumés

    Dans le cadre des fouilles préventives réalisées sur le site du 120, rue Pierre Brossolette, à Sarcelles (95), 50 tombes issues d’une nécropole du haut Moyen Âge ont été mises au jour. L’étude micro- et macroscopique des restes organiques sur le mobilier métallique a offert des précisions remarquables sur la nature du vêtement funéraire et des objets déposés. Plusieurs types de traces ont ainsi pu être étudiés : bois, textiles, cuir, peau humaine. Les textiles conservés sont composés de laine de mouton, de lin, de chanvre, ou encore de poils de lapin. La découverte exceptionnelle d’un textile associant fibres végétales de lin et fibres animales de poils de lapin rend compte de la diversité et finesse des tissus utilisés au cours du haut Moyen Âge. Les résultats observés à Sarcelles démontrent la nécessité de systématiser ce type d’étude croisée.

    As part of the preventive excavations carried out on the site of 120, rue Pierre Brossolette, in Sarcelles (95), 50 tombs from an early medieval necropolis were uncovered. The micro and macroscopic study of the organic remains on the metal furniture provided remarkable details on the nature of the funerary clothing and objects deposited. Several types of traces were studied: wood, textiles, leather, and human skin. The preserved textiles are made of sheep’s wool, linen, hemp and rabbit hair. The exceptional discovery of a textile combining plant fibres of linen and animal fibres of rabbit hair shows the diversity and finesse of the fabrics used during the early Middle Ages. The results observed at Sarcelles demonstrate the need to systematise this type of cross study.

    Entrées d’index

    Mots-clés : haut Moyen Âge, Île-de-France, sépultures, vêtements, textiles, matière organique, pratiques funéraires

    Keywords : Early Middle Ages, Île-de-France, burials, garments, textiles, organic remains, funerary practices

    Texte intégral Introduction 1. Le cimetière mérovingien de Sarcelles 2. Méthode d’étude des restes organiques 3. Restes organiques observés 4. Des apports inédits sur le vêtement funéraire mérovingien Conclusion Bibliographie Auteurs

    Texte intégral

    Introduction

    1En archéologie funéraire, la caractérisation de l’enveloppement du défunt est un thème à part entière dans l’étude des modes d’inhumation. Développée à partir des années 1990 (Duday 1990), l’anthropologie permet de mettre en évidence la présence, en sus de contenants périssables ou de dispositifs architecturaux, des enveloppes souples, et ce dès la phase de terrain. Selon les éléments taphonomiques observés sur les ossements, on peut estimer indirectement le type d’enveloppe. Sur les sites médiévaux, il est souvent catégorisé en deux classes : vêtements et linceuls, qui regroupent la grande variété des dispositifs originaux. La caractérisation du costume ou de l’étoffe d’emmaillotement se précise depuis quelques années grâce à de nouveaux moyens d’étude en laboratoire sur le mobilier, qui s’ajoutent à l’étude dite classique de terrain. L’analyse directe des restes organiques lorsqu’ils sont conservés, ou indirecte sur un support lorsqu’ils se sont dégradés, permet de déterminer la nature des matériaux et les techniques de travail du textile.

    2En contexte préventif, cette analyse croisée reste rare mais tend à se développer. Elle a été appliquée pour l’opération archéologique de Sarcelles (95), au 120 rue Pierre Brossolette, du fait des possibilités d’étude. En effet, le site a livré de nombreuses sépultures bouleversées ou réutilisées, limitant l’analyse taphonomique des sépultures. Durant l’étude, le mobilier métallique présent dans les tombes a ainsi constitué une ressource essentielle pour l’étude des modes d’inhumation, mais aussi pour la caractérisation technique ou encore les modes de dépôt de ce mobilier.

    1. Le cimetière mérovingien de Sarcelles

    3Au sud de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, une découverte fortuite, liée à la création de l’actuelle rue de l’Église, a permis la mise au jour en 1849 des premières sépultures du cimetière mérovingien de Sarcelles. En 1877, des travaux dans le chœur révèlent les vestiges d’un bâtiment plus ancien ainsi que des tombes mérovingiennes, ce qui est confirmé en 1987 lors d’un suivi de travaux. Dans la seconde moitié du xxe s., deux parcelles sont ouvertes, la première immédiatement au nord et la seconde à l’ouest du bâtiment religieux. Fouillées par la JPGF (Jeunesse Préhistorique et Géologique de France) et M. Bertouille entre 1968 et 1970, elles confirment la présence d’une nécropole. Les sépultures sont alors datées pour les plus anciennes des ve-vie s. mais des tombes plus tardives (ixe-xiie s.) sont également découvertes. Par ailleurs, trois opérations archéologiques menées, l’une au nord de l’église en 1994 (Granchon 1994) et les deux autres à l’ouest (Warmé 2010 et 2011), sans l’identification de vestiges funéraires, permettent de circonscrire grossièrement l’extension de la nécropole, et de l’estimer à 7 000 m².

    4La parcelle du 120, rue Pierre Brossolette, est située au sud-est de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, dans un secteur encore non exploré d’un point de vue archéologique. Le projet immobilier la concernant a tout d’abord donné lieu à un diagnostic qui a permis d’identifier quatre sépultures du haut Moyen Âge (Inrap, Karst 2014). L’opération archéologique qui en a découlé a été menée entre le 15 septembre et le 5 octobre 2015, sous la direction de G. André, (Éveha, André et Wermuth 2018). L’emprise de fouille était peu étendue (moins de 350 m²) mais elle a tout de même permis de mettre au jour 50 sépultures dont 47 ont pu être fouillées et étudiées. La zone funéraire découverte sur l’emprise semble suivre l’organisation générale, en rangées, de la nécropole installée autour de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, ou plutôt de l’édifice antérieur auquel cette dernière succède au xiie s. Les architectures sépulcrales y sont variées (cuve de plâtre, fosses maçonnées ou plâtrées, contenants en bois, coffrages mixtes avec pierres et bois). Au sein du corpus étudié, 62 individus sont ostéologiquement représentés dans 47 structures. Ils ont été dénombrés parmi les inhumations primaires, les réductions, les fosses de pillage et les dépôts secondaires. Les bouleversements des ossements dus à des perturbations ou à des réutilisations des contenants ne permettent pas de préciser les modes d’inhumations ou les conditions de dépôt du mobilier pour l’ensemble des individus. La présence de vêtements est supposée par la taphonomie et par la présence de mobilier dans le cas de 24 inhumations. Celle d’un linceul a été observée dans deux cas grâce aux contraintes sur les ossements. En outre, les perturbations ont induit une mauvaise conservation osseuse, ce qui a limité l’étude biologique des individus. Néanmoins, on observe que la zone funéraire est ouverte à l’ensemble de la population sans critère d’âge ou de sexe, si on excepte l’absence des périnataux. La population inhumée dans ce lieu est certainement à mettre en lien avec celle de l’habitat de même datation, fouillé par N. Warmé au 6-12 place de la Libération/131 rue Pierre Brossolette, c’est-à-dire à moins de 100 m de la parcelle (Warmé 2011).

    5Il ressort clairement que les sépultures étudiées sont inscrites sur les marges de la nécropole (densité de sépultures peu importante, recoupements quasi inexistants, etc.). Trois grandes phases d’occupation ont été identifiées, distinguant tout d’abord l’implantation des tombes du Bas-Empire “pseudo-éparses” (phase 1), puis la création au début du vie s. des tombes en rangées présentant des architectures variées (phase 2) et enfin une phase 3 comprenant l’étoffement des rangées et les premières réutilisations des contenants pérennes au début du viie s. Une phase 3b intègre les deuxièmes réutilisations des contenants à partir de la seconde moitié du viie s.

    6Malgré les pillages anciens et les perturbations diverses, 67 objets (en céramique et métal essentiellement) ont été découverts (Fig. 1). Leurs études, typo-chronologique et microscopique, devaient offrir de nombreux indices permettant de compléter l’étude anthropologique.

    Fig. 1 - Répartition du mobilier et des restes organiques préservés sur le site.

    DAO : E. Degorre, G. André, Éveha 2022.

    2. Méthode d’étude des restes organiques

    7L’étude des restes organiques à Sarcelles a été réalisée sur 36 objets métalliques, issus de 18 tombes. Ces traces ont été conservées par leur minéralisation avec les oxydes de cuivre et de fer issus des objets avec lesquels ils étaient en contact. En effet, la conservation des restes est le résultat d’une réaction chimique entre le métal, les éléments organiques et le milieu d’enfouissement. L’oxydation du métal provoque le déplacement de ses ions vers l’extérieur. Ces derniers s’agglomèrent autour de l’objet afin d’atteindre un état stable plus proche du minerai. Ainsi, les vestiges en matières organiques en contact subissent un procédé de fossilisation, et deviennent les témoins d’un mobilier disparu (Moulhérat 2000).

    8La méthodologie d’étude s’est appuyée sur celle mise au point par le laboratoire Bayerisches Landesamt für Denkmalpflege, en Allemagne. Elle a consisté en une observation à la loupe binoculaire sur l’ensemble des objets, suite à laquelle une cartographie fut proposée à partir de relevés, afin de schématiser leur position et leur matière. Cette normalisation de la documentation est importante car elle permet des comparaisons dans des contextes plus larges et une meilleure exploitation des résultats. Chaque reste organique est ainsi observé sous loupe binoculaire avec des grossissements allant de ×10 à ×50 afin de voir les caractéristiques techniques et quantitatives. Dans le cas du cuir, on enregistre le sens des poils, l’organisation des pores, l’identification de la chair et de la fleur. Selon l’état de conservation des restes, la répartition folliculaire peut permettre d’identifier l’espèce animale à l’origine des cuirs et des fourrures ; avec le même protocole, on peut également déterminer la famille des bois conservés (conifère ou feuillus).

    9Pour les tissus, on enregistre l’armure de tissage et les caractéristiques des fils – construction, torsion, nombre au centimètre, diamètre – en chaîne et en trame. Lorsque c’est possible, ils sont photographiés, décrits dans une base de données et identifiés. Si l’identification de la chaîne et de la trame est impossible en l’absence de marqueur fort tel que des coutures par exemple, les deux sens de tissage sont notés OX et OY selon une norme mise au point par H. Masurel (Masurel 1982). Pour préciser la nature des fibres textiles, des analyses au microscope électronique à balayage (MEB) sont nécessaires. Les échantillons, dont la taille peut être relativement petite, sont recouverts d’une couche d’or qui rend la surface conductrice, permettant ainsi l’apparition d’un faisceau d’électrons secondaires. Ces derniers, une fois amplifiés, sont convertis en signaux électriques. Ces signaux assemblés montrent alors une image en relief à un grossissement allant jusqu’à 100µm. Les fibres animales sont alors reconnaissables aux écailles qui structurent la surface, car leur forme, leur position ainsi que leur organisation sont caractéristiques d’une espèce animale. L’identification des fibres végétales est quant à elle souvent plus compliquée car la distinction entre le lin, l’ortie, le chanvre et d’autres espèces végétales est difficile, en particulier lorsque les fibres sont dégradées. Parmi les 36 objets observés du site du 120 rue Pierre Brossolette, dix échantillons de fibres identifiées ont été prélevés, puis envoyés à Antoinette Rast-Eicher au laboratoire Archéotex (Suisse) pour caractérisation grâce au MEB.

    3. Restes organiques observés

    10Les 36 objets ont livré des restes organiques observables de différents types : peau humaine, cuir, bois, fourrure, et textile végétal et animal (Fig. 2).

    Fig. 2 - Restes organiques observés sur les objets issus des tombes, et interprétations.

    Tableau : É. Wermuth, Éveha 2022.

    11La répartition des traces de bois et de cuir permet de les caractériser comme parties de plusieurs objets. Le bois est notamment présent sur au moins un fermoir d’aumônière, et dans cinq autres cas, sa présence matérialise un manche de couteau disparu. Son état de conservation ne permet pas l’identification des essences.

    12Les restes de cuir ont été observés sur 26 objets. La plupart étaient situés sur les éléments de ceinture, dans les boucles, les plaques-boucles, les anneaux, et les appliques. Leur répartition, et notamment celle sur les ardillons, montre que les ceintures étaient fermées et probablement portées au moment du dépôt.

    13Le cuir a également été noté sur la lame des couteaux ayant livré du bois, livrant plusieurs interprétations. D’une part, des lanières de cuir constituant le fourreau sont enroulées autour de l’objet, supposant le dépôt à côté du corps. D’autre part, le fourreau est lui-même constitué de cuir. La caractérisation des multiples matériaux formant les fourreaux est par ailleurs complétée par la présence de fourrure sur le même type d’objet.

    14Les restes de textiles ont été observés sur 17 objets. Ils sont majoritairement mal conservés, mais dans six cas, la combinaison de la position des restes sur les objets et sur le corps, du mode de tissage, et de la nature des fibres textiles, a donné des éléments très précis sur le vêtement funéraire. On peut en effet distinguer le nombre d’éléments le constituant, et leur nature. De façon générale, la détermination de la fibre a permis l’identification d’un à deux éléments sur un même objet. Les fibres végétales sont issues du lin (2 occurrences sûres) et du chanvre (1 occurrence sûre). Les fibres animales sont de la laine de mouton (4 occurrences), et de poils de lapin (1 occurrence). Dans le cas de la boucle 047 (tombe 127), les traces repérées sur l’avers et le revers de l’objet, leur nombre et leur superposition, ont permis d’identifier la ceinture de cuir, une chemise de lin et un pantalon épais de laine. L’avers de la boucle 056 (tombe 153) a livré une couche de textile en laine de mouton qui pourrait correspondre plus vraisemblablement à un tissu utilisé pour la confection d’un manteau. Le couteau en fer 014 (tombe 119) a conservé deux textiles différents. D’après leur position, ils sont issus soit d’un même vêtement sous forme de chemise en laine et galon en lin, soit de deux vêtements superposés, une chemise en lin et un manteau en laine. Le fermoir d’aumônière 015 (réduction tombe 119), a présenté quant à lui une couche de fourrure probablement liée à un manteau ou à une couverture. Les restes observés sur la plaque-boucle 006 (tombe 114) en alliage cuivreux, forment le tissage d’une armure toile équilibrée, probablement issu d’une chemise en chanvre.

    15Enfin, la plaque-boucle 030 (tombe 127) en alliage cuivreux est recouverte de cuir et de textile (Fig. 3). Le tissu est composé de lin en chaîne et de poils de lapin en trame (Fig. 4). C’est un tissage en armure toile, avec des fils simples de torsion Z en chaîne et en trame, et une forte densité des fils (14 fils/0,5 cm) caractérisant un tissu fin à rapprocher d’une enveloppe telle qu’un linceul ou d’un voile. Notons que la plaque-boucle est elle-même originale, car bien qu’on puisse décrire la plaque comme rhomboïdale “baroque”, l’objet ne trouve pas pour l’instant de parallèle utile pour mieux cerner sa datation et son style.

    Fig. 3 - Cartographie des restes issus de l’objet MET-030.

    M. Bernard, cliché : A. Corrochano, Éveha 2022).

    Fig. 4 - Observations microscopiques des restes issus de l’objet MET-030.

    Clichés : A. Rast-Eicher, DAO : É. Wermuth, Éveha 2022).

    4. Des apports inédits sur le vêtement funéraire mérovingien

    16L’étude des restes organiques est évidemment couplée à celle du mobilier funéraire, et à celle de la taphonomie. À Sarcelles, grâce à l’ensemble des études taphonomique, du mobilier et des restes organiques, le nombre d’individus pour lesquels une enveloppe souple est probable s’élève finalement à 29, soit 46,77 % des 62 individus dénombrés sur le site. Ce nombre est certainement encore sous-évalué du fait de la position secondaire de certains ossements. La présence de restes textiles est logiquement attendue lorsqu’on observe un objet dont la fonction est de fermer un vêtement, mais, lorsqu’ils sont bien conservés, leur étude offre des précisions remarquables.

    17Grâce aux restes textiles, nous avons en effet observé la diversité des tissus et des matériaux utilisés. D’une part, les textiles sont conçus à partir de fibres végétales et animales, d’au moins quatre types différents (lin, chanvre, mouton et lapin). D’autre part, leur répartition sur les objets supports a permis d’identifier différents tissus plus ou moins sophistiqués, issus de différents éléments du vêtement : chemise en lin, chemise en chanvre, pantalon en laine, manteau en laine. Ils permettent également de supposer la présence de vêtements composites et de ne pas exclure celle de couvertures en laine au sein des dépôts. Parmi les éléments conservés, la présence de poils de lapin sur une plaque-boucle est exceptionnelle. Elle n’avait été découverte jusqu’à présent que sur deux sites mérovingiens en Suisse, dans deux tombes féminines du viie s., sur les sites de Kallnach-Bergweg, et de Bülack (Rast-Eicher 2014). La technique de tissage de ces fibres est également remarquable. Elle réside dans la combinaison de lin en chaîne et de poils de lapin en trame. L’exemplaire de Kallnach-Bergweg était, en comparaison, composé de laine de mouton en chaîne et de poils de lapin en trame. L’assemblage de fibres végétales et animales dans un même tissu est connu pour la laine de mouton, mais est inédit avec des poils de lapin.

    18En outre, pour ce même tissu, l’armure, la torsion des fils, et leurs densités caractérisent sa finesse, indiquant un investissement technique important. Associée au fait que l’objet support est lui-même original, la particularité technique indique un vêtement funéraire singulier, reflétant peut-être une position sociale particulière pour l’individu inhumé.

    19Les restes organiques observés sur les objets à Sarcelles ont également matérialisé la qualité originelle des dépôts, dont on ne peut autrement percevoir tous les détails de la confection. Les fermoirs d’aumonières et les couteaux ont en effet livré du bois, du cuir mais aussi de la fourrure, révélant qu’il s’agit d’objets composites et travaillés, et qu’ils ont été déposés dans leur intégralité fonctionnelle. Ces informations, au sujet des couteaux notamment, permettent de mieux caractériser les différentes pratiques funéraires tandis que les sépultures ont été perturbées ou utilisées, et de ne pas sous-estimer la richesse des dépôts ou des rites, que ce soit lors des phases initiales d’utilisation de la nécropole ou lors de sa réutilisation.

    Conclusion

    20L’étude des restes organiques se base sur des observations macro- et microscopiques des restes, par leur étude technique et technologique, l’analyse des composants et la contextualisation afin de proposer une interprétation des résultats. L’analyse des fibres ne s’arrête pas à une simple identification des espèces, mais renseigne également sur les questions de sélection et de transformation des fibres. Elle contribue à l’étude des pratiques d’élevage, de la domestication et des technologies employées. Sur le site du 120, rue Pierre Brossolette à Sarcelles (95), son application a apporté des données imperceptibles par la taphonomie de la tombe, dans un contexte archéologique relativement perturbé. De surcroît, les analyses ont livré des éléments inédits sur le choix des étoffes et sur les potentielles différenciations sociales exprimées au travers des différentes qualités de vêtements. Ces résultats démontrent la nécessité d’une systématisation de ce genre d’étude croisée pour élargir nos connaissances des pratiques funéraires, du mobilier, ainsi que des techniques textiles.

    Bibliographie

    André et Wermuth 2018. André G. et Wermuth É. - Sarcelles (95), 120, Rue Pierre Brossolette, Rapport final d’opération archéologique, Service Régional de l’Archéologie d’Île-de-France, Éveha, Limoges, 598 p.

    Duday 1990. Duday H. et al. - L’anthropologie “de terrain” : reconnaissance et interprétation des gestes funéraires, Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris, 3, vol. 2 : 29-49.

    Granchon 1994. Granchon P. - Sarcelles, “Îlot de l’Église”, Val-d’Oise, Rapport de sondages, AFAN, SRA Île-de-France, Saint-Denis, 10 p.

    Karst 2014. Karst N. - Sarcelles, 120 rue Pierre Brossolette, Île-de-France, Val-d’Oise, Rapport de diagnostic archéologique, Inrap Centre-Île-de-France, SRA Île-de-France, 77 p.

    Masurel 1982. Masurel H. - Les tissus antiques de l’âge des métaux à l’époque mérovingienne : fabrication, gisements, traitements, Revue archéologique Sites, 13 : 11-26.

    Moulhérat 2000. Moulhérat C. - Un exemple de conservation providentielle : les textiles archéologiques minéralisés par les produits de corrosion, in : La conservation-restauration en archéologie : objets composites, traces et prélèvements. Actes des XIVes journées des Restaurateurs en Archéologie, 25 et 26 juin 1998, ARAAFU, Saint-Denis : 51-58 (Conservation-restauration des biens culturels, Cahiers techniques ; n° 5).

    Rast-Eicher 2014. Rast-Eicher A. - Speciality fibres for special textiles, in : Bergerbrandt S. et Fossoy S., A stitche at a time…, Festschrift for Lise Bender Jorgensen, Göteborg univ. presse, Göteborg : 43-62.

    Warmé 2010. Warmé N. - Île-de-France, Val-d’Oise, Sarcelles, 139 rue Pierre Brossolette/12 place de la Libération, Rapport de diagnostic, Inrap Centre-Île-de-France, 31 p.

    Warmé 2011. Warmé N. - Île-de-France, Val-d’Oise, Sarcelles, 6-12 place de la Libération/131 rue Pierre Brossolette : Sarcelles : au cœur de l’ancien village, évolution de l’habitat du viie au xixe siècle, Rapport de fouille, Inrap Centre-Île-de-France, 370 p.

    Auteurs

    • Gaëlle André

      Éveha, Agence de Paris.

    • Marion Bernard

      Éveha, Agence de Paris UMR 7041 Arscan.

    • Élodie Wermuth

      Éveha, Agence de Troyes, UMR 7268 Anthropologie bio-culturelle, droit, éthique et santé.

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    Actes du colloque, université de Tours, 21-23 octobre 2021

    Élisabeth Lorans, Thomas Pouyet et Gaël Simon (dir.)

    2023

    Se vêtir au premier Moyen Âge

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    Actes des 41es Journées internationales de l’AFAM. Chartres (Eure-et-Loir) – 29 septembre au 2 octobre 2021. Vol. 1

    Bruno Bazin, François Capron, Alexis Corrochano et al. (dir.)

    2024

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

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    Actes des 41es Journées internationales de l’AFAM. Chartres (Eure-et-Loir) – 29 septembre au 2 octobre 2021. Vol. 2

    Bruno Bazin, François Capron, Alexis Corrochano et al. (dir.)

    2024

    Marmoutier (Tours). De l’oratoire Notre-Dame au prieuré des Sept-Dormants

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    Recherches sur Tours volume 13

    Daniel Morleghem, Élisabeth Lorans et Jean-Hervé Foulon

    2024

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      André, G., Bernard, M., & Wermuth, Élodie. (2024). Apport de l’étude des restes organiques à la compréhension des modes d’inhumation sur le site du 120, rue Pierre Brossolette à Sarcelles (95). In B. Bazin, F. Capron, A. Corrochano, & S. Joly (éds.), Se vêtir au premier Moyen Âge (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ibd
      André, Gaëlle, Marion Bernard, et Élodie Wermuth. « Apport de l’étude des restes organiques à la compréhension des modes d’inhumation sur le site du 120, rue Pierre Brossolette à Sarcelles (95) ». In Se vêtir au premier Moyen Âge, édité par Bruno Bazin, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ibd.
      André, Gaëlle, et al. « Apport de l’étude des restes organiques à la compréhension des modes d’inhumation sur le site du 120, rue Pierre Brossolette à Sarcelles (95) ». Se vêtir au premier Moyen Âge, édité par Bruno Bazin et al., Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ibd.

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      Format

      Bazin, B., Capron, F., Corrochano, A., & Joly, S. (éds.). (2024). Se vêtir au premier Moyen Âge (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ib1
      Bazin, Bruno, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly, éd. Se vêtir au premier Moyen Âge. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ib1.
      Bazin, Bruno, et al., éditeurs. Se vêtir au premier Moyen Âge. Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ib1.
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