Vivre le patrimoine mondial au quotidien
| ,Introduction
Les habitants des villes du patrimoine mondial dans leurs pratiques ordinaires
Texte intégral
- 1 Cf. D. Jacobi (dir.), Homo turisticus. La délectation culturelle à l’ère du tourisme de masse, Comm (...)
1Le tourisme de masse1 en Europe (avant la crise de la Covid-19) a fortement perturbé les liens ordinaires des habitants avec leurs centres urbains à haute valeur patrimoniale, selon Claire Weishar (2021) en raison d’une surfréquentation de la part des touristes internationaux. Les travaux en sciences humaines et sociales montrent que ces touristes, qui visitent les centres historiques (Avignon, Barcelone, Marrakech, Venise…), génèrent, comme le souligne Sylvie Brunel (2012), des tensions et des conflits de toute nature avec les habitants et leurs espaces de vie du quotidien : nuisances sonores, déchets urbains, hausse du prix de l’immobilier, difficulté d’accès aux espaces historiques, gentrification, uniformisation voire disneylandisation. Il existe de nombreux exemples en Europe, notamment dans les villes d’art à l’image de Barcelone et de Venise, où les habitants se défendent contre le tourisme de masse en formant des groupes « tourismophobiques » pour protéger leurs centres-villes et retrouver une certaine tranquillité, souvent éphémère. Claire Weishar (2021) montre que « Venise et Barcelone en sont parmi les exemples les plus éloquents. En effet, ces villes emblématiques de l’art de vivre européen accueillent un nombre de touristes pharaonique oscillant autour de 30 millions par an. Ce succès étourdissant tient à leur réputation, mais surtout à leur étiquette de lieux d’exceptions, pavés des plus beaux monuments du patrimoine mondial ». Ces phénomènes sociaux et urbains interrogent les chercheurs en sciences humaines et sociales qui étudient les dynamiques de flux humains dans des zones touristiques très fréquentées, notamment au sein des capitales européennes comme à Paris, au pied de la tour Eiffel (Gérardot, 2008). Par ailleurs, de nouveaux phénomènes tels que la « gentri-touristification » d’hypercentres urbains en milieu populaire, notamment à Barcelone, sont observés. Patrice Ballester (2018) précise que « la location permanente et à but lucratif de logements touristiques, où les propriétaires visent une très forte rentabilité » révèle d’une part les fondements d’une crise multisectorielle, et d’autre part les ambivalences de mutations urbaines paradoxales à long terme, comme cela est le cas pour de nombreuses villes européennes. Pendant la crise de la Covid-19, les habitants de ces mêmes villes d’art (ou ceux de la très proche périphérie) ont en partie réinvesti ces centres historiques avec des pratiques ordinaires, comme déambuler ou faire ses courses, car soulagés par l’arrêt brutal de ce tourisme agressif (Cousin, Doquet, Duterme, Jacquot, 2021). Ainsi, la Covid-19 a accéléré une prise de conscience de la part des habitants quant à l’impact du tourisme de masse sur leur cadre de vie. Au cours des confinements successifs, les habitants ont donc commencé à circuler de nouveau dans certains espaces de leur ville, en particulier dans les zones inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, qu’ils jugeaient trop hostiles à leurs pratiques sociales, en raison d’une surfréquentation des terrasses de café, par exemple. Il convient ici de rappeler que la densification périodique (en haute saison) des centres historiques par les flux touristiques a transformé les liens intimes des habitants à l’espace patrimonial (Delaplace, Simon, 2017). Ces fluctuations et tensions saisonnières ont bousculé leurs pratiques habituelles au quotidien, se traduisant par la non-fréquentation de certains lieux en période touristique ou la modification de leurs lieux de sociabilité, induisant ainsi une nouvelle circulation au sein de la ville, voire une réelle difficulté de la part des habitants à se sentir concernés par la patrimonialisation des hypercentres inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
- 2 Taxe d’entrée à Venise (entre 3 et 10 euros) selon les périodes de l’année.
- 3 On pourra consulter l’article de Patrice Meyer-Bisch (2008) dans L’Observatoire (numéro 33) consacr (...)
- 4 La convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société de 2005 défend une visio (...)
2En marge de la pandémie, des mouvements citoyens engagés et militants sont apparus et ont interpellé les autorités publiques locales en vue de renforcer les mesures de sauvegarde des centres historiques fragilisés par le surtourisme au profit des habitants, à l’image de Venise (Wanner, 2021). Dès 2023, la cité des Doges devrait instaurer une taxe2 (c’est-à-dire un accès payant) pour les touristes d’un jour, qui ne logent pas sur place, afin d’aider les Vénitiens à l’entretien quotidien de leur ville (ordures ménagères, entretien des pavés qui recouvrent les rues de la cité, réparation des ponts, entretien des quais et des rives et entretien du patrimoine de la ville). D’autres revendiquent la reconnaissance de droits culturels3 pour les habitants, de manière à les inciter à (re)prendre leur place au sein des centres historiques par le biais de circuits de visite urbains ou d’initiatives engagées impulsées par les actions de la convention de Faro4.
3L’étude de ce type de mouvements citoyens et de proximité s’inscrit dans une approche réflexive menée par des chercheurs en sémiotique et en sciences de l’information et de la communication autour du sensible (Watremez, 2010 ; Fontanille, 1993 ; Fontanille, Greimas, 1991 ; Boutaud, Veron, 2007), afin de comprendre comment se construit le caractère patrimonial de la ville par les habitants et quels sont les rapports entretenus par ces derniers avec les lieux de la ville, en s’appuyant sur les discours et les représentations intimes liés aux pratiques ordinaires (Watremez, 2009). En d’autres termes, cette approche sémiotique par l’étude du sensible souligne la façon dont les éléments matériels (monuments, architecture, rues, quartiers, places) et immatériels (ambiance urbaine, perspectives visuelles, attachement, émotions, engagement des acteurs) vécus au quotidien dans la ville acquièrent une qualité patrimoniale, reconnue et attribuée par les habitants. En outre, la géographie urbaine, sociale et culturelle complète ce prisme réflexif par l’étude des dynamiques spatiales ordinaires et banales, réalisées au quotidien par les habitants, comme la marche (Thomas, 2007) ou la déambulation, et ce qu’elles suscitent du point de vue spatial et anthropologique, c’est-à-dire l’analyse de l’espace patrimonial investi par les habitants lors d’entretiens itinérants par exemple (Watremez, 2008).
4Enfin, précisons, sans en dresser une liste exhaustive, que de nombreuses publications (Gravari-Barbas, 2005 ; Furt, Fazi, 2011) ont déjà interrogé les enjeux liés à ces dynamiques urbaines en contexte patrimonial durable et touristique (label Unesco). Elles ont permis de faire un premier état des lieux en matière d’approches et de vécus locaux, en expérimentant le fait de vivre et d’habiter le patrimoine au quotidien (stratégies d’acteurs, altérité, espace social, cadre de vie). Ainsi, le présent ouvrage croise deux approches, l’une théorique et l’autre pragmatique, dans le but de comprendre cette complexité multidimensionnelle en sciences humaines et sociales, qui s’articule au croisement de dynamiques géographiques et urbaines (la ville), sociales (l’habitant), émotionnelles (l’attachement) et de développement durable (cadre de vie). En d’autres termes, des enchevêtrements humains et non humains activés par les habitants lors d’une simple promenade ou d’une activité ordinaire telle que boire un verre avec des amis, mais néanmoins répétés quotidiennement dans un centre historique inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Dans ce contexte, nous formulons l’hypothèse que les habitants constituent une « ressource humaine locale » qui, à travers ses pratiques ordinaires, journalières et réitérées au sein des centres historiques, notamment en fréquentant des lieux à forte sociabilité (commerces, places, rues, quartiers), déclenche et entretient un processus d’attachement durable à son patrimoine, le préservant ainsi pour les générations suivantes. De même, la période actuelle, fortement marquée par le réchauffement climatique, interroge la responsabilité des habitants quant aux enjeux liés au développement durable dans leurs pratiques ordinaires. Par exemple, l’entretien régulier des bâtiments par les propriétaires et les locataires, l’aération journalière des espaces d’habitation, le choix de matériaux tels que le bois en rénovation ou encore l’attention portée aux zones de stockage des déchets (poubelles) dans les quartiers constituent autant de solutions simples et durables quant à la préservation des quartiers en secteur historique.
- 5 Sous le haut patronage de la délégation permanente de la France auprès de l’Unesco et de son ambass (...)
- 6 En particulier la maire d’Avignon, Mme Cécile Helle, et son adjoint, M. Sébastien Giorgis, délégué (...)
5Notre ouvrage souhaite prolonger ces réflexions, en s’appuyant sur les communications, les échanges et les discussions qui ont été au cœur du colloque scientifique organisé les 10, 11 et 12 juin 2021 au Palais des Papes sous le haut patronage5 de l’Unesco, en collaboration avec Avignon Université et la Ville d’Avignon6 sous l’intitulé « Les habitants des villes du patrimoine mondial. Attachement patrimonial et discours du quotidien ».
- 7 Cette enquête exploratoire sur les habitants de la ville d’Avignon et leur patrimoine a vu le jour (...)
6À l’occasion des vingt-cinq ans de l’inscription d’un ensemble de monuments avignonnais (Palais des Papes, Petit Palais, cathédrale Notre-Dame-des-Doms, remparts et pont d’Avignon) sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité, les partenaires de ces journées ont souhaité mener conjointement une réflexion générale sur la place actuelle qu’occupent les habitants au sein des centres historiques en France (Avignon, habitats Le Corbusier) et à l’étranger (Marrakech, Valparaiso, Gênes). L’objectif général de cette manifestation à Avignon était de comprendre les rapports qu’entretiennent les habitants à la ville en tant qu’espace polymorphe, dans leurs pratiques ordinaires et quotidiennes, à partir d’études de cas urbains (Chili, France, Italie, Maroc) du patrimoine mondial. Il s’agissait aussi de confronter et d’analyser des retours d’expérience, en interrogeant des habitants et des professionnels sur leurs lieux de vie. Signalons que la conférence-débat consacrée au développement durable en secteur historique sauvegardé a donné un éclairage technique et sociétal face aux enjeux climatiques. En effet, les centres historiques sont entendus, ici, comme des lieux courants de vie, vécus par les habitants, mais aussi en tant qu’espaces publics à forte attractivité touristique, offrant de multiples lieux de patrimoine à découvrir (monuments, bâtiments, architecture, parcs et jardins) pour les touristes-visiteurs et à préserver par et pour les habitants. Les résidents entretiennent des liens pluriels avec le patrimoine urbain, relevant aussi bien d’une histoire longue, où les choix politiques, urbanistiques, architecturaux et les éléments mémoriels forment un écrin vivant de fabrique de la patrimonialisation, que du lien d’attachement des pratiques ordinaires dans l’espace public. Dans ce cadre, les études de cas internationales présentées lors du colloque, notamment à propos de la ville de Marrakech (par Ouidad Tebbaa), avaient pour objectif de donner des éléments de comparaison quant à cette fabrique ordinaire de la patrimonialisation à partir de deux conventions de l’Unesco en 1972 et en 2003 (Brianso, Tebbaa, 2021), et de leurs impacts auprès des Marrakchis en période de crise sanitaire. De même, une enquête exploratoire de 20207 réalisée à Avignon montre comment les locaux (hors touristes) vivent leur patrimoine au quotidien. Chaque habitant ne développe pas une « conscience patrimoniale » lorsqu’il se déplace dans la ville, au sens où il ne va pas forcément s’engager dans une action citoyenne en faveur de la préservation des biens culturels. Cette étude montre néanmoins que les habitants mobilisent des habitudes et des comportements qui les ancrent dans des pratiques de sociabilité, d’attachement et d’engagement, et plus généralement dans des dynamiques de qualité de vie au sein d’un espace urbain à haute valeur patrimoniale reconnu par l’Unesco. Le profil très hétérogène des habitants des villes du patrimoine mondial interroge les enjeux historiques, sociologiques, géographiques, touristiques, écologiques et médiatiques liés à ces pratiques du quotidien. À titre d’exemple, Martine Vittu évoque les « habitants-médiateurs », qui s’organisent pour faire découvrir leurs quartiers ou des lieux de mémoire aux touristes de passage et aux locaux par des visites guidées comme action de médiation culturelle.
7Les contributions réunies dans cet ouvrage étudient les dynamiques urbaines de construction de la patrimonialisation (Davallon, 2006) en s’intéressant aux liens entretenus par les habitants avec les centres historiques inscrits par l’Unesco, à partir de terrains en France (Avignon) et à l’étranger (Valparaiso, Gênes). De même, les apports empiriques de la part des professionnels amènent un éclairage complémentaire. Ces retours d’expérience permettent de mettre en valeur les différentes postures que peut adopter l’habitant (médiateur culturel, guide-conférencier) confronté à des visiteurs au sein de son espace de vie (unités d’habitation Le Corbusier) et au rôle qu’il peut jouer au quotidien pour contribuer au développement durable local, par l’entretien régulier de sa maison ou de son jardin.
- 8 Centre historique d’Avignon : Palais des Papes, ensemble épiscopal et pont d’Avignon inscrit sur la (...)
8Cette mise en récit intime de l’habitant met en exergue la complexité des liens qu’il entretient avec son lieu d’habitation et son environnement humain (locaux, touristes, commerçants) en vue de valoriser par le discours (visites guidées notamment) et la pratique (entretien durable des bâtiments, par exemple) un patrimoine vécu au quotidien et avec lequel il a tissé des liens affectifs. Dans ce contexte, le cas avignonnais fait l’objet de plusieurs contributions (chercheurs, professionnels) qui attribuent à ce bien culturel inscrit sur la liste du patrimoine mondial8 un intérêt réflexif singulier.
- 9 Cet équipement culturel pourrait se présenter en tant que Maison des Avignonnais où seraient exposé (...)
- 10 Les auteurs de ces entretiens appartiennent à des instances patrimoniales internationales telles qu (...)
9En effet, un premier ensemble de textes (articles, témoignages, entretiens) s’intéresse aux formes de l’attachement, ainsi qu’aux dynamiques patrimoniales dans le centre historique d’Avignon, selon plusieurs points de vue réflexifs. Tout d’abord, une contribution historique (Guido Castelnuovo, Dominique Vingtain) questionne le fait d’habiter à Avignon au travers de récits d’érudits de la Renaissance. Le Palais des Papes, évoqué par les auteurs en tant qu’emblème architectural de la ville, fait l’objet d’une reconnaissance patrimoniale aux multiples facettes qui, au fil des siècles, incarne incontestablement la ville d’Avignon et son festival de théâtre. Une autre contribution, celle d’Anne Watremez, s’appuie sur ses travaux de thèse de doctorat (2009) pour analyser les maillages complexes de construction du caractère patrimonial de la ville par ses habitants. Elle détaille un protocole méthodologique de collecte de données sensibles, produites par les habitants dans leurs pratiques ordinaires. Cet article questionne la ville au-delà de son caractère monumental, en particulier ce qui en fait un centre historique à forte valeur patrimoniale, en tenant compte d’éléments immatériels liés aux ressentis, aux vécus, aux souvenirs et à l’ensemble des émotions et formes d’attachement des habitants exprimés lors des entretiens itinérants. Une troisième contribution (Margot Ferrand, Allison Guiraud) rend compte d’une enquête exploratoire de terrain qui étudie la perception et les pratiques patrimoniales des Avignonnais au moment de la candidature de la ville au label Ville et Pays d’art et d’histoire (VPAH), décerné par le ministère de la Culture. Cet article souhaite restituer les principaux résultats empiriques liés à cette enquête, concernant les relations que les Avignonnais entretiennent avec le patrimoine local, les tensions qu’il génère, mais aussi les difficultés perçues par les habitants de se sentir concernés par la patrimonialisation opérée aujourd’hui encore par les instances publiques au sein des centres historiques inscrits sur la liste du patrimoine mondial. Nous faisons ici référence au centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) en tant qu’équipement culturel9 en vue de l’obtention du label VPAH. Enfin, le témoignage de Dominique Cassaz dresse un bilan du plan de gestion et interroge les nouveaux enjeux de l’inscription d’Avignon sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, ce qui clôt le cas avignonnais. Les vingt-cinq années de labélisation offrent donc un temps de synthèse qui retrace les efforts réalisés pour le maintien du centre historique sur la prestigieuse liste, tout en soulignant les perspectives et projections techniques en matière de réhabilitation durable et d’amélioration du cadre de vie pour les habitants (Antoine Bruguerolle, Olivier Cadart, Jean-François Caron et Jean-François Lagneau10).
10Un second ensemble de textes (articles, témoignages) est consacré aux discours de l’acteur « habitant » vivant au sein d’un bien culturel inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Les auteurs de ces contributions collectent et étudient des formes variées de discours de terrain (visite guidée, cartographie sensible, revendication d’engagement) qui éclairent l’attachement des habitants à partir d’une prise de parole de nature militante, médiatique et intime en contexte touristique. Les enquêtes menées relèvent tout d’abord d’une première forme communicationnelle issue de la géographie culturelle, par une approche méthodologique et programmatique (Yannick Hascoët) qui invite à la production de cartes sensibles ou mentales par les habitants eux-mêmes, guidés par le chercheur. Ces cartes explicitent de manière empirique le concept d’attachement à leur environnement urbain. Il est question ici de relever le discours intime de l’habitant dans ses liens complexes à la ville, en somme, un discours du souvenir évoqué par la trace géographique. Une seconde forme de discours de l’habitant, en tant que témoin oublié du patrimoine puis mis au-devant de la scène par les politiques publiques en fonction de son statut et ses légitimités à habiter, est aussi étudiée (Sébastien Jacquot). Une dernière forme, plus conventionnelle mais néanmoins essentielle, est celle portée par l’habitant-médiateur qui se transforme en guide-conférencier au sein de son propre espace d’habitation (Martine Vittu). Dès lors, il se met en scène par le discours grâce à sa capacité à transmettre son expérience du quotidien par la visite d’espaces privés, qu’il fréquente tous les jours. Il acquiert ainsi une véritable légitimité auprès des touristes français et internationaux, grâce au fait de vivre au sein d’un habitat patrimonialisé (les unités d’habitation Le Corbusier), ce qui transforme l’habitant en témoin authentique.
11Ces trois formes de discours, portées par l’habitant et dévoilées au sein de ces différents témoignages et enquêtes, le placent au cœur des dynamiques d’attachement des centres historiques inscrits sur la liste du patrimoine mondial.
12Les questions soulevées par les auteurs s’inscrivent au cœur des enjeux actuels et se déploient, ici, selon deux perspectives complémentaires : tout d’abord, une lecture épistémologique des chercheurs en sciences de l’information et de la communication, complétée par des recherches en géographie et en histoire ; puis une analyse des dynamiques professionnelles à l’œuvre, de la part de gestionnaires, de techniciens et d’experts travaillant concrètement sur ces questions.
Bibliographie
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Notes
1 Cf. D. Jacobi (dir.), Homo turisticus. La délectation culturelle à l’ère du tourisme de masse, Communication & Langages, 191, 2017.
2 Taxe d’entrée à Venise (entre 3 et 10 euros) selon les périodes de l’année.
3 On pourra consulter l’article de Patrice Meyer-Bisch (2008) dans L’Observatoire (numéro 33) consacré aux droits culturels (https://doi.org/10.3917/lobs.033.0009) ainsi que la Déclaration de Fribourg (https://droitsculturels.org/observatoire/wp-content/uploads/sites/6/2017/05/declaration-fr3.pdf), un texte fondateur de 2007 dont l’objectif est de faire reconnaître la culture et le patrimoine culturel comme un droit fondamental. Elle donne à chaque personne la liberté de vivre de son identité culturelle, entendue comme « l’ensemble des références culturelles par lequel une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité ».
4 La convention de Faro sur la valeur du patrimoine culturel pour la société de 2005 défend une vision plus large du patrimoine en relation avec la société et les communautés. Il s’agit d’un texte normatif du Conseil de l’Europe en lien avec les droits de l’homme et la démocratie européenne.
5 Sous le haut patronage de la délégation permanente de la France auprès de l’Unesco et de son ambassadrice S. E. Véronique Roger-Lacan.
6 En particulier la maire d’Avignon, Mme Cécile Helle, et son adjoint, M. Sébastien Giorgis, délégué à l’attractivité territoriale et touristique, au patrimoine historique et aux grands événements.
7 Cette enquête exploratoire sur les habitants de la ville d’Avignon et leur patrimoine a vu le jour sous la direction scientifique d’Isabelle Brianso (maître de conférences, Avignon Université), Dominique Cassaz (coordinatrice patrimoine mondial Unesco, mairie d’Avignon), Éric Morvillez (maître de conférences habilité à diriger les recherches, Avignon Université) et Margot Ferrand (docteure, Avignon Université). Enquête de terrain (papier, en ligne) réalisée avec les étudiants dans le cadre du dossier de candidature d’Avignon au label Ville et Pays d’art et d’histoire et de deux enseignements universitaires (master) au cours des années pédagogiques 2019-2020 puis 2020-2021. Nous pourrons nous reporter à la contribution de Margot Ferrand et Allison Guiraud dans ce volume.
8 Centre historique d’Avignon : Palais des Papes, ensemble épiscopal et pont d’Avignon inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1995 selon les critères (i), (ii) et (iv). Nous pouvons consulter la fiche de ce bien culturel sur le site Internet du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco (https://whc.unesco.org/fr/list/228) et nous reporter à la contribution de Dominique Cassaz dans ce volume.
9 Cet équipement culturel pourrait se présenter en tant que Maison des Avignonnais où seraient exposés les patrimoines d’Avignon.
10 Les auteurs de ces entretiens appartiennent à des instances patrimoniales internationales telles que le Conseil international des monuments et des sites (Icomos : International Council on Monuments and Sites), l’Association des biens français inscrits au patrimoine mondial (ABFPM) ou le service des monuments historiques du ministère de la Culture.
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