L’eau dans une ville d’Europe centrale et orientale. La relation homme-nature à Wrocław (Pologne) à l’époque préindustrielle
Water in a city in Central and Eastern Europe. Pre-industrial Wrocław (Poland) as example of human-nature relationships
p. 123-137
Résumés
Cet article a pour objectif d’examiner les conditions de vie dans une ville et leur dépendance à l’environnement naturel déterminée par la présence d’un grand fleuve de plaine. La question sera examinée à Wrocław, ville principale de Silésie qui s’est développée à la limite de plusieurs zones culturelles et politiques. Nous présenterons le réseau hydrographique naturel et l’étendue des changements anthropiques.
Nous évoquerons la qualité des sols en termes de possibilités d’aménagement, les techniques d’approvisionnement en eau de l’artisanat et des habitations, les techniques d’évacuation des eaux usées et l’utilisation des cours d’eau à des fins défensives. Le cadre chronologique couvre la période allant des débuts du peuplement du site au xie s. à l’industrialisation et à l’apparition des techniques modernes de distribution d’eau et d’assainissement au xixe s.
The subject of this paper is the relationship between man and nature in a town that developed at a lowland river. Wrocław, a large city in Central and Eastern Europe, located in the Middle Ages at the border between different political and cultural regions is taken as a case study. We investigated the effect of human activity on the local, natural hydrographic network. We are dealing with soil quality and its potential for improvement, techniques for supplying water to workshops and dwellings, drainage, and the use of the river for defense purposes. The chronological range of our study extends from the beginning of the settlement in the 11th c. to the industrialization period and the introduction of modern water and sewage techniques in the 19th c.
Entrées d’index
Mots-clés : fleuve, ville de Wrocław, Pologne, période préindustrielle, conditions naturelles, changements anthropiques
Keywords : river, City of Wrocław, Poland, pre-industrial period, natural conditions, anthropogenic changes
Remerciements
L’article a été rédigé dans le cadre du projet du Centre National des Sciences Polonais n° 2019/35/B/HS3/00088.
Texte intégral
Introduction : la ville fluviale en tant qu’objet de recherche
1Les effets positifs et négatifs des fleuves sur le fonctionnement des villes de l’époque préindustrielle sont généralement bien connus (voir par exemple, Benevolo 2000 : 327-541 ; Edgeworth 2011 ; De Souza et Costa 2018 : 6-7). Les villes ont toutefois chacune leurs caractéristiques distinctives et leurs propres manières de s’adapter aux conditions créées par le fleuve. Les méthodes qui permettent de les étudier varient également. Le présent article s’inscrit dans le cadre de la problématique de la relation entre l’homme et la nature. Les historiens et les archéologues n’apportent en la matière qu’une partie des connaissances, construites surtout par les géographes, les géologues et les spécialistes des sciences techniques (Everard et Moggridge 2012 ; Way 2018). Cependant, les problèmes actuels qu’abordent ces derniers plongent souvent leurs racines dans l’évolution historique des villes. Les résultats de leurs recherches indiquent généralement que l’image actuelle des villes est dans une large mesure le résultat d’une relation avec le fleuve cultivée au cours des siècles. L’article qui suit a pour objectif d’appréhender cet aspect en examinant la dépendance des conditions de vie urbaine par rapport à l’environnement créé par le fleuve : nous présenterons ses caractéristiques naturelles et ses aménagements humains, nous essaierons de cerner les particularités de la relation entre la ville et le fleuve et de montrer les changements qui ont eu lieu dans ce domaine au Moyen Âge et à l’époque moderne, avant l’apparition des aménagements techniques de la révolution industrielle. Une reconstruction du paysage du haut Moyen Âge, c’est-à-dire de l’état antérieur aux processus d’urbanisation, est du reste nécessaire pour montrer l’ampleur de ces changements (Burnouf 2007 : 167). Wrocław, capitale historique de la Silésie, est un exemple parmi beaucoup d’autres de ville à la fois dépendante de son fleuve et façonnée par celui-ci. L’originalité de sa structure est due aux variations des conditions économiques, politiques et sociales, aux stratégies militaires et aux développements techniques qui y ont eu lieu du xe au xixe s.
1. Conditions naturelles, réseau hydrographique et particularités du site de Wrocław
2Wrocław se trouve à un point particulier du cours moyen de l’Oder, l’un des grands fleuves d’Europe centrale et orientale. À cet endroit, situé en plaine, ce dernier passe par une large dépression où il se divise en de nombreux bras qui font naturellement varier son cours. L’Oława se jette dans l’Oder dans la ville même, et plusieurs autres affluents mineurs rejoignent également le fleuve aux environs de celle-ci. À l’état naturel, l’Oder et ses affluents formaient à cet endroit un réseau hydrographique complexe et instable, composé de bras vivants ou morts serpentant entre de nombreuses îles à fleur d’eau. Le fleuve devait être divisé en six ou sept bras qui se caractérisaient par une faible profondeur d’environ 50 cm en moyenne (Leonhard 1901 ; Badura 2010). Les îles, non encore aménagées par l’homme, changeaient probablement de forme à chacune des fréquentes inondations (Fig. 1).
Fig. 1 - Évolution du réseau hydrographique de la vallée de l’Oder à Wrocław.

D’après Leonhard 1901, interprétation de Badura 2010.
3La localisation de la ville de Wrocław sur l’Oder n’a pas été dictée initialement par la perspective d’y implanter une communauté urbaine (Piekalski 2013 : 380). C’est une tout autre considération qui en a décidé, trois siècles avant que Wrocław ne gagne son privilège de ville, et dans des conditions politiques et économiques différentes : l’emplacement a été choisi en raison des possibilités de défense naturelle qu’offrait une des îles, la future Ostrów Tumski (l’île de la cathédrale). Une petite place forte y a été construite au milieu du xe s., et c’est dans la lignée de celle-ci que l’urbanisation ultérieure a commencé. La place forte et ses environs immédiats sont rapidement devenus un centre politique, militaire et ecclésiastique majeur dans lequel s’est développée une importante communauté urbaine.
4La dépendance de la structure de peuplement qui s’est établie autour de la place forte par rapport au réseau hydrographique et à la morphologie du terrain a pu être observée dès les premières fouilles archéologiques réalisées à Wrocław. Selon Rudolf Leonhard (1901), à l’époque où s’est formée la structure de peuplement médiéval, le lit principal du fleuve se trouvait du côté gauche de la vallée. Son cours contournait Ostrów Tumski par le sud et la séparait de l’île Piasek (« l’île de sable »), elle-même séparée de la rive gauche par un autre bras du fleuve (Fig. 2). Ces deux îles et la zone adjacente de la rive gauche ont joué un rôle majeur pendant la phase proto-urbaine de Wrocław, du xie au début du xiiie s. Le bras appelé par la suite Oder Saint-Vincent a également joué un grand rôle dans la topographie initiale de l’agglomération. Il délimitait le quartier d’Ołbin, situé au nord-est, sur la rive droite.
Fig. 2 - L’Oder à Wrocław aux xie-xiie s.

a) fleuve ; b) remparts du château ; c) voies principales ; d) site de peuplement documenté par l’archéologie ; e) site de peuplement documenté par les sources écrites ; f) église ; g) église, emplacement approximatif ; h) cimetière ; i) demeure des ducs ; j) marché ; k) auberge ; l) maison noble, emplacement approximatif. 1) château, partie réservée au duc, avec la chapelle Saint-Martin ; 2) château, partie de l’évêque, avec la cathédrale Saint Jean-Baptiste ; 3) abbaye des Augustins, avec l’église Notre-Dame ; 4) abbaye des Prémontrés, avec l’église Saint-Vincent ; 5) église Saint-Michel ; 6) église Saint-Pierre ; 7) église Saint-Adalbert ; 8) église Saint-Nicolas ; 9) site de la foire annuelle Saint-Vincent ; 10) place de marché sur la rive gauche, emplacement approximatif ; 11) domaine de la famille noble Włostowic, emplacement approximatif ; 12) domaine du noble Mikora, emplacement approximatif ; 13) domaine de Gerung, emplacement approximatif ; 14) quartier des artisans ; 15) quartier juif ; 16) auberge du quartier « Na Bytyniu » ; 17) auberge « Birvechnik » ; 18) auberge « in fine pontis » ; 19) auberge de l’abbaye des Augustins.
Plan de Piekalski à partir des données de Młynarska-Kaletynowa 1986, dessin N. Lenkow.
5Les recherches de Leonhard ont été poursuivies au cours des dernières décennies par des géomorphologues et des archéologues qui ont montré que l’évolution du peuplement précoce de Wrocław avait naturellement été déterminée par la forme du réseau hydrographique (Busko 1999a ; Badura 2010 : 37-44). Ils ont également observé que la hauteur initiale du terrain n’avait pas été le facteur le plus décisif dans le choix des sites d’installation. Les inconvénients liés à l’humidité du sol n’étaient pas un obstacle en regard des autres considérations, principalement d’ordre politique, administratif, religieux, économique et de communication. La première zone à avoir été occupée sur la rive gauche de l’Oder est une terrasse basse située entre le cours principal du fleuve et la plus ancienne église de cette rive, Saint-Adalbert. On passait le fleuve à cet endroit pour se rendre à la place forte où se trouvaient la demeure des ducs et la cathédrale, ainsi qu’à la zone d’habitations qui se développait à Ołbin, au nord, sur la rive droite. L’église Saint-Adalbert a été construite avant le milieu du xiie s. sur un cimetière pré-existant. L’emplacement de la première zone de peuplement de la rive gauche de l’Oder a donc été conditionné par la proximité de la place forte. D’autre part, un rapport est également observable entre cet emplacement et le tracé le plus probable des routes extérieures, essentiellement la via regia, qui partait d’Allemagne, passait par la Lusace et Wrocław, puis continuait vers Cracovie et Kiev, et la route de Prague vers la Grande-Pologne, qui se croisaient à cet endroit. L’intersection de ces deux routes identifiée à Wrocław coïncide avec l’axe principal de la zone artisanale et marchande proto-urbaine, sur la rive gauche de l’Oder (Piekalski 2014 : 34-36). La ville proprement dite a ensuite occupé, avant le milieu du xiiie s., une zone située au sud-ouest de ce site proto-urbain, sur des terrains ne comportant pas de constructions antérieures (Piekalski 2011). La place de marché principale a été aménagée sur un site situé à 117-118 m au-dessus du niveau de la mer, soit environ 5 m au-dessus du niveau de l’Oder de l’époque, ce qui la mettait relativement à l’abri des inondations.
2. Protection de la ville contre les effets négatifs du fleuve
6Le réseau hydrographique naturel de la région de Wrocław tel que l’a reconstitué Rudolf Leonhard (1901) n’était pas propice à la stabilisation du peuplement. Afin que celui-ci puisse prospérer, il a donc fallu protéger les installations humaines contre la force destructrice du fleuve. La première mesure prise en ce sens a consisté dans la construction de remparts de bois et de terre pour la place forte d’Ostrów Tumski. Indépendamment de leur rôle de fortifications, ils avaient aussi pour fonction de retenir les inondations et de stabiliser l’île (Pankiewicz 2015 ; Piekalski et al. 2020 : 86-89). L’importance des mesures prises pour protéger l’île contre les inondations – et d’ailleurs même pour en préserver l’existence – est attestée par le fait que la plus ancienne couche d’occupation mise au jour par l’archéologie se trouvait à peine plus haut que le niveau de l’Oder.
7Aucun indice ne permet actuellement de penser que, dans la phase pré-urbaine, des travaux visant à stabiliser les variations naturelles du réseau hydrographique aient été entrepris en dehors de l’île d’Ostrów Tumski. On ne peut parler de construction de digues, de dispositifs hydrotechniques, de renforcement des berges et de surélévation du niveau des terres par rapport au fleuve qu’à partir des xiiie et xive s. Les fouilles ont révélé des traces de ces activités ; pour les époques ultérieures, elles sont également attestées dans des textes (Korn 1870 : no 85, 249 ; Piekalski 2014 : 36-37). La régulation du fleuve a eu pour effet secondaire de faire monter le niveau moyen des eaux, ce qui a cependant été compensé par une augmentation de la couche organique anthropique. Au bas Moyen Âge et à l’époque moderne, les mesures de régulation se sont régulièrement intensifiées. De nouveaux canaux ont été creusés pour évacuer les eaux des zones bâties (Tietze 1915 ; Born 1948). Certains bras vifs ou morts du fleuve ont été comblés, des îles se trouvant ainsi rattachées à la terre ferme, et des zones marécageuses ont été asséchées. Une grande partie des eaux ont été détournées par un canal artificiel contournant la ville par le nord. Le réseau hydrographique aménagé par l’homme a gagné aux xviiie et xixe s. une forme très différente de son état naturel initial (Fig. 3). Mais l’eau est restée un élément omniprésent dans le paysage de Wrocław. Aucun point en ville ne se trouvait à plus de 300 m des fossés d’enceinte ou de l’un des bras du fleuve, et le réseau de voirie urbain a demandé la construction d’un grand nombre de ponts et de passerelles. Au xixe s., leur nombre dépassait la centaine, il a atteint les trois cents dans la première moitié du xxe s. (Łagiewski 1998 : 15-42).
Fig. 3 - L’Oder à Wrocław en 1873, plan d’August Hoffmann.

Mlynarska et Eysymontt 2001.
3. Le rôle du fleuve dans les ouvrages defensifs
8Les fortifications urbaines ont tiré parti des possibilités offertes par l’Oder et l’Oława. Les premiers travaux de fortification ont probablement commencé après 1242. Ils ont consisté dans la construction d’un demi-cercle autour d’une surface d’environ 40 ha délimitée au nord par l’un des principaux bras de l’Oder. Mais le développement rapide de cette zone a entraîné, probablement en 1261, un agrandissement de la ville à de nouvelles terres au sud et à l’ouest (Młynarska 1986 : 124-138 ; Konczewski et al. 2010 : 599-601), et sa superficie est alors passée à environ 105 ha. L’espace ainsi élargi a été entouré de nouvelles fortifications que nous appellerons l’enceinte extérieure. Le quartier de Nowe Miasto (la nouvelle ville) a été fondé en 1263 sur une zone de plusieurs hectares située à l’est des zones précédemment occupées (Fig. 4). L’analyse stratigraphique a permis de conclure que l’aménagement du fossé avait été la première étape de la construction des fortifications. Les terres excavées ont servi à élever un rempart, côté intérieur, qui fut ensuite remplacé par une muraille de brique. L’eau du fossé extérieur a été amenée de l’Oława en 1291. Les travaux de construction des murs ont été réalisés par étapes et se sont étalés sur plusieurs décennies, ce qui implique que certaines parties des fortifications sont longtemps restées limitées au fossé et à son remblai (SUb 3 : 373 ; Konczewski et al. 2010 : 598-607). Les fortifications de la ville intérieure ont probablement été complètement terminées avant la fin du xiiie s., celles de la ville extérieure, avant le milieu du xive, et celles de Nowe Miasto, au xvie s. seulement. Les nouveaux systèmes de défense de l’époque moderne ont demandé des adaptations des anciens fossés d’enceinte du Moyen Âge, ce qui a donné lieu à d’importants travaux de terrassement. Les fossés ont été élargis et adaptés à la forme des bastions pentagonaux et des ravelins. La construction de bastions sur les sections comblées des fossés médiévaux a nécessité une préparation adéquate du sol. Les résultats des fouilles du Bastion Krupniczy, dans la partie sud-est des fortifications, ont montré que les auteurs de ces ouvrages avaient une grande maîtrise de la construction de fondations en sols instables et inondés (Fig. 5, Konczewski et al. 2010 : 609-611).
Fig. 4 - L’Oder, l’Oława et les fossés d’enceinte de Wrocław sur un plan panoramique de Barthel Weyner daté de 1562.

Młynarska et Eysymontt 2001.
Fig. 5 - Le bastion Krupniczy pendant les fouilles.

Photo R. Mruczek [Konczewski et al. 2010].
4. L’approvisionnement de la ville en eau : les puits, les premières canalisations et leur évolution
9Les résultats des fouilles archéologiques menées à Wrocław laissent à penser que jusqu’au début du xiiie s., la place forte et les habitations voisines puisaient leur eau directement dans le fleuve. Le seul puits mis au jour se trouvait dans l’abbaye bénédictine d’Ołbin et date du xiie s. Ce premier mode d’approvisionnement en eau a été abandonné pendant la phase de développement intensif des quartiers d’artisans et de marchands, puis du centre urbain. Les puits les plus anciens de ces zones datent des premières décennies du xiiie s. (Piekalski 2004 : 345). Il s’agissait de constructions assez simples mais caractéristiques, formées de quatre pieux retenant des planches placées horizontalement derrière eux et stabilisées par des contreforts courant le long des parois (Fig. 6). Ce type de puits est également présent sur d’autres sites d’Europe centrale et du Nord, ce qui permet de penser qu’ils sont apparus à Wrocław avec la migration du xiiie s. (Carelli 2004 : 457 ; Mulsow 2004 : 225 ; Spirgis 2004 : 386-387).
Fig. 6 - Wrocław, rue Wiezienna 11. Schéma de puits.

D’après Busko 1999b, dessin N. Lenkow.
10Avec le développement rapide de la ville, l’approvisionnement en eau fondé sur les puits privés est rapidement devenu insuffisant, en particulier pour certains métiers en plein essor, tels que le tissage, la tannerie, la teinturerie et la brasserie (Goliński 1991). C’est ainsi que la construction de canalisations municipales destinées à acheminer l’eau des rivières a été entreprise. Un document falsifié du duc de Silésie Henri le Juste mentionnant un privilège « … in ductione aquarum ei in eius usibus… » qui devait être accordé aux citadins en 1272 semblerait témoigner d’une distribution d’eau à cette époque. Cette information devient très importante si l’on admet que ce faux date de la première moitié du xive s., comme le suggère son éditeur (SUb 4 : no 448). Toutefois, le plus ancien ouvrage de distribution d’eau de Wrocław ne sera mentionné que plus tard, en 1386, sous le nom de rota aque (Golinski 1997 : 78-79). Des textes ultérieurs l’identifient à une roue à eau destinée à puiser l’eau de l’Oder, qui était ensuite acheminée par gravité vers la ville. On la situe dans les environs de Furta Młyńska (la poterne du moulin), à l’extrémité nord de la rue Kiełbaśnicza/Herrenstrasse (Fig. 7 A). L’eau qu’elle fournissait était dirigée principalement vers le quartier riche, dans la partie ouest de la ville (Bartłomieja Steina renesansowe opisanie Wrocławia, p. 32, 35 ; Janczewski 2005 : fig. 1).
Fig. 7 - Wrocław, plan panoramique de Barthel Weyner de 1562.

A : ouvrage hydraulique (Wasserrath/Wasserkunst) Rota Aque, près de la Poterne du Moulin, B : ouvrage hydraulique de l’Île Saint-Mathias, C : ouvrage hydraulique de Ketzerberg.
Illustration de N. Lenkow [Młynarska et Eysymontt 2001].
11Les canalisations d’eau les plus anciennes confirmées par l’archéologie se présentaient sous la forme de rigoles de chêne couvertes de bardeaux. Elles ont été décrites pour la première fois par Józef Kaźmierczyk, qui en a découvert dans la partie ouest de la ville. Il les a datées du xiiie s. et les a rattachées à la rota aque (Kaźmierczyk 1970, 2e partie : 68-69). Piotr Janczewski propose une datation tout aussi précoce à partir d’autres exemples de rigoles assemblées à partir de planches (Janczewski 2005 : 68, fig. 5). De nouvelles possibilités d’analyse et, notamment, de datation des premières canalisations de Wrocław ont été apportées par les fouilles menées sur la place Nowy Targ en 2010-2012. Couvrant une surface de 0,4 ha et offrant ainsi de bonnes possibilités d’observation, elles ont mis au jour un dispositif important qui a permis de réviser ou de compléter les interprétations précédentes. Il s’agit d’un système composé de quatre puits et de conduites de distribution d’eau (Fig. 8) : faites de chêne et de pin et reliant les puits elles ont été dégagées sur plus de 100 m de longueur. Les plus anciens de ces ouvrages se présentaient dans la couche médiévale tardive correspondant à l’unité stratigraphique 19, datée, sur la base du mobilier et des données dendrochronologiques, de la première moitié du xive s. (Krąpiec et Piekalski 2019 : 320-322). L’analyse d’ensemble de ces diverses sources permet ainsi de conclure que la décision de construction des canalisations d’eau urbaines a été prise sensiblement à la même époque que dans les autres villes d’Europe centrale et septentrionale. Pour les ouvrages hydrauliques urbains, Londres et Lübeck, où leur construction s’est décidée à la fin du xiiie s., sont un bon point de référence (Grewe 1991 : 62 ; Grabowski et Muehrenberg 1994 ; Sloane 2004 : 89-90). Des projets similaires ont été entrepris dans les premières décennies du xive s. par les conseils municipaux de Schaffhouse, Fribourg-en-Brisgau, Prague, Nuremberg, Francfort-sur-le-Main, Gdańsk et d’autres villes importantes d’Europe centrale (Grewe 1991 : 58-65 ; Cembrzyński 2011 : 41-42). La situation à Wrocław correspond donc aux tendances générales de l’époque et a été déterminée par les besoins économiques de la ville, les conditions environnementales et l’état des connaissances techniques dont disposaient les villes d’Europe centrale et du Nord.
Fig. 8 - Wrocław, place Nowy Targ. Tronçon de canalisation en bois et puits.

Photo M. Mackiewicz.
12La rota aque déjà évoquée n’a pas été le seul ouvrage hydraulique de ce genre à Wrocław. L’augmentation de la demande en eau et de la population, mais aussi la nécessité de distribuer l’eau dans toute la ville, ont entraîné la construction de deux autres ouvrages semblables. Celui de Kacerska Górka/Ketzerberg (Fig. 7 C), qui puisait l’eau de l’Oława à son entrée dans le fossé de l’enceinte intérieure, à la limite sud-est de la ville, pourrait être daté du Moyen Âge (Golinski 1997 : 208 ; 2001). Le troisième tirait l’eau de l’Oder au bout de la rue Szewska/Schuebruecke, près de l’Île Saint-Mathias (Fig. 7 B). Cet ouvrage, construit dans les années 1630, était le plus récent des trois (Grewe 1991 : 65 ; Sowina 2009 : 281-282). Ils ont tous été modernisés à plusieurs reprises. Après sa transformation en 1538, la rota aque était équipée d’une nouvelle roue à eau de 160 godets. Elle levait l’eau à une hauteur de 28 pieds et débitait jusqu’à 500 litres par minute (selon les calculs de Klaus Grewe 1991 : 65). L’ouvrage hydraulique de Kacerska Górka/Ketzerberg a été modernisé en 1596 par le maître Hans Schneider von Lindau, auteur de réalisations antérieures à Gdańsk. Désormais appelée Ketzerkunst, cette installation est restée en service jusqu’au milieu du xixe s. et fut démolie en 1857 (Markgraf 1896 : 88).
13L’eau était distribuée par des tuyaux enterrés sous les rues, installés par la municipalité. Ils alimentaient des puits publics répartis dans les rues et sur les places, et comportaient aussi des sections menant à des parcelles privées. Les matériaux et techniques de construction des tuyaux ont varié avec le temps. Les plus anciens sont les conduites de bois déjà évoquées. Des tuyaux en céramique ont fait leur apparition dans la seconde moitié du xive s. ; ils étaient formés de sections de 36 à 60 cm de longueur fabriquées au tour de potier (Dwojak 1993 : 292-295). À partir de la fin du xve s., ils ont été remplacés par des tuyaux de bois fabriqués à partir de troncs évidés à la tarière. On en a découvert dans de nombreux endroits en ville, et les plus récents d’entre eux ont été datés par dendrochronologie d’après 1831 (Janczewski 2005 : 87). On sait toutefois que dès le xviiie s., les tuyaux de bois ont été remplacés par des tuyaux de fonte, de plomb ou de céramique (Berger 1926 : 16).
14Les puits en bois du Moyen Âge ont été remplacés par des puits en pierre à l’époque moderne. À partir du xvie s., les puits de section elliptique ou circulaire constitués de trois à quatre segments taillés dans le grès sont devenus la norme. Le segment inférieur comportait un fond (Piekalski et al. 2020 : fig. 17).
5. Le fleuve et les activités économiques de la ville
15L’utilisation principale du fleuve pour les besoins économiques de la ville a consisté à exploiter l’énergie tirée des roues à eau. Cette question n’a cependant été que partiellement explorée par l’archéologie. Nous savons que des meules ou fragments de meules ont été découverts lors de fouilles de sauvetage réalisées près du lit de l’Oder, à la limite nord de la ville médiévale. Cependant, les résultats de ces travaux n’ont pas été publiés. Les sources écrites indiquent qu’au xive s., il y avait à cet endroit au moins deux moulins à grain, un moulin à malt, un moulin à foulon, une scierie et un atelier de taille (Goliński 1997 : 78-79). Alimenté par les eaux de l’Oława, le fossé dit intérieur devait avoir un courant très rapide, car deux grands moulins y étaient installés : le Ketzermühle, dans sa section ouest, et le Moulin des Sept Roues, dans la section centrale, près du marché aux chevaux (Goliński 1997 : 157). L’existence d’un moulin à papier est également attestée à partir de 1490 (Maleczyńska 1961 : 23).
16Vient ensuite la question de l’emplacement des ateliers d’artisans qui demandaient de grandes quantités d’eau, mais qui représentaient aussi une nuisance pour le voisinage. Tel était le cas de l’abattoir, situé directement en bordure de l’Oder à la limite nord-ouest de la zone fortifiée (Goliński 1997 : 78-79). On peut se douter qu’il a été installé à cet endroit pour des raisons sanitaires. Ce sont les mêmes considérations qui ont dû déterminer l’emplacement des ateliers de tannage. Les quartiers habités par les tanneurs avaient du reste mauvaise réputation également du fait de la basse condition sociale de leur catégorie professionnelle (Cramer 1981 ; Ruckstuhl 1993). Il faut également souligner que l’importance économique du tannage était telle que les nuisances olfactives liées au traitement des peaux n’étaient pas toujours un facteur décisif dans le choix de l’emplacement (Sowina 2009 : 81-82). Les tanneries de Wrocław, documentées par des sources écrites et archéologiques, se situaient dans la partie nord et nord-ouest de la ville, près de l’Oder et du tronçon ouest du fossé intérieur. Elles ont été confirmées en deux points par des investigations archéologiques (Goliński 1997 : 149-152 ; Busko 1999b : 92-95 ; Konczewska 2018 : 748-767).
6. Le fleuve et l’état sanitaire de la ville
17L’état sanitaire de la ville dépendait de facteurs naturels et d’origine humaine. Pour les premiers, il s’agissait principalement du niveau de la nappe phréatique, de la perméabilité du sol et de la nature du terrain. Sur les sols légers constitués de couches de sable ou de gravier et situés en pente, les processus de décomposition des déchets organiques sont relativement rapides. Quant aux seconds, il s’agit de la densité des constructions, du profil et de l’intensité de l’activité économique, ainsi que des habitudes et des réglementations en matière de maintien de la propreté.
18Dans le cas de Wrocław, les facteurs naturels n’étaient pas favorables. Les différences de niveau de terrain en ville et dans ses environs proches étaient faibles. De vastes parties de la ville gardaient un sol humide en permanence et étaient en zone inondable. Le niveau élevé de la nappe, généralement malsain, freinait la décomposition des déchets organiques. Des mesures ont été prises au xiiie s. pour remédier à ce problème et assainir les sols. Des couches de sable ont été répandues sur de grandes surfaces pour relever le niveau du sol de 50 à 60 cm (Bresch et al. 2002). Cependant, l’intensification du peuplement a entraîné l’accumulation incontrôlée d’une couche de déchets – que nous interprétons en tant que couche culturelle – qui a surhaussé le sol d’environ 4 m et a détérioré la situation sanitaire et les conditions de communication (Piekalski 2014 : 139-140). La régulation des cours d’eau et la construction d’installations destinées à élever leur niveau à des fins économiques ont également eu pour effet négatif de faire monter la nappe phréatique (Badura 2010 : 40-44).
19Les problèmes de gestion de la situation sanitaire en ville étaient aggravés par la densité des bâtiments. À ce sujet, les auteurs de référence, surtout les plus anciens, partaient généralement du principe que les villes médiévales avaient été très surpeuplées (Gruber 1983). Nous savons aujourd’hui que ce point de vue venait de leur analyse de la situation a posteriori à l’époque moderne. Les recherches archéologiques portant sur les premiers stades de développement ont montré que dans ce domaine, chaque ville doit être analysée séparément, et que la densité réelle des bâtiments était généralement inférieure à ce que l’on pensait. Dans la plupart des villes, au moins jusqu’à la fin du Moyen Âge, il a subsisté des réserves de terrains à bâtir que les citadins occupaient en fonction de leurs besoins (Clark et Menjot 2019 ; Cembrzyński 2020). Lorsque les « vieilles villes » étaient surpeuplées, on fondait de « nouvelles villes », c’est-à-dire de nouveaux quartiers, qui permettaient aussi au maître des lieux d’augmenter ses revenus. Wrocław semble en apporter un bon exemple. La zone de la vieille ville originelle a été élargie au sud et à l’ouest par adjonction d’un nouveau quartier d’habitation dans les années 1360. Or les parcelles délimitées à cet endroit, en bordure du fossé extérieur, comportaient de vastes espaces verts qui n’ont pas été bâtis avant l’époque moderne (Fig. 4). Le quartier de la nouvelle ville, construit en bois, est également resté peu développé (Młynarska-Kaletynowa et Eysymontt 2001 : pl. 4 et 13).
20Vient ensuite la question de l’élimination du contenu des fosses d’aisance des particuliers. Lorsqu’une fosse était pleine, il fallait délier bourse pour en transporter le contenu à l’extérieur de la ville. Jusqu’au xixe s., une méthode pratiquée pour se débarrasser de ces matières indésirables consistait à les jeter dans le fleuve ou dans les fossés d’enceinte (Dirlmeier 1981 : 140-143 ; Gechter 1987 : 247-248 ; Kühnel 2003 : 56). On peut imaginer que cela s’est pratiqué à Wrocław également.
21Malgré tous ces facteurs défavorables, l’idée d’un mauvais état sanitaire permanent en ville semble être exagérée. Le maintien de la propreté des places et des rues a toujours été une préoccupation des citadins. Les mesures prises en ce sens ont toutefois évolué, et leurs effets peuvent être qualifiés de variables (Kühnel 2003 : 58-64 ; Sowina 2005). Les sources archéologiques nous prouvent que l’apparition des effets négatifs de la concentration de la population dans l’espace clos de la ville a entraîné des réactions en vue d’y remédier. Les citadins n’acceptaient pas la saleté et les mauvaises odeurs en ville, et les traces de leurs efforts quotidiens contre la pollution montrent qu’ils la considéraient comme un phénomène très négatif. Certains problèmes ne pouvaient toutefois pas être complètement résolus. En l’absence de connaissances bactériologiques, ils n’avaient pas conscience de nombreux risques, par exemple du niveau de pollution des eaux souterraines. Nous ignorons dans quelle mesure les eaux usées et les matières fécales des villes polluaient les cours d’eau. On peut toutefois supposer que des cours d’eau de l’importance de l’Oder et de l’Oława étaient en mesure d’absorber les rejets de la ville sans subir de dommages durables. On pourrait même se risquer à avancer la thèse que la présence des cours d’eau avait ici un effet positif.
22L’état sanitaire à notre avis relativement bon de Wrocław au Moyen Âge a évolué dans le mauvais sens à l’époque moderne. La ville en pleine croissance démographique s’est retrouvée enfermée dans ses limites du xiiie s. Au début du xvie s., environ 20 000 personnes y vivaient sur une surface totale d’environ 140 ha. Sur la base des sources écrites relatives aux taxes municipales, nous pouvons préciser qu’elles occupaient environ 2 300 maisons, ou plutôt, parcelles privées, sur lesquelles, outre la maison principale, il pouvait y avoir d’autres bâtiments plus petits (Ziątkowski 2001 : 22-23). La moyenne était donc de 8,7 habitants par parcelle. Les registres fiscaux de 1787, à la fin de la période qui nous intéresse, font état de 3 388 maisons pour une population de 50 975 habitants, soit une moyenne de 15 personnes par maison. Toutefois, rappelons que les registres fiscaux n’enregistrent pas toutes les personnes présentes en ville : ils ne tiennent pas compte des travailleurs temporaires, des habitants des villages environnants séjournant à Wrocław, ou encore du nombre difficile à estimer de sans-abri. Entre le tournant des xve et xvie s. et la fin du xviiie s., la population occupant le même espace urbain a ainsi augmenté de plus de 150 %.
23Or l’organisation de l’évacuation des rejets urbains n’avait pas changé depuis la fin du Moyen Âge, et une grande partie de ces rejets finissait dans les cours d’eau. Les lieux d’aisance se trouvaient principalement dans les cours des particuliers. Les déchets liquides étaient évacués de celles-ci vers les caniveaux des rues. Ces derniers étaient des rigoles plates, en bois, courant sur la longueur de la rue et recouvertes de planches (Piekalski 2004 : 352-354). Elles ont ensuite été remplacées de plus en plus souvent par des caniveaux classiques, en pavés profilés de manière adéquate. Les caniveaux fonctionnaient par gravité, et les eaux usées s’écoulaient vers l’Oder ou les fossés d’enceinte. Les imperfections et l’incommodité de ce système sont attestées par des témoignages écrits : règlements administratifs répétés, conflits et querelles de voisinage portés au tribunal, plaintes et requêtes des habitants à l’Office de la construction (Brzezowski 2005 : 307-312). D’une manière générale, ils confirment que les moyens techniques disponibles et employés à Wrocław du xvie au xviiie s. pour maintenir la propreté en ville étaient insuffisants.
24Malgré les énormes travaux d’aménagement réalisés du Moyen Âge au xixe s., le fleuve de plaine, ses terres inondables et ses berges marécageuses, la fange des rues et des cours intérieures et l’humidité ambiante perpétuelle ont entretenu en permanence des conditions de vie défavorables. Les fossés de la ville, en particulier le fossé intérieur isolant le cœur de la ville, posaient un problème sanitaire qui est allé en s’accroissant. À l’origine, il était très large, environ 45 m, et sa profondeur atteignait les 4,5 m (Piekalski 2001 : 191). Mais après la construction de la deuxième ligne extérieure de fortifications, il a perdu de son importance militaire et a même fini par devenir inutile. Aux xve et xvie s., sa largeur a été fortement réduite et ses berges ont été stabilisées en maçonnerie, créant ainsi un canal intérieur. Des bâtiments d’habitation et divers aménagements techniques, dont des pontons pour les lavandières (Fig. 9), ont été construits le long de ses berges. Mais étant donné la présence des bâtiments d’habitation, les interdictions de jeter des déchets dans le canal ne pouvaient être efficaces. Sur ses rives, chaque parcelle avait sa fosse d’aisance. Les eaux usées des ménages y étaient également déversées. La propreté de l’eau s’est ainsi constamment détériorée. Le canal a été comblé en 1866, après une épidémie de choléra imputée à sa présence (Markgraf 1913 : 62), et une rue a été créée à la place. Les fosses d’aisance situées en bordure des parcelles rappelaient son ancien rôle d’égout. La solution au problème des matières fécales et de l’évacuation des eaux usées n’est venue qu’au tournant des xixe et xxe s., avec la construction du réseau d’égouts.
Fig. 9 - Wrocław, rue Białoskórnicza, Fossé intérieur en 1826.

Dessin de Heinrich Mützel [Łukasiewicz 2008].
Conclusion
25Wrocław fait partie des villes où l’interaction entre le fleuve et ses habitants a été continue et particulièrement intense. Le site sur lequel une communauté urbaine allait apparaître au xiiie s. n’a, paradoxalement, pas été choisi à cette fin. Il résulte de l’histoire de Wrocław dans les trois siècles qui ont précédé la ville, à partir d’une petite place forte sur une île du fleuve. La phase préindustrielle de la ville a duré quelque sept siècles et a été une période de dépendance de l’Oder et de l’Oława et de continuelles adaptations de ceux-ci aux besoins des citadins.
26C’est essentiellement la forme du réseau hydrographique originel qui a déterminé l’occupation des zones de peuplement, en particulier dans les premières phases du développement. D’autre part, le cours d’eau naturel sinueux du fleuve a été perturbé avant même la fondation de la ville par la construction de remparts massifs de terre et de bois, qui ont stabilisé la forme de l’île appelée par la suite Ostrów Tumski. D’autres aménagements importants ont été réalisés à partir du xiiie s. : construction de digues, renforcement des berges, installation de roues à eau. L’aménagement des fossés d’enceinte alimentés par les eaux de l’Oława fait partie des projets majeurs réalisés. Sont venues ensuite la construction du système municipal de canalisations d’eau, au xive s., puis, de la fin du xve au xviiie s., des adaptations successives des fossés de défense aux conditions des nouvelles fortifications.
27Les inconvénients difficiles à gérer ou onéreux de la proximité d’un grand fleuve de plaine pour la vie urbaine doivent également être soulignés. Il s’agissait ici principalement de la présence d’un microclimat humide et malsain, de la mauvaise qualité de l’eau potable, de la nécessité d’investissements continuels pour se protéger des inondations et pour rendre les sols utilisables, de l’humidité des zones en bordure du fleuve et des problèmes d’évacuation des eaux usées.
28À Wrocław, la relation homme-nature se résume dans toute l’ampleur des changements anthropiques observables : le réseau hydrographique de la ville au xixe s. n’avait plus rien à voir avec les cours d’eau naturels de l’Oder et de l’Oława au xe s.
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Auteurs
Université de Wroclaw, Pologne.
Université de Wroclaw, Pologne.

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