Le « camp celtique » de La Bure et les collections lapidaires gallo-romaines du musée Pierre Noël de Saint-Dié-des-Vosges
p. 395-413
Résumés
Le « camp celtique » de La Bure, situé à quelques kilomètres de Saint-Diédes-Vosges (Vosges), a été fouillé et prospecté depuis le xixe siècle. Ces divers travaux ont révélé la présence de vestiges néolithiques, gaulois et romains, dont un ensemble intéressant de sculptures gallo-romaines conservé au musée Pierre-Noël de Saint-Dié. Ce sont ces dernières qui sont ici au centre du propos.
The “Celtic camp” of La Bure, located a few kilometres from Saint-Dié-desVosges (Vosges), has been excavated and prospected since the 19th century. These various works have revealed the presence of Neolithic, Gallic and Roman remains, including an interesting collection of Gallo-Roman sculptures preserved at the Pierre-Noël Museum in Saint-Dié.
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Mots-clés : Saint-Dié-des-Vosges, La Bure, stèle funéraire, « camp celtique », sculpture
Keywords : Saint-Dié-des-Voges, La Bure, funerary stela, “Celtic camp”, sculpture
Index géographique : Saint-Dié-des-Vosges
Texte intégral
1Riche d’une quarantaine d’éléments lapidaires gallo-romains, le musée de SaintDié-des-Vosges expose la plupart d’entre eux dans sa collection permanente. Fruits de découvertes parfois anciennes, il s’est avéré nécessaire en 2014 d’en faire un nouvel inventaire et une nouvelle étude. C’est à l’occasion du réaménagement du site que j’ai été chargée du recollement des collections lapidaires du musée. La grande majorité de ces éléments provient du site archéologique de La Bure.
Historiographie de la recherche déodatienne à La Bure
2Le bassin de Saint-Dié-des-Vosges est situé à la limite est de la cité antique des Leuques, à proximité de la frontière avec les territoires rauraque et médiomatrique. Le site de La Bure est implanté sur les communes actuelles de Saint-Dié-des-Vosges et d’Hurbache, sur le promontoire ouest de la montagne d’Ormont qui surplombe la vallée de la Meurthe. Ce « camp celtique », installé sur la pointe du massif, a été classé Monument Historique en 1982. De plus, les versants et abords nord-est, aux lieux-dits Tête du Villé (ou La Tête de Villé) et Rein de Champ Cote, sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 5 avril 1993 (Tronquart, 1976, p. 201). Le camp s’élève à 250 m au-dessus de la plaine et s’étend sur 3,5 hectares (fig. 1).
Fig. 1

A : plan des fouilles de G. Tronquart à La Bure (extrait de Tronquart, 1976, p. 203) ; b : répartition des opérations archéologiques menées sur le site depuis le xixe siècle (d’après Scholtus, 2016a, p. 15, fig. 6).
3La présence de nombreux fragments sculptés – observée par les carriers travaillant sur place – a très rapidement intrigué Édouard Ferry, avocat local, et l’a poussé à entreprendre des prospections entre 1843 et 1850. C’est au cours de ces différentes campagnes qu’est découvert un rempart, d’où Édouard Ferry a fait extraire les pierres remployées dans sa maçonnerie, dont deux bas-reliefs (Scholtus, 2016a, p. 11-12). Il révèle également la présence d’un bassin creusé dans la roche, qu’il vide des fragments de tuiles qui s’y trouvaient (Save, 1888, p. 273). Une seconde série de prospections est entreprise en 1886 par Gaston Save. Ce dernier a brièvement relaté ses observations et celles de Ferry dans un article publié en 1888 (Save, 1888). Si ses propos concernent Saint-Dié et ses environs, il évoque tout particulièrement La Bure. Au cours de ses travaux sur site, il a notamment prospecté le rempart et l’enceinte périphérique et a aussi découvert l’empreinte de plusieurs constructions et huit sculptures à caractère funéraire ou cultuel. Ces dernières sont présentées sur une planche photographique dans l’ouvrage d’Alain Fournier (Fournier, 1901 ; fig. 2).
Fig. 2 — Planche photographique présentant les éléments de sculptures découverts par G. Save en 1888.

D’après Fournier, 1901, p. 181.
4De ses observations, Gaston Save a supposé « la présence de tombes, de monuments cultuels dédiés à Mercure et aux Déesses-Mères, de bâtiments non identifiés et d’une citerne » (Scholtus, 2016a, p. 12). Il jugeait le rempart construit à la hâte et postérieur aux sépultures en raison du remploi de stèles funéraires dans ses murs. Mais, n’ayant pas identifié l’origine gallo-romaine des éléments sculptés1, il a supposé que la construction de cette muraille remontait au ier siècle avant J.-C., et était le fait de populations indigènes cherchant à se protéger des armées romaines (Save, 1888, p. 279 ; Scholtus, 2016a, p. 13). Les découvertes de Ferry et Save ont à nouveau attiré l’attention de plusieurs membres la Société Philomatique Vosgienne2 en 1962-1963. Avec l’accord du Ministère des Affaires culturelles, la Société a entrepris dès 1964 des études systématiques sur l’oppidum, avec le concours de la section des « Jeunes Budé » de Saint-Dié (Tronquart, 1976, p. 201). Ces travaux ont été publiés annuellement à partir de 1965 dans les bulletins de la Société.
5C’est à partir de 1964 que de réelles fouilles sont effectuées sur le site, tout d’abord sous la houlette du bibliothécaire Albert Ronsin (Ronsin, 1964, p. 6 ; Tronquart, 1989, p. 11) – qui fut ensuite conservateur du musée de la ville –, puis par Georges Tronquart jusqu’en 1986 (Scholtus, 2016a, p. 15). Pendant près de trente ans, ce dernier a exploré près de 20 % du site et a excavé de nombreux vestiges, dont une grande partie est aujourd’hui conservée au Musée Pierre-Noël de Saint-Dié-desVosges3 Ses découvertes, principalement localisées au niveau du rempart, de l’enceinte périphérique et de la zone centrale du site, ont été publiées dans un article en 1976 (Tronquart, 1976) et sous la forme d’une synthèse en 1989 (Tronquart, 1989). Les travaux de Tronquart ont permis d’identifier un site de hauteur fortifié, occupé du Néolithique à la fin du ive siècle après J.-C. Le manque de précision de ses rapports et relevés de terrain l’a conduit à mal interpréter certains résultats. Ainsi, le mobilier découvert n’est pas toujours présenté dans ses rapports de fouilles et certaines de ses interventions sur le terrain sont peu – ou pas – décrites. Malgré l’abondance de la documentation, les lacunes qu’elle contient rendent parfois très difficile l’interprétation des données archéologiques. De plus, les restaurations opérées très tôt sur certains vestiges faussent désormais notre vision du site. À noter l’emploi par Tronquart d’un détecteur de métaux, lui permettant de prélever les objets métalliques afin d’insister sur la vocation métallurgique du camp, mais privant également ce mobilier de contexte stratigraphique (Tronquart, 1967, p. 3 ; Scholtus, 2016a, p. 15).
6La volonté de mise en valeur du site a mené à une reprise des données par Karine Boulanger en 1997 (Boulanger, 1997). De même, la restauration du mobilier métallique et le récolement des collections du musée Pierre-Noël ont permis de redécouvrir un certain nombre d’objets issus des différentes campagnes de fouilles à La Bure (Scholtus, 2016a, p. 18). Notons enfin les nombreux travaux menés ces dernières années par Lizzie Scholtus, notamment sur l’historiographie des recherches menées à La Bure et l’identification de sites similaires dans le bassin déodatien (Scholtus, 2014 ; Scholtus et Millot, 2015 ; Scholtus, 2016a ; Scholtus, 2016b ; Scholtus, 2016c).
Contexte de découverte
7Occupé au Néolithique, le site semble ne pas avoir été habité entre le Néolithique final et La Tène III (Michler, 2004, p. 297-303). Les vestiges attestant d’une occupation néolithique comprennent des outils en pierre polie et de nombreux silex ou éclats, récoltés entre 1964 et 1975. L’occupation ne reprend qu’au iie siècle av. J.-C., avec la création d’un oppidum gaulois, occupé durant La Tène C et D, et la construction d’un premier rempart de type murus gallicus, remanié quelques décennies après la fin de la guerre des Gaules. Cet habitat laténien prend la forme d’un éperon barré, fouillé à la limite nord-est du site, à 340 m de la pointe du promontoire. La coupe réalisée dans l’agger par l’équipe de Ronsin en 1964 a révélé les vestiges de trois enceintes successives (Tronquart, 1989, p. 204, fig. 3 et 5 ; Scholtus, 2016a, p. 15).
8L’habitat gallo-romain dominait la via salinatorum, ou « voie des Saulniers », qui passait au nord de l’éperon et reliait Étival à Saales. La ville était protégée par une terrasse et un rempart, probablement construit entre la fin du iiie siècle et le début du ive siècle (fig. 3a). La technique de construction utilisée alliait probablement des poutres chevillées à un blocage de pierres. Le rempart était composé d’un talus et d’un fossé, d’une longueur de près de 43 m, large de 3 à 5 m et d’une profondeur variant entre 1,5 et 3 m (Tronquart, 1989, p. 203). Au-dessus du talus s’élevait une muraille d’une hauteur évaluée à près de 4 m, composée de blocs équarris. C’est notamment au sein des premières assises qu’ont été découvertes des stèles funéraires – fragmentées ou complètes. Si quatre stèles ont été ainsi dégagées du mur, trois autres et plusieurs fragments ont quant à eux été rejetés dans le fossé (Tronquart, 1989, p. 204). Le remploi quasi-systématique des monuments funéraires dans les remparts de l’Antiquité tardive est un fait bien connu en Gaule romaine (Heijmans, 2006 ; Esmonde Cleary et Wood, 2006)4 La construction de la terrasse semble contemporaine de l’élévation du dernier état du rempart. La terrasse (H. : 0,50 m ; larg. : 2,25 m) entourait le « camp » et supportait une palissade, probablement très importante, en raison de la taille des remparts et de la terrasse. Les nombreux bancs rocheux qui affleurent ou émergent à l’intérieur du camp ont été exploités pour l’édification de la terrasse. La contemporanéité du second rempart et de la terrasse périphérique est attestée avec certitude par la présence, en remploi, du sommet de la stèle dite du « maître de forge ». Le reste de la stèle a été découvert 150 m plus loin, dans le fossé de la muraille. Un fanum, attribué à Jupiter/Taranis a été mis au jour au centre du site. Ce petit temple semble avoir fonctionné avec un bassin qualifié de « rustique » par Tronquart (Tronquart, 1976, p. 202), creusé à quelques dizaines de mètres au nord-est du fanum. Un second bassin rectangulaire, dédié aux DéessesMères a été découvert dans la zone sud-est du site (fig. 3b). L’occupation est continue jusqu’au milieu du ive siècle ap. J.-C., sa destruction ayant été attribuée aux invasions des Alamans au milieu du siècle (Tronquart, 1976, p. 203), relatées par Ammien Marcellin5 La découverte de monnaies datées de la seconde moitié du ive siècle6 laisse penser qu’une partie de la population a continué à occuper le site pendant quelques décennies (Tronquart, 1976, p. 203). Georges Tronquart a estimé qu’en temps de paix, plusieurs centaines de personnes vivaient dans le camp, dans des maisons rectangulaires en bois, pavées, et couvertes de chaume, qu’il a observé regroupées au centre de l’éperon (Tronquart, 1976, p. 207).
Fig. 3 — Clichés des vestiges présents sur le site de La Bure : vue cavalière des remparts (a) et bassin des DéessesMères (b).

D’après Tronquart, 1976, p. 204 et 211.
9La principale activité du site, révélée par les fouilles, est liée au travail du métal et concerne à la fois la période celte et l’époque romaine. De très nombreux indices de métallurgie ont pu être mis en évidence depuis le xixe siècle : enclumes, marteaux, lingots, scories, etc. Deux cachettes ont été trouvées lors des fouilles en D47 et K118 Outre les zones de transformation du minerai identifiées à l’intérieur du camp, un secteur similaire a été observé au pied nord de la montagne, au lieu-dit Aux Fourneaux, à proximité d’un point d’extraction. La richesse du site tenait donc en grande partie à cette activité métallurgique intensive, possible grâce à la présence sur place de minerai en grande quantité.
Les vestiges lapidaires cultuels
10Quelques éléments lapidaires, découverts principalement autour des deux bassins consacrés et en remploi dans le rempart, témoignent des croyances religieuses des habitants de La Bure. Ainsi a été mis au jour, près du bassin des Déesses-Mères9, un petit bas-relief en grès blanc figurant une déesse debout, drapée d’un manteau agrafé sur sa poitrine et descendant jusqu’à ses pieds10 Elle semble tenir un objet (panier de fruits ?) ou un nourrisson dans ses bras. Ce petit relief (H. : 26 cm ; l. : 15 cm : ép. : 9 cm) est malheureusement très abîmé. De même, dans un angle du grand bassin rectangulaire, a été mise au jour en 1965, la partie supérieure d’une stèle en grès blanc dédiée aux Dianes11 Ce pluriel est très rare et peut recouvrir le nom des déesses des eaux, à moins qu’il n’évoque les Déesses-Mères. L’emploi de cette forme est également attesté sur deux stèles votives de Bure-la-Ville (Leuques)12 et sur une autre du musée de Vicence (Gaule Cisalpine)13 À noter également la découverte en 1975 de plusieurs fragments formant un petit relief en grès, figurant une déesse-mère assise dans un fauteuil (Léonard, 1991, p. 39). Un fragment de stèle votive – probablement dédiée aux Déesses-Mères – a été mis au jour par Save et perdu dans le courant du xxe siècle14 L’inscription se développe sur deux lignes, sur le bandeau supérieur de la niche15 Dans celle-ci sont présentés deux personnages féminins ; une troisième déesse était peut-être placée à gauche (Michler, 2004, p. 313 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 125, n° 317). Une autre stèle découverte par Save est considérée aujourd’hui comme perdue. Comme la précédente, cette stèle votive, consacrée à Mercure, est documentée par un dessin de Save et une photographie de Fournier (Save, 1888, p. 274, fig. 6 ; Fournier, 1901, p. 247 ; Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 310 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 126, n° 320). Le fragment figurait la tête du dieu, coiffée du pétase, dans une niche en cul-de-four. Enfin, un fragment identifié comme appartenant à une tête radiée a été sorti du rempart lors des fouilles de 196416.
11C’est Taranis qui est le mieux représenté à La Bure. Dieu gaulois du ciel et du tonnerre, protecteur des cultures, il est représenté sur trois exemplaires taillés dans le grès rose local, sous la forme du cavalier à l’Anguipède. Ce groupe statuaire typique du panthéon gaulois figure un dieu guerrier sur son cheval cabré, écrasant sous ses sabots un géant dont les jambes ont la forme de queues de serpents. Ces groupes statuaires, placés sur de larges colonnes, étaient très certainement polychromes à l’origine17 Il semble que ces statues aient été majoritairement installées à proximité de points d’eau (thermes, sources, bassins). Deux des groupes de La Bure ont été retrouvés brisés près du bassin en L – dit « de Taranis », alors que des fragments du troisième ont été mis au jour à proximité des remparts (Tronquart, 1976, p. 212). La très grande fragmentation de ces statues suggère une destruction volontaire. Le groupe le plus complet comprend la tête et le buste du dieu, avec un pan de son manteau flottant derrière lui, ainsi que la tête, un fragment de patte et tout l’arrière-train du cheval, le corps et la moitié de la tête du monstre, auxquels il faut associer de nombreux éclats découverts dispersés sur plusieurs dizaines de mètres18 Du second groupe, plus finement taillé, ne restent que la tête du dieu et sa main gauche tenant la bride, ainsi que la tête, l’encolure et l’arrière-train du cheval. La tête du dieu est composée de lignes très harmonieuses, la chevelure est finement bouclée, et les pommettes, la barbe et la moustache sont discrètement soulignées19 Du troisième groupe ne subsistent que le bassin du cavalier (Tronquart, 1989, p. 84 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 127-128, n° 324) et le monstre décapité20 Étant donné que ces fragments ont été retrouvés près du rempart, il est possible qu’ils aient appartenu à un groupe antérieur aux deux autres et aient été réutilisés dans le rempart de l’Antiquité tardive. Quant aux colonnes qui les soutenaient, il ne reste d’elles qu’une base tronconique (Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 308 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 127, n° 323). L’une des colonnes s’élevait probablement sur le gros bloc de grès qui se trouve au bord du bassin.
12Mêlées aux fragments des deux premiers groupes ont été découverts une tête d’homme à l’abondante chevelure21, une seconde tête masculine, barbue, à la chevelure bouclée, présentant sur le côté l’amorce d’un motif indéterminé22, et une tête barbue au visage allongé23 Ces différentes têtes, attribuées à d’autres groupes à l’Anguipède, ainsi que les deux premiers groupes statuaires, sont datés par Tronquart du iiie siècle apr. J.-C. (Tronquart, 1989, p. 85). De même, plusieurs petits fragments sculptés, mis au jour en 1964 dans le rempart tardif, pourraient être attribués à des divinités. Parmi eux figurent la partie inférieure d’une tête non identifiée24, une tête féminine25 et une masculine26 À noter également la mise au jour d’une tête cornue, très abîmée, peut-être attribuable à un bouc accompagnant Mercure27 L’arrière-train d’un animal, identifié comme étant un sanglier par les inventeurs, a aussi été découvert sur le site, en 197928.
Les monuments funéraires gallo-romains
13Le corpus des monuments funéraires gallo-romains du camp de La Bure comprend trois stèles-maisons, une douzaine de stèles, un bloc figurant un cheval marin issu d’un monument indéterminé29, une tête surmontée d’une patte griffue30 et divers fragments de têtes (fig. 4). À ces éléments sculptés s’ajoute une ciste, cuve prévue pour recevoir une urne cinéraire31.
14Pour ce qui est des stèles-maisons, deux sont complètes32, la troisième étant partiellement recomposée à partir de plusieurs fragments. Taillées dans du grès rose local, elles forment un dispositif architecturé visant à protéger l’urne contenant les cendres du défunt. Pour ce faire, elles prennent généralement la forme d’une maison. Cette figuration présente des similarités avec les urnes funéraires de terre cuite des Étrusques. Les stèles-maisons semblent n’avoir été présentes que dans l’est de la Gaule romaine ainsi qu’en Germanie, le long de la frontière rhénane. Émile Espérandieu a notamment indiqué la présence de ce type de monument dans les régions de Metz, Nancy, Luxeuil-les-Bains, Épinal, Sarrebourg, Saverne et Strasbourg (Espérandieu, 1915, p. 172-197, n° 4845 à 4891). À noter que quelques exemplaires ont également été trouvés à Langres33 Ces stèles offrent l’aspect d’une figuration de l’élévation d’une maison en façade, avec une porte en cul-de-four dans la partie inférieure du monument. Un décor ornait souvent la face principale, mais seules quelques traces des monuments de La Bure nous sont parvenues. Quant aux inscriptions qui y figuraient parfois, elles sont encore visibles.
15Une stèle-maison découverte dans le fossé du rempart en 1970 porte le nom du défunt, Stiltius34 Cette stèle-maison a été bûchée lors de son remploi dans le rempart tardif : son sommet est brisé et retouché. Elle présente une porte funéraire en culde-four. Une inscription a été gravée sur le bandeau inférieur, mais semble incomplète. Le décor bûché était placé au-dessus du bandeau inscrit. À noter que les traces d’outils sont particulièrement visibles sur ce monument. Une seconde stèlemaison – également mise au jour dans le rempart – possède une très petite chambre en cul-de-four35 L’inscription, complète, est gravée sur la face principale, dans deux cartouches placés l’un sur l’autre36 Le sommet de la stèle est cranté, comme si on avait voulu imiter le faîte d’un toit. Les noms de la défunte et de son père, Carantia et Contessus, sont des idionymes gaulois latinisés. Pour retranscrire phonétiquement le nom du père, avec le son « th » (ou « s ») propre à la langue gauloise et inconnu des Romains, le lapicide a utilisé une lettre qui n’existait pas dans l’alphabet latin, le tau gallicum ou D barré (Ð). Les E sont ici formés par deux hastes verticales (II), comme c’est parfois le cas sur des monuments funéraires découverts dans le nord-est de la Gaule37 Cette stèle-maison est datée de la fin du iie siècle ap. J.-C.
Fig. 4 — Stèles funéraires mises au jour lors des fouilles du site.

Clichés : A.-L. Edme.
16Trois fragments, découverts en 1964 et 1969, semblent appartenir à une même stèle-maison38 Cette stèle appartient peut-être à un style hybride : elle apparaît aujourd’hui comme une plaque frontale, mais provient probablement d’un monument plus important. Sa faible épaisseur (18 cm) la rapproche des stèles-plaques, alors que la porte que l’on distingue dans la partie inférieure est caractéristique des cippes en forme de maison. S’il s’agit bien d’un modèle hybride, comme on peut en connaître ailleurs (Linckenheld, 1927, p. 24-27), sa datation serait plus tardive que celles des monuments évoqués précédemment.
17Plusieurs stèles funéraires ont été mises au jour dans le rempart tardif lors de la campagne de fouille de 1964. La stèle dite « à la torche » ou « stèle gauloise » présente dans le registre supérieur un homme et une femme en buste39, séparés par une torche. Le registre inférieur est occupé par un cartouche rectangulaire mouluré ne contenant aucune inscription. Une stèle à sommet plat, figurant un couple dans une niche double, bûché dans sa moitié inférieure, a également été découverte40 La femme est vêtue d’une tunique et d’un manteau long. L’homme porte une tunique qui tombe à mi-mollets. Un attribut, figuré par un bourrelet sur la tunique de l’homme, pourrait représenter un bâton ou un arc. Une autre stèle de couple à sommet plat, datée du iie siècle, présente les bustes des personnages dans une niche droite surmontant un cartouche mouluré vide41 L’homme, placé à gauche, est vêtu d’une tunique et d’un manteau fixé sur l’épaule droite par une fibule. La partie inférieure d’une autre stèle de couple a été découverte à La Bure à une date et un emplacement inconnus42 En 1969, l’angle supérieur gauche d’une stèle a été découvert dans le fossé du rempart43 : seule une tête masculine aux cheveux courts et bouclés est conservée ; la niche cintrée devait à l’origine contenir plusieurs personnages. Enfin, la partie supérieure d’une stèle masculine a été mise au jour en 1964 dans le rempart tardif44 À noter que seuls le fronton pyramidal et la tête du défunt sont conservés.
18Les stèles de La Bure appartiennent toutes à la catégorie des stèles à personnage. Ce sont des monuments de dimensions variables, généralement taillés dans une pierre locale et empruntant l’aspect de dalles de formes rectangulaires, plus ou moins épaisses, parfois juste dégrossies. Les traces d’outils (gradine et pointerolle) sont encore visibles sur de nombreuses stèles. Le sommet de ce type de monument peut parfois être orné d’un fronton, triangulaire ou cintré, où peut se développer une inscription. Les stèles de La Bure sont très simples et aucune n’est décorée de volutes ou de chapiteaux, au contraire de celles du Musée d’Épinal45 Les silhouettes sont à peine ébauchées, les corps hiératiques présentés de face et les visages apparaissent figés dans une sorte de mutisme inexpressif. Un à trois personnages peuvent se détacher du fond à l’intérieur d’une niche souvent arrondie. Les couples sont ici presque toujours représentés en buste, alors que les individus seuls sont plus souvent figurés en pied, bien que quelques exceptions existent.
19Toutes les stèles à personnage qui nous sont parvenues sont anépigraphiques. Certaines cependant sont ornées d’un cartouche, généralement destiné à recevoir une inscription, mais qui s’avère être vide. Si on peut envisager que ces cartouches n’aient pas été utilisés, il est plus probable que ces inscriptions aient été peintes et non gravées. La disparition de la couche picturale aurait donc entrainé celle des épitaphes. On constate parmi les stèles du musée de Saint-Dié une prédominance des stèles de couples. La représentation des liens familiaux et affectifs étant classique dans la sculpture funéraire gallo-romaine, les époux sont alors présentés unis dans la mort, parfois même associés à leurs enfants.
20L’activité exercée par le défunt avait une grande importance pour les GalloRomains, or les stèles de La Bure présentent presque toutes des figurations du défunt sans distinction professionnelle, ni accessoires particuliers. En cela, ces monuments diffèrent de ceux mis au jour, entre autres, dans les régions de Metz, Trèves et Arlon. La seule exception est représentée par la stèle dite « du maître de forge », l’une des plus intéressantes pièces de cette collection. Elle figure un couple de forgerons46, figurés en pied derrière un établi. Celui-ci est recouvert d’outils liés à la pratique de la forge : tranchet d’enclume, étampe et enclume. L’époux lui-même tient une pince et un marteau. Rappelons que la métallurgie est une activité liée au contexte économique de la Lorraine et particulièrement de la vallée où est implantée La Bure (Tronquart, 1976, p. 203). On y a d’ailleurs retrouvé deux grosses enclumes semblables à celle figurée sur la stèle du forgeron (Fombaron, 1984, p. 19-21). Ce monument funéraire appartenait donc à un individu conscient de l’importance accordée à son activité professionnelle et qui devait bénéficier d’une certaine notoriété au sein de la société rurale gallo-romaine. L’aspect valorisant du métier du défunt est mis en avant, afin de témoigner de l’importance de l’individu. Artisans et commerçants de l’est de la Gaule romaine ont souvent choisi d’indiquer leur activité professionnelle sur leurs tombes par fierté envers celle-ci et leur savoir-faire47.
Conclusion
21Si les travaux menés à La Bure sont nombreux et bien documentés, ils ne sont pas isolés et s’intègrent dans un grand mouvement de recherches archéologiques menées dans le bassin de Saint-Dié-des-Vosges depuis le xixe siècle. Cette région est archéologiquement très riche puisque plusieurs sites de hauteur – de taille et de période d’occupation similaires – ont été localisés et fouillés par les associations et bénévoles locaux (Scholtus, 2016a, p. 9 ; fig. 5). La période hallstattienne est ainsi marquée par l’implantation de plusieurs nouveaux habitats, notamment sur les sites de Pierre-l’Appel (Michler, 2004, p. 171-175) et Varrinchâtel (Boulanger, 1997, p. 7) à Étival-Clairefontaine ou encore de carrières aux Fossottes à La Salle (Michler, 2004, p. 54), comme l’ont parfaitement démontré Lizzie Scholtus et Clara Millot (Scholtus et Millot, 2015). Au second âge du Fer, sont occupés des sites comme La Bure, La Corre (ou les Remparts) à Housseras (Caumont et Le Saint-Quinio, 2003), Le Chastel à Taintrux (Boulanger, 1997, p. 7), ou encore Le Camp romain à Combrimont (Scholtus, 2016a, p. 10) et le Grand Jumeau à Saint-Michel-surMeurthe (Scholtus, 2016a, p. 10). C’est la géologie spécifique au bassin déodatien, à l’origine de la formation de métaux tels que le fer et l’argent, qui a permis une activité métallurgique intensive de la part des populations anciennes qui ont occupé ces sites fortifiés. Cette activité liée au travail du métal est également attestée pour la période médiévale. De la même manière, la roche gréseuse des montagnes vosgiennes a été exploitée de manière continue au fil des siècles.
22Le musée Pierre-Noël de Saint-Dié-de-Vosges conserve également une partie du mobilier lapidaire mis au jour dans les autres sites de hauteur du bassin déodatien. Quelques stèles funéraires gallo-romaines sont ainsi présentées dans les collections permanentes. Une stèle, découverte dans la forêt d’Housseras, au lieu-dit Le Haut du Bois, figure des animaux psychopompes dans le fronton surmontant un couple en buste. Ce lieu-dit a également livré en 1861 une seconde stèle en grès rose figurant schématiquement un visage48 Enfin, un lion terrassant un personnage a été découvert la même année au lieu-dit Le Quert, dans la même forêt49 Pour finir, précisons que quelques éléments sculptés, découverts lors de travaux à Saint-Dié50, ont été ajoutés aux collections du musée municipal.
Fig. 5 — Carte de localisation des sites de hauteur de la région déodatienne.

D’après Scholtus, 2016a, p. 10, fig. 1.
Bibliographie
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Anonyme, « Statuts », Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, 1, 1875, p. 3-4.
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Walter Hélène, La sculpture funéraire gallo-romaine en Franche-Comté (Annales Littéraires de l’Université de Besançon, 176), Besançon, 1974.
Notes de bas de page
1 Save avait pourtant parfaitement identifié des traces prouvant une occupation du site durant la période gallo-romaine.
2 Fondée en 1875, cette société vise, comme le précise l’article n° 2 de ses statuts, à « développer le goût des choses littéraires, scientifiques et artistiques ; de rechercher et de conserver tout ce qui se rattache à l’histoire du pays ; de former un musée où pourront trouver place toutes les richesses archéologiques et naturelles de la contrée et des montagnes des Vosges » (Anonyme, 1875, p. 3).
3 À noter que G. Tronquart a également réalisé quelques sondages en 1992 et 1993.
4 Voir également Gaggadis-Robin et De Larquier, 2019.
5 Ammien Marcellin, Histoire de Rome, XVI.
6 Notamment une monnaie de Valens et deux de Valentinien II.
7 Cette cache contenait une pelle-pioche, une herminette une fourche, un ciseau à bois, une lave, une clavette, des clous, une lime, des ébauches et des lingots en fer (Tronquart, 1976, p. 206).
8 Dans cette cache ont été trouvés entre autres un demi-essieu de chariot, une clarine en fer soudée avec du cuivre, un petit marteau, des couteaux, des clefs et divers outils. (Tronquart, 1976, p. 207).
9 À proximité d’une maison pavée, « dans la vase de la mare K3 » (Tronquart 1976, p. 212 ; Tronquart, 1989, p. 118).
10 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA25/3691 (Tronquart, 1989, p. 81 ; Léonard, 1991, p. 41-43 ; Michler, 2004, p. 310 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 125-126, n° 319).
11 AE, 1967, 321 : Dianis ; Léonard, 1991, p. 38.
12 AE, 1976, 467.
13 AE, 1959, 260.
14 La stèle figure parmi les planches de l’ouvrage de Fournier (Fournier, 1901, p. 247 ; Michler, 2004,
p. 310 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 125, n° 318).
15 CIL, XIII, 4660a. L’état lacunaire de l’inscription rend sa lecture assez difficile. Save lisait [Di]is Matr[ibus]. Yves Burnand, ayant lu un H sur la première ligne grâce aux clichés présentés par Fournier, propose de restituer [—-] i(n) h(onorem) [d(omus) d(ivinae) —-] / [—- d]is Matr[ibus ?] (Burnand, 1990, p. 149).
16 Conservé au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges (n° inv. IA149), il figure une série d’incisions en arc de cercle (Michler, 2004, p. 311, fig. 337b ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 126, n° 321).
17 Pour plus de détails sur la polychromie de la sculpture en Gaule, nous renvoyons à Barbet, 1991 ; Barbet, 1992 ; Delferrière et Edme, 2018a ; Delferrière et Edme, 2018b ; Delferrière et Edme, 2019.
18 Conservés au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA140 (Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 308 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 127, n° 323).
19 Conservés au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA138 et IA139 (Tronquart, 1989,
p. 84 ; Michler, 2004, p. 308, fig. 334 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 126-127, n° 322).
20 Conservés au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA143 (Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 309, fig. 333 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 128, n° 325).
21 Tête d’Anguipède conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA23/3689 (Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 314, fig. 346 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 129, n° 328).
22 Il s’agit très probablement d’une autre tête d’Anguipède conservée au musée Pierre-Noël de SaintDié-des-Vosges, n° inv. IIA21/3628 (Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 309 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 128, n° 326).
23 Attribuée par Tronquart à une statue de Jupiter, cette tête figure plus probablement un autre anguipède, conservé au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA17/3634 (Tronquart, 1989, p. 84 ; Michler, 2004, p. 313, fig. 344 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 128-129, n° 327).
24 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IIA22/3639 (Moitrieux et Castorio, 2010, p. 129, n° 329).
25 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IIA19/3626 (Michler, 2004, p. 313, fig. 345 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 129, n° 330).
26 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. inconnu (Michler, 2004, p. 314, fig. 348 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 129-130, n° 331).
27 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA142 (Tronquart, 1989, p. 84, fig. 65b ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 130, n° 333).
28 Conservé au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IIA111 (Moitrieux et Castorio, p. 130, n° 334).
29 Conservé au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA4/362 (Tronquart, 1976, p. 212 ; Michler, 2004, p. 312, fig. 341 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 118, n° 300).
30 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA16/3633 (Tronquart, 1989,
p. 94 ; Michler, 2004, p. 313, fig. 344 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 119, n° 301).
31 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA14/3631.
32 Conservées au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. 3624 et 3625.
33 Conservées au musée Guy Baillet de Langres, n° inv. R2006.1.61 ; 546.79 ; 547.79.
34 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA7/3624 (Léonard, 1991, p. 14, n° 12 ; Michler, 2004, p. 310).
35 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA8/3625 (Ronsin, 1964, p. 18, fig. 27-28 ; Ronsin, 1965, p. 85-86, fig. 27-28 ; Fombaron, 1984, p. 12 ; Léonard, 1991, p. 13, n° 11 ; Michler, 2004, p. 310).
36 AE, 1967, 322 = AE, 1976, 465 : D(is) M(anibus) // Caranti/ae Cont/essi fili/ae ; « Aux dieux Mânes de Carantia, fille de Contessus ».
37 Quelques exemples : musée archéologique de Dijon (Espérandieu, 1911, p. 445, n° 3614), musée Guy Baillet de Langres (AE, 1969-1970, 430) et musée Georges Garret de Vesoul (Walter, 1974, p. 116, n° 1).
38 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA13/3630 (Ronsin, 1964, p. 14, fig. 12 ; Ronsin, 1965, p. 81, fig. 12 ; Tronquart, 1969, p. 17, fig. 18 ; Léonard, 1991, p. 15, n° 13).
39 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA2/3619 (Ronsin, 1964, p. 15-16, fig. 19 à 21 ; Léonard, 1991, p. 49 et 121 ; Michler, 2004, p. 311, fig. 338 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 121-122, n° 305).
40 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA3/3620 (Ronsin, 1964, p. 16, fig. 23-24 ; Léonard, 1991, n° 16 ; Michler, 2004, p. 312, fig. 340 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 120, n° 303).
41 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA6/3623 (Léonard, 1991, n° 15 ; Michler, 2004, p. 311, fig. 339 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 120-121, n° 304).
42 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA147 (Michler, 2004, p. 314 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 122, n° 306).
43 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. inconnu (Michler, 2004, p. 314 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 123, n° 311).
44 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. inconnu (Ronsin, 1965, p. 81, fig. 10 ; Michler, 2004, p. 314 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 123-124, n° 312).
45 À titre d’exemples : CIL, XIII, 4723 (= Espérandieu 1915, p. 147, n° 4795 ; Michler, 2004, p. 122, fig. 57) ; CIL, XIII, 4722 (= Espérandieu, 1915, p. 154-155, n° 4808 ; Michler, 2004, p. 122, fig. 58) ; CIL, XIII, 4720 (= Espérandieu, 1915, p. 153-154, n° 4806 ; Michler, 2004, p. 170).
46 Stèle dite « du maître de forge » découverte brisée en sept fragments remployés dans le fossé du rempart et la terrasse périphérique ; musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA1/3618 (Tronquart, 1976, p. 205-206 ; Tronquart, 1986 ; Tronquart, 1989 ; Michler, 2004, p. 312, fig. 342 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 119-120, n° 302).
47 De nombreux reliefs funéraires évoquent cette activité métallurgique, notamment dans le Nord-Est de la Gaule. Des stèles de Sens (Espérandieu, 1911, p. 17, n° 2779), Autun (Le Bohec, 2015, p. 150, n° 226), Nuits-Saint-Georges (Espérandieu, 1910, p. 155, n° 2052) ou encore Langres (Espérandieu, 1911, p. 316-317, n° 3333) figurent ainsi des artisans du métal tenant les instruments de leur activité. Voir aussi Reddé, 1978 et Béal, 2000.
48 Conservée au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. IA10/3627 (Léonard, 1991, n° 69 ; Michler, 2004, p. 195, fig. 170 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 116, n° 294).
49 Conservé au musée Pierre-Noël de Saint-Dié-des-Vosges, n° inv. inconnu (Léonard, 1991, n° 69 ; Michler, 2004, p. 195, fig. 167 ; Moitrieux et Castorio, 2010, p. 117, n° 295).
50 Une ciste en grès rose a été mise au jour rue Dauphine (n° inv. IA14/3631) et une stèle à trois personnages a été découverte en 1905 sous la croisée du transept de la cathédrale (n° inv. IA131).

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