Figures de l’identité
| , ,Avant-propos
Texte intégral
1L’équipe du laboratoire EMCA – Étude des modèles culturels dans l’Antiquité – est heureuse de pouvoir présenter au public ce volume collectif, fruit de deux années de recherches et de réflexions menées à Lyon sous l’égide de l’École normale supérieure Lettres et sciences humaines (aujourd’hui École normale supérieure de Lyon). Entre octobre 2006 et juin 2008, une dizaine de séminaires et de journées d’étude furent en effet consacrés aux figures identitaires et plus largement au concept de culture dans le monde gréco-romain. La formation, la transmission et l’évolution des formes d’autoreprésentation collective nous semblaient un sujet plus que d’actualité, à l’heure où se créait en France un ministère de l’Identité nationale. Or, l’Antiquité classique constitue sur ce point un champ d’investigation privilégié, puisque la question des fondements de l’identité collective – celle d’un peuple, d’un groupe social ou d’une communauté littéraire – n’a jamais cessé de s’y poser avec une acuité toute particulière. En témoigne l’importance accordée dans nos sources aux notions de modèles et de contre-modèles dans les domaines les plus variés, qu’il s’agisse de l’histoire des origines de la cité et des grands hommes du passé, des pratiques sociales de la vie quotidienne, ou encore de la perception des différents genres poétiques.
2Une telle perspective a guidé les travaux que regroupe le présent ouvrage. Ceux-ci sont issus de communications présentées lors d’un colloque qui portait précisément sur les relations qu’entretiennent l’élaboration de figures identitaires et les modes de construction communautaire dans l’Antiquité. Ces journées, organisées par le laboratoire EMCA les 4 et 5 octobre 2007, ont rassemblé des professeurs d’université reconnus, des maîtres de conférences, des doctorants venant aussi bien de l’univers de l’histoire ancienne que de celui des lettres classiques – l’approche interdisciplinaire se révélant aussi indispensable que fructueuse lorsqu’il s’agit d’aborder une problématique liée à la notion transversale de culture.
3L’idée même de confronter les regards de littéraires et d’historiens a présidé à la création du laboratoire junior, qui regroupe sept jeunes chercheurs issus des spécialités les plus variées et attachés à diverses universités ou institutions françaises. Maëlys Blandenet prépare à l’université Paris IV -Sorbonne un doctorat d’études latines consacré aux représentations du paysan dans la littérature républicaine. Clément Chillet travaille en histoire ancienne sur le rôle politique de Mécène, à l’université Lumière - Lyon 2 au sein du laboratoire Histoire et sources des mondes antiques (HiSoMA), où s’inscrivent également les recherches de Cyril Courrier, qui étudie, à l’ENS de Lyon, les cultures de la plèbe urbaine de Rome. Christine Durand, pour sa part, partage son temps entre l’université Marc Bloch de Strasbourg et celle de Jean Moulin - Lyon 3, où elle s’intéresse à l’intégration des modèles architecturaux grecs chez Vitruve sur le plan lexical. C’est dans le cadre de cette faculté lyonnaise que Flore Kimmel et Johanne Lévy ont soutenu leurs thèses de doctorat, qui portent respectivement sur le traitement posthume des poètes grecs dans l’Antiquité et sur la poésie néotérique et élégiaque latine, de Catulle à Properce. Enfin, Laure Passet achève actuellement un doctorat d’histoire ancienne à l’université Lumière - Lyon 2, dédié à la notion de frugalité à Rome. La composition même de l’équipe éditoriale, qui se trouve à l’origine des contributions rassemblées ici, se situe donc au croisement des différentes disciplines consacrées à l’Antiquité classique.
4Nous souhaitons enfin remercier tous ceux sans qui cet ouvrage n’aurait pas existé, à commencer par la Région Rhône-Alpes, la Ville de Lyon ainsi que le programme CPER « Norme romaine » – dirigé par Yves Roman et Jean-Pierre Guilhembet –, qui nous ont tous trois apporté leur aide financière pour la réalisation du colloque d’octobre 2007. Notre plus grande gratitude va à l’ENS de Lyon, et tout particulièrement au directeur général de cet établissement d’excellence, le professeur Olivier Faron. La présente édition lui doit beaucoup, de même que l’ensemble du programme de recherche mené par notre laboratoire. Il serait injuste pour finir de ne pas accorder au professeur André Laronde la place d’honneur qui lui revient. C’est sous son patronage que notre projet a pu voir le jour et c’est à la faveur de ses précieux conseils qu’il a trouvé l’ampleur qu’il méritait. Nous espérons que cette édition leur fera honneur, et qu’elle sera une invitation à développer les recherches, tant individuelles que collectives, sur la question des figures de l’identité et des modèles culturels dans l’Antiquité.
5L’équipe du laboratoire EMCA
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