Chapitre II

Les « marquis de Carabas en robe longue » : faire fortune au xvie siècle, condition et conséquence de l’ascension sociale

p. 363-416


Extrait

1En 1586, alors que son fils Charles faisait ses premières armes au service du roi, Villeroy remerciait son maître Henri III, façon aussi de l’inviter à ne jamais lui retirer cette faveur si nécessaire :

Sire, je remertie trés humblement vostre Majesté du thesmoignage qui lui a pleu me faire cest honneur de me mander de la satisfaction qu’elle a receu de mon filz, duquel je ne souhaite la conservation de la vie que pour vous faire service. Je vous remertie aussy du bien qu’il vous plaist luy faire pour soulager ma boursse, dont je vous supplie croire que j’ay tout besoin, car je suis en cela mal secouru de mon pere, et puis dire que j’ay ung pere qui ne donne rien, et ung filz qui deppend tout ce que j’ay, maiz aussy, j’ay ung bon maistre, sans lequel je mourrois de faim. Dieu le me conserve1.

2Le badinage courtisan de Villeroy est très révélateur de la situation financière du secrétaire d’État en 1586. À cette date, Villeroy n’était certes pas sans bien ni héritage, mais, en com

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