Chapitre premier

« Homme de bien et vray serviteur du Roy » : les valeurs partagées d’un clan de prudents politiques

p. 319-362


Extrait

1Le 7 juillet 1585, par le traité de Nemours, le roi a cédé aux revendications de la Ligue catholique, interdisant le protestantisme. Les réformés se sont alors à nouveau soulevés, menés par Henri de Navarre, Henri de Condé et Henri de Montmorency, catholique modéré. Face à cette huitième guerre civile, Villeroy soupire en septembre 1585 dans une de ses lettres à l’ambassadeur à Venise, André Hurault :

Vous diriez que tout le monde en a conjuré la ruine, non pour autre occasion que pour celle que nous mesmes y donnons. Ce sont jugemens de Dieu que les hommes ne peuvent ny comprendre ny esviter. Chascun faict ce qu’il peult endroit soy pour servir le Roy. Quand je dictz chascun, j’entendz parler de ceulx ausquelz il reste encores quelque zelle de fidellité et affection envers le public, dont le nombre est plus rare que jamaiz, ce siecle ne produisant, en ce climat miserable, que ingratitude, infidellitez, avarice extraordinaire, d’autres semblables vices et orties, de sorte que j

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