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Les faiseurs de notes

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Aurélien Gras

Introduction

Texte intégral

1Dans une société française d’Ancien Régime qui se pense essentiellement en termes d’étiquette sociale et qui aime à attribuer une place précise à chaque individu afin d’établir des hiérarchies, les musiciens apparaissent comme un curieux groupe professionnel, difficile à catégoriser avec précision. Loin de former un bloc homogène, la population musicienne recouvre des réalités vécues nombreuses et disparates, depuis l’organiste de la cathédrale jusqu’à la chanteuse d’opéra, en passant par le trompette municipal, le tambour militaire et le violoniste qui anime une noce de quartier. Les musiciens se rencontrent à tous les niveaux de la société, puisqu’ils baignent aussi bien dans le monde ecclésiastique que laïc et qu’ils côtoient le milieu privilégié des aristocrates comme celui des gens du peuple, à la jonction d’environnements sociaux très différents. À ce titre, ils offrent un point de vue intéressant pour observer la société du XVIIIe siècle. Les musiciens y occupent une place à part qui ne va pas sans poser quelques problèmes de définition. S’agit-il d’artisans, simples exécutants se limitant à maîtriser leurs instruments ou leurs cordes vocales, ou bien d’artistes à part entière ? Les musiciens produisent un art original, par essence intangible et éphémère qui n’implique pas nécessairement l’écriture de partitions. L’évanescence de leur travail brouille davantage encore les tentatives de classification à leur égard. L’incertitude qui entoure leur statut rend justement les musiciens idéaux pour tenter de mieux comprendre le regard que la société pose sur elle-même.

  • 1 M. Benoit, Versailles et les musiciens du roi, 1661-1733. Étude institutionnelle et sociale, Paris, (...)
  • 2 M.-C. Mussat, Musique et société à Rennes aux XVIIIe et XIXe siècles, Genève, Minkoff, 1988 ; M. Sig (...)
  • 3 S. Granger, Les métiers de la musique en pays manceau et fléchois du XVIIe au XIXe siècle (1661- 185 (...)
  • 4 N. Morales, L’artiste de cour dans l’Espagne du XVIIIe siècle. Étude de la communauté des musiciens (...)
  • 5 V. Péché, C. Vendries, Musique et spectacles dans la Rome antique et dans l’Occident romain, Paris, (...)

2Longtemps dominée par l’étude des compositeurs célèbres, l’histoire de la musique se penche aussi, depuis un demi-siècle, sur les musiciens ordinaires1. Les années 1980-1990 voient ainsi une floraison d’études centrées sur la vie musicale d’une seule ville comme Rennes, Arles, ou Lille2. Parmi ces travaux urbains se distingue particulièrement la magistrale thèse de Sylvie Granger sur les métiers de la musique en pays manceau et fléchois entre 1661 et 1850, publiée en 2002 avec un resserrement sur la ville du Mans3. Les travaux du début du XXIe siècle poursuivent, sur la lancée des décennies précédentes, les études sociales et culturelles sur tous les types de musiciens. Nicolás Morales et Youri Carbonnier s’intéressent aux musiciens de cour espagnols et français, pendant que David Hennebelle défriche les musiciens aristocratiques et qu’Élodie Oriol consacre sa thèse aux musiciens et aux institutions musicales de Rome4. Cette effervescence historiographique ne se limite pas à l’époque moderne. Les recherches récentes sur la musique et les musiciens antiques se révèlent d’une grande vitalité, à travers notamment les travaux de Christophe Vendries, de Sibylle Emerit et d’Alexandre Vincent5.

  • 6 M.-T. Bouquet, Musique et musiciens à Annecy. Les maîtrises (1630-1789), Paris, Picard, 1970 ;
  • 7 B. Dompnier (dir.), Maîtrises et chapelles aux XVIIe et XVIIIe siècles. Des institutions musicales (...)
  • 8 Base Muséfrem, http://philidor.cmbv.fr/musefrem

3Une catégorie attire tout particulièrement l’attention du fait de sa visibilité dans les sources : celle des musiciens d’Église. Les praticiens au service de Dieu suscitent des monographies à partir des années 1970, surtout centrées sur les églises d’une ville6. Ces études entament un tournant décisif au début des années 2000 avec la parution des actes d’un colloque international réuni au Puy-en- Velay sous la direction de Bernard Dompnier7. Il s’agit du point de départ d’une grande enquête prosopographique réunissant des chercheurs de tout le pays sous la coordination de Bernard Dompnier, de Sylvie Granger et d’Isabelle Langlois. Nommée Muséfrem (Musiques d’Église en France à l’époque moderne), cette enquête s’intéresse aux musiciens d’Église en 1790. Elle aboutit à la constitution d’une vaste base de données en ligne qui regroupe des milliers de fiches biographiques et couvre progressivement tout le territoire français8.

  • 9 R. Strohm (dir.), The Eighteenth-Century Diaspora of Italian Music and Musicians, Turnhout, Brepols (...)
  • 10 M. Traversier (dir.), Musiques nomades. Objets, réseaux, itinéraires (Europe, XVIIe-XVIIIe siècles)(...)

4Depuis une vingtaine d’années émerge également un thème fécond au sein des travaux historiques, celui de la mobilité. Cet axe de recherche suscite de nombreuses études europée9. La décennie 2010 apparaît comme particulièrement marquée par la question des circulations musiciennes et musicales, qui pose en corollaire la problématique des transferts culturels, abordée par des historiennes comme Mélanie Traversier ou Gesa Zur Nieden10.

5Loin de constituer un désert historiographique, l’étude des musiciens est donc une histoire riche, en plein essor et en plein renouvellement, à la croisée de l’histoire sociale et de l’histoire culturelle. Toutefois, encore rares sont les travaux qui s’intéressent à tous les types de musiciens à une échelle plus large que celle d’une seule ville. Notre propre travail s’inscrit dans une perspective d’étude régionale comparée. Il vise à désenclaver le regard limité par l’horizon de l’échelle urbaine en étudiant les musiciens ordinaires à l’intérieur d’une zone géographique plus étendue, la Provence et les États pontificaux rhodaniens (Avignon, Comtat Venaissin).

  • 11 Par exemple N. Dufourcq, « Orgues comtadines et orgues provençales », Mémoires de l’Académie de Vau (...)

6D’un point de vue musical, ces contrées n’apparaissent pas entièrement vierges d’investigation. De nombreux historiens et musicologues s’y sont au contraire intéressés tout au long du XXe siècle11. Forts instructifs, tous ces travaux présentent néanmoins l’inconvénient de se limiter soit à un type de musiciens, soit à une seule cité. Il en résulte un éclatement des informations ainsi qu’un manque de vision globale. Il n’existe pas encore de véritable étude d’ensemble sur le Sud-Est. De plus, la plupart des villes concernées jusqu’à présent sont les grands centres urbains (Marseille, Aix, Avignon, Arles), au détriment des cités plus modestes. La Haute- Provence, notamment, demeure entièrement absente des travaux historiques et musicologiques.

  • 12 L. Charles-Dominique, Les Ménétriers français sous l’Ancien Régime, Paris, Klincksieck, 1994, p. 22 (...)
  • 13 W. Weber (ed.), The Musician as Entrepreneur, 1700-1914. Managers, Charlatans and Idealists, Bloomi (...)

7Notre étude tâche de combler cette lacune en embrassant la totalité du territoire provençal et pontifical et en englobant toutes les catégories de musiciens. Pour cela, nous avons choisi de sélectionner un corpus représentatif de 15 villes qui veille à respecter l’équilibre entre grands centres urbains et petites cités. Dispersées entre Avignon, le Comtat Venaissin, la Basse et la Haute-Provence, ces villes sont, par ordre d’importance démographique, Marseille, Aix, Avignon, Toulon, Arles, Grasse, Carpentras, L’Isle-sur-la-Sorgue, Apt, Cavaillon, Digne-les-Bains, Sisteron, Forcalquier, Vaison-la-Romaine et Vence. Nous avons décidé de nous circonscrire au XVIIIe siècle sans nous priver de la période révolutionnaire. Cela étant, notre propos se focalise essentiellement sur la période antérévolutionnaire, à savoir le siècle dit des Lumières. Cette tranche temporelle se caractérise en amont par la perte de vitesse et le déclin continu de l’influence corporative de la ménestrandise sur la profession de musicien à la fin du XVIIe siècle12. En aval, la période se clôture par l’émergence d’une nouvelle figure sociale du musicien au début du XIXe siècle, celle de l’artiste-entrepreneur influencé par le romantisme naissant et incarné, entre autres, par Franz Liszt et Hector Berlioz13.

  • 14 T. Kouamé, « Prosopographie », dans C. Gauvard, J.-F. Sirinelli (dir.), Dictionnaire de l’historien(...)

8Entreprendre l’étude d’un groupe d’individus du passé selon un critère précis n’est jamais chose aisée. Comment rendre compte au mieux de la réalité, ou plutôt des réalités ? Le risque est grand de dissoudre les personnes dans une masse compacte et indigeste de statistiques, occultant ainsi leurs individualités. Cependant, sur un échantillon élevé d’individus, l’utilisation de statistiques s’avère indispensable pour ne pas se noyer dans une multitude de cas singuliers. Afin d’éviter de tomber dans l’un ou l’autre de ces extrêmes, il apparaît pertinent de jouer sur les échelles. L’idéal consiste alors à combiner les deux approches, macro et micro, en s’efforçant d’en réunir les qualités tout en limitant les défauts. Nous avons choisi d’adopter une démarche prosopographique, c’est-à-dire d’étudier une population restreinte en comparant les biographies de ses membres14. Partant d’une perspective microanalytique en effectuant une enquête sur les personnes, cette démarche permet d’établir des statistiques sans perdre de vue les diversités individuelles. Elle joue sur les changements de niveaux et offre la possibilité de passer d’une échelle à l’autre suivant les problématiques posées par le chercheur. Ainsi, en plus de fournir des éléments propres aux praticiens de Provence et des États pontificaux transalpins, la prosopographie permet, par des questionnements dépassant le niveau strictement local, de participer à une réflexion d’ensemble sur la profession de musicien à l’époque moderne. Nous aimons comparer cette méthode à la construction d’un puzzle : de loin, elle fait apparaître une image globale cohérente, de près, elle laisse le contour des pièces qui la composent.

  • 15 J.-F. M. Heintzen, Musiques discrètes et société. Les pratiques musicales des milieux populaires à (...)

9Une étude prosopographique des musiciens provençaux et pontificaux du XVIIIe siècle requiert la constitution d’un corpus d’individus à observer. Ceci implique de définir précisément ce qu’est un musicien. Pour Jean-François Heintzen, « c’est la prestation qui crée le musicien », tandis que chez Sylvie Granger prime le regard d’autrui : « s’intègre au sujet tout individu auquel ses contemporains avaient reconnu au moins ponctuellement le statut de musicien non amateur15. » Pour notre part, nous considérons comme musicien toute personne qui consacre tout ou partie de ses activités professionnelles à l’exercice de la musique, tant vocale qu’instrumentale. Nous définissons ainsi un musicien par rapport à son métier, et nous incluons au corpus tout individu qui tire un revenu de son art, même si la musique ne représente pas son unique gagne-pain. Par conséquent, nous excluons d’emblée les amateurs, qui pratiquent la musique à titre de loisir.

10Au niveau technique, nous avons opté de manière classique pour la construction d’une base de données informatique qui permet de centraliser les individus, de les trier et d’établir des statistiques d’ensemble en fonction de nos besoins. Chaque musicien a également donné lieu à la constitution d’une fiche biographique personnelle qui détaille et regroupe toutes les informations retrouvées en archives à son sujet.

  • 16 Sur ce sujet, voir S. Cerutti, « La construction des catégories sociales », dans J. Boutier, D. Jul (...)

11Nous avons ainsi mis sur pied une base de données qui compte au total 2105 musiciens différents exerçant en Provence et dans les États pontificaux rhodaniens au siècle des Lumières. À partir de là, les angles d’approche se structurent autour de trois thèmes. Tout d’abord, l’identité sociale, à savoir l’assemblage des images qui façonnent les musiciens et définissent leur place dans la société moderne. Ensuite, les pratiques professionnelles, ces musiciens se caractérisant par l’exercice d’un métier commun, dont les formes diffèrent en fonction du poste occupé mais qui tournent toutes autour du même art : la musique. Enfin, les mobilités. Aussi bien sociales que spatiales, elles conduisent les musiciens à arpenter des espaces géographiques et sociaux variés. Interdépendants, ces trois thèmes se mêlent et s’influencent constamment. L’étude de ces axes vise à mieux comprendre le groupe socioprofessionnel des musiciens et, in fine, à se réinterroger à travers lui sur les normes et les modalités d’appartenance à l’Ancien Régime. Il s’agit alors de discuter de l’originalité de ce groupe et de voir comment la société parvient à intégrer la spécificité musicienne dans son processus de construction des catégories sociales16. Pour cela, l’armature de notre plan de travail adopte six chapitres, qui renvoient chacun à l’un des axes précités.

12Le premier chapitre s’attache spécifiquement à l’identité sociale en restituant les images plurielles et contrastées que renvoient les musiciens au XVIIIe siècle. Les trois chapitres suivants se focalisent sur les pratiques professionnelles en lien avec les réalités concrètes du métier de musicien dans la Provence et les États enclavés de l’Église. Faire de la musique une occupation professionnelle, ce n’est pas exercer un métier comme un autre. Marginaux à certains égards, les musiciens accèdent à une activité incertaine dont les perspectives économiques ne sont pas toujours garanties. Par quelles voies parviennent-ils à ce métier, et comment trouvent-ils un travail rémunérateur ? Le deuxième chapitre se penche sur les années de formation du musicien, durant lesquelles il fait ses armes et apprend les arcanes de son futur métier. Le troisième étudie en détail ses employeurs, ceux auprès de qui il s’engage, ainsi que la manière dont il se met à leur service. Le quatrième chapitre s’attarde sur les différentes stratégies professionnelles que déploient et mettent en place les musiciens afin de vivre de leur art. Enfin, les cinquième et sixième chapitres se centrent sur les espaces et les mobilités des musiciens. Ils s’intéressent à la fois aux espaces sociaux, aux espaces spatiaux et aux territoires musicaux que parcourent ces faiseurs de notes. Mobilités sociales et mobilités spatiales y sont étudiées de pair.

  • 17 Intitulée Les faiseurs de notes : Pratiques professionnelles, identité sociale et mobilités des mus (...)

13Le présent ouvrage est issu d’une thèse de doctorat réduite et fortement remaniée. Le lecteur intéressé par des statistiques plus conséquentes et des cas plus nombreux pourra se reporter au travail de thèse originel sur le site HAL17. Il y trouvera également un état complet des sources.

Notes

1 M. Benoit, Versailles et les musiciens du roi, 1661-1733. Étude institutionnelle et sociale, Paris, Picard, 1971 ; C. Massip, La vie des musiciens de Paris au temps de Mazarin (1643-1661). Essai d’étude sociale, Paris, Picard, 1976.

2 M.-C. Mussat, Musique et société à Rennes aux XVIIIe et XIXe siècles, Genève, Minkoff, 1988 ; M. Signorile, Musique et société : le modèle d’Arles à l’époque de l’absolutisme (1600-1789), Genève, Minkoff, 1993 ; J.-M. Duhamel, La musique dans la ville de Lully à Rameau, Lille, Presses universitaires de Lille, 1994.

3 S. Granger, Les métiers de la musique en pays manceau et fléchois du XVIIe au XIXe siècle (1661- 1850), thèse de doctorat (dir. A. Fillon), université du Maine, 1996 ; S. Granger, Musiciens dans la ville, 1600-1850, Paris, Belin, 2002.

4 N. Morales, L’artiste de cour dans l’Espagne du XVIIIe siècle. Étude de la communauté des musiciens au service de Philippe V (1700-1746), Madrid, Casa de Velázquez, 2007 ; Y. Carbonnier, « Les musiciens du roi face à la Révolution », Revue de l’histoire de Versailles et des Yvelines, t. XC, 2008, p. 5-28 ; D. Hennebelle, De Lully à Mozart. Aristocratie, musique et musiciens à Paris (XVIIe- XVIIIe siècles), Seyssel, Champ Vallon, 2009 ; É. Oriol, Vivre de la musique à Rome au XVIIIe siècle : lieux, institutions et parcours individuels, thèse de doctorat (dir. B. Marin), Aix-Marseille Université, 2014.

5 V. Péché, C. Vendries, Musique et spectacles dans la Rome antique et dans l’Occident romain, Paris, éditions Errance, 2001 ; S. Emerit (dir.), Le statut du musicien dans la Méditerranée ancienne. Égypte, Mésopotamie, Grèce, Rome, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 2013 ; S. Emerit, S. Perrot, A. Vincent (dir.), Le paysage sonore de l’Antiquité. Méthodologie, historiographie et perspectives, Le Caire, Institut français d’archéologie orientale, 2015 ; A. Vincent, Jouer pour la cité. Une histoire sociale et politique des musiciens professionnels de l’Occident romain, Rome, École française de Rome, 2016.

6 M.-T. Bouquet, Musique et musiciens à Annecy. Les maîtrises (1630-1789), Paris, Picard, 1970 ;

A. et J. Bèges, La chapelle de musique de la cathédrale Saint-Nazaire, 1590-1790, Béziers, Société de musicologie du Languedoc, 1982.

7 B. Dompnier (dir.), Maîtrises et chapelles aux XVIIe et XVIIIe siècles. Des institutions musicales au service de Dieu, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2003.

8 Base Muséfrem, http://philidor.cmbv.fr/musefrem

9 R. Strohm (dir.), The Eighteenth-Century Diaspora of Italian Music and Musicians, Turnhout, Brepols, 2001 ; A.-M. Goulet, G. Zur Nieden (ed.), « Europäische Musiker in Venedig, Rom und Neapel (1650-1750) », Analecta Musicologica, 52, 2015 ; X. Bisaro, G. Clément, F. Thoraval (dir.), La Circulation de la musique et des musiciens d’Église (France, XVIe-XVIIIe siècle), Paris, Classiques Garnier, 2017 ; P.-Y. Beaurepaire, P. Bourdin, C. Wolff (ed.), Moving Scenes. The Circulation of Music and Theatre in Europe, 1700-1815, Oxford, Voltaire foundation, 2018.

10 M. Traversier (dir.), Musiques nomades. Objets, réseaux, itinéraires (Europe, XVIIe-XVIIIe siècles), Toulouse, Presses universitaires du Midi, 2015 ; G. Zur Nieden, B. Over (ed.), Musicians’ Mobilities and Music Migrations in Early Modern Europe. Biographical Patterns and Cultural Exchanges, Bielefeld, Transcript, 2016.

11 Par exemple N. Dufourcq, « Orgues comtadines et orgues provençales », Mémoires de l’Académie de Vaucluse, 34, 1934, p. 61-159 ; J. Cheilan-Cambolin, Un aspect de la vie musicale à Marseille au XVIIIe siècle. Cinquante ans d’opéra (1685-1739), thèse de doctorat (dir. A. Bourde), université de Provence, 1972 ; J. Scherpereel, « Les musiciens de la cathédrale Saint-Siffrein à Carpentras de 1689 à 1789 », dans Musique et société. La vie musicale en province aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, Rennes, publication de l’université de Rennes II, 1982, p. 63-81 ; C. Jeanselme, Deux cents cinquante ans de vie musicale et théâtrale à Aix-en-Provence : du début du XVIIe siècle à la veille de la seconde République, thèse de doctorat d’État (dir. A. Bourde), université de Provence, 1991 ; Signorile, Musique et société…, op. cit.

12 L. Charles-Dominique, Les Ménétriers français sous l’Ancien Régime, Paris, Klincksieck, 1994, p. 227-274.

13 W. Weber (ed.), The Musician as Entrepreneur, 1700-1914. Managers, Charlatans and Idealists, Bloomington and Indianapolis, Indiana University Press, 2004.

14 T. Kouamé, « Prosopographie », dans C. Gauvard, J.-F. Sirinelli (dir.), Dictionnaire de l’historien, Paris, Presses universitaires de France, 2015, p. 568.

15 J.-F. M. Heintzen, Musiques discrètes et société. Les pratiques musicales des milieux populaires à travers le regard de l’autorité dans les provinces du centre de la France (XVIIIe -XIXe siècles), thèse de doctorat (dir. B. Dompnier), université de Clermont-Ferrand, 2007, p. 575 ; Granger, Les métiers de la musique…, op. cit., p. 37.

16 Sur ce sujet, voir S. Cerutti, « La construction des catégories sociales », dans J. Boutier, D. Julia (dir.), Passés recomposés. Champs et chantiers de l’histoire, Paris, Autrement, 1995, p. 224- 234.

17 Intitulée Les faiseurs de notes : Pratiques professionnelles, identité sociale et mobilités des musiciens dans la Provence et les États pontificaux rhodaniens du XVIIIe siècle, la thèse d’Aurélien Gras est disponible, dans sa version validée par le jury, à l’adresse suivante : HAL : tel-01937253.

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