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    Plan détaillé Texte intégral L’édition scolaire Les productions d’élèves et d’enseignants Les témoignages iconographiques, photographiques, écrits et audiovisuels Les textes officiels et administratifs Notes de bas de page Auteur

    L’école et la nation

    Ce livre est recensé par

    • Béatrice Mabilon-Bonfils, Lectures, mis en ligne le 30 janvier 2019. URL : https://journals.openedition.org/lectures/12667 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.12667
    • Michel Delattre, Revue française de pédagogie, mis en ligne le 16 novembre 2015. URL : https://journals.openedition.org/rfp/4648 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rfp.4648
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    Table des matières

    L'école et la nation dans les collections des musées européens de l'école et de l'éducation

    Myriam Boyer

    p. 473-483

    Texte intégral L’édition scolaire Les productions d’élèves et d’enseignants Les témoignages iconographiques, photographiques, écrits et audiovisuels Les textes officiels et administratifs Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1L’histoire des musées de l’école et de l’éducation est intimement liée à l’idée de nation. Les premiers musées pédagogiques et scolaires qui apparaissent dans les pays industrialisés entre 1850 et 1914 servent, surtout pour les jeunes nations, un projet d’affirmation nationale et accompagnent la mise en place des systèmes éducatifs modernes qui généralisent l’enseignement primaire.1

    2Pour s’en tenir à l’Europe, les capitales nationales ou régionales se dotent d’un musée qui, selon les lieux, se dénomme « musée pédagogique », « musée scolaire », « musée de l’école » ou « expositions permanentes de matériel didactique ». Le phénomène connaît une accélération à partir des années 1870 dans un contexte marqué par l’unification allemande, par l’installation de la République en France suite à la défaite face à la Prusse, par le vacillement du vaste Empire austro-hongrois sous les nationalismes, par l’indépendance de la Serbie en 1882. Partout, des intellectuels et des peuples se mobilisent autour de leur langue et de l’enseignement, vecteurs de l’identité nationale.

    3La mission première de ces musées est d’offrir une image concrète de la rénovation pédagogique en cours et/ou souhaitée et de participer activement aux évolutions des systèmes scolaires en construction. Organes vivants de l’instruction primaire, instruments d’action et de progrès, ils s’adressent d’abord aux professionnels de l’enseignement et en premier lieu aux enseignants qui attendent la reconnaissance de leur nouveau statut et recherchent des outils capables de répondre aux enjeux d’une instruction publique généralisée, aux responsables politiques, aux éditeurs et aux fabricants scolaires. Les collections rassemblent les meilleurs matériels et mobiliers scolaires produits dans le pays et à l’étranger. Ainsi exposées, elles peuvent être comparées, expérimentées et surtout diffusées à partir du musée, dans un réseau scolaire, jour après jour, plus structuré et maillé. Les ressources imprimées de leur bibliothèque spécialisée dans les domaines de l’éducation, de la législation et de l’administration scolaires et dans les diverses disciplines enseignées sont destinées à informer et à former. Tout comme les travaux d’élèves, elles sont les signes tangibles de l’excellence de la nation qui les a conçues.

    4Aujourd’hui, les musées de l’école et de l’éducation qui sont leurs héritiers ou qui ont été créés à partir des années 1980 s’inscrivent dans une autre logique, patrimoniale et mémorielle. Il ne s’agit plus de contribuer à soutenir l’effort national d’instruction dans une logique de foi dans le progrès et dans la science pédagogique, ciment de la République comme en France ou de l’affirmation des droits nationaux, comme en Croatie, en Serbie ou en Estonie. Leur force patriotique décline généralement au profit, en premier lieu, d’une volonté de sauvegarde portée par l’engouement pour le patrimoine. Ils peuvent être aussi l’aboutissement d’un projet scientifique où l’ethnographie rejoint l’histoire, où les monographies d’un groupe, d’un village, d’une ville ou d’une nation réclament la présentation de sources matérielles. En tout état de cause, les traces de ce que fut l’école d’hier qu’ils conservent et exposent, constituent par le questionnement transversal et libre du chercheur, les strates successives d’une histoire des grands thèmes qui ont contribué à former dans les consciences des élèves l’idée de nation et des supports matériels qui ont servi à sa diffusion.

    5Certains supports ont déjà été largement étudiés comme les livres scolaires, les travaux d’élèves ou exposés comme les planches didactiques. Cependant, la part quantitativement la plus importante du patrimoine scolaire, composée d’images, de photographies et de témoignages divers reste aujourd’hui à explorer. Cette contribution se propose d’identifier les supports matériels liés à la thématique de la nation qui sont actuellement conservés dans les collections des principaux musées européens de l’école et de l’éducation en partant des productions qui traduisent concrètement le contenu d’un enseignement et en terminant par les textes officiels qui en énoncent les objectifs et les principes.2

    L’édition scolaire

    6L’édition scolaire couvre un vaste champ regroupant les livres scolaires (manuels scolaires et livres de prix), la presse d’enseignement et d’éducation, l’iconographie scolaire, le matériel didactique et les objets emblématiques et commémoratifs présents dans les établissements.

    7Les livres scolaires sont les supports les plus attendus et parmi les mieux repérés ayant servi à incarner et à diffuser l’idée de nation en Europe.3 L’existence de livres scolaires en langue nationale est, en effet, la manifestation privilégiée d’une conscience nationale en germe ou en résistance comme en témoignent les premiers manuels en langue croate contemporains de cet éveil (ABC Knisicza de 1779 pour la lecture4, Arithmetika horvatszka de Mijo Šilobod-Bolšić publié en 1758, Obilato duhovno mliko to jest nauk kerstianski de 1754 pour l’instruction religieuse catholique ou le premier manuel de géographie pour l’enseignement secondaire rédigé par Vjekoslav Klaić, Stjepan Srkulj et Ivan Hoić, datant de 1850). En Estonie, sous le régime communiste, seule république soviétique à pouvoir éditer des manuels dans sa langue nationale, ils constituèrent, bien que soumis à la censure, un ferment d’identité.

    8Certaines disciplines furent particulièrement mises à contribution avec des nuances selon les pays et les époques. Lors de la mise en place de l’instruction publique, les manuels d’apprentissage de la langue et notamment ceux de lecture jouent un rôle fondamental dont témoigne la longévité de certains titres : en France, le Tour de la France par deux enfants représentatif de la volonté de construire une identité française à travers la connaissance de la diversité des « petites patries », en Italie le Cuore de De Amicis, au Portugal Cartilha Maternal de João de Deus, en Allemagne le Hansafibel de Otto Zimmerman.5 L’histoire et la géographie scolaires participent à la construction de repères chronologiques et topographiques communs qui sont conçus comme des éléments d’identification. Elles s’écrivent en mettant en valeur des héros incarnant les valeurs nationales, des événements et des « lieux de mémoire » (que l’on songe aux dates patrimoniales des programmes français d’histoire) et proposent une vision orientée du monde et de son évolution. Les manuels de morale visaient également à faire naître dans les consciences « l’amour sacré de la patrie », le devoir de servir son pays jusqu’au don de sa personne tandis que pour l’instruction civique, ils ont longtemps privilégié ces objectifs à la formation d’une conscience citoyenne qui domine aujourd’hui dans les manuels d’éducation civique (ou juridique et sociale). Les manuels de calcul et de sciences se sont également mis au service de l’idée de nation à travers l’intitulé d’exercices ou la description des milieux et des types humains.

    9Les fonds conservés dans les principaux musées européens sont quantitativement significatifs.6 Le plus fourni et le mieux documenté est celui du Musée national de l’Éducation : près de 61 000 manuels scolaires couvrant la période comprise entre 1535 et 2008 sont catalogués et consultables en ligne7 ce qui représente, pour les disciplines les plus concernées par la thématique de la nation : 8 360 manuels pour l’apprentissage du français élémentaire et 3 706 pour les premier et second cycles, 5 994 d’histoire, 3 855 de géographie, 579 de morale et d’hygiène, 732 d’instruction civique, patriotique, prémilitaire et 81 de chant. Le fonds de manuels scolaires d’histoire est proche de l’exhaustivité tout comme certaines collections européennes pour une discipline ou une période chronologique. Le musée de l’école de Kornwestheim (Allemagne) conserve ainsi tous les livres de lecture utilisés dans le Bade-Wurtemberg depuis le xixe siècle jusqu’en 1945 et une importante collection d’abécédaires catalogués et numérisés. Le musée de l’école de Leipzig possède une collection exhaustive de manuels scolaires de toutes les disciplines produits durant la période de la RDA (1949-1990).

    10Certains ouvrages pour la jeunesse, des romans historiques comme ceux d’Erckmann-Chatrian et des récits de voyage notamment, sélectionnés pour les bibliothèques scolaires et distribués comme livres de prix ont également participé à la formation d’une conscience nationale et patriotique à l’école. Les musées de Turin et de Ljubljana conservent des fonds importants dans ce domaine.

    11La presse d’éducation et d’enseignement, malgré sa dispersion et sa profusion, est une source incontournable pour saisir les débats éducatifs, leurs acteurs et leurs réseaux. Les musées ne sont pas les lieux de conservation dédiés : si la plupart d’entre eux conserve des fonds de périodiques, les plus fournis et les mieux documentés se trouvent dans les institutions à vocation universitaire comme à Tallinn et à Prague.

    12L’iconographie scolaire est un puissant véhicule de l’idée de nation et occupe une place de choix dans les collections des musées. Les illustrations des manuels scolaires et les planches didactiques sont étroitement associées aux sources imprimées. Les images projetées, fixes puis animées, utilisées plus ponctuellement par les institutions scolaires et périscolaires, ont connu un succès auprès des élèves et des adultes. Les vues sur verre (1880-1940), les films fixes puis les films d’enseignement produits dès les années 1920 font entrer dans les classes le monde extérieur, des univers lointains et inconnus et magnifient ce qui était alors perçu comme le génie colonisateur des nations européennes. D’autres images glorieuses ou vertueuses et des symboles nationaux ornent les couvertures de cahiers, les buvards, les bons points, les diplômes, les médailles et certains outils de l’écolier nourrissant l’imaginaire de l’élève entre la classe et l’univers familial.

    13À partir des années 1950-1960, l’iconographie scolaire évolue. Des supports traditionnels (planches didactiques, bons points, couvertures de cahiers, buvards publicitaires) disparaissent progressivement à la faveur de nouveaux moyens audiovisuels et informatiques. Les illustrations des manuels sont remplacées par des photographies en couleur qui donnent à voir la réalité et occupent une place croissante.

    14Au Musée national de l’Éducation, le fonds de vues sur verre provenant du Musée pédagogique, dont il est l’héritier et qui fut chargé par le ministère de l’Instruction publique de les diffuser dès 1896, est actuellement le mieux documenté en Europe : 23 422 vues sont numérisées et accessibles sur la base documentaire en ligne. Parmi elles, 1 010 vues produites entre 1860 et 1938 ont trait à la formation de la conscience nationale et patriotique. La géographie et les voyages composent la moitié du fonds. Plusieurs séries sont consacrées à la Première Guerre mondiale et à l’histoire coloniale. Le musée détient également des positifs sur verre (674 séries) et des diapositives allemands (174 séries) utilisés en Alsace vers 1935-1940.8 Des collections importantes de films fixes, de films animés et de diapositives se trouvent au Musée national de l’Éducation, à Saint-Jacques de Compostelle, à Rotterdam, à Leipzig (une centaine de films éducatifs produits à l’époque de la RDA), à Bergen et à Bratislava où l’on trouve par exemple 2 500 films fixes et 2 100 films 16 mm tournés entre 1940 et 1989.

    15Parties intégrantes des sources iconographiques, les planches didactiques d’un moindre poids quantitatif sont présentes dans tous les musées de l’école et de l’éducation.9 Trois d’entre eux affirment détenir la plus importante collection en Europe : les musées de Michelstetten en Autriche (15 000), de Kornwestheim (13 000) ainsi que la Bibliothèque nationale de l’éducation du Danemark (Denmark’s Paedagogiske Bibliothek) qui a repris les collections du musée de Copenhague en 2009 (12 000). Les tableaux d’histoire, les cartes de géographie et les planches de types humains participent à la diffusion de l’idée de nation. Pour l’histoire, le musée de Rotterdam qui détient 10 000 planches dont 250 d’histoire en néerlandais et en allemand, la Bibliothèque nationale de l’éducation du Danemark et l’Institut pédagogique de recherche (Forschungsstelle Schulwandbild) de l’Université de Wurtzbourg ont créé un site Internet avec une base de données qui doit recenser à terme 3 700 planches d’histoire produites entre 1830 et 1990 et permettre de confronter les planches allemandes, néerlandaises et danoises afin de montrer leurs points communs et leurs divergences, la circulation et les traductions de ces supports.10

    16Les couvertures de cahiers illustrées reprennent souvent les mêmes thèmes iconographiques. Elles sont néanmoins moins systématiquement présentes dans les collections des musées de l’école et de l’éducation et n’ont pas connu la même diffusion dans les pays européens. Les collections du Musée national de l’Éducation semblent les plus importantes : elles comptent 300 couvertures éditées entre 1860 et 1920 en relation avec la formation de la conscience nationale et patriotique. Les buvards publicitaires montrent comment les marques ont représenté l’empire colonial et participé à la diffusion de stéréotypes. Certaines affiches publicitaires s’adressant ou non aux enfants sont de la même veine, d’autres appellent à la cohésion nationale en temps de guerre ou vantent les mérites de l’école, de la nation et de ses idéaux. Le même constat vaut pour les bons points, publicitaires ou non. Les collections du Musée national de l’Éducation en conservent 155 directement liés au thème de la nation auxquels peuvent s’ajouter les bons points représentant des événements historiques et des grandes figures du panthéon scolaire. Des images liées à la symbolique du pouvoir sont diffusées sur certains bulletins de notes et autres supports de contrôle des connaissances. Le musée de Padoue conserve un fonds de bulletins scolaires de l’enseignement primaire utilisés entre l’Unification italienne (1866) et 1975 qui témoignent de l’histoire scolaire et nationale, notamment au cours de la période fasciste (1922-1943).

    17Dans le domaine de la production matérielle, des objets furent également produits pour enseigner et inculquer une conscience nationale et patriotique. Défaite en 1870, la France de la Troisième République se lance, par exemple, dans l’instruction prémilitaire et militaire à l’école en équipant de fusils et tambours jusqu’en 1892, ce qu’on appelle alors les « bataillons scolaires ».

    18Les musées de tous les pays concernés et plus particulièrement ceux de Brême (500 objets), de Leipzig, de Friedrichshafen et de Bratislava détiennent les uniformes, les insignes, les emblèmes (foulards, fanions, bérets) ainsi que les instruments de musique des organisations de jeunesse (jeunesses hitlériennes en Allemagne, Ballilas en Italie, Mocidade portuguesa au Portugal, Pionniers dans les pays communistes) créées par les régimes totalitaires et qui empiètent sur l’univers scolaire. Sur le plan des idées, à Zagreb, à Bergen ou à Copenhague, le visiteur peut observer des bustes de types humains de Lehmann, application d’une certaine anthropologie au service des théories raciales.

    19D’autres matériels sans avoir directement de visée nationale ont participé, à certaines époques, à l’exaltation des vertus ou du génie d’un peuple comme les agrès de gymnastique (Helsinki, Friedrichshafen, Bergen, Ljubljana, Amriswil), les instruments de musique ou, dans une acception large, les globes avec la représentation du monde qu’ils véhiculent, mais aussi les bouliers, les machines à lire et à compter, les compendiums métriques ou les mesures de capacité.

    20Les objets commémoratifs et emblématiques figurent également dans toutes les collections et sont proportionnellement nombreux dans les musées de l’Europe de l’Est : portraits des dirigeants, bustes allégoriques de la République, drapeaux nationaux, plaques d’établissements, plaques commémoratives d’élèves et d’enseignants morts au front, coupes sportives mais aussi cloches et clés. Le matériel ayant servi dans les écoles à la défense passive conservé à Hitchin en Angleterre ou à Ypres rappellent la vie quotidienne des écoliers durant les deux guerres mondiales. Plus inattendus sont les objets relevant de l’univers familial telles les tirelires présentes dans les collections allemandes (le musée de Kornwestheim conserve, par exemple, 700 tirelires allemandes et étrangères), à Turin et à Saint-Jacques de Compostelle qui renseignent sur les valeurs d’épargne et de charité transmises par l’école.

    Les productions d’élèves et d’enseignants

    21Les productions d’élèves et d’enseignants présentes dans tous les musées de l’école et de l’éducation permettent d’approcher la réalité du travail scolaire et des savoirs transmis, de mesurer l’enracinement de la conscience nationale et de suivre l’inflexion des thèmes fédérateurs. L’enseignement élémentaire est, comme pour les manuels scolaires, le plus concerné. Les périodes les plus prolixes en productions scolaires en relation avec le thème de la nation diffèrent selon les pays ainsi que les disciplines concernées. Ainsi, au Musée national de l’Éducation, les travaux d’élèves catalogués témoignant de la formation de la conscience nationale et patriotique s’échelonnent entre 1886 et 1950 et figurent pour plus de la moitié dans des cahiers journaliers, mensuels et de roulement de l’enseignement élémentaire, dans des exercices d’écriture, de rédaction, de calcul ou des traces écrites d’histoire et de géographie. Les dessins d’élèves servent également à son expression.11 Au nombre de ces derniers, figure une série de 206 dessins d’actualité réalisés entre 1936 et 1941 par des élèves de deux cours complémentaires parisiens dirigées par Adrienne Jouclard qui sont un témoignage parfois poignant de la mobilisation, de l’Exode et de l’Occupation.12 Le projet national de catalogage des cahiers et travaux d’élèves mené en Italie, le FISQED (Fondi Italiani Storici di Quaderni ed Elaborati Didattici), auquel participe le musée de Turin qui conserve 6 500 travaux d’élèves, permettra de disposer de données comparatives.

    22De manière moins affirmative, des travaux manuels dont certains furent remarqués lors d’expositions universelles et régionales ont souhaité attester de l’excellence d’un système d’instruction et ont participé à la glorification de la nation. Le musée de Zagreb conserve des travaux d’aiguilles et de menuiserie datant du tournant du xxe siècle d’une remarquable qualité. Ils visaient à perpétuer des savoir-faire traditionnels que l’on considérerait aujourd’hui comme patrimoniaux. La « Pariška soba » est l’exemple le plus abouti : présentée et distinguée à l’Exposition universelle de Paris en 1900, elle comprend un ensemble de meubles réalisés par les élèves de l’école royale d’artisanat de Zagreb d’après les modèles d’Herman Bollé, une carte des écoles en Croatie et Slavonie13, des travaux de vannerie et de sculpture, des albums de dessin et de photographies d’établissements scolaires.14

    23Les journaux et chroniques scolaires produits par les élèves, par les enseignants ou le personnel administratifs sont un autre type de témoignages très présents dans les collections des musées de l’Europe de l’Est, notamment aux musées de Tallinn et de Ljubljana. Si leur rédaction n’a pas pour principal objet l’idée de nation, leur lecture offre un témoignage de première main du degré d’enracinement de sa perception chez leurs auteurs.

    Les témoignages iconographiques, photographiques, écrits et audiovisuels

    24Ces témoignages, qui ne sont pas produits pour l’enseignement ni par les élèves et les enseignants, offrent un autre regard sur les relations entre l’école et la nation. Ils constituent incontestablement, malgré leur statut de sources secondaires, l’ensemble le plus important sur le plan quantitatif en raison du poids des archives photographiques dans les collections des musées.

    25Les sources iconographiques non produites par l’édition scolaire regroupent les peintures, les estampes, les affiches et les images imprimées. Leur nombre est modeste, preuve de la singularité des musées de l’école et de l’éducation qui ne sont pas des musées de Beaux-Arts. Trois fonds significatifs se distinguent : celui du musée de l’école de Friedrichshafen qui compte 3 000 lithographies et images imprimées sur le thème de l’enfance et des scènes scolaires, celui du Musée national de l’Éducation avec près de 400 estampes, images imprimées et images populaires ayant trait à la formation de la conscience nationale et celui du musée de Prague centré sur Comenius et sur les figures de l’enseignement et de la culture tchèques (1 600 images imprimées, 1 200 dessins, 200 affiches 1950 et 1960).

    26Les fonds photographiques (tirages, négatifs, cartes postales) constituent numériquement la part majeure des collections (selon les estimations, près de 500 000 items sont conservés dans les musées étudiés). Parmi eux, les photographies d’établissements, de classes et, moins répandues, de scènes scolaires, renseignent sur la thématique de la nation à l’école car elles mettent en scène des lieux avec leurs décorations symboliques et donnent à voir des leçons. En terme quantitatif, les fonds du Musée national de l’Éducation l’emportent avec plus de 10 700 photographies représentant des scènes scolaires, plus de 400 photographies de classes, 5 445 photographies d’établissements scolaires (façades, intérieurs, mobilier et décoration symbolique) auxquels s’ajoutent environ 191 500 négatifs 6 x 6 cm et 35 mm ainsi que des diapositives issus de photoreportages de la Photothèque de l’enfance et de l’adolescence, réalisés entre 1954 et 2003 à l’Institut pédagogique national (IPN) puis au Centre national de documentation pédagogique (CNDP) par des photographes reconnus comme Jean Suquet15 et Pierre Allard. Près de 400 tirages originaux provenant de l’enquête réalisée par le ministère de l’Instruction publique à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, les photographies de bâtiments et de classes réalisées entre 1934 et les années 1980 par une entreprise parisienne, Tourte et Petitin, spécialiste de la photographie scolaire ainsi que les prises de vues conservées sous forme de négatifs et de tirages de lecture réalisées entre 1976 et 1978 dans les établissements scolaires normands par les équipes du CRDP de Haute-Normandie peuvent illustrer la thématique. Le musée de Ljubljana possède une photothèque riche de 4 500 photographies pour la plupart postérieures à 1918, qui représentent des bâtiments scolaires, des scènes de classe, des enseignants, des excursions et des sorties scolaires ainsi que 434 cartes postales anciennes consacrées aux établissements scolaires de l’aire slovène.16 Le musée de Brême conserve un fonds intéressant par sa cohérence géographique et temporelle de 1 500 tirages représentant des scènes de vie de classe prises dans l’une des trois écoles expérimentales de Brême durant l’époque de Weimar. Il a également rassemblé entre 2000 et 2005 suite à un appel public, 4 500 tirages témoignant de la vie quotidienne et scolaire des enfants et des jeunes entre 1933 et 1945 à Brême.

    27Les archives de personnalités de l’enseignement, les enquêtes et dossiers documentaires sur les établissements scolaires apportent un éclairage complémentaire sur la thématique. Les musées de Prague, de Tallinn et de Bratislava détiennent des fonds conséquents consacrés à des personnalités, des pédagogues et des professeurs d’université. Le premier, le plus riche dans ce domaine, conserve des archives concernant Comenius et cinq cents pédagogues tchèques des xixe et xxe siècles, celles du pédagogue tchèque Přemysl Pitter (1895-1976) et de sa compagne Olga Fierzová placées en 1995 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco et celles de l’Organisation mondiale pour l’Éducation de la jeunesse (OMEP). Le musée de Ljubljana détient un fonds unique et vivant d’archives et de ressources qui ont été réunies dès 1950 et qui concernent tous les établissements scolaires de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur de Slovénie, les écoles de musique, les écoles slovènes à l’étranger, celles accueillant les enfants de réfugiés, les associations slovènes d’enseignants et les « écoles des partisans ». Le musée de Leipzig possède également un fonds consacré aux établissements de la ville et notamment à l’unique école juive de Leipzig, la Carlebachschule qui a fonctionné entre 1912 et 1942. Le Musée national de l’Éducation archive 3 990 réponses d’instituteurs et d’institutrices ayant enseigné avant 1914 au questionnaire diffusé par Jacques Ozouf dans le cadre d’une enquête sur l’enseignement primaire menée entre 1960 et 1969. Tous les départements de France métropolitaine, à l’exception de ceux d’Alsace et de Lorraine, annexés par l’Allemagne, sont représentés et 123 dossiers concernent des instituteurs et institutrices ayant exercé au moins une partie de leur carrière hors de la France métropolitaine et notamment en Algérie, au Maroc et en Tunisie.17

    28Certains musées mènent des politiques actives de recueil de témoignages sonores et audiovisuels. Le musée de Leipzig accorde une place centrale à la constitution d’une mémoire orale, forme de patrimoine immatériel, par le recueil et la conservation sur des supports audio et audiovisuels de témoignages et d’entretiens qui sont au cœur des expositions et des activités pédagogiques. Les entretiens, le plus souvent réalisés dans le cadre de projets menés avec des établissements scolaires ou avec des jeunes volontaires, sont présentés sous forme de récits à écouter et de films et donnent lieu à publication et à diffusion18. Le musée de Saint-Jacques de Compostelle dès son origine en 1999 a mené un projet intitulé « Éducateurs galiciens. Histoires de la vie professionnelle » visant à recueillir des témoignages oraux d’enseignants suivant un questionnaire normé. Parallèlement, il a réalisé des documentaires sur des séances d’enseignement ou des fêtes scolaires.

    Les textes officiels et administratifs

    29Programmes d’enseignement, instructions et textes normatifs régissant l’enseignement, la vie scolaire et le statut des enseignants rendent compte de l’action des États et des autorités compétentes en matière scolaire, des conceptions et des politiques éducatives. Les musées de l’école et de l’éducation ne sont certes pas les lieux de conservation dédiés, mais détiennent et exposent souvent les textes fondateurs comme le Ratio Educationis totuisque rei literariae per Regnum Hungariae et Provincias eidem adnexas I et II publié en 1777 et en 1806, ouvrage majeur de la réforme de l’enseignement menée par l’impératrice Marie-Thérèse, déterminant une nouvelle organisation et un nouveau contenu de l’enseignement à tous les niveaux (Bratislava, Michelstetten, Prague, Zagreb).

    30Le musée de Rotterdam possède le fonds de textes normatifs le plus important depuis le versement, en 2003, des collections historiques du ministère de l’éducation, de la culture et des sciences (OCW) et notamment de la « Collection Wesselings » qui contient les archives parlementaires documentant les lois scolaires les plus importantes promulguées depuis le projet de loi sur l’enseignement public de 1829 jusqu’à la loi sur l’enseignement préélémentaire de 1955.19

    31Cette recension des principaux supports témoins des relations entre l’école et la nation montre leur diversité et leur abondance qui seraient encore plus flagrantes si elle intégrait les vecteurs puissants de la formation de la conscience nationale que sont les publications pour la jeunesse et les jeux et jouets qui relèvent de l’univers familial mais qui sont conservés dans de nombreux musées européens de l’école et de l’éducation.

    32Ces sources doivent cependant être interrogées car leur répartition chronologique peut induire un regard déformant sur les relations entre l’école et la diffusion de l’idée de nation. La majeure partie d’entre elles date, en effet, comme l’ensemble des collections, des années 1880-1950 qui furent contemporaines de la mise en place de l’instruction publique en Europe, de la diffusion massive de l’alphabétisation et de la scolarisation, de la création et du développement des musées pédagogiques et scolaires puis des conflits mondiaux et des sociétés totalitaires. Elles concourent à penser une histoire de l’école et de la nation qui se limiterait à cette période, certes déterminante, mais qui ne doit pas revêtir un caractère exclusif puisque, aujourd’hui encore, s’écrit cette même relation avec d’autres outils, d’autres supports et d’autres messages tout aussi importants, l’école demeurant la dernière institution de la République recevant l’ensemble d’une classe d’âge. Elles invitent, finalement, à poursuivre des campagnes de collectes scientifiques afin de laisser ouvert le roman scolaire des nations européennes pour hier et aujourd’hui.

    Notes de bas de page

    1 Max Hübner, directeur du Schulmuseum de Breslau, dans ses travaux menés au début du xxe siècle visant à dresser un panorama des musées pédagogiques et scolaires en Allemagne et dans le monde dénombre soixante-dix-neuf musées pédagogiques et scolaires qui ont été créés entre 1851 et 1905. Trente-sept se trouvent en Allemagne, trente-quatre dans le reste de l’Europe, sept en Amérique et un en Asie. Ces chiffres témoignent du caractère international du phénomène. M. Hübner, Ausländischen Schulmuseen mit einer Abbildung des Schulmuseums in Tokio, Breslau, Veröffentlichungen des Städtischen Schulmuseums zu Breslau no 6, Ferdinand Hirt, Königliche Universität – und Verlagsbuchhandlung, 1906, 258 p.

    2 Cette présentation couvre les collections de vingt-neuf musées de l’école et de l’éducation répartis dans vingt pays européens qui ont constitué le corpus d’étude d’un doctorat : M. Boyer, Les collections et les muséographies des musées de l’école et de l’éducation en Europe. Étude comparative à partir d’exemples significatifs, doctorat d’Histoire des techniques – Muséologie dirigé par Dominique Ferriot, CNAM, 2009, 988 p. Les musées des pays européens suivants constituent le corpus étudié : Allemagne : Schulgeschichtliche Sammlung Bremen, Brême ; Hamburger Schulmuseum, Hambourg ; Sammlung Kindheit und Jugend, Berlin ; Schulmusem Nordwürttemberg, Kornwestheim ; Schulmuseum Friedrichshafen am Bodensee, Friedrichshafen ; Schulmuseum - Werkstatt für Schulgeschichte Leipzig, Leipzig ; Bayerisches Schulmuseum Ichenhausen, Ichenhausen. Autriche : Michelstettner Schule - Niederösterreichisches Schulmuseum, Michelstetten. Belgique : Stedelijk Onderwijsmuseum Ieper, Ypres. Croatie : Hrvatski Školski Muzej, Zagreb. Danemark : Dansk Skolemuseum, Copenhague. Espagne : Museo Pedagóxico de Galicia (MUPEGA), Saint-Jacques de Compostelle. Estonie : Eesti Pedagoogika Arhiivmuuseum, Tallinn. Finlande : Koulumuseo - Helsingin kaupunginmuseo, Helsinki. France : Musée national de l’Éducation - CNDP Rouen, Rouen. Grande-Bretagne : British Schools Museum, Hitchin ; Ragged School Museum, Londres ; Museum of Reading, Reading. Irlande : Plunkett Museum of Irish Education, Dublin. Italie : Museo della Scuola e del libro per l’infanzia, Turin ; Museo dell’Educazione, Padoue. Norvège : Bergen Skolemuseum, Bergen. Pays-Bas : Nationaal Onderwijsmuseum, Rotterdam. Portugal : Museu Escolar dos Marrazes, Leiría. République tchèque : Pedagogické muzeum J. A. Komenského v Praze, Prague. Serbie : Pedagoški muzej, Belgrade. Slovaquie : Múzeum školstva a pedagogiky (MŠaP), Bratislava. Slovénie : Slovenski Šolski Muzej, Ljubljana. Suisse : Schulmuseum Mühlebach, Amriswil.

    3 Une base fédérative européenne sur les manuels scolaires a été développée dans le cadre du projet History on line. Les principaux partenaires actuels sont, en Italie, les universités de Turin, Macerata, Udine, Florence, Bologne, Gênes et de L’Aquila, l’UNED en Espagne, le Georg Eckert Institut et l’université Carl von Ossietzky en Allemagne. En France, le Service d’histoire de l’éducation de l’INRP a développé la base bibliographique Emmanuelle qui recense et décrit les manuels scolaires, leurs différentes éditions, leurs auteurs ainsi que leurs éditeurs.

    4 Les collections du Hrvatski Školski Muzej sont partiellement présentées en ligne à l’adresse suivante : [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng] (consulté le 23 avril 2010).

    5 P. Cabanel, Le tour de la nation par des enfants : romans scolaires et espaces nationaux xixe-xxe siècles, Paris, Belin, 2007.

    6 Les fonds de manuels scolaires ont été estimés à 177 600 pour les vingt-neuf musées étudiés. Ce chiffre n’est qu’un ordre de grandeur car les inventaires sont souvent partiels.

    7 La base documentaire en ligne du Musée national de l’Éducation est accessible à l’adresse suivante : [http://www.inrp.fr/mnemo] (consulté le 23 avril 2010).

    8 A. Sentilhes, « L’audiovisuel au service de l’enseignement : projections lumineuses et cinéma scolaire 1880-1940 », La gazette des archives, no 1973, 1995, p. 165-180.

    9 Les données quantitatives disponibles dans les vingt-neuf musées étudiés chiffraient le nombre de planches didactiques à 70 500.

    10 Le site « Wall charts, history and European Identity » est accessible à l’adresse suivante : [http://historywallcharts.eu/about] (consulté le 29 avril 2010).

    11 Y. Gaulupeau, P comme patrie en France entre 1850 et 1950, Rouen, Musée national de l’Éducation, 1988.

    12 Cet ensemble a fait l’objet d’une publication : Y. Gaulupeau, A. Prost, Dessins d’exode, Paris, Tallandier, 2003, 143 p.

    13 Notices illustrées en ligne disponibles à l’adresse : [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng/soba.asp?s=80] (consulté le 29 avril 2010) ; [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng/predmet.asp?p=991] (consulté le 29 avril 2010) ; [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng/predmet.asp?p=951] (consulté le 29 avril 2010).

    14 V. Rapo, Croatian school museum – The Paris Room ; Achievements of Croatian Education at Exhibitions of the Second Half of 19th Century, Zagreb, Hrvatski Školski Muzej, 2006, 720 p.

    15 J. Suquet, 35 ans de reportages, 1968-2002. Catalogue de la Photothèque de l’Enfance et de l’Adolescence. Paris, SCEREN-CNDP, 2003. CD-Rom.

    16 Ce fonds a été exposé et a donné lieu à une publication : Hiše učenosti na Slovenskem na starih razglednicah, Ljubljana, Slovenski Šolski Muzej, 2006, 205 p.

    17 Les réponses à l’enquête ont été exploitées dans les ouvrages suivants : Nous, les maîtres d’école. Autobiographies d’instituteurs de la Belle époque, Paris, Julliard, 1967, 272 p. ; J. et M. Ozouf, La République des instituteurs, Paris, Gallimard / Le Seuil, 1992, 487 p.

    18 Sur le thème de l’école à l’époque de la République démocratique d’Allemagne, le musée a réalisé le film intitulé Fremde und Gleiche in der DDR-Schule, s. d. [2005], DVD, 22 min.

    19 H. Van den Beld, «  Bibliotheek Onderwijsmuseum. De collectie Wesselings », Lessen, no 1, 2006, p. 28-30.

    Auteur

    • Myriam Boyer
      Agrégée d’histoire, conservateur du patrimoine
      Centre d’histoire des techniques et de l’environnement (CDHTE), entité Histoire, Techniques, Technologie, Patrimoine (HTTP), école doctorale Abbé Grégoire
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    1 Max Hübner, directeur du Schulmuseum de Breslau, dans ses travaux menés au début du xxe siècle visant à dresser un panorama des musées pédagogiques et scolaires en Allemagne et dans le monde dénombre soixante-dix-neuf musées pédagogiques et scolaires qui ont été créés entre 1851 et 1905. Trente-sept se trouvent en Allemagne, trente-quatre dans le reste de l’Europe, sept en Amérique et un en Asie. Ces chiffres témoignent du caractère international du phénomène. M. Hübner, Ausländischen Schulmuseen mit einer Abbildung des Schulmuseums in Tokio, Breslau, Veröffentlichungen des Städtischen Schulmuseums zu Breslau no 6, Ferdinand Hirt, Königliche Universität – und Verlagsbuchhandlung, 1906, 258 p.

    2 Cette présentation couvre les collections de vingt-neuf musées de l’école et de l’éducation répartis dans vingt pays européens qui ont constitué le corpus d’étude d’un doctorat : M. Boyer, Les collections et les muséographies des musées de l’école et de l’éducation en Europe. Étude comparative à partir d’exemples significatifs, doctorat d’Histoire des techniques – Muséologie dirigé par Dominique Ferriot, CNAM, 2009, 988 p. Les musées des pays européens suivants constituent le corpus étudié : Allemagne : Schulgeschichtliche Sammlung Bremen, Brême ; Hamburger Schulmuseum, Hambourg ; Sammlung Kindheit und Jugend, Berlin ; Schulmusem Nordwürttemberg, Kornwestheim ; Schulmuseum Friedrichshafen am Bodensee, Friedrichshafen ; Schulmuseum - Werkstatt für Schulgeschichte Leipzig, Leipzig ; Bayerisches Schulmuseum Ichenhausen, Ichenhausen. Autriche : Michelstettner Schule - Niederösterreichisches Schulmuseum, Michelstetten. Belgique : Stedelijk Onderwijsmuseum Ieper, Ypres. Croatie : Hrvatski Školski Muzej, Zagreb. Danemark : Dansk Skolemuseum, Copenhague. Espagne : Museo Pedagóxico de Galicia (MUPEGA), Saint-Jacques de Compostelle. Estonie : Eesti Pedagoogika Arhiivmuuseum, Tallinn. Finlande : Koulumuseo - Helsingin kaupunginmuseo, Helsinki. France : Musée national de l’Éducation - CNDP Rouen, Rouen. Grande-Bretagne : British Schools Museum, Hitchin ; Ragged School Museum, Londres ; Museum of Reading, Reading. Irlande : Plunkett Museum of Irish Education, Dublin. Italie : Museo della Scuola e del libro per l’infanzia, Turin ; Museo dell’Educazione, Padoue. Norvège : Bergen Skolemuseum, Bergen. Pays-Bas : Nationaal Onderwijsmuseum, Rotterdam. Portugal : Museu Escolar dos Marrazes, Leiría. République tchèque : Pedagogické muzeum J. A. Komenského v Praze, Prague. Serbie : Pedagoški muzej, Belgrade. Slovaquie : Múzeum školstva a pedagogiky (MŠaP), Bratislava. Slovénie : Slovenski Šolski Muzej, Ljubljana. Suisse : Schulmuseum Mühlebach, Amriswil.

    3 Une base fédérative européenne sur les manuels scolaires a été développée dans le cadre du projet History on line. Les principaux partenaires actuels sont, en Italie, les universités de Turin, Macerata, Udine, Florence, Bologne, Gênes et de L’Aquila, l’UNED en Espagne, le Georg Eckert Institut et l’université Carl von Ossietzky en Allemagne. En France, le Service d’histoire de l’éducation de l’INRP a développé la base bibliographique Emmanuelle qui recense et décrit les manuels scolaires, leurs différentes éditions, leurs auteurs ainsi que leurs éditeurs.

    4 Les collections du Hrvatski Školski Muzej sont partiellement présentées en ligne à l’adresse suivante : [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng] (consulté le 23 avril 2010).

    5 P. Cabanel, Le tour de la nation par des enfants : romans scolaires et espaces nationaux xixe-xxe siècles, Paris, Belin, 2007.

    6 Les fonds de manuels scolaires ont été estimés à 177 600 pour les vingt-neuf musées étudiés. Ce chiffre n’est qu’un ordre de grandeur car les inventaires sont souvent partiels.

    7 La base documentaire en ligne du Musée national de l’Éducation est accessible à l’adresse suivante : [http://www.inrp.fr/mnemo] (consulté le 23 avril 2010).

    8 A. Sentilhes, « L’audiovisuel au service de l’enseignement : projections lumineuses et cinéma scolaire 1880-1940 », La gazette des archives, no 1973, 1995, p. 165-180.

    9 Les données quantitatives disponibles dans les vingt-neuf musées étudiés chiffraient le nombre de planches didactiques à 70 500.

    10 Le site « Wall charts, history and European Identity » est accessible à l’adresse suivante : [http://historywallcharts.eu/about] (consulté le 29 avril 2010).

    11 Y. Gaulupeau, P comme patrie en France entre 1850 et 1950, Rouen, Musée national de l’Éducation, 1988.

    12 Cet ensemble a fait l’objet d’une publication : Y. Gaulupeau, A. Prost, Dessins d’exode, Paris, Tallandier, 2003, 143 p.

    13 Notices illustrées en ligne disponibles à l’adresse : [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng/soba.asp?s=80] (consulté le 29 avril 2010) ; [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng/predmet.asp?p=991] (consulté le 29 avril 2010) ; [http://www.hrskolski-muzej.hr/eng/predmet.asp?p=951] (consulté le 29 avril 2010).

    14 V. Rapo, Croatian school museum – The Paris Room ; Achievements of Croatian Education at Exhibitions of the Second Half of 19th Century, Zagreb, Hrvatski Školski Muzej, 2006, 720 p.

    15 J. Suquet, 35 ans de reportages, 1968-2002. Catalogue de la Photothèque de l’Enfance et de l’Adolescence. Paris, SCEREN-CNDP, 2003. CD-Rom.

    16 Ce fonds a été exposé et a donné lieu à une publication : Hiše učenosti na Slovenskem na starih razglednicah, Ljubljana, Slovenski Šolski Muzej, 2006, 205 p.

    17 Les réponses à l’enquête ont été exploitées dans les ouvrages suivants : Nous, les maîtres d’école. Autobiographies d’instituteurs de la Belle époque, Paris, Julliard, 1967, 272 p. ; J. et M. Ozouf, La République des instituteurs, Paris, Gallimard / Le Seuil, 1992, 487 p.

    18 Sur le thème de l’école à l’époque de la République démocratique d’Allemagne, le musée a réalisé le film intitulé Fremde und Gleiche in der DDR-Schule, s. d. [2005], DVD, 22 min.

    19 H. Van den Beld, «  Bibliotheek Onderwijsmuseum. De collectie Wesselings », Lessen, no 1, 2006, p. 28-30.

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    • Fontaine, Alexandre. (2015) Aux heures suisses de l'école républicaine. DOI: 10.4000/books.demopolis.432
    • Matasci, Damiano. (2015) Globalisation des mondes de l'éducation. DOI: 10.4000/books.pur.90040
    • Colla, Piero S.. (2023) Global Histories of Education History Education at the Edge of the Nation. DOI: 10.1007/978-3-031-27246-2_2
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    Boyer, Myriam. « L’école et la nation dans les collections des musées européens de l’école et de l’éducation ». In L’école et la nation, édité par Benoît Falaize, Charles Heimberg, et Olivier Loubes. Lyon: ENS Éditions, 2013. https://doi.org/10.4000/books.enseditions.2423.
    Boyer, Myriam. « L’école et la nation dans les collections des musées européens de l’école et de l’éducation ». L’école et la nation, édité par Benoît Falaize et al., ENS Éditions, 2013, https://doi.org/10.4000/books.enseditions.2423.

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    Falaize, B., Heimberg, C., & Loubes, O. (éds.). (2013). L’école et la nation (1‑). ENS Éditions. https://doi.org/10.4000/books.enseditions.2310
    Falaize, Benoît, Charles Heimberg, et Olivier Loubes, éd. L’école et la nation. Lyon: ENS Éditions, 2013. https://doi.org/10.4000/books.enseditions.2310.
    Falaize, Benoît, et al., éditeurs. L’école et la nation. ENS Éditions, 2013, https://doi.org/10.4000/books.enseditions.2310.
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