Table des matières
Première partie – Le poisson, une biographie. De l’animal marin à l’aliment urbain
Chapitre 1 – La lagune, berceau de la Materia del pesce
- I. La lagune aux origines des catégories juridiques des marchés de poisson
- I.1. Poissons, coquillages et crustacés dans la materia del pesce
- I.2. La lagune nourricière, entre mythes et réalités
- Pêcheurs et pêche lagunaire dans les mythes vénitiens
- La pêche, premier secteur d’activité économique de la lagune à l’époque moderne
- Le poisson : l’élément qui connecte la ville et la lagune
- II. Les valli da pesca, territoires principaux de la pêche lagunaire ?
- II.1. L’omniprésence des pêcheries dans la lagune
- Identifier les valli da pesca à l’époque moderne
- Des domaines privés dans les eaux publiques
- II.2. La gestion des valli da pesca
- Les régimes d’exploitation des installations lagunaires
- Les valli da pesca : ateliers industriels ou champs d’eau ?
- III. La pesca vagantiva : une pratique libre toujours plus contrôlée
- III.1. Existe-t-il une lagune libre ?
- III.2. La Giustizia Vecchia et la pêche lagunaire
- De la fin du XVIIe siècle à 1760 : l’affirmation de la Giustizia Vecchia
- 1760 : le tournant législatif pour la pêche lagunaire
- III.3. Gouverner la pêche lagunaire
- Gouverner les choses pour mieux gouverner les hommes
- Un accroissement des relations directes entre officiers et pêcheurs
- Contrôles et pratiques de l’écrit
- Conclusion
Chapitre 2 – Des espèces lagunaires aux poissons de l’Adriatique : la politique halieutique vénitienne tournée vers le large
- I. La conquête de la haute mer par les pêcheurs de la lagune
- I.1. L’évolution des techniques de pêche en Adriatique
- Des techniques de pêche en mutation à l’époque moderne
- Les pêcheurs de Chioggia au cœur de ces mutations
- L’histoire des techniques dans les sources
- I.2. L’inclusion de l’Adriatique dans les circuits d’approvisionnement
- L’action des pêcheurs de Chioggia en Adriatique
- Des territoires de pêche connectés
- II. La politique halieutique vénitienne centrée sur la capitale
- II.1. Dominer les territoires de la République par les mots
- II.2. Politique halieutique et hiérarchie des territoires au XVIIIe siècle
- III. Les territoires de pêche du Stato da Mar dans la materia del pesce
- III.1. Le Dogago, zone administrative ignorée des patriciens ?
- III.2. L’Istrie : territoire au service de la Dominante ?
- Un territoire de pêche peu connu du centre
- Un modèle moins concentrique ? L’exemple du conflit entre Chioggia et Rovigno
- III.3. La Dalmatie : une politique halieutique à partir de la périphérie
- Le territoire dalmate inconnu du centre
- Le développement de la pêche en Dalmatie : un projet dalmate ?
- IV. L’Adriatique n’est pas le « Golfe de Venise »
- IV.1. Importation et commercialisation : l’exemple des anguilles des valli da pesca de Commachio
- IV.2. Venise dans l’économie halieutique de l’Adriatique, entre commerce restreint et lutte contre les échanges informels
- La limitation des exportations des produits de la mer
- La lutte contre le commerce informel (deuxième moitié du XVIIIe siècle)
- Conclusion
Chapitre 3 – Quand le poisson arrive en ville : contrôles et distribution de la mer à l’étal
- I. Des lieux de production aux territoires de distribution : les zones de contacts
- I.1. Une ville sans porte ni muraille
- L’absence de portes ou la perte d’un repère majeur des villes d’Ancien Régime
- Quand la ville et le port ne font qu’un
- I.2. Les portes d’entrée de la ville
- Des bouches de la lagune aux quais
- Le palo, interface au cœur de Rialto
- II. Le palo, lieu de transactions commerciales ou espace de distribution d’une ressource protégée (1700-1748) ?
- II.1. Le palo et les droits d’entrée sur les produits de la marée
- II.2. Une criée silencieuse : les ventes au palo
- III. La distribution, entre marché officiel, privilèges commerciaux et circuits informels
- III.1. Une distribution entre ventes en gros et ventes au détail
- Le poisson attendu au palo au début du XVIIIe siècle
- Une distribution différenciée selon les produits de la mer
- III.2. La part du trafic informel loin de Rialto
- IV. Un système central progressivement marginalisé
- IV.1. La place du dazier et les difficultés du palo (1617-1748)
- IV.2. La réforme de 1748 et la création des compagnies de pêche
- IV.3. Crise du palo et réforme du dazio en 1762
- Conclusion
Chapitre 4 – La fin de vie du poisson : quand les vendeurs rencontrent les consommatrices et consommateurs
- I. Vendre du poisson, utiliser la ville
- I.1. « Vagare per la città » : à déambuler dans la ville
- I.2. Halles de poisson et marchés institutionnels
- San Marco et Rialto
- Les pescarie secondaires
- I.3. Du « poisson noir » ambulant au « poisson blanc » immobile
- II. Un commerce ordinaire et quotidien pour les habitantes et les habitants
- II.1. Voir le poisson dans la ville, un moyen de contrôler sa distribution
- Des lieux de vente pour des transactions transparentes
- Les « choses » visibles
- Voir pour contrôler
- II.2. Le temps des marchés : la vie des poissons au rythme de la ville
- Les marchés de l’incertitude
- Des marchés quotidiens locaux, au plus près des habitantes et habitants
- III. Marchés et consommation citadine
- III.1. L’exemple d’une consommation journalière : le monastère de San Giorgio Maggiore
- III.2. Une consommation ample, du luxe à la subsistance
- Une grande quantité de poisson frais ?
- Des aliments diversifiés, adaptés à l’ensemble de la population
- Consommation de poisson et représentations au XVIIIe siècle
- Conclusion
Conclusion
Des circuits de ravitaillement clos ?
Deuxième partie – Une marée d'acteurs
Chapitre 5 – Un monde de communautés
- I. Les communautés de pêcheurs : essai de définition
- I.1. Communautés et territoires
- I.2. Communautés et profession
- I.3. Les communautés de pêcheurs : une double définition pour une double existence
- II. Les communautés de pêcheurs en action : fonctions et privilèges dans l’exploitation des produits de la mer
- II.1. Une organisation commune
- II.2. Le marché du travail au sein des communautés
- II.3. Les enjeux pour les communautés : sauvegarder leurs privilèges
- III. Les Nicolotti : la corporation des pêcheurs de Venise jusqu’au milieu du XVIIIe siècle
- III.1. Une préséance historique
- III.2. Le chef des Nicolotti, « doge de la mer »
- III.3. Communauté et cité : l’ancrage des Nicolotti à Venise
- IV. Du déclin des Nicolotti à une perte d’influence générale des communautés (1748-1797)
- IV.1. Vers un changement d’équilibre, des Nicolotti aux pêcheurs de Chioggia
- IV.2. Fonction et visibilité dans la ville : la « foklorisation » des communautés
- IV.3. De nouveaux référents pour l’exploitation du poisson
- Conclusion
Chapitre 6 – Les compravendi pesce, la corporation de la materia del pesce
- I. Des anciens pêcheurs devenus poissonniers
- I.1. Une connaissance nécessaire des produits de la mer ?
- I.2. La corporation comme système de protection
- II. Le fonctionnement chaotique de la corporation : critères de sélection et tensions internes
- II.1. Entre Nicolotti et Povegiotti : un rapport conflictuel ?
- Le choix des dirigeants
- La composition interne de la corporation
- II.2. Une lutte intergénérationnelle
- III. Des fonctions économiques et commerciales progressivement perdues
- III.1. La situation économique de l’arte des compravendi pesce
- Les comptes de l’entité collective
- Une disparité relative entre les membres
- III.2. Temps de crise au Settecento
- Les poissonniers : acteurs dépréciés des circuits d’approvisionnement au XVIIIe siècle
- Une fonction professionnelle fortement réduite
- Conclusion
Chapitre 7 – Des collectifs à l’individu : la figure du pêcheur vénitien
- I. Métiers et sociabilités : les identités multiples du pescatore
- I.1. Le « pêcheur vénitien » existe-t-il ?
- I.2. Exercice de la pêche et cercles de sociabilités
- II. Des mondes hiérarchisés
- II.1 Acteurs et objets : un statut révélé par les choses
- II.2. Identité et surnoms : une hiérarchie des acteurs
- II.3. Pauvres pêcheurs et élite du poisson
- III. Le sbazzegaro : le visage informel de la materia del pesce
- III.1. La « profession » de sbazzegaro
- III.2. Une identité temporaire : un état plus qu’un statut
- Conclusion
Conclusion
Un monde exclusivement masculin ?
Troisième partie – Le monde du poisson, entre négociation et imposition des lois
Chapitre 8 – La Giustizia Vecchia, magistrature de la materia del pesce
- I. Les produits de la mer au cœur de la gouvernance citadine
- I.1. La mainmise de la Giustizia Vecchia sur la materia del pesce
- I.2. Quelle Giustizia Vecchia pour quelle gouvernance ?
- I.3. L’autorité citadine de référence pour les pêcheurs
- II. Contrôle effectif et materia del pesce : le rôle des agents auxiliaires
- II.1. Les nombreux officiers de la Giustizia Vecchia dans le contrôle des marchés des produits de la mer
- Les fanti di pescaria
- Un ensemble d’intermédiaires entre les magistrats et les fanti
- II.2. Des agents du contrôle durablement installés
- II.3. Police et justice, entre pratiques formelles et informelles
- La régulation par le biais de la fiscalité
- La Giustizia Vecchia, entre droit et coutumes
- Conclusion
Chapitre 9 – La materia del pesce, entre « sagesse publique » et expertise profane
- I. L’influence des pêcheurs dans l’exploitation des produits de la mer
- I.1. Une concertation pour la protection des ressources ?
- I.2. L’action des pêcheurs dans l’élaboration des lois
- I.3. La figure du pêcheur expert
- II. Les principes d’administration des produits de la mer
- II.1. La materia del pesce, un système annonaire ?
- II.2. Une économie morale de la mer ?
- II.3 Réflexions environnementales vénitiennes : le poisson, une ressource à protéger
- Conclusion
Chapitre 10 – La « transformation » de la materia del pesce
- I. Vers l’affirmation du droit et de son application (1707-1748)
- I.1. Les inquisiteurs et le droit
- I.2. Des oppositions violentes
- II. La Giustizia Vecchia et les expertises savantes (1748-1797)
- II.1. Quand le poisson est à l’étude
- II.2. De l’expertise profane au savoir élitiste
- III. Vers la fin de la collaboration avec les communautés
- III.1. Une exploitation plus intensive des ressources au détriment de leur protection
- III.2. La stratégie de défense des communautés, entre droit et « antiques coutumes »
- Conclusion
Conclusion
Des membres du popolo dans la politique locale, une exception vénitienne ?