Avant-propos
p. 9-11
Texte intégral
1 L’Aleph. Selon Borges un point unique à partir duquel tout l’univers peut être vu. Selon nous, un lieu de rencontre où tous les textes peuvent être lus. Et plus particulièrement ceux dont le statut littéraire, critique et institutionnel fait encore le plus souvent question. Récits policiers, fantastiques et d’aventures dans les versions diverses qu’en offrent textes, images, films ou bandes dessinées. Aventure, policier, fantastique et à nouveau le patronage borgésien va de soi : le bibliothécaire aveugle lecteur de Poe et de Stevenson, de Wilkie Collins et de Wells, de Chesterton et de Falkner, de Kafka et de James. Ecrivain policier et fantastique, compagnon dans l’écriture ou dans l’imaginaire de Bioy Casares et de Silvina Ocampo. Une œuvre qui figure donc un point où se croisent littérature de l’imaginaire et exigence littéraire, c’est-à-dire, un usage des Fictions où le pouvoir des intrigues, l’ingéniosité des trucs et des effets du récit, ouvrent à une réflexion sur l’écriture et la représentation. Nous croyons que ces fictions policières, fantastiques et d’aventures, ces récits que l’on dit souvent populaires ou paralittéraires, ces récits où la participation du lecteur l’emporterait à tout coup sur la distance critique et les jeux de l’illusion sur la distanciation, où le plaisir de l’événement dramatique guiderait seul une lecture insouciante, doivent conduire à d’autres constats.
2 L’Aleph. De ce signe et de ce projet l’envie d’organiser un atelier, un lieu où des discours croisés et des approches plurielles pourraient faire apparaître des lignes de questionnement, repérer des procédés et des effets, des agencements poétiques spécifiques ou au contraire qui seraient communs à ces modes de la fiction, ouvrir, au-delà des genres, des aires linguistiques et culturelles, des perspectives historiques, peut-être préciser des enjeux. C’est ce tissage d’approches, ce réseau de lectures, mêlant les genres et les discours que rassemble ce volume. Il est constitué des interventions prononcées dans le cadre du premier cycle de conférences organisé par L’Aleph entre novembre 1991 et juin 1993. Les séances ont réuni aussi bien de jeunes chercheurs, élèves et anciens élèves de l’E.N.S. mais aussi doctorants extérieurs à l’école, que des chercheurs et des enseignants confirmés, spécialistes ou non de ces domaines. En cela, le lieu de rencontre que nous espérions à bien fonctionné : tant dans la confrontation des expériences de recherche que des méthodologies et des approches pluridisciplinaire. Philosophes, linguistes, littéraires ou comparatistes, écrivain également, ont collaboré à la diversité de l’entreprise.
3Cette aventure n’aurait pas été possible sans Nicole Jacques-Chaquin, Maître de conférences à l’E.N.S. de Fontenay qui a bien voulu parrainer le projet dans son élaboration, et Michel Coquery, Directeur de l’E.N.S. qui l’a accueilli et l’a rendu matériellement réalisable ; à tous deux nous renouvelons nos remerciements. Nous remercions également Marc Chénetier, Professeur à l’E.N.S. de Fontenay, pour sa participation aux séances, l’initiative d’une rencontre avec Jerome Charyn et son aide dans la publication de ce volume. Que soit enfin remercié Colas Duflo qui nous a permis de lui emprunter le concept original de dramaxes pour donner un titre à ce volume. De plus, L’Aleph s’inscrit dans le cadre d’un développement ces dernières années à l’E.N.S. de Fontenay d’activités de recherche autour de ces modes de la fiction, développement qui a vu la naissance en 1991 d’une revue consacrée à l’art et à la littérature fantastiques, Otrante – qui en est aujourd’hui à son septième numéro –, la tenue d’un colloque en novembre 1993 sur les « Philosophies du roman policier » à l’initiative de Colas Duflo1, et celle du XVIème colloque du C.E.R.L.I. – organisé par Gwenhaël Ponnau, Professeur de Littérature générale et comparée à l’E.N.S. – consacré à la « Théorie du fantastique » en janvier 1995. Si ce volume finalise un premier cycle de conférences, à l’horizon de cet atelier un autre cycle se dessine pour 1995-1996, intitulé Serial Fiction. A suivre donc...
Notes de bas de page
1 Les actes de ce colloque sont réunis dans Philosophies du roman policier, ENS ÉDITIONS Fontenay/Saint-Cloud, coll. « Feuillets », 1995.
Auteurs
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Denis Mellier
A. T.E.R (littérature générale et comparée) à l’Université de Poitiers.
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Luc Ruiz
A. T.E.R. (littérature française) à l’Université de Picardie Jules Verne.
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