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Mariana. L’évêché et les édifices de culte du Ve au XVIe siècle

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Daniel Istria

Les résidences épiscopales

Daniel Istria

Texte intégral

1Très tôt, l’évêque a dû disposer d’un ensemble de bâtiments situés à proximité de ses édifices de culte et destinés à son logement ainsi qu’à celui du clergé et bien entendu des laïcs qui l’entourent, mais aussi à usage de réception, de service et d’assistance. Trois bâtiments repérés anciennement peuvent constituer la totalité ou une partie seulement des résidences successives organisées autour de la basilique paléochrétienne puis de la cathédrale médiévale. L’analyse de ces constructions se heurte cependant à l’absence d’une documentation de fouille précise et détaillée ainsi qu’à la difficulté d’identifier sûrement ces résidences qui ne présentent que peu ou pas de caractéristiques qui leur soient propres.

1. La possible résidence du premier Moyen Âge

  • 1 Cette présentation est un résumé des rapports de fouilles produits par R. Chessa : Pergola 2004, P (...)

2Le secteur situé immédiatement à l’ouest de la basilique paléochrétienne intra-muros a été exploré dans les années 1960 par G. Moracchini-Mazel, puis entre 2003 et 2007 par R. Chessa qui a étendu la fouille vers l’ouest et le sud1.

3Cette extension a permis de mettre en évidence une partie d’un bâtiment constitué au moins de deux ailes perpendiculaires délimitant une cour que le fouilleur suppose fermée au sud par un simple mur et à l’ouest peut-être par une troisième aile (fig. 1). Cet ensemble est implanté durant l’Antiquité tardive dans un espace anciennement urbanisé, à proximité de la domus A et au sud de l’axe A. Les maçonneries antiques ont été soit réutilisées, soit en partie arasées, voire complètement démontées au moment de la nouvelle construction. Celle-ci est formée de murs mal conservés d’environ 50 cm d’épaisseur en galets ou en galets et briques de remploi, dans tous les cas liés au mortier de chaux.

Fig. 1 – La possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (D. Istria/CNRS d’après Chessa 2008).

Fig. 1 – La possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (D. Istria/CNRS d’après Chessa 2008).

4L’aile nord occupe l’espace du portique de la voie antique. Large de 2,4 m dans l’œuvre, elle est reconnue sur une longueur de 13,6 m, mais son extrémité occidentale n’a pas été atteinte. Elle est divisée approximativement en son milieu par une cloison en clayonnage, couverte de torchis, retrouvée carbonisée. Le niveau d’occupation est constitué de petits galets et d’éclats de terre cuite architecturale dans lequel est aménagé un foyer circulaire de 50 cm de diamètre. Des fragments de loupes de forge ainsi que des scories de fer ont été retrouvés à l’intérieur et à proximité. Deux massifs de maçonnerie de plan carré placés contre la paroi intérieure du mur sud ont été interprétés comme des supports d’une structure légère que l’on peine à définir plus précisément ; un plancher serait cependant incompatible avec le foyer à même le sol découvert à proximité. Contre le mur nord, un troisième massif a été interprété comme un petit escalier de deux marches permettant d’accéder à la rue, plus haute d’une quarantaine de centimètres.

5L’aile orientale, adossée à la façade occidentale du vestibule de la basilique, présente les mêmes caractéristiques mais des dimensions un peu plus importantes (son extrémité sud n’est cependant pas connue) que l’aile nord. Elle est divisée en deux par un mur de refend. Aucune porte n’a été conservée. Les sols sont constitués de sédiment limoneux compact et riche en mobilier.

6Enfin, la cour est un vaste espace exploré sur environ 80 m². Une série de trous de poteaux de petites dimensions (en moyenne 10 cm de diamètre et de profondeur) y ont été identifiés. Ils forment deux alignements nord-sud de quatre trous espacés d’en moyenne 1,50 m et parallèles, distants d’environ 4 m, ainsi qu’un alignement perpendiculaire de trois trous. L’ensemble dessine le plan trapézoïdal d’une structure légère sur laquelle on hésite à restituer une toiture, fût-elle en matériaux périssables, tant les supports verticaux semblent fins. Peut-être s’agit-il d’un aménagement à fonction artisanale, de type séchoir, voire de simples tuteurs pour végétaux, comme de la vigne par exemple.

  • 2 Demie-silique type 1 sans marque de valeur
    Argent
    A. Buste masculin à droite portant une couronne pe (...)

7La première occupation est datée du VIsiècle par des fragments de céramique sigillée claire D de type Hayes 104, une amphore orientale de type Late roman I ainsi qu’une demi-silique de Justinien frappée à Ravenne entre septembre 552 et novembre 5652.

  • 3 Ricci 1998, fig.  1.1.

8Dans un second temps, un foyer à même le sol et deux murs perpendiculaires sont installés dans l’aile nord. Peu épais (40 cm) et construit sans liant, ces maçonneries correspondent peut-être à un nouveau cloisonnement de l’espace intérieur. Très perturbé par les aménagements postérieurs, cet horizon n’a livré qu’un modeste lambeau de sol de terre qui peut toutefois être daté du VIIe ou VIIIe siècle par la présence d’une casserole en céramique produite en Italie centrale3.

  • 4 Istria 2013.

9Une troisième phase n’a livré ni aménagement ni structure bâtie, mais d’importants niveaux de rejets contenant de nombreux déchets domestiques, notamment des ossements d’animaux et des fragments de céramique. Parmi ces derniers, on notera surtout la présence d’au moins 25 cruches décorées et glaçurées de type a vetrina pesante, ou forum ware, produites dans le Latium ou en Campanie au IXe et durant la première moitié du Xsiècle4 (fig. 2 et 3).

Fig. 2 – Fragments de forum ware ou vetrina pesante découverts dans la possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (D. Istria/CNRS ).

Fig. 2 – Fragments de forum ware ou vetrina pesante découverts dans la possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (D. Istria/CNRS ).

Fig. 3 – Cruche de forum ware ou vetrina pesante découverte dans la possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (L. Roux /CNRS).

Fig. 3 – Cruche de forum ware ou vetrina pesante découverte dans la possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (L. Roux /CNRS).

10Les niveaux les plus récents, très fortement perturbés par les aménagements modernes (creusement de tranchées et canaux d’irrigation), livrent deux types de céramique des XI-XIIsiècles : des fragments de cruche a vetrina sparsa du Latium ainsi qu’un bol glaçuré de production sicilienne ou tunisienne.

11Cet ensemble est enfin scellé au XIIsiècle par des accumulations d’éclats de marbre de Brando, produits très certainement au moment de la construction de la cathédrale.

  • 5 Milanese 2010 ; Abel – Bouiron - Parent 2014, p. 29-30.

12L’identification de cet espace comme résidence épiscopale tient surtout à son emplacement, immédiatement à l’ouest de la basilique intra-muros contre laquelle l’aile orientale est appuyée. Il peut y avoir une communication entre les deux édifices à la fois par le nord et l’axe A, et par le sud où une porte du vestibule ouvre directement et semble-t-il, uniquement sur cet espace. Les nombreux exemplaires de cruches a vetrina pesante, ainsi que la demie-silique de Justinien constituent des arguments supplémentaires. Très peu diffusés et surtout connus en milieu urbain, ces objets peuvent être interprétés comme des marqueurs sociaux pertinents5.

13Les lacunes stratigraphiques – ou documentaires ? – ne permettent pas d’assurer que les deux ailes ont été occupées entre le VIe et le XIIe siècle. Les horizons les plus récents semblent pouvoir être interprétés comme des zones de rejet et non des sols d’habitat à proprement parler. Il faudrait dans ce cas rechercher les logements à proximité, peut-être dans l’hypothétique aile occidentale qui reste à découvrir.

  • 6 Démians d’Archimbaud 1972.

14On ne peut passer sous silence les découvertes réalisées dans les années 1960 dans le macellum antique, directement connecté par une porte à l’annexe B située entre le baptistère et la basilique paléochrétienne. Ici aussi, un lot de céramique témoigne de l’occupation ou de l’utilisation du secteur comme zone de rejet domestique entre le IXe et le XIIe siècle6. Mais les données stratigraphiques et planimétriques font totalement défaut pour pouvoir mieux caractériser cet espace

2. La tour

15Au XIIe siècle un édifice est accolé au flanc sud de la cathédrale, à la hauteur de sa dernière travée orientale (fig. 4 et 5). Il est constitué de trois murs délimitant un espace presque carré, fermé au nord par l’église elle-même. Les murs est et ouest sont simplement appuyés contre celle-ci et à aucun moment chaînés.

Fig. 4 – Vue de la tour appuyée au flanc sud de la cathédrale (D. Istria/CNRS).

Fig. 4 – Vue de la tour appuyée au flanc sud de la cathédrale (D. Istria/CNRS).

Fig. 5 – Plan d’ensemble des édifices de culte avec localisation de la tour (D. Istria/CNRS).

Fig. 5 – Plan d’ensemble des édifices de culte avec localisation de la tour (D. Istria/CNRS).

16Son plan rectangulaire (5,40  × 6,40 m hors tout) est étroitement conditionné par les dimensions de l’église elle-même, puisqu’il est inséré très exactement entre l’angle de l’épaulement sud-est et le jambage oriental de la porte sud-est.

  • 7 Les trois dernières assises ont été reposées au moment de la restauration au début des années 2000 (...)

17Les trois murs, de 80 cm d’épaisseur, sont conservés sur une hauteur de 3,70 m7. Ils sont construits, comme la cathédrale, en blocs de marbre de Brando taillés et disposés en assises horizontales alternativement hautes et basses selon un rythme plus ou moins régulier. À la base, une plinthe moulurée, identique à celle de l’église, est placée à la même hauteur que celle-ci.

18La stratigraphie ne laisse voir aucune modification du projet (fig. 6). Elle permet en revanche de documenter le rythme de pose des assises et l’évolution de la construction qui ne présente aucune originalité. La construction débute par l’angle nord-est, contre l’épaulement de la cathédrale, et se poursuit approximativement jusqu’au centre de la façade sud. Elle reprend à partir de l’angle opposé afin de poser les bases de la façade ouest et la partie manquante de la façade sud. À ce stade, une portion de mur est montée jusqu’à une hauteur d’environ 2,60 m en progressant du nord-est vers le nord-ouest de manière à obtenir une arase régulière sur l’ensemble du bâtiment. La dernière portion conservée est très homogène et semble mise en place d’un seul jet. Les hésitations qui paraissent marquer le début du chantier disparaissent ici au profit d’une mise en œuvre fluide et régulière.

Fig. 6 – Dessin des élévations de la tour (D. Istria/CNRS).

Fig. 6 – Dessin des élévations de la tour (D. Istria/CNRS).

19Les techniques de taille et de mise en œuvre sont strictement identiques à celles utilisées lors de la construction de la cathédrale à une exception près : la tour a été montée à l’aide d’un échafaudage adossé qui n’a donc laissé aucune trace dans les maçonneries.

20On remarquera toutefois une anomalie sur la façade sud qui n’a jamais été noté sur la cathédrale. Trois blocs, situés dans les angles est et ouest, sont découpés de manière oblique et très grossièrement. On ne peut expliquer cette anomalie que par une négligence que le tailleur de pierre et le maçon se sont autorisés avec pour objectif un gain de temps, sans doute bien dérisoire, aux dépens de la régularité de l’ensemble.

  • 8 La hauteur approximative du premier niveau peut être estimée à partir du positionnement des consol (...)
  • 9 L’accès actuel depuis le bas-côté sud de l’église a été percé au début des années 2000 afin d’amén (...)

21Les murs conservés en élévation ne montrent aucune trace d’ouverture8. L’accès devait donc forcément se faire au mieux par le premier étage9. Son emplacement exact ne peut être déterminé.

  • 10 Largeurs : console ouest : 38 cm., console centrale : 16 cm., console est : 49 cm. Les profondeurs (...)
  • 11 L’altitude du sol médiéval, qui a complètement disparu aujourd’hui, a été définie à partir de la s (...)
  • 12 Redi – Fanucci Lovitch 1998.

22En revanche, trois consoles en pierres de taille moulurées sont conservées sur le mur sud ; deux sont larges aux extrémités et une plus étroite est située au centre10. Leur partie supérieure, parfaitement plane, est située à 1,93 m au-dessus de la plinthe, soit à environ 3 m du sol médiéval11. Elles étaient destinées à servir de support à des jambages obliques soutenant la structure d’une terrasse en bois, très certainement fermée et couverte. Celle-ci devait être située à environ 2 m au-dessus des consoles. Ce type d’aménagement est bien documenté en Toscane. Les exemples les plus proches, présentant de nombreuses analogies avec la tour de Mariana tant en ce qui concerne les techniques de construction mises en œuvre que les dimensions, sont conservés dans le village de Vicopisano, près de Pise12.

  • 13 Sa profondeur est inconnue. Elle a été partiellement bouchée au moment de la restauration.
  • 14 Ce seuil a été mis au jour durant les fouilles anciennes et n’est plus visible aujourd’hui (Moracc (...)

23L’unique trace actuellement visible dans la maçonnerie est une cavité rectangulaire de 11 × 24 cm située près de l’angle sud-est13. Elle est positionnée à 1,30 m au-dessus d’un seuil constitué de deux gros blocs de pierre disposés horizontalement et usés en surface14. Une seconde cavité, placée à l’aplomb de la première et à la hauteur du seuil, a été masquée lors des travaux de restauration des années 1980. Le jambage sud de la porte était constitué par le mur nord du palais épiscopal situé parallèlement et à 80 cm de la tour.

24Les traces de découpes sur les pierres délimitant la cavité indiquent que celle-ci a été réalisée dans un second temps, une fois le mur achevé. Il s’agit probablement du logement destiné à insérer la barre de bois horizontale qui bloquait l’ouverture de la porte.

25Les similitudes des techniques de construction mises en œuvre dans la cathédrale et la tour semblent indiquer que les deux édifices sont sensiblement contemporains. La tour pourrait donc être érigée immédiatement après la fin des travaux de l’église, à partir des années 1120.

  • 15 Les tours de Pise et Vicopisano des XIIe-XIIIe siècles peuvent compter jusqu’à 5 étages.
  • 16 Istria 2005a, p. 336-337 et tableau 8.

26Sa superficie intérieure de 25,8 m² par niveau, encore accrue d’au moins 5 à 6 m² par des constructions en bois, la présence très probable de plusieurs étages15, l’absence d’ouverture au niveau du rez-de-chaussée, amènent à penser qu’il s’agit là d’une tour d’habitation plutôt que d’un simple clocher. Son caractère défensif n’est pas des plus patents. Outre l’absence d’aménagement spécifique, on remarquera surtout la faible épaisseur des murs (80 cm) en comparaison de celle des donjons insulaires des XIIe-XIIIe siècles, toujours supérieure à 1 m, la moyenne étant de 1,40 m16. Celle-ci étant surtout destinée à prévenir la sape des angles qui est la technique de destruction la plus couramment utilisée. De fait, l’absence de chaînage entre la tour et la cathédrale constitue un point de faiblesse qui n’aurait pu être négligé dans le cas d’une construction militaire. Inversement, l’utilisation systématique du marbre de Brando taillé semble être un indice assez sûr d’une volonté de donner à cet édifice un aspect prestigieux.

27Compte tenu de sa position contre la cathédrale, il est peu douteux qu’elle ait été destinée à l’évêque. Devaient, à l’évidence, y être associés d’autres bâtiments à l’usage du prélat et de son entourage. Destinée à afficher la puissance et le prestige de l’évêque, cette tour peut constituer un élément majeur de sa résidence.

3. Le palais épiscopal du second Moyen Âge

  • 17 Cet édifice a été entièrement fouillé par G. Moracchini-Mazel à partir de 1957 : Moracchini-Mazel (...)

28Un grand bâtiment est érigé au sud de la cathédrale et de la tour, sur les vestiges de la basilique paléochrétienne transformée à de multiples reprises (fig. 7)17. Il est constitué de deux ailes rectangulaires de dimensions assez comparables – 25 × 7 m et 27 × 7 m – disposées perpendiculairement l’une par rapport à l’autre de manière à former une cour intérieure de 23 × 25 m dont le côté ouest est fermé par un simple mur de clôture et la partie nord par la cathédrale elle-même. L’ensemble imposant ainsi constitué dessine un plan rectangulaire d’environ 33 × 31 m.

Fig. 7 – Plan du palais épiscopal (D. Istria/CNRS).

Fig. 7 – Plan du palais épiscopal (D. Istria/CNRS).
  • 18 Moracchini-Mazel 1967b, p. 11.

29Deux entrées sont repérées : l’une partiellement conservée au moment des fouilles et complètement détruite aujourd’hui, à peu près au centre du mur occidental18, l’autre entre l’extrémité nord de l’aile orientale et la tour. La porte de 80 cm de largeur, surélevée d’une cinquantaine de centimètres par rapport au sol extérieur, ouvrait sur un couloir de 5,36 m de longueur et 80 cm de large. Il faut encore y ajouter les deux portes dans le mur sud de la cathédrale, ouvrant sur la cour formée par les ailes du palais.

  • 19 Les sols des deux ailes ont complètement disparu (Moracchini-Mazel 1967b, p. 11).
  • 20 Largeur intérieure 58 cm., largeur extérieure 12 cm., hauteur 25 cm.

30Deux murs de refend, imparfaitement parallèles, divisent l’aile sud en trois pièces de dimensions inégales19. La pièce centrale, la plus grande, conserve la partie basse d’une étroite ouverture à simple ébrasement, placée à la hauteur du sol et ouvrant vers le sud20. On peut déduire de ses dimensions réduites et de sa position qu’il s’agit d’une simple aération. Au nord, à peu près en vis-à-vis, une conduite constituée de deux imbrices est aménagée dans l’épaisseur du mur. S’ouvrant à la hauteur du sol extérieur, elle est marquée par une inclinaison de l’extérieur vers l’intérieur. Il s’agit probablement de l’extrémité d’un conduit destiné à récupérer les eaux de pluie au niveau de la toiture et à les déverser dans un bassin aujourd’hui disparu.

  • 21 Ce sont au maximum quatre assises de briques qui sont conservées.

31Les murs sont particulièrement fins, puisque leur épaisseur est partout comprise entre 51 et 55 cm. Ils sont construits en briques de remplois liées au mortier de chaux21. Ils reposent sur une semelle de fondation en galets de calibre homogène superposés sans beaucoup de soin et parfois disposés en arête de poisson. La dernière assise est, dans quelques endroits, constituée de moellons régularisés de marbre de Brando de manière à former une base régulière pour la pose des briques. Le profil de cette semelle est très variable et doit être conditionné directement par celui de la tranchée, forcément irrégulière, dans laquelle elle a été coulée. Elle dépasse en certains endroits 1,20 m d’épaisseur et 1,50 m de hauteur, et déborde dans sa partie haute de dix à quinze centimètres par rapport à l’épaisseur du mur sur chacune des faces (fig. 8). La massivité de cette structure est sans doute imposée par son installation dans des alluvions fluviatiles récentes, meubles et instables, déposées lors des crues du Golo. Cependant, malgré cet aspect imposant, ces fondations sont relativement fragiles en raison de l’utilisation de galets dont la forme sphérique canalise mal les forces verticales exercées par le poids de la construction qui, compte tenu de la faible épaisseur des murs, ne devait toutefois s’élever que sur un seul niveau. Ainsi, en certains endroits, les assises présentent des marques d’affaissement qui n’ont cependant sans doute pas mis en péril la stabilité du mur qui les surmontaient.

Fig. 8 – Fondation du palais épiscopal, mur sud de l’aile méridionale vu du nord-est (D. Istria/CNRS).

Fig. 8 – Fondation du palais épiscopal, mur sud de l’aile méridionale vu du nord-est (D. Istria/CNRS).

32Compte tenu du très mauvais état de conservation des élévations, aucune stratigraphie n’est lisible. Quant aux fondations, toutes sont parfaitement liées à l’exception de celle du mur nord de l’aile méridionale qui s’appuie sur la semelle occidentale, et des murs de refend construits en dernier lieu. On a donc posé dans un premier temps les maçonneries périmétrales, puis celles intérieures délimitant les deux ailes et enfin les cloisonnements intérieurs.

33Cet édifice est habituellement qualifié dans l’historiographie régionale de palais canonial et/ou épiscopal, principalement en raison de son plan qui rappelle la disposition des édifices canoniaux autour d’un cloître. Il n’y a toutefois aucune trace de cloître conservée ici ce qui, bien sûr, n’empêche nullement qu’il ait pu être occupé simultanément par l’évêque et les chanoines.

34Il est incontestablement postérieur à l’église ainsi qu’à la tour contre lesquelles il s’appuie. On a vu que la basilique sur les ruines de laquelle il est construit, est encore utilisée au XIIsiècle. Les témoignages matériels d’une occupation du site durant les XIIIe et XIVe siècles manquent totalement. Aucune des productions céramiques caractéristiques de cette époque (sgrafitto arcaico, protomajoliques, marmites glaçurées, spiral wares, jarres à décor estampé, majoliques archaïques…) pourtant très largement diffusées dans l’île, ne sont présentes ici. Cette absence correspond, comme on le verra par la suite, au déplacement de la résidence épiscopale dans le castrum de Belfiorito.

  • 22 Démians d’Archimbaud 1972. Les céramiques caractéristiques de la seconde moitié du XVsiècle sont (...)
  • 23 Nommé évêque de Mariana le 11 février 1388 et décédé en 1428. Il appartient à la puissante famille (...)
  • 24 Franzini 2013 ; Graziani 2016, p. 426.

35En revanche, des fragments de majoliques archaïques pisanes et ligures de la première moitié du XVe siècle22, une cinquantaine d’individus au total, témoignent d’une réoccupation temporaire du site, peut-être par l’évêque Giovanni d’Omessa23 qui, d’après le témoignage de son contemporain le notaire et chroniqueur Giovanni della Grossa (1388-1464), est installé à la Canonica en 141124.

36Même s’il n’existe plus aucun moyen de datation directe de l’édifice, tout incline à penser que ce palais est une construction du XIIe ou du début du XIIIsiècle qui pourrait s’insérer chronologiquement entre l’édification de la tour, peut-être dans le courant du second quart du XIIe siècle, et le déplacement de la résidence épiscopale à Belfiorito vers les années 1200-1260.

  • 25 Le lot est constitué de 19 pièces (NMI) dont les éléments suivants : un bol a cuerda seca du sud d (...)
  • 26 Milanese 2010 ; Abel – Bouiron – Parent 2014, p. 32-62.
  • 27 Cantini 2010.

37Dans tous les cas, un lot de céramiques témoigne de la vie quotidienne d’une élite sur le site au XIIe siècle. Ces vases sont tous produits hors de l’île, dans le sud de l’Espagne, en Sicile ou en Tunisie, dans le secteur la mer Égée ainsi que dans le Latium25, et pourraient être introduits à Mariana par l’intermédiaire des marchands pisans ou génois, principaux relais dans le secteur nord Tyrrhénien des échanges avec le monde islamique et oriental. Constitué à la fois de formes ouvertes (bols, coupes et plats) et de cruches, ce lot était destiné au service de la table et bien qu’il n’ait rien d’exceptionnel dans l’absolu, il renvoie cependant à des assemblages bien plus caractéristiques des milieux urbains que des établissements ruraux où ces produits sont distribués de manière très parcimonieuse26. On doit y associer au moins une trentaine de grandes cruches sans revêtement et à larges anses en ruban, importées de Toscane septentrionale et très peu diffusées en dehors de leur aire de production27.

4. Le déplacement de la résidence à Belfiorito

  • 28 Letteron 1888, p. 42-47.
  • 29 Il s’agit sans doute de la curtis de Cato. À Nebbio comme à Ajaccio (Frasso), les seigneuries épis (...)
  • 30 Liber Iurium Reipublicae Genuensis, II, LXXXIV.

38D’après les chroniqueurs insulaires Ceccaldi et Filippini28, l’évêque de Mariana Opizo Pernice Cortinco (1218- après 1260) aurait transféré sa résidence à 7 km de Mariana, au cœur de la seigneurie épiscopale où il disposait déjà d’une habitation nommée Cortecato29. Il y érige une fortification qui prend le nom de Belfiorito dont on est assuré de l’existence par un acte passé le 3 août 1289 à l’intérieur même du castrum30.

  • 31 Venturini 2007, p. 17.

39Opizo appartient à la puissante famille des Cortinchi, possessionnée dans le centre-est de l’île. Il occupe le siège épiscopal de Mariana après 1252 et avant 1274 ou 127831. C’est donc autour des années 1260 qu’il faudrait placer l’édification de la fortification. Cependant, comme on l’a vu, aucun des indices matériels révélés par les fouilles à Mariana n’atteste l’occupation du site durant le XIIIe siècle : par conséquent soit l’évêque et son entourage résident ailleurs – dans la curtis de Cato ? –, soit il faut anticiper au bas mot d’un demi-siècle la construction du castrum de Belfiorito.

  • 32 Sur ce point en particulier on pourra voir le cas bien mieux documenté de l’évêché de Nebbio aux X (...)

40D’après le toponyme – Bien fleuri - et le récit de la fondation que donnent les chroniqueurs Ceccaldi et Filippini, il semblerait s’agir bien plus d’une résidence fortifiée destinée à assurer un contrôle rapproché de la seigneurie épiscopale qui pouvait être une source de revenus de première importance32, que d’un château stratégique à vocation purement militaire.

  • 33 Bibliothèque vaticane, manuscrit Urb. Lat. 969, f°16r.-18r. : tutte le ville circonstantie vennero (...)
  • 34 Franzini 2005a, p. 494.
  • 35 Le site est encore occupé aujourd’hui et aucun vestige de la fortification médiévale n’a été recon (...)
  • 36 La personnalité de Giovanni d’Omessa, présenté comme un « chef de guerre opportuniste » (Franzini (...)
  • 37 Franzini 2005a, p. 660.

41Édifié sur un éperon de confluent, à 7 km à peine de Mariana, il est à l’origine d’un regroupement de l’habitat selon un processus qui échappe totalement (fig. 9). Même si le chroniqueur du XVe siècle Giovanni della Grossa donne un récit très clair et détaillé du déplacement de la population, on ne sait si celui-ci est spontané ou autoritaire33. Vers le milieu du XVe siècle, le village compte déjà près de 700 habitants34. Il dispose au moins dès 1289 d’un édifice de culte dédié à saint Martin35. Cette église garde un statut très secondaire et n’est jamais qualifiée de cathédrale ou de pro-cathédrale. Malgré la mention de l’installation de l’évêque Giovanni d’Omessa à la Canonica en 141136, la résidence principale reste à Belfiorito. Au XIVe siècle le castrum prend d’ailleurs le nom évocateur de Vescovato. En 1441, l’évêque Michele de Germani (1436-1457) entreprend l’agrandissement de l’église San Martino, devenue trop petite pour la population qui n’a cessé de croître et, avec l’accord du pape, il fait rebâtir sa résidence située à proximité par les habitants du village en échange d’exemptions et de privilèges37.

Fig. 9 – Les déplacements de la résidence épiscopale et du siège de l’évêché entre le XIIIe et le XVIe siècle (D. Istria/CNRS).

Fig. 9 – Les déplacements de la résidence épiscopale et du siège de l’évêché entre le XIIIe et le XVIe siècle (D. Istria/CNRS).
  • 38 Archives vaticanes, Registri Lateranenses n°379, f°142v.-144r., 16 janvier 1441. Merci à A. Ventur (...)
  • 39 Franzini 2013, p. 277, note 42.
  • 40 Sur l’église Sainte-Marie-de-l’Assomption de Bastia, dont la construction a débuté en 1489, on ver (...)
  • 41 « …qual giesa [la cathédrale] è tanto mal tenuta & tanto andata male che si puo piu presto chiama (...)

42Au même moment, un document émanant de la chancellerie pontificale indique que Mariana est ruinée : civitatis Maranensis que antiquitus destructa fuit38. À la fin du siècle, l’évêque Leonardo de Fornari (1465-1493) fait don d’une somme d’argent importante pour restaurer la cathédrale, mais elle est finalement utilisée en totalité pour la construction de l’église Santa Maria l’Arrembata de Bastia39, laissant ainsi deviner un désintérêt certain pour l’ancien édifice40. De fait, au début du XVIe siècle Mgr Agostino Giustiniani déplore le délaissement et l’état de dégradation de l’ancienne cathédrale41.

5. L’ultime déplacement : Bastia

  • 42 Pomponi 2011.
  • 43 Filippini 1995, p. 49, 257 et 490.
  • 44 Foata 1895, p. 38.
  • 45 Filippini 1995, p. 357.

43En 1476, le génois Antonio Tagliacarne entreprend de fonder la ville de Bastia autour du petit castrum Porto Cardo, lui-même érigé par un autre génois, Lionello Lomellini un siècle plus tôt. Bien que dotée d’une enceinte en 1480, la croissance de la ville est lente jusqu’au début de la seconde moitié du XVIe siècle, quand la République de Gênes met en place un vaste programme de fortification et de planification urbaine42. Dès ce moment, Bastia devient la résidence du gouverneur génois de la Corse. En 1560, le nouvel évêque de Mariana, Niccolo Cicala, s’y fait introniser et quelques années plus tard, Gieronimo Leoni d’Ancône, évêque de Sagone et suffragant de l’évêque de Mariana Giovan Battista Cicala, également cardinal-légat de la Campagna et Marittima, non résident, obtient l’autorisation d’y demeurer bien que la ville soit à une vingtaine de kilomètres de Mariana : « Il faisait célébrer les offices dans l’église de Bastia les jours de fête comme si elle était église cathédrale »43. Il faudra cependant attendre 1571 pour que l’évêque, Giovan Battista Centurione, obtienne du Pape Pie V la permission de transférer définitivement le siège épiscopal44 et de Grégoire XIII l’autorisation d’imposer à tous les chanoines de Mariana de résider à Bastia et de célébrer les offices dans l’église Sainte-Marie45.

  • 46 Gregori 2011.

44Avec cette installation, qui se juxtapose à celle du gouverneur général de la Corse, on assiste à la naissance d’un nouveau centre du pouvoir à la fois religieux, politique, mais également militaire, économique et artistique46. L’évêché est désormais stabilisé grâce à la prospérité de la ville. Il ne fait pas de doute que cette installation dans le préside de Bastia est motivée par la volonté de se rapprocher d’une agglomération peuplée, dynamique et fortifiée, constituant un trait d’union avec la « mère patrie », Gênes, mais aussi par le désir de se positionner face au gouverneur de l’île avec qui l’évêque rivalise en préséance.

6. Conclusion

45La documentation intéressant les résidences épiscopales de Mariana, bien que très lacunaire, apporte quelques éclairages importants, particulièrement sur le déplacement de celle-ci. Déplacement dans un premier temps au sein même du site et sur quelques dizaines de mètres seulement, en lien sans doute avec la reconstruction de l’édifice de culte, puis hors du site, à des distances relativement importantes. Peut-être faut-il encore ajouter au moins deux étapes à cette déambulation, l’une durant le premier Moyen Âge au moment de la fusion des évêchés, l’autre, moins sûre, au début du XIIIe siècle dans la curtis constituant le centre de la seigneurie foncière. Au total, cette résidence apparaît comme particulièrement instable.

Notes

1 Cette présentation est un résumé des rapports de fouilles produits par R. Chessa : Pergola 2004, Pergola 2005, Pergola 2008. Malgré la qualité de la fouille, ces rapports manquent de précisions, particulièrement en ce qui concerne la stratigraphie (aucune coupe n’est fournie) et la topographie (la localisation des structures est parfois difficile sinon impossible).

2 Demie-silique type 1 sans marque de valeur
Argent
A. Buste masculin à droite portant une couronne perlée et un manteau brodé. DN IVSTIN-IANVS PP AV
R. Croix potencée au-dessus d’un globe ; autour une couronne de laurier
Poids : 0,62 g / diam. 1,25 cm
Ravenne 1er septembre 552 /14 novembre 565
C. Morrisson, Catalogue des monnaies byzantines de la Bibliothèque Nationale, tome I, Paris, 1970, p. 117 n°4/Rv/Ar/21.

3 Ricci 1998, fig.  1.1.

4 Istria 2013.

5 Milanese 2010 ; Abel – Bouiron - Parent 2014, p. 29-30.

6 Démians d’Archimbaud 1972.

7 Les trois dernières assises ont été reposées au moment de la restauration au début des années 2000.

8 La hauteur approximative du premier niveau peut être estimée à partir du positionnement des consoles (cf. ci-dessous) qui, d’après les exemples conservés à Pise et à Vicopisano, devraient se trouver à environ 2 m sous le niveau du plancher de l’étage situé par conséquent à une hauteur d’environ 5,30 m au-dessus du sol médiéval. Aucune trace sur le parement intérieur des murs ne permet de restituer un niveau intermédiaire.

9 L’accès actuel depuis le bas-côté sud de l’église a été percé au début des années 2000 afin d’aménager une sacristie dans la tour.

10 Largeurs : console ouest : 38 cm., console centrale : 16 cm., console est : 49 cm. Les profondeurs et les hauteurs sont toutes identiques : respectivement 20 cm. et 25 cm.  

11 L’altitude du sol médiéval, qui a complètement disparu aujourd’hui, a été définie à partir de la semelle de fondation du palais épiscopal (cf. infra).

12 Redi – Fanucci Lovitch 1998.

13 Sa profondeur est inconnue. Elle a été partiellement bouchée au moment de la restauration.

14 Ce seuil a été mis au jour durant les fouilles anciennes et n’est plus visible aujourd’hui (Moracchini-Mazel 1967b, p. 10, fig.  6).

15 Les tours de Pise et Vicopisano des XIIe-XIIIe siècles peuvent compter jusqu’à 5 étages.

16 Istria 2005a, p. 336-337 et tableau 8.

17 Cet édifice a été entièrement fouillé par G. Moracchini-Mazel à partir de 1957 : Moracchini-Mazel 1967b, p. 8-12.

18 Moracchini-Mazel 1967b, p. 11.

19 Les sols des deux ailes ont complètement disparu (Moracchini-Mazel 1967b, p. 11).

20 Largeur intérieure 58 cm., largeur extérieure 12 cm., hauteur 25 cm.

21 Ce sont au maximum quatre assises de briques qui sont conservées.

22 Démians d’Archimbaud 1972. Les céramiques caractéristiques de la seconde moitié du XVsiècle sont en revanche absentes (majoliques polychromes de Montelupo, sgraffito polychrome…).

23 Nommé évêque de Mariana le 11 février 1388 et décédé en 1428. Il appartient à la puissante famille des caporaux d’Omessa et est décrit par Giovanni della Grossa comme un personnage particulièrement belliqueux en conflit durant les années 1411-1420 avec l’autorité génoise (Graziani 2016, p. 426 à 460). Il est l’oncle d’Ambroggio d’Omessa, élu évêque d’Aleria en 1412.

24 Franzini 2013 ; Graziani 2016, p. 426.

25 Le lot est constitué de 19 pièces (NMI) dont les éléments suivants : un bol a cuerda seca du sud de l’Espagne, deux coupes à glaçure verte monochrome, une à décor brun sous glaçure verte, deux plats et un bol à décor vert et brun sur fond jaune, tous produits en Sicile ou en Tunisie, une coupe à marli à glaçure verte et décor incisé de type Egean ware, onze cruches de type vetrina sparsa du Latium (Démians d’Archimbaud 1972 ; Amouric – Richez – Vallauri 1999, p. 11, fig.  20 ; Vallauri – Démians d’Archimbaud 2003, p. 147 n° 3 ; Istria 2013).

26 Milanese 2010 ; Abel – Bouiron – Parent 2014, p. 32-62.

27 Cantini 2010.

28 Letteron 1888, p. 42-47.

29 Il s’agit sans doute de la curtis de Cato. À Nebbio comme à Ajaccio (Frasso), les seigneuries épiscopales sont en effet centrées sur des curtes (Istria 2005a, p. 234-236 ; Venturini – Colombani 2011).

30 Liber Iurium Reipublicae Genuensis, II, LXXXIV.

31 Venturini 2007, p. 17.

32 Sur ce point en particulier on pourra voir le cas bien mieux documenté de l’évêché de Nebbio aux XIIIe-XIVe siècles (Istria 2005a, p. 234-244).

33 Bibliothèque vaticane, manuscrit Urb. Lat. 969, f°16r.-18r. : tutte le ville circonstantie vennero ad’habitar’ivi li quali tutti insieme sono sotto la parrochia de Santo Mamiliano (…) E questi sono quelli che si chiamano li Vitinacci li quali furno de la villa de Boviasca et Bonavitulaccia che furno da Stabbia, altri delle Menentie e altri dalla Paratella, louchi circonstanti al Vescovato che tutti vi vinnero ad habitare.

34 Franzini 2005a, p. 494.

35 Le site est encore occupé aujourd’hui et aucun vestige de la fortification médiévale n’a été reconnu à ce jour.

36 La personnalité de Giovanni d’Omessa, présenté comme un « chef de guerre opportuniste » (Franzini 2005a, p. 287), laisse planer un doute sérieux quant à ses motivations purement religieuses qui le poussent à s’installer à Mariana. Ce déplacement, dont on ne connaît d’ailleurs la durée, pourrait-il alors avoir une vocation stratégique dans le conflit qui oppose l’évêque au gouverneur Andria Lomellino installé dans le château de Bastia ?

37 Franzini 2005a, p. 660.

38 Archives vaticanes, Registri Lateranenses n°379, f°142v.-144r., 16 janvier 1441. Merci à A. Venturini de nous avo ir signalé ce document.

39 Franzini 2013, p. 277, note 42.

40 Sur l’église Sainte-Marie-de-l’Assomption de Bastia, dont la construction a débuté en 1489, on verra Nigaglioni 2015.

41 « …qual giesa [la cathédrale] è tanto mal tenuta & tanto andata male che si puo piu presto chiama stall di animali irrationali che tempi dedicato al culto divino (…) Possiamo assai condoler, che une cosi excellente fabrica & una giesa tanto bella & di tanta veneratione sia cosi lassata in abandono, che se pur alamnco in quella se mantenessera dui heremiti prohiberiano li boi, le bache & li porgi da la profanatione & da l’offitiar questo nobilissimo tempio » : Giustiniani 1993, p. 166 et 168.

42 Pomponi 2011.

43 Filippini 1995, p. 49, 257 et 490.

44 Foata 1895, p. 38.

45 Filippini 1995, p. 357.

46 Gregori 2011.

Table des illustrations

Titre Fig. 1 – La possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (D. Istria/CNRS d’après Chessa 2008).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 50k
Titre Fig. 2 – Fragments de forum ware ou vetrina pesante découverts dans la possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (D. Istria/CNRS ).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 33k
Titre Fig. 3 – Cruche de forum ware ou vetrina pesante découverte dans la possible résidence épiscopale du premier Moyen Âge (L. Roux /CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 166k
Titre Fig. 4 – Vue de la tour appuyée au flanc sud de la cathédrale (D. Istria/CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 853k
Titre Fig. 5 – Plan d’ensemble des édifices de culte avec localisation de la tour (D. Istria/CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 51k
Titre Fig. 6 – Dessin des élévations de la tour (D. Istria/CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 68k
Titre Fig. 7 – Plan du palais épiscopal (D. Istria/CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 47k
Titre Fig. 8 – Fondation du palais épiscopal, mur sud de l’aile méridionale vu du nord-est (D. Istria/CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 277k
Titre Fig. 9 – Les déplacements de la résidence épiscopale et du siège de l’évêché entre le XIIIe et le XVIe siècle (D. Istria/CNRS).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/8313/img-9.jpg
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© Publications de l’École française de Rome, 2020

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