Table des matières
Françoise Zonabend
PréfacePremière partie. L’événement-récit et les pratiques de témoignages
1. Les récits de la catastrophe
- L’interpénétration des registres individuel et collectif
- La mise en commun du drame
- Le récit public de la catastrophe
- Silences et non-dits : les limites du récit public de la catastrophe
- L’indicible pour la morale ordinaire
- Des « noyés » aux « traumatisés » : les victimes par-delà les morts et les vivants
- Matériau ethnographique et troubles psychiques
- De la clinique au terrain : l’érosion de la pathologie médicale
- Des psychiatres face à des « attentes politiques »
- La diffusion des catégories de victimologie vers les populations
- Conclusion
2. Du sinistre aux sinistrés
- L’univers domestique inondé
- Mise en péril de la séparation entre le propre et le sale
- Mélange et désordre : la pollution de l’inondation
- Quand le « bonheur pavillonnaire » prend l’eau
- Trajectoires des objets domestiques après la catastrophe
- Objets périssables et réparation
- Perte des souvenirs et mise en péril de la mémoire biographique
- Les restes de l’inondation et la mémoire de la catastrophe
- Dons et indemnités : entre réparation et stigmatisation
- Le silence sur la réception des dons : la stigmatisation du donataire
- Utilisations des aides : une consommation sous contrainte
- Débats et affrontements autour des principes de distribution des dons
- Les sinistrés : précarité individuelle et dynamique collective
- Le dénuement des sinistrés
- « Passer de l’autre côté de la barrière » : de l’isolement à la relégation sociale
- De l’association des sinistrés à l’engagement dans la politique municipale
- Conclusion
Deuxième partie. L’événement-cause et la logique de l’accusation
3. Les habitants en quête d’explications
- L’accusation des « nouveaux » : le maire bouc-émissaire
- Les coupables des dysfonctionnements de l’alerte
- Les poursuites judiciaires et l’affrontement politique
- De la logique de l’accusation à la politique municipale
- La rumeur des « anciens » : assurer la cohésion du village
- Le sabotage des digues par les Sallèlois
- La réaction des Sallèlois : la mise en cause de l’administration du canal
- L’« arrangement » entre propriétaires, nouveaux arrivants et gestionnaires
- Une transaction foncière intéressante
- Le pacte du silence entre les initiés
- Réseaux politiques et franc-maçonnerie : la mise en intrigue du territoire
- Conclusion
4. Les gestionnaires face à la crise
- La catastrophe des gestionnaires : la faillite de la règle
- Petits arrangements avec la règle au contact du territoire
- Réponses politiques aux limites de la technique
- Logique de l’accusation et mobilisation du secret
- Le poids des tensions entre l’administration et la société locale
- Le secret comme mode d’expression de l’accusation
- L’incontournable question : « Que faire ? »
- L’ambivalence des digues : entre protection et risque de rupture
- L’expropriation : une réponse à l’absence de solution technique
- Des solutions sans ménagement pour la société locale
- Conclusion
5. La compréhension gratuite de l’enquêteur
- Une histoire longue des inondations
- Aux origines, la terre ferme émerge des marécages
- La municipalité de Cuxac, tel Sisyphe, face aux inondations à répétition
- Destruction et prospérité amenées par les crues de l’Aude
- La monoculture de la vigne
- Une foule de petits propriétaires qui aspirent à « être patron »
- Les ouvriers agricoles à la conquête de la propriété
- La construction des Garrigots et des Olivettes
- La crise viticole à Cuxac : transformer les vignes en terrains à bâtir
- L’urbanisation des garrigues à la convergence de nombreux intérêts
- Conclusion
Troisième partie. L’événement-mémoire et les ressources identitaires
6. Gestes, paroles et souvenirs : le danger au quotidien
- Des pratiques qui disent, des objets qui parlent
- Des « réflexes » vigilants à la « procession » commémorative
- De la faillite des protections collectives aux dispositifs privés
- Des paroles qui taisent
- « Dire, c’est croire » : le pouvoir de la parole
- « Tout va mal et après on est bien » : une spéculation symbolique
- Le rapport à un passé singulier et dramatique
- Permettre l’oubli à travers la conservation de traces matérielles
- Mémoire, devoir de mémoire et culture du risque
- Conclusion
7. La réévaluation des relations entre « anciens » et « nouveaux »
- La configuration sociale du village
- Les discours autorisés sur la relégation des nouveaux
- Des pratiques de confrontation aux anciens
- Le drame de 1999 et le passé du village : deux mémoires concurrentes
- Ressources identitaires de l’expérience de la catastrophe
- La mémoire longue des anciens
- La convoitise par les nouveaux d’un passé étranger
- Conclusion
