Mikhaïl Bakounine

Mikhaïl Bakounine : né le 18 mai 1814 à Premoukhino (Russie), mort le 1^er juillet 1876 à Berne (Suisse), était un révolutionnaire, théoricien de l’anarchisme et philosophe russe qui a particulièrement écrit sur le rôle de l’État. Il posa dans ses écrits les fondements du socialisme libertaire. Membre de l’Association Internationale des Travailleurs, il prit en France une part active aux évènements révolutionnaires de février-mars 1848 (à Paris) et septembre 1870 (à Lyon). En 1867, il gagna la Suisse et s’installa près de Genève. Collaborateur de L’Égalité de Genève et du Progrès du Locle, il tint une place de plus en plus importante au sein de l’AIT, notamment dans les sections du Jura suisse et par les liens qu’il entretenait avec des militants de différents pays. En septembre 1869, il participa activement au Congrès de Bâle, y noua des liens avec des militants de premier plan, et réussit à faire adopter ses thèses sur plusieurs points importants. Dès lors ses relations avec Karl Marx et ses partisans devinrent ouvertement conflictuelles. Les désaccords de Bakounine avec les marxistes conduiront à son exclusion de l’Internationale au Congrès de la Haye, en 1872. L’exclusion de Bakounine de l’Internationale mènera à la création de l’Internationale antiautoritaire, le 16 septembre 1872 à Saint-Imier (Suisse).

Louis Bertoni

Louis Bertoni : né le 6 février 1872 à Milan et mort le 19 janvier 1947 à Genève, était un typographe, secrétaire syndical, militant anarchiste, rédacteur et éditeur du journal Le Réveil à Genève de 1900 à 1946. Pendant près d’un demi-siècle, Bertoni fut l’une des figures majeures du mouvement anarchiste en Suisse. Propagandiste infatigable, internationaliste conséquent, cible de la répression policière, il consacra sa vie à la défense de ses idées, refusant tout compromis. Louis Bertoni connut la prison à plusieurs reprises. En 1902, considéré comme responsable de la première grève générale en Suisse, à Genève, il fut condamné à un an de prison, mais libéré après 132 jours pour éviter une grève de protestation autour du 1er mai 1903. Il fut à nouveau condamné à trente jours de prison en décembre 1906 pour un article commémorant l’attentat de Gaetano Bresci (1869-1901) contre le roi d’Italie Umberto 1er (1844-1900) en 1900. En janvier 1907, le gouvernement genevois décidait de l’expulser du canton, mais la décision ne put être appliquée en raison de menaces d’une grève générale. En 1912, il écope d’une peine de prison d’un mois à Zurich, après avoir été accusé à tort par un employé du Consulat d’Italie.

Ferdinand Buisson

Ferdinand Buisson : né le 20 décembre 1841 à Paris et mort le 16 février 1932 à Thieuloy-Saint-Antoine, était un philosophe, pédagogue et homme politique français. Il fut le cofondateur, en 1898, de la Ligue des droits de l’homme, qu’il présida de 1914 à 1926. De 1902 à 1906 il fut président de la Ligue de l’enseignement. En 1927, le prix Nobel de la paix lui fut attribué conjointement avec l’Allemand Ludwig Quidde. Il a été directeur de l’Enseignement primaire en France de 1879 à 1896. En 1905, il présida la commission parlementaire chargée de mettre en œuvre la loi de séparation des Églises et de l’État. Il est connu pour son combat en faveur de l’école laïque.

Geronimo Caserio

Geronimo Caserio : né le 8 septembre 1873 à Motta Visconti en Lombardie et mort le 16 août 1894 à Lyon, était un boulanger et anarchiste italien, assassin du président français Sadi Carnot. Le 24 juin 1894, Caserio poignarda mortellement le président Carnot durant un défilé à Lyon. Condamné à mort par la cour d’assises du Rhône le 3 aout, il meurt guillotiné 13 jours plus tard.

Alice Descœudres

Alice Descœudres : née le 20 janvier 1877 à La Côte-aux-Fées et morte le 23 mai 1963 à Bevaix était une pionnière suisse de l’éducation spécialisée. Elle enseigna et effectua des recherches de 1912 à 1947 à l’Institut Jean-Jacques Rousseau à Genève. Elle fut également collaboratrice aux Archives de psychologie.

Sébastien Faure

Sébastien Faure : né le 6 janvier 1858 à Saint-Étienne et mort le 14 juillet 1942 à Royan, était agent d’assurances, puis conférencier professionnel. Propagandiste anarchiste français de renommée internationale et franc-maçon, il fut également un pédagogue libertaire à l’initiative de La Ruche. En 1925, il fut l’initiateur de l’Encyclopédie anarchiste. Sébastien Faure ne fut pas à proprement parler un théoricien de l’anarchisme, mais surtout, par l’écrit et par la parole, un vulgarisateur.

Francisco Ferrer

Francisco Ferrer : né en janvier 1859 à Alella et mort le 13 octobre 1909 à Barcelone, était un libre-penseur, franc-maçon et pédagogue libertaire catalan. En 1901, il fonda l’École moderne, un projet éducatif rationaliste qui promeut la coéducation des sexes, l’égalité sociale, la transmission d’un enseignement rationnel, l’autonomie et l’entraide. Elle fut la première d’un réseau qui en comptait plus d’une centaine en Espagne en 1907. Elle inspira les modern schools américaines et les nouveaux courants pédagogiques. En 1909, à la suite des évènements de la semaine tragique à Barcelone, il fut accusé (notamment par le clergé catholique) d’en être l’un des instigateurs. Condamné à mort le 9 octobre à la prison Model par un tribunal militaire à l’issue d’une parodie de procès, il fut fusillé le 13 octobre à Montjuïc. Son exécution provoqua un important mouvement international de protestation.

Adolphe Ferrière

Adolphe Ferrière : né le 30 aout 1879 à Genève et mort le 16 juin 1960 à Genève, était un pédagogue et professeur de pédagogie expérimentale suisse. Il fut l’un des fondateurs du mouvement de l’Éducation nouvelle. Ferrière s’engagea très tôt dans la diffusion de l’Éducation nouvelle en fondant, à l’âge de 20 ans, le Bureau International des écoles nouvelles. Tout en participant à des expériences pédagogiques, il rédigea une thèse de sociologie. Atteint d’une surdité précoce, il fut contraint de renoncer à une carrière d’éducateur, se consacrant à l’étude et à la propagande en faveur de l’Éducation nouvelle.

En 1912, il participa à la fondation de l’Institut Jean-Jacques Rousseau, où il donna des cours de pédagogie.

En 1921, il fut le cofondateur de la Ligue internationale pour l’Éducation nouvelle.

Jules Ferry

Jules Ferry : né le 5 avril 1832 à Saint-Dié (France) et mort le 17 mars 1893 à Paris, était un homme d’État français. Plusieurs fois ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts entre 1879 et 1883, il fut l’auteur des lois restaurant l’instruction obligatoire et gratuite. Ainsi vu comme le promoteur de « l’école publique laïque, gratuite et obligatoire », il est considéré, plusieurs décennies après sa mort, comme l’un des pères fondateurs de l’identité républicaine.

Célestin Freinet

Célestin Freinet : né le 15 octobre 1896 à Gars, petit village des Alpes-Maritimes, et mort le 8 octobre 1966 à Vence était un pédagogue français qui fut l’un des inspirateurs de la pédagogie moderne. D’abord au Bar-sur-Loup, puis surtout à Vence, il développa avec son épouse Élise Freinet, et en collaboration avec un réseau d’instituteurs, toute une série de techniques pédagogiques basée sur l’expression libre des enfants : correspondances, imprimerie, journal scolaire, texte libre et dessin libre, enquêtes, réunion de coopérative, etc.

Militant engagé, politiquement et syndicalement, il concevait l’éducation comme un moyen de progrès social et d’émancipation politique. Son nom reste attaché, aujourd’hui encore, à la pédagogie Freinet qui continue de se perpétuer, notamment à travers le Mouvement de l’École moderne. Si certaines techniques pédagogiques développées par Célestin et Élise Freinet ont fini par pénétrer l’institution scolaire, elles ont également inspiré la Pédagogie institutionnelle ainsi que des approches éducatives plus libertaires et autogestionnaires. L’École Freinet de Vence devenue publique en 1991, est inscrite aux monuments historiques.

Samuel Gagnebin

Samuel Gagnebin : né le 17 juin 1882 à Môtier et mort le 7 décembre 1983 à Neuchâtel, était un philosophe et physicien suisse. À partir de 1915, Gagnebin enseigna la physique et les mathématiques au gymnase cantonal à Neuchâtel. En 1947, il quitta le gymnase pour l’Université de Neuchâtel où il fut nommé professeur de méthodologie des sciences. Il occupa ce poste jusqu’à sa retraite, en 1954.

Véra Gricouroff

Véra Gricouroff : née le 26 juillet 1868 à Poltava (Russie). Elle avait émigré en France à la suite de la révolution avortée de 1905 et était une militante anarchiste. Employée au Bureau des mesures de l’Observatoire de Paris à partir du 1er juillet 1920, elle démissionna pour convenances personnelles en mars 1929.

Henri Lucien Jeanmaire

Henri Lucien Jeanmaire : né vers 1875 (lieu inconnu) et mort à Servion (canton de Vaud, Suisse) le 14 juillet 1954. Graveur-ciseleur et fils du peintre jurassien Édouard Jeanmaire. Il fut l’un des collaborateurs de l’École Ferrer de Lausanne.

François Koënigstein (dit Ravachol)

François Koënigstein dit Ravachol : né le 14 octobre 1859 à Saint-Chamond et mort guillotiné le 11 juillet 1892 à Montbrison, était un ouvrier teinturier, militant anarchiste et propagandiste par le fait français. S’étant rendu coupable de deux attentats, l’un au boulevard Saint-Germain et l’autre à la rue de Clichy, il est arrêté le 30 mars 1892 à Paris et condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le 21 juin 1892, lors d’un second procès qui a lieu devant la Cour d’assises de la Loire, Ravachol est accusé de plusieurs crimes et délits antérieurs aux attentats et est condamné à mort. Il meurt sous le couteau de la guillotine le 11 juillet 1892 à Montbrison.

Pierre Kropotkine

Pierre Kropotkine : né le 9 décembre 1842 à Moscou et mort le 8 février 1921 à Dmitrov (Russie), était un géographe, explorateur, zoologiste, anthropologue, géologue et théoricien du communisme libertaire. Kropotkine est considéré comme l’un des penseurs de référence de l’anarchisme au XIXe siècle. Son œuvre économique, philosophique et scientifique donna une assise doctrinale au mouvement libertaire. Haute figure intellectuelle au parcours hors du commun, il fut unanimement respecté dans le mouvement anarchiste international. L’apport théorique de Kropotkine à la philosophie libertaire est immense. Il fut l’un des grands philosophes de l’autogestion à travers son analyse de l’expropriation révolutionnaire, notamment. Il fut également le théoricien de l’insurrection populaire dont il a donné la tactique et les plans dans plusieurs de ses ouvrages. Kropotkine a également tenté de réaliser une synthèse entre anarchisme et communisme posant ainsi les bases théoriques du communisme libertaire.

Errico Malatesta

Errico Malatesta : né le 4 décembre 1853 à Santa Maria Capua Vetere, dans la province de Caserte, en Campanie (Italie) et mort le 22 juillet 1932 à Rome, était un intellectuel, écrivain, propagandiste et révolutionnaire anarchiste italien. En mars 1870, Malatesta fut arrêté pour une réunion organisée dans un cercle d’étudiants républicains. Il était alors étudiant en médecine à l’université de Naples, qu’il fréquenta pendant trois ans sans obtenir de diplôme. Entretemps, Malatesta abandonna les idées républicaines pour adopter les idées anarchistes à la suite de la Commune de Paris (1871). Il fut d’ailleurs expulsé de l’université en 1871 pour son adhésion à la Première Internationale dont il devint secrétaire pour la section italienne. En 1872, durant le congrès de Saint-Imier, pour la création de l’Internationale antiautoritaire, il fit la rencontre de Mikhaïl Bakounine. Au congrès de Berne de l’Association internationale des travailleurs (1876), il préconise la propagande par le fait comme moyen d’action. En 1877, il fut condamné à seize mois de prison pour sa participation à l’insurrection de Bénévent. Malatesta occupa une place importante dans le mouvement libertaire international du fait de sa capacité critique et pratique. Il fut, avec Pierre Kropotkine, l’un des principaux théoriciens du communisme libertaire et élabora le concept de « gradualisme révolutionnaire » qui postule que l’anarchie ne peut être réalisée que par un processus cumulatif d’étapes additionnées.

Hélène Monastier

Hélène Monastier : née le 2 décembre 1882 à Payerne et morte le 7 mars 1976 à Lausanne, était une enseignante vaudoise. Elle fut une personnalité marquante des Socialistes chrétiens, du Service civil international et de la Société religieuse des Amis (Quakers) en Suisse romande. Hélène Monastier fut institutrice à l’École Vinet de Lausanne entre 1904 et 1943. À partir de 1905, elle donna également des cours à de jeunes apprenties et ouvrières à la Maison du peuple de Lausanne, elle découvrit ainsi la condition des défavorisés. Elle participa régulièrement aux cortèges du 1^er mai et fréquenta les milieux anarchistes et ouvriers romands. En 1914, elle fut la première femme à être nommée présidente de la Fédération romande des socialistes chrétiens.

Pierre Monatte

Pierre Monatte : né le 15 janvier 1881 à Monlet (Haute-Loire) et mort le 27 juin 1960 à Paris, était un correcteur d’imprimerie et militant syndicaliste français. Figure majeure du syndicalisme révolutionnaire en France, il fut l’un des responsables de la Confédération Générale du Travail (CGT) au début du XXe siècle. Se référant à Fernand Pelloutier (1867-1901), il ne cachait pas ses sympathies anarchistes, mais il s’éloigna de ce mouvement après le Congrès anarchiste international d’Amsterdam (1907).

Maria Montessori

Maria Montessori : née le 31 aout 1870 à Chiaravalle (Italie) et morte le 6 mai 1952 à Noordwijk aan Zee (Pays-Bas), était une femme médecin et pédagogue italienne. Elle est mondialement connue pour avoir créé une méthode pédagogique qui porte son nom : la « pédagogie Montessori ».

Johann Heinrich Pestalozzi

Johann Heinrich Pestalozzi : né le 12 janvier 1746 à Zurich et mort à Brugg le 17 février 1827, était un pédagogue, éducateur et penseur suisse, pionnier de la pédagogie moderne. Il est connu pour avoir cherché à appliquer les principes de l’Émile de Jean-Jacques Rousseau, ensemble de théories novatrices sur l’éducation et la pédagogie publié en 1762.

Carlo Pisacane

Carlo Pisacane : né à Naples le 22 aout 1818 et mort à Sanza le 2 juillet 1857, était un révolutionnaire italien et un précurseur de l’anarchisme en Italie. Il est considéré comme l’un des précurseurs de la propagande par le fait.

Émile Pouget

Émile Pouget : né à Pont-de-Salars (Aveyron) le 12 octobre 1860 et mort à Lozère (Seine-et-Oise) le 21 juillet 1931, était un militant anarchiste, antimilitariste et syndicaliste révolutionnaire français. Fondateur de journaux libertaires comme Le Père peinard, La Sociale et La Révolution, il fut secrétaire adjoint de la section des fédérations de la Confédération Générale du Travail (CGT) de 1901 à 1908. En 1906, il participa à la rédaction de la charte d’Amiens, l’une des références théoriques du syndicalisme en France.

Pierre-Joseph Proudhon

Pierre-Joseph Proudhon : né le 15 janvier 1809 à Besançon et mort le 19 janvier 1865 à Paris, était un typographe, polémiste, journaliste, économiste, philosophe, politique et sociologue français. Précurseur de l’anarchisme, il fut le seul théoricien révolutionnaire du XIXe siècle à être issu du milieu ouvrier. Autodidacte, penseur du socialisme libertaire non étatique, partisan du mutuellisme et du fédéralisme, il fut le premier à se déclarer anarchiste en 1840. Il fut l’auteur de plus de soixante ouvrages, dont les plus notables sont : Qu’est-ce que la propriété ? (1840), Philosophie de la misère (1846) et De la Capacité politique des classes ouvrières (1865). Si de nombreux historiens considèrent Proudhon comme le « père » de l’anarchisme, ce n’est pas seulement parce qu’il fut le premier à se déclarer ouvertement anarchiste, mais c’est également car il fut le seul penseur socialiste de l’époque à affirmer que la domination bourgeoise est le produit de l’articulation d’une domination politique incarnée par l’État, d’une domination économique incarnée par le Capital et d’une domination religieuse incarnée par l’Église et par l’idée de Dieu. Il en conclut qu’il faut combattre ces trois formes de domination simultanément afin de pouvoir changer de structure sociale et former une société plus égalitaire (Manfredonia, 2007).

Ravachol

Ravachol, voir François Koënigstein.

Paul Robin

Paul Robin : né le 3 avril 1837 à Toulon et mort le 31 aout 1912 à Paris, était un pédagogue libertaire français, connu en particulier pour avoir mis en pratique les principes de l’éducation intégrale à l’orphelinat de Cempuis. Robin fut également membre de la Première Internationale et proche de Bakounine, militant néomalthusien et franc-maçon. L’œuvre pour laquelle il est aujourd’hui reconnu est l’expérimentation de l’éducation intégrale à l’orphelinat de Cempuis, dont le Conseil général de la Seine lui donna la direction en 1880, sur la recommandation de Ferdinand Buisson, qui était sensible aux conceptions de Robin sur l’éducation intégrale développées dans le Dictionnaire de pédagogie. Ce fut aussi l’engagement dans lequel Robin, qui se passionnait depuis longtemps pour l’éducation, s’investit avec le plus de conviction, y consacrant toute son énergie durant quatorze années, de 1880 à 1894. Soutenu dans sa tâche par une petite poignée de fidèles, aux prises avec nombreuses difficultés matérielles et avec l’incompétence de la plupart de ses collaborateurs occasionnels, Robin réussit néanmoins à réaliser à Cempuis une œuvre éducative qui lui a survécu et a inspiré d’autres pédagogues, comme Sébastien Faure, Francisco Ferrer et Jean Wintsch.

Théodore Rochat

Théodore Rochat : né le 13 juillet 1885 à l’Abbaye (Vallée de Joux, Vaud) et mort le 24 avril 1919 à Lausanne, fut un collaborateur ponctuel du Réveil anarchiste et de la Voix du Peuple et occupa le poste d’instituteur à l’École Ferrer de Lausanne de 1915 à 1918, avant de devoir se retirer pour cause de maladie. Il souffrait d’une tuberculose qui l’emporta en 1919.

Henri Roorda

Henri Roorda : né à Bruxelles le 30 novembre 1870 et mort à Lausanne le 7 novembre 1925, était un écrivain, pédagogue libertaire et professeur de mathématiques suisse. Dès 1892, Henri Roorda enseigna les mathématiques à Lausanne et publia des articles sur l’école et l’enseignement dans les Temps Nouveaux, L’Humanité nouvelle, La Revue Blanche et L’École rénovée. Il fut également membre de la Ligue internationale pour l’éducation rationnelle de l’enfance, fondée par Francisco Ferrer. À partir de 1910, il s’engagea auprès de l’École Ferrer de Lausanne et fut un collaborateur régulier du Bulletin de l’École Ferrer dans lequel il rédigea, entre autres, la « Déclaration de principes » de la petite école libertaire lausannoise.

Marie François Sadi Carnot

Marie François Sadi Carnot, plus souvent appelé Sadi Carnot : né le 11 aout 1837 à Limoges (Haute-Vienne) et mort le 25 juin 1894 à Lyon (Rhône), était un homme d’État français. Il fut président de la République du 3 décembre 1887 jusqu’à sa mort, le 25 juin 1894.

Alexander Sutherland Neill (A. S. Neill)

Alexander Sutherland Neill (A. S. Neill) : né le 17 octobre 1883 à Forfar (Écosse) et mort le 23 septembre 1973 à Aldeburgh (Angleterre) était un pédagogue libertaire écossais. Il est le fondateur, en 1921, de l’école de Summerhill qu’il dirigea jusqu’à sa mort.

Albert Thierry

Albert Thierry : né le 25 aout 1881 à Montargis et mort au front le 26 mai 1915 à Aix-Noulette, était un intellectuel libertaire, instituteur, écrivain et syndicaliste français. Il fut à l’origine d’une pédagogie et d’une éthique syndicaliste, qui se résume dans le « refus de parvenir » qui n’est « ni refuser d’agir ni refuser de vivre », mais « refuser de vivre et d’agir aux fins de soi ». Cette définition du « refus de parvenir », exerça une grande influence notamment sur Marcel Martinet et sur les auteurs du courant de la littérature prolétarienne. L’importance d’Albert Thierry ne réside donc pas dans son action militante, mais dans l’influence qu’il eut, par son œuvre, sur ses camarades syndicalistes (notamment sur les instituteurs). Bien qu’il fut extrêmement brillant, il avait à cœur de demeurer fidèle à la classe ouvrière. Il fut un collaborateur régulier des Temps Nouveaux, de L’École rénovée, de La Vie ouvrière, des Pages libres et de La Grande Revue.

Jean Wintsch

Jean Wintsch : né à Odessa le 19 janvier 1880 et mort à Lausanne le 27 avril 1943, était un médecin et une des figures emblématiques du mouvement libertaire suisse du début du XXe siècle. Dès l’été 1901, il fut l’un des collaborateurs les plus assidus du journal anarchiste genevois Le Réveil fondé par Louis Bertoni (1872-1947). Mais il est surtout connu pour la fondation de l’École Ferrer de Lausanne, qui exista de 1910 à 1919 malgré de nombreuses difficultés. Le Bulletin de l’École Ferrer, dont il fut également un collaborateur majeur, eut trente numéros, publiés entre 1910 et 1921. En 1914, Wintsch, bien qu’antimilitariste, prit le parti des interventionnistes. Ainsi son nom apparut dans la deuxième liste de signataires du Manifeste des seize rédigé en 1916 par Jean Grave (1854-1939) et Pierre Kropotkine. Cette prise de position en faveur des pays de l’Entente contre l’impérialisme allemand suscita une vive opposition de la part de certains camarades anarchistes de Wintsch qui souhaitaient demeurer fidèles à la tradition antimilitariste en refusant le ralliement à l’un des États belligérants. C’est notamment le cas de Louis Bertoni qui exprima son désaccord avec Wintsch sur dans les pages du Réveil. À partir de ce moment, les articles de Wintsch dans le journal libertaire genevois se firent plus rares et le médecin lança à Lausanne le périodique La Libre Fédération, qui dura quatre ans (1915-1919). En 1931, il devint médecin des écoles et membre de la Commission scolaire. Il développa, dans le cadre de ces nouvelles tâches, le service des infirmières scolaires, les colonies de vacances, les réfectoires. Il enseigna aussi à l’École des sciences sociales de l’Université de Lausanne et publia de nombreux articles et ouvrages spécialisés sur l’hygiène et la pédagogie.