Diplomatie et mobilités
Négocier l’« étranger » dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècle)
Depuis la première modernité jusqu’à l’âge des révolutions, la mobilité des étrangers constitue un véritable enjeu diplomatique en Europe. Dans cet ouvrage, les auteurs questionnent le périmètre, les ressorts et les effets de l’action et de la protection diplomatiques sur les dynamiques de cette mobilité et la fabrique de l’étranger. Comment les diplomates contribuent-ils à impulser, encadrer ou entraver ces mobilités, subies ou choisies ? Dans quelle mesure participent-ils de l’intégration ou d...
Éditeur : Publications de l’École française de Rome
Lieu d’édition : Rome
Publication sur OpenEdition Books : 20 décembre 2024
ISBN numérique : 978-2-7283-1600-7
DOI : 10.4000/12zgw
Collection : Collection de l'École française de Rome | 617
Année d’édition : 2024
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7283-1599-4
Nombre de pages : 448
Virginie Martin et Gilles Montègre
Introduction généraleLes mobilités comme enjeu et objet diplomatique : le diplomate et ses étrangers
Première partie. Surveiller et protéger : l’étranger ciblé
Jean Sénié
La communauté française auprès de Renée de France et les ambassadeurs françaisLes manœuvres du roi de France entre le duc de Ferrare et le pape
Camille Desenclos
Une diplomatie de proximitéL’ambassade française auprès des Archiducs de Flandres (1598-1624)
Umberto Signori
Quand les ressources juridiques ne suffisent pasIdentification et diplomatie pour la protection des sujets vénitiens au sein de l’Empire ottoman (Chio et Smyrne après la guerre de Candie)
Indravati Félicité
Entre le Saint-Empire, le Danemark et la HanseLe règlement diplomatique de la mobilité des « juifs étrangers » (XVIIe-XVIIIe siècles)
Antonio Trampus
La protection litigieuseLes Provinces-Unies, l’affaire Zannovich et le rôle de Giacomo Casanova à l’ambassade de Venise à Vienne
Deuxième partie. Attirer et intégrer : la gestion diplomatique des échanges culturels
Maëlig Chauvin
Commanditaires et porteurs de cadeauxUn réseau mobile au service de la diplomatie pontificale (1605-1721)
Marion Amblard
Diplomatie culturelle britannique et captation artistique dans la ville du papeL’ambassade du comte de Castlemaine à Rome en 1686-1687
Ruggero Sciuto
Cui prodest ?Acteurs et bénéficiaires de la diplomatie culturelle au miroir de la correspondance du résident de France à Florence, Luigi Lorenzi
Sébastien Schick
Diplomatie et concurrences culturelles dans le Saint-EmpireL’« affaire des danseurs » et les enjeux diplomatiques de la captation des mobilités culturelles dans l’espace impérial au XVIIIe siècle
Jean-Charles Speeckaert
Paris ou Vienne ?Les artisans au service des représentants impériaux à Bruxelles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle
Charlotte Bellamy
Des valises diplomatiques aux cuisines de StockholmL’attraction des professionnels de bouche français dans la Suède gustavienne
Troisième partie. Renégocier les appartenances en temps de crises : guerres, guerres civiles et révolutions
Amélie Balayre
Défendre les sujets du roiLa diplomatie franco-anglaise en temps de guerre (1589-1595)
Thomas Glesener
Entre surveillance et protectionL’ambassadeur de France et la communauté flamande exilée à la cour d’Espagne au XVIIIe siècle
Alain Hugon
Surveillance des étrangers et lutte antisubversiveL’étroite collaboration des ambassadeurs espagnols à Rome et des services secrets napolitains (v. 1630-v. 1660)
Virginie Martin
Les reconfigurations de la protection diplomatique sous la RévolutionÉlus étrangers et exclus émigrés
Pierre-Yves Beaurepaire
L’« axiome » de BanksInteractions scientifiques et diplomatiques franco-britanniques en temps de conflit
Paolo Conte
Un ambassadeur napolitain dans le Paris napoléonienLe marquis Del Gallo, au cœur des clivages de l’émigration républicaine (1802-1805)
Maria Antonietta Visceglia
Conclusion généraleDepuis la première modernité jusqu’à l’âge des révolutions, la mobilité des étrangers constitue un véritable enjeu diplomatique en Europe. Dans cet ouvrage, les auteurs questionnent le périmètre, les ressorts et les effets de l’action et de la protection diplomatiques sur les dynamiques de cette mobilité et la fabrique de l’étranger. Comment les diplomates contribuent-ils à impulser, encadrer ou entraver ces mobilités, subies ou choisies ? Dans quelle mesure participent-ils de l’intégration ou de la marginalisation d’individus et de communautés, qualifiés d’« étrangers » du fait de leur origine ou de leur sujétion à autrui ? En quoi tendent-ils ainsi à façonner autant qu’à brouiller l’identité, toujours incertaine, de ces étrangers ?
Ces questions ouvrent aussi la voie à une relecture critique du concept de soft power, mettant en lumière la portée politique de la négociation diplomatique des personnes et des biens culturels. Les ambassadeurs, rouages essentiels du marché des arts, des savoirs et des savoir-faire, se conduisent en entrepreneurs et en protecteurs de mobilités culturelles. Ce faisant, le traitement diplomatique de la personne (physique et juridique) de l’étranger et de ses biens infléchit, voire cisèle, la condition d’extranéité. Ce livre, privilégiant une diplomatie au ras du sol et au fil de l’archive, envisage ainsi de manière conjointe action diplomatique, échanges culturels et construction de l’altérité.
IdRef : 157792773
Virginie Martin est maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (IHMC). Ses recherches portent sur l’histoire politique, diplomatique et militaire de la période révolutionnaire et napoléonienne.
IdRef : 119241390
Gilles Montègre est maître de conférences HDR à l’université Grenoble Alpes (LUHCIE). Ses recherches portent sur l’histoire des voyages, des savoirs, des émotions et de la diplomatie au cours du XVIIIe siècle.
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