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    Plan détaillé Texte intégral Contre-discours et polémique Contre-discours et hégémonie Contre-discours et montée de la haine en discours Discours alternatifs Synthèse Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Discours de haine et de radicalisation

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Contre-discours et discours alternatif

    Nolwenn Lorenzi Bailly et Claudine Moïse

    p. 477-485

    Texte intégral Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1Contre-discours, n. m. Discours qui s’oppose aux thèses développées dans un discours source. Discours qui, comme son nom l’indique, se construit contre un discours premier dans un esprit d’opposition, voire de polémique.

    Contre-discours et polémique

    2Dans les théories dialectiques de l’argumentation, le contre-discours est toujours lié à l’idée d’opposition (Van Eemeren et Grootendorst 2004, Jacquin 2015, Plantin 2005) et à la polémique. L’argumentation polémique (Amossy 2014) en jeu dans les interactions est un type particulier de discours ou d’échanges, basé sur la controverse, voire le conflit (Moïse et Schultz-Romain 2011, Moïse 2016). Elle s’appuie sur des figures rhétoriques caractérisées : l’exemple, l’ironie, la définition polémique, qui donne une définition orientée d’emblée, la réfutation, qui mobilise non seulement des contre-arguments mais aussi des arguments ad hominem, l’assertion, des formes de procédés évaluatifs et métadiscursifs de son propre discours, voire des formes de l’agression (sarcasme, injure), etc. Les procédés argumentatifs polémiques alimentent la controverse dans une visée persuasive, mais reposent aussi sur des effets de pathos, élément traditionnel de la rhétorique. Le pathos est l’effet émotionnel produit sur l’allocutaire (ce n’est pas systématiquement celui ressenti par le sujet parlant) et le recours aux émotions, dans un cadre de connivence, permet au polémiste autant de convaincre son auditoire de ses bons arguments que de susciter une certaine compassion à son égard. L’objectif est de toucher l’autre, l’auditoire, pour mieux persuader. La polémique serait alors au centre du contre-discours dans le sens où la confrontation argumentative, autour de la divergence de points de vue sur une même question, répondrait à une volonté de convaincre son interlocuteur ou interlocutrice, ou même un tiers, à tout prix et par tous les moyens. Le contre-discours se construit dans une opposition argumentative vive et émotionnelle, entre réfutation, confrontation et remise en cause, pouvant réactiver les arguments, voire les attaques du discours source. Ainsi, les procédés discursifs polémiques des contre-discours ne peuvent, de notre point de vue, se départir des enjeux interpersonnels des locuteurs et des locutrices et être dissociés des besoins de reconnaissance et d’identité. Ils s’inscrivent dans une absence de négociation ou dans le maintien d’une forte dissymétrie. Dans une telle perspective, l’argumentation/contre-argumentation se co-construit entre les interlocuteur.rices et s’actualise dans un va-et-vient nécessaire (arguments contre arguments, attitudes contre attitudes, rapports de face contre rapports de face). En ce sens, les interactions polémiques en contre-discours se fondent sur la confrontation, dans une perspective d’échanges argumentatifs pour, en général, obtenir adhésion et soutien de celles et ceux qui écoutent. Dans cette confrontation se jouent gestion des faces (Goffman 1973) et guerre de positions, c’est-à-dire la protection de l’image de soi (entre attaque et préservation).

    Contre-discours et hégémonie

    3Un contre-discours est par ailleurs un discours qui s’oppose à un discours hégémonique1 dans un contexte donné, dans lequel l’hégémonie régule ou fixe l’acceptable (Angenot 1989, Plantin 1996, Terdiman 1985). En ce sens, un contre-discours serait toujours un discours de contestation à la marge des idéologies dominantes. Aujourd’hui, on peut se poser la question de savoir si un « contre-discours »2 peut devenir hégémonique, si l’on admet que les réseaux sociaux constituent un nouveau pouvoir susceptible de conférer à une instance énonciative le statut de référence légitime (Guichon 2018). Mais nous préférons penser qu’il reste « contre », dans la mesure où il est potentiellement adressé à ce que Nancy Fraser (2001), cité par Julien Auboussier (2015), appelle un « contre-public subalterne », c’est-à-dire un groupe social marginal et subordonné dans lequel un contre-discours se diffuse et prospère, ce qui permet de développer une « doxa parallèle minoritaire », qui joue comme un processus d’identification auprès des individus.

    4Les ressources et processus langagiers déployés, qui relèvent de processus identitaires et de stratégies discursives de résistance et de contre-pouvoir interactionnels, permettent alors aux acteurs et aux actrices d’une interaction de s’affirmer vis-à-vis de l’autre. En ce sens, le discours de résistance est un contre-discours valorisé et valorisant qui s’appuie sur un préjudice subi ou un sentiment d’injustice, vise une légitimation et constitue lui-même un acte de résistance, dans la mesure où il transgresse les normes attendues (Renaut 2021).

    Contre-discours et montée de la haine en discours

    5Repenser la notion de contre-discours nous paraît essentiel dans une perspective de régulation de la haine en discours. En effet, le contre-discours étant un discours qui s’érige « contre », contre un acte, contre un autre discours, contre une idéologie, il se construit discursivement comme une forme de controverse et de polémique. S’ériger « contre », c’est ainsi se construire dans l’opposition, voire le conflit. Le discours dichotomique est un discours de division qui se fonde par ailleurs sur une émotion forte.

    6L’analyse sociologique et géopolitique de Gérôme Truc (2016) en est un exemple. Partant des attentats du 11-septembre3 aux États-Unis, il démontre que les réponses politiques et journalistiques qui ont suivi la sidération ont été des réponses émotionnelles intenses.

    Tout d’un coup la violence, la mort, la destruction surgissent dans le cours paisible de nos vies sans crier gare, et remettent radicalement en cause le « socle routinier » (Garfinkel 2007) de nos activités. (Truc 2016, p. 17)

    7Or, comme l’auteur le souligne, « comprendre ce qui arrive à une société lorsqu’elle vit de tels instants demande de prendre du recul par rapport à notre propre réaction, en tant que membre de cette société » (ibid., p. 4). Et, face à la surprise, à la sidération, à l’incompréhension ou encore à la peur, une telle prise de recul demande du temps, un temps que ne peuvent se permettre de prendre les journalistes et les hommes et femmes du gouvernement, pressé.es par la demande sociale. La réponse a donc été émotionnelle. C’est alors un « nous attaqué » qui est mis en exergue, un nous auquel sont adressées de nombreuses injonctions de solidarité. Il a cependant fallu, ce 11 septembre 2001 à 8 h 46, définir la situation. La définition provient d’abord des journalistes du monde entier – rappelons qu’en France toutes les chaînes ont interrompu leurs programmes pour diffuser des éditions spéciales dans lesquelles il fallait tenter de donner une explication à ce qui n’en avait pas encore. Ces éditions spéciales décrivent alors des scènes de « guerre ». Le terme de « guerre » est d’abord utilisé par les médias, notamment français, avant d’être repris par le gouvernement américain. Il ne restait dès lors qu’un pas à franchir pour comparer cet attentat à un fait émotionnellement similaire : l’attaque de Pearl Harbor. Un tel rapprochement a suscité de nombreux débats, mais il a permis aux dirigeant.es d’alors de répondre à la guerre… par la guerre. C’est cette analogie qui a ensuite permis d’argumenter pour aller affronter les terroristes « là où ils se trouvent ». C’est ainsi qu’a été proposé un contre-discours qui a permis de définir le 11-septembre comme un acte de guerre plutôt que comme un acte criminel, voire une catastrophe, cadrage qui s’est joué dès les premières heures de l’événement, rendant ainsi le recours au droit et à la justice inapproprié (Truc 2016). Il s’agissait alors de « venger le jour de l’infamie », ainsi qu’a été intitulé un article de Robert Kagan, dont la traduction a été publiée dans Le Monde le 13 septembre 2001. Cette stratégie discursive a été reprise par François Hollande, alors président de la République française, à la suite des attentats du 13 novembre 2015 :

    Vendredi 13 novembre, ce jour que nous n’oublierons jamais, la France a été frappée lâchement, dans un acte de guerre organisé de loin et froidement exécuté. Une horde d’assassins a tué 130 des nôtres et en a blessé des centaines, au nom d’une cause folle et d’un dieu trahi.4

    Discours alternatifs

    Le dire-vrai

    8Face à de tels événements, la production de contre-discours d’opposition conflictuels semble inefficace dans une perspective de régulation, de négociation et d’apaisement. Nous préférons mettre en avant des discours alternatifs qui ne reposent pas sur la polémique, mais sur d’autres genres discursifs : discours critique ou scientifique, témoignage, humour, performance, littérature… Nous pensons en effet que la clé pour sortir de la radicalité violente est la réflexion, une réflexion qui ne peut se faire dans le cadre d’un contre-discours, dans la mesure où ce dernier repose sur des effets de pathos vifs et polémiques. S’inscrivant dans une perspective revendicative, le contre-discours rendrait compte d’émotions négatives (à l’instar de la peur et de la colère), là où le discours alternatif toucherait l’auditoire dans des sentiments de réparation. En effet, face à un contre-discours l’on répondra « contre », et ni d’un côté ni de l’autre ne viendra de proposition autre que la confrontation. La régulation et la médiation se construisent en s’appuyant sur le doute et la réflexion, lesquels proviennent, selon nous, de discours que nous avons décidé de qualifier d’« alternatifs », dans la mesure où ce sont des discours qui ne s’érigent pas « contre ». Le discours alternatif accepte le discours premier et propose, sans entrer dans une opposition dichotomique, une voire plusieurs autres pistes de lecture qui permettent de sortir de la radicalité. Il peut s’ériger comme un discours du vrai, à l’instar du témoignage qui fait œuvre de vérité en rendant compte d’un événement. Les réflexions les plus tardives de Michel Foucault sur le courage de la vérité5 révèlent deux éléments qui composent le dire-vrai : « ce qui est dit de vrai d’une part, et d’autre part le fait même de dire, d’être un sujet tenant un discours de vérité » (Agier 2015).

    Le parler-vrai est différent de la rhétorique, poursuit Foucault, parce que la rhétorique n’est pas fondée sur le lien étroit entre celui qui dit et ce qu’il dit, mais sur la recherche d’un effet de contrainte et de pouvoir sur celui qui écoute. (Ibid.)

    9Dans ce sens, le témoignage, à l’instar de la confession, de l’aveu, du carnet de notes ou du journal intime, implique une forme de transparence, « une immédiateté supposée entre le dire (ou l’écrire) et l’expérience » (ibid.). C’est pourquoi il relève du discours alternatif, lequel ne s’érige pas contre un discours source mais s’inscrit en quelque sorte dans une périphérie qui invite à la réflexion. Ces discours devraient lutter contre les messages discriminatoires, déconstruire de tels récits, favoriser l’esprit critique, travailler à la source des préjugés, chercher à susciter des réactions, c’est-à-dire à déclencher un dialogue (Waldron 2014, cité par Baider et Romain, à paraître).

    De l’art de dire

    10La poésie peut constituer une façon de s’inscrire autrement dans le monde contemporain face au racisme, au sexisme et à toutes les discriminations haineuses. C’est le cas de celle de Lisette Lombé6, qui marche dans les traces d’Angela Davis et Toni Morisson. En témoigne le poème suivant extrait de son recueil Brûler, brûler, brûler, paru en 2020 :

    QUI OUBLIERA ?

    Qui oubliera ?

    Qu’à un Noir, on disait tu…
    Non certes, comme à un ami
    Mais parce que le vous, honorable, était réservé aux seuls Blancs.
    Qui oubliera ?

    Ils m’ont dit
    Tu es une bamboula ! Une grosse guenon ! Un cancrelat !
    Tu es sale ! Sale bougnoule ! Ta mère a couché avec un Nègre, tu es une bâtarde !
    Ils m’ont dit
    Tu devrais retourner dans ton pays ! Dans ta brousse ! Dans ta hutte !
    Tu devrais remonter dans ton arbre ! Ta liane ! Tes bananes !
    Tu devrais remercier la Belgique de t’avoir accueillie !
    Même si tu es née ici…

    Qui oubliera ?
    Qu’à un Noir, on disait tu…

    Tu devras apprendre à passer ton chemin…
    C’est déjà loué ! C’est déjà pourvu ! C’est déjà complet !
    Tu devras apprendre à te justifier…
    Je suis belge ! Je suis diplômée ! Je suis qualifiée !
    Tu devras apprendre une autre histoire aussi.
    Afrique, sauvages, sous-développés.

    T’intégrer. T’assimiler.
    T’encager. Te corseter.
    Te faire douter. Te faire avoir peur.
    Te faire avoir honte de ta couleur.
    Te faire oublier tes frères et tes sœurs.
    Toi, le petit oiseau exotique, la Joséphine Baker,
    Gazelle-tigresse, le cul, les fesses !

    Qui oubliera ?
    Qu’à un Noir, on disait tu…
    Qu’à une Noire on disait tu
    Tu
    Tu à l’Arabe, à la Rom, à mes oncles, à mon père.
    Tu aux sans-papiers, aux sans-abris, aux sans-emplois.
    Tu, ouvriers, ouvrières, prisonniers, prisonnières
    Malades mentaux, handicapés, jeunes de cité, aide-ménagères
    Tu la tox tu la putte tu la gouine
    Tu
    Qui oubliera ?
    Qui oubliera ?7

    11Le texte n’est ni dans la condamnation de l’autre, ni dans une revendication qui serait propre à l’autrice. L’adresse indirecte « qui oubliera ? », forme de riposte antiraciste qui repose sur l’éloquence (Rosier 2006), n’est pas dans l’attaque et invite en ce sens à réfléchir à ce qui est et a été. Il s’agit d’une écriture poétique à valeur de témoignage, dans la mesure où elle rend compte de la haine de l’autre, sans appeler à y répondre. Elle incite davantage à la compréhension, au changement et à la réparation. Ce discours alternatif, que nous n’analyserons pas davantage pour laisser au lecteur et à la lectrice le plaisir de s’en emparer, se construit ainsi sur une volonté de dire, de décrire, sans s’inscrire dans une construction polémique.

    Synthèse

    12Les discours de haine prennent forme dans des prises de parole qui s’inscrivent dans une perspective polémique, dimension dont rendent compte les contre-discours. Le recours aux émotions négatives, l’exclusion de l’autre et les actes de langage menaçants, tels que les actes de condamnation, sont susceptibles de se retrouver dans un contre-discours qui vient répondre à un discours source. Au contraire, le discours alternatif, qui ne rend pas compte d’une opposition d’ordre conflictuel, mais témoigne d’un fait, d’un événement, n’appelle pas une réponse mais une forme de réflexion. En cela, il affaiblit le potentiel virulent d’un discours qui s’érigerait « contre ».

    Bibliographie

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    Cette bibliographie a été enrichie de toutes les références bibliographiques automatiquement générées par Bilbo en utilisant Crossref.

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    Notes de bas de page

    1 Le concept d’hégémonie chez Antonio Gramsci (1975) renvoie essentiellement à la nature et aux mécanismes de la domination bourgeoise dans les sociétés capitalistes. La domination de certains discours, au-delà du pouvoir réel ou symbolique des locuteurs et des locutrices qui les émettent, dépend aussi des relations médiatiques, des enjeux politiques, voire des situations mondiales et historiques. Aujourd’hui, certains discours qui circulent sur les réseaux sociaux peuvent devenir hégémoniques.

    2 Au sens où ce terme est employé par les gouvernements. Voir par exemple le texte de cadrage du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). En ligne : [https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2018/02/2018-02-23-cipdr-radicalisation.pdf].

    3 L’auteur utilise un trait d’union pour faire de la date un événement.

    4 François Hollande, « Discours d’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre », 27 novembre 2015. En ligne : [http://www.slate.fr/story/110717/hommage-national-texte-discours-francois-hollande].

    5 Michel Foucault, « Le courage de la vérité 1 », cours au Collège de France, 1er février 1984. En ligne : [https://www.youtube.com/watch?v=1AnrOt1VxEM].

    6 Voir le site de Lisette Lombé. En ligne : [https://www.lisettelombe.com].

    7 Lisette Lombé, Brûler, brûler, brûler, Paris, L’Iconoclaste, 2020.

    Auteurs

    • Nolwenn Lorenzi Bailly

      Postdoctorante à l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS (INSHS), et rattachée au laboratoire Praxiling de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, Nolwenn Lorenzi Bailly travaille en sociolinguistique critique et en analyse du discours. Depuis sa thèse de doctorat sur la violence verbale à l’école et sur les rapports de domination, elle tire le fil de ce qui serait une (re)médiation sociolinguistique. Au-delà des discours violents, voire de haine, elle analyse les identités en tension et la mise en mots des émotions des acteurs et des actrices de ses différents terrains d’enquête. La médiation, la gestion de conflit et la dimension affective du langage sont autant de notions prises en compte dans ses analyses interactionnelles. Trois terrains ethnographiques spécifiques ont permis de resserrer les analyses, le premier dans un établissement scolaire du second degré en situation difficile, le deuxième en milieu carcéral auprès de détenus considérés comme radicalisés et le troisième dans une unité élémentaire spécialisée pour les élèves autistes. Nolwenn Lorenzi Bailly démontre, par le biais de ces données, la mise en discours du « je », en regard souvent d’une prise de pouvoir sur l’autre. Elle rend compte des nombreuses stratégies discursives mises en avant au cœur des interactions verbales.

      Lorenzi Bailly Nolwenn et Moïse Claudine éd., 2021, La haine en discours, Lormont, Le Bord de l’eau.

      Lorenzi Bailly Nolwenn et Moïse Claudine, 2020, « Dar Al-Islam. Propagande, manipulation et malinformation », Fake news, rumeurs, intox… Stratégies et visées discursives de la désinformation, R. Cetro et L. Sini éd., Paris, L’Harmattan, p. 183-197.

      Lorenzi Bailly Nolwenn et Guellouz Mariem, 2019, « Homophobie et discours de haine dissimulée sur Twitter : celui qui voulait une poupée pour Noël », Semen, no 47, p. 43-58.

    • Claudine Moïse

      Professeure des universités à l’université Grenoble-Alpes, Claudine Moïse travaille en sociolinguistique ethnographique et interactionnelle. Ses terrains d’enquête sont, au Canada, le nord de l’Ontario et, en France, les quartiers populaires et périurbains, dans une perspective de sociolinguistique urbaine. Elle est très investie depuis les années 2000 dans un vaste projet sur la violence verbale, particulièrement la violence verbale institutionnelle et celle en lien avec la violence sexuelle. Elle a été responsable en 2014 d’un axe de recherche ANR sur les processus de convivialité et d’habitabilité, dans les espaces périurbains, et en 2016 d’un axe de recherche d’un projet H2020 sur les discours de radicalisation. Quelles que soient les données, elle cherche à rendre compte des changements sociaux et des identités des sujets à partir des pratiques langagières, entre autres mondialisées, et de l’analyse des intérêts de pouvoir en jeu dans les discours en circulation et dans les interactions verbales. Ces travaux l’ont amenée à approfondir l’étude de la valorisation du sujet dans l’interaction. En prenant en compte la subjectivité des locuteurs et leurs négociations langagières, elle tente de rendre compte des stratégies linguistiques en jeu dans la présentation de soi.

      Lorenzi Bailly Nolwenn et Moïse Claudine éd., 2021, La haine en discours, Lormont, Le Bord de l’eau.

      Moïse Claudine et Hugonnier Claire, 2019, « Discours homophobe. Le témoignage comme discours alternatif », Semen, no 47, p. 121-136.

      Moïse Claudine, Meunier Emmanuel et Romain Christina, 2019 [2015], La violence verbale dans l’espace de travail. Analyses et solutions, Paris, Bréal.

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    Regards croisés sur les mots non simples

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    Propos d’étymologie sociale. Tome 1

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    Voix et marqueurs du discours : des connecteurs à l'argument d'autorité

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    Propagande

    Nolwenn Lorenzi Bailly et Christina Romain

    Légitimation

    Nolwenn Lorenzi Bailly

    Ennemi (figure de l’)

    Nolwenn Lorenzi Bailly

    Ethos

    Nolwenn Lorenzi Bailly et Christina Romain

    Discours de haine. Pour une lecture critique des radicalisations

    Nolwenn Lorenzi Bailly et Claudine Moïse

    Polémique

    Claudine Moïse

    Antisémitisme

    Claudine Moïse et Laura Ascone

    9. Les frontières sociolinguistiques du sujet : disons, c’est-à-dire, je veux dire

    Claudine Moïse

    Humour

    Geneviève Bernard Barbeau et Claudine Moïse

    Violence verbale

    Béatrice Fracchiolla, Nolwenn Lorenzi Bailly, Claudine Moïse et al.

    Manipulation

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    1 Le concept d’hégémonie chez Antonio Gramsci (1975) renvoie essentiellement à la nature et aux mécanismes de la domination bourgeoise dans les sociétés capitalistes. La domination de certains discours, au-delà du pouvoir réel ou symbolique des locuteurs et des locutrices qui les émettent, dépend aussi des relations médiatiques, des enjeux politiques, voire des situations mondiales et historiques. Aujourd’hui, certains discours qui circulent sur les réseaux sociaux peuvent devenir hégémoniques.

    2 Au sens où ce terme est employé par les gouvernements. Voir par exemple le texte de cadrage du Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). En ligne : [https://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2018/02/2018-02-23-cipdr-radicalisation.pdf].

    3 L’auteur utilise un trait d’union pour faire de la date un événement.

    4 François Hollande, « Discours d’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre », 27 novembre 2015. En ligne : [http://www.slate.fr/story/110717/hommage-national-texte-discours-francois-hollande].

    5 Michel Foucault, « Le courage de la vérité 1 », cours au Collège de France, 1er février 1984. En ligne : [https://www.youtube.com/watch?v=1AnrOt1VxEM].

    6 Voir le site de Lisette Lombé. En ligne : [https://www.lisettelombe.com].

    7 Lisette Lombé, Brûler, brûler, brûler, Paris, L’Iconoclaste, 2020.

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    Ce livre est cité par

    • Devilla, Lorenzo. Federico, Sara. (2024) « J’espère qu’elles cuisinent mieux qu’elles rappent » : des rappeuses victimes de discours haineux en ligne. SHS Web of Conferences, 191. DOI: 10.1051/shsconf/202419113006
    • Saidani, Hela. López-Muñoz, Juan-Manuel. (2024) Tecnología digital y lengua árabe en las redes sociales. Letrônica, 17. DOI: 10.15448/1984-4301.2024.1.46220
    • Moreau Raguenes, Rose. (2022) (Dé)montrer la maltraitance parentale sur Instagram : Étude argumentative du récit extime catégorisant. Cahiers de Narratologie. DOI: 10.4000/narratologie.14214
    • Druetta, Ruggero. (2025) Prendre position face à des auditoires hétérogènes : le cas du stand-up. Argumentation et analyse du discours, 34. DOI: 10.4000/13q0d
    • Balaguer, Guillonne. (2024) Guépard-gazelle : entre prédation et care, construction de l’ethos discursif de femmes chasseresses. GLAD!, 17. DOI: 10.4000/133c8
    • Hugonnier, Claire. (2024) Penser la contextualisation comme stratégie discursive et interactionnelle. L’exemple du collectif « Marchons Enfants ! ». Cahiers internationaux de sociolinguistique, nº 25. DOI: 10.3917/cisl.2402.0075

    Ce chapitre est cité par

    • Gärtner, Laura. Große, Sybille. (2024) La communauté que vous connaissez bien et son usage dans des réseaux socionumériques comme dénomination pour un groupe stigmatisé. SHS Web of Conferences, 191. DOI: 10.1051/shsconf/202419101022

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    Lorenzi Bailly, N., & Moïse, C. (2023). Contre-discours et discours alternatif. In N. Lorenzi Bailly & C. Moïse (éds.), Discours de haine et de radicalisation. Lyon: ENS Éditions. https://doi.org/10.4000/books.enseditions.44220
    Lorenzi Bailly, Nolwenn, et Claudine Moïse. « Contre-discours et discours alternatif ». In Discours de haine et de radicalisation, édité par Nolwenn Lorenzi Bailly et Claudine Moïse. Lyon: ENS Éditions, 2023. doi:10.4000/books.enseditions.44220.
    Lorenzi Bailly, Nolwenn, et Claudine Moïse. « Contre-discours et discours alternatif ». Discours de haine et de radicalisation, édité par Nolwenn Lorenzi Bailly et Claudine Moïse, ENS Éditions, 2023, https://doi.org/10.4000/books.enseditions.44220.

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    Lorenzi Bailly, N., & Moïse, C. (éds.). (2023). Discours de haine et de radicalisation. Lyon: ENS Éditions. https://doi.org/10.4000/books.enseditions.43765
    Lorenzi Bailly, Nolwenn, et Claudine Moïse, éd. Discours de haine et de radicalisation. Lyon: ENS Éditions, 2023. doi:10.4000/books.enseditions.43765.
    Lorenzi Bailly, Nolwenn, et Claudine Moïse, éditeurs. Discours de haine et de radicalisation. ENS Éditions, 2023, https://doi.org/10.4000/books.enseditions.43765.
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