Introduction
p. 69-70
Texte intégral
1La législation du roi de France intègre l’univers du livre imprimé dès le xve siècle. Certaines lettres patentes sont incluses dans les ouvrages doctrinaux de jurisconsultes, mais surtout elles commencent à paraître de manière autonome au sein de petits fascicules. Les actes royaux sont donc, dès le début de l’époque moderne, un élément de l’histoire naissante du livre imprimé. Néanmoins ces livres se singularisent immédiatement en raison de leur objet. Celui-ci semble devoir en lui-même encadrer l’activité sur laquelle il porte. Les innovations sont importantes et, comme pour de nombreux autres domaines, l’invention de Gutenberg marque une profonde transformation au regard de la période antérieure. L’apparition de l’imprimé et son application aux actes royaux modifient en quelques décennies certaines pratiques séculaires. Toutefois, en la matière, il ne s’agit pas d’une rupture brutale mais d’une évolution progressive. La mise sous presse de la loi conduit tout d’abord à en adapter la forme. Il faut alors relever que cette transformation n’est pas l’œuvre du pouvoir royal, mais d’un petit groupe d’artisans. En effet, ce sont en premier lieu quelques imprimeurs-libraires qui se sont saisis de l’invention de Gutenberg pour diffuser la loi à grande échelle. Néanmoins, compte tenu des enjeux, ces artisans se retrouvent rapidement dans l’influence de la sphère monarchique.
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