Les méduses de Provence
|Lexique
Texte intégral
16e continent. C’est le « continent » plastique, vaste décharge flottante constituée de grands gyres (courants circulaires en spirale) océaniques (de l’océan Pacifique, en particulier), constituée de déchets plastiques, certains de ces gyres pouvant avoir la superficie de la France et ce, sur une épaisseur de plusieurs mètres (jusqu’à 30 mètres). Appelé GPGP (Great Pacific Garbage Patch) par les anglophones, on y retrouve une multitude d’objets utilisés par l’humain sur le continent (brosses à dents, bouteilles, sacs plastiques, bouchons, préservatifs, pailles, gants…). Cette masse flottante, existant dans six gyres mondiaux, est constituée de 80 % de déchets issus des continents. La dégradation lente des plastiques (plusieurs mois ou années) produit une fragmentation en micro, puis en nanoplastiques qui sont alors consommés par le plancton, et qui passent ensuite à leurs consommateurs, les poissons. Savez-vous que les sardines en conserve peuvent avoir plusieurs milligrammes de plastiques dans leur tube digestif ou leurs chairs ?
2Alien. Se dit d’une espèce, animale ou végétale, qualifiée d’exotique sur le site, ou d’invasive, espèce originaire le plus souvent d’un autre continent ou d’une autre mer et qui, par l’intermédiaire de transports passifs (volontaires ou non), se trouve à coloniser un écosystème qui lui est nouveau. Très souvent, ses capacités adaptatives ainsi que l’absence de prédateurs dédiés lui permettent de proliférer et de modifier les réseaux d’interactions trophiques de l’écosystème d’accueil.
3Anaphylaxie (néologisme créé par P. Portier en 1902). C’est la manifestation la plus sévère de l’allergie. Elle correspond à une réaction généralisée de l’organisme résultant d’une hypersensibilité immédiate liée à la libération de médiateurs vasoactifs. L’anaphylaxie peut résulter d’agents allergènes (anesthésiques, piqûres d’insectes, dérivés iodés, antibiotiques, ou certains aliments comme l’arachide), mais peut, parfois, ne pas avoir de cause identifiée ; on parle alors d’anaphylaxies idiopathiques : stéroïdes, vaccins, allergies liées à des piqûres de tiques (maladie de Lyme…). Les traitements sont en grande majorité à base d’antihistaminiques, et dans certains cas nécessitent l’injection d’adrénaline.
4Apoptose. Processus par lequel des cellules déclenchent leur autodestruction en réponse à un signal. C’est l’une des voies possibles de la mort cellulaire.
5Bloom. Phénomène de multiplication massive de certains organismes (algues par exemple). Dans le cas des méduses, le phénomène se traduit par des proliférations, des pullulations, voire des invasions de méduses. Ces phénomènes d’invasion biologique trouvent leurs sources dans des facteurs encore mal connus (eutrophisation, surpêche, réchauffement climatique). À noter que ces proliférations ne concernent que quelques espèces (Pelagia, Aurelia) et que, simultanément, d’autres espèces de méduses sont en déclin, pouvant même être menacées de disparition.
6Complexe d’espèces cryptiques. Groupe d’espèces qui satisfait à certaines définitions de l’espèce telles que la définition biologique (elles sont isolées reproductivement l’une de l’autre), mais qui ne sont pas faciles, voire impossibles, à distinguer d’un point de vue morphologique. Les espèces au sein d’un complexe d’espèces cryptiques divergent souvent dans leur habitat, dans leurs histoires de vie ou dans les systèmes de reconnaissance chimique. Au sein d’un complexe, il est fréquent que les espèces individuelles ne puissent être séparées qu’en utilisant des données non morphologiques, telles les séquences génétiques.
7Diploblastiques. Animaux formés à partir de deux feuillets cellulaires embryonnaires, l’endoderme et l’ectoderme, séparés par une masse gélatineuse, la mésoglée. Ils s’opposent aux triploblastiques qui en ont trois, suite à l’apparition du mésoderme, structure embryonnaire qui caractérise tous les autres métazoaires, des invertébrés les plus simples (vers, mollusques, arthropodes) aux vertébrés.
8Espèce lessepsienne. Plante ou animal originaire de la mer Rouge, et qui est arrivé en mer Méditerranée par le canal de Suez. On les appelle espèces lessepsiennes, d’après Ferdinand de Lesseps, l’ingénieur qui a construit le canal, ouvert en novembre 1869. La présence et l’augmentation du nombre des espèces lessepsiennes en Méditerranée est considérée comme un marqueur du réchauffement climatique, l’eau de la mer Méditerranée étant normalement plus froide, les espèces originaires de mer Rouge ont habituellement du mal à y survivre.
9Hémolytique (= hæmolytique). Phénomène résultant de la destruction des hématies, les globules rouges.
10Hermaphrodite (l’origine du mot associe Hermès et Aphrodite). C’est l’état reproductif d’un individu qui est mâle et femelle. On note cependant plusieurs cas : l’hermaphrodisme simultané (les deux sexes cohabitent en même temps – cas des escargots) ou l’hermaphrodisme successif, lui-même distinct en deux cas de figure. Il peut s’agir de l’hermaphrodisme protérandrique, lorsque l’individu mâle devient femelle en vieillissant : cas du poisson clown, de certains reptiles et, pour notre sujet, de la méduse Chrysaora hysoscella. Il s’agit aussi de l’hermaphrodisme protérogynique : l’individu est alors d’abord femelle, dans sa jeunesse, avant que de se transformer en mâle ; ici, un exemple bien connu est celui du mérou.
11Manubrium. Vient du latin qui signifie « manche » ; tube central portant la bouche, au milieu inférieur de l’ombrelle d’une méduse.
12Métazoaires. Organismes constituant, en classification du vivant, l’ensemble des animaux. Ce sont des êtres eucaryotes (à noyau et organites entourés d’une membrane), pluricellulaires, hétérotrophes et généralement mobiles. Les métazoaires s’opposent aux procaryotes, comme les bactéries, et aux protozoaires (unicellulaires).
13Pélagique (du latin pelagicus, lui-même du grec ancien pelágikós). Se dit d’un organisme qui vit en pleine mer. Qualificatif qui peut s’appliquer aussi aux grands lacs.
14Paralique (ou parahalique, de halos le sel et para à côté de). Ce sont les milieux lagunaires, qui communiquent avec la mer. Ils présentent généralement un gradient de salinité décroissant qui dépend de l’éloignement de la mer (ex. étang de Thau).
15Permien. Système géologique qui s’étend de 298.9 ± 0.2 à 252.2 ± 0.5 millions d’années. C’est la dernière période du Paléozoïque.
16Reactive oxygen species [ROS]. Ce sont des réactifs chimiques qui contiennent de l’oxygène (peroxides, superoxides, radicaux hydroxyl…) et qui sont produits, dans le contexte biologique, par des résultats de dégradation des réactions biochimiques du métabolisme. Suite à différents types de stress – une toxicité induite par l’exposition à des substances xénobiotiques, par exemple métalliques, des rayonnements Ultra-Violets-B [UV-B], des radiations ionisantes, une augmentation de la salinité –, les ROS provoquent des dommages cellulaires. Il peut s’agir, entre autres, de dommages à l’ADN, ou aux ARNs, d’une oxydation des acides gras polyinsaturés en lipides (c’est la peroxydation lipidique), d’une oxydation des acides aminés en protéines, ou de la désactivation d’enzymes spécifiques.
17sp. Abréviation du mot latin species qui signifie « espèce » au singulier. Cette abréviation s’emploie souvent après le nom d’un genre, pour indiquer « espèce non précisée ».
18Syntopie (du grec syn, « avec », et topos, « lieu »). Se dit de deux espèces qui vivent simultanément dans un même site géographique, au cœur d’un même biotope. Le terme est parfois confondu (à tort) avec celui de sympatrie (vivant dans une même zone géographique).
19Taxon. Entité conceptuelle qui regroupe tous les organismes vivants possédant en commun certains caractères taxinomiques ou diagnostiques bien définis.
20Thermolabile. La thermolabilité est la propriété d’une substance, ici les venins des cnidocystes, à changer de propriétés, ou à être décomposée, voire détruite, sous l’effet d’une élévation de température.
21Topique (médicament à usage topique). Médicament à usage local, dont le principe actif n’a pas vocation à passer dans le système circulatoire (dans le sang).
22Upweeling. Littéralement remontée d’eau ; phénomène océanographique qui se produit lorsque de forts vents marins (généralement saisonniers) poussent l’eau de surface des océans, laissant ainsi un vide où peuvent remonter les eaux de fond et, avec elles, une quantité importante de nutriments.
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