Une nouvelle saison de la collaboration entre l’école française de Rome et les institutions de recherche siciliennes
p. XI-XII
Texte intégral
1La Sicile est depuis longtemps une région privilégiée de la coopération scientifique entre l’École française de Rome et l’Italie tant en histoire qu’en archéologie, et en particulier pour les périodes antiques et médiévales. Ces intérêts scientifiques communs ont donné naissance à des collaborations au long cours renforcées souvent aussi par de fortes amitiés. Les ponts entre équipes françaises et chercheurs et institutions siciliens, en particulier la Surintendance de Palerme, ont été multiples depuis les années 1980 et le rôle de l’École française de Rome continu. On peut ainsi songer aux fouilles de Brucato (1972-1975)1 et de Calathamet (1978-1989), récemment publiée2, ou au chantier de Castello San Pietro (1988-1989), quartier de Palerme.
2Plus récemment, le nouvel horizon de la documentation des époques byzantine et islamique a connu un essor tout particulier. Là encore, l’École française de Rome, sous les directions d’André Vauchez, Michel Gras et Catherine Virlouvet et sous les directions des études médiévales de François Bougard, Marilyn Nicoud, Stéphane Gioanni et Pierre Savy, a souhaité apporter sa pierre à l’édifice. Elle a en particulier financé, dans le cadre d’une convention avec la Surintendance de Palerme3, la saison la plus récente de l’étude du complexe de Cefalà, sous la co-direction d’Alessandra Bagnera et d’Annliese Nef, de 2003 à 2008, dont les résultats sont ici publiés. L’intérêt de la Surintendance de Palerme pour ce site, sans lequel rien n’aurait été possible, a été constant sous la direction de Carmela Angela Di Stefano, Adele Mormino, Gaetano Gullo et Maria Elena Volpes, avec comme directeurs de la section archéologique Caterina Greco, Francesca Spatafora et Stefano Vassallo, et de la section des biens architecturaux : Matteo Sconamiglio, Lina Bellanca et Carmela Burgio.
3Par la suite, l’EFR a intégré dans son quinquennal un axe de recherche sur « Le processus d’islamisation en Méditerranée centrale » coordonné de 2011 à 2016 par Lucia Arcifa, Fabiola Ardizzone et Annliese Nef, qui a bénéficié à l’élaboration, désormais engagée, des données tirées de l’étude du site de Cefalà.
4La zone des bains de Cefalà, du château du même nom et du Monte Chiarastella ont attiré l’attention des médiévistes depuis longtemps et c’est dans la continuité de ces résultats accumulés que se situe la publication de cet ouvrage, tout en proposant des données et des interprétations profondément renouvelées de l’histoire du complexe thermal.
5 Si d’autres sources d’eau chaude thermale d’époque médiévale sont connues pour le reste du monde islamique, les mesures prises par la Surintendance de Palerme pour la conservation du complexe de Cefalà ont permis de le transformer en un lieu d’étude, quand tant d’autres structures de même nature sont aujourd’hui encore caractérisés par une continuité de vie qui rendent leur analyse exhaustive et leur fouille impossibles.
6Le programme de recherche consacré à Cefalà entre 2003 et 2008 a été marqué par une forte pluridisciplinarité, seule à même d’apporter des réponses à un certain nombre de questions demeurées ouvertes jusqu’ici. Ce projet a vu collaborer les représentants de nombreuses institutions. En Sicile, ont ainsi participé à cette aventure collective des membres de la Surintendance de Palerme, du Musée Archéologique Antonino Salinas, de l’Université de Palerme et de l’Université de Catane, de la Province de Palerme, le laboratoire CEPA de Palerme, ainsi qu’une doctorante, désormais docteure des Universités de Messine et de Paris-Sorbonne. De même, des institutions extra-insulaires, au-delà de la seule l’École française de Rome, étaient représentées par certains de leurs membres : l’Université « L’Orientale » de Naples, l’Université Paris 1, l’UMR 8167 ‘Orient et Méditerranée’, l’UMR 5648 ‘CIHAM’.
7On ne peut donc que se féliciter de cette fructueuse collaboration et souhaiter qu’elle soit suivie de bien d’autres, avec la même réussite.
Auteur
Directrice de l’École française de Rome
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