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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Le plan et l’organisation des édifices au sein de la villa Les secteurs résidentiels : un ensemble encore mal défini La grande citerne et la gestion de l’eau au sein de la villa Le quartier de service Les installations productives Synthèse Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Villae maritimae del Mediterraneo occidentale

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    La villa de Santa Marina (Tar Vabriga/Torre Abrega)

    Une grande villa maritime sur le territoire septentrional de Parentium

    Corinne Rousse, Gaetano Benčić et Davor Munda

    p. 143-158

    Résumés

    Les fouilles et prospections géophysiques réalisées à partir de 2014 par le musée du territoire de Poreč (Zavičajni muzej Poreštine / Museo del territorio parentino) et le centre Camille Jullian (Aix Marseille université / CNRS) sur le territoire septentrional de la colonie de Parentium (Poreč / Parenzo, Croatie) ont mis en évidence une grande villa maritime, installée le long de la baie de Santa Marina, à proximité immédiate d’un atelier de production d’amphores à huile, déjà étudié, sur le site de Loron. L’épigraphie lapidaire et amphorique montre que les deux édifices appartenaient à une grande propriété, fondée vers 10 apr. J.-C. par le sénateur T. Statilius Taurus Sisenna. Le domaine est ensuite intégré dans le patrimoine impérial à partir de Domitien. Les recherches récentes permettent de restituer, au moins partiellement, le plan de la villa, caractérisé, dès sa fondation, par des proportions particulièrement imposantes et la qualité de ses équipements (citerne, réseau hydraulique, grands pressoirs).

    The archaeological and geophysical surveys carried out from 2014 by the museum of Porec territory (Zavičajni muzej Poreštine/Museo del territorio parentino) and the Centre Camille Jullian (Aix Marseille university/CNRS) on the northern territory of the colony of Parentium (Poreč/Parenzo, Croatia) have reavealed a large maritime villa facing the bay of Santa Marina with an important workshop of oil amphoras nearby (Loron). The lapidary and amphora epigraphy shows that both sites were part of a large estate, created around 10 AD by the senator T. Statilius Taurus Sisenna, moreover integrated in the imperial patrimony from the time of Domitian. The study provides a partial restitution of the plan of the villa, characterized, from its foundation, by its particularly imposing dimensions and the quality of its facilities (cistern; hydraulic network; large presses).

    Entrées d’index

    Mots-clés : Istrie, Parentium, mosaïque, pars rustica, vivier

    Keywords : Istria, Parentium, mosaic, pars rustica, fishpond

    Texte intégral Le plan et l’organisation des édifices au sein de la villa Les secteurs résidentiels : un ensemble encore mal défini La grande citerne et la gestion de l’eau au sein de la villa Le quartier de service Les installations productives L’huilerie Des pressoirs à levier à vis ? Une production de vin, antérieure ou contemporaine au fonctionnement de l’huilerie Synthèse Bibliographie Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    1La villa de Santa Marina est un vaste complexe résidentiel implanté sur la rive nord d’un petit promontoire calcaire, au fond d’une vaste échancrure de la côte, à une dizaine de kilomètres au nord de la colonie de Parentium. Les prospections et fouilles archéologiques ont souligné la densité des établissements antiques (villas, installations portuaires, viviers) le long de ce littoral très découpé, entre Parentium et le delta de la Mirna/Quieto qui constitue la limite septentrionale du territoire colonial1. Dans le voisinage immédiat de la villa, sur l’autre rive du promontoire, l’atelier de Loron a été identifié comme l’un des plus grands centres de production d’amphores à huile du nord de l’Adriatique2 (fig. 1). Les deux sites se situent à tout juste 400 m l’un de l’autre et sont probablement reliés par des aménagements aujourd’hui masqués par la forêt3. Ils se distinguent par la très vaste superficie de leur corps bâti (7000 m² pour l’atelier, 5000 m² pour les édifices actuellement reconnus de la villa), le plan et la qualité de leurs constructions, ainsi que le caractère surdimensionné des équipements. Enfin, ils partagent une chronologie singulière, marquée par l’édification ex nihilo de l’ensemble des bâtiments au début du Ier siècle apr. J.-C. et, après une longue période d’activité, l’abandon et la spoliation radicale des édifices, au cours des IVe-Ve siècle apr. J.-C.

    Fig. 1. Localisation de la villa de Santa Marina (au nord) et de l’atelier de Loron (au sud) sur le promontoire (© N. Basuau, V. Dumas, AMU/CNRS/CCJ).

    2La contemporanéité des constructions, leur proximité et leurs caractéristiques architecturales invitent à considérer ces deux complexes comme faisant partie d’une même propriété, dont l’existence est renseignée par l’épigraphie lapidaire et l’instrumentum4. Les timbres sur amphores indiquent qu’elle est fondée vers 10 apr. J.-C. par le sénateur T. Statilius Taurus Sisenna (cos. 16 apr. J.-C.), fils du grand Statilius Taurus, ami d’Auguste ; elle passe ensuite entre divers propriétaires, dont la puissante Calvia Crispinilla, proche de Néron. À partir du règne de Domitien (81 apr. J.-C.), le domaine rejoint le patrimoine impérial et s’y maintient jusqu’au règne d’Hadrien. Au-delà, les amphores ne sont plus timbrées mais plusieurs inscriptions, découvertes non loin de la villa, documentent encore la présence de l’administration impériale sur le territoire au IIIe siècle apr. J.-C.5 L’atelier maintient d’ailleurs, jusqu’à la fin de ce siècle, une production à haut rendement6. Cette vaste propriété devait englober, non seulement le promontoire, mais aussi les deux baies qui l’entourent et l’intérieur des terres à l’est (voir supra Benčić – Rousse, fig. 2)7. La villa de Červar, qui fait face à Loron, sur la rive opposée de la baie homonyme (baie de Červar ou Baia Lunga) se rattache certainement, au moins dans ses premières phases, à ce fundus8. Le réexamen de la documentation permet également d’y intégrer l’énorme vivier de Kupanja, installé sur l’autre rive de la baie de Santa Marina, et vers lequel se tourne la villa9.

    Fig. 2. La villa de Santa Marina en 2021 (© L. Damelet, AMU/CNRS/CCJ).

    3Si le site de Loron a été identifié dès les années 1990 grâce aux recherches menées par F. Tassaux, R. Matijašić et V. Kovačić10, la découverte de la villa est bien plus récente. Elle remonte à 2014, lorsqu’un nouveau programme franco-croate, piloté par le Centre Camille Jullian (Aix Marseille université/CNRS) et le musée territorial du Parentin (Zavičajni muzej Poreštine/Museo del territorio parentino) démontre l’appartenance de vestiges déjà recensés au nord du promontoire (une grande citerne dominant une série de murs en contrebas, sur la plage) à un ensemble résidentiel unique, implanté en terrasse sur un léger relief donnant sur la baie11. Les fouilles, complétées par des prospections géophysiques, permettent désormais de restituer une partie du plan d’ensemble (fig. 2). Mais l’étude reste soumise à d’importantes contraintes : la couverture boisée du promontoire ; le statut privé d’une partie des terrains ; la submersion par la mer de la façade maritime. L’état d’arasement de l’édifice, à l’exception de la citerne, complique également la compréhension du bâti et des phases intermédiaires d’occupation.

    Le plan et l’organisation des édifices au sein de la villa

    4L’orientation des bâtiments (nord-est/sud-ouest) est vraisemblablement déterminée par la ligne de côte. Des tronçons de murs perpendiculaires à la ligne de rivage (11 murs reconnus), prolongés au nord par la section visible d’un mur de terrasse et au sud par l’angle d’un bassin, permettent de restituer une façade maritime de plus de 100 m de long, dont les limites ne sont pas encore précisément établies. Au-delà de ce secteur en front de mer, la villa se développe vers l’est sur deux terrasses, en exploitant le relief naturel. L’emprise est-ouest du monument dépasse ainsi 50 m si l’on considère la citerne, établie au point culminant (8 m), comme la limite orientale de la villa. L’ensemble couvre une superficie d’au moins 5000 m².

    5Ces dimensions inscrivent la villa de Santa Marina parmi les grandes villas maritimes d’Istrie, ce que confirme également la taille des équipements, tels que la citerne ou l’huilerie. Comme nombre d’établissements istriens, la villa de Santa Marina présente une série de bâtiments disposés autour d’une cour centrale, peut-être ouverte sur la mer ou dotée d’une promenade donnant sur la baie (fig. 3). Les secteurs correspondant à la façade maritime sont encore mal connus, et les quelques pièces identifiées n’ont pas d’attribution clairement définie. Au niveau de la première terrasse, les édifices accueillent des espaces résidentiels, qui se développent de part et d’autre de la cour, en formant deux ailes, au nord et au sud. La fouille de l’aile septentrionale, bien que très partielle (trois salles identifiées), montre que le bâtiment déborde au-delà des constructions reconnues sur la terrasse supérieure. Quant à l’aile sud, elle n’est pour l’instant documentée, comme la cour, que sur la base de prospections réalisées par géoradar12.

    Fig. 3. Planimétrie de la villa – état 2022 (© V. Dumas, C. Rousse, AMU/CNRS/CCJ ; intégration en tireté des données géophysiques d’après Welc et al. 2020).

    6L’architecture des bâtiments est mieux comprise au niveau de la terrasse supérieure, qui seule a fait l’objet de fouilles extensives. Elle se compose de deux édifices parfaitement alignés. Ils forment la façade orientale de la villa, percée d’une large entrée qui est sans aucun doute l’un des principaux accès au cœur de la résidence : elle donne sur un long passage dallé qui traverse la terrasse supérieure, jusqu’à un escalier débouchant directement sur la cour (fig. 4)13.

    Fig. 4. La terrasse supérieure au niveau du grand passage transversal donnant accès à la cour (© L. Damelet, AMU/CNRS/CCJ).

    7L’édifice nord-est un long bâtiment divisé en deux batteries de pièces parfaitement symétriques et de mêmes dimensions, séparées par un large passage central. Il est interprété comme un quartier de service. Le secteur sud-est de la villa concentre les équipements dédiés à la production d’huile et sans doute de vin. Il correspond à la pars fructuaria de la résidence, centrée sur une large pièce (120 m²), qui accueille au moins deux grands pressoirs et deux moulins. Plus à l’est et quasiment accolée au quartier de service se trouve une grande citerne, dont l’élévation est conservée jusqu’à une hauteur de 3 m. L’implantation du réservoir est légèrement décalée par rapport à l’orientation du reste des édifices, mais cette particularité semble surtout déterminée par des contraintes techniques, liées à l’installation de la cuve à flanc de pente, en exploitant les irrégularités du substrat rocheux. L’étude fine des substructions au niveau de l’étroit passage entre la citerne et le quartier de service montre que l’installation de contreforts et d’un long caniveau destiné à récolter les eaux de toitures a permis de rattraper le léger écart entre la citerne et la façade orientale de la villa14.

    8La destruction quasi complète des édifices, puis l’exploitation agricole des terrains proches de la mer ont remodelé le paysage, en créant une pente douce qui masque les structures, pour l’essentiel écrêtées au niveau des fondations. Cet état de conservation partiel complique la restitution de l’étagement des édifices. La préservation de deux murs de terrasses et quelques reliquats de sols aménagés permettent toutefois d’identifier des plans de circulation cohérents qui éclairent sur la conception du plan d’ensemble de la villa. Ainsi, pour les pièces identifiées dans le secteur nord de la façade maritime, le niveau de sol semble se situer à 0,50 m au-dessus du niveau actuel de la mer15, soit plus d’un mètre au-dessus du niveau marin antique restitué par les géomorphologues et l’étude des installations immergées (évalué à -70 +-20 cm)16. Un mur de soutènement actuellement pris dans la levée de plage (2 m d’élévation conservée) contribue à créer un plan surélevé qui correspond à la première terrasse, occupée par les pièces résidentielles et la cour. Un seuil encore en place dans l’aile nord de l’édifice (cote : 3,8 m) permet de fixer le niveau de circulation à environ 3 m au-dessus des substructions observées sur la plage. Plus à l’est, il semble qu’un passage couvert ou portique ait occupé le fond de la cour, avec un sol probablement légèrement surélevé : plusieurs indices suggèrent en effet un niveau à 5 m qui correspond à l’aboutissement de l’escalier, au niveau de sol des pièces basses du quartier de service et à l’opposé, à celui des espaces situés en contrebas de l’huilerie17. De la cour, l’escalier permet de rejoindre la terrasse supérieure dont le plan de circulation est bien établi : dans la pièce centrale de l’huilerie, une vaste superficie de pavement en opus spicatum est conservée à la cote 8 m/8,3 m. Ce niveau fonctionne avec le seuil restitué de la porte et quelques traces de sols observés dans les pièces situées plus au nord, au niveau du quartier de service.

    9Tous les murs de la villa présentent un parement en petit appareil régulier parfaitement soigné, que ce soit pour les quelques élévations conservées ou pour les fondations. La qualité de la mise en œuvre des moellons et du liant est l’un des éléments distinctifs de la construction, que l’on ne retrouve localement que pour l’atelier de Loron. Une autre caractéristique est l’utilisation massive du béton hydraulique pour imperméabiliser la citerne et les bassins. Enfin, comme dans le complexe artisanal, l’essentiel des structures bâties remonte à la première phase d’occupation de la villa. Une telle homogénéité des constructions reflète l’investissement du premier propriétaire dans un projet de grande envergure. Ce dessein se retrouve dans les équipements de la villa qui se singularisent par leurs dimensions et leurs caractéristiques techniques.

    Les secteurs résidentiels : un ensemble encore mal défini

    10Les secteurs résidentiels de la villa se développent sur la première terrasse maintenue par un long mur de soutènement aujourd’hui englobé dans la levée de plage (fig. 3). Ils restent mal connus en raison des contraintes d’accessibilité aux terrains. Les prospections réalisées par géoradar (GPR) invitent à restituer au cœur de l’édifice une vaste cour (de l’ordre de 15 × 50 m) circonscrite au nord et au sud par deux ailes accueillant diverses pièces. Celles-ci n’ont pu être étudiées que partiellement, uniquement pour l’aile nord18. À l’est, la cour est surplombée par les bâtiments installés sur la terrasse supérieure et probablement bordée par un passage couvert ou portique (3,2 m de large), dont les fondations ont été en partie dégagées, avec un départ de mur au nord et surtout un pavement de grandes dalles calcaires (120 × 70 cm) sur lequel donne l’escalier (fig. 4). Installé à l’angle sud-est de la cour, ce dernier conduit à la terrasse supérieure et delà, à l’une des principales entrées de la villa, installée sur la façade orientale de l’édifice (infra). Un autre accès a été identifié à l’extrémité nord-est (au niveau du passage couvert) qui conduit probablement à un jardin19. Enfin, à l’ouest, côté mer, l’espace de la cour est délimité par le mur de soutènement de la terrasse, peut-être précédé par le prolongement d’un couloir, identifié dans un étroit sondage dans l’aile nord de l’édifice.

    11Les fouilles réalisées dans l’aile nord ont permis d’identifier deux vastes pièces (7 × 6 m ; 7 × 10 m), réoccupées et subdivisées à l’époque tardive (IVe s.)20. Dans le premier état du bâtiment, elles communiquaient entre elles par une large ouverture (3 m) et semblent avoir été dotées d’un sol mosaïqué, dont ne subsiste que la préparation en mortier. La plus grande possédait également une entrée au nord, marquée par un large seuil monolithique en calcaire (1,70 m × 0,50 m), soigneusement installé dans l’alignement du mur. Il porte encore la trace des crapaudines et au centre, des marques d’usure laissée par le battant de la porte. La limite de sondage n’a pas permis de déterminer quel type d’espace précédait ce seuil, mais celui-ci semble indiquer un important axe de circulation au sein de l’aile nord de la villa. Dans la même pièce, une autre ouverture peut être restituée au sud, donnant sur une salle adjacente qui semble avoir bordé la cour.

    12La fonction de ces larges espaces n’a pas pu être élucidée. En revanche, l’adéquation parfaite du plan de l’aile nord avec les substructions observées sur la plage laissent supposer que cette aile à caractère résidentiel pouvait se prolonger, sur un même plan, vers la mer, en avant du mur de soutènement qui délimite la cour. Un schéma similaire semble pouvoir être proposé pour l’aile sud, avec peut-être un balnéaire21.

    13Ces secteurs résidentiels n’ont pas encore livré d’éléments de décor remarquable, ce qui s’explique en partie par la spoliation systématique des édifices. Dans l’aile nord, de multiples tesselles en calcaire blanc et noires, ainsi que quelques exemplaires de toute petite dimension en pâte vitrée bleue, appartiennent vraisemblablement à des revêtements de sol (voire de parois ou de plafond, pour les plus petites tesselles) dont ne subsistent, après arrachement, que les niveaux préparatoires. À ces vestiges méritent d’être associés deux fragments d’une même mosaïque à tesselles blanches et noires découverts dans le secteur au début du XXe siècle et conservés dans les collections du musée du territorire de Poreč (ZMP) : leur provenance a fait l’objet d’un réexamen critique indiquant qu’ils proviennent très certainement de la villa (fig. 5)22. Dans les couches de destructions de l’aile nord, à proximité de la cour et le long de la façade orientale de la villa ont également été découverts des blocs architecturaux (cinq bases de colonne et au moins un fragment de chapiteau : fig. 6). La poursuite de l’étude est nécessaire pour mieux comprendre les caractéristiques de ces espaces résidentiels, au regard notamment des équipements relevés au niveau de la terrasse supérieure.

    Fig. 5. Éléments de mosaïques attribuées à la villa de Santa Marina (© ZMP/L. Damelet, AMU/CNRS/CCJ).

    Fig. 6. Blocs architecturaux provenant des niveaux d’abandon de la villa (© L. Damelet, AMU/CNRS/CCJ).

    La grande citerne et la gestion de l’eau au sein de la villa

    14La citerne est un édifice quadrangulaire de grandes dimensions (14,16 × 5 m de côté), avec des murs épais conservés jusqu’à 3,5 m de hauteur depuis le fond de la cuve (fig. 7)23. Avec un volume restitué de plus de 600 m3, une superficie de 212 m² et une élévation restituée dépassant certainement 6 m de hauteur, cette structure hydraulique est l’une des plus grandes citernes connues en Istrie24. La construction est particulièrement massive : les larges parois sont constituées de deux murs parementés en petit appareil, entre lesquels a été coulé un noyau en béton hydrofuge, pour une largeur totale de 1,7 m. L’emploi de cette technique originale, impliquant le recours à une abondante quantité de béton, répond certainement aux contraintes de l’implantation en pente et à la nécessité de contenir un important volume d’eau. Mais elle pourrait aussi être la signature d’ateliers locaux, car elle est aussi attestée sur les autres équipements hydrauliques de la villa, à Loron (réservoir) et sur plusieurs citernes des villas du territoire de Parentium et de Pola25. À l’ouest, dans le sens de la déclivité du terrain, une série de quatre contreforts renforcent la tenue de la structure. Ils sont appuyés sur un mur de terrasse qui sert aussi à installer un caniveau, courant le long de la façade orientale de la villa.

    Fig. 7. La citerne et le quartier de service (© P. Ružić/ZMP).

    15L’architecture interne de la citerne est bien conservée, avec son pavement en opus spicatum parfaitement préservée et ses parois recouvertes d’un enduit hydraulique fin et soigné (fig. 8). Deux rangées de quatre piliers divisent l’espace en trois nefs, larges de 3,40 m, qui devait être chacune couverte par une voute en opus caementicium, supportant un pavement. Une première tentative de restitution de cette couverture indique que les piliers devaient atteindre une hauteur de 2,80 m et qu’ils supportaient des arcs marquant les passages entre les divisions internes de la cuve. La récupération dans les remblais de nombreux blocs et d’éléments architecturaux effondrés, dont une margelle de puisage monolithe, suggère en effet qu’il était possible de circuler sur tout ou partie de cette couverture, et de puiser de l’eau - ou d’entrer dans la cuve- grâce à cette ouverture. L’alimentation en eau de la citerne devait en partie reposer sur la récupération des eaux de pluie, puisqu’une prise d’eau, taillée dans un unique bloc calcaire, a été trouvée dans l’angle sud-ouest de la structure. Mais le volume de la cuve suggère également un apport complémentaire par eau de source, via un aqueduc dont le tracé et l’entrée dans la citerne n’ont pu encore être identifiés. Cet approvisionnement est également confirmé par l’analyse des concrétions qui recouvrent le fond du réservoir.

    Fig. 8. La cuve conservée de la citerne avec le départ d’un tuyau en plomb dans l'angle (© C. Rousse, AMU/CNRS/CCJ).

    16Dans l’angle nord-ouest de la citerne, le départ d’un tuyau en plomb (fistula) indique une autre fonction de l’édifice, consistant à approvisionner un réseau d’eau sous pression desservant le quartier résidentiel situé en contrebas (fig. 8). Ce petit tuyau en plomb débouche à l’extérieur sur un bassin de décantation, d’où part une canalisation malheureusement très endommagée. Les fouilles menées au nord et à l’ouest, dans le secteur résidentiel, n’ont pas permis de retrouver trace de ce réseau d’adduction, ou des installations hydrauliques (fontaine, etc.) qu’il était destiné à desservir. Aucune connexion n’a pu être établie avec d’autres secteurs gros consommateurs en eau, tels que l’huilerie ou un balnéaire. Le comblement du bassin de décantation, dans le courant du IIe siècle ou au IIIe siècle apr. J.-C., indique également que ce réseau d’eau sous pression a dû être abandonné durant l’une des phrases de restructuration de la villa, avant même les destructions de l’Antiquité tardive.

    17Les autres infrastructures hydrauliques reconnues dans la villa correspondent à des caniveaux installés le long des édifices ou dans les substructions, notamment sous le passage transversal et l’escalier. Ils semblent dirigés vers des espaces libres de construction, peut-être des jardins (cour centrale ; secteur à l’est du quartier de service). Dans le secteur nord de la façade maritime, deux longs murs perpendiculaires au rivage pourraient indiquer la présence d’un drain dirigé vers la mer.

    Le quartier de service

    18L’édifice nord de la terrasse supérieure, accolé à la citerne, est considéré comme un quartier de service. Orienté nord -sud, il couvre une superficie bâtie de 660 m². Sa longueur est de 51 m depuis sa façade nord, bien identifiée, jusqu’au couloir, au sud. Sa largeur est de 13 m. Il est divisé en deux rangées de cellules symétriques et de même dimension (15 m²)26 séparées par un axe de circulation, large de 3,5 m (fig. 3 et 7). L’essentiel des constructions n’est conservé qu’au niveau des fondations, mais la découverte de deux reliquats de sols en mortier permet de comprendre que les pièces s’ouvraient à l’ouest, avec un étagement des niveaux de circulation. Ainsi, la rangée supérieure, côté est, donnait sur le couloir central, avec un sol restitué à 8 m27. Ce dernier devait communiquer avec le passage transversal au sud et débouchait peut-être au nord sur l’extérieur. Dans les deux cas, aucun seuil n’est conservé puisque ne subsiste que la fondation des murs28. Dans les pièces constituant la rangée inférieure, un niveau de sol a été observé à 5 m. Ces cellules devaient donc être tournées vers la terrasse inférieure, donnant accès à la galerie ou portique restitué au fond de la cour.

    19Cette superposition de pièces en batterie est peu commune dans l’architecture privée. Elle interroge sur la fonction de l’édifice, d’autant que les cellules, très remaniées dans l’Antiquité tardive, n’ont pas livré de stratigraphie remontant aux premières phases de l’édifice. S’agit-il d’espaces de stockage ou de pièces destinées à loger le personnel ? Voire à accueillir des activités administratives, lorsque la villa devient propriété impériale ? La présence d’un étage au-dessus de ces pièces mérite également d’être envisagée : dans ce cas, la fonction logistique des cellules s’en trouverait renforcée.

    Les installations productives

    L’huilerie

    20La fonction du second bâtiment occupant la terrasse supérieure, au sud du couloir transversal, est à l’inverse beaucoup plus évidente : il s’agit de la pars fructuaria de la villa, dont les principales structures en place, pressoirs et moulins, se regroupent au sein d’un vaste espace, probablement couvert, de 120 m² de superficie (11 × 11 m dans l’œuvre)29. D’autres pièces de travail ou de stockage l’entourent, ainsi qu’un long bassin de décantation. Le bâti se poursuit au sud, au-delà des limites de la zone de fouille. Il est encore recouvert par la forêt.

    Fig. 9. L’huilerie (© E. Botte, AMU/CNRS/CCJ).

    21La présence d’équipements dédiés à la production d’huile permet d’identifier la fonction de la pièce centrale (fig. 9). Dans la moitié est de la salle, sur un pavement en opus spicatum encore parfaitement conservé, reposent deux meules et le socle fracturé d’un moulin monolithique en calcaire (mortarium), abandonnés sur place (1,80 m de diamètre). Ces éléments attestent la présence de moulins du type mola olearia, majoritairement utilisés dans les huileries romaines d’Istrie30. Les meules sont de dimensions identiques31. L’une porte sur la tranche les traces d’un martelage régulier peut-être destiné à faciliter le broyage, tandis que l’autre présente une tranche lisse. Sur le pavement, une empreinte circulaire de 2 m de diamètre, légèrement plus grande que le mortarium abandonné sur place, invite à localiser un second moulin, dont les éléments ont été récupérés. Ces vestiges suggèrent l’installation de deux molae, situées chacune à l’arrière d’un pressoir et à moins d’un mètre du mur est de la pièce.

    22Les pressoirs occupent la moitié ouest de la pièce32. Ils sont au nombre de deux, voire trois si l’on intègre à l’alignement des structures les vestiges très arasés d’une base située au nord. Dans l’Antiquité tardive (IVe-début du Ve siècle apr. J.-C.), la récupération des parties hautes des machineries et des principaux éléments en pierre (blocs d’ancrage, maies) a entrainé la destruction du pavement et la spoliation des pressoirs jusqu’aux fondations. Pour autant, une des pierres d’ancrage des jumelles, correspondant au pressoir central, ainsi que les bases maçonnées des maies sont encore en place. On identifie également dans l’alignement des pierres d’ancrage le négatif d’une construction en mortier qui devait servir à arrimer les blocs et divisait en deux la pièce centrale. En l’absence de mur maçonné, on peut supposer que les parties hautes des pressoirs participaient à la couverture de la pièce, en jouant le rôle de pilier de soutien de la charpente.

    23Orientés est-ouest et parfaitement parallèles, les deux pressoirs connus présentent des dimensions quasi-identiques. Le pressoir central conserve à la fois la base maçonnée destinée à accueillir la maie (2,50 × 2,30 m) et la pierre d’ancrage des jumelles (forum), qui a fait l’objet d’une tentative infructueuse de récupération. Elle correspond à un grand monolithe, long de 2,27 m pour 0,60 m de large restitué (0,48 m conservé) et 0,50 m de hauteur, doté de deux mortaises (38 × 22 cm) destinées à accueillir les poutres jumelles supportant le levier (praelum).

    24Avec ces dimensions, importantes, mais non exceptionnelles, les pressoirs de la villa de Santa Marina s’inscrivent dans la typologie des grands équipements oléicoles d’Istrie. Ils nécessitaient un important espace de fonctionnement, notamment pour actionner le praelum. Étant donné l’espace restant jusqu’au mur occidental de la pièce, par ailleurs vide de tout aménagement, il apparaît plus vraisemblable de restituer l’emplacement destiné à actionner le contrepoids au-delà du mur. La base d’un aménagement directement appuyé sur la roche calcaire a justement été retrouvée par sondage dans cette position, dans l’alignement du pressoir méridional. Selon cette hypothèse, les pressoirs disposeraient d’un levier d’au moins 10 m de long.

    Des pressoirs à levier à vis ?

    25On connaît sur la plage, à une quarantaine de mètres en contrebas de l’huilerie, un imposant bloc calcaire de forme subtrapézoïdale (1,2 × 0,9 × 0,5 m) qui présente sur ses parties latérales deux mortaises en queue d’aronde (30-20 cm de large pour 20 cm de hauteur conservée ; 12 cm de profondeur) et semble disposer au sommet d’un évidemment central33. Ces caractéristiques permettent d’identifier un contrepoids de pressoir à levier à vis, correspondant vraisemblablement aux machineries de la villa. En Istrie, les pressoirs à levier à treuil sont majoritairement attestés. Les structures de Santa Marina semblent appartenir à un autre type, celui du pressoir à levier à vis, apparu dans le courant de la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. (Vitruve, De Arch. VI, 6, 3). Il est progressivement adopté en Italie, parce que plus sûr et plus rentable. L’introduction de cette innovation technologique dans la première phase de la villa apparaît comme un indicateur de l’attention portée aux équipements productifs. Elle serait pour l’instant et pour cette période la première attestation de ce type de pressoir en Istrie.

    Une production de vin, antérieure ou contemporaine au fonctionnement de l’huilerie

    26Au sud des pressoirs, un très long bassin aux solides parois imperméabilisées par d’épais bourrelets de béton hydraulique, et doté d’un pavement en opus spicatum, semble destiné à la décantation de l’huile (fig. 9). Il est alimenté par un tuyau, dont l’empreinte a été conservée au sommet de la paroi nord de la cuve, à hauteur du pavement, soit en relation directe avec les pressoirs. La position de ce réservoir est toutefois étonnante puisqu’il se situe dans l’alignement des maies, au lieu de se placer en-dessous, pour recueillir le liquide par gravité. Les dimensions du bassin sont également peu adaptées à la procédure de la décantation : la cuve mesure plus de 10 m de long, pour 1,8 m de large et 0,57 m de profondeur, soit un volume qui dépasse 100 hl. Dans une phase postérieure à la construction, un petit muret, percé à la base de trois ouvertures, protégées par un imbrex, a été installé en travers du réservoir, à environ un tiers de sa longueur. Ce dispositif est apparemment destiné à laisser passer ou filtrer un liquide et pourrait avoir été introduit, à une période non déterminée, pour faciliter la séparation de l’huile et des margines (amurca). Un aménagement similaire du lacus est signalé sur le site voisin de la villa de Stancija Blek34, et plus au sud, dans l’huilerie à haut rendement de Barbariga35.

    27La présence de ce long bassin dans l’huilerie de Santa Marina trouve aussi d’étroites correspondances avec les installations reconnues dans les villas de Val Catena/Uvala Verige, Val Madona/Uvala Dobrika et de Monte Collisi/Kolci sur l’île de Brioni36. Dans la première (corps central de la villa de Val Catena), une cuve allongée (7,5 × 2,5 m) est associée à un pressoir (relativement éloigné) et un très grand chai, pouvant accueillir 40 dolia. Dans la villa de Kolci/Monte Collisi, l’installation productive est très semblable à celle de la villa de Santa Marina, avec une grande pièce accueillant quatre pressoirs, dont les maies alimentent une canalisation en pierre qui débouche sur une longue cuve (8,65 × 2,3 m) placée en position latérale. Un entrepôt à dolia se situe juste en contrebas. Pour J.-P. Brun, cette installation, classiquement interprétée depuis A. Gnirs comme une huilerie, est au départ un complexe dédié à la production de vin37. L’auteur propose de réévaluer le rôle de la production viticole dans les villas de Brioni, plus conforme aux attentes de l’aristocratie romaine. Une même grille d’interprétation historique pourrait être proposée pour la villa de Santa Marina, au moins pour ses premières phases et sachant qu’une production d’amphores vinaires est aussi attestée à Loron, bien que largement minoritaire par rapport à celle des amphores à huile.

    28Pour préciser la fonction du long bassin de Santa Marina, quatre prélèvements ont été réalisés sur l’enduit de la cuve et le pavement (spica), pour réaliser des analyses biochimiques38. Les résultats sont clairs : outre la présence d’huile végétale, correspondant certainement à la décantation de l’huile, tous les prélèvements contiennent des traces de raisin noir, attestant que le bassin a également servi à réceptionner du jus de raisin, d’ailleurs pour partie fermenté (un échantillon), voire mélangé à d’autres fruits (deux échantillons). Ces données permettent de conclure à l’utilisation du bassin pour la production de vin, sans pouvoir distinguer si elle précède l’activité de l’huilerie, ou si elle est associée à d’autres installations productives, encore à localiser39.

    Synthèse

    29Récemment intégrée dans le corpus des grandes villas maritimes d’Istrie, la villa de Santa Marina offre l’exemple d’un grand complexe résidentiel implanté ex nihilo à l’époque augusto-tibérienne au sein d’une vaste propriété aristocratique, à visée spéculative. Les dimensions de l’édifice, la cohérence du projet architectural et la qualité des équipements témoignent de la capacité d’investissement du premier propriétaire, également attentif à doter sa villa d’innovations technologiques, telles que les pressoirs à levier à vis. Le parallèle est évident avec l’architecture hors norme de l’atelier de Loron, conçu dès l’origine pour maximiser les rendements, dont la réalisation contemporaine apparaît intimement liée à la construction de la villa.

    30L’essentiel des fouilles s’étant jusqu’ici concentré sur les espaces de services, il reste difficile de définir le statut de la villa, qui ne présente pas pour l’heure toutes les qualités d’une villa maritime stricto sensu, ou, plus précisément, de celles concentrées sur la côte tyrrhénienne. Conçue comme un vaste projet architectural, qui n’évolue guère ensuite40, elle apparaît plutôt organisée comme le cœur administratif d’un grand domaine de rentabilité. La pars rustica est aussi très développée, suggérant une orientation de la résidence vers une activité de production agricole, en particulier la fabrication de l’huile, mais également de vin. Toutefois, ce serait exclure l’existence des secteurs résidentiels en contrebas qui, même s’ils sont fortement arasés, se distinguent par la présence de grandes pièces aux larges ouvertures et aux sols mosaïqués. Seule la poursuite des recherches pourra permettre de préciser l’organisation et l’architecture de la pars urbana de la villa, ainsi que sa façade maritime, et de là comparer avec d’autres beaux exemples de villae maritimae connus en Istrie.

    31Il faut également tenir compte de la chronologie : la construction de l’édifice est bien datée grâce à la découverte de mobilier en contexte et d’une monnaie déposée dans la préparation d’un pavement. Il s’agit d’un bronze républicain (as de A. Caecilius 169-158 av. J.-C.), dont la circulation est bien attestée à l’époque augustéenne41. L’essentiel du bâti se rattache à cette première phase (10-40 apr. J.-C.) selon un plan unitaire, qui présente de fortes similitudes avec les premières phases des villas de Brioni42. Il est plus difficile de suivre ensuite l’évolution de l’utilisation de la villa. Dans les remblais découverts entre le quartier de service et la citerne, une importante phase flavienne a pu être mise en évidence grâce au mobilier43. Elle pourrait correspondre aux activités liées à l’intégration du fundus dans le patrimoine impérial. Des restructurations importantes interviennent ensuite (entre la fin du IIe siècle et la fin du IIIe siècle apr. J.-C.), qui se traduisent par un remaniement des constructions, observé en divers points de l’édifice (comblement du bassin de décantation de la citerne ; remploi de blocs pour réparer un caniveau ou de fragments de colonnes pour restaurer une élévation ; réaménagement de la porte orientale). L’huilerie, étant donné son état de conservation, fonctionne au moins jusqu’à cette période44. La dernière phase, entre le début du IVe siècle apr. J.-C. et le début du Ve siècle apr. J.-C., est celle de la destruction des édifices, désormais utilisés comme carrière. De nouveaux habitants s’installent pour exploiter les matériaux de construction et récupérer le métal. Ils installent des foyers et divisent les pièces dans le secteur résidentiel, en laissant également trace de modestes activités de subsistance telles que la pêche45. Cet abandon, suivi d’un hiatus complet dans l’occupation du site, est également bien attesté à Loron et affecte vraisemblablement toute l’occupation du promontoire. Il contraste avec la phase florissante que connaissent certaines grandes villas d’Istrie dans l’Antiquité tardive46. Les activités semblent s’être déplacées sur les rives opposées des baies (Červar, dans une moindre mesure Santa Marina) et à l’intérieur des terres, notamment sur le site voisin de Stancija Blek47.

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    Rousse et al. 2022a = C. Rousse, D. Munda, G. Benčić, N. Garnier, K. Bartolić Sirotić, V. Dumas, N. Basuau, P. Maggi, La villa de Santa Marina (Tar Vabriga Torre Abrega). Synthèse des fouilles archéologiques 2020-2021, dans Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger, 2022, https://doi.org/10.4000/baefe.5098

    Rousse et al. 2022b= C. Rousse, C. Vaschalde, G. Benčić, D. Munda, First results of the excavation of a new kiln in the workshop complex of Loron (Tar-Vabriga, HR), dans G. Lipovac Vrkljan, A. Konestra, A. Eterović Borsić (dir.), Roman Pottery and Glass Manufactures. Production and trade in the Adriatic region and beyond. Proceedings of the 4th International Archeological Colloquium (Crikvenica, 2017), Oxford, 2022, p. 65-76. 

    Rousse et al. 2024= C. Rousse, N. Garnier, G. Benčić, D. Munda, A case study on the importance of residue analysis for the interpretation of the estate economy: The Villa of Santa Marina (Istria, Croatia), dans E. Dodd, D. Van Limbergen (dir.), Methods in Ancient Wine Archaeology. Scientific Approaches in Roman Contexts, London, 2024, p. 79-86 (chapter 6). 

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    Notes de bas de page

    1Carre – Kovačić – Tassaux 2011. Également Benčić – Rousse dans ce volume.

    2Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001. De 2003 à 2011, l’atelier a fait l’objet de fouilles extensives conduites par une équipe internationale, associant le musée territorial de Poreč (Zavičajni muzej Poreštine/Museo del territorio Parentino), le centre Ausonius – université de Bordeaux III, l’université de Padoue et l’École française de Rome. Voir Rousse 2011 et les compte-rendus annuels des fouilles édités dans les revues Histria Antiqua, Hrvastski Arheološki Godišnjak, Quaderni di Archeologia del Veneto et MEFRA. Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome.

    3Des éléments de bâti ont été relevés par prospection. Des anomalies apparaissent également sur une acquisition LiDAR réalisée en 2018 par la commune de Tar Vabriga/Torre Abrega (en cours d'interprétation par N. Basuau, Aix Marseille université, CNRS, CCJ).

    4Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 309-324. Plus de 2330 timbres sur amphores Dressel 6B recensés à ce jour dans les fouilles de l’atelier documentent l’histoire de cette propriété. On leur ajoutera, pour l’identification du premier propriétaire T. Statilius Taurus Sisenna, l’inscription funéraire dédiée au forgeron Atticus Sisennianus (IIt, X, 2, 225).

    5Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 37 -42 : lot d’inscriptions funéraires d’affranchis et esclaves impériaux attestant la présence d’une nécropole associée à un sanctuaire dédié à Mithra, au nord de la baie de Santa Marina, dans le secteur du cap Rt Zub/Punta del Dente. Ces inscriptions confirment la présence d’une sous-procuratèle destinée à gérer les biens impériaux. F. Tassaux a proposé de localiser le siège de cette administration dans la villa de Valeta, seule résidence reconnue à proximité avant la découverte de la villa de Santa Marina (Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 323 ; Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 155). Nous considérons désormais que c’est la villa de Santa Marina, cœur résidentiel de la propriété impériale, qui remplit cette fonction.

    6On sait désormais qu’un des grands fours à amphores de Loron à fonctionné jusqu’à la fin du IIIe siècle : Rousse et al. 2018 ; Vaschalde et al. 2021 ; Rousse et al. 2022b.

    7Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 309-310 ; Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 186 et p. 276. Également Benčić – Rousse dans ce volume.

    8Girardi Jurkić 1978-1979 ; 2005 ; Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 182-183.

    9Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 161-172 ; Carre, dans ce volume.

    10Supra n. 2.

    11Rousse et al. 2015 ; Kovačić et al. 2018 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019 ; Rousse et al. 2020. Programme soutenu par le ministère de la Culture de la République de Croatie, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (France), l'École française de Rome et la commune de Tar Vabriga – Torre Abrega.

    12Welc et al. 2020.

    13Un dispositif similaire, comportant un couloir qui relie l’extérieur à la cour peut être observé dans la villa de Monte Collisi/Kolci, sur l’île de Brioni, qui présente d’étroites similitudes avec notre villa (infra l’huilerie). Pour les descriptions et les plans des villas de l’île de Brioni (Val Catena /Uvala Verige ; Monte Collisi/Kolci ; Val Madona/Uvala Dobrika), nous renvoyons à l’article de D. Bulić et R. Matijašić dans ce volume, avec rappel de la bibliographie antérieure.

    14Rousse et al. 2017.

    15Données altimétriques mesurées à partir du réseau de nivellement général croate utilisé comme référence dans le cadre des fouilles.

    16En dernier lieu Carre et al. 2020 et Carre dans ce volume. La submersion d’une partie des constructions, observée en suivant les murs perpendiculaires à la plage, implique que la ligne de rivage antique était plus en retrait qu’elle ne l’est aujourd’hui, avec probablement une morphologie différente du fond de baie.

    17À Loron, deux galeries latérales en surplomb donnent sur la cour, reliées à celle-ci par des escaliers : Rousse 2011. L’hypothèse d’un passage couvert repose sur les données de prospections géophysiques (Welc et al. 2020), en partie validée par les sondages archéologiques ouverts dans l’aile nord du secteur résidentiel (Rousse et al. 2019 ; Rousse et al. 2020).

    18Welc et al. 2020, p. 88, fig. 9 ; Rousse et al. 2020.

    19Les sondages réalisés à l’est de l’aile nord, le long de la façade nord du quartier de service, montrent en effet un espace vide de construction, que nous interprétons comme un jardin : Rousse et al. 2020.

    20Rousse et al. 2019.

    21L’existence d’un balnéaire dans l’aile sud est encore très hypothétique : elle repose sur la présence d’un bassin identifié dans le secteur de la plage (Rousse et al. 2018), l’interprétation des données géoradar et des parallèles locaux (dont le secteur thermal en bord de baie de la villa de Val Catena à Brioni).

    22Benčić 2006, p. 285, n. 61. Voir également l’analyse de V. Blanc Bijon dans Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 187-189. 

    23L’édifice, déjà identifié comme citerne (Girardi Jurkić 1978-1979 ; Matijašić 1998, p. 284-291), a fait l’objet d’une étude complète en 2014-2015 : Rousse et al. 2015 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019.

    24D’après le catalogue dressé par R. Matijašić (Matijašić 1998, p. 284-291), la citerne de Santa Marina vient après celles de la villa de Val Catena (Brioni) et de de Barbariga, dont l’architecture est beaucoup plus allongée. La restitution de l’architecture de la citerne, réalisée avec G. Ciucci, est en cours.

    25Santa Marina : bassin de décantation de la citerne ; bassin de décantation de l’huilerie ; bassin sur la plage ; Loron : grand réservoir d’eau dans la cour. Analyse et comparaisons à l’échelle régionale dans : Rousse et al. 2016, p. 160-161 et n. 18, p. 136 et n. 9 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019, p. 136, n. 9.

    26Les pièces mesurent 3,5 × 4,5 m dans l’œuvre, sauf celles situées à l’extrémité méridionales du bâtiment, un peu vastes (4,5 × 4,5 m et 6 × 4,5 m pour la dernière) : Rousse et al. 2016 ; Rousse et al. 2020.

    27Nous considérons que l’entrée dans les cellules se faisaient depuis le couloir central à l’ouest. À l’est, les cellules sont fermées par un vide sanitaire (le long de la citerne) et par la façade orientale de la villa : Rousse et al. 2022a.

    28Rousse et al. 2019.

    29La fouille de l’huilerie et des installations productives est en cours : Rousse et al. 2020 ; Rousse et al. 2021. Nous tenons à remercier Oriane Bourgeon, pour sa contribution à l’étude des moulins et pressoirs (2019), ainsi que nos collègues R. Matijašić et D. Bulić, avec l’expérience d’autres contextes istriens ; Emmanuel Botte pour l’interprétation du bassin de décantation et la réalisation de prélèvements sur les enduits et le fond de la cuve, destinés à des analyses biochimiques du contenu du bassin ; enfin, Nicolas Garnier, qui a mené ces analyses et identifié la présence d’imprégnation par du raisin, parallèlement à la présence l’huile (infra : Rousse et al. 2024).

    30Matijašić 1998.

    31Les meules mesurent 80 cm de diamètre pour 30 cm d’épaisseur. Elles présentent au centre une cavité de section presque carrée de 20-24 cm de côté.

    32Les pressoirs sont installés à 5,6 m l’un de l’autre et leur extrémité orientale, donnée par la pierre d’ancrage des jumelles, à 5,5 m du mur est de la pièce (soit à 2 m environ des moulins).

    33Ce bloc abandonné sur la plage et partiellement retaillé, probablement pour servir d’amarrage, est connu depuis longtemps. Il était déjà supposé être un contrepoids de pressoir, sans typologie précise. La découverte de l’huilerie a permis d’en comprendre la provenance. Le réexamen du bloc a été mené par O. Bourgeon, qui a notamment identifié la présence d’un évidemment caractéristique à son sommet, correspondant à l’équipement d’un pressoir à levier à vis. La cavité n’était pas immédiatement visible car le bloc est installé à l’envers, sur des sédiments heureusement suffisamment meubles pour avoir permis cette vérification. Il sera néanmoins nécessaire de retourner le bloc pour en avoir confirmation.

    34Voir la contribution de G. Benčić dans Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 136-139 et fig. 14 p. 138.

    35Matijašić 1998, p. 190.

    36Voir Bulić – Matijašić dans ce volume, avec la bibliographie correspondante. Également Matijašić 1998.

    37Brun 2004, p. 54.

    38Rousse et al. 2022a ; Rousse et al. 2024.

    39La poursuite du bâti vers le sud laisse ouverte cette possibilité. Une des inconnues est notamment la localisation d’un grand chai destiné à stocker le moût et permettre la fermentation.

    40À la différence d’autres grandes villas d’Istrie qui connaissent d’importantes extensions aux Ier et IIe siècles, jusqu’à devenir un palais maritime comme Val Catena (Brioni).

    41Une première synthèse de la chronologie de l’édifice est proposée dans : Benčić – Maggi – Rousse 2019. Sur la découverte de l’as républicain déposé dans la préparation de pavement d’un espace résidentiel, voir Rousse et al. 2020.

    42En particulier la première phase de la villa de Val Catena/Uvala Verige et la villa de Monte Collisi/Kolci (Bulić – Matijašić dans ce volume). Ces analogies portent sur le plan d’ensemble, mais aussi l’attention portée aux infrastructures hydrauliques et aux unités de production, ainsi que la qualité des techniques de constructions, ces dernières les distinguant nettement des autres villas connues en Istrie.

    43Rousse et al. 2017 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019.

    44A Loron, la production à haut rendement d’amphores à huile Dressel 6B s’interrompt également à la fin du IIIe s. pour laisser placer à une réoccupation modeste, caractérisée par une activité potière réduite et surtout la destruction des édifices et la récupération des matériaux : Vaschalde et al. 2021.

    45Rousse et al. 2020.

    46Notamment les exemples de Sorna au sud de Parentium (Benčić – Rousse dans ce volume) et certaines grandes villas du territoire de Pola citées dans ce volume (Bullić – Matijašić). Sur les sites de Loron et Santa Marina, les fouilles ont démontré l’absence de toute réoccupation post-antique, à l’exception d’une tombe isolée de la fin du XIIIe siècle sur le site de Loron (De Larminat – Rousse – Terrizzi 2014), contemporaine d’une tranchée de spoliation observée dans la citerne de Santa Marina (Rousse et al. 2015).

    47Benčić 2006 ; Konestra et al. 2019.

    Auteurs

    • Corinne Rousse

      Aix Marseille Université, CNRS, Centre Camille Jullian, UMR 7299, corinne.rousse@univ-amu.fr

    • Gaetano Benčić

      Zavičajni muzej Poreštine, Museo del territorio parentino, Croazia, gaetano.bencic@muzejporec.hr

    • Davor Munda

      Zavičajni muzej Poreštine, Museo del territorio parentino, Croazia, davor.munda@muzejporec.hr

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    1Carre – Kovačić – Tassaux 2011. Également Benčić – Rousse dans ce volume.

    2Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001. De 2003 à 2011, l’atelier a fait l’objet de fouilles extensives conduites par une équipe internationale, associant le musée territorial de Poreč (Zavičajni muzej Poreštine/Museo del territorio Parentino), le centre Ausonius – université de Bordeaux III, l’université de Padoue et l’École française de Rome. Voir Rousse 2011 et les compte-rendus annuels des fouilles édités dans les revues Histria Antiqua, Hrvastski Arheološki Godišnjak, Quaderni di Archeologia del Veneto et MEFRA. Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome.

    3Des éléments de bâti ont été relevés par prospection. Des anomalies apparaissent également sur une acquisition LiDAR réalisée en 2018 par la commune de Tar Vabriga/Torre Abrega (en cours d'interprétation par N. Basuau, Aix Marseille université, CNRS, CCJ).

    4Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 309-324. Plus de 2330 timbres sur amphores Dressel 6B recensés à ce jour dans les fouilles de l’atelier documentent l’histoire de cette propriété. On leur ajoutera, pour l’identification du premier propriétaire T. Statilius Taurus Sisenna, l’inscription funéraire dédiée au forgeron Atticus Sisennianus (IIt, X, 2, 225).

    5Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 37 -42 : lot d’inscriptions funéraires d’affranchis et esclaves impériaux attestant la présence d’une nécropole associée à un sanctuaire dédié à Mithra, au nord de la baie de Santa Marina, dans le secteur du cap Rt Zub/Punta del Dente. Ces inscriptions confirment la présence d’une sous-procuratèle destinée à gérer les biens impériaux. F. Tassaux a proposé de localiser le siège de cette administration dans la villa de Valeta, seule résidence reconnue à proximité avant la découverte de la villa de Santa Marina (Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 323 ; Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 155). Nous considérons désormais que c’est la villa de Santa Marina, cœur résidentiel de la propriété impériale, qui remplit cette fonction.

    6On sait désormais qu’un des grands fours à amphores de Loron à fonctionné jusqu’à la fin du IIIe siècle : Rousse et al. 2018 ; Vaschalde et al. 2021 ; Rousse et al. 2022b.

    7Tassaux – Matijašić – Kovačić 2001, p. 309-310 ; Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 186 et p. 276. Également Benčić – Rousse dans ce volume.

    8Girardi Jurkić 1978-1979 ; 2005 ; Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 182-183.

    9Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 161-172 ; Carre, dans ce volume.

    10Supra n. 2.

    11Rousse et al. 2015 ; Kovačić et al. 2018 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019 ; Rousse et al. 2020. Programme soutenu par le ministère de la Culture de la République de Croatie, le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (France), l'École française de Rome et la commune de Tar Vabriga – Torre Abrega.

    12Welc et al. 2020.

    13Un dispositif similaire, comportant un couloir qui relie l’extérieur à la cour peut être observé dans la villa de Monte Collisi/Kolci, sur l’île de Brioni, qui présente d’étroites similitudes avec notre villa (infra l’huilerie). Pour les descriptions et les plans des villas de l’île de Brioni (Val Catena /Uvala Verige ; Monte Collisi/Kolci ; Val Madona/Uvala Dobrika), nous renvoyons à l’article de D. Bulić et R. Matijašić dans ce volume, avec rappel de la bibliographie antérieure.

    14Rousse et al. 2017.

    15Données altimétriques mesurées à partir du réseau de nivellement général croate utilisé comme référence dans le cadre des fouilles.

    16En dernier lieu Carre et al. 2020 et Carre dans ce volume. La submersion d’une partie des constructions, observée en suivant les murs perpendiculaires à la plage, implique que la ligne de rivage antique était plus en retrait qu’elle ne l’est aujourd’hui, avec probablement une morphologie différente du fond de baie.

    17À Loron, deux galeries latérales en surplomb donnent sur la cour, reliées à celle-ci par des escaliers : Rousse 2011. L’hypothèse d’un passage couvert repose sur les données de prospections géophysiques (Welc et al. 2020), en partie validée par les sondages archéologiques ouverts dans l’aile nord du secteur résidentiel (Rousse et al. 2019 ; Rousse et al. 2020).

    18Welc et al. 2020, p. 88, fig. 9 ; Rousse et al. 2020.

    19Les sondages réalisés à l’est de l’aile nord, le long de la façade nord du quartier de service, montrent en effet un espace vide de construction, que nous interprétons comme un jardin : Rousse et al. 2020.

    20Rousse et al. 2019.

    21L’existence d’un balnéaire dans l’aile sud est encore très hypothétique : elle repose sur la présence d’un bassin identifié dans le secteur de la plage (Rousse et al. 2018), l’interprétation des données géoradar et des parallèles locaux (dont le secteur thermal en bord de baie de la villa de Val Catena à Brioni).

    22Benčić 2006, p. 285, n. 61. Voir également l’analyse de V. Blanc Bijon dans Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 187-189. 

    23L’édifice, déjà identifié comme citerne (Girardi Jurkić 1978-1979 ; Matijašić 1998, p. 284-291), a fait l’objet d’une étude complète en 2014-2015 : Rousse et al. 2015 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019.

    24D’après le catalogue dressé par R. Matijašić (Matijašić 1998, p. 284-291), la citerne de Santa Marina vient après celles de la villa de Val Catena (Brioni) et de de Barbariga, dont l’architecture est beaucoup plus allongée. La restitution de l’architecture de la citerne, réalisée avec G. Ciucci, est en cours.

    25Santa Marina : bassin de décantation de la citerne ; bassin de décantation de l’huilerie ; bassin sur la plage ; Loron : grand réservoir d’eau dans la cour. Analyse et comparaisons à l’échelle régionale dans : Rousse et al. 2016, p. 160-161 et n. 18, p. 136 et n. 9 ; Benčić – Maggi – Rousse 2019, p. 136, n. 9.

    26Les pièces mesurent 3,5 × 4,5 m dans l’œuvre, sauf celles situées à l’extrémité méridionales du bâtiment, un peu vastes (4,5 × 4,5 m et 6 × 4,5 m pour la dernière) : Rousse et al. 2016 ; Rousse et al. 2020.

    27Nous considérons que l’entrée dans les cellules se faisaient depuis le couloir central à l’ouest. À l’est, les cellules sont fermées par un vide sanitaire (le long de la citerne) et par la façade orientale de la villa : Rousse et al. 2022a.

    28Rousse et al. 2019.

    29La fouille de l’huilerie et des installations productives est en cours : Rousse et al. 2020 ; Rousse et al. 2021. Nous tenons à remercier Oriane Bourgeon, pour sa contribution à l’étude des moulins et pressoirs (2019), ainsi que nos collègues R. Matijašić et D. Bulić, avec l’expérience d’autres contextes istriens ; Emmanuel Botte pour l’interprétation du bassin de décantation et la réalisation de prélèvements sur les enduits et le fond de la cuve, destinés à des analyses biochimiques du contenu du bassin ; enfin, Nicolas Garnier, qui a mené ces analyses et identifié la présence d’imprégnation par du raisin, parallèlement à la présence l’huile (infra : Rousse et al. 2024).

    30Matijašić 1998.

    31Les meules mesurent 80 cm de diamètre pour 30 cm d’épaisseur. Elles présentent au centre une cavité de section presque carrée de 20-24 cm de côté.

    32Les pressoirs sont installés à 5,6 m l’un de l’autre et leur extrémité orientale, donnée par la pierre d’ancrage des jumelles, à 5,5 m du mur est de la pièce (soit à 2 m environ des moulins).

    33Ce bloc abandonné sur la plage et partiellement retaillé, probablement pour servir d’amarrage, est connu depuis longtemps. Il était déjà supposé être un contrepoids de pressoir, sans typologie précise. La découverte de l’huilerie a permis d’en comprendre la provenance. Le réexamen du bloc a été mené par O. Bourgeon, qui a notamment identifié la présence d’un évidemment caractéristique à son sommet, correspondant à l’équipement d’un pressoir à levier à vis. La cavité n’était pas immédiatement visible car le bloc est installé à l’envers, sur des sédiments heureusement suffisamment meubles pour avoir permis cette vérification. Il sera néanmoins nécessaire de retourner le bloc pour en avoir confirmation.

    34Voir la contribution de G. Benčić dans Carre – Kovačić – Tassaux 2011, p. 136-139 et fig. 14 p. 138.

    35Matijašić 1998, p. 190.

    36Voir Bulić – Matijašić dans ce volume, avec la bibliographie correspondante. Également Matijašić 1998.

    37Brun 2004, p. 54.

    38Rousse et al. 2022a ; Rousse et al. 2024.

    39La poursuite du bâti vers le sud laisse ouverte cette possibilité. Une des inconnues est notamment la localisation d’un grand chai destiné à stocker le moût et permettre la fermentation.

    40À la différence d’autres grandes villas d’Istrie qui connaissent d’importantes extensions aux Ier et IIe siècles, jusqu’à devenir un palais maritime comme Val Catena (Brioni).

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    42En particulier la première phase de la villa de Val Catena/Uvala Verige et la villa de Monte Collisi/Kolci (Bulić – Matijašić dans ce volume). Ces analogies portent sur le plan d’ensemble, mais aussi l’attention portée aux infrastructures hydrauliques et aux unités de production, ainsi que la qualité des techniques de constructions, ces dernières les distinguant nettement des autres villas connues en Istrie.

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    47Benčić 2006 ; Konestra et al. 2019.

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    Ce livre est cité par

    • Castrorao Barba, Angelo. (2025) Changing paradigms on the archaeology of Roman peasants - Kim Bowes, ed. 2021. The Roman Peasant Project 2009–2014: Excavating the Roman Rural Poor. University Museum Monograph 154. 2 vols. Philadelphia: University of Pennsylvania Press. Pp. 824. ISBN 9781949057072.. Journal of Roman Archaeology, 38. DOI: 10.1017/S1047759425100378
    • Wheeler, Ginny. (2025) Transforming land into landscape - M. Zarmakoupi 2023. Shaping Roman Landscape: Ecocritical Approaches to Architecture and Wall Painting in Early Imperial Italy. Los Angeles: Getty Publications. Pp. 208, 78 color, 8 b+w illus. ISBN: 9781606068489.. Journal of Roman Archaeology. DOI: 10.1017/S1047759425100433
    • Rousse, Corinne. Benčić, Gaetano. (2024) La propriété de Loron – Santa Marina sur le territoire de la colonie de Parentium : une contribution à l’étude des villas maritimes d’Istrie (Croatie). Archaeonautica, 22. DOI: 10.4000/14o9h
    • Ragno, Roberto. Goffredo, Roberto. Piepoli, Luciano. (2025) Classifying Functional Areas at the Roman Villa of Mascherone (Manfredonia, Italy): Modeling Sparse Surface Survey Count Data using a Bayesian Zero-Inflated Negative Binomial Model. Journal of Field Archaeology. DOI: 10.1080/00934690.2025.2578563

    Ce chapitre est cité par

    • Rousse, Corinne. Benčić, Gaetano. (2024) La propriété de Loron – Santa Marina sur le territoire de la colonie de Parentium : une contribution à l’étude des villas maritimes d’Istrie (Croatie). Archaeonautica, 22. DOI: 10.4000/14o9h

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    Rousse, C., Benčić, G., & Munda, D. (2024). La villa de Santa Marina (Tar Vabriga/Torre Abrega). In G. Ciucci, B. Davidde Petriaggi, & C. Rousse (éds.), Villae maritimae del Mediterraneo occidentale. Rome: Publications de l’École française de Rome. https://doi.org/10.4000/120x5
    Rousse, Corinne, Gaetano Benčić, et Davor Munda. « La villa de Santa Marina (Tar Vabriga/Torre Abrega) ». In Villae maritimae del Mediterraneo occidentale, édité par Giulia Ciucci, Barbara Davidde Petriaggi, et Corinne Rousse. Rome: Publications de l’École française de Rome, 2024. doi:10.4000/120x5.
    Rousse, Corinne, et al. « La villa de Santa Marina (Tar Vabriga/Torre Abrega) ». Villae maritimae del Mediterraneo occidentale, édité par Giulia Ciucci et al., Publications de l’École française de Rome, 2024, https://doi.org/10.4000/120x5.

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    Ciucci, G., Davidde Petriaggi, B., & Rousse, C. (éds.). (2024). Villae maritimae del Mediterraneo occidentale. Rome: Publications de l’École française de Rome. https://doi.org/10.4000/120xp
    Ciucci, Giulia, Barbara Davidde Petriaggi, et Corinne Rousse, éd. Villae maritimae del Mediterraneo occidentale. Rome: Publications de l’École française de Rome, 2024. doi:10.4000/120xp.
    Ciucci, Giulia, et al., éditeurs. Villae maritimae del Mediterraneo occidentale. Publications de l’École française de Rome, 2024, https://doi.org/10.4000/120xp.
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