Pluralité des modèles et transformations des espaces et des pratiques funéraires en Italie du IVe au IXe siècle
p. 233-260
Résumés
La diffusion du christianisme et la transformation des élites qui a suivi à la fois la dissolution des structures publiques de l’Empire romain et l’arrivée de nouveaux peuples ont conduit à l’affirmation de nouvelles stratégies de représentation des morts et de leurs groupes parentaux, dont la pratique des sépultures ad sanctos et le dépôt de riches objets funéraires. Cette étude retrace les transformations des pratiques funéraires intervenues entre le IVe et le IXe siècle, c’est-à-dire dans la période précédant l’établissement d’un monopole de l’Église dans ce domaine, en les reliant aux transformations sociales qui ont eu lieu dans cette période et aux stratégies de distinction mises en œuvre par les élites.
The spread of Christianity and the transformation of elites that followed both the dissolution of the public structures of the Roman Empire and the arrival of new peoples led to the affirmation of new strategies for the representation of the dead and their kinship groups, including the practice of ad sanctos burials and the deposit of rich grave goods. This essay traces the transformations in funerary practices that took place between the 4th and 9th centuries, i.e. before the establishment of the Church’s monopoly in this field, by linking them to the social transformations that took place in this period and to the strategies of distinction implemented by the elites.
Entrées d’index
Mots-clés : sépultures ad sanctos, mobilier funéraire, églises patrimoniales, représentation du statut social, compétition sociale
Keywords : burials ad sanctos, grave goods, private churches, representation of social status, social competition
Note de l’auteur
Traduit de l’italien par N. Laubry et M. Lauwers.
Texte intégral
1La période comprise entre l’Antiquité tardive et le Moyen Âge central fut, dans la péninsule italienne, marquée par de profondes mutations qui touchèrent de nombreux aspects de la vie sociale, économique et culturelle, jusque dans la sphère de la mort. Cette contribution a pour objectif de proposer une synthèse sur les principales transformations qu’ont connues les pratiques funéraires au cours de la période précédant l’affirmation du monopole de l’Église en ce domaine. Celui-ci s’affirma à partir du IXe siècle et surtout au cours des siècles suivants, à travers la définition d’un rite chrétien, les funérailles, et d’un espace funéraire, le cimetière, situé à proximité d’un lieu de culte et consacré.
2À partir du IVe siècle, dans la péninsule italienne comme ailleurs dans l’espace méditerranéen et européen, deux processus eurent des retombées majeures dans le domaine funéraire : d’une part, la diffusion du christianisme, qui se traduisit dans un premier temps surtout par le phénomène des sépultures ad sanctos et, par la suite, selon une tendance culminant à la fin de la période prise ici en examen, par la polarisation des espaces funéraires autour des lieux de culte ; d’autre part, le délitement des structures publiques de l’Empire romain qui, avec l’arrivée de nouveaux peuples, comme les Goths et les Lombards, entraîna une transformation des élites et de leurs stratégies de distinction. Les pratiques funéraires participèrent de manière privilégiée à la représentation et à la promotion des statuts et des relations sociales au sein des élites, comme cela apparaît avec le dépôt de riches mobiliers à l’intérieur des tombes des VIe et VIIe siècles et, par la suite, avec la fondation d’« églises patrimoniales ».
3L’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge se caractérisent, dans la péninsule italienne, par la présence d’une pluralité de pratiques funéraires, qui semblent avoir coexisté parfois non seulement dans la même région, mais aussi sur un même site. Certaines de ces pratiques dérivaient d’une matrice chrétienne, d’autres reprenaient des traditions antiques, en les renouvelant et les adaptant aux exigences de contextes sociaux différents. L’absence d’un modèle unique pour la commémoration des défunts rendit possible, pendant longtemps, l’expérimentation de pratiques funéraires variées, qui sont à attribuer moins à d’ancestrales coutumes ethniques ou à des exigences spirituelles qu’à un long processus de transformation du monde romain, qui aboutit à la naissance de l’Europe médiévale.
I. Des tombes ad sanctos, des tombes qui entrent dans la ville
4La législation romaine était très claire sur l’interdiction d’installer des sépultures à l’intérieur des villes. Ce principe fut exprimé avec force dès la loi des XII tables, une des premières codifications de droit romain remontant à la moitié du Ve siècle av. J.-C., où il était affirmé que « l’homme mort, on ne l’enterre ni ne l’incinère dans la ville1 ». À ce principe pouvaient faire exception les tombes d’individus particulièrement illustres, empereurs ou grands généraux, qui étaient, pour les premiers du moins, divinisés après leur mort, et accueillis à l’intérieur de l’enceinte. La règle qui consistait à donner une sépulture aux défunts à l’extérieur de l’espace urbain devait toutefois être violée de temps à autre, même pour des personnes plus ordinaires, puisque la législation romaine fut contrainte de répéter à plusieurs reprises ce principe – ce que semblent confirmer les tombes de nouveau-nés et d’enfants identifiées dans certains contextes urbains, sous le sol ou à proximité des maisons. La sépulture au sein d’un espace habité était en outre usuelle à l’époque antique à l’extérieur de ce qui était considéré comme espace urbain. Nombreux sont ainsi les témoignages archéologiques provenant de contextes ruraux, où l’on relève la présence diffuse de tombes au sein de l’habitat et l’aménagement de petits groupes de sépultures à côté de villages ou de villae rurales.
5Si l’on considère le contexte spécifiquement urbain, les nécropoles d’époque romaine étaient certes situées à l’extérieur de l’enceinte, le long des principales voies d’accès au centre habité, et elles étaient en général de grandes dimensions. La visibilité des tombes était garantie par des monuments en pierre, parfois de véritables mausolées, comme ceux qui se dressent encore à Rome le long de certains tronçons de la via Appia2. Suivant la position sociale et les ressources des commanditaires, les monuments funéraires avaient des formes et des dimensions variables ; ils pouvaient présenter des statues, des fresques et des épitaphes3. Ces derniers éléments communiquent l’identité sociale du défunt, en rappelant les aspects saillants de sa vie et en mettant parfois en évidence son intégration, réelle ou souhaitée, au monde romain4. Les inscriptions donnent le nom, la provenance et l’âge à la mort, informations qui pouvaient être associées à celles relatives au métier qu’avait exercé le défunt, aux étapes qu’il avait parcourues lors d’une éventuelle carrière politique, aux relations de parenté avec des personnes plus ou moins célèbres. Dans de nombreux cas, les épitaphes rappellent aussi les commanditaires des monuments funéraires, généralement des membres du groupe parental du défunt, lesquels, à travers sa commémoration, affirmaient leur propre position au sein de la société urbaine et contribuaient au lustre de la ville en renforçant l’image urbaine suivant le principe de la « ville-vitrine », pour reprendre un concept ancré depuis longtemps dans l’historiographie5.
6La présence de monuments, mausolées et inscriptions funéraires le long des principales voies d’accès aux villes romaines conférait un caractère public et durable à la mémoire des défunts – caractère qui connut de premières transformations dans l’Antiquité tardive à la suite d’une mutation complexe des pratiques funéraires, dans laquelle la christianisation de la mort ne fut que l’un des facteurs. Ce processus conduisit, par exemple, à une transformation graduelle du contenu des épitaphes, qui abandonnèrent progressivement les informations relatives à la position sociale du défunt, préférant énumérer ses qualités morales et spirituelles.
7À partir du Ve siècle, l’usage même de l’épigraphie funéraire entra en crise, probablement en lien avec l’augmentation du coût et des difficultés d’approvisionnement en pierre, une situation à l’origine du phénomène bien connu du remploi de matériaux antiques6. Dans le haut Moyen Âge, les inscriptions funéraires devinrent l’apanage des élites laïques et ecclésiastiques qui conservèrent, dans la péninsule italienne, un profil urbain7. Elles continuèrent à commémorer les défunts à travers l’usage de l’écrit exposé, par lequel elles entendaient surtout affirmer le prestige politique et social des défunts dans les lieux voués à la sépulture qui, en contexte urbain, s’identifièrent progressivement, comme nous le verrons, aux édifices religieux.
8L’un des changements les plus évidents survenus dans le domaine funéraire pendant l’époque tardo-antique fut la progressive disparition du rite de la crémation qui, dans la Péninsule, ne fut plus pratiqué à partir du Ve siècle. La pratique de l’inhumation réapparut dès le Ier siècle et se diffusa plus largement à partir du IIIe siècle. Les deux rites coexistèrent donc pendant un certain temps, parfois dans la même nécropole, comme l’atteste celle retrouvée à l’emplacement de l’Università Cattolica de Milan et datée du IVe siècle8. Ces deux rites ne semblent toutefois pas pouvoir être mis en relation avec la position sociale ou avec les croyances religieuses des défunts ; le succès de l’inhumation renvoie probablement à l’attention nouvelle alors portée au corps, promue surtout par les auteurs chrétiens et diffusée ensuite de manière transversale dans le monde tardo-antique9. Toutefois, comme l’ont montré de nombreuses études, l’inhumation s’est manifestée trop tôt pour être exclusivement rattachée à la diffusion du christianisme, tandis que la crémation, qui avait été d’ailleurs critiquée par de nombreux auteurs païens, n’allait pas à l’encontre des nouvelles croyances religieuses concernant la résurrection10.
9Une pratique directement attribuable à la christianisation progressive de la mort est en revanche celle de la sépulture ad sanctos. Dans la péninsule italienne, la présence de tombes à l’intérieur d’édifices ecclésiastiques et dans leur voisinage immédiat est un phénomène attesté dans les basiliques situées hors des murailles urbaines à partir du début du IVe siècle. Les recherches menées dans la basilique San Felice à Cimitile, dans la périphérie urbaine de Nole, ont mis en évidence que c’est précisément à partir de l’époque de Constantin, quand le corps du saint fut déposé dans l’édifice, que l’on enregistre un accroissement du nombre de sépultures, qui se multiplièrent au cours des siècles successifs11. À la même époque remontent en outre les principales interventions de réorganisation et d’expansion des catacombes romaines, fréquentées dès le IIIe siècle, et la fondation de celles de San Gennaro dans la périphérie urbaine de Naples12. Au fur et à mesure de l’affirmation de la religion chrétienne sous des formes de plus en plus institutionnalisées, les dépouilles des martyrs et des confesseurs commencèrent à attirer les sépultures des fidèles, désireux de recevoir la protection des saints pour accéder au salut éternel13. Celles-ci furent en outre monumentalisées et, dans leur voisinage, outre des nécropoles plus ou moins étendues, on vit l’apparition de structures d’hospitalité pour les pèlerins et de noyaux entiers d’habitat, consacrant l’imbrication de l’espace funéraire avec celui des vivants dans la périphérie urbaine14.
10Le phénomène des sépultures ad sanctos conduisit les églises à jouer un rôle croissant dans les célébrations liées à la mort, parce qu’elles se présentèrent comme des lieux privilégiés non seulement pour l’installation des tombes, mais aussi pour les funérailles et la prière pour les morts15. Dans l’Antiquité tardive et les premiers siècles du Moyen Âge, toutefois, aucun rituel chrétien précis n’était encore défini et il n’est pas toujours possible de distinguer, à partir de la seule analyse des sépultures, les païens de ceux qui professaient la nouvelle religion16. Les nécropoles offraient à cette époque de nombreuses variations, qui se présentent sous la forme de diverses combinaisons. Les tombes peuvent par exemple être organisées en rangées ou par groupe, être en relation ou non avec des églises ; elles peuvent contenir du mobilier ou en être dépourvues. Dans ce cadre plutôt diversifié, caractérisé par des différences régionales et locales, le phénomène des sépultures ad sanctos peut être attribué avec assurance à l’affirmation de la religion chrétienne en contexte funéraire.
11On ne doit cependant pas sous-évaluer le rôle de l’organisation de l’espace funéraire autour des corps des saints dans la définition et l’ostentation des statuts sociaux de ceux qui étaient inhumés dans ce lieu privilégié. L’espace à l’intérieur et à l’extérieur des églises était en effet pensé de manière hiérarchique, en fonction du voisinage du sacré et des reliques, et il était contrôlé par les autorités ecclésiastiques. Les sépultures ad sanctos avaient donc non seulement une signification religieuse, mais aussi, très tôt, une valeur symbolique et sociale : ce sont les élites qui s’approprièrent souvent les emplacements considérés comme les plus prestigieux, ainsi qu’en témoignent les lettres de Grégoire le Grand, en échange d’offrandes ou de paiements17. Dans certains cas, les groupes de parenté continuèrent à ériger des mausolées à l’extérieur des édifices ecclésiastiques, comme le montrent les basiliques extra moenia de Rome, même si cet usage disparut rapidement18. Entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, les membres des élites urbaines ont préféré commémorer leurs morts par des inscriptions et/ou en ayant recours à des sarcophages, placés à l’intérieur ou à proximité des églises. Le prix des sarcophages dut s’avérer de moins en moins accessible pour que le roi Théodoric, d’après une lettre de Cassiodore, se décidât à le plafonner pour la ville de Ravenne19.
12Un autre changement évident eut lieu entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, lorsque se diffusa la pratique de donner une sépulture aux morts à l’intérieur des villes. Il s’agit là d’un phénomène graduel, qui engagea le territoire de l’Empire romain tout entier et qui constitua une pratique non seulement tolérée, mais en réalité pleinement admise. Bien que l’interdiction d’installer une sépulture in urbe fût répétée par l’empereur Théodose en 381 et à nouveau affirmée dans l’Empire d’Orient jusqu’au IXe siècle, l’opposition à cette pratique ne fut jamais considérée comme une priorité par les autorités politiques20. Les tombes purent donc se répandre dans l’espace urbain, parachevant un phénomène envisagé, selon une expression suggestive chère aux historiens et aux archéologues, comme la compénétration entre la ville des vivants et la ville des morts.
13Dans la péninsule italienne, les premiers exemples de sépultures intra moenia remontent au IVe siècle, mais il s’agit de tombes isolées, formant tout au plus de petits ensembles, situées dans les environs des églises ou de structures abandonnées, comme dans certaines villes de l’Émilie-Romagne21. La recherche archéologique s’accorde à affirmer que c’est seulement à partir du VIe siècle et particulièrement lors des siècles suivants que l’on peut parler de véritables nécropoles situées à l’intérieur du périmètre urbain22. Cette inscription des sépultures dans l’espace urbain (inurbamento) est un phénomène assurément attesté dans de nombreuses villes italiennes, mais son ampleur ne doit pas être exagérée, pas plus qu’il ne peut être attribué exclusivement à l’attractivité des édifices ecclésiastiques. Au cours de l’Antiquité tardive, en effet, les nouveaux lieux de sépultures furent pour la plupart en continuité topographique avec ceux de l’époque romaine ou bien ils occupèrent des sites sans usage antérieur, tout en restant extra moenia. Les espaces funéraires extra-urbains se sont pendant longtemps maintenus dans de nombreux centres de la Péninsule, parmi lesquels Brescia ou Cividale del Friuli, et même Rome, où certains d’entre eux furent utilisés de manière continue jusqu’au VIIIe siècle23. Les défunts pouvaient parfois être inhumés avec de nouveaux rituels auprès d’ancêtres enterrés un siècle auparavant, ce qui a permis de faire l’hypothèse que les aspects nouveaux, parmi lesquels le dépôt de mobilier dans les tombes de femmes, se développèrent surtout au sein de communautés déjà établies en Italie et qu’ils ne furent donc pas introduits par des groupes d’immigration récente24. Cette continuité d’usage des espaces funéraires tardo-antiques a également été repérée dans des contextes ruraux, par exemple à Campochiaro (Molise), où la nécropole de Morrione est superposée à au moins une tombe en bâtière et à un probable mausolée, datant tous deux de l’Antiquité tardive25.
14Bien que l’historiographie ait désormais écarté définitivement l’hypothèse qui interprétait la localisation des sépultures intra moenia comme l’expression de l’exigence d’installer les défunts dans un lieu sûr, à l’abri des sacs des invasions, l’idée qu’elle fut liée en quelque sorte à la ruralisation des villes et à la dégradation plus générale de la vie urbaine affleure encore dans certaines études, même récentes. La majeure partie des chercheurs s’accorde cependant à interpréter l’entrée des morts dans la ville comme le résultat d’un ensemble de facteurs convergents qui, entre l’Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, portèrent au développement d’une nouvelle logique urbaine26. D’une part, on assista à la contraction de l’espace de la ville romaine, qui alla de pair avec la défonctionnalisation graduelle de l’espace public traditionnel de l’époque antique, c’est-à-dire du forum, de l’amphithéâtre et des thermes. Ces édifices furent démantelés et les espaces jadis publics furent convertis en espaces privés, ou finirent par accueillir des lieux de culte et/ou des sépultures. Ce phénomène se rencontre un peu partout, soit dans les principales villes, soit dans des centres de dimensions plus modestes, comme à Sepino (Molise) ou dans de nombreuses villes des Abruzzes27. D’autre part, entre le IVe et le VIIIe siècle, on assista à la création de nouveaux centres du pouvoir religieux à l’intérieur des villes, sièges épiscopaux et églises martyriales, qui modifièrent la topographie urbaine en altérant profondément leur barycentre et devinrent également des pôles d’attraction pour les sépultures28.
15Un contexte particulièrement intéressant à ce propos est celui d’Ordona, une ville située sur la via Traiana, dans les Pouilles, qui, comme beaucoup d’autres centres méridionaux29, entra en crise dans le courant du VIe siècle. L’espace urbain fut progressivement envahi par les tombes, dont la position révèle cependant une nette distinction entre espace public et espace privé, au point de suggérer l’hypothèse que les autorités de la ville étaient en mesure d’indiquer aux habitants les zones adaptées à l’usage funéraire, en premier lieu celles qui avaient perdu leur fonction publique30. Les sépultures intra moenia, ici comme ailleurs, ne doivent donc pas être interprétées comme un phénomène spontané, expression chaotique de la désagrégation du tissu urbain tardo-antique, mais comme la réponse à de nouvelles exigences de la communauté. Comme cela a été mis en lumière par les recherches archéologiques dans le cas d’Ordona – un centre qui à partir du VIe siècle avait subi une décadence progressive de la vie urbaine –, les habitants vivaient désormais dans une série de noyaux desservis par autant de petites nécropoles.
16Les recherches menées sur Rome qui, de ce point de vue, représente l’un des cas d’étude les plus détaillés, ont mis en évidence une chronologie un peu différente de celle exposée jusqu’ici. Les premières sépultures in urbe remonteraient en effet au IVe siècle, tandis que certaines nécropoles situées à l’intérieur des murailles auréliennes ont été datées du début du Ve siècle et mises en relation par certains avec le siège d’Alaric (408). Dans ce cas également, l’insertion de petites nécropoles à l’intérieur de l’espace urbain ne devint commune que plus tard, entre la fin du VIe et le début du VIIe siècle. À partir de l’étroite relation entretenue entre les ensembles de sépultures et les espaces habités, les chercheurs ont à nouveau rattaché ce phénomène à la transformation globale du tissu urbain de Rome, qui, à cette époque, était caractérisé par un habitat de densité plus basse et composé, comme dans d’autres villes, de noyaux de maisons entourés de jardins et de potagers. Ceci apparaît particulièrement évident quand on observe que le remploi funéraire intéressa précisément des zones précédemment cultivées, comme dans le cas de Sant’Eusebio et de Santa Bibiana, ou bien des structures publiques abandonnées, comme dans le cas des thermes31. Les églises romaines ont à leur tour exercé une force d’attraction sur les tombes, comme à Santa Maria Antiqua et d’autres églises sur le Palatin32, mais c’est seulement à partir du VIIIe siècle, probablement comme conséquence du poids politique et social et non plus seulement religieux de l’Église romaine, qu’à Rome également les sépultures urbaines s’agrégèrent de manière significative autour des édifices de culte33.
II. Représentations de l’identité sociale au sein de l’espace funéraire (VIe-VIIe siècles)
17À partir du VIe siècle sont attestées dans la péninsule italienne de nouvelles fondations de nécropoles, qui ont été traditionnellement associées à l’arrivée des Lombards. S’il est vrai qu’elles dépassent en pourcentage celles établies au Ve siècle, on ne peut dire la même chose pour le siècle précédent, alors qu’aucun peuple n’avait envahi la Péninsule34. Les nécropoles de cette époque se révèlent en outre plus petites que celles de l’Antiquité tardive et sont plus largement distribuées sur le territoire : elles peuvent être liées à une ville ou à un village, être situées entre les établissements ou à leur proximité ; elles peuvent être liées ou non à une église ou, dans les zones rurales, occuper les bâtiments abandonnés de villae romaines35. Ce qui émerge à partir du VIe siècle est donc une réorganisation d’ensemble des espaces voués aux sépultures, qui ne peut être rapportée simplement à la ségrégation funéraire de groupes immigrés et que l’on interprétera, de manière plus convaincante, comme l’un des résultats de la transformation du monde romain. Elle refléterait ainsi la reconfiguration générale du peuplement, de la propriété et des rapports sociaux qui accompagna et suivit le ralentissement démographique général des Ve et VIe siècles36.
18Si on laisse de côté le phénomène des tombes isolées, les espaces funéraires de cette période pouvaient être organisés en rangées ou bien par noyaux. Dans certains cas, la compréhension de leur configuration n’est pas immédiate, même pour les archéologues, comme dans le cas de Castel Trosino (Marches) qui, dans un premier temps, a été qualifié de nécropole en rangées37. Dans les siècles précédents, la structure en noyaux était la plus commune, reflétant selon toute probabilité la représentation des groupes de parenté en contexte funéraire. Les liens familiaux furent parfois exprimés aussi à travers l’usage d’une même typologie d’objets mobiliers, comme cela a été mis en évidence pour Santo Stefano de Cividale, où de petites croix en or, des types particuliers de fibule ou de couteaux se répètent avec une certaine constance dans plusieurs tombes du même groupe, ou encore dans la nécropole déjà citée de Morrione, où, dans un groupe de sépultures qui ne sont pas les plus riches, se trouvent régulièrement des calices en verre38. En outre, dans certains cas, il est possible d’identifier à l’intérieur des espaces funéraires des prétendues « tombes de fondateurs », qui sont caractérisées par un mobilier abondant, particulièrement précieux, et autour desquelles furent installés ensuite les autres membres du groupe de parenté. Dans la nécropole de Castel Trosino, à l’intérieur de laquelle il est possible d’identifier trois phases d’usage, les sépultures pourvues des assemblages les plus riches et les plus nombreux, masculins ou féminins, sont de fait ceux de la première période39. À Campochiaro également, les sépultures des ancêtres furent particulièrement mises en évidence, au point d’être accompagnées de celles de chevaux afin de marquer encore plus l’appartenance de ces hommes à l’élite militaire40.
19Malgré la disparition des inscriptions et l’usage limité de la pierre, les nécropoles des VIe et VIIe siècles apparaissent ordonnées et les tombes individuelles ne se superposent jamais. Cela a fait supposer que ces dernières étaient bien identifiables en surface grâce à des marqueurs en matériau périssable, mais, dans la majorité des cas, il manque les vestiges permettant de faire des hypothèses à cet égard. Dans certains contextes, comme à Romans d’Isonzo, à San Mauro di Cividale (Frioul) ou à Collegno (Piémont), des structures en bois devaient bien être présentes ; dans d’autres contextes, comme le rapporte Paul Diacre pour les sépultures de Pavie situées dans les environs de Santa Maria ad perticas, il y avait probablement des poteaux41. Les tombes renvoyaient à des typologies diverses, dépendant d’usages locaux et régionaux. En Italie méridionale, on trouve par exemple un usage limité des sépultures en fosse, mais celles-ci sont plus communes dans la partie septentrionale de la Péninsule42. Par rapport aux siècles précédents, les sarcophages en pierre et les tombes en bâtière apparaissent en général moins diffusés et, quand ils sont présents, sont souvent caractérisés par le remploi de matériaux antiques.
20Parmi les aspects les plus caractéristiques de cette période, il faut relever l’augmentation et la transformation des objets déposés aux côtés des défunts, un phénomène qui s’observe parallèlement à la disparition des inscriptions funéraires. Dans la péninsule italienne, la pratique d’introduire des mobiliers complexes dans les sépultures s’affirma plus particulièrement à la fin du VIe siècle et, pour cette raison, on l’a souvent rattachée à l’arrivée des Lombards43. Il ne s’agit pourtant pas d’une innovation du haut Moyen Âge. Le mobilier est attesté également à l’époque romaine, quand il était fréquent d’accompagner le défunt avec des récipients en verre ou en céramique, parfois associés à des ornements personnels. En outre, les typologies d’objets communément identifiés comme des nouveautés propres aux assemblages du haut Moyen Âge, les fibules et les pièces d’armement, semblent avoir eu une longue fortune dans la commémoration des défunts. Bien que leur fréquence, leur forme et même, comme dans le cas des fibules, leur rôle de marqueur social ou de genre aient connu des modifications au cours du temps, ces objets se trouvent dans les sépultures dès le IIe siècle av. J.-C., souvent accompagnés d’autres éléments, comme des peignes, des couteaux, des récipients, qui furent utilisés sans interruption en contexte funéraire dès l’époque antique44.
21Cependant, au-delà des aspects de continuité, il est évident qu’à partir du VIe siècle l’ostentation de la richesse revêtit une importante valeur de communication dans le contexte des rituels de commémoration des défunts. Elle a toutefois été interprétée pendant longtemps par l’archéologie comme un usage entièrement barbare et païen, et ce même lorsque ce mobilier a été découvert à l’intérieur ou à proximité d’édifices ecclésiastiques. Les auteurs chrétiens n’ont jamais contesté ce phénomène et l’ont même présenté comme une pratique acceptée. Ils ont tout au plus mis l’accent sur la convoitise que pouvaient susciter les mobiliers fastueux auprès de pillards et sur le rôle de l’Église comme protectrice des défunts45. Il ne semble donc pas que le dépôt de mobilier puisse être en rapport avec une tradition plus ou moins païenne importée de groupes immigrés venus d’au-delà des Alpes.
22De nombreuses recherches historiques ou archéologiques ont mis en relation ce phénomène avec les transformations sociales qui ont caractérisé le haut Moyen Âge : l’instabilité consécutive à la disparition des structures publiques du monde romain rendit alors nécessaire une continuelle négociation et réaffirmation des rôles sociaux acquis, en particulier chez les élites, qui se représentèrent comme des milites46. La crise de la classe sénatoriale conduisit en effet à l’émergence d’une nouvelle aristocratie, dont les possessions étaient localisées dans des zones plus restreintes et qui comprenait aussi des membres des groupes barbares qui avaient pénétré dans la Péninsule, surtout les Goths et les Lombards47.
23Des chercheurs ont montré que la présence de mobilier dans certaines régions et son absence dans d’autres ne semblent pas refléter le peuplement en taches de léopard des barbares, et donc leur identité ethnique, mais apparaît liée à des contextes où le stress social était le plus important48. Le rapport entre instabilité et étalage de richesse en contexte funéraire est en effet manifeste pour les zones périphériques, tandis que là où le pouvoir public était en mesure de réguler la compétition sociale, on n’observe pratiquement aucune sépulture richement dotée en mobilier. On peut ici donner l’exemple de la capitale du Royaume lombard, Pavie, où aucune tombe avec assemblage fastueux n’a été retrouvée. Les élites lombardes choisirent de s’auto-représenter autrement, par l’usage d’inscriptions funéraires ou, comme nous le verrons, par la fondation d’établissements religieux49. Pour la période gothique également, la capitale, Ravenne, n’a pas livré de sépultures avec un riche mobilier, alors que ceux-ci sont attestés, bien qu’en petit nombre, plutôt dans le Piémont et le Frioul, ce qui témoigne de la forte compétition sociale dans ces régions périphériques de la péninsule italienne, même au cours du VIe siècle50.
24Il est toutefois important de souligner que la diffusion de cette typologie de tombes fut extrêmement variable suivant le contexte régional et local. En outre, bien que les recherches archéologiques aient mis l’accent sur le dépôt de matériel, celui-ci ne constituait pas l’unique stratégie de distinction employée en contexte funéraire au cours de cette période. Dans certaines zones de la Péninsule, comme la Tuscia et l’Italie méridionale, l’usage d’assemblages fastueux se révèle plutôt limité et, surtout dans le premier cas, on rencontre en revanche une tendance marquée au remploi de matériaux antiques ou d’espaces liés d’une façon ou d’une autre au passé romain ou étrusque51.
25Un autre aspect à rappeler est que, du point de vue quantitatif, les assemblages comportant des objets nombreux et/ou précieux concernent un faible pourcentage des défunts. La majeure partie des individus recevaient en effet une sépulture sans mobilier ou avec un mobilier non défini du point de vue du genre52. Si l’on prend en examen le mobilier féminin, par exemple, on relève qu’il correspond à la volonté de rendre visible en contexte funéraire les femmes jeunes et en âge de procréation. En analysant les nécropoles selon les groupes d’âge et de genre, des chercheurs ont par conséquent émis l’hypothèse que le dépôt d’assemblages particulièrement riches et composites dans certaines tombes de femmes pouvait être lié au désir de compenser, par le rituel funéraire, la rupture sociale que la mort d’une jeune femme représentait pour son groupe parental d’appartenance. Qu’il se soit agi d’une fille nubile ou d’une femme récemment mariée, sa mort constituait un risque pour le maintien des alliances étroites avec les autres groupes par le biais du mariage – alliances dont les femmes étaient les vecteurs et les garanties principales – et, plus généralement, pour la continuité familiale elle-même53.
26Les recherches archéologiques ont du reste mis en évidence que les assemblages particulièrement fastueux apparurent pour la première fois dans les sépultures de femmes du Ve siècle et sont caractérisés par la présence de fibules (en tôle ou en S). Suivant une hypothèse qui a été formulée à propos de la représentation du genre en contexte funéraire, cela pourrait être lié au désir de commémorer les défuntes dans une période qui, à cause de la diminution globale des monuments et des inscriptions funéraires, avait rendu invisibles surtout les femmes54. Pour des raisons similaires, certaines sépultures masculines commencèrent à inclure des armes et du mobilier composite seulement à partir de la moitié du VIe siècle, c’est-à-dire quand les inscriptions sur pierre étaient largement abandonnées et devenues l’apanage exclusif des élites. Les recherches menées sur la représentation de l’identité militaire des défunts ont en effet démontré que le dépôt d’armes dans les tombes, répandu aussi à l’époque antique, se réduisit précisément au IIIe et au IVe siècle. Au cours de cette période, comme on peut l’observer par exemple à Aquilée (Frioul), ce sont les monuments funéraires, avec leurs épitaphes et représentations iconographiques, qui assuraient la commémoration des membres de l’armée55. Avec la disparition des inscriptions, les armes jouèrent ce rôle, le mobilier étant la plupart du temps composé d’une ou de quelques pièces d’armement et non d’un assemblage complet. Elles se diffusèrent surtout à partir du VIe siècle, quand l’aristocratie se présenta généralement à travers un langage militaire, puis disparurent au cours du VIIIe siècle.
27Dans certaines nécropoles, les pièces d’armement n’étaient déposées que dans les « tombes de fondateurs », c’est-à-dire de ceux qui, comme nous l’avons dit, étaient regardés comme fondateurs de la lignée du groupe parental et pour lesquels l’appartenance à l’élite militaire était soulignée. Dans d’autres nécropoles, en revanche, les armes étaient déposées selon les groupes d’âge et par conséquent, sauf exception rare, dans les tombes d’hommes considérés comme adultes. Leur présence ne représentait toutefois pas de manière cohérente l’exercice des armes par ces derniers. À Collegno, par exemple, les armes se trouvent associées à deux individus affectés par un handicap ; dans d’autres cas, les objets déposés avaient une fonction purement décorative, comme cela a été reconnu pour le bouclier de parade retrouvé à Lucques (Toscane)56. Le dépôt d’armes inutilisables pour le combat ou d’assemblages incomplets montre qu’il n’y avait pas de lien étroit entre les pièces d’armement et le défunt qui recevait une sépulture avec ce mobilier, et que nous avons plutôt affaire à l’affirmation d’une masculinité militaire dans le contexte du rite funéraire de la part de ceux qui voulaient se présenter comme l’aristocratie du Royaume57. Cela était probablement en rapport avec le désir qu’avait le groupe parental, c’est-à-dire ceux qui organisaient les funérailles, de mettre l’accent sur l’appartenance de leurs hommes – et par conséquent d’eux aussi puisqu’ils en descendaient – à l’élite locale, dans une période qui se caractérisait par une forte instabilité sociale. La diffusion de mobiliers avec des armes ne peut ainsi s’expliquer simplement par la migration des Lombards dans la péninsule italienne et par la diffusion consécutive de rituels guerriers de matrice barbare58 ; elle doit être lue dans le cadre social et performatif des pratiques de commémoration des défunts.
III. Sauver l’âme, instituer des liens : vers la naissance du cimetière
28La pratique du dépôt de mobilier à l’intérieur des tombes disparut en bonne partie dans la première moitié du VIIIe siècle. Les objets précieux qui étaient auparavant ensevelis avec le défunt continuèrent d’apparaître durant le rituel funéraire, mais avec une fonction diverse. Ils étaient en effet dispersés et donnés aux pauperes. Cette pratique est attestée, par exemple, dans un document lombard de 745, par lequel Rottopert d’Agrate établit pour le salut de son âme que, après sa mort, son épouse Rotrude distribuât aux pauvres certains de ses objets personnels59. Les mobilia comme les décorations métalliques des ceintures conservaient donc un rôle important pour l’expression du statut du défunt et de sa famille en contexte funéraire ; celle-ci, cependant, ne passait plus par leur dépôt dans la tombe, mais à travers leur partage dans un cadre qui revêtait une signification chrétienne.
29Les sources écrites laissent entrevoir un autre changement au cours de cette période. Si, dans la première moitié du VIIIe siècle, le rite funéraire et la commémoration des défunts étaient encore de la responsabilité exclusive de la famille, en particulier de sa composante féminine, ceux de la période suivante attestent un rôle croissant des membres du clergé et, de manière plus générale, des institutions ecclésiastiques. Un document rédigé à Bergame en 774 témoigne, par exemple, que le gasindius royal Taidus avait certes chargé son épouse de la distribution de repas commémoratifs pour sa mort, mais que ce serait ensuite l’évêque qui devrait s’occuper de la distribution de l’or, de l’argent, des vêtements et même des chevaux en sa mémoire60.
30Une autre partie des biens, comprenant en général des propriétés foncières, était de plus en plus souvent donnée à des églises et à des monastères, une pratique qui, dans certains cas, provoquait des conflits entre les générations au sein des groupes de parenté61. Au-delà des éventuelles stratégies familiales et sociales, qui motivèrent souvent les dons en faveur d’établissements ecclésiastiques, les dispositions pro anima répondaient à une exigence spirituelle et présentaient une valeur commémorative précise62. Cette dernière était parfois liée à la présence de sépultures des membres du groupe de parenté à l’intérieur ou dans le voisinage immédiat des édifices de culte auxquels les biens étaient destinés. En ce cas, il s’agissait souvent d’églises, oratoires ou chapelles fondés par ces personnes, avec une fonction spécifiquement funéraire (et pas seulement patrimoniale).
31Dans la péninsule italienne, le phénomène des Eigenkirchen se diffusa à partir de la fin du VIIe siècle et particulièrement dans les zones rurales, même si leur présence est aussi attestée en contexte urbain et périurbain, comme à Pavie ou à Bénévent. Dans ces villes, en effet, la fondation d’établissements religieux, surtout de monastères, promue par les familles royales et ducales, fut imitée par les membres des élites urbaines. Ceci favorisa une prolifération de lieux de culte qui, dans certains cas, pouvaient avoir une fonction funéraire, mais qui étaient surtout l’expression du statut élevé des groupes aristocratiques qui les fondaient et de la compétition sociale et politique qui se jouait dans les capitales lombardes63. Dans les zones rurales également, oratoires et chapelles familiales étaient très diffusés, habituellement de manière éparse, non régulière, un fait qui exprime clairement que leur fonction ne fut pas tant de satisfaire les exigences pastorales et liturgiques des habitants des campagnes que de contenter le désir de représentation sociale des élites locales, aussi bien laïques qu’ecclésiastiques64.
32Les promoteurs de ces établissements ne faisaient pas toujours partie des groupes les plus éminents du Royaume lombard. Dans certains cas, il s’agissait en effet de membres d’« élites moyennes », c’est-à-dire de groupes qui n’avaient pas un lien direct avec le pouvoir public et qui, du point de vue foncier, possédaient un patrimoine limité, concentré en un lieu unique. Les églises qu’ils fondaient, généralement de dimensions réduites, présentaient, à l’intérieur ou dans leur voisinage immédiat, une série de sépultures, habituellement en petit nombre, qui étaient souvent disposées autour d’une tombe centrale, plus ancienne et jamais réutilisée. Cette configuration rappelle par certains aspects les « tombes de fondateurs » des nécropoles des VIe et VIIe siècles, qui faisaient l’objet d’un plus grand investissement de la part du groupe de parenté et autour desquelles s’organisaient ensuite les tombes des générations successives. La recherche archéologique a par conséquent identifié la tombe de l’ancêtre avec la sépulture privilégiée, habituellement située à l’intérieur de l’église, et celles qui se regroupaient autour comme appartenant à d’autres membres de la famille, qui continuait à utiliser l’édifice sur deux ou trois générations au maximum65. De nombreux cas présentent ces caractéristiques, mais le mieux connu est assurément celui de San Zeno di Campione (Lombardie), où, à côté des recherches archéologiques, nous disposons d’un riche dossier documentaire, comprenant vingt-sept chartes privées datées entre 721 et 780, qui permet d’identifier le contexte de l’édification de l’église et les stratégies patrimoniales qui la sous-tendaient. Le groupe réuni autour de San Zeno reconnaissait Gundoald, qui y reçut une sépulture, comme son ancêtre commun. Au cours du VIIIe siècle, l’oratoire joua un rôle central, aussi bien du point de vue mémoriel que foncier, pour la perpétuation de la cohésion familiale66.
33Au cours de cette période, les richesses familiales furent donc investies dans une constellation de nouvelles pratiques commémoratives qui n’étaient plus confiées seulement à la transmission orale des participants aux funérailles, mais exigée des établissements religieux qui étaient susceptibles d’assurer la perpétuation du souvenir des défunts. C’est dans ce contexte que l’on doit placer la diffusion, dans les milieux monastiques des VIIIe et IXe siècles, des libri memoriales et d’une liturgie spécifique pour les morts67. La prolifération des dons pro anima, la distribution des richesses au cours du rite funéraire et la fondation des églises patrimoniales furent moins liées à la conversion des barbares au christianisme, effective depuis longtemps déjà, qu’à la capacité des églises d’offrir de nouvelles stratégies de représentation du statut social en contexte funéraire – stratégies qui portèrent aussi à la disparition du mobilier, et donc à une transformation d’ensemble des pratiques funéraires présentes jusqu’au début du VIIIe siècle dans la péninsule italienne. Ces nouvelles stratégies de commémoration assuraient le salut du défunt sur le plan spirituel et, en même temps, permettaient à son groupe de parenté de nouer ou de consolider des relations avec le monde terrestre, répondant à des exigences nouvelles qui étaient à la fois religieuses et sociales68.
34Le déplacement de l’axe directeur des pratiques de la mémoire vers les établissements religieux fut lié aussi au prestige que l’église et ses hiérarchies acquirent au cours du haut Moyen Âge. Dans le contexte d’une synergie croissante entre élites laïques et ecclésiastiques qui, en Italie septentrionale et centrale, atteignit son point culminant à l’époque carolingienne, les églises s’affirmèrent toujours plus nettement comme un point de référence dans les villes et dans les campagnes. À partir de la seconde moitié du VIIIe siècle et plus spécialement au siècle suivant, ce phénomène s’exprima dans l’affirmation des évêques comme personnages de référence, y compris dans le domaine politique, pour les communautés urbaines et, grâce aux réformes menées au sein de l’Église au cours de la période carolingienne, d’un clergé toujours plus structuré et capable de pénétrer les réalités locales69. La plus grande fréquence des sépultures à l’intérieur des cathédrales, attestée pour l’Italie septentrionale au cours des VIIIe et IXe siècles, doit être assurément rapportée à l’accroissement du prestige des évêchés dans ce contexte spécifique70.
35À partir de la première moitié du IXe siècle, les souverains francs légiférèrent en outre sur des questions qui eurent des répercussions importantes sur l’usage funéraire et plus généralement sur la prolifération des églises patrimoniales, dont la fondation connut un coup d’arrêt au IXe siècle71. Ces dispositions avaient pour objectif à la fois un contrôle accru sur les activités des groupes aristocratiques du Royaume et une rationalisation du maillage ecclésiastique en contexte rural qui, comme nous l’avons dit, connaissait une distribution irrégulière des églises et des chapelles familiales72. Ces dispositions doivent être comprises dans le cadre plus large de la réforme promue par les autorités carolingiennes en contexte ecclésiastique. Dans la première moitié du IXe siècle, les souverains donnèrent également des indications relatives à l’usage funéraire des lieux de culte, en établissant que la possibilité d’y recevoir une sépulture devait être examinée au préalable par les autorités ecclésiastiques et qu’elle ne représentait donc pas un droit dont jouissaient a priori les héritiers des fondateurs73. Le rôle de régulation ainsi donné au clergé pour l’accès aux espaces sacrés finit à moyen terme par saper l’usage funéraire que les élites de l’Italie lombarde avaient jusqu’alors attribué aux établissements religieux qu’ils avaient fondés, conduisant de fait à leur disparition progressive.
36La contraction du nombre de nouvelles églises patrimoniales ne peut toutefois être attribuée exclusivement aux ordres des souverains carolingiens ou à la capacité des autorités ecclésiastiques de s’imposer plus fermement. Leur diminution générale se rencontre également dans les régions de la Péninsule qui ne furent pas soumises au contrôle carolingien, par exemple dans l’Italie méridionale lombarde. Au cours du VIIIe siècle, dans toute la péninsule italienne, s’était affirmée la tendance à faire don des fondations familiales à des établissements religieux de plus grandes dimensions, souvent liées de manière plus ou moins directe au pouvoir public. Dans le duché – puis la principauté – de Bénévent, à côté des grands monastères comme Montecassino et San Vincenzo al Volturno, ce fut le palais qui reçut en donations de petits établissements religieux de la part de la société locale – certains d’entre eux rejoignirent ensuite les dépendances du monastère de Santa Sofia par la volonté du prince Arechis74. Des phénomènes similaires de concentration des églises patrimoniales entre les mains d’institutions plus importantes sont attestés également ailleurs, par exemple dans l’espace lombard. Le dernier membre du groupe lié à l’église de San Zeno di Campione, Totone, en fit ainsi don, avec les propriétés qui lui étaient liées, au monastère royal de Sant’Ambrogio de Milan75. La mémoire de ceux qui avaient fondé et qui avaient reçu une sépulture dans ces lieux de culte finit cependant par se fondre et se perdre dans celle, bien plus vaste, des établissements auxquels ils furent assignés, en évacuant de fait le rôle commémoratif traditionnel des petits lieux de culte.
37La gestion des rituels mémoriels par les établissements religieux, le contrôle resserré de la part des autorités ecclésiastiques sur les espaces funéraires liés aux lieux de culte constituent autant d’étapes d’un processus de christianisation de la mort qui s’était déjà engagé entre le IVe et le VIe siècle. Au cours de l’époque carolingienne, ce processus aboutit à un véritable monopole ecclésiastique, au point que la cérémonie funéraire même fut alors définie formellement comme un rite chrétien qui devait être administré par les membres du clergé76.
38Les espaces destinés aux sépultures firent donc également l’objet d’une reconsidération générale et progressive. Non seulement les tombes furent polarisées par les lieux de culte, dont les églises patrimoniales sont une expression, mais les espaces funéraires furent soumis à un contrôle toujours plus étroit de la part de la hiérarchie ecclésiastique, ce qui les conduisit à devenir des espaces consacrés77.
39La dynamique d’attraction des sépultures par les édifices religieux semble avoir connu une accélération dans la péninsule italienne à la fin du VIIe siècle, mais cela ne signifie pas que des tombes n’étaient pas déjà auparavant installées à l’intérieur ou dans le voisinage immédiat d’églises, et ceci indépendamment du phénomène spécifique des sépultures ad sanctos, qui reste attesté à cette époque, souvent en continuité avec l’Antiquité tardive. Les recherches archéologiques ont mis en lumière un certain nombre d’espaces funéraires identifiés à des lieux de culte également pour les Ve et VIe siècles, comme dans le cas des centres fortifiés de la zone alpine et du lac de Garde78. Ce fut toutefois la prolifération des églises patrimoniales qui donna, au cours du haut Moyen Âge, un élan à la polarisation des sépultures à l’intérieur et à proximité des édifices religieux, qu’il faut interpréter comme un effet de l’ostentation du statut social de la part des élites locales du Royaume lombard. En contexte rural, les monastères jouèrent aussi un rôle important car ils disposaient de cimetières organisés pour la plupart de manière hiérarchique, réservés aux moines et, éventuellement, en position plus marginale, à la familia des laïcs qui travaillaient pour la communauté79.
40La naissance du cimetière n’impliqua pas l’abandon systématique des nécropoles antérieures80. Les deux types d’espace funéraire coexistèrent fréquemment dans le même contexte régional et, parfois, au sein d’un seul et même village. Dans beaucoup de cas, il y eut en outre resémantisation, dans un sens chrétien, de groupes de sépultures préexistants à l’intérieur desquels furent insérés des édifices de culte nouvellement fondés. Ce phénomène devint banal au milieu du VIIe siècle, à l’époque où, par exemple, dans la nécropole de Castel Trosino précédemment caractérisée par des tombes riches en mobilier, fut édifiée une église, dans et autour de laquelle les fondateurs et leurs descendants reçurent une sépulture81. Le cas de Santa Sofia de Bénévent, fondée vers le milieu du VIIIe siècle, pourrait peut-être également être compris de cette manière. L’espace urbain où le duc lombard Gisulf II (742-751) commença à construire une église, achevée par son successeur Arechis (758-787), se caractérisait en effet par la présence d’une nécropole étendue, qui fut en usage plus ou moins continu du Ve au VIIIe siècle82.
41En outre, comme cela a été montré pour Collegno, la création de nouveaux espaces funéraires à côté des lieux de culte ne conduisit pas immédiatement à l’abandon des espaces plus anciens, au point que les communautés locales, pendant une certaine période, durent choisir entre les deux83. Ce redoublement de l’espace funéraire permet de photographier une phase décisive, quoique circonscrite dans le temps, de la reconfiguration des espaces funéraires des communautés et de leur transition vers le cimetière paroissial. Le phénomène a été également mis en lumière dans certains contextes au-delà des Alpes, par exemple à Lunel-Viel (Hérault) où, dès le VIe siècle, se trouvaient au moins trois ensembles de sépultures, dont l’un était associé à une église84.
42En conclusion, la naissance du cimetière, défini comme un espace funéraire consacré à proximité d’un lieu de culte, fut aussi, dans la péninsule italienne, le résultat d’un processus graduel, qui ne s’acheva que dans les siècles centraux du Moyen Âge. Les VIIIe et IXe siècles constituèrent un moment décisif pour la polarisation des sépultures par les lieux de culte et pour l’affirmation d’un monopole ecclésiastique sur les rites et les pratiques funéraires. La recherche archéologique ne s’est toutefois pas concentrée, en Italie, sur les espaces funéraires de la période successive, le début du IXe siècle, et il n’est donc pas encore possible de proposer une vision d’ensemble sur leur topographie en lien avec ce tournant. Tout comme cela a souvent été mis en évidence pour d’autres espaces européens, en particulier pour la France, les processus de spatialisation du sacré et de construction de nouvelles communautés qui n’étaient plus fondées uniquement sur les liens de parenté s’accentuèrent aussi en Italie au Xe et surtout au XIe siècle, conduisant à l’affirmation du cimetière sous la forme que nous lui connaissons, en substance, encore aujourd’hui85.
Bibliographie
Sources
Augustinus, De cura pro mortuis gerenda = Aurelius Augustinus, De cura pro mortuis gerenda, éd. J. Zycha, Vienne, 1900 (Corpus scriptorum ecclesiasticorum Latinorum, 41), p. 621-660.
Cassiodorus, Variae = Cassiodoro, Varie, II, Libri III-V, éd. A. Giardina et al., Rome, 2014.
CDL I = Codice diplomatico longobardo, éd. L. Schiaparelli, I, Rome, 1929 (Fonti per la storia d’Italia, 62).
CDL II = Codice diplomatico longobardo, éd. L. Schiaparelli, II, Rome, 1933 (Fonti per la storia d’Italia, 63).
Cicero, De Legibus = Marco Tullio Cicerone, Le Leggi, éd. F. Cencelli, Rome, 2008 (2e éd.).
Codex Theodosianus = Theodosiani Libri XVI cum Constitutionibus Sirmondianis et leges Novellae ad Theodosianum pertinentes, éd. T. Mommsen, P. M. Meyer, Berlin, 1905.
CSS = Chronicon S. Sophiae (cod. Vat. Lat. 4939), éd. J. M. Martin, Rome, 2020.
Gregorius, Dialogi = Grégoire le Grand, Dialogues, éd. A. de Vogüé, Paris, 1978-1980.
Gregorius, Registrum Epistolarum = Gregorius I papa, Registrum Epistolarum, éd. L. M Hartmann, Berlin, 1899.
Gregorius Turonensis, Historiarum = Gregorius Turonensis, Libri Historiarum X, éd. B. Krusch, dans MGH SS. Rerum Mer., I-1, Hanovre, 1937.
MGH Capitularia regum Francorum, I = MGH Capitularia regum Francorum, I, éd. A. Boretius, Hanovre, 1883.
MGH Capitularia regum Francorum, II = MGH Capitularia regum Francorum, II, éd. A. Boretius, V. Krause, Hanovre, 1897.
Paulus Diaconus, Historia Langobardorum = Historia Langobardorum, éd. L. Bethmann, G. Waitz, dans MGH SS. rerum Lang, Hanovre, 1878, p. 12-197.
Novellae = Les Novelles de Léon le Sage, éd. H. Monnier, Bordeaux-Paris, 1923.
Études secondaires
Alkemade – Theuws 2000 = M. Alkemade, F. Theuws, A kind of mirror for men : sword depositions in late antique northern Gaul, dans F. Theuws, J. Nelson (dir.), Rituals of power, from late Antiquity to the early Middle Ages, Leyde, 2000, p. 401-476.
Ahumada Silva 1998 = I. Ahumada Silva, Sepolture tra tardo antico e alto medioevo a Cividale del Friuli : considerazioni e topografia aggiornata, dans G. P. Brogiolo (dir.), Sepolture tra IV e VIII secolo, Mantoue, 1998, p. 143-160.
Airoldi 2001 = F. Airoldi, Le incinerazioni in età tardoromana : caratteristiche e diffusione del fenomeno, dans M. Sannazaro (dir.), La necropoli tardoantica : ricerche archeologiche nei cortili dell’Università Cattolica, Milan, 2001, p. 115-124.
Arthur 1999 = P. Arthur, La città in Italia meridionale in età tardoantica : riflessioni intorno alle evidenze materiali, dans G. Pugliese Carratelli (dir.), L’Italia meridionale tardo antica, Tarente, 2000, p. 167-200.
Augenti 1996 = A. Augenti, Il Palatino nel Medioevo, archeologia e topografia (secoli VI-XIII), Rome, 1996.
Augenti 2010 = A. Augenti, Nascita e sviluppo di una capitale : Ravenna nel V secolo, dans Delogu – Gasparri 2010, p. 343-370.
Barbiera 2005 = I. Barbiera, Changing lands in changing memories : migration and identity during the Lombard invasion, Florence, 2005.
Barbiera 2010 = I. Barbiera, Le dame barbare e i loro invisibili mariti : le trasformazioni dell’identità di genere nel V secolo, dans Delogu – Gasparri 2010, p. 123-156.
Barbiera 2012 = I. Barbiera, Memorie sepolte : tombe e identità nell’alto Medioevo (secoli V-VIII), Rome, 2012.
Bennett et al. 2021 = E. Bennet, G. M. Berndt, S. Eders et al. (dir.), Early medieval militarisation, Manchester, 2021.
Berndt 2019 = G. Berndt, The armament of Lombard warriors in Italy : some historical and archaeological approaches, dans S. Hansen, R. Krause (dir.), Materialisierung von Konflikten, Bonn, 2019, p. 299-322.
Bierbauer 2005 = V. Bierbauer, Archäologie der Langobarden in Italien : ethnische Interpretation und Stand der Forschung, dans W. Pohl, P. Erhart (dir.), Die Langobarden : Herrschaft und Identität, Vienne, p. 21-66.
Bordone 1989 = R. Bordone, La città italiana tra tardo-antico e alto medioevo : catastrofe o continuità ? Un dibattito, dans Società e storia, 45, 1989, p. 711-712.
Bougard – La Rocca – Le Jan 2005 = F. Bougard, M. C. La Rocca, R. Le Jan (dir.), Sauver son âme et se perpétuer : transmission du patrimoine et mémoire au haut Moyen Âge, Rome, 2005.
Breda et al. 2011 = A. Breda et al., San Pietro in Mavinas a Sirmione, dans G. P. Brogiolo (dir.), Nuove ricerche sulle chiese altomedievali del Garda, Mantoue, 2011, p. 33-64.
Brogiolo 1997 = G. P. Brogiolo, Le sepolture a Brescia tra tarda antichità e prima età longobarda, dans Paroli 1997a, p. 413-424.
Brogiolo 1998 = G. P. Brogiolo (dir.), Sepolture tra IV e VIII secolo, Mantoue, 1998.
Brogiolo – Chavarría Arnau 2010 = G. P. Brogiolo, A. Chavarría Arnau, Chiese e insediamenti rurali tra V e VIII secolo: prospettive della ricerca archeologica, dans Ebanista – Rotili 2010, p. 45-62.
Brogiolo – Gelichi 1998 = G. P. Brogiolo, S. Gelichi, La città nell’alto Medioevo italiano : archeologia e storia, Rome-Bari, 1998.
Butz – Zettler 2013 = E. M. Butz, A. Zettler, The making of the Carolingian Libri Memoriales : exploring or constructing the past ?, dans E. Brenner, M. Cohen, M. Franklin-Brown (dir.), Memory and commemoration in medieval culture, Aldershot, 2013, p. 79-92.
Cantini – Citter 2010 = F. Cantini, C. Citter, Le città toscane nel V secolo, dans Delogu – Gasparri 2010, p. 401-427.
Cantino Wataghin 1992 = G. Cantino Wataghin, Urbs e civitas nella tarda antichità : linee di ricerca, dans P. Demeglio, C. Lambert (dir.), La civitas christiana : urbanistica delle città italiane fra tarda antichità e altomedioevo, aspetti di archeologia urbana, Turin, 1992, p. 7-42.
Cantino Wataghin 1999 = G. Cantino Wataghin, The ideology of urban burials, dans G. P. Brogiolo, B. Ward-Perkins (dir.), The idea and ideal of the town between late Antiquity and the early Middle Ages, Leyde, 1999, p. 147-180.
Cantino Wataghin – Lambert 1998 = G. Cantino Wataghin, C. Lambert, Sepolture e città : l’Italia settentrionale tra IV e VIII secolo, dans Brogiolo 1998, p. 89-114.
Carletti 2001 = C. Carletti, Dalla « pratica aperta » alla « pratica chiusa » : produzione epigrafica a Roma tra V e VIII secolo, dans Roma nell’alto Medioevo, Spolète, 2001, p. 325-392.
Castrorao Barba 2014 = A. Castrorao Barba, Continuità topografica in discontinuità funzionale: trasformazioni e riusi delle ville romane in Italia tra III e VIII secolo, dans Post-Classical Archaeologies, 4, 2014, p. 259-298.
Ceglia 2004 = V. Ceglia, Varietà di influssi culturali nelle necropoli di Campochiaro: considerazioni preliminari, dans G. De Benedittis (dir.), I beni culturali nel Molise : il Medioevo, Campobasso, 2004, p. 79-86.
Ceglia – Genito 1991 = V. Ceglia, B. Genito, La necropoli altomedievale di Vicenne a Campochiaro, dans S. Capini, A. Di Niro (dir.), Samnium : archeologia nel Molise, Rome, 1991, p. 329-338.
Chavarría Arnau 2009 = A. Chavarría Arnau, Archeologia delle chiese da Costantino all’anno Mille, Rome, 2009.
Chavarría Arnau 2018 = A. Chavarría Arnau, People and landscapes in northern Italy : interrogating the burial archaeology of the early Middle Ages, dans P. Diarte-Blasco, N. Christie (dir.), Interpreting transformations of landscapes and people in late Antiquity, Oxford, 2018.
Chavarría Arnau – Giacomello 2015 = A. Chavarría Arnau, F. Giacomello, Sepolture e cattedrali in Italia settentrionale : il dato archeologico, dans Rivista di archeologia cristiana, 91, 2015, p. 129-166.
Costambeys 2001 = M. Costambeys, Burial topography and the power of the Church in fifth- and sixth-century Rome, dans Papers of the British School at Rome, 69, 2001, p. 169-189.
Cracco Ruggini 1989 = L. Cracco Ruggini, La città imperiale, dans E. Gabba, E. Schiavone (dir.), Storia di Roma, IV, Caratteri e morfologie, Turin, 1989, p. 201-266.
Crosato – Malaguti – Mancassola 2006 = A. Crosato, C. Malaguti, N. Mancassola, Le indagini archeologiche sulla vetta della Rocca, dans G. P. Brogiolo, M. Ibsen, C. Malaguti (dir.), Archeologia a Garda e nel suo territorio (1998-2003), Florence, 2006, p. 33-60.
De Angelis – Veronese 2022 = G. De Angelis, F. Veronese, Networks of bishops, networks of texts : manuscripts, legal cultures, tools of government in Carolingian Italy at the time of Lothar I, Florence, 2022.
De Angelis 2019 = G. De Angelis, Taido, dans Dizionario biografico degli Italiani, 94, 2019.
Delogu 2016 = P. Delogu, Storia immaginaria dei Longobardi di Castel Trosino, dans A. Chavarría Arnau, M. Jurkovic, Alla ricerca di un passato complesso : contributi in onore di Gian Pietro Brogiolo, Zagreb, 2016, p. 83-100.
Delogu – Gasparri 2010 = P. Delogu, S. Gasparri (dir.), Le trasformazioni del V secolo : l’Italia, i barbari e l’Occidente romano, Turnhout, 2010.
De Rubeis 2006 = F. De Rubeis, La scrittura delle elites tra crisi e rinnovamento, dans F. Bougard, L. Feller, R. Le Jan (dir.), Les élites au haut Moyen Âge : crises et renouvellements, Turnhout, 2006, p. 99-126.
De Rubeis 2007 = F. De Rubeis, Rappresentatività sociale delle epigrafi tra IV e X secolo, dans G. P. Brogiolo, A. Chavarría Arnau (dir.), Archeologia e società tra tardo Antico e alto Medioevo, Mantoue, 2007, p. 387-400.
Ebanista 2003 = C. Ebanista, Et manet in mediis quasi gemma intersita tectis : la basilica di S. Felice a Cimitile : storia degli scavi, fasi edilizie, reperti, Naples, 2003.
Ebanista 2011 = C. Ebanista, Gli usi funerari nel ducato di Benevento : alcune considerazioni sulle necropoli campane e molisane di VI-VIII secolo, dans C. Ebanista, M. Rotili (dir.), Archeologia e storia delle migrazioni : Europa, Italia, Mediterraneo fra tarda età romana e alto Medioevo, Naples, 2014, p. 337-364.
Ebanista 2014 = C. Ebanista, La basilica sub divo nel complesso cimiteriale di s. gennaro a Napoli : spazio liturgico, culto martiriale e utilizzo funerario, dans Hortus artium medievalium, 20, 2014, p. 498-512.
Ebanista – Rotili 2010. = C. Ebanista, M. Rotili (dir.), Ipsam nolam barbari vastaverunt : l’Italia e il Mediterraneo occidentale tra il V secolo e la metà del VI, Cimitile, 2010.
Effros 2002 = B. Effros, Caring for body and soul : burial and the afterlife in the Merovingian world, Penn State University Park, 2002.
Fasola 1975 = U. M. Fasola, Le catacombe di S. Gennaro a Capodimonte, Rome, 1975.
Fasola – Fiocchi Nicolai 1986 = U. M. Fasola, V. Fiocchi Nicolai, Le necropoli durante la formazione della città cristiana, dans Actes du XIe congrès international d’archéologie chrétienne (Lyon, Vienne, Grenoble, Genève, Aoste, 21-28 septembre 1986), Rome, 1989, p. 1153-1205.
Ferraiuolo 2017 = D. Ferraiuolo, I luoghi della memoria funeraria : riflessioni su forme e contesti delle epigrafi sepolcrali di ambito monastico (età longobarda e carolingia), dans Hortus artium medievalium, 23, 2017, p. 579-590.
Ferreri 2014 = D. Ferreri, La città dei vivi e la città dei morti. La ridefinizione degli spazi urbani e le pratiche funerarie a Ravenna e nel territorio circostante tra la tarda Antichità e l’alto Medioevo, dans Hortus artium medievalium, 20, 2014, p. 112-123.
Fiocchi Nicolai 2003 = V. Fiocchi Nicolai, Elementi di trasformazione dello spazio funerario tra tarda Antichità e Altomedioevo, dans Uomo e spazio nell’alto Medioevo, Spolète, 2003, p. 921-969.
Fiocchi Nicolai 2018 = V. Fiocchi Nicolai, The Catacombs, dans W. R. Caraher, T. W. Davis, D. K. Pettegrew (dir.), The Oxford handbook of early Christian archaeology, Oxford, 2019, p. 66-88.
Gasparri 2002 = S. Gasparri, The aristocracy, dans M. C. La Rocca (dir.), Italy in the early Middle Ages, 476-1000, Oxford, 2002, p. 59-84.
Gastaldo 1998 = G. Gastaldo, I corredi funerari nelle tombe « tardo romane » in Italia settentrionale, dans Brogiolo 1998, p. 15-59.
Geary 1994 = P. J. Geary, Phantoms of remembrance : memory and oblivion at the end of the first millennium, Princeton, 1994.
Giostra 2008 = C. Giostra, Gli scudi da parata da Lucca (Italia) e Stabio (Svizzera), dans J. J. Aillagon (dir.), Roma e i barbari : la nascita di un nuovo mondo, Milan, 2008, p. 394-397.
Giostra 2007 = C. Giostra, L’età di Teodorico : i reperti goti di Tortona, dans A. Crosetto, M. Venturino Gambari (dir.), Onde nulla si perda : la collezione archeologica di Cesare Di Negro-Carpani, Alexandrie, 2007, p. 285-367.
Giostra 2017 = C. Giostra, Temi e metodi dell’archeologia funeraria longobarda in Italia, dans C. Giostra (dir.), Archeologia dei Longobardi : dati e metodi per nuovi percorsi di analisi, Mantoue, p. 15-42.
Goodson 2021 = C. Goodson, Cultivating the city in early medieval Italy, Cambridge, 2021.
Härke 1992 = H. Härke, Changing symbols in a changing society : the Anglo-Saxon weapon burial rite in the seventh century, dans M. Carver (dir.), The age of Sutton Hoo : the seventh century in North-Western Europe, Woodbridge, 1992, p. 149-165.
Halsall 1992 = G. Halsall, The origins of the Reihengräberzivilisation : forty years on, dans J. F. Drinkwater, H. Elton (dir.), Fifth-century Gaul : a crisis of identity ?, Cambridge, 1992, p. 196-207.
Halsall 1992 = G. Halsall, Female status and power in early Merovingian central Austrasia : the burial evidence, dans Early medieval Europe, 5, 1996, p. 1-24.
Harries 1993 = J. Harries, Death and the dead in the late Roman West, dans S. Basset (dir.), Death and Towns : urban responses to the dying and the dead (100-1600), Leicester, 1993, p. 56-67.
von Hesberg 1992 = H. von Hesberg, Römische Grabbauten, Darmstadt, 1992.
Hope 1997 = V. Hope, Constructing Roman identity : funerary monuments and social structure in the Roman world, dans Mortality, 2-2, 1997, p. 103-121.
Hope 2001 = V. Hope, Constructing identity : the Roman funerary monuments of Aquileia, Mainz and Nimes, Oxford, 2001.
Jørgensen 1991 = L. Jørgensen, Castel Trosino and Nocera Umbra : a chronological and social analysis of family burial practices in Lombard Italy (6th-8th cent. A.D.), dans Acta archaeologica, 62, 1991, p. 1-58.
La Rocca 1989 = M. C. La Rocca, Trasformazioni della città altomedievale in « Langobardia », dans Studi storici, 30, 1989, p. 993-1012.
La Rocca 1997 = M. C. La Rocca, Segni di distinzione : dai corredi funerari alle donazioni « post obitum » nel regno longobardo, dans Paroli 1997a, p. 31-54.
La Rocca 1999 = M. C. La Rocca, Multas amaritudines filius meus mihi fecit : conflitti intrafamiliari nell’Italia longobarda (secolo VIII), dans MEFRM, 111-2, 1999, p. 933-950.
La Rocca 2004 = M. C. La Rocca, L’archeologia e i Longobardi in Italia : orientamenti, metodi, linee di ricerca, dans S. Gasparri (dir.), Il regno dei Longobardi in Italia : archeologia, società, istituzioni, Spolète, 2004, p. 173-234.
La Rocca 2005 = M. C. La Rocca, Rituali di famiglia : pratiche funerarie nell’Italia Longobarda, dans Bougard – La Rocca – Le Jan 2005, p. 431-457.
La Rocca 2007 = M. C. La Rocca, Le élites, chiese e sepolture familiari tra VIII e IX secolo in Italia settentrionale, dans P. Depreux, F. Bougard, R. Le Jan (dir.), Les élites et leurs espaces : mobilité, rayonnement, domination (du VIe au XIe siècle), Turnhout, 2007, p. 259-271.
La Rocca – Tantillo 2017 = M. C. La Rocca, I. Tantillo, Corredi, corpi e reliquie nelle Variae di Cassiodoro : la competizione tra re e vescovi per le risorse del sottosuolo, dans G. Bührer-Thierry, R. Le Jan, V. Loré (dir.), Acquérir, prélever, contrôler : les ressources en compétition (400-1100), Turnhout, 2017, p. 21-42.
La Rocca 2018 = M. C. La Rocca, Dealing with death and memory in sixth century Ravenna, dans M. Kars, R. van Oosten, M. A. Roxburgh, Rural riches and royal rags ?, Zwolle, 2018, p. 89-91.
La Rocca – Zornetta 2022 = M. C. La Rocca, G. Zornetta, Quanto erano « longobardi » i Longobardi meridionali ? Sepolcreti e pratiche funerarie nel ducato di Benevento (secoli VI-VII), dans Archeologia medievale, 49, 2022, p. 75-91.
Lambert 1997 = C. Lambert, Le sepolture in urbe nella norma e nella prassi, dans Paroli 1997a, p. 285-293.
Lauwers 2005 = M. Lauwers, Naissance du cimetière : lieux sacrés et terre des morts dans l’Occident médiéval, Paris, 2005.
Lauwers 2015 = M. Lauwers, Le cimetière au village ou le village au cimetière ? Spatialisation et communautarisation des rapports sociaux dans l’Occident médiéval, dans C. Treffort (dir.), Le cimetière au village dans l’Europe médiévale et moderne, Toulouse, 2015, p. 41-60.
Le Jan 1995 = R. Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe-Xe siècle), Paris, 1995.
Le Jan 2005 = R. Le Jan, Il gruppo familiare di Totone : identità e strategie patrimoniali, dans S. Gasparri, M. C. La Rocca, Carte di famiglia : strategie, rappresentazione e memoria del gruppo familiare di Totone di Campione (721-877), Rome, 2005, p. 13-28.
Luciano 2021 = A. Luciano, Santuari e spazi confessionali nell’Italia tardoantica, Oxford, 2021.
Lupia 1998 = A. Lupia, Testimonianze di epoca altomedievale a Benevento : lo scavo del Museo del Sannio, Naples, 1998.
Majocchi 2010 = P. Majocchi, Sviluppo e affermazione di una capitale altomedievale : Pavia in età gota e longobarda, dans Reti medievali, 11-2, 2010, p. 169-179.
Meyer 1990 = E. Meyer, Explaining the epigraphic habit in the Roman Empire : the evidence of epithaphs, dans Journal of Roman Studies, 80, 1990, p. 74-96.
Meneghini – Santangeli Valenzani 1993 = R. Meneghini, R. Santangeli Valenzani, Sepolture intramuranee e paesaggio urbano a Roma tra V e VII secolo, dans L. Paroli, P. Delogu (dir.), La storia economica di Roma nell’alto Medioevo alla luce dei recenti scavi archeologici, Florence, 1993, p. 89-111.
Mertens 1995 = J. Mertens, Dal tardoantico all’alto Medioevo, dans J. Mertens, (dir.), Herdonia : scoperta di una città, Bari, 1995, p. 339-352.
Nissen Jaubert 2010 = A. Nissen Jaubert, La femme riche : quelques réflexions sur la signification des sépultures féminines privilégiées dans le Nord-Ouest européen, dans J. P. Devroey, L. Feller, R. Le Jan (dir.), Les élites et la richesse au haut Moyen Âge, Turnhout, 2010, p. 305-324.
Nuzzo 2016 = D. Nuzzo, La conversione di Roma in età costantiniana attraverso l’archeologia funeraria, dans O. Brandt, G. Castiglia, V. Fiocchi Nicolai (dir.), Costantino e i Costantinidi : l’innovazione costantiana, le sue radici e i suoi sviluppi, Cité du Vatican, 2016, p. 711-744.
Ortolani 2022 = G. Ortolani, Alla ricerca di una notorietà senza fine : architetture funerarie lungo la via Appia, dans F. R. Paolillo, M. Pontisso, S. Roascio (dir.), Patrimonium Appiae. Depositi emersi, Mantoue, 2022, p. 195-210.
Pani Ermini 1995 = L. Pani Ermini, Forma urbis e renovatio murorum in età teodericiana, dans A. Carile (dir.), Teoderico e i Goti tra Oriente e Occidente, Ravenne, 1995, p. 171-225.
Paroli 1997a = L. Paroli (dir.), L’Italia centro settentrionale in età longobarda, Florence, 1997.
Paroli 1997b = L. Paroli, La necropoli di Castel Trosino : un laboratorio archeologico per lo studio dell’età longobarda, dans Paroli 1997a, p. 91-111.
Paroli Ricci 2007 = L. Paroli, M. Ricci, La necropoli altomedievale di Castel Trosino, Florence, 2007.
Patzold – van Rhijn 2016 = S. Patzold, C. van Rhijn, Men in the middle : local priests in early medieval Europe, Berlin, 2016.
Pazienza 2014 = A. Pazienza, Identity, funerary practices and memory in Lombard Tuscia (6th to 8th centuries), dans Zeitschrift für Archäologie des Mittelalters, 42, 2014, p. 1-31.
Pazienza 2017 = A. Pazienza, Gender, kinship and social identity in the funerary dimensions of the Kingdom of the Lombards (568-774), dans J. López Quiroga, M. M. Kazanski, V. Ivaniševic (dir.), Entangled identities and otherness in late antique and early medieval Europe : historical, archaeological and bioarchaeological approaches, Oxford, 2017, p. 213-222.
Pejrani Baricco 2004a = L. Pejrani Baricco (dir.), Presenze longobarde : collegno nell’alto Medioevo, Turin, 2004.
Pejrani Baricco 2004b = L. Pejrani Baricco, L’insediamento e la necropoli dal VI all’VIII secolo, dans Pejrani Baricco 2004b, p. 17-51.
Possenti 2015 = E. Possenti, Alcune riflessioni su chiese e sepolture nei castelli alpini e prealpini di età gota e longobarda in Italia settentrionale, dans C. Ebanista, M. Rotili (dir.), Aristocrazie e società fra transizione romano-germanica e altomedievo, Cimitile, 2015, p. 171-194.
Possenti 2021 = E. Possenti, Potere, privilegio e prestigio tra fine IV e VII secolo in Italia nord-orientale e riflessioni sulle evidenze delle sepolture ad sanctos, dans J. Pinar Gil, P. De Vingo, Y. A. Marano (dir.), Sepolture di prestigio nel bacino mediterraneo (secoli IV-IX) : definizione, immagini, utilizzo, Florence, 2021, p. 105-139.
Provero 2010 = L. Provero, Progetti e pratiche dell’eredità nell’Italia settentrionale (secoli VIII-X), dans Bougard – La Rocca – Le Jan 2005, p. 115-130.
Provesi 2010 = C. Provesi, Uomini e cavalli in Italia meridionale : da Cassiodoro ad Alzecone, dans Ebanista – Rotili 2010, p. 97-111.
Raynaud 2010 = C. Raynaud, Les nécropoles de Lunel-Viel (Hérault) de l’Antiquité au Moyen Âge, Montpellier, 2010.
Rebillard 1999 = É. Rebillard, Église et sépulture dans l’Antiquité tardive (Occident latin, IIIe-VIe siècles), dans Annales : économies, sociétés, civilisations, 54-5, 1999, p. 1027-1046.
Settia 1982 = A. Settia, Pievi e cappelle nella dinamica del popolamento rurale, dans Cristianizzazione ed organizzazione ecclesiastica delle campagne nell’alto Medioevo, Spolète, 1982, p. 445-489.
Spera 1999 = L. Spera, Il paesaggio suburbano di Roma dall’Antichità al Medioevo, Rome, 1999.
Staffa 2010 = A. Staffa, I Longobardi nell’Abruzzo adriatico fra VI e VIII secolo, dans G. Roma (dir.), I Longobardi del Sud, Rome, 2010, p. 175-240.
Taglietti 1992 = F. Taglietti, La diffusion de l’inhumation à Rome : la documentation archéologique, dans Incinérations et inhumations dans l’Occident romain aux trois premiers siècles de notre ère : actes du colloque international de Toulouse-Montréjeau, 7-10 octobre 1987, Toulouse, 1992, p. 163-179.
Tomay 2009 = L. Tomay, Benevento longobarda : dinamiche insediative e processi di trasformazione, dans G. D’Henry, C. Lambert (dir.), Il popolo dei Longobardi meridionali, 570-1076 : testimonianze storiche e monumentali, Salerne, 2009, p. 119-152.
Toynbee 1971 = J. M. C. Toynbee, Death and burial in the Roman world, New York-Ithaca, 1971.
Volpe 2006 = G. Volpe, Città apule fra destrutturazione e trasformazione : i casi di Canusium ed Herdonia, dans Città italiane tra la tarda Antichità e l’alto Medioevo : atti del convegno (Ravenna, 26-28 febbraio 2004), Florence, 2006, p. 559-588.
Ward-Perkins 1997 = B. Ward-Perkins, Continuitists, catastrophists and the towns of post-Roman northern Italy, dans Papers of the British School at Rome, 65, 1997, p. 157-176.
Wickham 2005 = C. Wickham, Framing the early Middle Ages : Europe and the Mediterranean, 400-800, Oxford, 2005.
Wood 2006 = S. Wood, The proprietary Church in the medieval West, Oxford, 2006.
Zornetta 2019 = G. Zornetta, Il monastero femminile di Santa Sofia di Benevento : ambizioni e limiti di un progetto politico e familiare nell’Italia meridionale longobarda (secoli VIII-IX), dans Reti medievali, 20, 2019, p. 541-66.
Zornetta 2023 = G. Zornetta, La società beneventana allo specchio : chiese private e fondazioni ducali nei secoli VIII e IX, dans E. Argenio, R. Delle Donne, R. Sornicola (dir.), Lingue, scritture e società nell’Italia longobarda : un percorso di sociolinguistica storica, Naples, 2023.
Notes de bas de page
1 Cicero, De Legibus, 2, 58 : hominem mortuum in urbe ne sepelito neue urito. Cf. la contribution de N. Laubry dans ce volume.
2 Von Hesberg 1992 ; Spera 1999 ; Ortolani 2022.
3 Toynbee 1971.
4 Meyer 1990 ; Hope 1997.
5 Cracco Ruggini 1989.
6 Barbiera 2012, p. 27-32.
7 Carletti 2001 ; De Rubeis 2007.
8 Taglietti 1992 ; Airoldi 2001.
9 Augustinus, De cura pro mortuis gerenda, 1-3 ; Effros 2002. Voir la contribution d’É. Rebillard dans ce volume.
10 Toynbee 1971, p. 39-42 ; Rebillard 2009.
11 Ebanista 2003.
12 Fasola 1975, p. 53-72 ; Ebanista 2014. Sur les catacombes, voir Fiocchi Nicolai 2018.
13 Duval 1991 ; Fasola – Fiocchi Nicolai 1986, p. 1155-1159.
14 Luciano 2021 ; Fasola – Fiocchi Nicolai 1986, p. 1194-1205.
15 Augustinus, De cura pro mortuis gerenda, 2, 4 ; Gregorius, Dialogi, 4, 52, 57. Sur Rome : Costambeys 2001, p. 182-188.
16 Rebillard 2009.
17 Gregorius, Registrum epistolarum, 8, 3, 35 ; La Rocca – Tantillo 2017, p. 39. Sur ce type de sépulture privilégiée, voir en dernier lieu Possenti 2021.
18 Fiocchi Nicolai 2003, p. 929-931.
19 Cassiodorus, Variae, 3, 19 ; La Rocca – Tantillo 2017, p. 39-41.
20 Codex Theodosianus, 9, 18, 6 ; Novellae, 53 ; Cantino Wataghin 1999 ; Harries 1993.
21 Chavarría Arnau 2018.
22 Lambert 1997 ; Cantino Wataghin – Lambert 1998 ; Meneghini – Santangeli Valenzani 1993. En faveur d’une datation plus tardive du phénomène, voir Chavarría Arnau 2009.
23 Cantino Wataghin – Lambert 1998, p. 95-96 ; Brogiolo 1997, p. 419-421 ; Ahumada Silva 1998 ; Fiocchi Nicolai 2003, p. 944-947.
24 Barbiera 2012, p. 47-49.
25 Ceglia 2004, p. 80.
26 Le débat sur les transformations de la ville dans l’Antiquité tardive est complexe. Pour l’Italie, voir par exemple : Bordone 1989 ; La Rocca 1989 ; Ward-Perkins 1997 ; Brogiolo – Gelichi 1998 ; Cantini – Citter 2010.
27 Staffa 2010, p. 216-217.
28 Cantino Wataghin 1992, p. 26-30.
29 Arthur 1999.
30 Mertens 1995 ; Volpe 2006.
31 Costambeys 2001, p. 175-182.
32 Augenti 1996, p. 29-33.
33 Costambeys 2001 ; Harries 1993, p. 65.
34 Barbiera 2010.
35 Castrorao Barba 2014 ; Chavarría Arnau 2011, p. 167-169.
36 Barbiera 2012, p. 47-51.
37 Jørgensen 1991.
38 Barbiera 2012, p. 187-188 ; Ceglia 2004, p. 84-85.
39 Paroli Ricci 2007 ; Barbiera 2012, p. 179-183 ; Delogu 2016, p. 85-86.
40 Ceglia – Genito 2001 ; Provesi 2010, p. 100-102 ; La Rocca – Zornetta 2022.
41 Paul Diaconus, Historia Langobardorum, 5, 34 ; Pejrani Baricco 2004 ; Barbiera 2005.
42 Ebanista 2011, p. 356-357.
43 La Rocca 2004.
44 Gastaldo 1998 ; Barbiera 2019, p. 35-41. Sur la transformation du rôle de marqueur social ou de genre des fibules, voir Barbiera 2012, p. 164-170.
45 Voir par exemple : Gregorius Turonensis, Historiae, 8, 21 ; Paulus Diaconus, Historiae Langobardorum, 6, 47. Cf. Barbiera 2012, p. 189-194 ; La Rocca – Tantillo 2017.
46 Sur la militarisation des élites, voir en dernier lieu Bennett et al. 2021.
47 Gasparri 2002 ; Wickham 2005, p. 153-258.
48 Halsall 1992 ; Härke 1992 ; Theuws – Alkemande 2000.
49 Majocchi 2010 ; De Rubeis 2006, p. 109-111.
50 Augenti 2010 ; La Rocca 2018 ; Giostra 2007 ; Barbiera 2012, p. 108-113 ; Ferreri 2014.
51 Pazienza 2014 ; Ebanista 2011 ; Tomay 2009, p. 135-136 ; La Rocca – Zornetta 2022.
52 Barbiera 2005 ; Pazienza 2017.
53 Halsall 1996, p. 12-22 ; Nissen Jaubert 2010, p. 316-317.
54 Barbiera 2010.
55 Hope 2001 ; Barbiera 2012, p. 123-129.
56 Pejrani Baricco 2004 ; Giostra 2008.
57 Härke 1992 ; Barbiera 2012, p. 99-108 ; Berndt 2019.
58 Bierbauer 2005 ; Giostra 2017.
59 CDL I, 82 ; La Rocca 1997.
60 CDL II, 293 ; De Angelis 2019.
61 La Rocca 1999.
62 Provero 2005 ; La Rocca 2005. Pour les contextes mérovingien et carolingien : Geary 1994, p. 51-73 ; Le Jan 1995, p. 39-40.
63 Majocchi 2010, p. 174 ; Tomay 2009, p. 128-130 ; Zornetta à paraître.
64 Settia 1982 ; La Rocca 2007. Sur les églises privées : Wood 2006.
65 Brogiolo – Chavarría Arnau 2010 ; Chavarría Arnau 2018.
66 Le Jan 2005.
67 Butz – Zettler 2013.
68 La Rocca 2005, 2007.
69 Patzold – van Rhijn 2016. Sur les évêques de l’Italie carolingienne, voir en dernier lieu De Angelis – Veronese 2022.
70 Chavarría Arnau – Giacomello 2015.
71 Settia 1982.
72 MGH Capitularia regum Francorum, I, Capitolare missorum, 40 ; ibid., II, Capitulare Papiensis, 201 ; La Rocca 2007, p. 261-262.
73 MGH Capitularia regum Francorum, I, Capitula e canonibus excerpta, 78 ; Capitula ecclesiastica, 81 ; La Rocca 2007, p. 268-270.
74 CSS, I, 1/13, 1/16 ; III, 10 ; Zornetta 2019, p. 549 ; Zornetta 2023.
75 Le Jan 2005.
76 Paxton 1996.
77 Lauwers 2005, p. 28-29.
78 Possenti 2015 ; Crosato – Malaguti – Mancassola 2006 ; Breda et al. 2011.
79 Ferraiuolo 2017.
80 Lauwers 2015, p. 46.
81 Paroli 1997b.
82 Lupia 1998 ; Zornetta 2019.
83 Pejrani Baricco 2004b
84 Raynaud 2010.
85 Lauwers 2005, 2015.
Auteur
-
Giulia Zornetta
Università Ca’ Foscari di Venezia
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Le Thermalisme en Toscane à la fin du Moyen Âge
Les bains siennois de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle
Didier Boisseuil
2002
Rome et la Révolution française
La théologie politique et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française (1789-1799)
Gérard Pelletier
2004
Sainte-Marie-Majeure
Une basilique de Rome dans l’histoire de la ville et de son église (Ve-XIIIe siècle)
Victor Saxer
2001
Offices et papauté (XIVe-XVIIe siècle)
Charges, hommes, destins
Armand Jamme et Olivier Poncet (dir.)
2005
La politique au naturel
Comportement des hommes politiques et représentations publiques en France et en Italie du XIXe au XXIe siècle
Fabrice D’Almeida
2007
La Réforme en France et en Italie
Contacts, comparaisons et contrastes
Philip Benedict, Silvana Seidel Menchi et Alain Tallon (dir.)
2007
Pratiques sociales et politiques judiciaires dans les villes de l’Occident à la fin du Moyen Âge
Jacques Chiffoleau, Claude Gauvard et Andrea Zorzi (dir.)
2007
Souverain et pontife
Recherches prosopographiques sur la Curie Romaine à l’âge de la Restauration (1814-1846)
Philippe Bountry
2002