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Cavaillon au Moyen Âge

 | 
Simone Balossino
, 
François Guyonnet

Chapitre 3

Les nobles de Cavaillon (xiiie‑début xve siècle)

Germain Butaud

Texte intégral

  • 1 AAV, Cam. Ap., Collect. 262, fol. 191ro-201vo.
  • 2 Levée de taille de 6 000 florins, augmentée à 7 041 florins. L.-H. Labande, « L’occupation du Pont- (...)

1Au milieu du xive siècle, certains documents permettent de faire une pesée globale de la noblesse de Cavaillon. En effet, les collecteurs d’impôts de cette époque taxaient à part les nobles qui étaient présents dans une quarantaine de villes et de villages du Comtat Venaissin et les distinguaient encore du reste de la population. Cela nous vaut de disposer des cotes fiscales propres à ce groupe social. On peut donc estimer le poids des nobles de Cavaillon et les comparer avec les autres groupes nobiliaires. Si l’on considère la levée de chevaux de guerre prévue en 13561, ils devaient fournir deux chevaux, soit autant que les nobles de Malaucène et de Mazan, tandis que les nobles de Pernes et de Monteux devaient en fournir quatre. On ignore malheureusement pour cette contribution et les suivantes la cote des nobles de L’Isle-sur-la-Sorgue, la deuxième ville du Comtat. L’imposition d’août 13622 montre que les nobles de Pernes, de Monteux et de Mazan étaient les plus riches, avec des cotes fiscales de respectivement 80, 70 et 55 florins. On trouve ensuite trois localités dont la noblesse était pratiquement équivalente : Malaucène et Mormoiron, avec chacune une cote fiscale de 40 florins, puis Cavaillon avec un impôt de 37 florins pour les nobles. Ce montant peut être comparé, par exemple, avec la cote fiscale de l’évêque de Cavaillon (30 fl.), du seigneur du Thor (30 fl.) ou encore de l’ensemble des nobles de Carpentras (20 fl.).

  • 3 AD de Vaucluse, C 127.

2Pour l’année 1364, alors que deux barèmes fiscaux furent élaborés3, on dispose également, à côté de la cote des nobles, de celles des « populaires ». Les nobles de Cavaillon étaient taxés pour 36 livres et 45 livres, alors que le reste de la population payait 157 livres et 153 livres ; ils représentaient donc 18,6 % à 22,7 % de la contribution fiscale globale de la cité. Cela donne une idée de l’importance de leur patrimoine. Par contraste, l’impôt de Carpentras s’élevait à 441 livres et 452 livres en 1364, dont à peine 21 livres et 22 livres étaient payées par les nobles, soit 4,8 % à 4,9 %.

  • 4 Nous plaçons les nobles de Cavaillon devant ceux de Malaucène et Mormoiron car ces deux localités d (...)

3Le bilan est donc que la noblesse cavaillonnaise, dans la seconde moitié du xive siècle, se trouvait environ au cinquième rang des noblesses citadines du Comtat Venaissin, derrière celles de Pernes, Monteux, Mazan, et L’Isle-sur-la-Sorgue, dont la place précise ne peut être déterminée4. Les nobles possédaient environ 20 % de la richesse de la ville.

  • 5 Pour une présentation des notaires de Cavaillon, voir G. Le Dantec, « Crédit et source notariale à (...)

4Pour les étudier, la documentation est plus riche que pour les autres localités comtadines car on dispose d’archives épiscopales et d’archives communales conséquentes et d’une série de registres de notaires à partir de 13295. Une telle richesse ne se retrouve qu’à Carpentras où les nobles sont rares comme nous venons de le voir. L’étude des nobles de Cavaillon a donc une valeur exemplaire : elle permet d’appréhender un groupe social qui est moins bien documenté dans les autres villes de cette taille.

Approches d’un groupe social

Taxinomie sociale : chevaliers, damoiseaux et nobles

  • 6 L. Duhamel, Le Canal de Saint-Julien (Historique et documents), 1171-1818, Cavaillon, Mistral, 1901 (...)
  • 7 L.-H. Labande, « Les chartes de l’évêché et les évêques de Cavaillon au xiiie siècle », Revue d’his (...)
  • 8 Ibid., 1910, p. 98‑99.

5Jusqu’au début du xiiie siècle, les textes sont peu propices pour identifier les nobles urbains, car les noms apparaissent en général sans qualificatif. Ainsi par exemple, deux membres de la famille Alquier figurent parmi les témoins nommés dans la charte de 1171 par laquelle le comte de Toulouse concéda à l’évêque de Cavaillon le droit de dériver les eaux de la Durance6. Cette famille fournit aussi un chanoine au chapitre7. Ces deux indices invitent à penser que les Alquier faisaient partie des familles les plus importantes de Cavaillon. De fait, leur rang chevaleresque est attesté par un acte de 1228 qui mentionne un Pons Alquier, chevalier8.

  • 9 On constate ainsi en Auvergne un plus large emploi du mot de miles « seulement au cours des quinze (...)
  • 10 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 96‑97.
  • 11 Ibid., 1911, p. 577.

6L’indication du statut de chevalier est relativement rare avant les années 1220. On pourrait penser que la multiplication des mentions de milites reflète une nouvelle pratique de l’adoubement au sein des élites urbaines. Mais il s’agit plutôt d’un changement dans la taxinomie sociale car on observe ce phénomène ailleurs9. Il y a ainsi une volonté de distinguer parmi les vassaux de l’évêque de Cavaillon les chevaliers des simples censitaires. Auparavant, cette marque de reconnaissance était moins explicite : elle passait par un ordre protocolaire en quelque sorte, par le fait d’être choisi parmi les quelques témoins d’un acte, ou de figurer en tête de la liste de ceux qui prêtaient serment de fidélité à l’évêque de Cavaillon. On remarque ainsi que les familles que l’on peut considérer comme nobles figurent au début de la liste dressée en 1224, qui ne précise pas ceux qui sont chevaliers10. Ceux-ci sont en revanche clairement mis en valeur dans la cérémonie de 1261, inaugurée par l’hommage du chevalier Raymond Boutin à l’évêque11.

7La documentation du milieu du xiiie siècle permet donc de repérer les chevaliers. Elle les distingue aussi de mieux en mieux en faisant précéder leur nom d’une marque d’honneur, le titre de dominus, qui concernait aussi les chanoines et les juristes. Dans les listes, les chevaliers sont de plus cités généralement en premier. Cela apparaît bien dans la façon de donner la composition du conseil de ville de Cavaillon (annexe 2).

  • 12 AM de Cavaillon, AA 1, no 2, cf. annexe 2.
  • 13 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1911, p. 577 ; AM de Cavaillon, DD 1, no 2.
  • 14 AM de Cavaillon, DD 1, no 6.
  • 15 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, p. 587‑588.

8Un peu plus tard dans le xiiie siècle s’affirme le souci de préciser simplement l’appartenance à une famille chevaleresque. Ainsi un texte de 1287 évoque les « chevaliers et personnes militaires12 ». Il s’agissait des fils de chevaliers, non adoubés. Le terme de « damoiseau » (domicellus), jusque-là absent du vocabulaire juridique, se diffusa. Ses premières occurrences sont isolées et semblent être liées à des problèmes d’homonymie. Ainsi un « Petrus de Senacio, domicellus » est signalé en 1261 et 127613. Le qualificatif de damoiseau avait sans doute une utilité pour distinguer ce personnage d’un homonyme à Cavaillon ou à Sénas, juste à côté. Cet usage restreint du terme se retrouve encore dans une liste des habitants de Cavaillon datant de 131014 : le terme n’est employé qu’à propos de Raymond Gautier, afin de le distinguer de deux autres Raymond Gautier. Dans un acte de 1273, il est cependant employé à trois reprises, à côté de celui de miles ou de noms de métiers (drapier, fustier, forgeron, barbier…), ce qui témoigne d’un souci général de mieux identifier les personnes15. Par la suite, le mot prend une importance grandissante à mesure que le nombre de chevaliers diminue.

  • 16 Cf. P. Contamine, La Noblesse au royaume de France de Philippe le Bel à Louis XII. Essai de synthès (...)
  • 17 Les dates fournies dans cette annexe ne sont qu’indicatives car nous n’utilisons les chartes des év (...)
  • 18 AM de Cavaillon, DD 1, no 6. Cinq de ces chevaliers figurent au début de la liste : Alphant Romey, (...)
  • 19 Il s’agit d’Alphant Romey, de Raymond Gautier, d’Alphant Isnard et d’Elzéar [Bermond], cf. AM de Ca (...)
  • 20 Cf. annexe 2, années 1326, 1329, 1334, 1338 et 1342. Il est encore attesté en août 1347, AD de Vauc (...)
  • 21 Cf. annexe 2, années 1307, 1314 et 1326. Il est mentionné en 1342 comme père d’Alphant Romey primog (...)
  • 22 En 1363, on le voit qualifié de chevalier et coseigneur de Saint-Saturnin-lès-Avignon, AD de Vauclu (...)

9Cette raréfaction des chevaliers est un phénomène européen, observé dans des contextes très variés16. Au moment où le Venaissin est récupéré par la papauté, en 1274, il pouvait y avoir une trentaine de familles chevaleresques à Cavaillon (annexe 117). Seule une partie d’entre elles avait un chevalier actif. Il n’y a que sept chevaliers présents dans la liste de 131018. Ils sont quatre en 132219. Les chevaliers urbains étaient donc devenus fort rares. On en connaît trois à peine au milieu du xive siècle : Bertrand Gautier20, Alphant Romey21 et, un peu plus tard, Isnard Cabassole, fils d’Elzéar Cabassole et d’Agnès de Monteux, dont la mort en 136922 marque la fin des chevaliers urbains à Cavaillon. Dans le dernier quart du xive siècle, on ne trouve plus de chevaliers autochtones, alors que le contexte documentaire est pourtant très favorable pour les repérer.

  • 23 L. Larochelle, « Le vocabulaire social et les contours de la noblesse urbaine provençale à la fin d (...)
  • 24 Ibid., p.166.
  • 25 L.-H. Labande, Avignon au xve siècle. Légation de Charles de Bourbon et du cardinal Julien de La Ro (...)
  • 26 Les conclusions de L. Larochelle sont donc erronées pour le xive siècle.

10Du fait de cette raréfaction des chevaliers, dès la fin du xiiie siècle, les termes de damoiseau et de damoiselle (domicellus, domicella) se diffusèrent pour signaler les fils ou les filles de chevalier. Durant la première moitié du xive siècle, ce terme devint prépondérant à mesure que les damoiseaux renoncèrent à se faire adouber : on était désormais fils et petits-fils de damoiseau plutôt que de chevalier. C’est dans ce contexte que s’imposa le terme englobant de « noble » pour désigner ces personnes appartenant à une famille d’origine chevaleresque. Cela apparaît clairement dans la façon dont est décrite la composition du conseil de ville : d’un côté les nobles, de l’autre, les prud’hommes. Plus largement, le terme de noble s’imposa dans les actes notariés. Au lieu (ou en plus) d’indiquer à la suite d’un nom la qualité de domicellus, le notaire faisait précéder ce nom de nobilis vir. Il faut insister sur le fait que jusqu’au deuxième quart du xve siècle environ, le qualificatif de nobilis était utilisé avec circonspection par les notaires. Il ne servait pas à désigner un simple notable pour lequel on disposait des termes de probus vir et discretus vir. Nobilis s’appliquait bien aux personnes issues d’une famille chevaleresque. Il leur était réservé ; son emploi systématique permettait aussi d’éviter des problèmes d’homonymie. Seuls quelques individus (certains notaires, les juristes ou les officiers) parvenaient à être qualifiés de nobles sans avoir cette origine chevaleresque, ce qui traduisait un anoblissement tacite. Les choses changèrent à partir du deuxième quart du xve siècle. Ainsi, on peut dire qu’à la fin du xve siècle et au début du xvie siècle, « nobilis n’est pas un titre nobiliaire ». Il « fut adopté par des personnages dont la “roture” ne fait aucun doute23 ». On pouvait être alors « noble cordonnier » ou « noble nourriguier24 ». À Avignon, les bourgeois participant au conseil de la ville durant la seconde moitié du xve siècle étaient qualifiés de « nobles », « mais ce mot n’indiquait en réalité qu’un certain rang social25 ». Cet usage beaucoup plus large du qualificatif de nobilis s’est imposé dans les années 1425-1475 seulement. Il ne faut en aucun cas le projeter pour la période antérieure26, qui nous intéresse ici, pour laquelle nobilis signale l’appartenance à la noblesse.

Effectifs et composition du groupe nobiliaire

  • 27 M. Ramage, Ville et pratique d’écriture : l’espace d’une communauté à Cavaillon, mi-xiiie-xve siècl (...)
  • 28 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 96, 189, 192 ; 1911, p. 577, 587.
  • 29 J. Chiffoleau, « L’espace urbain et l’espace régional de Cavaillon vers 1320-1340 », Provence histo (...)

11Comme nous l’avons vu, la documentation du xiiie siècle permet de recenser les familles chevaleresques de Cavaillon, qui devaient être une trentaine dans les années 1270. Mais il est difficile de déterminer combien cela représentait de foyers car plusieurs cas d’homonymie se posent. Ainsi un Carbonellus est mentionné comme conseiller prud’homme en 129627. Mais on repère un homonyme dès 1224 faisant hommage, en compagnie de Guillaume Carbonel, tandis qu’un autre Carbonellus est qualifié de damoiseau en 127328. Dans la liste de 1310, on compte onze hommes qui s’appellent Romey ou Romei, dont deux Bertrand et quatre Guillaume. Il y avait certainement une ou plusieurs familles bourgeoises de ce nom à côté de la famille noble dont nous allons parler à plusieurs reprises. De même pour les Gautier. Il est donc hasardeux de déterminer le pourcentage des nobles par rapport à la population totale, que l’on peut en revanche estimer approximativement. Il y a 602 noms indiqués en 1310, et 696 en 1322. Ce dernier chiffre permet d’évaluer la population de Cavaillon à environ 3 500 habitants29.

  • 30 Voir quelques remarques sur les nobles de Cavaillon dans H. Peretti, « Cavaillon au début du xive s (...)
  • 31 AD de Vaucluse, 3 E 33/43, fol. 14ro-15vo (31 juillet 1368).

12À partir des années 1330, les registres de notaires permettent d’avoir une meilleure connaissance des nobles de la ville30. Certaines familles semblent disparaître avant la peste noire de 1348 (Amat, de Cabannes, Guis, de Mérindol, Ripert, de Sénas), d’autres dispa­raissent au milieu du xive siècle, dans certains cas probablement à cause de l’épidémie (de Barassa, de Caderousse, de Durfort, de Lagnes, Laurens). Ces pertes réduisirent durablement le groupe nobiliaire que l’on peut estimer à une vingtaine de familles durant la seconde moitié du xive siècle, pour la plupart attestées dès le début du xiiie siècle. Il y eut peu d’extinctions durant ce demi-siècle car cela ne concerne que deux familles : les Bermond, et les Raynaud. En 1368, Marie, veuve du damoiseau Jacques Raynaud, fit son testament31. Elle n’avait qu’une fille, Constance, et un neveu, Louis de Rouret. Il y eut d’autre part quelques nouveaux nobles qui s’installèrent ou émergèrent, nous y reviendrons.

  • 32 AD de Vaucluse, C 88 pour le cadastre de Cavaillon. Ce cadastre a été édité dans sa totalité et étu (...)
  • 33 Elzéar Astoaud est pourtant vivant en 1421 (AD de Vaucluse, 3 E 33/102, fol. 72ro, 12 novembre 1421 (...)

13Le livre des maisons du cadastre de 1416 permet de faire le point32. Si l’on recense les patronymes nobles, d’après les notaires de l’époque car le document ne le précise pas, on recense 21 familles nobles installées en ville (annexe 3). Il faut signaler l’absence des Alquier et des Astoaud33, ainsi que celle des familles récentes (de Fractis, Daurel et Mignard) qui n’ont pas fait souche durablement. En fait, 16 patronymes sont nobles depuis au moins deux générations et sont représentés par 22 individus, hommes ou femmes ; cinq (représentés par six individus) sont établis récemment. Ces familles récentes n’ont pas eu le temps de se ramifier et pèsent donc moins en termes de foyers nobles.

  • 34 Il s’agit probablement de l’immeuble « Le Pantagruel ».

14Sans surprise, les nobles possèdent des maisons de plus haute valeur que les autres habitants. Au total, sur 30 maisons habitées par des nobles, la moyenne du loyer est de 65,60 sous, soit environ le double de la valeur moyenne des maisons (37,30 sous, sur 274 maisons). Alors que le palais épiscopal est estimé théoriquement pour 288 sous de loyer, les deux maisons de Raymond Cabassole d’Avignon, l’une en face de l’autre dans le quartier de la Saunerie, valaient 218,25 sous (environ 9 florins). Elzéar Romey possédait sur la place une maison de 96 sous de loyer et une tour34, la seule mentionnée par le document, de 84 sous (ainsi qu’un four quartier Saint-Michel, 24 sous). Ensuite, on trouve la maison d’Antoine Ruffi dans la rue des Forges (144 sous de loyer) et celle de Bertrand Romey (96 sous).

  • 35 M. Zerner, Le Cadastre, le pouvoir et la terre. Le Comtat Venaissin pontifical au début du xve sièc (...)
  • 36 Ibid., p. 376.
  • 37 Ibid., p. 377‑379.

15Du point de vue des terres, le palmarès des grands propriétaires établi par Monique Zerner apporte une nouveauté : les plus gros propriétaires étaient deux prud’hommes des Taillades, les frères Jacques et Augier Chabaud avec 625 éminées, soit 48,4 hectares (l’éminée valant environ 775 mètres carrés). Ensuite venaient Raymond Cabassole (506 éminées), habitant Avignon, le monastère de Bonpas (480 éminées), Antoine Ruffi, le fils d’un juriste (335 éminées), Rostaing Agar (270 éminées), l’évêque (264 éminées) et Elzéar Romey (212 éminées)35. Ce dernier était le seul à posséder un troupeau de bovins (31 bêtes) et 45 chevaux36. Le noble Pierre Augier ne disposait que de 118 éminées, mais ses terres étaient bien rassemblées et il possédait un grand pré37.

Nobles extérieurs et nouveaux nobles

  • 38 AM de Cavaillon, DD 1, no 2. Pour l’étude de ce genre de noms de famille dans les années 1320‑1340, (...)
  • 39 Cf. annexe 2.
  • 40 Lieu-dit Saint-Jean-de-Durfort, commune de Sault (Vaucluse).
  • 41 Il s’agit probablement de La Roquette (lieu-dit de la commune de Cheval-Blanc), fief de l’évêque de (...)
  • 42 AM de Cavaillon, DD 1, no 5.
  • 43 En 1237-1239, Bertrand Gautier de Robion est bayle à Cavaillon du sénéchal du Venaissin, Barral de  (...)
  • 44 Un Pons Alquier de Lagnes figure dans des chartes cavaillonnaises de 1232, 1233 et 1236 ; Labande, (...)
  • 45 Le chevalier Raymond Boutin est bien documenté jusqu’en 1265 ; Labande, « Les chartes de l’évêché…  (...)

16Les noms de famille tirés d’un toponyme ne sont pas réservés aux nobles : la liste de 1276 mentionne ainsi Rostaing d’Agoult, Aycard d’Apt, Raymond d’Oppède, Bertrand de Lacoste, Bertrand de Maubec, Pierre de Brantes38… Ces habitants ne sont proba­blement pas nobles au vu de la documentation ; un Gautier de Maubec est clairement défini comme bourgeois par exemple entre 1307 et 133439. Pour autant, une partie des nobles portaient un nom rappelant qu’ils tiraient leur origine d’un village ou d’un fief voisin : de Cabannes, de Caderousse, de Durfort40, de Lagnes, de Mérindol, de La Roque41 (de Roca), de Sénas. On peut imaginer que, dans ce cas, une seule branche de la famille s’installait en ville. Mais la ramification pouvait être plus complexe. En 1301, le chevalier Bertrand de Lagnes côtoie dans un acte Arnaud de Lagnes, qui est dit de Mallemort42. Ce lien avec la noblesse des villages environnants se remarque aussi pour d’autres familles, dont le nom n’est pas toponymique. Les Gautier de Cavaillon étaient apparentés aux Gautier de Maubec, de Robion et de Sénas43. Les Alquier étaient aussi présents à Lagnes44. Les Boutin de Cavaillon se sont effacés de façon précoce en ville45, mais ont subsisté à Robion, Maubec et Oppède.

  • 46 Il est qualifié de damoiseau habitant Cavaillon en 1354 (AD de Vaucluse, 3 E 33/27, fol. 13ro, 32ro(...)

17Le processus d’installation en ville des nobles extérieurs est bien identifiable pour les Astoaud, dont on peut suivre les trois générations qui résidèrent à Cavaillon. Cette puissante famille féodale était à la tête des fiefs de Mazan et de Velleron depuis le milieu du xiiie siècle. Un cadet, Guillaume Pierre Astoaud, de Velleron, s’implanta à Cavaillon dans les années 135046. Il fut père de Jacques Astoaud et grand-père d’Elzéar Astoaud.

  • 47 AD de Vaucluse, 3 E 33/49, fol. 81vo-84ro (8 janvier 1387). La dot est de 300 florins légués par so (...)
  • 48 AD de Vaucluse, 3 E 8/275, 6 novembre 1395.
  • 49 Cf. AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 96vo, 102vo-105ro (septembre 1393 : tutelle des enfants du coup (...)
  • 50 AD de Vaucluse, 3 E 33/57, fol. 23vo-24vo (21 juin 1397). La dot est de 500 florins.
  • 51 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 97vo-98ro (6 septembre 1392 : nomination), 175vo, 134ro, 96vo, 3vo, (...)
  • 52 AD de Vaucluse, 3 E 8/281, 7 février 1411, 31 juillet 1411 ; 3 E 8/271, fol. 198vo (29 avril 1412)  (...)
  • 53 F.-C. Uginet, Le Liber officialium de Martin V, Rome, Archivio di Stato, 1975, p. 102.
  • 54 AD de Vaucluse, 3 E 33/58, 27 janvier 1398.
  • 55 AD de Vaucluse, 3 E 33/63, 2 février 1403.
  • 56 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 117vo-102ro (22 novembre 1406).
  • 57 AD de Vaucluse, 3 E 8/281, 12 avril 1410.
  • 58 AD de Vaucluse, 3 E 32/15, fol. 47ro-49ro (10 août 1414). Il laissait trois fils : Elzéar, moine de (...)
  • 59 Dans son testament de 1406, noble Rostaing de Sault, de Murs, est qualifié d’habitant de Cavaillon. (...)
  • 60 Ce personnage est dit habitant de Cavaillon en 1416 (AD de Vaucluse, 3 E 33/71, 21 octobre 1416). I (...)
  • 61 Il est qualifié de noble et habitant de Cavaillon en 1416 (AD de Vaucluse, 3 E 33/71, 28 octobre 14 (...)

18Dans les années 1380-1420, une dizaine de nobles extérieurs s’installèrent à Cavaillon, ce qui est notable par rapport à la taille du groupe nobiliaire local. Pour l’essentiel, un mariage initia l’installation. Nicolas Mignard, un noble de L’Isle, figurait dans le conseil municipal de Cavaillon en 1382, probablement grâce à son épouse. En 1387, il se remaria avec Blanche Agulhon47 (dont nous évoquerons l’origine plus loin). Il continua à vivre à Cavaillon et participa à de nombreux conseils municipaux. Alphant Gasqui, damoiseau originaire de Mallemort en Provence, s’y installa également et son fils Pons Gasqui épousa en 1395 une cavaillonnaise, Berengueta Aymar48. Raymond Daurel était issu d’une famille de damoiseaux de Robion et pratiquait le métier de notaire. Il épousa Jacquette Carbonel49. Après le décès de son mari, celle-ci se remaria en juin 1397 avec un noble venu du Languedoc, Charles d’Aussac, de Montpellier50. Ce personnage avait été viguier de Cavaillon de 1392 à 139551. Il s’installa chez son épouse et redevint viguier de Cavaillon, de 1411 à 142052. Le 27 décembre 1417, alors qu’il se trouvait à Constance en tant que familier du cardinal Jean de Brogny, il fut reçu comme maître-huissier du nouveau pape Martin V53. De la même façon, en janvier 1398, noble Euclet de Sénas épousa Marguerite Berenguier, fille de Pierre, et fit ensuite sa vie à Cavaillon54. Le cas du noble Raudet La Pante (la Panta), de Grenoble, est encore mieux connu. Il épousa Raymonde Romey, mariage qui en fit progressivement un Cavaillonnais. Lors de son premier testament, en 1403, il se dit habitant d’Apt où il voulait être enterré55. Mais en novembre 1406, il fit un pacte avec la ville pour s’implanter à Cavaillon et prêta aussitôt hommage au viguier56. Dès 1410, il fut syndic noble de la ville57. Dans son testament d’août 1414, il choisit comme sépulture le cimetière de la cathédrale58. On peut ajouter à ces figures, des nobles moins connus comme les frères Fortet et Rostaing de Sault, de Murs59, ainsi que Jean de Cucuron60 et Pierre de Podio61, actifs dans les années 1410. En épousant une « demoiselle de Cavaillon », les nobles étrangers s’intégraient facilement à l’élite urbaine. Au bout de quelques années, il est difficile de les distinguer des familles plus anciennes et ils rejoignaient rapidement le conseil municipal.

19Du point de vue quantitatif, ce renouvellement de la noblesse par intégration de nobles extérieurs semble plus important qu’un autre phénomène : l’accession à la noblesse de notables. Au xive siècle, à Cavaillon comme ailleurs, ces trajectoires d’ascension sociale concernent principalement les juristes et les notaires.

  • 62 AD de Vaucluse, 3 E 33/27, fol. 14ro (21 avril 1354), fol. 24ro (23 juin 1354), feuille volante ent (...)
  • 63 Cf. le testament de celle-ci, AD de Vaucluse, 3 E 8/281, juillet 1411.
  • 64 AD de Vaucluse, 3 E 33/27, 25 février 1355 (quittance de dot). Raymond de La Roque est dit tout à l (...)
  • 65 Elle était fille de noble Bertrand Scarpite, cf. AD de Vaucluse, 3 E 38/73, fol. 15vo-16ro (1395).
  • 66 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 57ro-60vo (18 juillet 1409). Pour les armes de cet inventaire, cf. (...)
  • 67 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 104ro-106ro (1er décembre 1408). La dot est de 550 florins.

20Laurent de Fractis était un notaire qui fut viguier de Cavaillon dans les années 135062. En 1371, il apparaît parmi les conseillers nobles de la ville. Son fils, François, est qualifié de noble ou de damoiseau tandis que sa fille, Albertine, épousa le noble Geoffroy Rostaing63. Son contemporain Bertrand Agulhon alias Job était notaire dans ces mêmes années du milieu du xive siècle. Dès 1355, sa sœur Belris est attestée comme épouse du damoiseau Raymond de La Roque64. Les deux enfants de Bertrand sont qualifiés de nobles de façon suivie et se marièrent dans la noblesse. Blanche épousa en 1387, nous l’avons vu, Nicolas Mignard de L’Isle ; Elzéar Agulhon alias Job se maria avec Jeanne Scarpite de Caumont65. Il mourut en 1409, laissant deux filles mineures, Silette et Catherine, ce qui nous vaut de disposer d’un inventaire de ses biens. On y repère quelques livres dont un formulaire de notaire et un manuel d’Ars notariae, mais aussi des armes : glaive, dard, lance, pavois, bassinet, gantelets, jaque66… Le clerc Jean Agulhon, que l’on repère au moment du cadastre de 1416, était probablement son frère : il était recteur de la chapellenie fondée par Bertrand Agulhon. À cette époque, un nouveau noble avait une fortune encore plus établie : Antoine Ruffi, fils de Pierre Ruffi, licencié en droit, et de noble Bermonde Bermond, de Maubec. Alors que son père résidait à Carpentras et à Avignon, Antoine, toujours qualifié de noble, était Cavaillonnais. Le 1er décembre 1408, il se maria par contrat avec noble Dauphine Boutin, fille de feu Jean Boutin, noble de Robion67.

  • 68 AD de Vaucluse, 3 E 33/102, fol. 54vo, 21 août 1421.
  • 69 AD de Vaucluse, 3 E 33/102, fol. 72vo-75ro (novembre 1421).

21Comme nous l’avons vu, le cadastre de 1416 révèle la grande richesse foncière des Chabaud des Taillades. Une telle richesse leur permit d’être intégrés à la noblesse dans les années suivantes, ce qui fut renforcé par des mariages. En août 1421, le notaire qualifie Jacques Chabaud de noble, lorsqu’il se maria (ou se remaria) avec Sanchette, sœur de noble Guillaume Agar de Cavaillon68. Quelques mois plus tard, en novembre 1421, son neveu Gabriel Chabaud, fils de son frère Augier, épousa une noble de Cucuron, Laurette de Turbiis69. Plusieurs nobles cavaillonnais assistaient à l’acte : Bertrand Romey, Jean Romey, chevalier de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, Raymond Cabassole, Guillaume Agar, Pierre Augier, Pons Gasqui… La richesse foncière pouvait ainsi être le moteur de l’ascension sociale, et pas seulement les activités marchandes et bancaires.

  • 70 La maison de noble Rostaing Gautier ne vaut que 24 sous de loyer en 1416 (cf. annexe 3).

22Le phénomène inverse de déclassement social est plus difficile à cerner du fait des pièges de l’homonymie. Quand on rencontre des Gautier ou des Isnard qui ne sont pas qualifiés de nobles, il est difficile de prouver qu’ils se rattachent aux familles nobles du même nom. Cela dit, certaines familles semblent bien décliner, comme les Gautier70. C’est le cas aussi des Aycard, qui ne sont pas toujours qualifiés de nobles par les notaires. Mais ce déclassement était contrecarré par les possibilités de carrières ouvertes aux nobles.

Les carrières des nobles cavaillonnais

Les carrières ecclésiastiques

  • 71 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 96, 195, 202.
  • 72 Ibid., p. 89‑90, 202, 203.
  • 73 Ibid., p. 196, 208.
  • 74 Ibid., p. 89, 96.
  • 75 Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 22, 41 ; AD des Bouches-du-Rhône, 26 F 22 (notes d (...)
  • 76 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1911, p. 586, 736 ; J.-H. Albanès, Gallia Christi (...)

23Les plus anciens noms de famille nobles se repèrent souvent grâce aux mentions de chanoines. Au début du xiiie siècle, la famille Agar était déjà nombreuse et comportait un Audebert Agar, chanoine de 1224 à 123871. Il en était de même pour les Aymar (Adhemarii), illustrés par Guillaume Aymar, chanoine de 1215 à 123972. En 1255, nous trouvons Pierre Guilhem comme official, alors qu’Alphant Guilhem est mentionné comme chevalier en 123873. Si les familles nobles orientaient souvent leurs enfants vers le chapitre cathédral, il reste à déterminer dans quelle mesure celui-ci s’ouvrait aussi aux bourgeois et aux étrangers. Il semble néanmoins que les dignitaires du chapitre soient le plus souvent issus de la noblesse. Guillaume Romey était précenteur en 1215 et 122474 ; Bertrand Guilhem était official en 1295, Paul de Caderousse, prévôt en 1303, Bertrand de Lagnes, archidiacre en 132275. Guillaume Agar, official en 1277 et 1278, fit une belle carrière en Provence. Il devint sacristain de Fréjus en 1295, puis prévôt d’Apt en 1297. Le pape le nomma évêque de Grasse par une bulle du 25 octobre 1298, mais Guillaume y renonça dès le 15 juillet 1299 et récupéra l’office de sacristain d’Aix. Il devint prévôt d’Aix en 1302, et le resta, tout en conservant sa prévôté d’Apt, jusqu’à son décès le 15 juin 131876.

  • 77 J. Fornery, Histoire du Comté Venaissin et de la ville d’Avignon, Avignon, F. Seguin et J. Roumanil (...)
  • 78 Fornery, Histoire du Comté Venaissin…, op. cit., p. 295‑296. En 1281, Pons de Lagnes était ouvrier (...)
  • 79 AD de Vaucluse, 3 E 32/11, fol. 28vo-29ro (5 mai 1342).

24Les chanoines qui accédèrent à l’épiscopat dont nous connaissons les patronymes sont bien issus de la noblesse. On peut citer Bertrand de Durfort, évêque de Cavaillon de 1202/1205 à 1224, qui fut peut-être à l’origine de l’implantation de sa famille à Cavaillon77, et Pons Alquier de Lagnes, dit aussi Pons de Lagnes, qui fut évêque de 1302 à 132278. Un de ses parents, le sacristain Pons de Lagnes, demanda dans son testament de 1342 à être enterré dans la chapelle Sainte-Croix de la cathédrale, au pied du crucifix ou auprès du tombeau de l’évêque dont il portait le nom79.

  • 80 Voir la notice rédigée par M. Hayez, « Cabassole Philippe », dans Dizionario biografico degli Itali (...)

25La carrière la plus prestigieuse est naturellement celle de Philippe Cabassole80, successivement chanoine (1328), archidiacre (1330) en remplacement de Raymond de Lagnes, prévôt (1331) puis évêque de Cavaillon (17 août 1334). Il en devint ensuite l’administrateur après sa nomination comme patriarche de Jérusalem en août 1361. Ce n’est que le 23 septembre 1366 qu’un nouvel évêque fut nommé à Cavaillon en la personne de François de Cardaillac. Dans le même temps, Philippe Cabassole fut recteur du Comtat Venaissin de 1362 à 1369. Devenu cardinal en 1368, il dut se rendre en Italie, où il décéda à Pérouse le 27 août 1372.

  • 81 Fornery, Histoire du Comté Venaissin…, op. cit., p. 302.

26À partir de François de Cardaillac, les évêques de Cavaillon ne sont plus originaires du Comtat Venaissin ou de Provence. En janvier 1447, après la mort de Pierre Porcher, le chapitre se réunit et élut évêque Bertrand Romey, chanoine depuis plus de quarante ans, qui chercha à faire confirmer son élection par l’archevêque d’Arles. En vain, car c’est l’évêque nommé par le pape le 27 février 1447, Palamède Del Carretto, qui s’imposa81.

Les carrières municipales et administratives

  • 82 Même si le statut des personnes n’est pas indiqué, on constate que les trois nobles sont cités en p (...)
  • 83 « […] verba sua per Salomonem draperium primo, et postea per Guillelmum Raimundum Laurentium et per (...)
  • 84 Son père Vital le drapier, est évoqué en 1232 pour la construction d’un nouveau moulin et en 1240/1 (...)
  • 85 AM de Cavaillon, DD 1, no 2, cf. annexe 2.
  • 86 AM de Cavaillon, DD 1, no 3.
  • 87 AM de Cavaillon, DD 2, no 3, édité par Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 17‑29.
  • 88 AM de Cavaillon, FF 1, no 5 (21 décembre 1296) et no 3 (7 mars 1297, n. st.), édité par L. Duhamel, (...)
  • 89 Sur le conseil communal de Cavaillon et sa composition sociale, cf. Ramage, Ville et pratiques d’éc (...)
  • 90 En complément de cette annexe, voir les tableaux des familles ayant fourni des conseillers et des s (...)

27En 1241, les six consuls de Cavaillon qui édictèrent des statuts, en accord avec leurs seigneurs, étaient partagés à égalité entre nobles et populaires82. En 1245, quand les Cavaillonnais cédèrent leurs droits à l’évêque de Cavaillon, au comte de Toulouse et à Guidet de Cavaillon, le drapier Salamon parla en premier, puis céda la parole à trois chevaliers83. Par la suite, des syndics furent désignés à la place des consuls. En mai 1276, le parlement des habitants choisit le chevalier Raymond de La Tour (de Turre) et le drapier Bertrand Vital84, comme syndics, ainsi que cinq conseillers85. En 1281, Bertrand Vital était encore syndic, avec le chevalier Raymond Alquier86. Le nombre des syndics peut varier cependant, de même que leur origine sociale. Ainsi en 1295, les trois syndicos, actores et procurarores qui représentaient l’universitas militum et proborum hominum de Cavellione étaient nobles. Il s’agissait du chevalier Bertrand de Durfort, du juriste Bertrand Cabassole et du damoiseau Bertrand Alquier (Arquerii)87. En 1296-1297, ils étaient quatre ; au chevalier Elzéar Bermond et au damoiseau Bertrand Alquier étaient associés Robert Rolland et Hugues Barbe88. La formule qui s’imposa fut deux syndics et de dix à dix-huit conseillers, recrutés à parts égales au sein des nobles et des prud’hommes89. Ce système perdura au moins jusqu’au début du xve siècle (annexe 290). Les procès-verbaux commencent toujours par indiquer les nobles, chevaliers puis damoiseaux, puis les prud’hommes. Selon les réunions, de cinq à neuf chevaliers et damoiseaux de Cavaillon participaient donc régulièrement à la vie communale, ce qui est beaucoup si l’on considère qu’il y avait entre vingt et trente familles nobles. Pour permettre une certaine rotation des charges, les nouveaux nobles étaient vite incorporés aux équipes municipales. On peut même se demander si cette place garantie au conseil municipal n’entrait pas en ligne de compte dans l’installation à Cavaillon des nobles extérieurs, ou dans le processus d’anoblissement. Pour que ce partage des charges se maintienne, les nobles avaient intérêt à ce que leur effectif soit relativement stable, et puisse se renouveler.

28Participer à la vie municipale était donc le fait de tous les nobles à brève échéance ; occuper un office local était en revanche moins fréquent car les charges étaient plus rares : bayle puis viguier, vice-viguier ou lieutenant du viguier, capitaine (à partir du milieu du xive siècle). La charge de clavaire n’était pas assurée par des nobles, mais surtout par des notaires.

  • 91 Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 13, 16 (Guillaume Agar).
  • 92 AM de Cavaillon, DD 1, no 2, no 3, no 4 ; DD 4, no 3 ; FF 1, no 6 ; Labande, « Les chartes de l’évê (...)
  • 93 AM de Cavaillon, AA 1, no 21.
  • 94 AD de Vaucluse, 3 E 33/30, fol. 7vo, 8vo, 12vo (septembre-octobre 1338).

29On peut imaginer que la plupart des familles nobles de Cavaillon comptaient un officier local parmi leurs ancêtres. Les Agar fournissent un viguier de Cavaillon dès 123591. Guillaume Aycard fut lieutenant du viguier de Cavaillon en 1276 puis viguier en 1277-1278, 1280, et en 1296-1298. Le chevalier Bertrand Gautier était bayle ou viguier en 1276-1277 et l’était encore en 128192, tandis que le damoiseau Bertrand Gautier occupait le même poste en 133893. À cette époque, Barrasia de Barrasia était vice-bayle de la ville94.

  • 95 AM de Cavaillon, AA 1, no 2.
  • 96 Voir sa fiche prosopographique dans la Base de données des officiers angevins, Europange/UMR LIRIS, (...)
  • 97 Cf. F. Cortez, Les Grands Officiers royaux de Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Secrétariat d (...)
  • 98 Cf. Base de données des officiers angevins, op. cit.

30Deux familles se démarquent en fournissant des officiers aux comtes de Provence. Bertrand Agar fut l’un des trois bayles de Cavaillon en 128795. Il fut nommé ensuite bayle d’Apt en novembre 1294 et occupa cette charge pendant trois ans. Il devint viguier de Tarascon en 1301 et bayle de Puget-Théniers en 130896. Le chevalier Raymond Cabassole fut le père de deux officiers de la Provence angevine. Le plus célèbre est le professeur de droit Jean Cabassole, dont la carrière est remarquable, en tant que juge-mage de Provence de 1300 à 1316 et maître-rational de 1308 à sa mort en 1342, pour s’en tenir à l’essentiel97. Il est à l’origine de la branche des Cabassole dits d’Avignon, mais qui conservaient des biens et des intérêts à Cavaillon. Son frère Isnard, apparaissant comme chevalier en compagnie de son père en 1310, fut viguier d’Arles en 1315-131698. Il est le père du cardinal Philippe.

  • 99 V. Theis, Le Gouvernement pontifical du Comtat Venaissin, vers 1270-vers 1350, Rome, École français (...)
  • 100 G. Butaud, « Entre le séjour et l’intégration : les officiers étrangers en Comtat Venaissin (1352-1 (...)
  • 101 Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 61 (10 août 1379).
  • 102 Cf. AD de Vaucluse, 3 E 33/49, fol. 149ro-149vo.
  • 103 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 250ro (2 mars 1392), 41vo (2 juillet 1392).
  • 104 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 32ro (5 novembre 1391 : nomination comme lieutenant par le viguier (...)
  • 105 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 7ro (6 octobre 1407) ; 3 E 8/281, 7 février 1411 ; 3 E 8/271, fol.  (...)
  • 106 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 66vo (21 avril 1392), 65ro, 41vo, 83vo, 241ro, 117ro, 120vo, 162ro (...)
  • 107 AAV, Cam. Ap., Collect. 265, fol. 158ro, 181vo.
  • 108 AD de Vaucluse, 3 E 1/55, fol. 68ro (12 janvier 1403).
  • 109 AD de Vaucluse, 3 E 38/24, feuille volante entre les fol. 37 et 38 (16 mars 1396) ; 3 E 8/275, fol. (...)

31L’installation des papes à Avignon eut pour effet de diversifier le profil des officiers locaux. Un certain Garin de Senlis fut par exemple viguier de Cavaillon de 1343 à 135399. Ce recours à des officiers extérieurs à la ville et à des étrangers resta courant par la suite100. De ce fait, les nobles de Cavaillon servaient de façon assez ponctuelle. Noble Jean Berenguier fut viguier de Cavaillon en 1379101. Les trois viguiers connus ensuite sont extérieurs à la ville. Ils avaient ainsi tendance à se faire remplacer par un noble local. La vieille famille Alquier, qui avait donné son nom à un faubourg encore subsistant en 1387 hors des remparts102, fournit un tel officier : noble Raymond Alquier, vice-viguier en 1392103. Louis de Rouret occupa le poste voisin de lieutenant du viguier juste avant, en 1391-1392104. Isnard Carbonel fut lieutenant du viguier en 1407 ; Rostaing Carbonel occupa le même office en 1411 et Jacques Carbonel en 1412105. Le viguier en titre était alors leur parent par alliance Charles d’Aussac. Siffrein de La Roque fut pour sa part capitaine de la ville, au minimum, entre 1392 et 1397 et en 1404106. Chez les Cabassole, les carrières laïques semblent relativement modestes en comparaison de la célébrité acquise par Jean Cabassole et plus encore par le cardinal Philippe Cabassole. Il faut surtout signaler que Jean Cabassole fut capitaine de Cavaillon en 1374-1375107, que son fils Elzéar en fut viguier en 1403108, et que son cousin Raymond Cabassole, d’Avignon, occupa ce poste de 1396 à 1398109.

La carrière des armes

  • 110 S. Pollastri, « La noblesse provençale dans le royaume de Sicile (1265-1282) », Annales du Midi, 10 (...)
  • 111 Le fief de Melatino correspond au site du mont Melatino (Colle Mellatino) dans la commune de Campli (...)
  • 112 Liber donationum seu concessionum Caroli primi de anno 1269, Paris, Plon, 1864, p. 107.
  • 113 Ibid., p. 107‑108.

32Il est difficile pour le xiiie siècle d’identifier les nobles qui firent une carrière militaire. En effet, les listes de gens de guerre font défaut, mis à part celles que l’on peut reconstituer à propos de la conquête du royaume de Sicile grâce à la documentation angevine110. Ceux que l’on repère le sont principalement par la concession d’un fief dans le Regno de la part de Charles d’Anjou. La présence parmi eux de nobles provenant des villes a tendance à être minorée car quand un nom comporte un toponyme, on fait généralement du noble un seigneur de cette localité, alors qu’il peut être membre d’une lignée installée en ville, comme nous l’avons noté à propos des nobles de Cavaillon appelés « de Lagnes » ou « de Sénas » par exemple. Surtout, avec des noms aussi courants que Gautier, Peyre ou Guilhem, il est pratiquement impossible d’identifier un individu si les sources ne précisent pas son lieu d’origine, ce qu’elles ne font qu’épisodiquement. Il faut donc l’association d’un nom plus rare et d’un prénom moins commun pour faire des identifications. C’est ce que l’on peut faire à propos d’un passage, en français, du Liber donationum. Il enregistre la concession faite en 1269 à un certain Alfant Romei de la moitié du fief de Castelvecchio (Calvisio, évaluée 13 onces), de la moitié de Cordesco (5 onces) et du tiers de Melatino111 (6 onces)112. Ces concessions dans les Abruzzes voisinent celles faites à des Provençaux ou des Comtadins, puisque sont cités en particulier un certain Butin d’Arles, les frères Bérenger et Raymond de Pernes, et Boniface de Gaubert113.

  • 114 Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, ms. 557, fol. 2ro, 92ro. Il existait aussi un Alphantet R (...)
  • 115 F. Savini, I signori di Melatino, notizie storico-critiche sulla più illustre famiglia teramana del (...)

33Le bénéficiaire des trois fiefs des Abruzzes est certainement issu de la famille des Romey de Cavaillon, illustrée en 1241 par le consul Alphant Romey, signalé comme mort en 1253, avec des enfants114. Le prénom Alphant était récurrent dans la famille, à chaque génération. Le chevalier Alphant Romey installé en Italie reçut le 1er avril 1277 l’autorisation de Charles d’Anjou d’épouser Aquilana, fille d’Oltremare Di Melatino115. Il ne semble pas avoir fait souche dans le royaume, tandis que les Romey conservèrent le haut du pavé à Cavaillon.

  • 116 AM de Carpentras, BB 17, fol. 181ro (février-mars 1391).
  • 117 AAV, Cam. Ap., Collect. 43, fol. 110ro, 114ro ; AD de Vaucluse, C 142, fol. 15ro ; AM d’Avignon, EE (...)
  • 118 AD de Vaucluse, C 203, fol. 141vo.
  • 119 AAV, Cam. Ap., Introitus et Exitus 360, fol. 127ro.
  • 120 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 59ro (5 novembre 1391), fol. 241ro-242ro (11 novembre 1393) ; 3 E 3 (...)

34Pour le xive siècle, la documentation devient plus riche et permet de voir que la guerre concernait tous les profils de la noblesse. Ce constat fait à l’échelle du Comtat Venaissin se vérifie parmi les nobles de Cavaillon. Ainsi deux Astoaud installés en ville servirent comme hommes d’armes. Jacques Astoaud fit partie de la garnison de Carpentras en février-mars 1391116. Son fils Elzéar eut une carrière militaire plus riche (ou mieux connue) : il participa au siège du palais apostolique en juillet et août 1399 comme homme d’armes à pied, puis au siège de La Bâtie-Rolland (25 août-24 novembre 1404) comme homme d’armes avec trois chevaux. Enfin, il revint contribuer au siège du palais d’Avignon entre le 7 mars et le 4 août 1411117. Son congénère Jean Fulconis participa la même année 1411 au siège d’Oppède, en août et en septembre118. Elzéar Agulhon alias Job était fils de notaire, nous l’avons vu. On le retrouve en août 1386 dans une troupe qui servait contre Raymond de Turenne119. Par la suite, il fut conseiller municipal en 1391, syndic en 1393-1394 et enfin vice-viguier de Cavaillon en 1404‑1405120.

  • 121 AAV, Cam. Ap., Collect. 262, fol. 80ro.
  • 122 Il fut syndic d’Avignon en 1370, 1373 et en 1376-1377 ; M. Hayez, « Avignon, son seigneur et son co (...)
  • 123 AD de Vaucluse, B 6, fol. 133vo (29 septembre 1379).
  • 124 AD de Vaucluse, 3 E 38/274, fol. 41vo-44vo (2 juillet 1392).
  • 125 A. Jamme (dir.), É. Anheim, G. Butaud, P. Genequand (collab.), Le Souverain, l’office et le codex. (...)
  • 126 AD de Vaucluse, C 134, fol. 44ro (3 juin 1395-14 septembre 1395), 44vo (15 septembre 1395-14 décemb (...)
  • 127 AD de Vaucluse, 3 E 1/55, fol. 112vo (24 février 1404 : entrée en charge).
  • 128 AAV, Registra Avenionensia 321, fol. 144ro, 164ro, 179ro, 196ro, 211vo, 222vo, 243vo, 274vo, 290ro (...)
  • 129 AD de Vaucluse, C 141, fol. 41ro ; 3 E 33/64, fol. 17vo ; 3 E 33/91, fol. 42ro ; AAV, Cam. Ap., Col (...)
  • 130 Sur Guillaume Augier, cf. AD de Vaucluse, 3 E 32/14, fol. 52ro (1er janvier 1411). Sur Pierre Augie (...)

35Deux nobles de Cavaillon ont une carrière militaire plus notable, digne de celles de seigneurs comtadins. Augier Augier, signalé comme damoiseau de Cavaillon en 1365121, épousa Isoarde Cabassole, fille de Philippe qui fut syndic d’Avignon dans les années 1370122. En 1379, il occupa la charge de viguier de Cavaillon123. Plusieurs années après, on le retrouve écuyer du cardinal Pedro de Luna124. Quand ce dernier accéda au pontificat sous le nom de Benoît XIII, Augier Augier rejoignit tout logiquement le corps de ses écuyers d’honneur125. Des quelques nobles comtadins qui bénéficièrent de cette charge, il fut le seul qui entretint de véritables liens avec le souverain pontife, qui lui confia la forteresse d’Oppède pendant trois ans, entre juin 1395 et juin 1398126. Quand le pape subit la soustraction d’obédience, il fit la guerre en son nom en s’emparant des Taillades dans les premiers jours de décembre 1398. Cela donna à Réforciat d’Agoult plus de marge d’action pour défier militairement le Sacré Collège. À la fin du conflit, en mai 1399, Augier dut recevoir une amnistie comme les autres partisans de Benoît XIII. Avec le retour du pape au pouvoir, la carrière d’Augier fut relancée. Il fut nommé viguier de Cavaillon au début de l’année 1404127, ce qui ne l’empêcha pas de rejoindre la suite de Benoît XIII à Marseille en décembre et de servir dans l’escorte pontificale pendant plusieurs mois jusqu’à Gênes128. Il revint ensuite à Cavaillon et resta viguier jusqu’en 1410129. À sa mort en 1414, il laissait deux fils, Guillaume, un chanoine de Cavaillon, et Pierre, le cadet, qui partit un temps étudier à Bologne130.

  • 131 On dispose du testament de son père (ADV, 3 E 33/67, 25 novembre 1408) et de son codicille (3 E 33/ (...)
  • 132 AD de Vaucluse, 3 E 33/66, fol. 27vo-28ro (22 mars 1407).
  • 133 AD de Vaucluse, 3 E 26/77, fol. 264vo ; C 137, fol. 22ro, 34vo, 58vo (27 août-31 octobre 1402).
  • 134 AD de Vaucluse, 3 E 33/65, fol. 62ro-62vo (27 septembre 1406).
  • 135 En janvier 1420, il était pilier de l’Auberge de la Langue de Provence à Rhodes, représenté à Cavai (...)

36Elzéar Romey, fils d’Alphant Romey senior et de Marguerite de La Roque, naquit dans les années 1380131. Il avait quatre frères. Deux se prénommaient Alphant comme leur père : Alphant le Blanc devint sous-diacre et chanoine de Cavaillon132 ; Alphant le Noir, alias Alphantet, servit dans les troupes pontificales au siège de Vitrolles-en-Luberon en octobre-décembre 1398 et en Comtat en 1402133. Ces deux frères décédèrent tôt, autour de 1410, tandis que les deux autres accompagnèrent la vie d’Elzéar. Le plus proche était Bertrand Romey, bachelier en décrets, chanoine de Cavaillon, une des personnalités importantes du clergé comtadin, représentant son évêque aux États. Nous avons vu qu’en 1447, il faillit devenir évêque de Cavaillon. Jean Romey, le plus jeune de la fratrie, entra dans l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem en 1406. Avant de partir pour Rhodes, il céda à Elzéar ses droits à la succession134. Il devint l’un des chevaliers les plus éminents de la Langue de Provence135.

  • 136 AD de Vaucluse, C 139, fol. 53vo.
  • 137 AM d’Avignon, EE 8, fol. 46vo, 64vo, 97ro, 105ro, 125ro, 142vo, 159ro, 168ro, 175ro, 182vo, 200ro, (...)
  • 138 AD de Vaucluse, C 203, fol. 141vo ; AAV, Cam. Ap., Collect. 489, fol. 4ro.
  • 139 On connaît un Amiel de Cavaillon, coseigneur de Valréas, décédé à la fin du xive siècle (AAV, Cam. (...)

37Elzéar Romey accomplit sa première mission en 1402, quand il fut envoyé par le régent du Comtat auprès du comte de Valentinois136. Il participa ensuite très activement à la guerre des Catalans à Avignon. Il fut capitaine, sans interruption de juin 1410 à février 1411, d’une trentaine de piétons et d’arbalétriers postés autour du palais apostolique137. Il servit ensuite deux mois comme homme d’armes au siège d’Oppède. En 1414, il participa au siège du château de Malaucène138. À cette époque, il prenait de plus en plus couramment, comme son frère Bertrand, le surnom « de Cavaillon » sans que l’on sache les conditions dans lesquelles ce nom fut adopté139.

  • 140 A. Le Sourd, « Épisodes de la guerre de Cent Ans dans le Bas-Vivarais (1418) », Revue du Vivarais, (...)
  • 141 AD de Vaucluse : B 9, f.163ro (18 octobre 1433, acte conclu dans le château de Clameyrac). Sur Phil (...)
  • 142 AD de Vaucluse, 3 E 33/74, 8 septembre 1419 (seules quelques phrases sont lisibles).
  • 143 BnF, ms. fr. 7858, fol. 342vo-343ro.

38C’est sous le nom d’Elzéar Romey, dit de Cavaillon, qu’il servit en Languedoc sous les ordres de Philippe de Lévis, baron de Roche-en-Régnier, pour défendre le pays face à l’attaque des Bourguignons. À la fin du mois d’avril 1418, il fut nommé capitaine de la tour de l’Ourse à Viviers. Puis en décembre de la même année, il participa à la prise de Saint-Remèze. Certains de ses hommes s’étant emparés de deux cloches d’une église, il les récupéra et les confia à un notaire de Viviers, car il n’entendait pas, disait-il, faire la guerre aux églises140. Son lien avec Philippe de Lévis semble avoir été durable car il était encore à ses côtés en 1433, comme le montre un acte conclu en France141. Cela favorisa sans doute sa carrière militaire dans le royaume de France. Le testament qu’il fit en septembre 1419 nous apprend qu’il partait alors en France pour servir le roi dans ses guerres142. Plusieurs nobles du Comtat s’étaient habitués à la guerre en France. Le plus important était un voisin, le chevalier Elzéar Vassadel, coseigneur des Taillades, recruté en février 1419 par le dauphin Charles, à Sancerre, avec une troupe de 100 hommes d’armes et de 50 hommes de trait143.

  • 144 R. Brun, La Ville de Salon au Moyen Âge. La vie économique. Le régime seigneurial. Le régime munici (...)
  • 145 AM d’Avignon, EE 19, fol. 5ro, 5vo, 9ro, 9vo.
  • 146 L. Stouff, Arles à la fin du Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications Université de Provence, 1986, (...)

39Cette expérience acquise en France fit d’Elzéar Romey un capitaine réputé. En 1423, il était capitaine général des possessions de l’archevêque d’Arles. Il fit en décembre de cette année une inspection en règle des fortifications de Salon et dressa un rapport écrit des travaux à entreprendre144. Trois ans plus tard, Avignon l’engagea comme un de ses capitaines pour combattre Geoffroy Boucicaut en Dauphiné. Du 7 décembre 1426 au 7 février 1427, il servit avec 26 hommes d’armes (lui compris) et 10 arbalétriers. Puis jusqu’au 8 avril 1427, avec 25 hommes d’armes. Il participa notamment au siège de Livron145. Nouvelle preuve de sa réputation, il fut viguier d’Arles en 1431‑1432146.

  • 147 AD de Vaucluse, 3 E 33/72, fol. 66ro (5 juin 1417).
  • 148 Zerner, Le Cadastre, le pouvoir et la terre…, op. cit., p. 49, 53‑55.
  • 149 Elle était la fille d’un célèbre juriste d’Avignon, François de Cario. Son testament est conservé : (...)
  • 150 Cf. É. de Smet, Mondragon de Provence des origines à 1536, Avignon, Roumanille, 1977, p. 115‑126.

40La carrière des armes ne l’empêcha pas d’être très présent dans la vie publique comtadine. Il fut ainsi syndic de Cavaillon en 1417147. Il faisait partie des piliers des États, de ceux que l’on retrouvait régulièrement à chaque assemblée148. Mais il avait changé de statut. Après le décès de sa première épouse Hélione de Cario149, il se remaria en 1420 avec Louise de Montaigu, d’une famille noble de Mondragon150. Il devint ainsi coseigneur de Rochegude, et donc vassal du pape. C’est au nom des coseigneurs et de la communauté de ce petit village de la judicature de Valréas qu’il siégea désormais aux États.

  • 151 Pithon-Curt, Histoire de la noblesse…, op. cit., t. I, p. 289‑304.

41Elzéar Romey réorienta donc de façon décisive son lignage. Il abandonna son patronyme de naissance pour laisser à ses héritiers celui de « de Cavaillon » qui fut transmis jusqu’au xviiie siècle151. Sans renier ses attaches avec Cavaillon, il s’enracina, grâce à son mariage, à Rochegude et Mondragon. Enfin, il mena de front une carrière selon un double registre : celui du noble comtadin pleinement impliqué dans les affaires de son pays natal, mais aussi celui de l’homme de guerre d’une certaine réputation, qui fit la guerre en Comtat, en Provence et en France, où il avait comme protecteur Philippe de Lévis.

42On perçoit à travers ce portrait de groupe que les vieilles familles nobles de Cavaillon ont pu maintenir leur prééminence jusqu’au début du xve siècle. Il y a certes des extinctions et un renouvellement continu de la noblesse, mais pas au point de bouleverser son équilibre. En effet, les nouveaux venus sont le plus souvent mariés à des demoiselles de Cavaillon et récupèrent donc une partie de leurs biens. La participation au chapitre cathédral et plus encore aux conseils municipaux constitue deux importants facteurs d’unité du groupe nobiliaire. Plus épisodique, l’activité militaire réunissait aussi les nobles, car elle concernait autant le noble issu d’une famille chevaleresque que le nouveau noble à qui elle permettait de se démarquer des bourgeois.

43Il existe néanmoins une assez grande diversité de fortune et de prestige au sein des nobles cavaillonnais. La renommée de la plupart d’entre eux restait très locale. Leur horizon était, en quelque sorte, d’être conseiller municipal voire syndic et d’occuper une charge de lieutenant du viguier. Mais d’un autre côté, certains nobles comptaient à l’échelle régionale et parfois au-delà. On peut évoquer les Agar (dont le déclin fut cependant indéniable après le début du xive siècle), les Cabassole et les Romey alias de Cavaillon. En évoquant les nobles de Cavaillon, on a donc une assez bonne illustration de ce que pouvait être cette noblesse communale du Comtat Venaissin avant le renouvellement accéléré qu’elle connut au cours du xve siècle.

Annexes

1. Les principales familles nobles de Cavaillon (1171‑1416)

Nom

Première attestation relevée

Dernière attestation relevée

Agar (Agarni)

1215

1416

Agulhon (Agulhoni) alias Job

1347

1416

Alquier (Alquerii, Arquerii)

1171

1399

Amat (Amati)

1230

1322

Astoaud (Astoaudi)

1342

1421
(mais maison non recensée
en 1416)

Augier (Augerii)

1335

1416

Aycard (Aycardi)

1232

1416

Aymar (Ademarii, Adhemari, Azemarii, Aymarii)

1215

1416

de Barassa (de Barassia, de Brassa)

1215

1347

de Caderousse (de Cadarossa)

1273

1347

Berenguier (Berengarii)

1224

1398

Bermond (Bermundi, Bremundi)

1229

1354

Boutin (Botini)

1171

1265

de Cabannes (de Cabannis)

1229

1322

Cabassole (Cabassola)

1232

1416

Carbonel (Carbonelli)

1224

1416

de Durfort (de Duroforti)

1204

1342

Fulconis (Fulconis)

1253

1416

Gautier (Gauterii)

1215

1416

Giraud (Giraudi)

1229

1407

Greci (Greci, Greti)

1310

1416

Guis (Guidonis, Guido, Guiso, Guis)

1224

1337

Guilhem (Guillelmi)

1171

1416

Isnard (Isnardi, Innardi, Ysnardi)

1229

1416

de Lagnes (de Laneis)

1224

1342

Laurens (Laurentius)

1224

1347

de Luperiis

1245

1322

de Merindol (de Merindolio)

1230

1329

Peyre (Petri)

1276

1416

Raynaud (Raynaudi, Rainaudi)

1224

1368

Ripert (Riperti)

1224

1326

Romey (Romei, Romey)

1215

1416

de La Roque (de Roca, de Rocha, de la Roca, de Ruppe, de Rupe)

1224

1416

Rostaing (Rostagni)

1228

1416

de Rouret (de Rovereto, de Roureto)

1229

1395

de Sénas (de Cenacio, de Senassio, de Senacio)

1171

1322

2. Composition des conseils de ville de Cavaillon (1276‑1416)152

1276, 15 mai : réunion du parlement des habitants qui désigne deux syndics, Raymond de Turre, chevalier, et Bertrand Vital, drapier, afin de délimiter le territoire de Cavaillon. Ils doivent agir cum consilio domini Guillelmi Agarni, domini Gaufridi Alquerii, militis, Petri Garnerii, Gauterii de Malbecco, et Romeus de Merindolio. (AM de Cavaillon, DD 1, no 2).

1287, 22 juin : coram dominis baiulis ejusdem civitatis videlicet coram Bertrando Vitalis, Bertrando Agarni et Bertrando de Barassia […] illis qui sunt de consilio predicto jurati scilicet : domino Raimundo de Duroforti, domino Gauterio de Ruppe, domino Helisario Bermundi, domino Rocha [sic, probablement Raimundus de Roca], domino Bertrando de Roureto, Laugerio de Barassia, Gaufrido de Canonica, Roberto Rollandi, Rostagno Agarni, Guillelmo Pinenqui, Romeo de Merindolio, Romeo de Mercadeto, Hugone Pelliperii et Rostagno de Barassa, tam militibus et militaribus personis quam probis viris consilium super hoc specialiter facientibus […] (AM de Cavaillon, AA 1, no 2).

1291, 24 août : Raymond [de] Roca, Elzéar Bermundi, Guillaume Aycardi, Bertrand de Lagnes, Raymond Bertrandi et Bertrand Vitalis, Romieu de Roquemaure, Bertrand Fulconis, Raymond Duroforti, Raymond Azemari, Gilles Pelliparii, Rostaing Agar et autres, tous conseillers de la communauté de Cavaillon (AM de Cavaillon, CC 1, no 2, d’après l’analyse de l’inventaire manuscrit du xixe siècle).

1307, 3 septembre : convocato consilio Cavallicensis tam nobilium virorum quam proborum hominum ipsius civitatis ad sonum campane […] domino Raimundo Cabassole, domino Guillelmo de Cabanis, domino Raimundo de Ruppe, domino Helisiario Bremundi, domino Raimundo de Duroforti, domino Alphanto Romei, militibus ; Raimundo Gauterii, Bertrando Amelii, Bertrando Fulconis, Hugoni de Cadarossa, domicellis ; Raimundo Gauterii, Egidio Pellecerii, Hugoni Pellecerii, Petro Raynaudi, Gauterio de Malbecco et Raimundo Chaussena, probis hominibus de Cavallione consilium facientibus (AM de Cavaillon, AA 1, no 5).

1310, 26 novembre : nobles Raymond [de] Roca, Raymond Cabassole, Bertrand Agar, Guillaume de Cabannes, chevaliers ; Raymond Gautier, Jean de Rouret, damoiseaux ; Raymond Chacenne, Bertrand Garnier, Pierre Raynaud, Bertrand Marin, Gautier de Maubec, bourgeois (AM de Cavaillon, DD 3, no 3, d’après l’inventaire manuscrit du xixe siècle).

1314 (a. st.), 16 janvier : nobiles viri domini Alphantus Romei, Guillelmus de Cabannis, Raymundus Guauterii et Raymundus de Rocha, milites ; dominus Poncius Garnerii, jurisperitus ; Guillelmus de Merindolio, domicellus ; Petrus Raynaudi, Egidius Pellicerii, Bertrandus Marini, Guauterius de Malbeco et Bertrandus Garnerii (AM de Cavaillon, AA 1, no 7).

1326 (a. st.), 15 février : Alphant Romey et Bertrand Gautier, chevaliers ; Elzéar Cabassole, Jacques Carbonel, Hugues Ripert, Guillaume Raisosii, Alphant Greci, Guillaume Agar, Raymond Aymar, damoiseaux ; Gautier de Maubec, Bertrand Marin, Bertrand Garnier, Pierre Pellicier, Pierre Moguerii, Étienne Gilles, Alphant Relhaud, Raymond Vassolis et Gautier Aybeline, représentants de Cavaillon pour conclure un emprunt (AM de Cavaillon, GG 1, no 1, d’après l’inventaire manuscrit du xixe siècle).

1329, 10 septembre : nobiles dominus Bertrandus Gauterii, Raymundus de Ruppe, Alfantus Romei, Guillelmus Agarni, Guillelmus de Merindolio, Guillelmus Romei, Elriacius Cabassole, Alfantus de Ruppe et probi homines videlicet Gauterius de Malbeco, Gauterius Aybeline, Petrus Moguerii, Petrus Punenqui, magister Guillelmus Aybeline, Rostagnus Punenqui, Bertrandus Ferraguti, Guillelmus Isnardi Barbe, Hugo Manovelli, Bertrandus Raynardi (AD de Vaucluse, 3 E 33/20, fol. 26vo-27ro).

1330 (n. st.), 2 février : nobles Pierre Gautier, docteur en droit, Guillaume Agar, Raymond Gautier, Alphant Greci, Jacques Carbonel, Raymond Aymar, Alphant de Roca, Bertrand Fulconis, Gautier Berengarii, Alphant Romey, damoiseaux ; Gautier de Maubec, Raymond Guilhem, Bertrand Marin, Julien Julian, Bertrand Garnier le jeune, Guillaume Boache, Pierre Pellicier, Pierre Raybaud, Bertrand Daynaci, prud’hommes (AM de Cavaillon, DD 3, no 4, d’après l’inventaire manuscrit du xixe siècle).

1334 (n. st.), 16 février : nobles Bertrand Gautier, Guillaume Giraud, Bertrand Alquier, Alphant de La Roque, Raymond Aymar, Alphant Guilhem, damoiseaux ; Gautier de Maubec, Bertrand Raynardi, Alphant Rolland, Gautier Abelyne, Bertrand Ferragut, Pierre Punenqui, prud’hommes (AM de Cavaillon, DD 3, no 5, d’après l’inventaire manuscrit du xixe siècle).

1335, 23 avril : […] consules infrascripti sono campane vocati […] Alfantus Romei, Raymundus Ademarii, Guillelmus Petri, Petrus Romei, Alfantus Grecii, Alfantus Guillelmi, Guillelmus Giraudi, Alfantus de Roca, domicelli ; Bertrandus Marini, Bertrandus Ferraguti, Raymundus Vasoli, Petrus Punenqui, Petrus Raybaudi, magister Guillelmus Aybeline, notarius, Guillelmus Isnardi Barbe, Hugo Ferraguti junior (AM de Cavaillon, AA 1, no 17).

1337, 31 mars : Raymundus Adzemarii, Alphantus de Rocha, Bertrandus Agarni, Raymundus Raysosii, Raymundus Laurentii, Alphantus Guillelmi, domicelli ; Galterius de Malbeco, Bertrandus Raynardi, magister Aycardus Arvey, Rostagnus Punenqui, Raymundus Vassolis, Bertrandus Aybeline, Petrus Raybaudi, probi (AM de Cavaillon, AA 1, no 19).

1337, 18 mai : dominus Bertrandus Gauterii, Alfantus Romey, Jacobus Carbonelli, Raymundus Adzemarii, Alfantus de Ruppe, Guillelmus Alquerii, Bertrandus Agarni, Raymundus Laurentii, domicelli ; Gauterius de Malbeco, Gauterius Aybeline, Bertrandus Raynardi, Raymundus Vassolis, magister Aycardus Arney, Rostagnus Punenqui, Hugo Marini, Bertrandus Aybeline, Alfantus Rollandi, Petrus Raybaudi, probi (AM de Cavaillon, AA 1, no 20).

1338, 25 mai : Bertrandus Gauterii, Raymundus Gauterii, Alfantus Romei, Bertrandus Raynaudi, Bertrandus Alquerii, nobiles153 ; Gauterius de Malbeco, magister Petrus Fortis154, Guillelmus Redorterii, Petrus Pellicerii, Ferrarius Guichardi, Bertrandus Ferraguti, Petrus Mouguerii junior, Petrus Guillelmi, probi (AD de Vaucluse, 3 E 33/30, fol. 25ro).

1342, 1er avril : dominus Bertrandus Gauterii miles, Alfantus Romei, Bertrandus Aycardi, Alfantus Guillelmi, Guillelmus Greci, Guillelmus Petri, Bertrandus de Rupe, Guillelmus Alquerii et Jacobus Carbonelli, nobiles155 ; Gauterius de Malbeco, P[etrus] Fortis, Hugo Ferraguti, Raymundus Vassolis, Hugo Petri, Raymundus Garnerii, Bertrandus Ferraguti et Guillelmus Giraudi (AD de Vaucluse, 3 E 32/11, feuillet volant entre les fol. 49 et 50).

1354 (n. st.), 10 février : […] congregato venerabili consilio Cavalliensis mandato nobilis domicelli Laurentii de Fractis, vicecarii et notarii curie Cavalliensis […] in quoquidem consilio interfuerunt consules infrascripti : Alphantus Romey, Bertrandus de Ruppe, Guillelmus Petri Astoaudi, Bertrandus Agulhoni, Raymundus Raynaudi, Johannes Carbonelli, domicelli ; et probi magister Petrus Fortis, Alphantus Rolandi, Hugo Petri, Raymundus Garnerii, Johannes Ferraguti ac Raymundus Aybelline (AM de Cavaillon, AA 1, no 24).

1371, 16 avril : Bertrandus de Rupe, Alfantus Romey, magister Laurentius de Fractis, Guillelmus Ynardi, Guillelmus Agarni, de Insula, Johannes Carbonelli, nobiles ; Johannes Ferraguti, Bertrandus Guillelmi, Anthonius Gacini, Raymundus Aybeline, Jacobus Eberardi, Garnerius Garnerii, probi (AM de Cavaillon, AA 1, no 26).

1379, 10 août : Guillelmus Augerii, Johannes Giraudi, Bertrandus Fulconis, Guillelmus de Rupe, Rostagnus Adhemarii, Petrus Berengarii, Guillelmus Petri de Sancto Micahele, Alsiatius Gauterii, nobiles ; Raymundus Aybeline, Jacobus Micahelis, alias de Areis, Anthonius Peyronelli, Garnerius Petri, Raymbaudus et Jacobus Boyseti, probi (AM de Cavaillon, DD 2, no 8, édité par L. Duhamel, Le Canal de Saint-Julien [Historique et documents], 1171-1818, t. I [seul paru], Cavaillon, Mistral, 1901, p. 61‑62).

1382, 1er décembre : magister Raymundus Daurelli, notarius, Alziarius Gauterii, notarius, Guillelmus Agarni, Johannes Giraudi, Petrus Berengarii, Jacobus Carbonelli, Guillelmus Petri, Alphantus Greci, Nicolaus Minhardi, Rostagnus Agarni, nobiles ; Bertrandus Gaufredi, Guillelmus Juliani, Anthonius Cavallerii, Petrus Curti, Guillelmus Chabaudi, Jacobus Odoli, Jacobus Michaelis, Petrus Gaucelini et Petrus Raybaudi, probi (AM Cavaillon, DD 2, no 10, édité par L. Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 81‑82).

1389, 18 juin : nobles Alphant Romey, Elzéar Cabassole, Raymond Dianelis (lire « Daurel » sans doute), Guillaume de La Roque, Jacques Carbonel ; Alphant Petri, Jacque Benaye, Jacques fils de Guys, Antoine Cavallier, Ferrier Albert, Guillaume Salomon, Pierre Raybaudi et Bertrand Gaufridi, prud’hommes (AM de Cavaillon, CC 1, no 17, d’après l’inventaire manuscrit du xixe siècle).

1391, 5 novembre : nobiles : Guillemus Agarni, Alphantus Romei, magister Raymundus Daurelli, Bertrandus Fulconis, Jacobus Carbonelli, Alphantus Greci, Elziarius Agulhoni, Gauffridus Rostagni, Petrus Berengarii. Et probi : Petrus Raybaudi, Petrus Gaucelini, Alphantus Petri, Anthonius Peyronelli, Johannes Pellicerii, Jacobus de Petra, Bertrandus de Aligno et Anthonius Cavallerii. Ils désignent comme syndics noble Bertrand Fulconis et Antoine Peyronnel (AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 39ro).

1392, 8 août : Guillelmus Agarni, Alphantus Romey, Raymundus Daurelli, Bertrandus Fulconis, Guillelmus de Roca, Petrus Berengarii, Alphantus Greci, Jacobus Carbonelli, Gaufridus Rostagni, nobiles156 ; Petrus Raybaudi, Bertrandus de Aligno, Jacobus Michaelis, Anthonius Peyronelli, Johannes Pellicerii, Jacobus de Petra, Alphantus Petri, Anthonius Cavallerii, probi (AM de Cavaillon, BB 1, fol. 122157).

1393, 19 mars : Et primo, magister Raymundus Daurelli, Guillelmus Agarni, Alphantus Romey, Bertrandus Fulconis, Gaufridus Bedocii, Jacobus Carbonelli, Elziarius Gauterii, Gaufridus Rostagni et Ludovicus de Roureto, nobiles. Et probi : Ranulphus Ferraguti, Petrus Raybaudi, Jacobus Michaelis, Guillelmus Garnerii, Ferrarius Alberti, Alphantus Raybaudi, Guillelmus Bade ; Petrus Gaufridi et Garnerius Garnerii (AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 83vo).

1393, 11 novembre : nobiles : Guillelmus Agarni, Alphantus Romey, Elziarius Cabassole, Jacobus Carbonelli, Rostagnus Agarni, Georgius Giraudi, Nicholaus Minhardi, Elziarius Job [sic, pour Agulhoni alias Job], Alphantus Greci, et probi : Jacobus Michaelis, Anthonius Garnerii, David Gaucelini, Johannes Pellicerii, Petrus Gauffridi, Jacobus de Petra, Ferrarius Alberti. Ils désignent comme syndics noble Elzéar Agulhon alias Job et David Gaucelin (AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 241ro).

1394, 24 juillet : Et primo nobiles : Guillelmus Agarni, Alphantus Romey, Guillelmus de Ruppe, Alphantus Greci, Jacobus Carbonelli, Nicholaus Minhardi, Rostagnus Agarni, Georgius Giraudi, et probi : Ranulphus Ferraguti, David Gaucelini, Anthonius Garnerii, Johannes Pellicerii, Anthonius Peyronelli, Ferrarius Alberti, Petrus Gaufridi. (AM de Cavaillon, DD 5, no 7).

1395, 16 mai : Et primo, Guillelmus Agarni, Alphantus Romey, Alphantus Greci, Jacobus Carbonelli, Guillelmus Romey, Georgius Giraudi, Ludovicus de Roureto158, nobiles159 ; Ranulphus Ferraguti, Bertrand de Aligno, Anthonius Garnerii, Jacobus Michaelis, Alphantus Petri, Petrus Vassonis, Veranus Porquerii, Raymundus Aybeline, Bertrandus Juliani (AD de Vaucluse, 3 E 8/275, 16 mai 1395).

1400, 10 octobre : in quo consilio presentes fuerunt domini consiliarii subscripti tam nobiles quam probi : Guillelmus Agarni, Alphantus Romei, Elziarius Gauterii, Raymundus Cabassole, Petrus de Coutella, Raymundus Porquerii, Anthonius Peyronelli, Guillelmus Ende, Anthonius Garnerii, Rostagnus Agarni, Ranulfus Ferraguti, Johannes Fulconis (AD de Vaucluse, 3 E 33/60, feuillet inséré entre des actes du 13 et 17 octobre).

1404, 24 février : Alphantus Romey, Alphantus Greci, Raymundus Cabassole, Alziarius Job, Petrus Gasqui, Gaufridus Bedocii, Raymundus Porquerii, Guillelmus Ende, Rostagnus Agarni, Ranulphus Ferraguti (AD de Vaucluse, 3 E 1/55, fol. 112vo).

1416, 6 novembre : in quoquidem consilio presentes fuerunt domini tam nobiles quam probi consiliarii infrascripti : Rostagnus Agarni, Alphantus Greci, Veranus Michaelis, Raymundus Cabassole, filius quondam Philippi, Elziarius Romey, Rostagnus Carbonelli, Petrus de Podio, Petrus Fortis, Eucletus de Senacio, Johannes Guillelmi, magister Leonardus de Luna et magister Petrus Gasqui, de Cavallione160 (AD de Vaucluse, 3 E 33/71, 6 novembre 1416).

3. Les maisons des nobles de Cavaillon en 1416

Nous signalons d’un astérisque les familles présentes depuis plusieurs générations à Cavaillon et figurant dans l’annexe 1.

Nom de la famille noble

Individu recensé, localisation
et valeur de sa maison

Agar*

Rostaing Agar : maison sur la place (48 s. de loyer)

Agulhon*
alias Job

Jean Agulhon : maison de la chapelle (36 s. de loyer)

Héritiers d’Elzéar Agulhon alias Job : maison de la Saunerie
(72 s. de loyer) [deux filles]

Augier*

Pierre Augier, clerc : maison dans le quartier Saint-Michel
(72 s. de loyer)

Aussac

Charles d’Aussac (ancien viguier) : maison de la Place
(72 s. de loyer) ; étable et fenil (24 s.)

Aycard*

Vérane Aycard, épouse du médecin juif converti Leonard de Luna : ancienne maison de Siffrein de La Roque, Grande-Rue (48 s. de loyer)

[Pierre Aycard est sans doute d’une autre famille]

Aymar*

Bermonde Aymar : maison dans le quartier de la Saunerie
(60 s. de loyer)

Cabassole*

Raymond Cabassole, d’Avignon : deux maisons l’une en face de l’autre, Saunerie (218,50 s. de loyer)

Raymond Cabassole junior : maison Grande-Rue (48 s. de loyer)

Carbonel*

Jacques Carbonel : maison du quartier Saint-Michel
(79,50 s. de loyer) et casal près du Portail Clos (12 s.)

Fulconis*

Jean Fulconis : maison avec étable dans le quartier Saint-Michel (60 s. de loyer)

Gasqui

Pons Gasqui : maison avec casals contigus, Grande-Rue
(60 s. de loyer)

Gautier*

Rostaing Gautier : maison à la Saunerie (24 s. de loyer)

Alasacie Gautier [mère de Rostaing] : maison à la Saunerie, non estimée

Greci*

Alphant Greci : maison sur la Place (60 s. de loyer)

Guilhem*

Jean Guilhem : maison dans le quartier Saint-Michel
(31 s. de loyer)

[deux autres Guilhem résident à Cavaillon, mais ne semblent pas membres de la même famille]

Isnard* alias Bedos

Geoffroy Isnard alias Bedos : maison du quartier Saint-Michel (36 s. de loyer)

La Pante

Raymonde Romey et les héritiers de Raudet La Pante : maison avec cours, à la Saunerie, devant Saint-Laurent (75 s. de loyer)

Peyre* (Petri)

Jean Peire : maison Grande-Rue (72 s. de loyer) et casal près du portail Clos (12 s.)

La Roque* (de)

Bilette de La Roque : maison Grande-Rue (48 s. de loyer)

Elzéar de La Roque, clerc : maison de Guillaume de la Roca, à la Saunerie (72 s. de loyer)

Romey*

Elzéar Romey : maison de la Place (84 s. de loyer), une tour (96 s.) et un four à Saint-Michel (24 s.)

Bertrand Romey, son frère, chanoine : maison paternelle, près de Saint-Étienne (96 s. de loyer) et deux petites maisons
(6 et 12 s. de loyer)

Siffrein Romey, clerc : maison de la Place (30 s. de loyer) et une autre maison (24 s.)

Rostaing*

Geoffroy Rostaing : maison avec cour, à Saint-Michel
(48 s. de loyer)

Ruffi

Antoine Ruffi : maison rue des Forges à la Saunerie
(144 s. de loyer)

Sault (de)

Héritiers de Fortet de Sault : maison habitée par Geoffroy Simon (72 s. de loyer)

Notes

1 AAV, Cam. Ap., Collect. 262, fol. 191ro-201vo.

2 Levée de taille de 6 000 florins, augmentée à 7 041 florins. L.-H. Labande, « L’occupation du Pont-Saint-Esprit par les Grandes Compagnies (1360-1361) », Revue historique de Provence, 1, 1901, p. 157‑164.

3 AD de Vaucluse, C 127.

4 Nous plaçons les nobles de Cavaillon devant ceux de Malaucène et Mormoiron car ces deux localités déclinèrent plus que Cavaillon du point de vue démographique durant la seconde moitié du xive siècle.

5 Pour une présentation des notaires de Cavaillon, voir G. Le Dantec, « Crédit et source notariale à Cavaillon (xive-xve siècles). Essai de typologie », dans Menant F., Redon O. (éd.), Notaires et crédit dans l’Occident méditerranéen médiéval, Rome, École française de Rome, 2004, p. 307‑335.

6 L. Duhamel, Le Canal de Saint-Julien (Historique et documents), 1171-1818, Cavaillon, Mistral, 1901, t. I [seul paru], p. 5‑7. Cet acte mentionne aussi trois autres familles que l’on retrouve ensuite à Cavaillon : les Boutin (Berengarius Botini et Raiembaldi Botini), Guilhem (Pontii Guillelmi) et de Sénas (Guillelmi de Cenacio).

7 L.-H. Labande, « Les chartes de l’évêché et les évêques de Cavaillon au xiiie siècle », Revue d’histoire de l’Église de France, I, 1910, p. 82‑104, p. 188‑210, p. 316‑328 ; II, 1911, p. 576‑591, p. 734‑742 ; ici, 1910, p. 90, p. 98 (Pons Alquier, chanoine en 1217 et 1228).

8 Ibid., 1910, p. 98‑99.

9 On constate ainsi en Auvergne un plus large emploi du mot de miles « seulement au cours des quinze premières années du xiiie siècle », cf. E. Grélois, « Du vir honnestissimus au discretus vir : critères et dynamiques de la différenciation sociale à Clermont et en Basse-Auvergne du xie au xive siècle », dans Jean-Marie L., Maneuvrier C. (éd.), Distinction et supériorité sociale (Moyen Âge et époque moderne), Caen, Publications du CRAHM, 2010, p. 205‑220, ici p. 211.

10 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 96‑97.

11 Ibid., 1911, p. 577.

12 AM de Cavaillon, AA 1, no 2, cf. annexe 2.

13 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1911, p. 577 ; AM de Cavaillon, DD 1, no 2.

14 AM de Cavaillon, DD 1, no 6.

15 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, p. 587‑588.

16 Cf. P. Contamine, La Noblesse au royaume de France de Philippe le Bel à Louis XII. Essai de synthèse, Paris, PUF, 1997, p. 280 ; M. Hébert, Tarascon au xive siècle. Histoire d’une communauté urbaine provençale, Aix-en-Provence, Édisud, 1979, p. 61‑62.

17 Les dates fournies dans cette annexe ne sont qu’indicatives car nous n’utilisons les chartes des évêques de Cavaillon que par l’article de 1910-1911 de L.-H. Labande. Pour l’autre borne chronologique, nous avons consulté tous les registres de notaires, mais nos dépouillements ont privilégié insensiblement les actes où les nobles sont parties prenantes, et non simplement témoins. Ces dates ne sont donc qu’une première approximation.

18 AM de Cavaillon, DD 1, no 6. Cinq de ces chevaliers figurent au début de la liste : Alphant Romey, Bertrand Agar, Guillaume (de) Cabannes, Raymond Cabassole et son fils, Isnard. Puis on trouve au fil de la liste sire (dominus) Elzéar, chevalier, c’est-à-dire Elzéar Bermond (cf. annexe 2) et Raymond de Durfort, chevalier. Le nom de Pierre Guilhem est accompagné de la qualité de dominus, mais il n’est pas dit miles : c’était un juriste, signalé en 1281 (AM de Cavaillon, DD 1, no 3) et 1301 (AA 1, no 5).

19 Il s’agit d’Alphant Romey, de Raymond Gautier, d’Alphant Isnard et d’Elzéar [Bermond], cf. AM de Cavaillon, DD 2, no 6 et Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 43‑60.

20 Cf. annexe 2, années 1326, 1329, 1334, 1338 et 1342. Il est encore attesté en août 1347, AD de Vaucluse, 3 E 33/35, fol. 51ro-52ro.

21 Cf. annexe 2, années 1307, 1314 et 1326. Il est mentionné en 1342 comme père d’Alphant Romey primogenitus et d’Alphant Romey, juriste, AD de Vaucluse, 3 E 32/11, fol. 78vo-79ro.

22 En 1363, on le voit qualifié de chevalier et coseigneur de Saint-Saturnin-lès-Avignon, AD de Vaucluse, B 6, fol. 21vo-22ro, 30ro-30vo. En mai 1369, il assiste à des donations de son oncle, le cardinal Philippe Cabassole, mais il est indiqué comme mort le 26 octobre 1369. Ne laissant pas de testament, sa succession fut disputée entre sa veuve, Béatrice Rayssose, et son frère, le cardinal, cf. Lettres communes de Grégoire XI, nos 21576 et 24843 (base de données Ut per litteras apostolicas, École française de Rome-Brepols Publishers).

23 L. Larochelle, « Le vocabulaire social et les contours de la noblesse urbaine provençale à la fin du Moyen Âge : l’exemple d’Aix », Annales du Midi, 104, 1992, p. 163‑173, ici p. 165.

24 Ibid., p.166.

25 L.-H. Labande, Avignon au xve siècle. Légation de Charles de Bourbon et du cardinal Julien de La Rovere, Monaco/Paris, Imp. de Monaco/A. Picard, 1920, p. 24.

26 Les conclusions de L. Larochelle sont donc erronées pour le xive siècle.

27 M. Ramage, Ville et pratique d’écriture : l’espace d’une communauté à Cavaillon, mi-xiiie-xve siècle, thèse de doctorat (dir. C. Gauvard et B. Laurioux), université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2014, t. I, p. 327. M. Ramage classe donc les Carbonel parmi les probi homines à l’origine.

28 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 96, 189, 192 ; 1911, p. 577, 587.

29 J. Chiffoleau, « L’espace urbain et l’espace régional de Cavaillon vers 1320-1340 », Provence historique, 26, 1976, p. 287‑300, ici p. 287 n. 2.

30 Voir quelques remarques sur les nobles de Cavaillon dans H. Peretti, « Cavaillon au début du xive siècle, étude économique et sociale », Provence historique, 26, 1976, p. 301‑313.

31 AD de Vaucluse, 3 E 33/43, fol. 14ro-15vo (31 juillet 1368).

32 AD de Vaucluse, C 88 pour le cadastre de Cavaillon. Ce cadastre a été édité dans sa totalité et étudié en détail par Ramage, Ville et pratique d’écriture…, op. cit., t. II, p. 516‑670 (édition) ; t. I, p. 40‑78, 84‑119, 131‑159 (étude).

33 Elzéar Astoaud est pourtant vivant en 1421 (AD de Vaucluse, 3 E 33/102, fol. 72ro, 12 novembre 1421). Il apparaît dans le cadastre de 1416 pour des cens perçus et des terres (cf. Ramage, Ville et pratique d’écriture…, op. cit., t. II, p. 549, 579, 581, 582, 617, 621, 627, 631…). Son absence du livre des maisons résulte d’une résidence hors de Cavaillon ou d’une lacune du cadastre.

34 Il s’agit probablement de l’immeuble « Le Pantagruel ».

35 M. Zerner, Le Cadastre, le pouvoir et la terre. Le Comtat Venaissin pontifical au début du xve siècle, Rome, École française de Rome, 1993, p. 363 n. 86. Pour Antoine Ruffi, cf. ibid., p. 364‑368.

36 Ibid., p. 376.

37 Ibid., p. 377‑379.

38 AM de Cavaillon, DD 1, no 2. Pour l’étude de ce genre de noms de famille dans les années 1320‑1340, cf. Chiffoleau, « L’espace urbain… », art. cité, p. 296‑297.

39 Cf. annexe 2.

40 Lieu-dit Saint-Jean-de-Durfort, commune de Sault (Vaucluse).

41 Il s’agit probablement de La Roquette (lieu-dit de la commune de Cheval-Blanc), fief de l’évêque de Cavaillon qui est appelé en 1229 castrum de Rupe ou castrum de la Roquetta ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 100‑104.

42 AM de Cavaillon, DD 1, no 5.

43 En 1237-1239, Bertrand Gautier de Robion est bayle à Cavaillon du sénéchal du Venaissin, Barral de Baux, nommé par le comte de Toulouse ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 194. La même charge est exercée par Guillaume Gautier de Maubec en 1238 et 1239 ; ibid., p. 195‑196. Il est mentionné les années précédentes (ibid., p. 189, 192). Dans la liste de 1322, on note un Raymond Gautier, fils de Gautier, de Robion ; cf. Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 50. Enfin, en 1347, on connaît la veuve du damoiseau Guillaume Gautier de Sénas, AD de Vaucluse, 3 E 33/35, fol. 24vo‑25vo, 31ro‑32ro.

44 Un Pons Alquier de Lagnes figure dans des chartes cavaillonnaises de 1232, 1233 et 1236 ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, p. 190, 192, 201, 318.

45 Le chevalier Raymond Boutin est bien documenté jusqu’en 1265 ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, p. 577, 579. Au début du xive siècle, le nom est porté à Cavaillon par des non‑nobles.

46 Il est qualifié de damoiseau habitant Cavaillon en 1354 (AD de Vaucluse, 3 E 33/27, fol. 13ro, 32ro, 41vo, 57vo…).

47 AD de Vaucluse, 3 E 33/49, fol. 81vo-84ro (8 janvier 1387). La dot est de 300 florins légués par son père.

48 AD de Vaucluse, 3 E 8/275, 6 novembre 1395.

49 Cf. AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 96vo, 102vo-105ro (septembre 1393 : tutelle des enfants du couple).

50 AD de Vaucluse, 3 E 33/57, fol. 23vo-24vo (21 juin 1397). La dot est de 500 florins.

51 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 97vo-98ro (6 septembre 1392 : nomination), 175vo, 134ro, 96vo, 3vo, 235ro-235vo, 234vo, 14ro, 21ro, 24ro, 22vo (4 octobre 1395).

52 AD de Vaucluse, 3 E 8/281, 7 février 1411, 31 juillet 1411 ; 3 E 8/271, fol. 198vo (29 avril 1412) ; 3 E 33/71, fol. 47ro (1416) ; AC de Carpentras, BB 46, fol. 66vo (29 octobre 1420).

53 F.-C. Uginet, Le Liber officialium de Martin V, Rome, Archivio di Stato, 1975, p. 102.

54 AD de Vaucluse, 3 E 33/58, 27 janvier 1398.

55 AD de Vaucluse, 3 E 33/63, 2 février 1403.

56 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 117vo-102ro (22 novembre 1406).

57 AD de Vaucluse, 3 E 8/281, 12 avril 1410.

58 AD de Vaucluse, 3 E 32/15, fol. 47ro-49ro (10 août 1414). Il laissait trois fils : Elzéar, moine de Montmajour, qui reçoit un legs, et Jean et Jacques, héritiers à parts égales. Il est mentionné comme décédé en mai 1415 ; cf. AD de Vaucluse, 3 E 33/99, fol. 31ro (27 mai 1415).

59 Dans son testament de 1406, noble Rostaing de Sault, de Murs, est qualifié d’habitant de Cavaillon. Il fait héritier son frère, Fortet de Sault (AD de Vaucluse, 3 E 8/279, 15 septembre 1406). Ce dernier est attesté, pour le moins, à Cavaillon en 1385 (3 E 33/49, fol. 87ro-87vo, 23 avril 1385). Ses héritiers sont évoqués dans le livre des maisons de 1416 (C 88, fol. 12vo).

60 Ce personnage est dit habitant de Cavaillon en 1416 (AD de Vaucluse, 3 E 33/71, 21 octobre 1416). Il est tuteur des enfants de Raudet La Pante (3 E 33/101, 18 mars 1419) puis intervient dans le mariage de Laurette de Turbiis, de Cucuron, avec Gabriel Chabaud (3 E 33/102, fol. 72vo-75ro, novembre 1421).

61 Il est qualifié de noble et habitant de Cavaillon en 1416 (AD de Vaucluse, 3 E 33/71, 28 octobre 1416). Une parente, Antoinette de Podio, est moniale à Saint-Jean de Cavaillon en 1412 (3 E 8/282, 4 juin 1412).

62 AD de Vaucluse, 3 E 33/27, fol. 14ro (21 avril 1354), fol. 24ro (23 juin 1354), feuille volante entre les fol. 11 et 12 (21 octobre 1354). Il apparaît aussi comme vice-viguier : 3 E 33/27, fol. 40vo (27 août 1354), 49ro, 53ro (20 mars 1355).

63 Cf. le testament de celle-ci, AD de Vaucluse, 3 E 8/281, juillet 1411.

64 AD de Vaucluse, 3 E 33/27, 25 février 1355 (quittance de dot). Raymond de La Roque est dit tout à la fois de Cavaillon et coseigneur de Maubec (3 E 32/12, 18 octobre 1355).

65 Elle était fille de noble Bertrand Scarpite, cf. AD de Vaucluse, 3 E 38/73, fol. 15vo-16ro (1395).

66 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 57ro-60vo (18 juillet 1409). Pour les armes de cet inventaire, cf. G. Butaud, « L’armement des citadins et des villageois à la fin du Moyen Âge : l’exemple de la Provence et du Comtat Venaissin », Cahiers du Léopard d’or, 14, 2012, p. 221‑252, ici p. 251.

67 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 104ro-106ro (1er décembre 1408). La dot est de 550 florins.

68 AD de Vaucluse, 3 E 33/102, fol. 54vo, 21 août 1421.

69 AD de Vaucluse, 3 E 33/102, fol. 72vo-75ro (novembre 1421).

70 La maison de noble Rostaing Gautier ne vaut que 24 sous de loyer en 1416 (cf. annexe 3).

71 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 96, 195, 202.

72 Ibid., p. 89‑90, 202, 203.

73 Ibid., p. 196, 208.

74 Ibid., p. 89, 96.

75 Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 22, 41 ; AD des Bouches-du-Rhône, 26 F 22 (notes du chanoine Albanès), dossier des prévôts de Cavaillon (30 septembre 1303).

76 Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1911, p. 586, 736 ; J.-H. Albanès, Gallia Christiana novissima, Montbéliard, Société anonyme d’imprimerie montbéliardaise, 1899, t. I : Province d’Aix, col. 299‑300.

77 J. Fornery, Histoire du Comté Venaissin et de la ville d’Avignon, Avignon, F. Seguin et J. Roumanille, 1909, t. III, p. 288‑291 ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 85‑95.

78 Fornery, Histoire du Comté Venaissin…, op. cit., p. 295‑296. En 1281, Pons de Lagnes était ouvrier du chapitre comme le montre un document copié par le chanoine Albanès, AD des Bouches-du-Rhône, 26 F 22, Cavaillon.

79 AD de Vaucluse, 3 E 32/11, fol. 28vo-29ro (5 mai 1342).

80 Voir la notice rédigée par M. Hayez, « Cabassole Philippe », dans Dizionario biografico degli Italiani, XV, Rome, Istituto della Enciclopedia italiana, 1972, p. 678‑681 et les documents d’archives copiés par le chanoine J.-H. Albanès, AD des Bouches-du-Rhône, 26 F 22, Cavaillon.

81 Fornery, Histoire du Comté Venaissin…, op. cit., p. 302.

82 Même si le statut des personnes n’est pas indiqué, on constate que les trois nobles sont cités en premier : « Statuta Cavellicensia facta per Alfantum Romeum, Raymundum Botinum, Hugonem Isnardum, Petrum Chavannam, Bertrand Gaufridum, Franconem, consules Cavellicenses » ; AM de Cavaillon, AA 1, no 1, édité par L. Duhamel, « Statuts de Cavaillon », Annuaire de Vaucluse, 1884, p. 69‑82.

83 « […] verba sua per Salomonem draperium primo, et postea per Guillelmum Raimundum Laurentium et per Poncium de Luperiis et per Alfantetum Romeum, milites » ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 323. Guillaume était fils de Raymond Laurens, qui fit hommage en 1224. Il fit lui-même hommage en 1261 (ibid., 1910, p. 96 ; 1911, p. 577).

84 Son père Vital le drapier, est évoqué en 1232 pour la construction d’un nouveau moulin et en 1240/1242, au sujet de son ouvroir. En 1239, il acheta pour 1 400 sous raimondins les mesures publiques du blé et du sel, cédées par Bérenger Boutin, ce qui montre sa richesse. En 1271 cependant, Bertrand Vital et son frère Pierre revendirent à l’évêque la moitié de ce droit ; cf. Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 197‑199, 202‑204 ; 1911, p. 581‑582.

85 AM de Cavaillon, DD 1, no 2, cf. annexe 2.

86 AM de Cavaillon, DD 1, no 3.

87 AM de Cavaillon, DD 2, no 3, édité par Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 17‑29.

88 AM de Cavaillon, FF 1, no 5 (21 décembre 1296) et no 3 (7 mars 1297, n. st.), édité par L. Duhamel, « Une verrerie dans le Luberon au xiiie siècle », Bulletin historique et archéologique de Vaucluse et des départements limitrophes, VII, 1885, p. 395‑404.

89 Sur le conseil communal de Cavaillon et sa composition sociale, cf. Ramage, Ville et pratiques d’écriture…, op. cit., t. I, p. 218‑222, 320‑336.

90 En complément de cette annexe, voir les tableaux des familles ayant fourni des conseillers et des syndics, sur un corpus un peu différent de celui que nous utilisons, dressés par Ramage, Ville et pratiques d’écriture…, op. cit., t. II, p. 682‑686.

91 Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 13, 16 (Guillaume Agar).

92 AM de Cavaillon, DD 1, no 2, no 3, no 4 ; DD 4, no 3 ; FF 1, no 6 ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1911, p. 583, 584, 735, 736, 737.

93 AM de Cavaillon, AA 1, no 21.

94 AD de Vaucluse, 3 E 33/30, fol. 7vo, 8vo, 12vo (septembre-octobre 1338).

95 AM de Cavaillon, AA 1, no 2.

96 Voir sa fiche prosopographique dans la Base de données des officiers angevins, Europange/UMR LIRIS, 2017 (https://angevine-europe.huma-num.fr/ea/fr/base-officiers-angevins, consulté le 1er mars 2022).

97 Cf. F. Cortez, Les Grands Officiers royaux de Provence au Moyen Âge, Aix-en-Provence, Secrétariat de la Société d’études provençales/A. Dragon, 1921, p. 156‑159, 205‑209 ; Base de données des officiers angevins, op. cit.

98 Cf. Base de données des officiers angevins, op. cit.

99 V. Theis, Le Gouvernement pontifical du Comtat Venaissin, vers 1270-vers 1350, Rome, École française de Rome, 2012, p. 727‑733.

100 G. Butaud, « Entre le séjour et l’intégration : les officiers étrangers en Comtat Venaissin (1352-1433) », dans Jamme A., Poncet O. (dir.), Offices et papauté (xive-xviie siècle), Charges, hommes, destins, Rome, École française de Rome, 2005, p. 741‑759.

101 Duhamel, Le Canal de Saint-Julien…, op. cit., p. 61 (10 août 1379).

102 Cf. AD de Vaucluse, 3 E 33/49, fol. 149ro-149vo.

103 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 250ro (2 mars 1392), 41vo (2 juillet 1392).

104 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 32ro (5 novembre 1391 : nomination comme lieutenant par le viguier de Cavaillon Jean Dou Roual), 46ro, 30vo, 34vo (29 janvier 1392), 53vo (8 mars 1392), 62vo, 81ro, 77ro (8 juin 1392).

105 AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 7ro (6 octobre 1407) ; 3 E 8/281, 7 février 1411 ; 3 E 8/271, fol. 198vo, 199vo, 200vo, 205vo, 206vo (29 avril-28 novembre 1412).

106 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 66vo (21 avril 1392), 65ro, 41vo, 83vo, 241ro, 117ro, 120vo, 162ro (21 juillet 1394) ; AM de Cavaillon, DD 5, no 7 (24 juillet 1394) ; AD de Vaucluse, 3 E 8/275, 17 mai 1395, fol. 69ro (6 août 1396), 69vo (9 août 1396) ; 3 E 33/57, feuille volante entre les fol. 34 et 35 (11 octobre 1397), fol. 36vo (29 octobre 1397) ; 3 E 33/91, fol. 9vo-10ro (16 décembre 1404).

107 AAV, Cam. Ap., Collect. 265, fol. 158ro, 181vo.

108 AD de Vaucluse, 3 E 1/55, fol. 68ro (12 janvier 1403).

109 AD de Vaucluse, 3 E 38/24, feuille volante entre les fol. 37 et 38 (16 mars 1396) ; 3 E 8/275, fol. 69vo (9 août 1396) ; AAV, Cam. Ap., Collect. 271, fol. 45ro (1er juillet 1397-30 juin 1398).

110 S. Pollastri, « La noblesse provençale dans le royaume de Sicile (1265-1282) », Annales du Midi, 100, 1988, p. 405‑434 ; S. Pollastri, « Le Liber donationum et la conquête angevine du royaume de Sicile (1268-1281) », Mélanges de l’École française de Rome, Moyen Âge, 116, 2004, p. 657‑727.

111 Le fief de Melatino correspond au site du mont Melatino (Colle Mellatino) dans la commune de Campli, où l’on trouve aussi une Torre de Melatino dans le hameau de Nocella (Campli, province de Teramo, Abruzzes).

112 Liber donationum seu concessionum Caroli primi de anno 1269, Paris, Plon, 1864, p. 107.

113 Ibid., p. 107‑108.

114 Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, ms. 557, fol. 2ro, 92ro. Il existait aussi un Alphantet Romey, témoin en 1229 et chevalier en 1245 ; Labande, « Les chartes de l’évêché… », art. cité, 1910, p. 101, 323.

115 F. Savini, I signori di Melatino, notizie storico-critiche sulla più illustre famiglia teramana del Medioevo, Florence, Tipografia di M. Ricci, 1881, p. 215‑217, 381.

116 AM de Carpentras, BB 17, fol. 181ro (février-mars 1391).

117 AAV, Cam. Ap., Collect. 43, fol. 110ro, 114ro ; AD de Vaucluse, C 142, fol. 15ro ; AM d’Avignon, EE 5, cahier inséré, fol. 5vo ; EE 6, fol. 2ro, 28vo, 47ro, 54vo.

118 AD de Vaucluse, C 203, fol. 141vo.

119 AAV, Cam. Ap., Introitus et Exitus 360, fol. 127ro.

120 AD de Vaucluse, 3 E 8/274, fol. 59ro (5 novembre 1391), fol. 241ro-242ro (11 novembre 1393) ; 3 E 33/91, fol. 2vo (22 août 1404) ; 3 E 33/278 (5 mai 1405).

121 AAV, Cam. Ap., Collect. 262, fol. 80ro.

122 Il fut syndic d’Avignon en 1370, 1373 et en 1376-1377 ; M. Hayez, « Avignon, son seigneur et son conseil de ville au xive siècle », Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 8e série, 6, 1997, p. 55.

123 AD de Vaucluse, B 6, fol. 133vo (29 septembre 1379).

124 AD de Vaucluse, 3 E 38/274, fol. 41vo-44vo (2 juillet 1392).

125 A. Jamme (dir.), É. Anheim, G. Butaud, P. Genequand (collab.), Le Souverain, l’office et le codex. Gouvernement de la cour et techniques documentaires à travers les libri officiariorum des papes d’Avignon (xive-xve siècle), Rome, École française de Rome, 2014, p. 383 (6 octobre 1394).

126 AD de Vaucluse, C 134, fol. 44ro (3 juin 1395-14 septembre 1395), 44vo (15 septembre 1395-14 décembre 1395) ; AAV, Cam. Ap., Collect. 270, fol. 270, fol. 229ro-229vo (15 décembre 1395-30 juin 1397) ; Collect. 271, fol. 46vo (1er juillet 1397-30 juin 1398), 167ro (12 juin 1398-12 octobre 1398).

127 AD de Vaucluse, 3 E 1/55, fol. 112vo (24 février 1404 : entrée en charge).

128 AAV, Registra Avenionensia 321, fol. 144ro, 164ro, 179ro, 196ro, 211vo, 222vo, 243vo, 274vo, 290ro (décembre 1404-septembre 1405).

129 AD de Vaucluse, C 141, fol. 41ro ; 3 E 33/64, fol. 17vo ; 3 E 33/91, fol. 42ro ; AAV, Cam. Ap., Collect. 272, fol. 179ro ; AD de Vaucluse, 3 E 8/271, fol. 7ro, 23ro, 57ro, 108ro, 112ro (30 mai 1410).

130 Sur Guillaume Augier, cf. AD de Vaucluse, 3 E 32/14, fol. 52ro (1er janvier 1411). Sur Pierre Augier, cf. 3 E 33/99 (14 octobre 1415 : testament) et Zerner, Le Cadastre, le pouvoir et la terre…, op. cit., p. 377.

131 On dispose du testament de son père (ADV, 3 E 33/67, 25 novembre 1408) et de son codicille (3 E 33/68, 11 octobre 1411).

132 AD de Vaucluse, 3 E 33/66, fol. 27vo-28ro (22 mars 1407).

133 AD de Vaucluse, 3 E 26/77, fol. 264vo ; C 137, fol. 22ro, 34vo, 58vo (27 août-31 octobre 1402).

134 AD de Vaucluse, 3 E 33/65, fol. 62ro-62vo (27 septembre 1406).

135 En janvier 1420, il était pilier de l’Auberge de la Langue de Provence à Rhodes, représenté à Cavaillon par son frère Bertrand ; AD de Vaucluse, 3 E 33/75, fol. 73ro-73vo. En 1437, il était ambassadeur de l’Ordre à Gênes ; J.-A. Pithon-Curt, Histoire de la noblesse du Comté Venaissin, d’Avignon et de la principauté d’Orange, Paris, David jeune, 1743-1750, t. I, p. 298.

136 AD de Vaucluse, C 139, fol. 53vo.

137 AM d’Avignon, EE 8, fol. 46vo, 64vo, 97ro, 105ro, 125ro, 142vo, 159ro, 168ro, 175ro, 182vo, 200ro, 209vo, 221ro.

138 AD de Vaucluse, C 203, fol. 141vo ; AAV, Cam. Ap., Collect. 489, fol. 4ro.

139 On connaît un Amiel de Cavaillon, coseigneur de Valréas, décédé à la fin du xive siècle (AAV, Cam. Ap., Collect. 270, fol. 223ro). Peut-être les Romey furent-ils ses héritiers ? On connaît toutefois un Guimet de Cavaillon, du Thor, au début du xve siècle : il fit carrière militaire en Dauphiné.

140 A. Le Sourd, « Épisodes de la guerre de Cent Ans dans le Bas-Vivarais (1418) », Revue du Vivarais, 32, 1925, p. 5‑10.

141 AD de Vaucluse : B 9, f.163ro (18 octobre 1433, acte conclu dans le château de Clameyrac). Sur Philippe de Lévis, cf. É. Verdier, « L’étonnant destin d’un baron de Roche-en-Régnier : Philippe IV de Lévis, partisan du Dauphin contre les Bourguignons », Cahiers de la Haute-Loire, 1966, p. 101‑116.

142 AD de Vaucluse, 3 E 33/74, 8 septembre 1419 (seules quelques phrases sont lisibles).

143 BnF, ms. fr. 7858, fol. 342vo-343ro.

144 R. Brun, La Ville de Salon au Moyen Âge. La vie économique. Le régime seigneurial. Le régime municipal, Aix-en-Provence, Secrétariat de la Société d’études provençales, 1924, p. 128 n. 3.

145 AM d’Avignon, EE 19, fol. 5ro, 5vo, 9ro, 9vo.

146 L. Stouff, Arles à la fin du Moyen Âge, Aix-en-Provence, Publications Université de Provence, 1986, p. 712. Il exerça sa charge du 28 mai 1431 au 12 mars 1432 ; Base de données des officiers angevins, op. cit.

147 AD de Vaucluse, 3 E 33/72, fol. 66ro (5 juin 1417).

148 Zerner, Le Cadastre, le pouvoir et la terre…, op. cit., p. 49, 53‑55.

149 Elle était la fille d’un célèbre juriste d’Avignon, François de Cario. Son testament est conservé : AD de Vaucluse, 3 E 33/72, fol. 37ro-39vo (14 avril 1417). Son frère Paul était alors évêque de Vence.

150 Cf. É. de Smet, Mondragon de Provence des origines à 1536, Avignon, Roumanille, 1977, p. 115‑126.

151 Pithon-Curt, Histoire de la noblesse…, op. cit., t. I, p. 289‑304.

152 M. Ramage (Ville et pratiques d’écriture…, op. cit., t. I, p. 221‑222) a pris en compte un corpus de 34 sessions de conseil, sans compter le registre de délibérations de 1391-1392. Son étude exhaustive des archives municipales de Cavaillon lui permet de documenter les années 1289, 1301, 1311, 1323, 1344, 1370, 1383, 1397 et 1411, non couvertes dans cette annexe 2. Mais celle-ci renseigne en plus les années 1291, 1334, 1342, 1351, 1393, 1395, 1400, 1404 et 1416, surtout grâce aux registres de notaires. Cette annexe permet donc d’appréhender environ les trois quarts des conseils connus.

153 Mot attaché à une accolade qui regroupe les noms de nobles disposés en une colonne ; même disposition pour les probi.

154 Il s’agit d’un médecin ; cf. AD de Vaucluse, 3 E 32/11, fol. 82vo (22 décembre 1342).

155 Mot attaché à une accolade qui regroupe les noms de nobles disposés en une colonne ; même disposition pour les probi.

156 Mot attaché à une accolade qui regroupe les noms de nobles disposés en une colonne ; même disposition pour les probi.

157 Ce registre de délibérations (le seul conservé) couvre la période allant du 4 novembre 1391 au 17 septembre 1392. Il permet de voir que, selon les réunions, il y a quelques absents parmi les nobles ou les prud’hommes. Nous avons choisi cette réunion du 8 août 1392 car les présents sont nombreux.

158 Un conseil du 7 novembre 1395 permet d’ajouter Elzéar Cabassole parmi les conseillers nobles (AD de Vaucluse, 3 E 33/55, fol. 38ro).

159 Mot attaché à une accolade qui regroupe les noms de nobles disposés en une colonne ; même disposition pour les probi.

160 Le mot est attaché à une accolade qui englobe tous les noms disposés en une colonne.

Auteur

Germain Butaud est maître de conférences en histoire médiévale à l’Université Côte d’Azur depuis 2002 et travaille au sein du laboratoire CEPAM (UMR 7264, Cultures et Environnements, Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge). Sa thèse (non publiée) s’intitule Guerre et vie publique en Comtat Venaissin et à Avignon (vers 1350-1450). Il s’intéresse en particulier à l’histoire et à la généalogie des nobles provençaux et comtadins. En 2022, plusieurs travaux devraient être publiés sur ces thématiques, notamment une étude de la chapelle funéraire des Pontevès à Cotignac et un long article sur les peintures de la tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines.

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