Le bonheur du plus grand nombre. Beccaria et les Lumières
En quel sens peut-on dire que le petit livre de Beccaria, Des délits et des peines (1764), apparaît comme un geste de rupture ? La question intéresse notre modernité : en quel sens peut-on dire que ce livre est la source de notre droit pénal ?Le problème est abordé dans cet ouvrage à partir du constat suivant : dans l’Europe des Lumières, le livre de Beccaria a aussitôt été perçu comme un moment de seuil ou de passage. C’est donc en remontant à ses sources et en éclairant sa diffusion immédiate ...
In what way does Beccaria’s little book Délits et des peines (On Crimes and Punishments – 1764), appear as a considered break with tradition? The question is central to our modernity: in what way can one say that this book is the source of our criminal law?Our starting point in this book is the following fact: in Enlightenment Europe, Beccaria’s book was considered a milestone and a turning point as soon as it was published. Shedding light on its sources and circulation, the contributions gather...
Note de l’éditeur
Couverture : Louis Carrogis, dit Carmontelle, Monsieur le marquis de Beccaria et monsieur le comte de Very, diplomate. © RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) /René-Gabriel Ojéda.
Ouvrage publié dans le cadre du projet CODEBENTHAM (financement IDEX n° ANR- 11-IDEX-0005-02), avec le soutien de l’unité de recherche LECEMO (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), du Laboratoire d’Études Romanes (EA 4385, Université Paris 8) et du laboratoire d’excellence TransferS (programme Investissements d’avenir ANR-10- IDEX-0001-02 PSL* et ANR-10-LABX-0099).
Éditeur : ENS Éditions
Lieu d’édition : Lyon
Publication sur OpenEdition Books : 7 juin 2017
ISBN numérique : 978-2-84788-885-0
DOI : 10.4000/books.enseditions.7568
Collection : La croisée des chemins
Année d’édition : 2017
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-84788-883-6
Philippe Audegean
IntroductionOuverture. Beccaria et la philosophie des Lumières
Gianni Francioni
Beccaria, philosophe utilitaristeI. L’héritage pénal
Maria Gigliola di Renzo Villata
Avant Beccaria. La culture juridique à l’épreuve du tempsPierre Musitelli
Défendre et protéger les prisonniers à Milan au temps de BeccariaL’expérience d’Alessandro Verri
II. Critique de la culture juridique
Elio Tavilla
Beccaria, l’anti-juristeCritiques de la culture juridique et résistances aux réformes dans l’Italie du xviiie siècle
Denis Baranger
Beccaria et le siècle de la législationIII. Économie et gouvernement
Girolamo Imbruglia
Beccaria, l’opinion publique et DiderotÀ propos de la contrebande dans Des délits et des peines
IV. Discussions européennes : Italie
Pietro Costa
« Voilà le sophisme qui a séduit tant de publicistes »Lectures contractualistes des Délits et des peines dans l’Italie du second XVIIIe siècle
Luigi Delia
Une suite philosophique et politique au chapitre XXVIII de BeccariaLe traité Della pena di morte de Cammillo Ciaramelli
Rosamaria Alibrandi
La « merveilleuse oppression » de la peineTommaso Natale, précurseur de Beccaria ou épigone de Leibniz ?
V. Discussions européennes : France, Angleterre, Suisse
Élisabeth Salvi
« Adoucir le sort des hommes accablés par l’oppression légale »La réception de Beccaria dans la Bibliothèque philosophique (1782-1785)
Rémy Duthille
Les radicaux anglais lecteurs de Beccaria (1767-1795)Michel Porret
C’est en vain que le sang couleLe philanthrope Jean-Jacques de Sellon (1782-1839), disciple chrétien de Cesare Beccaria
En quel sens peut-on dire que le petit livre de Beccaria, Des délits et des peines (1764), apparaît comme un geste de rupture ? La question intéresse notre modernité : en quel sens peut-on dire que ce livre est la source de notre droit pénal ?Le problème est abordé dans cet ouvrage à partir du constat suivant : dans l’Europe des Lumières, le livre de Beccaria a aussitôt été perçu comme un moment de seuil ou de passage. C’est donc en remontant à ses sources et en éclairant sa diffusion immédiate que les contributions rassemblées ici tentent d’évaluer sa nouveauté. Codification juridique, présomption d’innocence, laïcité du droit pénal, abolition de la peine de mort : comment Beccaria recueille-t-il un héritage tout en bouleversant un champ de discussions et de débats ?Œuvre singulière, aussi fulgurante par son style que par ses répercussions, Des délits et des peines apparaît comme un observatoire privilégié pour mieux comprendre la crise culturelle de la fin de l’Ancien Régime et la naissance de la culture contemporaine.
In what way does Beccaria’s little book Délits et des peines (On Crimes and Punishments – 1764), appear as a considered break with tradition? The question is central to our modernity: in what way can one say that this book is the source of our criminal law?Our starting point in this book is the following fact: in Enlightenment Europe, Beccaria’s book was considered a milestone and a turning point as soon as it was published. Shedding light on its sources and circulation, the contributions gathered here seek to assess its originality. From legal codification to the presumption of innocence, secularity in criminal law, and the abolition of the death penalty, Beccaria both builds on an existing tradition and disrupts the field of discussions and debates.Délits et des peines, as striking in its style and as in its repercussions, is a unique vantage point to better understand the cultural crisis at the end of the Ancien Regime and the birth of contemporary culture.
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