Version classiqueVersion mobile

Cavaillon au Moyen Âge

 | 
Simone Balossino
, 
François Guyonnet

Chapitre 2

L’église Sainte-Marie et Saint‑Véran de Fontaine‑de‑Vaucluse

Guy Barruol et Yann Codou

Note de l’éditeur

* Les renvois aux figures sans numéro de page indiquent que ces illustrations se trouvent en fin de chapitre.

Texte intégral

  • 1 Sur ce sujet, on se reportera dans ce même volume à l’article de Véronique Olivier. Sur les sources (...)
  • 2 Ce monument bien qu’important n’a jamais vraiment donné lieu à une étude détaillée. Sur le site de (...)

1L’histoire du monument que nous allons étudier s’enracine dans la tradition hagiographique de saint Véran, évêque historique (fin vie siècle) connu à travers des sources de l’Antiquité tardive. Ses Vies médiévales et modernes ont étroitement lié le personnage au site de Fontaine-de-Vaucluse où il aurait été inhumé1. La référence à son tombeau en ce lieu apparaît assez tôt dans la documentation. Dès lors, la dévotion va se matérialiser dans le lieu de culte, fondé anciennement ainsi que le démontrent les pièces de chancel conservées, à travers une architecture spécifique où s’impose une « chapelle » dans laquelle est conservé le tombeau du saint évêque. Nous proposons une relecture de l’histoire de cette topographie religieuse et de son architecture, témoins des dévotions et de la mise en scène du culte à la période romane, à partir des sources écrites et de l’étude des élévations conservées2.

Les sources écrites, saint Véran et les premiers établissements religieux de Vaucluse

  • 3 D. Carru, L. Tallah, Carte archéologique de la Gaule. 84/4. Vaucluse : les cités d’Avignon, de Carp (...)

2Située en contrebas de la célèbre résurgence, sur la rive droite de la Sorgue, face à l’ancien bourg médiéval qui la surplombe sur la rive gauche, l’église de Vaucluse passe, traditionnellement, pour avoir été construite à l’emplacement d’un antique sanctuaire dédié à la divinité des eaux. Certes, il ne fait pas de doute qu’une résurgence aussi importante, qualifiée par Pline l’Ancien (N.H., XVIII, 190) de « nobilis fons Orgae », ait donné lieu à un culte dans l’Antiquité, à l’instar de nombreux sanctuaires de sources, tels la Fontaine à Nîmes, ou le Groseau à Malaucène, au pied nord du mont Ventoux. En témoignent en particulier les nombreuses monnaies votives antiques (ier-ve siècle) – on en comptait 1 624 en 2003 – découvertes au cours des dernières décennies dans les entrailles du réseau karstique noyé. Si d’importants éléments d’architecture antique (colonnes, bases, chapiteaux, inscriptions…) ont été découverts dans l’église et cela dès le xviiie siècle lors de travaux évoqués, en particulier, par Claude-François Achard, ces éléments ont pu être réemployés ou rassemblés dans l’église Sainte-Marie et Saint-Véran au cours des siècles et rien ne permet à ce jour d’affirmer que ces vestiges puissent provenir de constructions religieuses antiques qui se seraient trouvées à l’emplacement de cette église3.

  • 4 G. de Manteyer, Les Chartes du pays d’Avignon (429-1040), Mâcon, Protat, 1914, acte 69, p. 74‑76.
  • 5 G. de Manteyer, La Provence du ier au xiie siècle, Paris, Librairie Alphonse Picard et Fils, 1908, (...)
  • 6 Une autre possibilité est d’envisager une communauté double de moines et de moniales. Au xie siècle (...)

3Le premier texte qui nous fait connaître l’existence d’un lieu de culte à Vaucluse date du 12 mai 979, lorsque l’évêque de Cavaillon fonde là un monastère où existe déjà une église Sainte-Marie et Saint-Véran4. Le document rapporte que l’évêque de Cavaillon Walcaud, sur le conseil de son seigneur le roi Conrad et du marquis Guillaume, comte de Provence, édifie un monastère à Vaucluse auprès de l’église qui existe et qui porte les vocables de sainte Marie et saint Véran. Il y établit alors des religieux de son Église et donne pour leur entretien la moitié des vignes qu’il possède dans cette vallée. Parmi les signataires, nous trouvons Silvestre, archevêque d’Aix, Garnier, évêque d’Avignon, le comte de Provence Guillaume et les chanoines de Cavaillon. Un acte de 1008, qui porte sur l’église Saint-Marcel sise sur la Sorgue, permet de préciser la structure de cette fondation monastique de Vaucluse5. À cette date, l’église Saint-Marcel a été désertée du fait de l’action des barbares – « a barbarorum gente solatio destituta » – ; aussi, pour la restaurer, l’évêque de Cavaillon Ingilran donne des biens appartenant à la cathédrale puis se rend au monastère de Sainte-Marie et Saint-Véran et demande à l’abbesse Berthe d’implanter auprès de l’église Saint-Marcel un monastère de femmes soumis à la Règle de saint Césaire. Ainsi, cet acte nous indique que la fondation de 979 correspondait à une fondation fémi­nine sous la Règle de Césaire d’Arles6.

  • 7 C’est peut-être à ce monument du haut Moyen Âge que l’on doit aussi relier un chapiteau aujourd’hui (...)
  • 8 Cinq fragments ont été réemployés dans le mur surmontant le tombeau de Véran (fig. no 28), trois fr (...)
  • 9 Un inventaire, presque complet, est fourni par M. Buis, La Sculpture à entrelacs carolingienne dans (...)

4Certaines parties du monument attribuables au xe siècle nous sont parvenues. Elles sont lisibles dans une élévation conservée dans le mur gouttereau sud de la nef. Ce parement est observable jusqu’à la hauteur du sommet du bras de transept sud (fig. no 1*). Vers l’ouest, le mur connaît un arrêt très irrégulier. Une spécificité de la construction est l’usage en divers points d’un appareil en opus spicatum (fig. no 2). L’importance et la qualité de l’édifice antérieur à l’an mil sont illustrées par la multiplicité des pièces sculptées qui correspondent à des barrières de chancels7. Au total 14 fragments, pour l’essentiel réemployés dans les élévations postérieures, ont été inventoriés8. Les motifs sont soit des décors d’entrelacs, soit des rinceaux de pampres liés à des motifs d’hélices et des frises de crossettes9. Ces diverses pièces constituent un ensemble homogène attribuable au xe siècle.

5En relation avec ces éléments, au xixe siècle, lors de travaux, il est fait mention par divers auteurs de la découverte de sarcophages dans l’espace qui s’étend à l’ouest du lieu de culte, non loin d’une seconde église qui sera abordée à la suite ; l’abbé André en particulier les évoque plusieurs fois :

  • 10 J.-F. André, Histoire de saint Véran, anachorète à Vaucluse, évêque de Cavaillon, ambassadeur du ro (...)

Les nombreux sarcophages mérovingiens que l’on trouva lorsqu’on construisit, il y a quelques années, la maison commune, tous placés auprès de l’antique chapelle de Saint-Étienne, hermitage primitif de S. Véran, donnent une valeur à notre opinion10.

  • 11 Si cette occupation se relie à l’Antiquité tardive elle peut se rattacher à un habitat aggloméré pe (...)

6L’ensemble apparaît assez conséquent. Il reste difficile de préciser si ces inhumations sont dès l’origine en relation avec un lieu de culte ou si celui-ci, assuré dès le xe siècle, est venu se greffer sur une nécropole11. C’est sans nul doute dans ce contexte funéraire que l’on doit replacer l’invention du corps du saint évêque Véran.

Un prieuré dépendant de l’abbaye Saint‑Victor de Marseille

  • 12 Plus globalement, en ce début du xie siècle, il est avéré que les fondations monastiques qui dépend (...)
  • 13 « Monasterium sancte Marie et sancti Verani antiquitus constitutum, quod modernis temporibus cernim (...)
  • 14 « Illud monasterium cum omnibus rebus que ad ipsum locum pertinent, libris videlicet, vestimentis, (...)
  • 15 E. Magnani Soares, Monastères et aristocratie en Provence, milieu xe-début xiie siècle, Münster, Li (...)
  • 16 Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor…, op. cit., actes 843, 848, 844.

7La fondation épiscopale va être brève. Elle connaît une crise qui engage l’évêque de Cavaillon à remettre le monastère à l’abbaye Saint-Victor de Marseille12. Ainsi, en 1034, l’évêque de Cavaillon Clément affirme que le monastère Sainte-Marie et Saint-Véran, d’institution ancienne, est ruiné depuis peu et le remet avec tout ce qui en dépend entre les mains d’Isarn, abbé de Saint-Victor, afin qu’il soit réédifié13. La ruine à laquelle fait référence le document correspond à une ruine spirituelle de la communauté qui était installée en ce lieu, en aucun cas à une ruine matérielle, comme le démontre la suite du texte qui évoque même le mobilier14. L’acte précise que dans l’église repose le corps de saint Véran : « ecclesie Sancte Marie […] ubi corpus Sancti Verani requievit. » Nous sommes à une période d’expansion de l’abbaye marseillaise sous l’abbatiat d’Isarn (1021-1047) qui en particulier reçoit d’anciennes fondations monastiques afin qu’elles soient repeuplées et revivifiées15. Dès lors le site devient un prieuré victorin d’une certaine importance ainsi qu’en témoigne l’utilisation du terme monasterium pour désigner cette possession dans les bulles pontificales, datées de 1079, 1113 et 1135, qui confirment les possessions de l’abbaye marseillaise16.

Le monument et son contexte à la période médiévale

  • 17 Cette topographie et cet isolement des lieux de culte par rapport à l’habitat, manifeste sur le cad (...)
  • 18 « Totam parochiam de ipso castro vel de ipsa villa, que vocatur Vallis Clusa, et medietatem decimi (...)
  • 19 Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor…, op. cit., acte 1014 : « molendino quod est ante p (...)

8Le monument est situé sur la rive droite de la Sorgue, qui le sépare de la colline qui porte le château et l’ancien village. Aujourd’hui, un habitat s’est développé autour de l’église, mais jusqu’au xixe siècle, l’ensemble monastique est isolé, ce dont témoignent en particulier un dessin de la fin du xvie siècle donnant une vue cavalière du village de Vaucluse (fig. no 3) et le cadastre napoléonien de 1827-1828 (fig. A, p. 329)17. La topographie médiévale était approchante et peut être partiellement restituée à partir des chartes des xie, xiie et xiiie siècles. Ainsi lorsque l’évêque de Cavaillon remet la fondation à l’abbaye Saint-Victor de Marseille, il est précisé qu’il donne toute la paroisse du castrum et de la villa de Vaucluse avec la moitié des dîmes, à quoi s’ajoute la référence à des moulins18. Dans un acte de 1202, des moulins sont toujours évoqués et surtout est assurée l’existence du pont franchissant la Sorgue, implanté à proximité du lieu de culte19.

9Ces textes démontrent que cet espace était déjà bien structuré au début du xie siècle, avec sans doute des pôles d’habitats multiples : le castrum, espace généralement doté d’une fortification et d’un habitat qui s’est aggloméré autour d’elle et qui est protégé par une enceinte et la villa qui désigne un autre pôle d’habitat aggloméré mais ouvert et non protégé par un rempart.

L’église romane

  • 20 L’édifice a donné lieu à plusieurs campagnes de restauration : en 1855, 1952 et 1966.

10L’église Sainte-Marie et Saint-Véran est, dans l’état où elle nous est parvenue, un édifice typologiquement du xie siècle, fortement restructuré intérieurement au xiie siècle et qui a connu peu de modifications dans les siècles postérieurs (fig. no 4). C’est un monument qui attira assez tôt l’attention puisqu’il fait partie des édifices classés dès la première liste des monuments historiques de 184020.

  • 21 On signalera une spécificité constructive, qui permet d’assurer la contemporanéité de certaines par (...)

11L’édifice du xie siècle est assez bien conservé : il se compose d’une nef et d’un transept ouvrant sur trois absides semi-circulaires (absidiole nord disparue). C’est un bâtiment aux murs peu épais (0,90 m), parementés en petits moellons, encore bien visibles tant à l’extérieur qu’à l’intérieur21. Dans un deuxième temps, l’édifice est repris intérieurement. Ces interventions n’entraînent pas une modification du plan mais une monumentalisation de l’élévation, en particulier à partir des développements de supports, colonnes, pilastres et la mise en place de voûtements.

  • 22 Corpus des inscriptions de la France médiévale, 13, Paris, CNRS, 1988, notice 45, p. 159‑160 : « Ni (...)
  • 23 Cette table a été redécouverte en 1855. Les colonnettes qui la supportent sont des créations contem (...)

12L’abside principale s’ouvre par un arc en plein cintre prenant appui sur deux hautes colonnes cannelées romaines en réemploi (fig. B, p. 330), surmontées de chapiteaux romans de style corinthien aux motifs de palmettes, couronnés de tailloirs finement décorés, dont un porte la représentation d’animaux affrontés, attribuables à la fin du xie siècle ou au premier quart du xiie siècle (fig. no 5). Elle présente un cul-de-four soigneusement appareillé (fig. no 6) – clé de voûte ornée d’une croix pattée (fig. no 7) – qui prend appui sur un mur semi-circulaire en moellons assisés aux joints gras qui appartient à la construction du xie siècle, tandis que le cul-de-four et les colonnes de l’arc triomphal sont manifestement des reconstructions du xiie siècle, ce que confirme la présence de marques lapidaires dans le cul-de-four (A, croix). La baie axiale reste difficile à situer dans la chronologie des chantiers : il n’est pas exclu qu’elle appartienne au chantier du xie siècle. Bien que fortement restaurée en 1855, cette baie est originale par l’arcade extérieure supportée par de petites colonnettes aux chapiteaux de facture originale qui l’encadrent à l’extérieur (fig. C, p. 331). Sur le montant septentrional de l’arc triomphal est conservée une belle dédicace que ses caractéristiques épigraphiques (lettres entrelacées ; C arrondis ou carrés, D à panse écrasée, E carrés ou onciaux, O en navette, S en forme de Z retourné) permettent d’attribuer au xie siècle : « XV (?). KL. NOVEMBRIS/DEdICACIO.SCE/MARIAE » (« le 15 des calendes de novembre [18 octobre], dédicace de Sainte-Marie », fig. no 8)22. Cette abside abrite en outre un autel tabulaire de marbre (1,59 × 1,01 × 0,12 m, fig. no 9). On a pu proposer de la dater du xie siècle, sans que cela soit assuré23.

  • 24 On soulignera aussi les différences de dimensions entre ces deux bras qui peuvent s’expliquer par l (...)

13La croisée du transept, plus élevée que la nef, dont elle est séparée par un arc triomphal en plein cintre reposant sur de puissants pilastres, est couverte par un berceau plein cintre appareillé, perpendiculaire à celui de la nef (fig. no 10). Le bras sud est couvert d’une voûte plein cintre en blocage, composée de moellons, datable du xie siècle (fig. D, p. 332). Le bras nord en revanche a été fortement remanié lors du chantier du second âge roman : il comporte en effet des arcatures latérales ménagées pour recevoir la voûte24.

14Compte tenu de la dénivellation du terrain, le croisillon méridional est établi à un niveau plus bas que celui de la croisée du transept et du croisillon nord, comme à l’église Saint-Donat de Montfort (Alpes-de-Haute-Provence). On ne doit pas pour autant exclure que le niveau du croisillon sud ait été celui d’origine de l’ensemble du chœur de l’église, comme pourrait l’indiquer le fait que les bases des colonnes d’entrée du chœur sont actuellement noyées dans la maçonnerie du sol.

  • 25 Cette réalisation, aux accents défensifs, répond, à une échelle certes réduite, au château élevé de (...)

15Quant au croisillon septentrional, il est aujourd’hui fermé au niveau de l’arc du bras de transept : l’absidiole correspondante a été détruite (arrachements bien visibles de l’extérieur) et l’espace a été transformé en sacristie. Au-dessus subsiste une pièce chaînée au mur roman de la croisée de transept ; remaniée à l’époque moderne (voûtement), elle comporte néanmoins une porte haute (aujourd’hui transformée en fenêtre, fig. no 11) ménagée dans le mur ouest (fig. no 12) : couverte intérieurement d’un plein cintre, elle présente à l’extérieur un arc segmentaire orné d’un remarquable décor de palmettes (fig. no 13), manifestement attribuable au second âge roman, ce que confirment le moyen appareil mis en œuvre, les types de taille et la présence d’une marque lapidaire A sur un de ses piédroits. Au-dessus de ce volume devait à l’origine exister une autre pièce, remaniée au cours du Moyen Âge et des Temps modernes, la partie supérieure du parapet médiéval étant encore lisible à la base du clocher-mur, vraisemblablement ajouté à l’époque moderne. Cette porte haute évoque un donjon roman, transformé ultérieurement en une tour-clocher de plan rectangulaire et massive, confortée au nord par une « encoule » (fig. no 14)25.

  • 26 L’arc sud-est retombe sur une colonne composée de réemplois (fig. no 16), colonne qui était masquée (...)
  • 27 Les croix ne sont pas, comme on peut le saisir pour d’autres dossiers, à mettre en relation avec l’ (...)

16Au xiie siècle, les modifications apportées à l’édifice sont dictées par la volonté de mettre en place un voûtement. Dans la nef, de grands et profonds arcs de décharge appareillés, à double ressaut, plaqués contre les murs gouttereaux préexistants (fig. no 15) et permettant de réduire la portée générale de la nef, portaient vraisemblablement une voûte en berceau formée de trois travées barlongues26. Les pilastres recevant ces arcatures s’appuient contre les murs gouttereaux et ne sont pas insérés dans le parement. Ces arcatures sont remarquables par la diversité de facture des modénatures ; des impostes très saillantes marquent le départ des arcs, choix d’une diversité assez originale : elles sont décorées de damiers, de cartouches rectangulaires, de petits modillons, de billettes et de moulurations superposées (fig. no 17). C’est sur les blocs de moyen appareil composant les pilastres soutenant les arcatures que se rencontrent les marques lapidaires les plus nombreuses et les plus lisibles, ainsi que les tailles décoratives ; elles sont également présentes sur les pilastres du bras de transept nord et à la chaîne d’angle nord-est de ce même bras. À l’inverse ces marques sont rares dans le transept sud ; néanmoins, on signalera une croix à la chaîne d’angle sud-ouest de celui-ci. La marque la plus représentée est la lettre A ; on trouve aussi quelques I, P, G et en nombre assez conséquent des croix d’aspects divers et des étoiles (fig. no 18)27.

17La fragilité d’un tel dispositif, dénué de contreforts extérieurs, semble avoir entraîné la chute de cette voûte – dont témoigne encore le dévers des murs gouttereaux –, remplacée, à une époque indéterminée mais ancienne, par un berceau brisé porté par des arcs diaphragmes en plein cintre montés sur les doubleaux de la voûte antérieure et qui retombent sur de simples consoles (fig. B, p. 330).

  • 28 L’absence de contrefort lié au mur gouttereau sud s’explique par la présence de bâtiments qui s’acc (...)

18Le déversement des murs explique l’adjonction de contreforts. Les trois contreforts qui flanquent le mur gouttereau nord correspondent à deux chantiers différents (fig. no 19)28. Le contrefort central est sans doute le plus ancien ; il est élevé en moellons, seuls ses angles étant en moyen appareil ; les deux autres, comportant à leur base un empattement chanfreiné, sont élevés en moyen appareil composé pour l’essentiel de réemplois, certains correspondant à des éléments de piliers de chancels, d’autres des blocs comportant des décors et des tailles décoratives simplement incisées, d’autres enfin comportant des marques lapidaires.

  • 29 On retrouve ces modillons à la chaîne d’angle reliant le transept au mur gouttereau sud de la nef ((...)
  • 30 Les plus remarquables – animaux, représentations anthropomorphes – sont présents dans la partie sup (...)
  • 31 Ces modillons sont en outre décrits par J. Guérin en 1804, Carru, Tallah, Carte archéologique de la (...)

19À l’extérieur, le faîte des murs gouttereaux de la nef29 est orné d’une corniche saillante reposant sur des modillons, la plupart figurant des masques humains ou animaux : lion, bœuf, renard, aigle, chauve-souris, têtes humaines jumelées (fig. no 21)30. Cette corniche et ses décors, liés à la reprise du voûtement de la nef, ont été très restaurés au xixe siècle : ils reproduisent néanmoins des modillons qui existaient, ainsi que l’attestent des relevés de détails conservés à la médiathèque du patrimoine31.

  • 32 On saisit aussi des marques lapidaires en X faiblement incisées.

20Le portail occidental a été remanié au xvie siècle (fig. no 23) ; néanmoins, sous le larmier du xvie siècle est conservée la partie haute de l’entrée médiévale comportant un arc plein cintre et un tympan maçonné ; l’appareil qui le compose est remarquable par les tailles décoratives32 (fig. no 24). Sous ce tympan s’ouvre une porte du xixe siècle, aménagée lorsque le niveau de la place, tant à l’ouest qu’au nord de l’église, a été abaissé. La large baie présente dans le pignon se distingue elle aussi par l’importance des tailles décoratives (fig. no 25) : elle pourrait être attribuable au xiie siècle, ou mieux au chantier de reprise de la voûte de la nef, mais peut avoir été fortement restaurée au xixe siècle (le vitrail xixe qu’elle encadre met en scène une figure de l’évêque Véran). Les parties basses de la façade occidentale et de la façade nord montrent en outre que le sol autour de l’église (à l’ouest et au nord) a été, à une époque relativement récente (xixe siècle ?), abaissé d’environ un mètre (fig. E, p. 333), quelques marches devant être de ce fait anciennement nécessaires pour accéder à la nef. Une autre entrée de l’édifice se trouvait sans doute au nord, au niveau de la troisième travée, là où fut par la suite ménagée la chapelle latérale Sainte-Anne. Les autres baies qui éclairent l’édifice sont manifestement tardives, à l’exception de l’étroite fenêtre à double ébrasement qui s’ouvre dans la partie haute du croisillon méridional, la seule conservée intacte de l’édifice roman avec la baie méridionale éclairant la partie haute de la croisée de transept (fig. D, p. 332).

  • 33 Bâtiments de la vie régulière organisés autour d’une cour et limités par une clôture monastique.
  • 34 « Il y a 25 ans environ, l’on voyait encore dans le jardin du presbytère, qui fut un cimetière dans (...)

21Au sud de l’église monastique, dans un espace aujourd’hui occupé par un jardin entouré de bâtiments (dont l’ancien presbytère à l’ouest), accessible par une porte cintrée ouverte dans le croisillon méridional (fig. no 26), devait se trouver le claustrum33 qui prenait appui contre le mur gouttereau sud, actuellement nu et ne laissant voir aucune trace d’ouverture. Les bâtiments actuels ne permettent pas de saisir d’élévations médiévales. C’est dans cet espace qu’étaient scellées deux inscriptions funéraires médiévales (obiit) qui furent transférées au musée Calvet à Avignon en 184234.

La memoria de Véran

  • 35 Les reliques seront transférées à la cathédrale de Cavaillon au xive siècle.
  • 36 Cela est mentionné dans un acte de 1043 : « ecclesie Sancte Marie predictae hubi requiescit corpus (...)

22Dès son origine, le monument est désigné par le double vocable de Sainte-Marie et Saint-Véran. Lors de la donation à Saint-Victor en 1034, l’acte précise que c’est dans ce lieu de culte que repose le corps de Véran et évoque une chapelle Saint-Véran35 : « ecclesie sancte Marie […] ubi corpus sancti Verani requievit […] donavit ad capellam sancti Verani. » Cette référence au corps du saint évêque, qui apparaît ici pour la première fois, est l’objet de mentions répétées dans d’autres actes du xie siècle36.

  • 37 Cette table d’autel (Narasawa, Les Autels chrétiens…, op. cit., I, no 406) a été retrouvée en 1899, (...)
  • 38 On soulignera l’absence de marques lapidaires dans cette zone.

23C’est dans ce contexte de dévotion qu’au xie siècle, entre l’abside majeure et l’absidiole sud, on aménage, en retrait extérieur à l’édifice, une minuscule chapelle de plan trapézoïdal, formée d’une travée et d’une absidiole en cul-de-four (fig. no 27), munie d’un autel tabulaire retaillé dans une plaque funéraire gallo-romaine (fig. F, p. 333)37. Dans sa partie supérieure, le volume a reçu deux arcs afin de permettre la mise en place d’une voûte plein cintre. Cet augmentum abrite – sous un arcosolium orné de plaques de chancels en réemploi (fig. no 28) et ménagé au contact et au détriment de l’abside principale – le sarcophage dit de saint Véran. Il s’agit d’une cuve monolithe, en calcaire local, couverte d’un couvercle en bâtière, posée sur deux bases antiques en réemploi (fig. no 29). Par sa facture, elle correspond à des pièces de l’Antiquité tardive ou du haut Moyen Âge. On accède à cet édicule par une étroite porte appareillée et cintrée, de construction romane classique, ouverte dans le piédroit reliant l’abside centrale et l’absidiole méridionale (fig. no 30). Il est remarquable que l’existence de cette porte a empêché la réalisation d’un pilier qui est présent au nord où il reçoit l’arc sommital de la voûte du croisillon nord ; ici, dans le croisillon sud, l’arc retombe sur des impostes. Une telle différence s’explique par le fait que la porte d’accès à cette chapelle existe déjà lorsque sont entrepris les travaux du xiie siècle qui monumentalisent le chœur et le transept. L’observation des différents appareils composant cet augmentum confirme l’existence de plusieurs états. Extérieurement, l’élévation réalisée en moellons assisés aux joints gras apparaît liée aux absides. Intérieurement, l’abside et l’arcosolium encadrant le sarcophage sont réalisés en moyen appareil38 témoignant d’une reprise de ces parements au xiie siècle, tandis que le mur sud et la voûte sont couverts d’un enduit, ce qui laisse présumer que ces zones sont élevées en moellons.

24Ainsi, par son plan, son élévation, son appareillage et le détail de son ornementation, l’église de Fontaine-de-Vaucluse est un édifice qui présente essentiellement deux états très caractéristiques de l’architecture religieuse médiévale en Provence : un premier, du deuxième quart ou du milieu du xie siècle, présentant un édifice sans doute couvert en charpente pour la nef mais où on expérimente des voûtements en plein cintre pour le transept. Cet état pourrait correspondre à la restauration du prieuré de Vaucluse par les Bénédictins de l’abbaye Saint-Victor de Marseille peu après 1034 et à l’inscription de dédicace conservée in situ. Le second état semble être réalisé dans le premier quart du xiie siècle, au cours duquel l’ensemble de l’édifice aurait été restructuré, voûté et embelli.

Notes sur la chapelle Saint‑Véran

  • 39 La vue cavalière de 1597 présente l’église majeure dotée de son clocher et de ses contreforts contr (...)

25À moins de 100 mètres au nord-ouest de l’église Sainte-Marie, on peut encore voir, conservée en élévation mais transformée en habitation (non visitée), une seconde église, orientée, formée d’une nef rectangulaire et d’une abside semi-circulaire percée d’un jour à ébrasement intérieur (fig. no 31). Cette topographie double est saisissable dans la gravure de 159739 (fig. no 3) et encore bien lisible sur le cadastre du début du xixe siècle (fig. A, p. 329). Ce lieu de culte est assez méconnu : le vocable qui lui est attribué est soit celui de Véran soit celui d’Étienne. C’est ce dernier qui est rapporté par l’abbé André qui s’intéressa au monument :

« À quelques pas de l’église paroissiale, à côté de la maison commune, chacun peut remarquer une abside adossée à une maison, et portant les caractères évidents du ixe ou xe siècle. C’est tout ce qu’il reste de la chapelle de Saint-Étienne. »

  • 40 André, Histoire de saint Véran…, op. cit., p. 21 et p. 94‑95.
  • 41 « Facta hec carta, mandante domno episcopo Clemente, et ejus manu propria firmata, qui etiam donavi (...)
  • 42 « Galterius itaque de Siverguas dedit pro anima Franconi XII sextairatas quando ecclesia S. Verani (...)

26Dans un autre passage de son texte, il ajoute que cette chapelle correspond à l’ermitage primitif de Véran40. En 1034, lors de la donation à Saint-Victor du monastère Sainte-Marie et Saint-Véran, à la fin de l’acte, il est fait référence à une « chapelle Saint-Véran », édifice secondaire distinct de l’église majeure, dont on constitue la dot41. Encore en 1043, dans un acte de donation de terre qui se réfère à l’église Sainte-Marie où repose le corps de Véran, à la fin du document, un certain Gautier de Sivergues fait un don lors de la consécration de l’église Saint-Véran42. Il est difficile de considérer que ces deux textes se réfèrent à la petite chapelle intégrée dans l’église Sainte-Marie. Il s’agit sans doute de l’édifice que nous pouvons observer. L’abside présente un appareil où se distinguent assez nettement, au-dessus des fondations en partie visibles actuellement (fig. no 31), deux types de factures, la partie basse comportant des assises de moellons irréguliers, tandis que plus haut, à partir de la partie inférieure de la baie axiale, est employé un appareil de moellons équarris. Plus particulièrement, dans cette zone, on soulignera l’insertion entre les moellons équarris d’un élément de brique ou de tuile, type de traitement de l’appareil qui se retrouve dans les élévations du xie siècle de l’église Sainte-Marie. Si nous prenons en considération l’ajout inséré à la fin de l’acte de 1043 qui évoque la dédicace de la chapelle Saint-Véran, on peut proposer l’hypothèse de chantiers de reconstruction, qui touchent l’église Sainte-Marie et la chapelle Saint-Véran une dizaine d’années après que les Victorins sont entrés en possession de cette fondation.

Architecture et construction hagiographique

  • 43 C’est ce qui est souligné par C. Roux, « À propos de l’arc triomphal : origine, formes et emplaceme (...)
  • 44 M. Fixot, J.-P. Pelletier, Saint-Victor de Marseille, de la basilique paléochrétienne à l’abbatiale (...)
  • 45 Cette situation bien représentée dans les possessions provençales se retrouve dans leurs implantati (...)
  • 46 C’est là encore dans les décennies de l’abbatiat d’Isarn que les moines marseillais s’implantent su (...)

27L’église Sainte-Marie et Saint-Véran est remarquable par la structure spécifique de l’insertion d’une petite chapelle entre les absides dans laquelle est visible le tombeau de Véran. Cet espace ainsi que le sar­cophage se rattachent à une découverte de reliques qui a sans doute été réalisée entre 979 et 1034. Lors de la fondation du monastère en 979, rapportée dans un acte développé où sont mentionnés des personnages illustres qui ajoutent du prestige au document, s’il est fait référence au double vocable de Sainte-Marie et Saint-Véran, en aucun cas ne sont évoquées les reliques de Véran. À partir de 1034, la référence au corps de Véran déposé en ce lieu s’impose. C’est donc, alors que ce lieu est un monastère dépendant du pouvoir épiscopal, dans le dernier quart du xe siècle et le premier tiers du xie siècle qu’est faite l’invention des restes du saint évêque. Le dispositif architectural offre un espace de dévotion très réduit. L’appareil de moellons assez réguliers et assisés aux joints gras qui compose son parement extérieur démontre que l’on a là une élévation qui appartient aux chantiers du xie siècle. Par contre, les parties internes qui comportent en plusieurs points un moyen appareil régulier aux joints fins participent à des élévations du xiie siècle : il en est de même pour ce qui est de la porte d’accès depuis le transept. La présence de la porte, implantée dans un espace où normalement devrait s’insérer un pilastre symétrique au pilastre observable dans le bras nord du transept, ainsi que l’appareil extérieur, plaident pour une organisation du xie siècle, sans doute lorsque les Victorins reprennent l’édifice. Le second temps d’aménagement de ce petit volume correspond à un temps de reprise, sans doute en relation avec la monumentalisation du chœur. C’est alors que la porte d’accès à cet espace est reconstruite et qu’intérieurement on monumentalise le cadre où est exposé le sarcophage en construisant un arcosolium dans lequel sont insérés divers réemplois, en particulier des décors d’entrelacs. Cette organisation n’est pas sans interpeller : par l’exiguïté de l’espace, elle démontre que les dévotions en relation directe avec la tombe devaient être réduites et c’est l’abside majeure, monumentalisée par l’importance de son arc, qui en fait un arc triomphal au plein sens du terme43, focalisant les grands moments liturgiques. La structure réduite du cœur de la sacralité d’un monument liée à la tombe, accompagnée d’un espace proche où est aménagé un autel où se déroule l’essentiel des dévotions se retrouve en d’autres lieux. La conception d’aménagement des lieux où sont déposées les reliques a pu être influencée par les dispositifs de l’abbaye mère. Sans nous attarder sur le dossier de l’abbatiale Saint-Victor, nous soulignerons que le cœur de la sacralité des cryptes, lieux de dévotion aux corps saints, se rattache à un espace rupestre, sorte de petit espace catacombal comportant un cubiculum abritant des arcosolia. L’exiguïté du volume a entraîné la création, au contact de ces aménagements rupestres, d’un espace de dévotion à plan centré où devait être implanté l’autel44. Dans le cas de Saint-Victor, les moines se sont trouvés face à une architecture préexistante de l’Antiquité tardive : de là découlent des contraintes et donc une liturgie adaptée. Cette liturgie, d’une certaine manière spécifique, a pu être transposée en partie dans les monuments dépendants des Victorins où se réalisait un culte de reliques. Il est indéniable que les Victorins plus que d’autres réguliers ont acquis une certaine « spécialité » dans la relance ou la mise en place de lieux de culte liés à des dévotions locales45. C’est peut-être dans une démarche équivalente, au cours du xie siècle, que les mêmes moines victorins structurent la crypte de Saint-Geniez du Dromon dans les Alpes-de-Haute-Provence46.

  • 47 Monument hélas détruit en 1808, mais connue par une iconographie ancienne et par les données des fo (...)
  • 48 Une lettre encyclique de l’archevêque Rostaing de Fos (1186‑1212) précise que selon la tradition l’ (...)

28Plus indirectement, on pourra aussi rapprocher la localisation de la petite chapelle conservant le corps de Véran de la constitution de la Sainte-Chapelle – ou oratoire du Sauveur – à la cathédrale d’Aix-en-Provence47. Nous saisissons le dispositif dans l’état du dernier tiers du xiie siècle lorsqu’est reconstruite la nef sud, qui correspond à l’église canoniale consacrée à saint Maximin. À partir de l’abside de l’église Saint-Maximin, une porte donnait accès à l’oratoire du Sauveur, évoqué dans les sources à partir du xie siècle48. Ce petit monument, de 4 mètres sur 2 mètres, appartient au bâtiment du groupe épiscopal fondé en ce lieu vers 500. Il ne semble pas que cet espace ait été un réceptacle de relique mais par ses élévations, il formait un « mémorial » des origines du lieu et de sa sainteté et n’était sans doute pas accessible à tous lors des cérémonies liturgiques majeures.

  • 49 Sur ce sujet on se reportera à Y. Codou, « Une mémoire de pierre : chantiers romans et monumenta pa (...)

29Par ailleurs, à Vaucluse, le sarcophage, les réemplois de décors sculptés du haut Moyen Âge, participent à une construction matérielle d’une sacralité fondée sur l’ancienneté de l’occupation chrétienne. Nous avons pu souligner l’importance d’une telle mise en scène dans divers dossiers de possessions victorines. La part de la mise en scène de sarcophages afin de matérialiser la sainteté du lieu a été employée à l’abbaye mère elle-même où des sarcophages antiques sont exposés dans les cryptes. Elle se retrouve dans leur prieuré de Saint-Honorat des Alyscamps à Arles, où les moines engagent l’exposition de sarcophages qui aboutira à la légendaire allée que nous connaissons aujourd’hui. À une échelle plus réduite, on assiste à l’exposition de deux sarcophages antiques dans la petite église de la Gayolle (La Celle, Var). À travers ces constructions matérielles fondées sur les réemplois, on saisit une stratégie monumentale des moines qui vient conforter les discours sur la sainteté qui s’attachent à ces monuments49.

Fig. no 1 : Fontaine-de-Vaucluse, église Sainte‑Marie et Saint‑Véran, façade méridionale de la nef et bras sud du transept

Fig. no 1 : Fontaine-de-Vaucluse, église Sainte‑Marie et Saint‑Véran, façade méridionale de la nef et bras sud du transept

© Yann Codou

Fig. no 2 : Vestiges d’appareil en opus spicatum du gouttereau sud de la nef

Fig. no 2 : Vestiges d’appareil en opus spicatum du gouttereau sud de la nef

© Yann Codou

Fig. no 3 : Vue cavalière du village de Vaucluse datée de 1597

Fig. no 3 : Vue cavalière du village de Vaucluse datée de 1597

On y voit, pris du nord-ouest, en avant de la grande falaise calcaire, le village dans son enceinte et le château médiéval, un pont sur la Sorgue et, au premier plan, l’église Sainte-Marie et Saint-Véran, un calvaire et la chapelle Saint‑Étienne/Saint‑Véran

D’après R. Amiet

Fig. no 4 : Plan de l’église Sainte-Marie et Saint-Véran de Fontaine-de‑Vaucluse

Fig. no 4 : Plan de l’église Sainte-Marie et Saint-Véran de Fontaine-de‑Vaucluse

Relevé G. Barruol, DAO S. Sorin, CEPAM-CNRS

Fig. no 5 : Chapiteau du chœur

Fig. no 5 : Chapiteau du chœur

© Yann Codou

Fig. no 6 : Partie septentrionale du cul-de-four du sanctuaire avec la retombée de l’arc triomphal sur les colonnes, au contact du croisillon nord obturé pour ménager une sacristie

Fig. no 6 : Partie septentrionale du cul-de-four du sanctuaire avec la retombée de l’arc triomphal sur les colonnes, au contact du croisillon nord obturé pour ménager une sacristie

© Yann Codou

Fig. no 7 : Clé de voûte du cul-de-four

Fig. no 7 : Clé de voûte du cul-de-four

© Yann Codou

Fig. no 8 : Dédicace de l’église du xie siècle

Fig. no 8 : Dédicace de l’église du xie siècle

© Yann Codou

Fig. no 9 : Autel majeur. Seule la table est médiévale, ses supports étant des reconstitutions du xixe siècle

Fig. no 9 : Autel majeur. Seule la table est médiévale, ses supports étant des reconstitutions du xixe siècle

© Yann Codou

Fig. no 10 : Élévation de la croisée du transept

Fig. no 10 : Élévation de la croisée du transept

© Yann Codou

Fig. no 11 : Porte haute de la tour nord dans son état en 2014

Fig. no 11 : Porte haute de la tour nord dans son état en 2014

© Yann Codou

Fig. no 12 : Façade occidentale de la tour-clocher

Fig. no 12 : Façade occidentale de la tour-clocher

© Yann Codou

Fig. no 13 : Décor de l’ouverture extérieure de la porte haute de la tour nord

Fig. no 13 : Décor de l’ouverture extérieure de la porte haute de la tour nord

© Yann Codou

Fig. no 14 : La tour-clocher établie sur le croisillon nord, vue prise du nord

Fig. no 14 : La tour-clocher établie sur le croisillon nord, vue prise du nord

© Guy Barruol

Fig. no 15 : Arcatures latérales ménagées dans la nef ; mur gouttereau sud

Fig. no 15 : Arcatures latérales ménagées dans la nef ; mur gouttereau sud

© Yann Codou

Fig. no 16 : Chapiteau (carolingien ?) en réemploi dans le mur méridional de la troisième travée de la nef

Fig. no 16 : Chapiteau (carolingien ?) en réemploi dans le mur méridional de la troisième travée de la nef

© Yann Codou

Fig. no 17 : Impostes de la nef

Fig. no 17 : Impostes de la nef

© Yann Codou

Fig. no 18 : Marques lapidaires

Fig. no 18 : Marques lapidaires

© Yann Codou

Fig. no 19 : Contreforts du mur nord de la nef

Fig. no 19 : Contreforts du mur nord de la nef

© Yann Codou

Fig. no 20 : Modillons couronnant l’angle nef/transept sud

Fig. no 20 : Modillons couronnant l’angle nef/transept sud

© Yann Codou

Fig. no 21 : Corniche à modillons du mur nord de la nef

Fig. no 21 : Corniche à modillons du mur nord de la nef

© Guy Barruol

Fig. no 22 : Tailles décoratives et motifs incisés - tête humaine, bovidés - décorant le couronnement du mur gouttereau sud de la nef

Fig. no 22 : Tailles décoratives et motifs incisés - tête humaine, bovidés - décorant le couronnement du mur gouttereau sud de la nef

© Yann Codou

Fig. no 23 : Portail occidental de l’église

Fig. no 23 : Portail occidental de l’église

© Guy Barruol

Fig. no 24 : Détail de la partie supérieure du portail occidental

Fig. no 24 : Détail de la partie supérieure du portail occidental

© Yann Codou

Fig. no 25 : Tailles décoratives de la baie supérieure de la façade occidentale

Fig. no 25 : Tailles décoratives de la baie supérieure de la façade occidentale

© Yann Codou

Fig. no 26 : Porte mettant en relation le bras sud du transept et le claustrum

Fig. no 26 : Porte mettant en relation le bras sud du transept et le claustrum

© Yann Codou

Fig. no 27 : « Chapelle »/memoria de saint Véran

Fig. no 27 : « Chapelle »/memoria de saint Véran

© Yann Codou

Fig. no 28 : Décors d’entrelacs, sans doute provenant d’une barrière de chancel, réemployés au xiie siècle dans l’arcosolium du tombeau de saint Véran

Fig. no 28 : Décors d’entrelacs, sans doute provenant d’une barrière de chancel, réemployés au xiie siècle dans l’arcosolium du tombeau de saint Véran

© Yann Codou

Fig. no 29 : Sarcophage dit de saint Véran

Fig. no 29 : Sarcophage dit de saint Véran

© Yann Codou

Fig. no 30 : Porte d’accès à la memoria de Véran

Fig. no 30 : Porte d’accès à la memoria de Véran

© Yann Codou

Fig. no 31 : Chevet de la chapelle désaffectée Saint‑Étienne/Saint‑Véran

Fig. no 31 : Chevet de la chapelle désaffectée Saint‑Étienne/Saint‑Véran

© Yann Codou

Notes

1 Sur ce sujet, on se reportera dans ce même volume à l’article de Véronique Olivier. Sur les sources écrites et les mentions du culte de Véran en ce lieu, une première mise au point a été réalisée par Y. Codou, « Fontaine-de-Vaucluse et la renaissance monastique aux environs de l’an mil », Archipal : Bulletin de l’Association d’histoire et d’archéologie du Pays d’Apt et du Luberon, 29, 1991, p. 33‑39.

2 Ce monument bien qu’important n’a jamais vraiment donné lieu à une étude détaillée. Sur le site de manière générale on pourra se reporter à J. Guigue, J. Girard, La Fontaine de Vaucluse, Avignon, Rullière frères, 1949 ; R. Amiet, Notre-Dame et Saint-Véran. Fontaine-de-Vaucluse, Lyon, Lescuyer, 1968. Le monument a été étudié dans G. Barruol, Provence romane, t. II, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1977, p. 88‑91, avec plan.

3 D. Carru, L. Tallah, Carte archéologique de la Gaule. 84/4. Vaucluse : les cités d’Avignon, de Carpentras et de Cavaillon, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme/Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2016.

4 G. de Manteyer, Les Chartes du pays d’Avignon (429-1040), Mâcon, Protat, 1914, acte 69, p. 74‑76.

5 G. de Manteyer, La Provence du ier au xiie siècle, Paris, Librairie Alphonse Picard et Fils, 1908, acte 9, p. 523‑527.

6 Une autre possibilité est d’envisager une communauté double de moines et de moniales. Au xie siècle, les fondations monastiques féminines sont, en Provence, peu représentées par rapport aux fondations masculines, mis à part les cas de Saint-Sauveur de Marseille, « restauré » dans les années 1030, de Saint-Césaire d’Arles, de fondation ancienne, qui a connu une relance dès la fin du xe siècle, et de La Celle (Var) attesté de façon sûre en 1099.

7 C’est peut-être à ce monument du haut Moyen Âge que l’on doit aussi relier un chapiteau aujourd’hui réemployé dans l’arcature sud de la troisième travée de la nef, ainsi qu’un fragment d’autel tabulaire en marbre blanc, conservé dans la chapelle Sainte-Anne.

8 Cinq fragments ont été réemployés dans le mur surmontant le tombeau de Véran (fig. no 28), trois fragments dans le bras de transept sud, un dans la croisée de transept, deux dans les contreforts nord, et quatre – qui ont été découverts dans le monument lors de restaurations réalisées en 1966 – exposés dans la chapelle latérale dédiée à sainte Anne (dont un aujourd’hui disparu).

9 Un inventaire, presque complet, est fourni par M. Buis, La Sculpture à entrelacs carolingienne dans le sud-est de la France : les motifs qui l’accompagnent et les survivances à l’époque romane, thèse de 3e cycle (dir. G. Démians d’Archimbaud), Aix-en-Provence, université de Provence-Aix-Marseille 1, 1975, p. 162‑167.

10 J.-F. André, Histoire de saint Véran, anachorète à Vaucluse, évêque de Cavaillon, ambassadeur du roi Gontran, Paris, A. Pringuet libraire, 1858, p. 94‑95. Ces découvertes peuvent se relier au creusement du niveau du sol extérieur de l’église perceptible dans les parties basses des murs, ainsi qu’à la porte occidentale qui a été reprise et a reçu un arc segmentaire datable du xixe siècle. En 1890, il est rapporté : « En creusant dans la basse-cour on trouva plusieurs tombeaux en pierre », Carru, Tallah, Carte archéologique de la Gaule…, op. cit., p. 336‑337. Ce sont sans doute des sarcophages identiques au sarcophage conservé dans l’église, comportant un couvercle en bâtière. Dans l’état de nos connaissances, ce type de pièce se rattache à des inhumations de l’Antiquité tardive ou du tout début du haut Moyen Âge.

11 Si cette occupation se relie à l’Antiquité tardive elle peut se rattacher à un habitat aggloméré perché des ve-vie siècles et sans doute au-delà, protégé par une enceinte, qui se développe au sud de la colline du château. Cette occupation a été mise en lumière lors de la réalisation d’une piste forestière et a donné lieu à des sondages en 1982 : P. Borgard, « Le village de la Colline du Château à Fontaine-de-Vaucluse, un site de l’Antiquité tardive (ve-vie siècle) », Bulletin archéologique de Provence, 13, 1984, p. 1‑14.

12 Plus globalement, en ce début du xie siècle, il est avéré que les fondations monastiques qui dépendent du pouvoir épiscopal tendent à disparaître.

13 « Monasterium sancte Marie et sancti Verani antiquitus constitutum, quod modernis temporibus cernimus destructum […] cupientes illud reedificare », B. Guérard (éd.), Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor de Marseille, Paris, Lahure, 1857, acte 430.

14 « Illud monasterium cum omnibus rebus que ad ipsum locum pertinent, libris videlicet, vestimentis, signis vel ceteris ornamentis, in manu domni abbatis Isarni sancti Victoris Massiliensis […] tradi in perpetuum. »

15 E. Magnani Soares, Monastères et aristocratie en Provence, milieu xe-début xiie siècle, Münster, Lit Verlag, 1999, p. 276‑283.

16 Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor…, op. cit., actes 843, 848, 844.

17 Cette topographie et cet isolement des lieux de culte par rapport à l’habitat, manifeste sur le cadastre du début du xixe siècle, est déjà lisible dans la vue cavalière réalisée en 1597, dans le registre des visites pastorales de l’évêque Jean-François Bordini conservé au British Museum de Londres (ms. addit 17402) : R. Amiet, « État du diocèse de Cavaillon en 1597 », Mémoires de l’académie de Vaucluse, 6e série, 8, 1975, p. 63. Une autre église, élevée au sommet, est visible sur cette représentation. Il s’agit d’une chapelle dédiée à Victor qui selon la tradition aurait été élevée par Véran, église dont les ruines ont été reconnues en bordure de la falaise à la verticale de la source, Carru, Tallah, Carte archéologique de la Gaule…, op. cit.

18 « Totam parochiam de ipso castro vel de ipsa villa, que vocatur Vallis Clusa, et medietatem decimi […] damus etiam molendinum quod situm est propre ecclesiam. »

19 Guérard, Cartulaire de l’abbaye de Saint-Victor…, op. cit., acte 1014 : « molendino quod est ante portam ejusdem ecclesie […] quod est juxta pontem de Valle Clusa. » Encore en 1217, les moulins sont évoqués, acte 1015.

20 L’édifice a donné lieu à plusieurs campagnes de restauration : en 1855, 1952 et 1966.

21 On signalera une spécificité constructive, qui permet d’assurer la contemporanéité de certaines parties : il s’agit de l’insertion verticale dans les assises de fragments de briques entre les moellons.

22 Corpus des inscriptions de la France médiévale, 13, Paris, CNRS, 1988, notice 45, p. 159‑160 : « Ni la paléographie, ni la brièveté du formulaire ne s’opposent à dater effectivement la pierre de la seconde moitié du xie siècle. »

23 Cette table a été redécouverte en 1855. Les colonnettes qui la supportent sont des créations contemporaines. Y. Narasawa, Les Autels chrétiens du sud-est de la France : de l’Antiquité tardive à l’époque romane, thèse de doctorat (dir. M. Fixot), université de Provence, 2008, vol. I, no 407.

24 On soulignera aussi les différences de dimensions entre ces deux bras qui peuvent s’expliquer par l’insertion au sud de la porte d’accès à la memoria-chapelle Saint-Véran, conçue dès la mise en place de ce plan.

25 Cette réalisation, aux accents défensifs, répond, à une échelle certes réduite, au château élevé de l’autre côté de la Sorgue. Cette démarche d’érection d’une tour, traduction et affirmation du pouvoir des moines victorins face aux lignages laïques, se retrouve par exemple dans le cas de la tour du prieuré de Saint-Symphorien (Bonnieux).

26 L’arc sud-est retombe sur une colonne composée de réemplois (fig. no 16), colonne qui était masquée et fut redécouverte au xixe siècle : « Après cette découverte nous fîmes celle de la colonne antique de la chapelle de la Croix, surmontée d’un chapiteau antique mérovingien… », André, Histoire de saint Véran…, op. cit., p. 129.

27 Les croix ne sont pas, comme on peut le saisir pour d’autres dossiers, à mettre en relation avec l’acte de consécration. Sur les contreforts nord on trouve les marques E, I, R, S, sans doute réemployées.

28 L’absence de contrefort lié au mur gouttereau sud s’explique par la présence de bâtiments qui s’accolaient à l’église et faisaient office de contrebutements.

29 On retrouve ces modillons à la chaîne d’angle reliant le transept au mur gouttereau sud de la nef (fig. no 20), qui a sans doute été élevée lors de la mise en place du voûtement afin de conforter les poussées.

30 Les plus remarquables – animaux, représentations anthropomorphes – sont présents dans la partie supérieure du mur gouttereau nord. L’abside majeure comporte elle des modillons aux motifs géométriques, tandis que les absidioles ont simplement un cordon en pierre quadrangulaire. Sur le mur sud, la corniche est absente mais nous rencontrons ponctuellement des blocs de moyen appareil présentant des représentations incisées de visages humains et de bovidés (fig. no 22).

31 Ces modillons sont en outre décrits par J. Guérin en 1804, Carru, Tallah, Carte archéologique de la Gaule…, op. cit.

32 On saisit aussi des marques lapidaires en X faiblement incisées.

33 Bâtiments de la vie régulière organisés autour d’une cour et limités par une clôture monastique.

34 « Il y a 25 ans environ, l’on voyait encore dans le jardin du presbytère, qui fut un cimetière dans la première partie du Moyen Âge, deux sarcophages gallo-romains ou carolingiens, avec longues inscriptions et figures. […] Il y avait, en outre, près de l’angle extérieur de la chapelle dite du Saint-Esprit, dans la partie attenante au jardin du presbytère, à une hauteur d’environ 50 centimètres du sol, deux pierres avec inscriptions, qui furent cédées au musée d’Avignon », André, Histoire de saint Véran…, op. cit., p. 103‑106. Ces pierres n’ont pas été retrouvées au musée Calvet à Avignon.

35 Les reliques seront transférées à la cathédrale de Cavaillon au xive siècle.

36 Cela est mentionné dans un acte de 1043 : « ecclesie Sancte Marie predictae hubi requiescit corpus S. Verani », P. Amargier (éd.), Chartes inédites (xie s.) du fonds de Saint-Victor de Marseille, thèse de 3e cycle, université de Provence-Aix-Marseille, 1967, acte 13.

37 Cette table d’autel (Narasawa, Les Autels chrétiens…, op. cit., I, no 406) a été retrouvée en 1899, sous un autel en bois et fut restituée à cet emplacement en créant la colonnette qui la supporte. Ses petites dimensions permettent de considérer qu’il s’agit bien de la table présente au Moyen Âge dans ce volume. Elle fut taillée dans une plaque portant une inscription funéraire antique, lisible sur la face postérieure.

38 On soulignera l’absence de marques lapidaires dans cette zone.

39 La vue cavalière de 1597 présente l’église majeure dotée de son clocher et de ses contreforts contre laquelle se développe au sud des bâtiments et vers l’ouest la chapelle : Amiet, « État du diocèse… », art. cité, p. 63.

40 André, Histoire de saint Véran…, op. cit., p. 21 et p. 94‑95.

41 « Facta hec carta, mandante domno episcopo Clemente, et ejus manu propria firmata, qui etiam donavit ad capellam sancti Verani, in largitate sponsalicii, modiatam unam de terra arabili. »

42 « Galterius itaque de Siverguas dedit pro anima Franconi XII sextairatas quando ecclesia S. Verani fuit consecrata », P. Amargier, Chartes inédites…, op. cit., acte 13.

43 C’est ce qui est souligné par C. Roux, « À propos de l’arc triomphal : origine, formes et emplacements dans l’espace ecclésial (ive-xiie siècle) », dans Baud A. (dir.), Espace ecclésial et liturgie au Moyen Âge, Lyon, MOM, 2010, p. 169 : « L’élévation de la priorale Notre-Dame et Saint-Véran de Fontaine-de-Vaucluse en Provence rend compte du caractère focal joué par le sanctuaire dans l’organisation spatiale. »

44 M. Fixot, J.-P. Pelletier, Saint-Victor de Marseille, de la basilique paléochrétienne à l’abbatiale médiévale, Marseille, Images en manœuvres, 2004.

45 Cette situation bien représentée dans les possessions provençales se retrouve dans leurs implantations en Sardaigne : M. Lauwers, « Réforme, romanisation, colonisation ? Les moines de Saint-Victor de Marseille en Sardaigne (seconde moitié xie-première moitié xiie siècle) », dans La Réforme « grégorienne » dans le Midi (milieu xi-début xiiie siècle), Toulouse, Privat, 2013 (Cahiers de Fanjeaux, 48), p. 257‑310.

46 C’est là encore dans les décennies de l’abbatiat d’Isarn que les moines marseillais s’implantent sur ce site. Le titre de Geniez correspondant au martyr arlésien, finalement assez peu diffusé, est à souligner. Barruol, Provence romane, op. cit., p. 84‑86.

47 Monument hélas détruit en 1808, mais connue par une iconographie ancienne et par les données des fouilles archéologiques.

48 Une lettre encyclique de l’archevêque Rostaing de Fos (1186‑1212) précise que selon la tradition l’oratoire avait été élevé par saint Maxime, le premier évêque de la ville.

49 Sur ce sujet on se reportera à Y. Codou, « Une mémoire de pierre : chantiers romans et monumenta paléochrétiens en Provence », dans Codou Y., Lauwers M. (dir.), Lérins, une île sainte de l’Antiquité au Moyen Âge, Turnhout, Brepols, 2009, p. 561‑600.

Table des illustrations

Titre Fig. no 1 : Fontaine-de-Vaucluse, église Sainte‑Marie et Saint‑Véran, façade méridionale de la nef et bras sud du transept
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. no 2 : Vestiges d’appareil en opus spicatum du gouttereau sud de la nef
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Fig. no 3 : Vue cavalière du village de Vaucluse datée de 1597
Légende On y voit, pris du nord-ouest, en avant de la grande falaise calcaire, le village dans son enceinte et le château médiéval, un pont sur la Sorgue et, au premier plan, l’église Sainte-Marie et Saint-Véran, un calvaire et la chapelle Saint‑Étienne/Saint‑Véran
Crédits D’après R. Amiet
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Titre Fig. no 4 : Plan de l’église Sainte-Marie et Saint-Véran de Fontaine-de‑Vaucluse
Crédits Relevé G. Barruol, DAO S. Sorin, CEPAM-CNRS
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 260k
Titre Fig. no 5 : Chapiteau du chœur
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 2,3M
Titre Fig. no 6 : Partie septentrionale du cul-de-four du sanctuaire avec la retombée de l’arc triomphal sur les colonnes, au contact du croisillon nord obturé pour ménager une sacristie
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. no 7 : Clé de voûte du cul-de-four
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 2,7M
Titre Fig. no 8 : Dédicace de l’église du xie siècle
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Fig. no 9 : Autel majeur. Seule la table est médiévale, ses supports étant des reconstitutions du xixe siècle
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. no 10 : Élévation de la croisée du transept
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. no 11 : Porte haute de la tour nord dans son état en 2014
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. no 12 : Façade occidentale de la tour-clocher
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. no 13 : Décor de l’ouverture extérieure de la porte haute de la tour nord
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M
Titre Fig. no 14 : La tour-clocher établie sur le croisillon nord, vue prise du nord
Crédits © Guy Barruol
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. no 15 : Arcatures latérales ménagées dans la nef ; mur gouttereau sud
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Fig. no 16 : Chapiteau (carolingien ?) en réemploi dans le mur méridional de la troisième travée de la nef
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Fig. no 17 : Impostes de la nef
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. no 18 : Marques lapidaires
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 2,0M
Titre Fig. no 19 : Contreforts du mur nord de la nef
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Fig. no 20 : Modillons couronnant l’angle nef/transept sud
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. no 21 : Corniche à modillons du mur nord de la nef
Crédits © Guy Barruol
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Fig. no 22 : Tailles décoratives et motifs incisés - tête humaine, bovidés - décorant le couronnement du mur gouttereau sud de la nef
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-22.png
Fichier image/png, 907k
Titre Fig. no 23 : Portail occidental de l’église
Crédits © Guy Barruol
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
Titre Fig. no 24 : Détail de la partie supérieure du portail occidental
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Fig. no 25 : Tailles décoratives de la baie supérieure de la façade occidentale
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Fig. no 26 : Porte mettant en relation le bras sud du transept et le claustrum
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Fig. no 27 : « Chapelle »/memoria de saint Véran
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Fig. no 28 : Décors d’entrelacs, sans doute provenant d’une barrière de chancel, réemployés au xiie siècle dans l’arcosolium du tombeau de saint Véran
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Fig. no 29 : Sarcophage dit de saint Véran
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Fig. no 30 : Porte d’accès à la memoria de Véran
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. no 31 : Chevet de la chapelle désaffectée Saint‑Étienne/Saint‑Véran
Crédits © Yann Codou
URL http://books.openedition.org/eua/docannexe/image/6291/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 1,2M

Auteurs

Archéologue et historien, Guy Barruol est directeur de recherche honoraire au CNRS. On lui doit plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire, l’archéologie et la géographie historique, antique et médiévale, du Midi de la France. Il a également codirigé la publication de livres destinés à un large public, tels que L’Encyclopédie de la Camargue (Buchet-Chastel, 2019), Les Monts du Vaucluse : encyclopédie d’un massif provençal (Équinoxe, 2017) et, aux éditions Les Alpes de Lumière, les encyclopédies des Alpilles (2009), du Mont Ventoux (2007) et de la montagne de Lure (2004).

Yann Codou est maître de conférences habilité à diriger des recherches en archéologie médiévale à l’université Côte d’Azur et membre du laboratoire CEPAM. Spécialiste du fait religieux et de sa traduction monumentale à la période médiévale, il fonde sa réflexion sur l’analyse des textes, l’étude du bâti et les fouilles archéologiques. Il a écrit et dirigé plusieurs ouvrages traitant de sujets variés, comme les cathédrales de Provence, les églises médiévales du Var et des Alpes-Maritimes, les abbayes Saint-Eusèbe de Saignon ou de Lérin.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search