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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Genèse des études sur la race : des débuts du constructivisme à l’intersectionnalité Un champ d’études traversé par d’importants débats Le rapport social de race et ses imbrications Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Catégoriser

    Ce livre est recensé par

    • Anna Kandel, Lectures, mis en ligne le 22 avril 2025. URL : https://journals.openedition.org/lectures/67214 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13s6r
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    Table des matières

    Race

    Solène Brun et Claire Cosquer

    p. 579-590

    Texte intégral Genèse des études sur la race : des débuts du constructivisme à l’intersectionnalité Un champ d’études traversé par d’importants débats Le rapport social de race et ses imbrications Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    La race est un rapport social caractérisé par sa dimension héréditaire et interactionnelle, qui prolonge, parfois reconfigure, des hiérarchies forgées par la colonialité. Ce rapport social est à l’origine d’une division hiérarchique du monde entre groupes racialisés dominants et dominés. Les marqueurs corporels et/ou culturels sur lesquels les assignations raciales reposent ont été historiquement investis d’une dimension héréditaire et sont représentés comme stables au travers des générations.

    1Du fait de son histoire autant que de la vivacité du racisme contemporain, le terme de « race » induit des risques particulièrement élevés d’essentialisation. Son usage dans les sciences sociales pose le problème de la reconduction d’assignations et de représentations naturalisantes. Si les travaux sur la race reposent aujourd’hui très largement sur un consensus constructiviste qui met à distance la croyance en l’existence biologique de « races »1, son utilisation dans les sciences sociales fait toujours débat, en particulier en France (Mazouz 2020).

    2La race peut être définie comme un rapport social, c’est-à-dire un rapport de pouvoir délimitant des groupes d’individus antagonistes et les positionnant de façon hiérarchisée dans l’espace social (Brun et Cosquer 2022). La spécificité de la race comme rapport social provient de la centralité du thème héréditaire dans le processus d’assignation, ainsi que de son articulation à la division coloniale du monde et des échanges. Les rapports sociaux de race prolongent, parfois sous une forme modifiée, des hiérarchies sociales forgées par la colonialité. Ils sont fondés à la fois sur des systèmes politiques et idéologiques, mais aussi économiques et matériels. L’esclavage, et la traite atlantique en particulier, a ainsi été central dans le processus de racialisation des populations noires (Larcher 2014 ; Bonniol 2020). Déployés à un niveau global – par exemple dans la hiérarchisation des flux migratoires et les inégalités dites de développement –, les rapports sociaux de race se concrétisent aussi au niveau local – par exemple dans les phénomènes de ségrégation urbaine – et au niveau interactionnel, où se jouent les assignations d’individus à des identités racialisées. Les marqueurs corporels et/ou culturels sur lesquels les assignations raciales reposent sont investis d’une dimension héréditaire : les identités raciales se transmettraient ainsi d’une génération à l’autre. Si l’assignation est au centre du processus de construction raciale, des identités raciales relèvent aussi de l’identification, c’est-à-dire de la façon dont les individus se perçoivent eux-mêmes, engageant parfois des retournements positifs de stigmates. Certaines analyses constructivistes se sont en outre attaquées au récit biologisant de l’hérédité, réinvestissant le concept bourdieusien d’habitus et montrant comment les positions raciales peuvent donner lieu à des socialisations différenciées, qui produisent des manières d’être et d’agir spécifiquement racialisées. L’identité raciale peut ainsi être comprise au croisement de trois dynamiques interdépendantes : l’hétéro-assignation (ou la perception par autrui), l’auto-identification et, enfin, la socialisation (Brun 2019).

    Genèse des études sur la race : des débuts du constructivisme à l’intersectionnalité

    3L’après Seconde Guerre mondiale et les lendemains de l’expérience nazie constituent un tournant dans l’approche constructiviste de la race, opérant une « coupure épistémologique » dans la dénonciation du racisme comme aberrant à la fois moralement et scientifiquement (Balibar 2005). En 1949, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’engage dans un programme sur « la question des races » et réunit un comité d’expert·es, parmi lesquel·les Claude Lévi-Strauss (Maurel 2007, p. 4). Progressivement et non sans ambiguïtés, les institutions internationales entérinent un constructivisme qui aborde les hiérarchies raciales comme un phénomène social, et non biologique. Si la première « Déclaration sur la race » est rédigée en 1949, il faudra en effet attendre les déclarations de 1964 et 1967 pour que les chercheur·es reconnaissent explicitement que « la division de l’espèce humaine en “races” est en partie conventionnelle ou arbitraire, et […] n’implique aucune hiérarchie de quelque ordre que ce soit » (Unesco 1969, p. 52).

    4La victoire du paradigme constructiviste est portée par les sciences sociales, notamment états-uniennes. À la fin du xixe siècle, William E. B. Du Bois peut être considéré comme un pionnier de tels travaux, quoique ses recherches demeurent marquées par des oscillations entre intuitions constructivistes et crédit accordé aux thèses naturalistes. Il se nourrit aussi de la pensée politique antiraciste noire, en particulier des courants du Black Power et du Black feminism (Collins 2000), notamment impulsé par le Combahee River Collective (Falquet 2006). Le cadre théorique du constructivisme racial est progressivement systématisé, notamment grâce aux propositions théoriques de Michael Omi et Howard Winant (1986). Leur concept de « formation raciale » désigne ainsi le processus de détermination sociale des catégories raciales, mais aussi l’aller-retour par lequel ces catégories reconfigurent et refaçonnent les structures sociales.

    5En France, il faut attendre les années 1960 pour voir se solidifier une appréhension résolument constructiviste du concept de race. On trouve sous la plume de Frantz Fanon le terme de « racialisation » dès 1961, dans Les damnés de la terre (Fanon 2004). Colette Guillaumin publie L’idéologie raciste en 1972 et y développe des analyses pionnières, influencées par le cadre théorique du féminisme matérialiste (Bentouhami-Molino et Guénif-Souilamas 2017). Les travaux français sur les questions de race connaissent de nouveaux développements à la fin des années 1980 et dans les années 1990, à la faveur d’une réflexion sur l’émergence d’un « nouveau » racisme, qui serait plus « culturel » que biologique (Taguieff 1985 ; Balibar et Wallerstein 1988 ; voir aussi la notice « Culturalisme » dans cet ouvrage). Au Royaume-Uni, le concept de racialisation est également repris et théorisé (Banton 1979 ; Miles 1989), tout en suscitant un nombre important de débats quant à ce que recouvre le « racial » dans la racialisation (Murji et Solomos 2005). Les réflexions sur les mutations de la race et du racisme s’y développent également dans les années 1990 (voir Gilroy 1992 ; Miles 1992). Si elles sont souvent considérées en retard vis-à-vis de leurs homologues anglophones, les sciences sociales hexagonales connaissent un dynamisme important sur les questions raciales au début des années 2000, à partir notamment d’analyses sur la racialisation des banlieues françaises et leurs habitant·es (Guénif-Souilamas et Macé 2004), en particulier à la suite des débats entourant le vote de la loi interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école publique en 2004 (Al-Saji 2008), puis des révoltes urbaines consécutives à la mort de Bouna Traoré et Zyed Benna en 2005 (Fassin et Fassin 2006 ; Guénif-Souilamas 2006).

    6Le développement des études sur la race a par ailleurs connu deux événements conceptuels majeurs, avec l’introduction de la notion d’intersectionnalité ainsi que celle de « blanchité » (whiteness). Cette dernière a opéré un déplacement majeur du regard scientifique, des minoritaires vers les majoritaires (par exemple Roediger 1991 ; Frankenberg 1993). En France, malgré les textes pionniers de Guillaumin (1972), les études sur le groupe majoritaire blanc sont beaucoup plus récentes (Kebabza 2006 ; Cervulle 2013 ; Laurent et Leclère 2013 ; Cosquer 2018, 2019).

    Un champ d’études traversé par d’importants débats

    7L’analyse des rapports sociaux de race connaît de nombreux débats. L’un des plus importants porte sur la généalogie même de la notion de race. Michael Omi et Howard Winant (1986) identifient l’apparition d’une conception moderne de la race au moment où les Européen·nes colonisent les Amériques. Si cette analyse amène à penser race et colonisation comme historiquement co-dépendantes, d’autres pointent cependant le rôle de la religion, notamment au travers de l’hostilité de l’Europe chrétienne envers les religions judaïque et islamique (Meer 2013 ; Schaub et Sebastiani 2021). Ramón Grosfoguel et Eric Mielants (2006) mettent quant à eux en regard le traitement des juif·ves et des musulman·es par la monarchie espagnole au xve siècle et la colonisation des peuples autochtones aux Amériques, selon une compréhension à la fois raciale et religieuse. Pour ces auteurs, la relation des empires européens avec les empires islamiques, en passant d’une « relation impériale » à une « relation coloniale », a permis le glissement historique d’une différence impériale vis-à-vis des « peuples à la mauvaise religion » à une différence coloniale vis-à-vis des « peuples sous-humains », c’est-à-dire des « peuples racialement inférieurs » (Grosfoguel et Mielants 2006, p. 4).

    8Un autre débat majeur a trait à la relation entre les concepts de race et d’ethnicité (voir la notice « Ethnicité et ethnicisation »). Michael Banton (2003) retrace ainsi la manière dont ce dernier s’est progressivement imposé en remplacement du concept de race, et estime qu’il a permis d’éviter les connotations biologiques attachées au terme de race. En France, l’essor du concept d’« ethnie » doit sa popularisation, selon Colette Guillaumin (1972), au développement de l’anthropologie culturelle : le terme vient ainsi supplanter celui de « race », associé à l’anthropologie physique. Selon Guillaumin, cette substitution sémantique n’a cependant pas entraîné de changement radical de paradigme, laissant intacte la « puissance de l’impact biologisant sur notre pensée sociale » (1972, p. 84). Elle ajoute que la séparation stricte entre le biologique et le culturel n’est pas pertinente, les différences biologiques et culturelles étant « perçues dans le même temps et dans le même registre ». De même, si « le caractère physique est le signifiant de la différence radicale », celui-ci englobe aussi bien l’accent, la langue ou encore la gestuelle, qui, dans le processus de naturalisation, sont saisis comme biologiques (ibid., p. 66-67). Plusieurs auteur·rices ont, par la suite, développé une même analyse de la tendance euphémistique de l’usage des concepts d’ethnie ou d’ethnicité (Omi et Winant 1986 ; De Rudder et al. 2000 ; Pfefferkorn 2011) qui permettraient « à la fois la déculpabilisation et l’occultation du problème » (Dhume 2010), voire de minimiser le racisme et ses effets (Fassin 2006, p. 20). Dans cette perspective, la distinction sémantique est avant tout une distinction politique, qui vise à remplacer un terme infamant par un équivalent moins polémique. En France, certain·es auteur·rices optent alors pour le terme de race accompagné de guillemets, entendant marquer par là le caractère fictif des constructions raciales et souligner qu’ils ne sauraient souscrire à leur naturalisation. On peut cependant s’interroger sur la singularisation du rapport social de race que peuvent induire ces précautions : que signifie alors l’absence de tout guillemet autour des termes « genre » ou de « sexe » dans la littérature, alors même que ces catégories relèvent tout autant de la construction sociale et comportent eux aussi un risque de naturalisation important ?

    9La question de l’articulation des concepts d’ethnicité et de race amène certain·es auteur·rices à recourir à l’adjectif combiné « ethno-racial », afin d’insister sur la participation conjointe des deux concepts à la production d’inégalités sociales (Safi 2013). D’autres encore proposent une distinction entre racial et ethnique s’émancipant des dichotomies fréquentes entre biologique et culturel, hétéro- et auto-assignation. Ramón Grosfoguel, s’appuyant notamment sur des études de cas croisées de migrant·es algérien·nes et portoricain·es en France et aux États-Unis, montre que les assignations qu’ils et elles connaissent peuvent tantôt être comprises comme des « ethnicités racialisées », tantôt comme des « races ethnicisées » (2004, p. 332). La distinction entre racial et ethnique se joue alors sur le terrain de la relation coloniale ou post-coloniale : la racialisation positionne les groupes sociaux dans cette relation de pouvoir spécifique. C’est l’histoire coloniale qui explique, pour Grosfoguel, la racialisation des Algérien·nes en France, quand leur mode d’altérisation relèverait davantage de l’ethnicisation aux États-Unis. Symétriquement, les modes d’altérisation des migrant·es portoricain·es relèveraient davantage du racial aux États-Unis, mais de l’ethnicité en France.

    10Enfin, une autre instabilité marque le vocabulaire des études sur les rapports sociaux de race, en particulier dans l’analyse de leur dimension processuelle. Deux termes dominent le champ francophone : celui de « racisation », particulièrement associé au travail de Colette Guillaumin, et celui de « racialisation », qui provient notamment de travaux anglophones publiés dans les années 1980 (par exemple : Miles 1982, 1989 ; Omi et Winant 1986). Certain·es chercheur·es se sont efforcé·es de distinguer ces deux notions : ainsi Christian Poiret propose de réserver « racialisation » à la « face mentale du racisme », c’est-à-dire à l’ensemble des processus cognitifs produisant des représentations raciales, et « racisation » à son versant pratique, c’est-à-dire « les pratiques et les attitudes orientées et justifiées par la racialisation – consciemment ou non – et qui ont pour effet d’actualiser l’idée de race en produisant des individus et des groupes racisés » (Poiret 2011, p. 113). La distinction entre les deux termes lui permet ainsi d’opérer une séparation qu’il juge utile, au niveau individuel, entre les préjugés racistes et leur mise en pratique. D’autres chercheur·es utilisent le concept de racisation comme un équivalent de celui de racialisation tel que défini précédemment (Taguieff 1987 ; Pfefferkorn 2011), tandis que d’autres encore n’emploient que le terme de racialisation (Kebabza 2006 ; Clerval 2014 ; Peretti-Ndiaye 2016), sans toujours le définir précisément toutefois, ou en lui attribuant un sens restrictif de réduction des groupes humains à leur seule caractéristique raciale (Wieviorka 1996). On peut également noter que le terme « racisé·e » a particulièrement été investi dans les espaces militants et les acteurs et actrices de l’antiracisme. En devenant une identité de ralliement pour l’ensemble des groupes sociaux victimes de racisme, il s’est en pratique transformé en synonyme de « non blanc·he ». Par extension, l’expression « racisation » est souvent comprise comme désignant la construction d’assignations raciales non blanches, ou minoritaires : c’est d’ailleurs le sens que lui donne Colette Guillaumin, pour qui le « racisant » est le majoritaire ; et le « racisé », le minoritaire (ou minorisé).

    11Si Colette Guillaumin (1972) a insisté sur la nécessité de soumettre au regard scientifique le majoritaire tout autant que le minoritaire, les glissements sémantiques du terme « racisation » en ont fait, en pratique, un concept presque entièrement réservé à l’étude des minorités. Le risque est alors de considérer de fait les groupes sociaux blancs comme « au-delà » de la race, et la blanchité comme une « norme implicite soustraite à l’analyse et à la critique » (Belkacem et al. 2016, p. 539). Or les modes de distinction et de domination raciales mettent en jeu la définition d’une identité blanche substantielle, tout autant racialisée que les identités raciales dominées. En d’autres termes, les mécanismes de construction des identités et frontières raciales ne prennent pas uniquement la forme de l’altérisation, de la stigmatisation et de la minorisation, mais empruntent tout autant des logiques de construction de la référence, de la norme, de la majorité. De plus, les assignations raciales façonnent des situations de pouvoir parfois complexes, où les inclusions dans la blanchité peuvent être fragiles et conditionnelles (Brun et Galonnier 2016 ; Le Renard 2016 ; Delon 2019). Ces différents enjeux amènent certain·es auteur·rices à préférer le terme de racialisation, optant alors pour un cadre théorique plus à même de penser la construction des identités et frontières raciales dans leur multiplicité, en y incluant les identités dominantes.

    Le rapport social de race et ses imbrications

    12L’analyse du rapport de race amène également à interroger son articulation avec d’autres rapports sociaux : les rapports entre le concept de race et ceux de nation, classe, genre, sexualité ou religion ont été bien étudiés, en particulier outre-Manche et outre-Atlantique. En France, Abdellali Hajjat (2012) ou Silyane Larcher (2014) ont par exemple mis en évidence les contours racialisés de la citoyenneté française. De récentes analyses de la racialisation de l’islam, au travers de l’étude de l’islamophobie (Hajjat et Mohammed 2013 ; Asal 2014 ; Galonnier 2019) ou de la position raciale des personnes converties (Galonnier 2015 ; Brun et Galonnier 2016) décrivent aussi l’imbrication de la race et de la religion dans le contexte français. L’étude de Céline Bessière et de ses collègues (2018), qui porte sur l’agencement entre stéréotypes de genre, de classe et de race dans le cas de la justice familiale, montre comment se produisent ces articulations dans les institutions de l’État. Ainsi, les juges aux affaires familiales et les professionnel·les du droit investissent de façon routinière des représentations racialisées pour catégoriser les affaires sur lesquelles ils et elles interviennent. Celles-ci sont souvent imbriquées avec les représentations de classe et de genre : les femmes « maghrébines » sont par exemple considérées avec méfiance par certain·es juges car soupçonnées de « jouer les femmes battues » – les stéréotypes sur les femmes manipulatrices rencontrant ici ceux sur la supposée fourberie « maghrébine ».

    13La question de l’articulation des rapports sociaux de race et de classe renvoie quant à elle à un débat spécifique et structurant dans ce qu’Inès Bouzelmat (2019) appelle « le sous-champ de la question raciale dans les sciences sociales », opposant les approches arrimant la race à la classe, vue comme le déterminant premier des inégalités sociales, et les approches qui défendent une spécificité de la race comme construction sociale inégalitaire (voir Hajjat et Larcher 2019). Selon les défenseur·es de l’intersectionnalité, la prise en compte de la multiplicité des rapports de pouvoir, loin de mettre en danger l’analyse de la classe, l’enrichit en la complexifiant (Le Renard 2013 ; Lépinard et Mazouz 2019). À ce titre, les enquêtes menées en France sur la racialisation de l’organisation du travail et de professions (Jounin 2008 ; Ibos 2012 ; Avril 2014 ; Joseph 2017) fournissent des exemples stimulants de ce qu’apporte la prise en compte des rapports sociaux de race à l’étude des rapports sociaux de classe.

    14La race comme rapport social et système de catégorisation du monde n’a, malheureusement, pas perdu de son pouvoir structurant et hiérarchisant. Si sa conceptualisation a largement évolué, les catégorisations qu’elle produit, au niveau local aussi bien que global, occupent une part déterminante dans l’organisation du monde social contemporain.

    *

    15Renvois : Approches post-coloniales et décoloniales ; Classes sociales ; Corps ; Culturalisme ; Ethnicité et ethnicisation ; Genre ; Intersectionnalité ; Nation.

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    Notes de bas de page

    1 Morning (2014) note toutefois que ce consensus est en partie menacé par de récents débats états-uniens au sujet de la relation entre la race et la biologie qui promettent, selon elle, de s’étendre rapidement à l’ensemble des sciences sociales, étant donné la prédominance des États-Unis dans la production scientifique globale.

    Auteurs

    • Solène Brun

      Docteure en sociologie, chargée de recherche au CNRS, IRIS (EHESS, UMR 8156, U997), fellow de l’Institut convergences migrations

    • Claire Cosquer

      Docteure en sociologie, chercheure FNS senior à l’Université de Lausanne (Centre en études genre), chercheure associée au Centre de recherche sur les inégalités sociales (Sciences Po/CNRS), fellow de l’Institut convergences migrations

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    Brun, Solène, et Claire Cosquer. « Race ». In Catégoriser, édité par Marlène Bouvet, Florent Chossière, Marine Duc, et Estelle Fisson. Lyon: ENS Éditions, 2024. https://doi.org/10.4000/128r6.
    Brun, Solène, et Claire Cosquer. « Race ». Catégoriser, édité par Marlène Bouvet et al., ENS Éditions, 2024, https://doi.org/10.4000/128r6.

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    Bouvet, Marlène, Florent Chossière, Marine Duc, et Estelle Fisson, éd. Catégoriser. Lyon: ENS Éditions, 2024. https://doi.org/10.4000/128p3.
    Bouvet, Marlène, et al., éditeurs. Catégoriser. ENS Éditions, 2024, https://doi.org/10.4000/128p3.
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