Les Fontaines monumentales en Afrique romaine
|Catalogue des monuments
Texte intégral
1 Dans ce catalogue sont inventoriées les cinquante et une fontaines monumentales retenues selon les critères définis dans cette étude (plusieurs vestiges rassemblés pour Béja, cat. 51). Il vise à rendre compte de l’architecture, de la construction, du décor et du fonctionnement hydraulique de ces monuments. Cet aperçu est nécessairement partiel : d’autres fontaines sont citées dans l’étude, parce qu’elles contribuent au paysage hydraulique de la ville mais se situent à la frontière des critères de sélection qui ont présidé à l’établissement de ce catalogue.
2Les monuments sont regroupés par provinces antiques, d’ouest en est, puis chaque site est classé par ordre alphabétique de son nom antique. Le catalogue est composé d’une fiche-type pour chaque fontaine, dont les rubriques sont renseignées lorsque les informations sont disponibles. Si plusieurs fontaines sont recensées sur un même site, celui-ci fait alors l’objet d’une fiche synthétique sur son réseau d’alimentation et de distribution hydraulique.
3Dans les rubriques de chaque fiche, le lecteur trouvera les informations suivantes :
4 Nº catalogue : Chaque monument comporte un numéro d’inventaire propre à cette étude, cité dans la synthèse sous la forme [cat.].
5 Fig. : Les illustrations sont réparties dans la synthèse et le catalogue pour les besoins de la démonstration. La rubrique indique l’ensemble des figures concerant un monument pour permettre au lecteur de s’y reporter facilement.
6 Site : Sont indiqués le nom antique de la ville, son nom moderne et sa localisation par pays actuel.
7 Nom : Lorsqu’elle existe, la dénomination traditionnelle de la fontaine est utilisée, afin de faciliter son identification et sans tenir compte des problèmes terminologiques qu’elle suppose. Dans le cas contraire, une appellation spécifique est créée.
8 Inscription : Le renvoi est fait à une inscription appartenant à l’édifice et traitée dans le catalogue épigraphique.
9 Découverte : Dans la mesure du possible, est indiquée l’époque de la découverte de l’édifice ou de la première identification de sa véritable fonction. L’historique des fouilles et des publications est ensuite retracé.
10 État de conservation : Un très grand nombre des édifices a été observé et étudié in situ ; dans le cas contraire est indiquée la mention « non uidi ». Il est précisé si l’édifice est préservé ou détruit et, le cas échéant, quel est son état de conservation et l’étendue des restaurations.
11 Localisation : L’emplacement du monument est précisé dans la topographie antique, ainsi que les voies qui en permettaient l’accès et les principaux édifices situés à proximité.
12 Dimensions : Les dimensions données sont celles de l’emprise maximale hors-tout de l’édifice, d’après les indications anciennes, les mesures de terrain ou sur relevé. Approximatives ou arrondies selon la qualité des données, elles ont pour objectif de donner un aperçu rapide et général de l’importance de l’édifice.
13 Description : La fontaine est décrite le plus précisément possible, en indiquant la forme du plan au sol et la composition de l’élévation si celle-ci est conservée. Dans le cas contraire, des hypothèses sont formulées dans la rubrique « restitution ».
14 Système hydraulique : Le circuit de l’eau est présenté dans sa totalité, de l’approvisionnement à l’évacuation, en fonction des connaissances, en retraçant également le meatus aquae de la fontaine. Si le réseau hydraulique ne fait pas l’objet d’une fiche particulière, les informations sont présentées dans la fiche du monument.
15 Techniques de construction : Le manque de précision des publications et la difficulté d’identification de chacun des matériaux utilisés empêchent une description systématique des matières premières employées. Sont principalement indiqués l’appareil utilisé dans la construction, mais surtout les aspects directement liés à l’architecture hydraulique, mode de construction des bassins et système d’étanchéité notamment. Certains éléments peuvent être donnés dans la partie « description ».
16 Décor : Sont inclus parmi les éléments de décor les matériaux de construction précieux, la sculpture architecturale et la statuaire. Sont mentionnés les éléments qui ont pu être retrouvés à proximité lors des fouilles mais dont le lien avec l’édifice n’est pas certain. Une bibliographie supplémentaire pourra être proposée dans la rubrique « décor » si une ou plusieurs références traitent particulièrement de cet élément, sans s’attacher à l’étude de la fontaine.
17 Restitution : À partir des éléments de description présentés dans la fiche, des hypothèses de restitution sont proposées concernant la forme générale du plan, l’élévation, le fonctionnement hydraulique ou le décor lorsque des lacunes subsistent.
18 Datation : Si les éléments sont suffisants, une fourchette de datation est proposée pour chaque édifice, en précisant sur quels éléments essentiels elle est fondée, qui l’a proposée précédemment, et son degré d’exactitude. Sont précisés les différents remaniements de l’édifice lorsqu’ils sont identifiables.
19 Bibliographie : En premier lieu est mentionnée la référence aux fonds d’archives qui contiennent des documents, inédits ou non, concernant la fontaine. Le classement des références bibliographiques est chronologique. Sont indiquées uniquement les références indispensables à la rédaction de la fiche et seulement celles qui apportent des informations nouvelles sur la fontaine, exception faite des ouvrages de P. Aupert (1974) et de W. Letzner (1999), seuls catalogues de fontaines consacrés en totalité ou en partie à l’Afrique, systématiquement cités lorsqu’ils traitent de l’édifice. Pourrons être cités en complément dans le texte les références qui apportent des informations sur la découverte ou l’identification du monument mais qui n’en proposent pas une étude suffisamment détaillée. Pour l’Algérie et la Tunisie, la référence est précisée à l’Atlas archéologique de l’Algérie (AAA) et à l’Atlas archéologique de la Tunisie (AAT) uniquement lorsque la construction est mentionnée dans la notice du site en question. Sont référencés par deux chiffres séparés d’un point le numéro de la feuille suivi du numéro du site, ainsi que le numéro de l’édifice s’il existe, précédé de « nº ».
20Abréviations utilisées
21L. : longueur
22l. : largeur
23h. : hauteur
24prof. : profondeur
25ép. : épaisseur
26diam. : diamètre
27alt. : altitude
28niv. : niveau
29cons. : conservé.e
30env. : environ
31moy. : moyen.ne.s
32min. : minimum
33max. : maximum
34inf. : inférieur.e
35sup. : supérieur.e
Maurétanie tingitane
36Nº catalogue : 1
37Fig. 14, 105
38Site : Sala – Chellah (Maroc)
39Nom : Nymphée
40Découverte : Cité de longue date. Décrit par L. Chatelain en 1944 (découverte d’une statue). Mention du système hydraulique sans identification par H. Terrasse. Nymphée identifié, avec ses états préromains dans les années 1970. Description données par J. Boube (1980). Étude récente et relevé détaillé par H. Ammar.
41État de conservation : Actuellement visible avec ses trois niv. d’élévation. Observé en 2009.
42Localisation : Au S.E. de l’arc de triomphe, entre le decumanus maximus et la khalwa (enclos funéraire). Situé au milieu d’un édifice rectangulaire à colonnes engagées (basilique) et encadré par un déambulatoire en fer à cheval, dont les galeries N.E. et S.O. communiquent avec un vestibule (6,80 × 3,50 m) et une salle carrée (côté 6,50 m).
43Dimensions : Diam. octogone sup. env. 6,50 m ; prof. env. 5,60 m.
44Description : Nymphée se situe en contrebas (prof. env. 5,60 m sous le niv. moy. de circulation). Forme presque carrée à l’extérieur, octogonale à l’intérieur, avec huit pans abritant chacun une niche (A-H). Composé de trois niv. concentriques (de haut en bas) : un grand octogone régulier (I), un deuxième octogone de taille réduite (II), un bassin circulaire (III). Niv. I à 1,65 m au-dessus du bassin, présentait à l’origine huit pans (l. 2,74-2,78 m ; h. 3,64 m) dont sept comprenaient une niche semi-circulaire voûtée en cul-de-four (l. moy. 1,22 m ; h. 2,50 m ; diam. 1,14 m) et le dernier pan une niche percée d’une porte ouvrant sur l’extérieur (sans doute pour le curage). Niv. II composé de pans parallèles à ceux du niv. I (l. identique ; h. 81-90 cm ; avancée moy. de 21 cm par rapport au I). Niv. III renferme un bassin circulaire (diam. 5,52 m ; h. 73 cm) présentant une légère pente de direction O.E. destinée à la collecte des eaux. Limité par une margelle (l. 30-53 cm).
45Système hydraulique : Nymphée et château d’eau adjacent (flanc E.) formaient l’aboutissement de l’aqueduc et se partageaient ses eaux : un conduit débouchait dans le bassin rectangulaire du château d’eau ; un autre souterrain (avec deux chutes liées à la dénivellation) dans le bassin central du nymphée par une bouche en plein cintre (l. 47 cm ; h. 67 cm). Le bassin collecteur (capacité totale 17,46 m3) permettait la décantation puis l’eau s’écoulait par des trop-pleins (colmatés) qui traversaient la margelle S. vers les fontaines nº 3, puis 2 et 1 (plusieurs qualités d’eau disponibles). Orifice de vidange (obturé par un bouchon) au fond du bassin III. Présence indispensable d’un système de vannes pour détourner l’eau lors du curage (H. Ammar).
46Techniques de construction : Se distingue par l’emploi de briques cuites triangulaires : assez rares au Maroc comme dans le reste du monde romain, sauf dans la péninsule italique (Adam 2017, p. 157-163). Maçonnerie niv. I présente deux types de matériaux : briques cuites majoritairement de forme triangulaire en partie inf. (opus testaceum) ; maçonnerie de moellons de grès liés au mortier au-dessus. Opus testaceum de briques triangulaires pour les niv. II et III (non visibles sur ce dernier en raison des restaurations).
47Décor : Nymphée recouvert intérieurement de placage de marbre niv. I et II : deux fragments de marbre blanc (ép. 1,3 cm) cons. in situ (pans G’ et F’ du niv. II) ; présence de trous de fixation (h. constantes). Noter aussi les niches disposées symétriquement qui ont pu abriter un décor statuaire (statue acéphale à dos aplati découverte par L. Chatelain à proximité). Présence d’un linteau, creusé de fines cannelures, incorporé à la maçonnerie du pan A (niv. I) ; deux tiges métalliques dans sa partie sup. devaient faire partie d’un système d’accrochage (inscription ?).
48Restitution : Accès problématique au nymphée (utilisation d’une échelle ou d’un escalier de bois ?). Les pans les mieux cons. (A-E) paraissent complets sur toute leur h. originelle ; plans sup. pratiquement horizontaux ne semblent pas avoir été surmontés d’un dispositif lié à la couverture. Édifice vraisemblablement visible d’en haut uniquement ; étant donné la prof. depuis le niv. de circulation, restituer un garde-corps pour éviter une chute. Restitution d’un toit n’est pas évidente (contra H. Ammar) : même si le bassin servait à la décantation, il pouvait rester à ciel ouvert comme de nombreux bassins de fontaines publiques. Peut-être couvert pendant une période par le toit de la basilique (étude approfondie nécessaire).
49Datation : Trois états d’occupation reconnus dans ce secteur et ses abords immédiats. Première occupation en rapport avec l’eau : château d’eau primitif (partie cons. au N. du nymphée), en contrebas des sols voisins, composé de deux murs (L. 12 m) disposés obliquement par rapport à la basilique romaine ; aménagement de stockage de l’eau devenu caduc par la suite. Suit l’aménagement du château d’eau, du nymphée et des fontaines, datables du début du règne de Trajan : mise en place d’un programme de grands travaux (aménagement du forum, construction du capitole, de la curie ulpienne, des boutiques, des thermes, probablement repavage des rues) ; développement de l’urbanisme romain qui ensevelit les anciennes constructions, mise en place de vastes terrasses (Boube 1990, p. 243-244). Succession chronologique nymphée-basilique incertaine. Restituer à l’origine une fontaine monumentale urbaine isolée, le long d’une voie ou sur une place, englobée postérieurement à un édifice. Transformé en mosquée à l’époque arabe.
Fig. 105 – Sala, plan du nymphée et schéma de distribution des eaux de l’aqueduc (d’après Ammar 2007, fig. 55).

50Bibliographie : Chatelain 1944, p. 93-94 ; Terrasse 1949, p. 60 ; Hassar-Benslimane 1976, p. 249-250 ; Boube 1979-1980, p. 125 ; Ammar 2007, p. 145-170 ; Ammar 2008.
51Volubilis – Ksar Faraoun (Maroc)
52Réseau hydraulique
53Aqueduc de Volubilis repéré de longue date. À l’extérieur des remparts, couvert d’une haute voûte de moellons reposant sur des fondations profondes (R. Étienne). Son agencement lorsqu’il traverse le rempart (daté de 168-169. Cf. IAM, II, 2, 382-383 = AE, 1957, 205a-b) indique qu’il lui est antérieur. Alimentation par une source non loin du village de Fartassa admise depuis longtemps. Immédiatement après avoir traversé les remparts, la branche I (numérotation Étienne 1960, pl. II) est flanquée à l’ouest d’un château d’eau C0. Ce castellum diuisorium est une chambre de distribution simple, utilisée pour envoyer l’eau sous pression dans le conduit IV. Une autre branche II d’aqueduc arrivait de l’extérieur, au nord de la branche I, et continuait son parcours dans la branche IV (40 cm en-dessous). La branche III traversait le rempart beaucoup plus au N. et transportait l’eau par une conduite en plomb. Le franchissement à travers le rempart indique une construction postérieure et sa provenance laisse supposer que d’autres sources étaient captées, toujours sur le flanc du Bou-Kennfoud. Elle rejoignait la branche I, sans doute au niv. de C0. Les branches II et IV se dirigeaient vers le N.O. pour alimenter les maisons. Différentes dérivations sur ces quatre branches principales permettaient l’alimentation des nombreuses domus. Les branches I et III continuaient leur parcours vers l’O. jusqu’à la fontaine [cat. 2] et devaient probablement alimenter les Thermes du nord. Dérivation de cette branche, à l’angle S.O. des Thermes du nord, alimentait la fontaine double [cat. 3], uniquement par la canalisation sup. (III ?). Plusieurs canalisations partaient ensuite vers l’O., vers la structure non identifiée en vis-à-vis et vers l’arc de Caracalla [cat. 5], avant de se diriger vers le S.
54Recherches récentes ont confirmé qu’une source était captée au S. en complément de la source de Fartassa. Chronologie envisagée pour la mise en place du réseau d’alimentation : première canalisation, antérieure à l’aqueduc, aurait alimenté le quartier de l’arc de triomphe ; deuxième moitié du Ier s., grand tronçon de l’aqueduc aurait été mis en place ; lors de la construction de l’enceinte, canalisation de l’aqueduc N. aurait été reliée au château d’eau : à ce moment, deuxième canalisation aurait été superposée sur l’aqueduc, sans que l’on sache si la première continuait de fonctionner.
55Évacuation des eaux du quartier N.E. par un grand drain central le long du decumanus. Pente très rapide et couche argileuse proche du sol romain ont exigé de canaliser la majeure partie des eaux d’infiltration ou de ruissellement. Point de départ de l’égout semble proche de la porte de Tanger (barré alors par un mur vertical maçonné). Reçoit plusieurs canaux le long de son parcous : drain supplémentaire N. I ; drain supplémentaire N. II qui jouxte le mur E. du Palais du Gouverneur. À hauteur de la canalisation voûtée (VI), drain en moellons réguliers avec joint de mortier de chaux, plus grandes proportions (h. 1,20 m, l. 50 cm), couvert de dalles en grès bleu du Zehroun (L. 1,70 m, ép. 20 cm). Reçoit le trop-plein de la fontaine [cat. 3] par un canal perpendiculaire, puis tourne vers le N.O. : parois de moellons réguliers mais moins gros, couverture par voûte en pierres sans enduit.
56Le développement urbain de Volubilis a suscité de nombreuses questions. Plusieurs phases correspondant à différentes orientations dans le quartier N.E. peuvent être notées (cf. Thébert 2003, p. 270-271). Une première phase correspondrait à la construction des thermes de la Maison à la Citerne, datés de la deuxième moitié du Ier s. (Akerraz – Lenoir 1990, p. 218), de la Maison à l’Éphèbe, aux Colonnes, au Cavalier et au Bassin tréflé, cet axe étant celui de l’aqueduc à son entrée dans la ville. Elle serait datée soit avant la fin du Ier s. (Rebuffat 1966, p. 239), soit du règne d’Antonin le Pieux (Étienne 1954, p. 210- 211). Une deuxième phase verrait la construction des Thermes du nord, vers 60-80 (Lenoir 1986, p. 206) et de la Maison de Vénus, axe lié à la branche de l’aqueduc desservant la fontaine au sud des thermes [cat. 2]. Elle daterait de l’époque flavienne, sous Vespasien (Lenoir 1986, p. 207), des règnes de Trajan ou Hadrien (Rebuffat 1966, p. 239) ou de Sévère Alexandre (Étienne 1954, p. 210-211). Une dernière phase serait celle de l’essentiel du quartier N.E. dans son état actuel, avec la construction de nombreux lots, la Maison aux Travaux d’Hercule (fin du IIe - début du IIIe s.), le Palais de Gordien (238-244), la Maison à l’ouest du Palais (244-250) (Étienne 1960, p. 219), la Maison des Néréides et au Cadran Solaire. Il s’agit de la chronologie généralement admise mais des incertitudes subsistent. Y. Thébert rappelle plusieurs points : quartier et enceinte doivent être une réalisation unique, ou bien l’enceinte a dû s’adapter à un quartier partiellement ou totalement construit mais n’a pu être construite « vide », comme le notait déjà R. Rebuffat (1966, p. 232) ; on ne peut pas démontrer que les maisons qui flanquent l’aqueduc lui sont antérieures, ni que la privatisation de certains cardines est la conséquence directe de mise en place de l’adduction d’eau qui les auraient rendus inutiles ; enfin, il n’est pas possible de conclure, à partir des couches d’occupation anciennes, que le schéma d’extension de la ville vers le N.E. est fixé avant la fin du Ier s.
Fig. 106 – Volubilis, plan des vestiges, avec indication des fontaines étudiées (d’après plan

© G. Monthel, 1987).
57Bibliographie : Souville 1957 ; Étienne 1960 ; Rebuffat 1966 ; Akerraz 1987 ; Lenoir 1986, p. 284-289 ; Akerraz – Lenoir 1990 ; Thébert 2003, p. 270-271 ; Akerraz et al. 2018.
58Nº catalogue : 2
59Fig. 35, 106-108
60Site : Volubilis – Ksar Faraoun (Maroc)
61Nom : Fontaine à bassin unique près des Thermes du nord
62Découverte : Deux fontaines près des thermes vraisemblablement connues de longue date. Celle-ci au moins identifiée depuis 1919 (Chatelain 1919, p. 444 ; Lenoir 1986, p. 6-7). Fontaines mentionnées et brièvement commentées par R. Thouvenot (1949 puis 1979). Relevés par É. Lenoir et M. Alilou (1984) inédits. Étude par R. Bouzidi (1991).
63État de conservation : Bassin de puisage intégralement cons., bassin de décantation arasé et consolidé (probables restaurations A. Luquet entre 1950-1970). Plaques du bassin de puisage remontées sans restituer l’état originel (espace vide en partie S., mortaise sur le retour S. contre le massif). Observée en 2009.
64Localisation : Accolée aux Thermes du nord, comme au fond d’une petite place, légèrement en retrait sur le côté O. du cardo. À proximité, latrines des thermes, dont l’entrée ouvrait peut-être au S., face à la fontaine (Lenoir 1986, p. 33-34). Peut-être associée à une autre structure qui lui faisait face, sur la rive O. du cardo : une plate-forme semi-circulaire de pierres sèches (diam. 10 m), rasée au niv. des fondations, entourant un puits, appartenant à la première époque romaine de Volubilis (Euzennat 1960, p. 558). Identification à une citerne publique possiblement alimentée par le trop-plein de la fontaine située en face (Jodin 1987, p. 197).
65Dimensions : L. 8,50 m.
66Description : Niv. sup., bassin de décantation semi-circulaire (diam. intérieur 4,80 m) précédé par bassin de puisage rectangulaire en contrebas (L. 8,50 m = diam. extérieur de l’hémicycle).
67Système hydraulique : Aqueduc divisé en deux branches qui aboutissent aux deux fontaines des Thermes du nord. Eau recueillie dans bassin de décantation semi-circulaire, en hauteur, coulait soit par débordement en nappe, soit par une bouche dans bassin de puisage inf. Encoche au milieu de la plaque centrale du bassin pouvait faire office de trop-plein. L’eau pouvait rejoindre l’éventuelle citerne ou fontaine en vis-à-vis. Vidange du bassin de puisage possible par l’orifice en partie inf. de la plaque centrale. Évacuation par l’égout qui lui fait face. Tuyau spécifique permettait vidange bassin de décantation au N. Latrines ne sont pas contemporaines de la construction de la palestre et des boutiques des thermes : aménagement serait au plus tard contemporain de la construction de l’aqueduc et de la fontaine qui devaient fournir l’eau de nettoyage (É. Lenoir).
Fig. 108 – Volubilis, fontaine à bassin unique, relevé avec indication des égouts à proximité (relevé É. Lenoir, M. Alilou. Lenoir 1991

© D.R.).
68Techniques de construction : Réservoir semi-circulaire en petits moellons. Parapet du bassin de puisage constitué de plaques de calcaire gris dressées de chant, attachées par crampons en double queue d’aronde trapézoïdale (mortaises cons.). Mortier de tuileau sur fond du bassin et paroi arrière à l’origine ; peut-être sur plaques antérieures (ou simple bourrelet).
69Restitution : Formesemi-circulairelaissesupposerune élévation avec niche voûtée en cul-de-four, avec éventuellement emplacement pour une ou plusieurs statues. Traces au sol d’une construction semi-circulaire peuvent appuyer l’hypothèse d’une autre fontaine en vis-à-vis.
70Datation : Contemporaine de la branche de l’aqueduc construite dans la moitié (É. Lenoir), la fin du Ier s. (Rebuffat) ou sous Antonin le Pieux (Étienne).
71Bibliographie : Chatelain 1949, pl. XXXI ; Thouvenot 1949, p. 46 ; Thouvenot 1979, p. 330-333 ; Lenoir 1986 ; Bouzidi 1991, p. 26-28.
72Nº catalogue : 3
73Fig. 106, 109
74Site : Volubilis – Ksar Faraoun (Maroc)Nom : Fontaine double
75Découverte : Brièvement mentionnée et commentée par R. Thouvenot (1949 puis 1979). Intégrée sur les relevés des Thermes du nord (É. Lenoir et M. Alilou, 1984). Aucun relevé pierre à pierre.
76État de conservation : Bassin de puisage N. bien cons. ; plaques du bassin S. ont quasiment disparu. Bassins de décantation restaurés (par A. Luquet ?). Observée en 2009.
77Localisation : Angle N. des Thermes du nord. Les deux bassins forment un angle, l’un donnant sur le decumanus principal du quartier N.E. face à une rue N. secondaire, l’autre ouvrant sur l’O.
78Dimensions : L. de chaque bassin 5,50 m.
79Description : Bassin en L (prof. 90 cm) formant un angle < 270° à pan coupé. Corps de la fontaine composé de deux bassins de décantation distincts, semi-circulaires (diam. 3,73 et 4,34 m), donnant chacun sur un bassin de puisage ; délimitent à l’arrière un troisième bassin fermé sur ses autres côtés par deux murs à angle droit.
80Système hydraulique : Eau provenant d’une des deux branches de l’aqueduc destinées à alimenter les deux fontaines adjacentes aux Thermes du nord. Probablement déversée dans un premier réservoir qui alimentait ensuite les deux bassins de décantation. Aucun orifice repéré entre ce réservoir et les bassins : la communication devait se faire à un niv. sup., aujourd’hui disparu ou masqué par les restaurations. Écoulement dans le bassin de puisage (par des orifices sur la paroi ?) puis par trop-plein. Évacuation dans l’égout qui descend le long du decumanus du quartier N.E. (Étienne 1960, pl. XXIII, 1). Branchement sur la fontaine a pu servir à alimenter la piscine 11 des thermes, dont le mode d’approvisionnement est inconnu (Lenoir 1986, p. 155).
81Techniques de construction : Réservoir semi-circulaire construit en petits moellons ; parapet du bassin de puisage en grandes plaques de calcaire gris du Zehroun placées de chant (cf. cat. 2) sans mortier visible. Aucune trace d’usure sur les plaques de la paroi. Sol du bassin et paroi du fond revêtus de mortier de tuileau. Rangée de plaques du même calcaire placée sur le sol devant la fontaine, le long des bassins de puisage.
82Restitution : Deux niches voûtées en cul-de-four (?). Dimensions et forme comparables à la fontaine d’angle d’Althiburos [cat. 22] ; la forme semi-circulaire des bassins n’incite pas à restituer une façade plane.
83Datation : Serait contemporaine de la branche de l’aqueduc desservant les Thermes du nord : époque flavienne (É. Lenoir), règnes de Trajan ou Hadrien (R. Rebuffat) ou de Sévère Alexandre (R. Étienne).
84Bibliographie : Chatelain 1949, pl. XV ; Thouvenot 1949, p. 46 ; Thouvenot 1979, p. 330-333 ; Bouzidi 1991, p. 26-27.
85Nº catalogue : 4
86Fig. 106, 110
87Site : Volubilis – Ksar Faraoun (Maroc)
88Nom : Fontaine du marché ou des thermes du capitole
89Découverte : Nettoyage (été 1935) ayant mis au jour les blocs épigraphiés en remploi dans la construction. Mentionnée et brièvement commentée par R. Thouvenot (1949), puis étudiée en détail (1968).
90État de conservation : Partie avant (bassin de puisage ?) disparue. Partie haute arasée, restaurée et consolidée : bouche en mufle de lion retrouvée au cours des nettoyages replacée dans cette partie haute, probablement par erreur. Observée en 2009.
91Localisation : À l’O. des thermes du capitole, sur une grande place (marché ?) entourée de bâtiments, accessible par quelques marches au N. et par une rue à l’O. et au S. Occupe un emplacement central visible depuis toute la place.
92Dimensions : Massif principal 4,06 × 3,08 m.
93Description : Massif rectangulaire (h. 1,18 m) surmonté d’un quasi demi-cercle formant bassin (diam. 2,70 m ; prof. 2,20 m). Bassin de puisage non cons.
94Système hydraulique : Alimentation inconnue. Réseau d’adduction repéré dans la ville et proximité avec les thermes ne posent pas de problème d’alimentation. L’eau arrivait dans le bassin de décantation, puis coulait par une ou plusieurs bouches dans un bassin de puisage en forme de rectangle allongé (cf. cat. 1-2). Évacuation par trop-plein dans l’égout proche traversant la place en diagonale.
95Techniques de construction : Soubassement composé de blocs de saxum quadratum et de blocs épigraphiés en remploi délimitant probablement son étendue. Au-dessus, parements irréguliers de blocs de moyennes dimensions de divers modules (remplois ?). Fond du bassin sup. recouvert de mortier de tuileau.
96Décor : Bouche en mufle de lion, abîmé, à l’origine stuqué.
97Restitution : Deux plans inclinés à l’arrière de la fontaine (usage indéterminé : rampe d’accès pour l’entretien de l’édifice ? Aurait permis d’atteindre la canalisation d’alimentation et le bassin de décantation). Fontaine à rapprocher des autres exemplaires du site : bassin de décantation semi-circulaire surélevé, écoulement de l’eau par la bouche en tête de lion (ou plusieurs, à replacer à cet endroit) vers un bassin de puisage en contrebas (entièrement démonté). La datation tardive rend possible l’idée d’une « copie » à partir des modèles existants dans la ville. Restitution de l’élévation pose les mêmes problèmes que pour les autres exemplaires.
98Datation : Terminus post quem pour la construction donné par les inscriptions en remploi : 222 (IAM, 2, 401 = AE, 1936, 41), année de la mort d’Élagabal, ou 235 (IAM, 2, 399 = AE, 1936, 41) en considérant que le martelage a eu lieu avant le remploi. Peut-être sous Maximin le Thrace (L. Chatelain et R. Thouvenot) puisque le martelage et le remploi de ces inscriptions doivent être attribués à l’assassin de Sévère Alexandre, le dernier de la dynastie. La fontaine a pu simplement être réaménagée à cette époque.
Fig. 110 – Volubilis, fontaine du marché, vue vers le sud. Deux égouts sont repérables par les alignements de dalles au premier plan (2009).

99Bibliographie : Chatelain – Thouvenot 1936-1937, p. 121-127 ; Thouvenot 1949, p. 46-47 ; Thouvenot 1968-1972, p. 194-195 ; Bouzidi 1991, p. 27.
100Nº catalogue : 5
101Fig. 38, 106
102Site : Volubilis – Ksar Faraoun (Maroc)
103Nom : Arc de triomphe
104Inscription : Deux inscriptions (CIL, VIII, 9993, 9996, 10950, 10951, 21828, 21851, 21852 = AE, 1916, 100 = ILAfr, 608 = IAM, I, 70 = IAM, II, 390 ; CIL, VIII, 9993, 9996, 10950, 10951, 21828, 21851, 21852 = AE, 1924, 130 = ILAfr, 608 = IAM, I, 71 = IAM, II, 391) datent construction de l’arc entre le 10 décembre 216 et le 8 avril 217 mais ne mentionnent pas les fontaines.
105Découverte : Arc dégagé (1915 et 1917) puis restauré (1931) sans prendre en compte l’aspect originel (dessins du XVIIIe s.). Étude d’ensemble par C. Domergue (années 1960). Nouvelles recherches de l’université de Sienne sur le chantier de l’arc et sa restitution (2008).
106État de conservation : Élévation incorrectement restaurée atteint h. 9,23 m. Observé en 2009.
107Localisation : À la jonction des quartiers N.E., centre et O., à 90 m au N. du forum. Souvent considéré comme un accès monumental au quartier N.E. mais n’est pas situé dans l’axe du decumanus maximus qui traverse ce quartier. Arc érigé en bordure O. d’une « petite place publique » (A. Ichkhakh) au croisement des cardo N. III, cardo S. et decumanus maximus, incliné vers le N.O. (R. Étienne). Arc appartiendrait à l’ensemble rue et quartier O. (C. Domergue) ou au plus ancien axe du quartier N.E. (aqueduc, Maisons à l’Éphèbe, aux Colonnes et au Cavalier, thermes sous la Maison à la Citerne) (R. Rebuffat).
108Dimensions : Restitutions env. L. 19,26 m ; l. 7,41 m ; h. 14,82 m.
109Description : Façades semblables : chaque pile ornée d’une paire de pilastres et de colonnes libres d’ordre corinthien sur piédestaux, encadrant une niche en bâtière (h. 2,80 m ; l. 1,40 m) d’où jaillissait l’eau. Bassins (L. 2,20 m ; l. 0,60-1 m) aménagés par des plaques entre ressauts des piles. Reste de l’élévation incorrectement restauré.
110Système hydraulique : Acheminement de l’eau dans le secteur de l’arc ne pose pas de problème. Orifices pour tuyaux visibles dans chacune des quatre niches (élévation non restaurée à ce niv.) en partie inf. Tuyaux situés à h. env. 5 m nécessitaient une certaine pression : l’eau devait provenir d’une adduction du quartier N.E. suffisamment en pente. Fonctionnement technique soulève des questions (accès, entretien et contrôle) : suppose mécanismes placés à l’intérieur des piles (la partie sup. était creuse : Camporeale – Papi – Passalacqua 2008). L’eau devait s’écouler des niches directement dans les bassins, puis par trop-plein rejoindre égouts à proximité (dans axe de l’arc et au S.). Un bassin (façade O., pile N.) dispose d’un orifice en partie inf. probablement pour la vidange (cf. arc entre marché et capitole de Pompéi : Müller 2011, p. 71-71, 79-80).
111Techniques de construction : Massif et parapet des bassins en opus quadratum de calcaire gris du Zehroun. Façade E., parapet de deux assises de deux blocs ; façade O., bassin S. disparu et bassin N. cons. sur une seule assise. Blocs taillés sur les bases moulurées des piles de l’arc, étanchéité assurée par du mortier de tuileau. Fond des bassins mal cons. mais traces de mortier de tuileau subsistantes.
112Décor : Important décor sculpté ([orname]ntis omnibus) non pris en compte lors de la restauration de 1931. Médaillons des Saisons mal replacés sur l’arc. Étude de Domergue (1963-1964 et 1966), permet restitution de l’arc dans son aspect d’origine. Sept groupes d’éléments architecturaux : fragments de l’architrave ; deux grands boucliers hexagonaux ; deux panneaux ornés d’une Victoire avec palme et couronne ; quatre panneaux figurant des amas d’armes ; sept panneaux décorés de boucliers losangés ; sept panneaux hauts décorés de candélabres avec motifs végétaux, enseignes ou armes diverses ; trois médaillons ornés de bustes arborant une couronne végétale (les Saisons).
113Restitution : Grands boucliers hexagonaux sur façade O. au-dessus des niches, de même, Victoires sur la façade E. Entablement (h. frise 1,60 m) avec dédicace au centre et panneaux ornés de candélabres, armes et enseignes de part et d’autre. Quatre panneaux d’amas d’armes sur cette même frise, dans les entrecolonnements. Médaillons des Saisons et panneaux aux boucliers losangés sur l’attique. Groupe statuaire mentionné dans dédicace restitué au sommet de l’attique.
114Datation : Aménagement des bassins oblitère une partie des bases des piles et semble postérieure à la construction. Autre exemple de construction ou restauration attesté à la fontaine du marché [cat. 4]. Fontaines de l’arc pourraient appartenir à un réaménagement du centre urbain aux alentours de 235.
115Bibliographie : Étienne 1960 ; Domergue 1963- 1964 ; Thébert 2003, p. 270-271 ; Ichkhakh 2006 ; Leydier-Bareil 2006, 2, nº 22, p. 287-308 ; Blonce 2008, 2, nº 46, p. 183-189 ; Camporeale – Papi – Passalacqua 2008, p. 301-308.
Maurétanie césarienne
116Caesarea – Cherchel (Algérie) Réseau hydraulique (fig. 111)
117Ville pourvue de nombreuses citernes, privées et publiques, et plusieurs puits repérés (la plupart des maisons devaient en être pourvues). Ressources pérennes exploitées hors de la ville. Sources jaillissant au S., dans la dépression entre le plateau qui domaine Cherchel et les formations gréseuses : fissures du karst utilisées par les Romains pour installer des galeries, drainant à contrepente des sources qui coulaient vers le S. Autre apport assuré par l’aqueduc oriental, reliant la région de Menacer en suivant le flanc E. puis S. de l’Atlas de Caesarea. La canalisation se divisait en deux : l’une arrivait à Caesarea à alt. 40 m et pouvait desservir presque tous les quartiers de la ville, notamment les trois principaux établissements thermaux, l’amphithéâtre, le théâtre et les quartiers occidentaux ; l’autre à alt. 30 m. pouvait alimenter le théâtre et sa fontaine [cat. 8], ainsi que les quartiers centre et O. et leurs thermes, mais pas le nymphée de la propriété Aptel ni les thermes de l’E.
118Ruine du pont de l’oued Nsara suite à problèmes de construction : nouveau pont construit en aval, plus bas sur le plateau littoral. Point d’arrivée inconnu mais descente de niv. estimée à env. 15 m : thermes ont pu continuer d’être alimentés par d’autres eaux (pluies, drains du plateau S.) recueillies dans des citernes, nombreuses dans quartiers E., les plus touchés. Une partie des riches domus n’était pas alimentée par l’aqueduc. Impossible d’établir un lien entre citernes et aqueduc de Menacer : les plus basses ont pu bénéficier de son apport mais ne constituent pas des répartiteurs ; certaines alimentées par captages du plateau S.
119Existence de l’aqueduc suggérée dès milieu du Ier s. (Leveau – Paillet 1976, p. 153), à partir de l’appareil semi-grossier du pont de l’oued Nsara. Divers remaniements dateraient de l’époque de Trajan ou d’Hadrien. Construction de la plupart des monuments des eaux remonterait au règne de Juba, d’après plusieurs indices : appareil de construction ; intégration des trois grands établissements thermaux à un plan urbain datable de ce règne, donc construction d’un aqueduc pour alimenter ces édifices, ainsi que les fontaines ; aspect culturel de la construction de tels édifices, indispensables à une capitale romaine (Leveau 1984, p. 61-62).
120Deux possibles châteaux d’eau : « citerne voûtée » env. 100 m au S. des thermes de l’E. ; monument décrit par une inscription [ins. 2] trouvée dans la propriété Aptel, vers alt. 35 m. Pas d’informations sur répartition de l’eau à la sortie de l’aqueduc ou des grandes citernes publiques. Au sein de la ville, existence d’un réseau d’adduction : traces de canalisations en plomb et en argile près des maisons et sous le dallage des rues. Impossible de préciser la hiérarchie du réseau : tuyaux de plomb de calibre réduit (diam. 5-7 voire 10 cm) destinés à la distribution ; autre type de grand calibre, diam. jusqu’à 30 cm ; tuyaux d’argile ont pu alimenter les édifices publics, pas seulement les citernes.
121Bibliographie : Leveau – Paillet 1976 ; Leveau 1984, p. 57-63.
122Nº catalogue : 6
123Fig. 111
124Site : Caesarea – Cherchel (Algérie)
125Nom : Nymphée « caserne » à côté du théâtreDécouverte : Grand hémicycle mentionné à l’emplacement de ces ruines (AAA), identifié à un nymphée par A. Ballu (1919) qui donne une description, reprise par S. Gsell et complétée par P. Aupert. Aucun relevé existant à ma connaissance.
126État de conservation : Aujourd’hui en zone militaire, monument non accessible mais peut-être repérable sur des photos aériennes. Non uidi.
127Localisation : Appartenait à un complexe monumental important correspondant au centre de l’agglomération antique, au-dessus du portique du forum. Ne pas confondre avec le nymphée situé sur la place du théâtre, intégré à l’édifice lui-même [cat. 8].
128Dimensions : Hémicycle, 15 m diam.
129Description : Plan semi-circulaire ; forme d’une niche voûtée en cul-de-four, ouverte au N. (diam. env. 15 m). Le muret surmonte une série de petites niches semi-circulaires ornant un soubassement qui fait office de paroi S. pour le bassin final. Bassin muni d’un muret de retenue au N. Au fond, niche de plan rectangulaire, dont l’arrivée d’eau a été repérée par P. Aupert.
130Système hydraulique : Sans doute alimenté par les grandes citernes recouvertes par la caserne. L’eau était déversée, au centre de l’arrondi, à partir d’une niche abritant probablement une statue et tombait dans un bassin à 2,10 m env. du sol. L’eau parvenait là sur un radier, au niv. du dallage environnant, par des conduits ménagés à la base du muret et dont l’un a été vu par P. Aupert.
131Techniques de construction : Construit en moellons recouverts par enduit (ép. 10 cm) et placage de marbre blanc (ép. 1,5 cm). Mur ép. de 1,50 m. Bassin peut-être pavé de mosaïque et en tout cas de mortier de tuileau. Margelle au N. du bassin final constituée d’épaisses plaques (haut. env. 1,40 m).
132Décor : Statue de dieu (fig. 63-64) (Esculape ? Sérapis ? Zeus ?) (Musée de Cherchel, inv. S 136, marbre blanc saccharoïde de Filfila ?, h. totale 1,95 m, tête 33 cm, torse 60 cm ; Waille 1885, p. 347-348 ; Gauckler 1895, p. 135-137 ; Gsell 1901b, p. 73-76 ; Landwehr 2000, nº 115, p. 92-95, pl. 54-56). Manquent le bras gauche brisé à hauteur de l’aisselle, le bras droit brisé au-dessous du coude, le bout du pied gauche, un pan de la draperie à gauche et le calathos. Cassures au nez, boucle de cheveux, boucle de la barbe. Statue mise au jour par V. Waille en décembre 1885, « près de la caserne, sur l’emplacement d’une construction antique entre le théâtre romain et le pénitencier ». Composée de deux parties qui s’emboîtent, tête et torse d’une part, reste du corps avec draperie d’autre part. Dieu assis sur une chaise dont l’arrière n’est pas très travaillé (dos probablement pas visible). Statue peut-être placée dans une niche, accrochée à une paroi (tenons de fer à l’arrière). Tête inclinée vers le bas, tournée vers la gauche. Pied gauche avancé, pied droit en retrait. Partie inf. du corps marquée d’un mouvement et haut du corps légèrement penché vers la droite. Avant-bras droit probablement tendu à angle droit vers l’avant, bras gauche pendant, étaient rapportés (traces de goujons). Le drapé repose sur l’épaule gauche et passe dans le dos, retombant sur les jambes. Pieds chaussés de crépides de cuir ajouré aux lanières multiples. Visage triangulaire, yeux très profonds, nez court, petite bouche ouverte. Chevelure abondante, ceinte d’un bandeau, se redresse sur le haut du front et retombe en boucles épaisses le long des tempes. Barbe épaisse, formée de flocons. Modèle du Zeus apparaît aux IVe et IIIe s. av. J.-C. (mise en place du type de la chevelure et de la pilosité faciale). Popularité du modèle se poursuit au IIIe s. av. J.-C. (représentations de Poséidon) et durant toute la période romaine et l’Antiquité tardive.
133Identification problématique en l’absence de tout attribut. Analyse de la tête et de la position du corps ne suffit pas à identifier cette divinité à Zeus (hypothèse initiale ; Gauckler 1895, Sérapis ; Gsell 1901b, Esculape). Deux indices à noter : présence de petits orifices sur le côté gauche de la statue (présence d’un objet, peut-être un sceptre ou un bâton d’Asclépios) ; trois petits orifices au sommet de la tête, au niv. du bandeau (présence d’un attribut : couronne ?). C. Landwehr ne propose pas d’identification ; rappelle que la combinaison de divinités est fréquente à l’époque romaine, comme pour Jupiter Optimus Maximus, Sol, Sérapis (cf. Tran Tam Tinh 1981).
134Restitution : Grande abside voûtée en cul-de-four avec niche rectangulaire où devait certainement se tenir la statue du dieu. Considérant l’arrivée d’eau à env. 2,10 m du sol et la statue de 1,95 m de h., la niche devait mesurer 2,50 m de h. env. Restituer une h. min. de 4,60 m, compatible avec les h. de conservation des ruines d’env. 4,50 m dans les années 1970 (Aupert). En effet, il est très peu probable que la voûte en cul-de-four ait été préservée, les ruines cons. correspondraient ainsi à l’abside. Il faut donc restituer une voûte au-dessus de 4,50 m, mesurant 7,50 m de rayon si c’est un arc en plein cintre, qui culminerait dans ce cas et au max. à 12 m.
135Datation : Première moitié du IIe s.? Seule la statue fournit un indice (datation très délicate). Datation envisageable au regard de la précocité de la mise en place des installations hydrauliques dans la ville et la datation assez haute du Nymphée du plateau sud [cat. 7].
136Bibliographie : Ballu 1919, p. 150 ; Gsell 1952, p. 108 ; Aupert 1974, p. 93 ; Leveau – Paillet 1976, p. 129 ; Leveau 1984, p. 56 ; Letzner 1999, nº 238, p. 398-399. AAA, 4.16, nº 14.
137Nº catalogue : 7
138Fig. 111-112
139Site : Caesarea – Cherchel (Algérie)
140Nom : Nymphée du plateau sud
141Découverte : Aucune mention connue avant les travaux de P. Leveau.
142État de conservation : La zone n’est pas urbanisée. Non uidi.
143Localisation : Petit monument émergeant d’un éperon, à mi-pente, sur les bords de la route moderne menant au plateau S. P. Leveau et J.-L. Paillet ont reconnu dans les ruines un hémicycle s’engageant dans une sorte d’enceinte rectangulaire, correspondant en réalité à un groupe de ruines assez confuses. Dimensions : Hémicycle diam. env. 4,70 m.
144Description : Aucune identification précise, sinon celle d’un ensemble hydraulique, l’interprétation étant trop difficile en l’absence de fouilles. Hémicycle fermé par un gros mur (ép. 80 cm) qui se poursuit à l’O. vers les restes d’un bassin. Autres murs à l’E. et au S.E. Hémicycle pourrait correspondre au bassin semi-circulaire d’un petit nymphée. Serait en rapport avec les nombreuses captations et les drains que l’on trouve sur tout le versant N. du plateau de grès qui domine Caesarea. Avant la construction des aqueducs de l’E., lieu probable d’approvisionnement en eau de la ville.
Fig. 112 – Caesarea, nymphée du plateau sud, relevé schématique (d’après Leveau – Paillet 1976, fig. 81, p. 129).

145Système hydraulique : Drains devaient se réunir dans ce bassin semi-circulaire, peut-être via des chambres intermédiaires souterraines. Identifier la construction à un bassin de captage.
146Techniques de construction : Hémicycle construit en blocage, revêtu à l’intérieur et à l’extérieur d’un parement en opus reticulatum formé de carreaux de tuf (côté 7 cm, L. 13 cm). Un parement identique existait dans la partie sup. d’un mur de blocage situé à l’O. de l’hémicycle où il limite une terrasse. Ce parement de petit appareil régulier (moellons L. 25 cm., h. env. 9 cm) surmontait une arase de moellons parallélépipédiques de tuf. La brique n’est pas utilisée.
147Restitution : D’après la forme semi-circulaire des vestiges, envisager une voûte en cul-de-four.
148Datation : P. Leveau rapproche la construction en opus reticulatum, assez rare par ailleurs en Afrique, de celle des chambres funéraires de Caesarea (tombeau nº 2, cf. Leveau 1970, p. 147) : ensemble hydraulique serait au plus tard contemporain de ces deux tombeaux. Suggère datation de la première moitié du Ier s. (absence de briques dans le parement). Propose également que la construction de ce nymphée et celui de la ferme Tripier entrent dans un programme édilitaire analogue à celui auquel il est fait référence dans l’inscription CIL, VIII, 20982 (route réparée pour faire bonne impression auprès de ceux qui entraient dans la ville).
149Bibliographie : Leveau 1970, p. 147, fig. 44-45 ; Leveau 1971-1974, p. 30 ; Leveau – Paillet 1976, p. 129-130, fig. 81 ; Leveau 1984, p. 56.
150Nº catalogue : 8
151Fig. 28, 111, 113
152Site : Caesarea – Cherchel (Algérie)
153Nom : Fontaine du théâtre
154Découverte : Théâtre intact en 1840 avant la récupération des matériaux par le Génie militaire pour construire la caserne voisine (Ballu 1905, p. 75-76). Travaux sur le théâtre dès 1904 (V. Waille). Dégagements en 1911-1912 (dir. M. Christofle puis A. Ballu) (cf. Golvin – Leveau 1979, p. 832, n. 16 pour l’histoire des recherches). Plans : A. Ravoisié avant la destruction ; Pietri en 1932, publié par M. Christofle en 1935 (avec la fontaine partiellement cotée) ; S. Gsell en 1952 (Gsell 1952, pl. h.-t.), reproduit par G. Picard en 1976 (fontaine visible mais très schématique : maison du gardien avec l’escalier représentée). Dernier plan en date de J.-C. Golvin, d’après Pietri, mais coupé à hauteur de la fontaine (Golvin – Leveau 1979, p. 835, fig. 16). La seule étude est celle de P. Leveau (1984) qui n’a pas eu accès au monument (information personnelle). Croquis sommaire levé en 2010.
155État de conservation : Observée en 2010, derrière la maison du gardien construite sur la place. Élévation cons. (h. env. 4 m), laissant apparaître la naissance de la voûte. Moitié orientale rognée par la route moderne en surplomb, qui marque la limite des ruines, ne laissant apparaître qu’un tiers du deuxième bassin.
156Localisation : Sur la place du théâtre, deux espaces dallés symétriques de chaque côté de l’entrée des couloirs d’accès à l’orchestra. Côté S. de l’espace oriental, trois salles s’enfonçaient sous la cauea du théâtre, ainsi que la fontaine, à l’extrémité E. Fontaine probablement accessible depuis la rue, car suffisamment en dehors de l’espace théâtral. De plus, grille de fermeture à l’entrée de l’arène (Golvin – Leveau 1979, p. 836) empêchait l’accès à l’édifice de spectacle mais laissait la petite place ouverte au public.
157Dimensions : Hémicycle diam. 7,60 m.
158Description : Grande abside semi-circulaire avec, à l’intérieur, deux petits bassins semi-circulaires (3 m de L. en façade env. d’après le plan de Pietri), délimités à l’avant par un parapet (h. env. 80 cm).
159Système hydraulique : Probablement alimenté par les citernes situées sous l’actuelle caserne, comme le nymphée au S. du théâtre. Traces de mortier de tuileau visibles sur les parois et le fond de l’abside laissent supposer que l’eau y séjournait, sans doute pour décantation, avant d’être distribuée dans les deux bassins. S’écoulait ensuite dans une canalisation creusée dans les dalles de la place.
160Techniques de construction : Abside construite en moellons aux assises régulières, petits bassins en brique. Traces de mortier de tuileau en plusieurs endroits : dans la grande abside, au moins jusqu’à la naissance de la voûte, et dans les bassins, à l’intérieur de la paroi et au sommet de celle-ci. Parapet en moellons surmontés de blocs de grand appareil. Sol de la grande abside, derrière les bassins, semble revêtu de mortier de tuileau. Le fond de cette abside semble se situer au niv. sup. des bassins antérieurs.
161Décor : Quelques éléments de colonnes et de corniches au pied des bassins ; semblent constituer un dépôt et ne sont sans doute pas à attribuer à l’édifice.
162Restitution : La naissance de la voûte encore visible laisse supposer que la grande abside se terminait en cul-de-four. Aucune construction remarquable n’a été dégagée sur l’espace dallé de l’O. qui n’a pas encore été complètement fouillé, ne permettant pas de comparaison avec une construction symétrique semblable.
163Datation : Théâtre daté v. 25-15 av. J.-C. (G. Picard 1976). Les parascenia de l’état primitif avaient 26 m de L. (Golvin – Leveau 1979, p. 836). Or, la fontaine et les pièces qui lui sont adjacentes sont construites au-delà des parascenia. Il est donc possible de les attribuer à la phase de transformation en amphithéâtre, qui pourrait se situer à la fin du Ier ou au début du IIe s. (id., p. 841) : correspond bien aux datations proposées pour les autres fontaines. Présence de briques dans la construction inciterait également à une datation plus basse que celle du Nymphée du plateau sud [cat. 7].
164Bibliographie : Christofle 1935, pl. h.-t. ; Leveau 1984, p. 55-56.
Fig. 113 – Caesarea, plan schématique des pièces orientales du théâtre avec la fontaine (d’après Christofle 1935).

165Nº catalogue : 9
166Fig. 15, 30, 54, 91, 95, 114-116
167Site : Tipasa (Algérie)
168Nom : Nymphée
169Découverte : Premiers dégagements par A. Berbrugger (1851-1853) poursuivis par le propriétaire du terrain (note publiée en 1864). Description assez erronée par A. Héron de Villefosse (1874). Relevé détaillé par l’architecte H. Bazin en 1886 (cons. aux Archives des Monuments Historiques d’après Aupert 1974, p. 13 et fig. 2). Nouvelles études par S. Gsell avec des relevés très erronés (1894 et 1901) : à cette époque, decumanus et partie inf. du nymphée recouverts à h. des margelles. Relevé avec quelques erreurs de D. Krencker en 1913 (publié 1929). Déblaiement repris par J. Baradez en 1949 : dallage central, égout axial et mur S. jusqu’aux fondations (opérations consignées dans carnets de fouilles cons. au Service des antiquités d’Algérie d’après Aupert 1974, p. 14 ; rapports de fouilles annuels dactylographiés, 1949- 1955, et albums photographiques cons. aux ANOM). Étude majeure de P. Aupert, avec relevés et restitutions, rédigée à partir de 1967 et publiée en 1974.
170État de conservation : Observé en 2010. Entièrement dégagé, toute la partie basse est cons., ainsi que le mur de fond sur une hauteur de 4 m env. Une partie des colonnes cons. a été remontée.
171Localisation : Partie S.O. de la ville, en bordure S. du decumanus. 102,10 m le séparent de la porte de Caesarea et 180 m du croisement decumanus-cardo. Le théâtre est situé sur la même voie, du côté N., 50 m plus à l’O. La façade du nymphée forme un angle de 1,15° avec l’axe du decumanus. Les dalles du decumanus dessinent, à cet endroit, un vaste ovale dans l’axe du nymphée.
172Dimensions : Hémicycle diam. 21,34 m.
173Description : Hémicycle composé de gradins. Trois bassins composés de plaques (h. 80-90 cm) encastrées dans des piliers au niv. du dallage (niv. I), deux rectangulaires sur chaque façade de la couronne, le troisième semi-circulaire entre les deux précédents, délimitent un espace central dallé (diam. env. 11 m). Le massif de maçonnerie à l’arrière (niv. II) forme un podium (h. 1,85 m) soutenant une terrasse en couronne semi-circulaire (l. 2,15 m) qui s’élargit aux deux extrémités N.E. et N.O. en aires rectangulaires. Ces terrasses portent sur toute leur bordure une corniche où prend appui une colonnade. Quatre bases et quatre bas de fûts remontés. En arrière de ces colonnes, la double pente de la terrasse II converge vers un caniveau de même courbure qui dirige les eaux par cinq bouches dans le bassin semi-circulaire. Le massif de maçonnerie s’élève en arrière de la terrasse II et constitue le mur de fond de la partie en hémicycle. Dans sa partie postérieure (niv. III), il supporte une canalisation (3,65 m au-dessus du dallage) qui desservait à travers l’épaisseur du mur la terrasse II par des écoulements disparus mais restituables. Un mur visible sur des photographies anciennes s’élevait parallèlement et en avant de la façade, sans doute en bordure du decumanus, interdisant l’accès aux bassins (P. Aupert) : aménagement tardif dont la fonction est inconnue.
174Système hydraulique : Origine de l’aqueduc à 9 km au S.O. (v. les oueds Meurad, Bourkika et Bou Yersen). Trajet en grande partie souterrain avec des portions aériennes (arcades repérées par S. Gsell puis P. Aupert). Seconde conduite rejoint la première depuis l’O. au niv. de Nador. Elles aboutissent à la tour des murailles de la ville (rôle de château d’eau). Un tronçon conduit à un répartiteur (fig. 114) à l’arrière du nymphée (départ d’autres tronçons alimentant la ville ?) : canaux de fuite de ce bassin répartiteur situés sous le nymphée. Aqueduc permettait alimentation de toute la ville antique située au S. de la route nationale (sauf à l’E., dans les zones de la colline de la basilique chrétienne et du forum). Une partie de l’eau passait par une chambre formant réservoir et bassin de décantation (usage privé ?). Une deuxième branche pourrait se diriger vers les thermes via les grandes citernes (P. Aupert). Au N. du répartiteur, canalisation (L. 15,30 m) de blocs taillés en U portée par sept piliers alimentait le nymphée par simple pendage.
175Arrivée d’eau dans le nymphée par canal semi-circulaire ouvert du niv. III (4,05 m au-dessus du sol). Aucun pendage repérable : écoulement avec égalité de débit à travers les conduites restituables à travers l’ép. du mur. Arrivée en cascade par cinq bouches au niv. II (1,40 m au-dessus de la terrasse) ; superflu par trop-plein à l’E. (tp1). Eau collectée par un caniveau courbe et conduite par des canaux dérivés, entre les colonnes, vers la corniche. Elle se déversait ensuite dans le bassin semi-circulaire (b2) de deux manières : par cinq bouches sous la corniche, via des conduits creusés dans le lit de pose ; par débordement par-dessus un petit muret placé sur la corniche. Même système d’écoulement pour les bassins rectangulaires aux extrémités de l’hémicycle (b1, b3). Second trop-plein sur le côté E. (tp2). Au niv. I, l’eau s’équilibre (prof. max. 60 cm) dans les bassins (b1-b3) par des échancrures dans les plaques de séparation (e2 et e3, derrière les piliers 4 et 11). Évacuation probable par e1 (base de la plaque derrière le pilier 4) vers b1, puis vers l’égout par deux orifices d’évacuation visibles en partie inf. des bassins avant (e4 de b1, e5 de b3) ; troisième bouche (e6) peut être restituée (traces d’écoulement sur le sol). Égout du decumanus drainait aussi les eaux de l’égout axial (débordements dus au puisage). Vidange et curage possibles en arrêtant l’adduction d’eau au répartiteur et en laissant les bassins se vider (b2 dans b1, puis b1 et b3 par leurs évacuations). Eaux des trop-pleins récupérées par rigoles sur flanc E. et menées sous le decumanus (direction et fonction indéterminées).
176Techniques de construction : Dallage uniforme repose sur deux niv. de fondation et joue une triple fonction : radier des bassins frontaux rectangulaires et du bassin curviligne, il est creusé de mortaises où s’encastrent les plaques et les piliers qui en constituent la paroi, et il permettait l’accès au bassin par les usagers dans l’espace central. Bassins composés de plaques (h. 80-90 cm ; ép. 25 cm) posées de chant encastrées verticalement par des tenons dans des piliers carrés (h. 85-99 cm ; l. env. 40 cm) surmontés d’un amortissement portant une sphère. Mortaises du dallage et des piliers assez lâches : étanchéité assurée par du mortier de tuileau. Deux ou trois plaques (toutes légèrement courbes) sont placées entre deux piliers successifs. Assemblage entre ces plaques assuré par tenon et mortaise ou simple juxtaposition, avec une liaison au mortier.
Fig. 114 – Tipasa, plan de la ville avec indication de l’emplacement du nymphée (d’après Aupert 1974, pl. 1

© D.R.).
Fig. 115 – Tipasa, le decumanus maximus devant le nymphée avec indications des niveaux de sol avant les dégagements (cl. J. Baradez, 129 APOM/4, T. 50 IV, 4

© ANOM).
177Massifs extrêmes de façade constitués d’un appareil isodome de trois assises de pierres de taille en grès (h. 52 cm). Les deux contreforts ainsi formés par les assises et la corniche étaient remplis d’un blocage de moellons irréguliers noyés dans du mortier. La surface du blocage est recouverte de ciment hydraulique et creusée d’un canal en Π de section semblable à celle des canaux de la terrasse en hémicycle. Mur à l’arrière de la terrasse II en opus incertum, renforcé par trois lits de briques à 1,57 m du sol, forme le mur de fond (rayon intérieur 9,92 m, ép. 1,42 m). Façade antérieure au N. entièrement en opus testaceum à partir de 70 cm.
178Décor : Fragments de statues en marbre blanc retrouvés à proximité du nymphée : personnage masculin grandeur nature, main et tête de la moitié de la grandeur nature (identification impossible). Divers fragments de marbre vert retrouvés (probablement à attribuer au pavement de l’espace en U). Mur de fond de la terrasse II revêtu de plaques de gneiss blanc jaunâtre (fragments subsistants). Chapiteaux et pierres de taille des massifs sont en tuf. Quatre blocs de la corniche (h. 30 cm ; l. max. 62 cm) de retenue d’eau du niv. II subsistent. Face antérieure non moulurée ; bandeau plat vertical en partie sup. (h. 2-4 cm) grossièrement épannelé. Quatre bases de colonnes non semblables en place : composées d’une plinthe (h. 19 cm, sup. aux dimensions habituelles) et d’une base attique classique (h. moy. 18 cm). Colonnes monolithes (h. fût restituée 2,66 m) en calcaire bleuâtre veiné (carrières du Chenoua). Chapiteau retrouvé de type corinthisant, décoré sur une seule face.
179Restitution : Espace central recouvert de marbre ou de gneiss d’après l’aspect piqueté de certaines dalles. Deux mortaises y laissent supposer la présence de stèles inscrites fichées dans le sol. Concernant l’élévation du niv. II : colonnade de dix colonnes détachées du mur de fond, voûte annulaire en berceau (tubes de voûte), un toit à double pente à charpente en bois. Difficile de proposer un emplacement pour d’éventuelles statues sur le mur de fond. Espace disponible pour des blocs semblables à la corniche laisse supposer que la corniche était continue sur le rebord des trois terrasses. On peut envisager un déversoir en bronze pour chaque bouche.
180Datation : Premier quart ou première moitié du IVe s., d’après plusieurs indices essentiellement stylistiques plus ou moins certains (P. Aupert).
181Bibliographie : ANOM, Fonds Baradez, 129APOM/2- 4 ; Trémaux 1864, p. 465 ; Héron de Villefosse 1874, p. 401 ; Gsell 1894, p. 42 ; Gsell 1901a, 1, p. 73-76 ; Krencker 1929, p. 301-303, fig. 446, 446a ; Aupert 1974.
Numidie
182Nº catalogue : 10
183Fig. 117-118
184Site : Calama – Guelma (Algérie)
185Nom : Fontaine de Caecilius
186Inscription : 5
187Découverte : Détruite par la garnison de Guelma selon Ravoisié qui propose l’identification. Monument peut-être décrit par Watbled.
Fig. 117 – Calama, plan des vestiges de la ville antique, avec le réseau moderne des rues. La fontaine est indiquée par le numéro 8 (AAA, 9.146).

Fig. 118 – Calama, fontaine de Caecilius, plan restitué et détails des éléments architecturaux (Ravoisié 1846, II, pl. 34).

188État de conservation : Monument disparu, emplacement correspondant au S.O. de la mosquée Abdelhamid ben Badis, dans l’angle E. de l’îlot où se trouve le marché du centre-ville.
189Localisation : Au cœur de la ville antique, à 200 m environ au S.O. du théâtre.
190Dimensions : 8 × 7 m sans les ressauts.
191Description : Bassin semi-circulaire à l’arrière (diam. 4 m) ; à l’avant parapet composé de deux parties rectilignes (< 1 m) et d’une avancée rectangulaire (env. 50 cm) aux angles arrondis. Un réservoir octogonal, avec avancée dans l’axe, occupe la partie centrale du massif. Quatre niches semi-circulaires s’ouvrent sur les parois diagonales (fonction indéterminée).
192Système hydraulique : Citerne à 200 m à l’O. (AAA, 9.146, nº 12), alt. sup. de 15-20 m. L’eau devait être emmagasinée dans le réservoir postérieur avant d’être déversée dans le bassin de puisage à l’avant, peut-être par l’intermédiaire d’une bouche placée dans le massif polygonal, visible sur le relevé.
193Techniques de construction : Ravoisié mentionne du tuf (plate-forme ? vestiges du massif ?). D’après le relevé, pierres de taille de grand appareil.
194Décor : Deux bases de colonnes découvertes. Dessin de Ravoisié : base attique, h. 18,7 cm, diam. max. 26 cm, lit d’attente rayon 21 cm ; corniche avec modénature (h. 38 cm, prof. 30 cm), de bas en haut : bandeau, doucine, filet, cavet, bandeau, quart de rond renversé, filet, quart de rond renversé, filet, bandeau et cavet ; l’architrave (h. 25 cm, prof. 5,8 cm) ne forme qu’un bloc avec la frise (h. 26,5 cm). Modénature de l’architrave, de bas en haut : bandeau, talon droit, rainure droite, bandeau aux angles arrondis, rainure droite. Entablement, h. totale 89,5 cm.
195Restitution : Selon Ferchiou (1975, p. 67-68), la proportion des ordres du Tell tunisien est de 1/3,7 à 1/5,4 pour h. colonne. Considérant la h. de l’entablement de 89,5 cm, la h. de la colonne peut être estimée entre 2,68 et 3,13 m. De même, h. totale de l’ordre peut être estimée entre 10 et 12,5 fois le diam. du lit de pose de la colonne, connu par le lit d’attente de la base (diam. 42 cm). Estimation de la h. totale de l’ordre entre 4,20 et 5,25 m. Pour l’aspect général, restituer une niche semi-circulaire en cul-de-four en façade, occupée par une statue posée sur un socle. Dix colonnes sur trois côtés, par groupe de deux sur les côtés, et de chaque côté de la niche et du bassin en façade (présence de ressauts). L’inscription courait au moins sur la façade et jusqu’aux deux colonnes des retours latéraux. D’après la courbure de la pierre, le nom de l’évergète prenait place dans la niche.
196Datation : IIe-IIIe s.? Cf. la paléographie de l’inscription, une capitale africaine allongée, assez baroque d’après le dessin de Ravoisié.
197Bibliographie : Ravoisié 1846, 2, p. 34-35, pl. 33 ; Watbled 1870, p. 277-278, n. 1 ; Aupert 1974, p. 95 ; Letzner 1999, nº 237, p. 398.
198AAA, 9.146, nº 8.
199Nº catalogue : 11
200Fig. 17, 119-122
201Site : Cirta – Constantine (Algérie)
202Nom : Nymphée du 3e régiment de Chasseurs d’Afrique
203Découverte : Découvert au moment de la création des jardins par le 3e régiment de Chasseurs d’Afrique (1842), édifice connu par les relevés de Delamare (1850, déjà ruiné, cons. jusqu’à h. des voûtes) et aux commentaires de S. Gsell. Secteur délaissé jusqu’en 1928, quand la dépose d’une mosaïque marque la reprise des fouilles. M. Christofle publie plan sommaire (1935) des ruines (certaines ont disparu depuis le XIXe s.) et photographie du nymphée, dont les vestiges sont encore bien cons. : ne semble pas alors avoir connaissance des relevés de Delamare qu’il mentionne en 1938, quand le secteur fait l’objet d’une notice plus structurée et plus détaillée.
204État de conservation : Aujourd’hui un quartier d’habitation, la cité Kouhil Lakhdar ou Djenane Zitoune, dont les premiers bâtiments datent de l’époque française. Les structures antiques doivent avoir disparu depuis lors. Non uidi.
205Localisation : Ensemble de ruines faisant partie d’une villa, entre 1300 et 1500 m env. au S. de Constantine, contre le Rummel, en amont du confluent de l’oued Bou Merzoug (Delamare 1850, pl. 137, fig. 2 et pl. 138, fig. 1 et 12 ; De Pachtère 1911, nº 226, p. 55). Salle rectangulaire (8,36 × 7,14 m) pavée d’une mosaïque dont le panneau central représentait le triomphe de Neptune et d’Amphitrite (AGER, inv. Ma 1880 ; Delamare 1850, pl. 139-144 ; Baratte 1978, nº 6, p. 28-40). Plusieurs pièces la flanquaient. Au N.E. du nymphée se trouvaient d’autres constructions dont un groupe de quatre citernes (Delamare 1850, pl. 138, fig. 5) en très mauvais état voire rasées au début du XXe s., selon S. Gsell. Sur la même rive, de gros blocs gisant sur les bords et au fond de l’oued ont pu appartenir à un barrage. À 300 m env. en aval, sur la rive droite, se trouvaient des vestiges de l’aqueduc de l’Aïn bou Merzoug.
Fig. 119 – Cirta, situation des vestiges antiques sur le plan de la ville moderne de Constantine au milieu du XIXe siècle (AAA, 17.126).

Fig. 120 – Cirta. 1) Aqueduc romain dans la vallée du Rummel. 2) Ruines voisines du Rummel, en amont de l’oued Bou Merzoug. Le nymphée est indiqué par la flèche et les lettres X et Y (Delamare 1850, pl. 137).

Fig. 121 – Cirta, Ferme du 3e régiment de chasseurs d’Afrique, plan de l’état des ruines dans les années 1930, avec le nymphée à droite. L’échelle est approximative (d’après Christofle 1935, p. 232

© D.R.).
206Dimensions : L. < 30 m.
207Description : Façade rectiligne creusée d’une série d’absides (1 à 4, du N. au S.) (h. 5 m). La première est à fond plat. En plan, abside 3 rectangulaire, avec une extension semi-circulaire dans la paroi postérieure. Absides 2 et 4 semi-circulaires. Chaque abside, sauf la centrale, creusée d’une niche dans sa partie postérieure. Sur les relevés de Delamare, bassin composé de piliers et de plaques de pierre devant l’abside. Sections du mur entre les niches, associées aux piliers et aux plaques, divisent les bassins. Le relevé de Delamare laisse supposer l’existence de bassins devant l’abside 2. On voit aussi que les absides reposent contre un monticule de terre, dont M. Christofle pense qu’il peut être antique, en raison de l’absence d’enduit et de l’irrégularité sur la face arrière du nymphée.
208Système hydraulique : Un aqueduc traversait la vallée de l’oued Rummel, à 1200 m au S. de Constantine et à 100 m en amont du confluent du Rummel et de l’oued bou Merzoug. L’aqueduc provenant d’Aïn bou Merzoug franchissait la vallée par un siphon ; se dirigeait ensuite, du S.E. au N.O., vers de grandes citernes au S. du Koudiat Ati ; une conduite partait vers la ville (traces sous la halle aux grains), au N.E. du Koudiat Ati, et devait avoir de nombreux branchements, peut-être vers les citernes de Bab Djabia (28) au SE de la ville moderne. Un autre aqueduc, beaucoup moins long, recueillait les eaux de la colline de Sidi Mabrouk, à 1800 m env. à l’E. de Constantine. Après un parcours souterrain, franchissait le ravin du Rummel (24), 500 m en amont du grand pont dit El Kantara. Il alimentait les citernes du capitole (15), les plus importantes de la ville, à la casbah actuelle (14) (Gsell 1901a, 1, p. 252-253 et 266-267). Elles alimentaient probablement un nymphée situé sur le capitole, peut-être destiné à des ablutions dans le cadre d’un culte [ins. 6].
209Alimentation du nymphée provenait d’une source située à 500 m en contre-haut (M. Christofle). Un canal (Delamare 1850, pl. 138, fig. 1 noté a-b et coupe en fig. 4) partait d’un espace L situé à proximité du lieu de découverte de la mosaïque de Neptune et Amphitrite qui se dirigeait vers le nymphée. Un canal ménagé dans le mur de fond aboutissait aux petites niches semi-circulaires. Coupe de Delamare montre une arrivée oblique descendant vers la niche et arrivant juste en-dessous de la courbure du cul-de-four. On peut supposer que l’eau ruisselait ensuite directement dans les bassins de puisage mais le procédé semble étonnant, d’autant que ces niches devaient sans doute accueillir des statues-fontaines. L’eau pouvait ensuite ruisseler par trop-plein puis était dirigée (d’après S. Gsell), par un canal se dirigeant au S.E. vers la pièce à abside. Des piscines supportées par d’importantes substructions à proximité du fleuve recevaient peut-être ses eaux.
210Techniques de construction : Absides construites en blocage (c-à-d en opus caementicium ; S. Gsell) mais M. Christofle indique la présence de « très belles briques fines, régulières et bien cuites » : la distinction entre le blocage et les briques est bien visible sur le dessin de Delamare. En réalité, parement en opus testaceum avec remplissage en opus caementicium (Adam 2017, p. 158). Ce dernier indique également que « le plancher est formé de béton » (comprendre de béton de tuileau) dont une rainure faisait le tour : probablement rainure d’encastrement des plaques formant bassin, dont il reste une trace sur les relevés de Delamare, à restituer devant les quatre absides. Mention de « petites ouvertures triangulaires au bas des murs » reste énigmatique.
211Décor : Colonne dessinée par Delamare, avec une moulure qui devait être l’architrave.
212Restitution : Façade rectiligne creusée d’absides sans doute voûtées en cul-de-four, elles-mêmes percées de niches desquelles jaillissait l’eau et probablement décorées de statues. Si les proportions du relevé sont exactes, on peut restituer des colonnes reposant sur les piliers des bassins et soutenant un entablement composé d’une architrave (disparue). La restitution symétrique que proposait W. Letzner (pl. IIb) semble un peu osée, car on ne dispose d’aucun vestige au N.E.
213Fontaine privée ou publique ? La distance du centre de l’antique Cirta, à proximité d’une villa très probablement suburbaine, et le caractère privé que cet emplacement laisse suggérer, devraient exclure cet édifice de notre série. La méconnaissance de la topographie antique de Cirta et les dimensions très importantes de cet édifice, le rapprochant d’une fontaine publique, ont incité à en donner une notice détaillée.
214Datation : Inconnue. Unique élément chronologique : mosaïque de Neptune et Amphitrite provenant de la villa proche, datée du premier quart du IVe s. (Baratte 1973 ; Baratte 1978, nº 6, p. 28-40). Elle n’indique en rien que la villa a été construite à cette période, ni même que le nymphée est contemporain. Usage de la brique ne constitue pas un élément décisif pour préciser la datation.
215Bibliographie : Delamare 1850, pl. 137, fig. 2 et pl. 138, fig. 8-11 ; Gsell 1901a, 2, p. 28 ; Gsell 1912, p. 130-132 ; Christofle 1935, p. 231-234 ; Christofle 1938, p. 210-215 ; Aupert 1974, p. 94 ; Letzner 1999, nº 310, p. 446.
216AAA, 17.126, c (p. 19).
217Cuicul – Djemila (Algérie)
218Réseau hydraulique (fig. 79)
219Captage de la source d’El Anacer, au bord de l’oued Guergour, à env. 3 km. Recherches récentes (Y. Aïbèche et S. Slimani) ont permis de repérer source, à alt. 1080 m, et tracé de l’aqueduc sur env. 1,2 km. Trois canalisations identifiées, dont deux se rassemblent vers la fin du parcours. Perte du tracé de l’aqueduc avant son entrée dans la ville mais réservoir de distribution en amont peu probable (aucune trace retrouvée). La canalisation se divisait probablement en une série d’embranchements destinés aux différents quartiers.
220Traces des ramifications indiquent une branche destinée au faubourg de l’O., une autre au « quartier chrétien » à l’E. et la principale au centre de l’agglomération. Cette dernière alimentait tous types d’édifices : premier réservoir au S.O. des Grands Thermes sud ; grandes citernes au N. qui elles-mêmes devaient alimenter les Grands Thermes mais surtout les maisons plus bas, entre les thermes et le forum sud ; la fontaine conique [cat. 13] (tuyau de plomb dans sa direction) ; descendant la rue de l’O. (tuyau de plomb diam. 30 cm) vers le forum sud jusqu’à l’arc de Caracalla. Bifurquait ensuite : vers les latrines à l’O. du forum ; vers une fontaine monumentale sur la place, dite « château d’eau du forum sud » [cat. 12], jouant un rôle d’organe distributeur (tuyaux vers quartier N.) ; une partie des maisons approvisionnée par des tuyaux venant de la conduite qui suivait chaque rue, en général en plomb protégés par une gaine de briques.
221Peu de puits et citernes : cinq puits repérés, l’un sur le cardo S. à hauteur de la Maison de Bacchus, un dans la partie E. du forum des Sévères, un dans le quartier N.O. et deux dans le quartier N.E. Une citerne dans sous-sols du capitole mais pas de citerne classique de l’atrium dans les maisons.
222Réseau d’égouts très développé, généralement dans l’axe longitudinal de la voie. Bien connu pour la ville primitive ; au S., égout repérable par sa couverture de dalles le long du cardo et sur le forum des Sévères (observé in situ). Construit en briques et moellons, parfois en pierres de taille (l. 40-50 cm, h. 0,80-2 m), couvert d’une voûte en plein cintre ou de dalles posées à plat (regards de pierre dessinant une rosace), recevait évacuation des maisons (parfois via une fosse de décantation), des latrines publiques, trop-plein des fontaines. Eau de pluie tombée sur les toitures dirigée par des piliers de pierre le long des façades vers l’égout (plusieurs aux Grands Thermes sud). Les égouts de chaque rue se rejoignaient ensuite : contenu recueilli par des collecteurs qui descendaient vers les ravins de l’O. et de l’E. (repéré et relevé par Y. Allais sur L. 85 m depuis le forum des Sévères) vers les oueds.
223Fondation agglomération primitive généralement admise sous Nerva ou Trajan. Réseau d’eau courante considéré mis en place dans les premières décennies pendant la période antonine, probablement sous Commode (A. Schmölder-Veit) : hypothèse vraisemblement fondée sur la construction des Grands Thermes sud, datés de 183 (AE, 1920, 16 ; ILAlg, II-3, 7801. AE, 1935, 45 ; ILAlg, II-3, 7796- 7797). Toutefois, thermes du capitole, dans centre primitif, datés début ou milieu du IIe s. (Thébert 2003, p. 196-197), nécessitaient une adduction conséquente (citernes suffisantes ?). L’absence presque totale de puits et citernes suggère l’exitence d’un aqueduc : corroboré par le réseau d’adduction et d’évacuation découvert dans cette zone. Réseau hydraulique encore fonctionnel en 295, d’après inscription mentionnant réfection de l’aqueduc ou d’une conduite [ins. 7].
224Bibliographie : Bonnevin 1902 ; Allais 1933, p. 93-117 ; Allais 1953, p. 52-60 ; Birebent 1962, p. 462 ; Allais 1971, p. 110-116 ; Blanchard-Lemée 1975, p. 209- 212 ; Schmölder-Veit 2009, p. 65-67 ; Aïbèche – Slimani 2018.
225Nº catalogue : 12
226Fig. 78-79, 123-124
227Site : Cuicul – Djemila (Algérie)
228Nom : Château d’eau du forum sud
229Découverte : Par A. Ballu lors du déblaiement des abords de l’arc de triomphe de Caracalla en 1911. Un relevé sommaire est donné par Y. Allais. Croquis coté levé en 2010.
230État de conservation : Observé en 2010. Toute la partie sup. du monument a disparu.
231Localisation : La façade rectiligne donne sur le forum sud dit « des Sévères », sur son côté O., en biais par rapport à l’arc de Caracalla et la porte double N.O.
232Dimensions : Corps principal L. 7 m, réduit à l’arrière à 3,50 m avec trois pans < 2 m de côté. Ép. totale de cette partie centrale 3,70 m.
233Description : Deux rangées de bassins du côté du forum : le premier, adossé au corps principal, a 1 m de saillie, un radier de gros moellons et de mortier ; il est divisé en trois fractions A, B, C par de petits murs perpendiculaires à ceux des faces principale et postérieure ; le deuxième bassin F, établi sur le dallage même de la place, était disposé devant l’autre (avancée 2 m) et se retournait sur le côté N. De l’autre côté de l’édifice, face à la basilique, un bassin unique (saillie 1,20 m) contournait le massif à pans coupés de la partie centrale D. Côté place, L. 9,80 m.
234Système hydraulique : Le château d’eau était alimenté par la canalisation provenant du S. Réservoir d’eau de construction massive sur le flanc S. : partie antérieure β L. 4,90 m, l. 2,05 m, faisant face au forum, en retrait de 3,40 m sur l’alignement du bassin avant ; une deuxième fraction α côté O., derrière la première, L. 3,45 m, l. 2,45 m.
235L’eau pénétrait en a dans le bassin E, puis passait par b dans le bassin F. Un tuyau devait l’amener au sommet de l’édifice où une niche ornée d’une statue surmontait sans doute le vide triangulaire D ; elle retombait dans les compartiments A, B, C qui devaient servir de bassin de décantation, puis dans le bassin F, probablement par trop-plein. Traces d’usure visibles sur les plaques de parapet du bassin F indiquent que l’eau y était puisée. Problème d’identification de l’espace G, fermé à un moment par un parapet, mais dont la disparition des plaques ne permet pas de l’identifier formellement à un bassin.
236Deux plaques de clôture présentent une série d’orifices circulaires c, d par où devaient sortir des tuyaux qui portaient l’eau dans tout le quartier N. ; autre issue visible en e. Cette fontaine jouait donc un rôle de distribution.
237Techniques de construction : Corps principal constitué de blocs de grand appareil de calcaire. Sur les blocs formant la partie postérieure du bassin A, B, C, présence de trous de louve. Bassins E, F et espace G limités par de grandes plaques dressées verticalement et encastrées entre de petits piliers présentant une feuillure sur chacune de leurs faces latérales ; d’autres plaques le coupaient en deux. Un dallage au même niv. que celui de la place formait radier : ce dallage est aligné avec la fontaine dans l’espace G, alors qu’il est oblique sur la place en avant.
238Décor : Une moulure borde le socle central. Deux fragments de statues, de deux figures différentes, ont été retrouvés.
239Restitution : L’ordonnance de l’architecture devait être imposante : du côté du forum, supposer la présence d’une grande niche et de deux plus petites contenant des statues dont les fragments ont été retrouvés.
240Dans la partie F qui bordait le forum, on venait puiser l’eau, comme le prouve l’usure du bord sup. des plaques de clôture. La partie opposée E donnait probablement sur une cour fermée ; le public n’avait pas le droit d’y puiser, car les plaques de ce côté ne présentent aucune trace d’usure. Ce bassin devait servir de réservoir et devait même être couvert : au bord des plaques et sur le socle central du monument, de petites encoches en queue d’aronde qui se correspondent deux à deux devaient servir à y loger des poutrelles qui pouvaient être recouvertes de dalles (A. Ballu et Y. Allais).
241La forme irrégulière du bassin E peut s’expliquer par l’existence de bâtiments antérieurs qui en ont gêné le développement. Plusieurs remaniements introduits dans la disposition des bassins. Murette de briques ajoutée en f, peut-être pour consolider la couverture supposée sur le bassin E. Communication entre E et F supprimée par la pose d’une plaque qui bouchait l’ouverture b ; l’eau ne pouvait donc plus arriver en F qu’en descendant de la partie centrale du monument. Peut-être un bassin supplémentaire, pris sur l’aire du forum, ajouté à un moment donné ; mais il est possible que la bordure de plaques et de piliers, dont les fragments visibles à 2 m en avant de l’édifice suggèrent cette hypothèse, ait joué simplement un rôle décoratif.
Fig. 124 – Cuicul, château d’eau du forum sud, plan schématique restitué (d’après Ballu 1913, pl. VIII, p. 160 et Allais 1933, pl. IV).

242Datation : Peut-être à dater de l’époque des Antonins, lorsque la ville s’est dotée d’un aqueduc. D’une part, la distribution vers le quartier N. passait par là ; ensuite, le château d’eau se situe à proximité de la basilique de Julia, datée des années qui ont suivi la mort de Lucius Verus (CIL, VIII, 8318 = ILAlg, II-3, 7793), dans un quartier qui était donc déjà construit à cette époque. P.-A. Février a bien mis en garde sur la datation du forum dit « des Sévères », sur lequel des inscriptions du IIe s. ont été découvertes. Le quartier autour des Grands Thermes sud était d’ailleurs probablement occupé dès la fin du IIe s. (Février 1964, p. 10-11). Le château d’eau est construit sur les ruines d’un petit temple qui flanquait au N. l’arc de Caracalla : il ne s’agit pas de l’édifice primitif à cet emplacement mais il a pu faire partie des remaniements de la place qui ont eu lieu au IVe s. (Février 1964, p. 14). Il faut dissocier les deux parties de l’édifice : les « citernes » au S. devaient exister dès la mise en place de l’aqueduc et jouer probablement un rôle de répartiteur ; la fontaine qui est accolée a pu être construite plus tard, installée sur le dallage de la place. Cela est à vérifier pour les bassins E et F, mais est confirmé pour le bassin G, qui lui-même a pu faire partie d’une dernière phase. Il est certain que plusieurs phases de construction se sont succédé dans l’édifice, peut-être comprises entre le début ou le milieu du IIe s. et le IVe s.
243Bibliographie : Ballu 1912, p. 480-481 ; Ballu 1921, p. 55-57 ; Ballu 1926, p. 106-107 ; Allais 1933, p. 101- 104 ; Aupert 1974, p. 94 ; Letzner 1999, nº 47, p. 302 ; Schmölder-Veit 2009, p. 70 et fig. 4.
244Nº catalogue : 13
245Fig. 36, 75, 79, 88
246Site : Cuicul – Djemila (Algérie)
247Nom : Fontaine conique
248Découverte : Étudiée par A. Ballu lors des premiers dégagements du site, au début du XXe s. Aucune fouille ne semble avoir été effectuée sur le monument.
249État de conservation : Fontaine restaurée ; piliers, plaques du bassin et cône ont été remontés et scellés au mortier. Observée en 2010.
250Localisation : Située sur le prolongement du cardo maximus depuis le forum sévérien vers les Grands Thermes sud, à mi-chemin entre ces deux édifices.
251Dimensions : Diam. 2,70 m
252Description : Fontaine établie sur une marche circulaire portée par une plate-forme trapézoïdale élevée d’un degré sur les côtés E., O. et S., ainsi que de trois marches du côté N. (pendage de la voie). Elle comprend un bassin circulaire (diam. 2,70 m) et au centre un cylindre (h. env. 1,30 m) avec corniche, supportant un cône tronqué à h. de 5 m env. au-dessus du sol. Rayon intérieur du bassin, entre la plaque et le cylindre, l. env. 80 cm.
253Système hydraulique : Conduite venant du S. dont une branche alimentait les citernes au N. des Grands Thermes sud. Un tuyau de plomb partait de la dernière citerne vers la fontaine. Entrée du tuyau de plomb côté S. de la marche circulaire ; allait se loger dans la saignée creusée le long du cône. Le tuyau amenait l’eau au sommet du cône, le long duquel elle s’écoulait avant de retomber dans le bassin. L’eau devait ensuite déborder du bassin par trop-plein et être évacuée par la bouche, repérable au S. de la plate-forme, qui rejoignait l’égout du cardo (repéré en façade des grands thermes). Vidange assurée par un orifice placé au bas d’une plaque du bassin, côté N., qui permettait alors à l’eau de s’écouler le long des marches et de rejoindre l’égout. Une bouche était peut-être aménagée, recouverte aujourd’hui.
254Techniques de construction : Bassin fermé par huit plaques de pierre légèrement courbes, placées de chant, certaines emboîtées dans les rainures de petits piliers surmontés de pignons en sphère ou fleurons. Piliers de section trapézoïdale à douelles courbes (L. intérieure env. 30 cm, ép. 27 cm, h. totale 80 cm). On repère sur certains piliers le départ de taille d’une plaque, les deux éléments étant dans ce cas taillés dans le même bloc. Plaques et piliers n’étaient pas encastrés dans la plate-forme mais simplement posés dessus et scellés au mortier, à l’intérieur et à l’extérieur du bassin, ce qui en assurait l’étanchéité. Les plaques portent des traces d’usure liées au frottement des récipients de puisage. Fond du bassin composé de dix dalles en forme de voussoirs trapézoïdaux à douelles courbes, scellées au mortier de tuileau. Cône composé de deux blocs pour sa partie principale, corniche sommitale taillée à part.
255Décor : Moulures au-dessus du cylindre et au sommet du cône, piliers terminés par des pignons. Compte tenu de l’agencement, difficile de supposer la présence d’un décor statuaire, notamment dans le cône, comme pour la Meta Sudans de Rome (Panella 1996, p. 90-91).
256Restitution : Cône central le long duquel l’eau s’écoulait dans le bassin. La restitution d’un élément métallique au sommet est soulevée par les représentations monétaires.
257Datation : La construction des Grands Thermes sud, en 183-185, donne un terminus post quem pour la datation de la fontaine, puisque celle-ci était alimentée par un tuyau en provenance des grandes citernes qui flanquaient les thermes au N. Datation proposée sous les Sévères au regard du contexte urbain.
258Bibliographie : Ballu 1921, p. 65-66 ; Allais 1933, p. 98 ; Letzner 1999, nº 365, p. 471-472 ; Schmölder-Veit 2009, p. 70-71.
259Nº catalogue : 14
260Fig. 53, 79, 125-126
261Site : Cuicul – Djemila (Algérie)
262Nom : Hémicycle-fontaine
263Découverte : Principaux monuments autour du forum, portiques et temple, déjà dégagés en 1846 : relevés par A. Ravoisié dont un plan détaillé de l’hémicycle-fontaine. Le forum n’est dégagé dans sa totalité par A. Ballu qu’en 1912 ; anastylose de six colonnes corinthiennes du portique N. en 1912, puis du reste en 1913.
264État de conservation : Légèrement détérioré et envahi par la végétation. Observé en 2010.
265Localisation : Au centre du portique N.O. du forum des Sévères. Portique (L. 53 m) constitué de quatorze travées (L. 2-2,30 m, excepté la travée centrale plus large), disposé à 4,50 m en avant du mur de fond du forum. La place descendant fortement vers l’E., un perron de onze marches prenait place en face de la travée centrale, face à la fontaine, permettant l’accès au portique, surélevé d’un étage au-dessus de la place. L’hémicycle est aligné avec le temple qui lui fait face.
266Dimensions : Diam. 5,75 m ; l. 2,10 m.
267Description : La fontaine se trouve être l’hémicycle central du mur N. du forum. De chaque côté de celle-ci, mur animé de renfoncements rectangulaires (l. 1,40 et 2,10 m alternativement) ; une niche de plus grande largeur fait la jonction avec la porte dans l’angle N.E.
268Système hydraulique : Réseau hydraulique du quartier N. de Cuicul bien étudié (Blanchard-Lemée 1975, p. 161-166). Arrivée d’eau connue en provenance du S.O. passait près de la porte menant du forum des Sévères au quartier N., et donc de la petite fontaine accolée au piédroit. Cette conduite alimentait probablement la Maison de Castorius, juste derrière l’hémicycle. Cette maison serait bien postérieure à 211 mais une demeure plus modeste existait précédemment (Blanchard-Lemée) : il est probable que des maisons prenaient place à cet endroit dès la fondation de la ville, alimentées en eau courante pour les plus aisées, la ville étant particulièrement pauvre en puits et en citernes. Or, le portique prend appui sur les ruines du rempart, détruit à partir de 211. Ainsi, l’alimentation de la fontaine, si l’on n’en connaît pas le fonctionnement, ne pose aucun véritable problème technique.
269L’eau pouvait ainsi arriver au fond de l’abside et jaillir depuis une niche, pour s’écouler ensuite dans le bassin semi-circulaire. L’eau pouvait s’écouler par trop-plein : la mauvaise conservation du sol du portique empêche d’y repérer une éventuelle bouche d’eau qui aurait pu recueillir les eaux au pied de la fontaine. L’évacuation ne pose pas de problème majeur, puisque de nombreux égouts sont connus et présents à proximité : l’eau a pu être recueillie par l’égout qui traverse le forum et se dirige à l’E. (Allais 1953, p. 52).
270Techniques de construction : Sol du bassin disparu de longue date : non repéré en 1992 (Kleinwächter), absent des relevés de Ravoisié. Sans doute constitué de dalles (expliquerait l’arrachement). La présence éparse de blocs rainurés laisse fortement supposer qu’on disposait d’un système de plaques encastrées qui formaient le parapet du bassin. Corps de la fontaine, comme le reste du portique, en grand appareil. La mauvaise conservation empêche de déceler des traces de mortier de tuileau.
271Décor : Portique composé de treize colonnes corinthiennes à fût lisse. Aucun autre élément de décor ne se rapporte à la fontaine.
272Restitution : La fonction hydraulique de l’installation n’est pas assurée. Il pourrait s’agir d’une simple architecture décorative accueillant une statue (Kleinwächter). La présence des blocs rainurés sans doute destinés à recevoir des plaques pour fermer la partie avant de l’abside est le seul élément en faveur d’une fontaine : ce dispositif aurait été tout à fait inutile dans le cas d’une abside décorative. Quelle que soit l’identification qui est faite du monument, il faut mettre en relation les éléments alentours : A. Ballu signalait les traces d’un monument (9,60 × 3,35 m) placé devant la travée médiane du portique et, en avant de celui-ci, d’une base de plan carré (côtré 3,70 m). On peut sans difficulté penser à des bases honorifiques dont l’emplacement participe de la mise en scène avec l’hémicycle du portique.
273Datation : L’hémicycle-fontaine est à dater en fonction du portique dont il est partie intégrante, appartenant très certainement au même programme de construction. Le portique peut être daté du IIIe s., pas avant 211, terminus post quem pour la destruction du rempart sur lequel il prend appui.
274Bibliographie : Ravoisié 1846, pl. 30-31 ; Delamare 1850, pl. 104, fig. 4 ; Ballu 1913, p. 161-162, repris dans Ballu 1921, p. 49 et Ballu 1926, p. 88-89 ; Ballu 1914, p. 294-295 ; Aupert 1974, p. 95 ; Letzner 1999, nº 136, p. 345 ; Kleinwächter 2001, p. 100-101 sqq. ; Schmölder-Veit 2009, p. 70.
275AAA, 16.233, nº 1a.
276Nº catalogue : 15
277Fig. 16, 46-47, 79, 127
278Site : Cuicul – Djemila (Algérie)
279Nom : Fontaine de la Tétrarchie
280Inscription : 7
281Découverte : Fontaine décrite par A. Ballu en 1921 mais aucun plan ne semble publié. Croquis schématique coté de l’édifice dressé en 2010.
282État de conservation : Tout le massif est cons., ainsi que le bassin de puisage en avant. Colonnettes probablement remontées. Observée en 2010.
283Localisation : Angle S.E. des Grands Thermes sud, à l’extérieur du portique d’entrée et sur le flanc O. du cardo maximus S. Elle obstrue la ruelle bordant la face méridionale des thermes.
284Dimensions : L. 3,60 m en façade.
285Description : Constituée d’un massif en pierres de taille et briques formant un carré presque parfait (côté 1,90 m, h. 1,80 m), décoré d’une corniche (h. 20 cm) à 1,45 m au-dessus du sol. La partie avant forme une courbe (ouverture env. 1,40 m). Bassin avant : L. env. 3,60 m, l. 50 cm, prof. 95 cm.
Fig. 125 – Cuicul, relevé de l’hémicycle-fontaine et du forum des Sévères après leur dégagement (Ravoisié 1846, pl. 30).

286Système hydraulique : Aucune trace de l’arrivée d’eau, à restituer probablement à l’arrière. La proximité immédiate des thermes ne pose pas de problème d’alimentation. L’eau devait arriver sous pression et déboucher d’un tuyau de plomb (orifice de sortie visible au centre de la courbure du massif). De là, elle coulait directement dans le bassin de puisage. Encoche en V visible sur la partie sup. d’une plaque du bassin, presque à l’aplomb de la bouche d’égout située en avant : trop-plein par lequel l’eau était évacuée. Orifice de vidange visible en partie inf. de cette même plaque, toujours à proximité de la bouche qui ouvrait sur un égout circulant le long du decumanus.
287Techniques de construction : Massif de la fontaine : squelette en grand appareil de pierres de taille avec remplissage de briques (type opus africanum). Façade avant construite en pierres de taille, partie arrière en briques ; les côtés comportaient une « haste » de pierres de taille en leur centre. Cœur en opus caementicium, blocage que l’on voit affleurer au niv. sup. du massif et à l’arrière en raison de l’effondrement d’une partie du parement de briques, tout en laissant le passage au tuyau d’adduction. Bassin composé de plaques encastrées dans des piliers. Des mortaises permettant d’enfoncer des crampons à double queue d’aronde trapézoïdale sont visibles dans les angles du bassin, peut-être pas destinées à maintenir les plaques en place : leur présence sur les côtés extérieurs des piliers pourrait indiquer que ces blocs étaient en remploi.
288Décor : Une corniche, composée d’une doucine droite et d’un cavet, couronnait le massif de la fontaine. Au-dessus, quatre colonnettes à fût lisse et base attique ont été remontées.
289Restitution : Bassin bien cons., partie sup. abîmée. À comparer à la fontaine au dieu Océan : ici quatre colonnettes remontées et non deux pilastres en partie arrière. Celle du fond, côté S., est creusée d’une encoche sur la base, du côté extérieur : remploi ou mauvaise restauration ? Le fond était peut-être plein comme pour l’autre fontaine et la frise-corniche inscrite surmontée d’un fronton, le tout chapeauté d’une charpente à deux pans couverte de tuiles.
290Datation : L’inscription indique une réfection des conduites d’eau en 295, à l’occasion de laquelle le curateur M. Rutilius Felix Felicianus a pu faire construire cette fontaine. L’installation de la fontaine obstruant le passage du côté méridional des Grands Thermes sud indique dans tous les cas qu’elle est postérieure au projet initial des thermes (datés de 183) et ne s’oppose pas à la datation par l’épigraphie.
291Bibliographie : Ballu 1921, p. 66.
292Lambaesis – Lambèse-Tazoult (Algérie)
293Réseau hydraulique
294Premières installations à dater du règne d’Antonin d’après inscription (CIL, VIII, 2652) datée de 147- 149 retrouvée à la source d’Aïn Drinn, au S.E. de la ville : ne mentionne aucun aménagement mais suppose des constructions (fecit) en partie identifiées. Inscription datée de 158 (2653) indique construction d’un temple à Neptune (aedem Neptuni). Lien entre le dieu et les sources confirmé par la mention collectis fontibus et [scatu]riginibus. Plus tard, inscription 2654 = 18104, datée de 174, indique construction d’aménagements plus développés (por]ticus et an[- tas] et propyla cum v[estibulo). Au même endroit, des horti aménagés en 203 (2655). Provenance inconnue des eaux collectées : aqueducs ou multiples résurgences de la source ? Une chambre d’eau repérée en fouilles. Débit d’Aïn Drinn important (20-30 L/sec.) mais plusieurs aqueducs totalisant une L. de 25 000 pieds (2658) auraient abouti dans un château d’eau (M. Janon) : recherches anciennes mentionnent de « vastes réservoirs ». Durant le IIe s., le captage d’Aïn Drinn, peut-être alimenté par des aqueducs provenant d’autres sources, desservait la ville de Lambèse par un aqueduc (conduit l. 25 cm, h. 40 cm) qui se dirigeait vers le forum et les thermes du Légat et des Chasseurs. Quelques autres sources probablement captées au N. de la ville (J. Birebent).
295Inscriptions retrouvées au septizonium précisent les aménagements. Sous le gouvernement de L. Apronius Maenius Pius Salamallianus, légat de Sévère Alexandre (222-235, sans plus de précisions : AE, 1917-1918, 51 ; PIR2, IV, 161 ; Thomasson 1996, nº 59, p. 182), débute en 225 construction de l’aqueduc des aquae Alexandrianae [ins. 11] qui réunit les aquae Melliarenses et Lu[---]nses [ins. 9]. Inscription datée de 226 [ins. 9] indique huit mois de travaux : début de la construction env. l’année précédente. De plus, autel mentionne que ce même Salamallianus, très probablement, s’est acquitté du vœu fait au début du chantier (AE, 1942-1943, 93 ; AE, 1973, 646) : découvert à proximité d’Aïn Cherchar, une des nombreuses sources du versant N. de l’Aurès, au S. de Lambèse. Or, reste de tour d’arrivée d’aqueduc à 300 m du temple d’Esculape, avec ouverture au S. : direction vers laquelle identifier le captage des aquae Alexandrianae. Captage de l’oued Bertouli devait compléter ces adductions. Ainsi, comprendre que les adductions en provenance d’Aïn Drinn étaient devenues insuffisantes au début du IIIe s. : aqueduc construit depuis Aïn Cherchar pour compléter ces ressources. Nymphée construit pour commémorer ces nouvelles adductions et plébiscité par les évergètes jusqu’en 293 (au lieu du temple de Neptune).
296Inscription [10] indique restauration septizonium en 246-248 : nymphée de 226 et ce septizonium seraient un seul et même monument (M. Janon). Plus tard, autre source captée : aqua Titulensis attestée pour la première fois en 276-282 [ins. 13] (NB. Erreur de renvoi par Janon 1973, p. 241 à son ins. nº 6 au lieu de nº 5). Comme pour les sources précédentes, M. Janon propose une dénomination d’après une ville de province : propose Ad Titulos en Illyrie et date le captage des empereurs illyriens. Dans ce cas, terminus post quem est fourni par le début de règne de Claude le Gothique en 268 : hypothèse délicate. Envisager une dédicace sous le bref règne de Quintilien, en 270, expliquant l’absence de mention de l’empereur dans la dédicace (comm. pers. X. Dupuis). Aqueduc aurait ensuite été détruit par une crue, avant 282, terminus ante quem pour sa construction et celle du captage, fourni par la mention de restauration de l’aqueduc [ins. 13]. De nouveau restauré en 290-293 [ins. 12] (cf. Lepelley 1981, p. 418-419).
297En 364-367, aménagements d’Aïn Drinn restaurés (2656). Vers 379-383, curie et conduits d’adduction restaurés (18328) : inscriptions découvertes près du capitole et non au septizonium comme auparavant, laissent supposer que septizonium et aqueduc ne devaient plus être en usage.
298Dans la ville elle-même, important réservoir voûté à l’E. de l’amphithéâtre (superficie 2600 m2). Égout sous la voie du capitole au camp.
299Inscription de 286-293 (2572) découverte derrière le prétoire mentionne réfection de l’aqueduc de la IIIe légion Auguste par gouverneur de Numidie et préfet de la légion : adduction d’eau propre au camp à cette époque. Alimentation envisageable par Aïn Boubenana (M. Janon) : source située à 1 km au S.O. d’Aïn Drinn, dans le ravin de Tazouvin. Section de l’aqueduc modeste (l. 20 cm, h. 25 cm) en brique et recouvert de petites dalles, débit sans doute faible (J. Birebent). Par ailleurs, aqueduc se dirigeait en ligne droite vers l’O. de la ville et alimentait plusieurs dérivations qui desservaient la ville basse, les thermes des légionnaires, le nymphée [cat. 17] et des réservoirs de l’enceinte du camp.
300Bibliographie : Birebent 1962, p. 322-325 ; Janon 1973 ; Rakob 1979, p. 378-379.
301Nº catalogue : 16
302Fig. 103, 128
303Site : Lambaesis – Lambèse-Tazoult (Algérie)
304Nom : Septizonium
305Inscriptions : 9-14
306Découverte : En 1852, lors de dégagements effectués sous la direction du capitaine Toussaint (Rénier 1852-1853, p. 714). Descriptions anciennes : en 1893, par Boissonnet avec une restitution (hémicycle entouré de deux ailes rectilignes) et R. Cagnat dans son guide de Lambèse. S. Gsell reprend ces données (1901 et AAA). Par la suite, les rapports de fouille de R. Godet et les relevés de E. Stawski révèlent un espace vide de 25 m entre les deux temples situés de part et d’autre du septizonium : les restes d’un dallage sont attribuables à l’édifice. Nouvelle étude complète de M. Janon (1973) avec relevés et restitutions.
307État de conservation : Monument entièrement détruit, grande partie du dallage arrachée. Vérification en 2010.
308Localisation : À l’extérieur du camp de l’est, près de son angle S.E., non loin du capitole, à 200 m au N.E. du temple d’Esculape. Situé le long d’une voie, à hauteur d’un virage, donc d’un changement d’axe. On peut difficilement affirmer qu’il joue ici le rôle de charnière dans le changement d’orientation de la rue : l’Iseum-Serapeum sur son côté S. assume déjà ce rôle, son emplacement suivant la courbure de la voie. Du même côté de la voie, au N., se trouve le temple d’Africa.
309Dimensions : Emprise totale env. 18 × 10 m.
310Description : Soubassement (L. env. 18 m) formé par un dallage sur lequel reposait toute la structure. Bassin central (env. 6,15 × 6,40 m), deux bassins latéraux (env. 4,50 × 2,50 m), un réservoir postérieur (env. 5,50 × 4 m) : dimensions aléatoires restituées (Janon). Partie centrale du dallage en demi-cercle et aile latérale S. avec quelques assises observées par M. Janon ; bassins mentionnés par Terson lors de ses fouilles.
311Système hydraulique : Quatre aqueducs en liaison avec le septizonium (fig. 128). Le premier (1) repérable par quatre piles taillées au S. du septizonium et se dirigeant vers sa partie postérieure, interrompues par un petit sanctuaire de la Via Septimiana. Construction de ce temple a pu faire disparaître les traces d’un aqueduc qui amenait l’eau au septizonium. Plus probablement, aqueduc construit pour alimenter en eau le temple (Janon) : un des sanctuaires devait être dédié à Isis (statue découverte par R. Godet) et une inscription découverte dans les parages mentionne la réfection d’un lacus dans le temple d’Isis (CIL, VIII, 2631 = 18101). Une autre conduite d’eau (2) assez étroite courait au sommet d’un mur renforcé de pierres de taille (L. env. 15 m depuis le septizonium vers l’O.), flanqué sur sa face N. d’un bassin carré (côté 1,70 m) qui indique une dérivation : ainsi cette canalisation distribuait l’eau qui venait du septizonium plutôt qu’elle ne l’alimentait (Janon). Le plus important des aqueducs (3) est assez tardif (Janon) : piles en pierres de taille majoritairement en remploi ; piles s’interrompent à env. 30 m à l’O. après avoir longé l’entrée monumentale du sanctuaire d’Esculape datable des années 201- 210 (CIL, VIII, 2585 = 18091) et s’appuient contre le mur de ce dernier. Quatrième aqueduc possible (4) repérable par une ligne de pierres assez petites qui se dirige vers l’aile S. du septizonium. Les quatre aqueducs n’ont pas dû être en usage à la même époque, même si plusieurs conduits ont fonctionné simultanément [ins. 14]. Rien n’indique que les aqueducs venaient confluer au septizonium : la réunion des eaux pouvait s’effectuer dans des réservoirs situés à Aïn Drinn.
312Volume d’eau apporté par un seul conduit devait largement excéder ce qui est nécessaire pour alimenter une simple fontaine. Le rôle de répartiteur, évoqué par Terson et Janon, est plausible : on peut l’identifier à la partie postérieure de l’édifice où viennent aboutir et d’où partent les aqueducs. Évacuation de l’eau inconnue : sans doute par trop-plein puis par un égout sous la Via Septimiana.
313Techniques de construction : Sur le dallage restant, traces relevées par E. Stawski d’un mortier très fin et résistant qui assurait la liaison entre le soubassement et la construction. Probablement construit en grand appareil de pierres de taille. Mur de façade env. 2 m ép.
314Décor : Plusieurs statues retrouvées. Deux « dans les bassins » : une nymphe ; une Minerve (Terson) ou la statue de l’Afrique dont la tête fut retrouvée par R. Godet (Janon), représentation de l’Afrique assimilée à son armée et tenant le uexillum (Africa, s.v. dans LIMC, 1-1, p. 250-255) rare en statuaire mais fréquente sur les monnaies à partir d’Hadrien (cf. Kasdi 2015 sur les représentations de Mauretania) ; une statue d’Isis. Isis serait à replacer dans le sanctuaire au S. du septizonium et l’Afrique dans l’un des deux autres petits temples. Il ne resterait que la statue de la nymphe (pas nécessairement incluse dans le décor). Noter que R. Cagnat et S. Gsell mentionnent deux statues de nymphes, déjà manquantes en 1895 au praetorium où elles avaient été déposées lors de leur découverte (Cagnat 1895, p. 28). Rester prudent sur l’identification à des Nymphes avec les seuls corps des statues, aujourd’hui probablement disparus : nous proposons des divinités personnifiant les planètes, dont la présence serait justifiée dans un septizonium (Duval – Lamare 2012, p. 264-265). La statue a pu être placée en avant de la fontaine sur la base portant la dédicace versifiée [ins. 14] ou au milieu du bassin central, sur un socle qui s’élevait au-dessus du niv. de l’eau. Difficile de placer des statues « de grandeur naturelle » sur les 50-60 cm entre le bassin et le mur de fond : restituer une autre niche ménagée dans ce mur, pour abriter la statue. Dans la restitution proposée figurent à la fois les bassins semi-circulaires encastrés et des niches pratiquées dans le mur de façade (contre la restitution de Boissonnet).
315Problème de l’emplacement des blocs inscrits (fig. 103 restitution). Étude architecturale de M. Janon : ins. 9 (L. env. 8-10 m) au sommet des deux ailes (si on la sépare en deux parties ; cf. dédicace du temple d’Esculape) ; même principe pour l’ins. 10 (le mot septizonium est entier à gauche et constitue le début d’une inscription puisque les moulures se poursuivent sur la face latérale gauche) dont le bloc à la fois frise et architrave reposait sur des colonnes. Emplacement de ces inscriptions amène M. Janon à affirmer que septizonium et nymphaeum ne sont qu’un seul et même édifice : réparations commémorées par une inscription gravée sur une partie du monument qui existait déjà, sous l’inscription dédicatoire, beaucoup plus importante. Autres inscriptions provenant des ruines difficiles à placer : dimensions moindres et aucun rôle architectonique. Soit placées sur la façade (Janon), soit simplement posées sur le bord des bassins ou en bordure de la voie septimienne. Ins. 11 (2 m × 75 cm) possible au-dessus de la niche axiale.
316Restitution : Restitution de Boissonnet essentielle : elle se fonde sur des éléments désormais disparus. Plusieurs remarques de M. Janon. Traces relevées sur le dallage indiquent la présence dans la partie concave d’une base semblable à celle figurée par Boissonnet au même endroit (dans la grande niche centrale) : cependant la partie antérieure de la base porte la trace d’un encastrement semi-circulaire qui ne saurait indiquer l’emplacement d’une niche, puisqu’elle est fermée vers l’avant, mais d’un bassin monolithique (l. 1,20 m). Problème de restitution des ailes latérales : différents agencements possibles pour conjuguer une division tripartite avec une organisation septénaire. Janon conserve dans les grandes lignes la restitution de Boissonnet en modifiant les proportions : façade plus allongée, niches de proportions identiques et toutes précédées d’un petit bassin. Les deux colonnes situées de part et d’autre de la partie centrale supportent l’arc qui précède l’abside en cul-de-four et trouvent ainsi leur justification. La réduction du rayon de l’arc réduit la hauteur de la partie centrale qui semblait disproportionnée. Bassins de puisage indiqués d’une manière très aléatoire : dimensions inconnues en raison de la disparition du dallage. Bassin central représenté plus grand que les deux autres selon les indications de Terson. Fermeture par des plaques encastrées sans doute dans le pavement et maintenues par des piliers.
Fig. 128 – Lambèse, plan du septizonium, état dans les années 1970. Les chiffres 1 à 4 désignent les aqueducs (relevé E. Stawski, dessin M. Borély, dans Janon 1973, fig. 16

© D.R.).
317L’édifice se composait donc d’une abside centrale, flanquée d’un réservoir rectangulaire à l’arrière, et de deux ailes latérales. Une niche au centre de l’abside, trois sur chaque aile. Devant chacune de ces niches, un bassin de décantation semi-circulaire, qui déversait l’eau dans les différents bassins de puisage. En élévation, septizonium scandé par sept niches encadrées par des colonnes qui prenaient appui sur le massif des bassins de décantation. Niche centrale elle-même située à l’intérieur de l’abside qui devait être voûtée en cul-de-four. Statues probables dans ces niches : malgré les doutes exprimés par M. Janon, difficile de restituer un monument à sept niches aussi grandes sans leur attribuer un décor statuaire. Bassins de puisage fermés à l’avant par des plaques placées de chant encastrées dans des piliers. Édifice décoré de marbres et de mosaïques [ins. 10].
318Datation : D’après l’étude des inscriptions, construction en 226 et restauration en 246-247 (Janon). Hypothèse retenue pour cette étude et non la dernière en date selon laquelle le nymphée aurait été détruit et un septizonium construit à sa place (Agusta-Boularot – Janon – Gassend 2005, p. 120) ; la proposition ne semble pas suffisamment étayée et le dossier reste ouvert.
319Bibliographie : Boissonnet 1893, p. 368-370 ; Gsell 1901a, 1, p. 242-243 ; Janon 1973 ; Aupert 1974, p. 97-101 ; Letzner 1999, nº 249, p. 405-407.
320AAA, 27.224, nº 18.
321Nº catalogue : 17
322Fig. 34, 44, 129
323Site : Lambaesis – Lambèse-Tazoult (Algérie)Nom : Nymphée de la groma du grand camp
324Découverte : Déjà détruit au niv. du dallage au milieu du XIXe s., lors des fouilles des autorités militaires (aucun élément de maçonnerie ni de décor cons.). Identification du nymphée par R. Cagnat. Études et relevés : C. Emonts ; R. Cagnat ; DAI Rome (1968, 1972, 1973) avant publication par F. Rakob et S. Storz en 1974 (relevé pierre à pierre), puis 1979 (restitution de l’élévation M. Xyda ; restitution isométrique W.-G. Legde).
325État de conservation : Arasé au niv. du soubassement. Observé en 2010.
326Localisation : À l’E. de la groma (tour-porche au carrefour des deux voies majeures du grand camp) sur le côté S. de la Via Principalis.
327Dimensions : L. 17,70 m en façade.
328Description : Abside semi-circulaire centrale flanquée de deux ailes latérales. Rainures dans le dallage indiquent l’emplacement d’un parapet qui formait bassin dans l’abside. La partie orientale s’appuyait contre le mur de la groma.
329Système hydraulique : Probablement approvisionné par un aqueduc, lui-même alimenté par la source d’Aïn Boubenana. Écoulement de l’eau par une bouche (socle de l’édicule central) dans le bassin (restitution F. Rakob). Trop-plein canalisé par une rigole visible dans le dallage (plate-forme antérieure) vers un égout proche (?).
330Techniques de construction : Édifice semble fondé sur le trottoir. Probablement construit en opus africanum (F. Rakob). Aucune trace visible de mortier de tuileau. Bassin composé de quatre piliers et de plaques (mortaises et rainures cons. dans le soubassement).
331Restitution : Absence totale de fragments architecturaux : élévation restituée d’après la structure de la groma (façade septentrionale). Restitution de F. Rakob : édifice à niche centrale et ailes latérales (cf. plan au sol) ; hauts socles rectangulaires supportant des colonnes ; entablement à ressauts formant des édicules précédant des niches. Autre solution : façade sans niche, avec statues dans les édicules. Supposer une structure recouverte de marbre.
332Datation : Aucune inscription rattachée au nymphée ne permet une datation. F. Rakob propose une réflexion fondée sur le contexte urbain et les inscriptions des édifices environnants. Inscription du Prétoire (CIL, VIII, 2571 = 18057 ; AE, 1974, 723a) mentionne réfection du bâtiment sous Gallien (premier semestre 268) : remplace celui du IIe s. en ne reprenant que son plan. Autre inscription découverte à proximité (CIL, VIII, 2572 ; ILS, 5786) indique que le préfet de Légion a restauré l’aqueduc endommagé, sous Dioclétien et Maximien (286-293). À la première ligne les noms des deux empereurs auraient remplacé celui de Gallien (H.-G. Kolbe) ; noms des Césars successeurs non lisibles. D’autre part, visite vraisemblable de Maximien au camp de la IIIe Légion lors de son expédition nord-africaine (297-298) (Kolbe 1974, p. 298. Sur ces voyages, Barnes 1982, p. 56-60 ; Halfmann 1986, p. 243-244 ; en dernier lieu, Hamdoune 2012). En son honneur, inscription de la façade septentrionale de la groma aurait été changée et secteur de la rue à l’embouchure orientale de la Via Principalis enrichi de constructions monumentales. Envisager une effigie impériale dans les niches du nymphée. Condition préalable à l’installation d’un grand nymphée : restauration de l’aqueduc du camp. L’achèvement de ces travaux de construction importants aurait pu offrir une occasion pour la construction du nymphée, si ce n’est la visite de l’empereur quelques années plus tard. Fourchette suggérée : 286-298.
Fig. 129 – Lambèse, relevé des fondations du Nymphée de la groma et de la uia Principalis (Rakob 1979, fig. 9

© D.R.).
333Bibliographie : Cagnat 1912, p. 508-509, fig. p. 465 et 501 ; Rakob – Storz 1974 ; Rakob 1979 ; Letzner 1999, nº 248, p. 404-405 (avec une bibliographie détaillée).
334Nº catalogue : 18
335Fig. 3-4, 130-131
336Site : Milev – Mila (Algérie)
337Nom : Aïn el Bled
338Découverte : Décrite aux XIe et XIIe s. (nommée Aïn Abi Sebâ) ; au XIIIe s. comme une source peu abondante (al-‘Abdarī) ; au XVIe s. utilisée par les habitants de la ville (Léon l’Africain). Fin du XIXe s. nommée Abou-l’Siba (V. Rebout et A. Goyt). Croquis par A. Delamare ; mention sur plan de la ville ancienne dressé par le capitaine du génie Scheffler (indiqué T sur le plan, fig. 130). Mission de reconnaissance de la région et de l’Aïn Marchou (1935).
339État de conservation : Aménagée par le Génie français et en partie détruite. Élévation en partie cons. avec les murs de la muraille byzantine. Observée en 2010. Effondrement d’une partie du mur byzantin suite à des infiltrations en décembre 2014.
340Localisation : Captage à l’intérieur de la muraille byzantine, à proximité de Bab el Bled (Bab es-Sofli pour al-Bakrī ; Porte de Constantine pour al-‘Abdarī), dans la partie N. de la ville.
341Dimensions : Aucun relevé détaillé.
342Description : À l’origine limitée par un mur courbe : demi-cercle incomplet (croquis A. Delamare) peut-être coupé par la muraille byzantine. Bassin à 6 m sous le niv. de circulation actuel (déjà à l’époque d’al-‘Abdarī). T. Shaw indique que l’eau tombait « dans un grand bassin carré, d’architecture romaine ».
Fig. 130 – Milev, plan de la ville moderne de Mila, relevé par le capitaine du Génie Scheffler (Delamare 1850, pl. 108).

343Système hydraulique : L’eau vient du Djebel Marchou (env. 6-7 km au S.) depuis une « source à gros débit, à l’eau fraîche, limpide, saine » avec traces du captage romain (rapport 1935). Acheminement probable par un conduit souterrain depuis la montagne Beni Yarout (al-Bakrī), Beni Tamrout/Tazrūt (Kiṭāb al-Istibṣār) ou Benou Serout (V. Rebout et A. Goyt). Devait jaillir dans la partie circulaire de la construction, éventuellement s’écouler dans un bassin pour le puisage (mention de Shaw ?). Destination inconnue : alimentation de la ville ou irrigation ? Coulait à l’époque médiévale dans une rigole qui traversait le bazar (al-Bakrī).
344Techniques de construction : Grand mur courbe en blocs de grand appareil à joints vifs. Aucune trace visible de mortier de tuileau. Sol et aménagements alentours modernes.
345Datation : Inconnue.
346Bibliographie : CCJ, 17.59, Mila : « Fouilles et recherches à Mila au cours de l’été 1935 » (non signé) ; Al-Bakrī [XIe s.] dans Mac Guckin de Slane éd. 1913, p. 133-134 ; Kiṭāb al-Istibṣār [XIIe s.] dans Fagnan éd. 1899, p. 97 ; Al-‘Abdarī [XIIIe s.] dans Cherbonneau éd. 1854, p. 159-160 ; Léon l’Africain [XVIe s.] dans Épaulard éd. 1981, 2, p. 369 ; Shaw 1743, 1, p. 131 = Shaw 1830, p. 357 ; Delamare 1850, pl. 108 et pl. 111, fig. 3 ; Rebout – Goyt 1879, p. 35 ; Gsell 1912, p. 111 ; Aupert 1974, p. 101.
347AAA, 17.59.
348Nº catalogue : 19
349Fig. 45, 132
350Site : Rusicade – Skikda – anc. Philippeville (Algérie)
351Nom : Fontaine monumentale (clepsydre ?)
352Découverte : Par les terrassiers des Ponts et Chaussées v. 1840 ou 1850, au bord septentrional de la place de Marqué dite aussi de la Marine, env. 1 m sous le sol moderne, suite à un éboulement. Plan dressé par A. Delamare.
353État de conservation : Détruite peu de temps après la découverte.
354Localisation : En bordure du littoral. Topographie antique de la ville mal connue.
355Dimensions : Diam. 20 m ; h. 4 m.
356Description : Dix-huit gradins circulaires étagés : env. 20 m diam. au sol ; 11,80-12 m diam. au sommet (4 m au-dessus du sol). Dernier palier divisé en quatre vasques piriformes disposées en croix ; au centre, renfoncement carré au fond duquel s’ouvrait un conduit d’arrivée d’eau.
357Système hydraulique : Rusicade alimentée par l’Aïn Roumane (la « source des Romains ») à l’E. de la ville (massif du Filfila). L’aqueduc (L. env. 22 km) passait plusieurs ponts et, au-delà de l’oued Rira, en recevait un autre, venant d’Aïn M’raba. À l’O. de Rusicade, une autre conduite provenant du ravin des Béni Mélek (à 4 km) débouchait (alt. 119 m) dans de grandes citernes (20, 21) (8000 m3 selon E.-V. Fenech) établies sur la pente de la colline de Bou Yala, au-dessus du théâtre (19). Autres citernes (14) près de la place de la Marine, à proximité de thermes privés (16). Maisons pourvues d’une citerne.
358L’eau provenait des citernes du haut de la ville (20, 21) et arrivait au sommet de l’édifice par un canal (vestiges reconnus en 1859). Pression alors suffisante pour la projection d’une puissante colonne d’eau : une verticale au centre, quatre autres retombant en volutes vers les bassins. Trop-plein s’écoulait en cascade sur les dix-huit gradins circulaires, vers un bassin (de puisage ?) en partie inf. Évacuation probable vers la mer.
359Techniques de construction : Grand appareil ? (voir le relevé).
360Décor : Recouverte de marbre blanc (L. Bertrand). Statues ou autres ornements ont pu prendre place au niv. sup., aux extrémités renflées et arrondies des branches.
361Restitution : Rainures creusées sur le fond d’un bassin pourraient avoir reçu un instrument d’apprécia tion, peut-être un niveau-mètre (E.-V. Fenech) : rôle de clepsydre (sur ce procédé, Lewis 2000, p. 361- 369). Adossée aux quais, la structure atteignait le niv. du sol de circulation.
Fig. 132 – Rusicade, plan de la ville moderne de Philippeville-Skikda. La Place de la Marine est au nord, à gauche (AAA, 8.196).

362Datation : Inconnue.
363Bibliographie : Delamare 1850, pl. 111, fig. 5-6 ; Fenech 1852-1853, p. 25-28, 31-32 ; Vars 1896, p. 47-48, 55-58 ; Gsell 1901a, 1, p. 245 ; Bertrand 1906, p. 81-82 ; Gsell 1912, p. 111 ; Aupert 1974, p. 102 ; Letzner 1999, nº 361, p. 469-470.
364AAA, 8.196, nº 12.
365Thamugadi – Timgad (Algérie)
366Réseau hydraulique (fig. 133)
367Nombreux puits avaient été creusés dès l’installation de la colonie, à la fin du Ier s., dans toutes les maisons aisées où la nappe était présente. Dans la première moitié du IIe s. (probablement en 146), C. Ulpius Prastina Pacatus Messalinus a dédié des travaux d’adduction (AE, 1985, 875a). Puis captage de la source de l’Aïn Morri alimentant la ville par une canalisation N.S., ouvrage achevé en 174 et dédié par M. Aemilius Macer (CIL, VIII, 17869). Ressources complétées par le drainage des eaux d’infiltration : drains et réservoirs découverts, ainsi qu’une inscription (AE, 1934, 40) datant ces travaux de 183-185 d’après la mention du légat M. Valerius Maximianus (Thomasson 1996, nº 43, p. 164-166 ; cf. Briand-Ponsart 2003, p. 192 qui date l’inscription de 182).
368Aqueduc de l’Aïn Morri doublé d’un autre ouvrage ayant son origine plus au S. et passant par un bassin de décantation à 200 m à l’aval du site moderne de la source. Les deux aqueducs parallèles se dirigeaient vers le N. sur 1 km, puis bifurquaient vers la ville à l’O., l’un alimentant le quartier du théâtre, l’autre les quartiers N.E. Captage des eaux de drainage de l’Aqua paludensis peut s’expliquer de deux façons : eaux provenant de l’Aïn Morri ne pouvaient peut-être pas atteindre tous les quartiers de la ville, d’où recherche d’une source à un niv. sup. à la première ; nécessité d’une eau pour usage domestique, thermes et latrines, provenant des puits et de l’Aïn Morri, les autres besoins étant assurés par l’oued Morri et l’Aqua paludensis. En outre, inscription de 174 mentionne dédicace d’un ouvrage désigné aqua[m ---]netensem : pourrait être un captage de source supplémentaire (CIL, VIII, 17869 ; Thomasson 1996, nº 39i, p. 160 ; PIR, II, A 382).
369Distribution de l’eau mal connue dans la ville. H. Lohmann a mis en relation alimentation en eau courante de l’habitat et multiplication des maisons à péristyle, soulignant l’absence d’eau courante pour les demeures d’une superficie < 100 m2.
370Bibliographie : Godet 1954 ; Birebent 1962, p. 325- 330 ; Lohmann 1978 ; Aït-Abdelkaoui 2006 (non consulté) ; Schmölder-Veit 2009, p. 138-141 ; Bahloul Guerbabi – Farhi 2015.
371Nº catalogue : 20
372Fig. 5, 26-27, 57, 90, 133-134
373Site : Thamugadi – Timgad (Algérie)
374Nom : Fontaine de Liberalis
375Inscription : 16
376Découverte : A. Ballu en 1902 (déblaiement de la fraction O. du decumanus maximus). Relevé publié par E. Boeswillwald, R. Cagnat et A. Ballu (1905) puis par M. Christofle (fouilles 1928-1929) en 1930.
377État de conservation : Vestiges actuellement cons. sur h. < 1 m. Observée en 2010.
378Localisation : En bordure du decumanus maximus, à 107 m de la porte de Lambèse et à 12 m du ravin qui coupe la partie occidentale de la ville.
379Dimensions : Env. 8,50 m aux angles de l’octogone.
380Description : Soubassement octogonal en grès, surmonté d’un massif octogonal de maçonnerie en briques (ép. 1 m) évidé circulairement en son centre (diam. 2,80 m), couronné par trois corps de moulures. Autour du massif, bassin (l. 75 cm) octogonal composé de plaques posées de chant (h. 85 cm) ; pavage en grès situé en avant de ce parapet. Noter d’autres rainures formant un hexagone à proximité immédiate de la fontaine (bassin ?).
381Système hydraulique : Mention bassins de décantation à 150 m au S.O. du baptistère de la cathédrale donatiste (Courtois 1951, p. 81) : aucun lien avéré avec la fontaine, mais ces conduites et celles au N. de la cathédrale (env. 200 m de la fontaine) pourraient l’avoir alimentée.
382Arrivée de l’eau par une conduite (sous pression ?) au centre du massif de maçonnerie (orifice visible). Devait jaillir d’une statue ou directement dans une vasque puis s’écouler dans le bassin par des bouches ou le long de la moulure (certaines traces pourraient être des concrétions). Évacuée dans l’égout de la voie : dallage percé d’un regard à 6 m. Probable orifice de vidange dans la partie inf. d’une plaque du bassin (orifice visible).
383Techniques de construction : Massif intérieur construit en briques liées au mortier ; reste de la construction en grandes pierres de taille. Sol du bassin recouvert de mortier d’après les inventeurs (non visible in situ). Marques d’assemblage repérables sur le corps de moulure qui surmontait le massif central : chiffres romains de 1 à 15 gravés à l’extrémité de chacun des blocs, sur la face visible. De 1 à 9, traits gravés à l’horizontale à cheval sur deux blocs jointifs ; de 10 à 15, notés sur chaque bloc, en miroir (ex : IIIIX|XIIII). Le chiffre 5 n’est jamais indiqué par un V. Blocs inscrits présentent sur leur lit d’attente des mortaises pour crampons à queue d’aronde.
384Décor : Placage (ép. 2,5 cm) recouvrait la maçonnerie d’après les inventeurs. Corps de moulure (saillie 21 cm) composé d’un cavet avec filet, d’une cimaise avec filet et d’un quart de rond. Autres fragments retrouvés : un soffite mouluré, une architrave et une frise (inscrite) en calcaire, une corniche en marbre.
385Statue féminine (Fortune) (musée de Timgad, marbre blanc du Pentélique, h. cons. 1,32 m ; Boeswillwald – Cagnat – Ballu 1905, p. 319) découverte dans les déblais. Corps bien cons., tête manquante. Représentation féminine en appui sur la jambe gauche, jambe droite légèrement fléchie à l’arrière, vêtue de la stola, serrée à la taille par une cordelière, aux manches fixées le long des bras par des rubans. Palla recouvrant la tête retombe sur chaque épaule et s’enroulait sur le bras gauche qui soutient une corne d’abondance remplie de fruits (une partie cons. ; tenon visible plus bas, sur la cuisse gauche) ; elle n’est pas ramenée sur l’avant du corps, contrairement aux représentations habituelles (Tyche/Fortuna, s.v. dans LIMC, 8-1, p. 125-141 ; Fortuna, s.v. dans LIMC, 8-2, p. 16-34), mais retombe dans le dos en cascade. Bras droit abaissé portait un objet (palme ?) : tenon présent à la partie sup., près de l’épaule. Divinité identifiée par E. Boeswillwald à une Abondance, une Concorde ou une divinité ayant pour symbole la corne d’abondance ; vraisemblablement une Fortune. Face postérieure ébauchée (destinée à être adossée à une paroi ou placée dans une niche). Usage modéré du trépan, drapé mouillé de la tunique, silhouette légère et élancée suggèrent une datation au plus tard de l’époque sévérienne. Une Tyche-Fortuna de Caesarea assez semblable (traitement de la ceinture), mais moins élégante, au drapé plus épais, est datée du IIe s. (Landwehr 1993, nº 65, p. 88 et pl. 92).
386Restitution : Bassin certainement composé à l’origine de huit compartiments (restitution proposée d’après la séparation cons.). Pas d’explication pratique dans la séparation du bassin mais peut-être un rôle architectonique. Massif central à l’origine entouré de huit colonnes ou piliers surmontés d’un soffite (fragments retrouvés : la mouluration sous l’architrave indique un emplacement en hauteur), d’un entablement avec frise épigraphiée [ins. 16] et architrave en calcaire et d’une corniche en marbre. Toiture probablement en forme de pyramide à huit côtés. Nombre total de blocs inscrits de la frise est inconnu (six retrouvés) : on ne peut affirmer que deux côtés auraient été fermés, à l’endroit où la frise n’était pas épigraphiée, au dos de la statue. Le remploi très probable de la statue dans la fontaine (datation divergente) indique que le décor a peut-être été prévu dans un second temps et donc que la structure de l’édifice n’en dépendait pas.
387Datation : 240-280 d’après l’inscription.
388Bibliographie : Ballu [1903] dans Groslambert 1997, p. 62-64 ; Ballu 1903, p. 73-78 ; Boeswillwald – Cagnat – Ballu 1905, p. 317-319 ; Christofle 1930, pl. h.-t. ; Aupert 1974, p. 103 ; Schmölder-Veit 2009, p. 145.
389AAA, 27.255, nº 54.
Fig. 134 – Timgad, fontaine de Liberalis, plan de situation avec indication des marques d’assemblage (d’après Boeswillwald – Cagnat – Ballu 1905, fig. 149).

390Nº catalogue : 21
391Fig. 18, 49, 133
392Site : Thamugadi – Timgad (Algérie)
393Nom : Fontaine des Grands Thermes sud
394Découverte : Probablement lors des dégagements de E. Boeswillwald : seul le corps central (vide) était visible, le bassin avait disparu (rainure d’encastrement dans le dallage). Corps central actuellement remblayé et bassin remonté (plaques et piliers d’origine probables).
395État de conservation : Corps principal et bassin conservés. Observée en 2010.
396Localisation : Carrefour du decumanus maximus et de la voie des thermes, contre l’angle coupé ; visible depuis ces deux voies, du centre ancien vers le faubourg S. (devait être en partie maquée par l’élévation des monuments alentour).
397Dimensions : L. 10 m en façade.
398Description : Fontaine adossée au mur des thermes et fait face au N.O. Composée d’un soubassement (h. 40 cm) surmonté d’un corps principal (h. 80 cm) et à l’avant d’un bassin avec plaques et piliers (h. 60 cm) en forme de T écrasé.
399Système hydraulique : Alimentation inconnue (depuis les thermes ? canalisation proche venant du N. ?). L’eau devait s’écouler depuis un orifice de la partie sup. disparue (par une statue ?) dans le bassin de puisage, puis par trop-plein vers les égouts des deux voies. Bouches d’égout repérées par Boeswillwald. Aucun orifice de vidange identifiable.
400Techniques de construction : Les dalles de la place formaient radier. Bassin composé de plaques posées de chant, encastrées dans des piliers et dans le dallage. Corps central en grand appareil, probablement comblé par un blocage de moellons.
401Restitution : Massif principal constituant probablement le support d’un édicule avec colonnes et fronton, pouvant abriter une statue-fontaine.
402Datation : Le lien entre thermes et fontaine semble évident vu l’espace laissé libre à l’angle des deux rues. Toutefois, rien ne permet d’associer la construction de la fontaine au premier état des thermes : construits au IIe s. (Thébert 2003, p. 240-242), ils ont été remaniés en 198 (AE, 1894, 44 ; Thébert 2003, nº 171, p. 516-517). On pourrait envisager une modification du tracé du mur d’enceinte et l’aménagement de la fontaine dans le carrefour. Les thermes ont été agrandis (« thermas ampliatas ») peut-être par la grande abside N. (palestre ?) ; la fontaine pourrait être intégrée à ce programme. Construction dans la deuxième moitié du IIe s. (?) en comparaison avec les deux autres fontaines du decumanus maximus (Schmölder-Veit 2009, p. 144-145).
403Bibliographie : Boeswillwald – Cagnat – Ballu 1905, p. 218-219.
404AAA, 27.255, nº 40 (Grands Thermes sud).
Afrique proconsulaire
405Nº catalogue : 22
406Fig. 29, 135-136
407Site : Althiburos – Medeïna (Tunisie)
408Nom : Fontaine d’angle
409Découverte : Fouillée par la Direction des Antiquités (1912) et publiée avec plan et élévation par A. Merlin (1913).
410État de conservation : Vestiges cons. sur 3 m h. env. Observée en 2009.
411Localisation : Proche du forum, au carrefour de la voie transversale et de la rue du capitole, où elle déborde très largement sur la chaussée.
412Dimensions : Massif env. 3,50-4 m de côté.
413Description : Corps de la fontaine est un massif presque carré. Deux faces donnent sur chacune des voies du carrefour. Dans chacune d’elle une niche semi-circulaire (diam. 98 cm ; prof. env. 40 cm) dont le couronnement est effondré mais a été retrouvé dans les déblais. Un dé (côté 45 cm, h. 70-75 cm) à l’intérieur de chaque niche, deux autres (côté 40 cm ; h. 26 cm) isolés à l’avant sur des socles moulurés en saillie du stylobate qui descendent jusqu’au sol. Bassin de puisage à angle droit en partie basse ; vasque monolithique en T écrasé (L. barre 1,40 m ; h. haste 75 cm) à l’extrémité S.O.
414Système hydraulique : Althiburos possède douze sources. À 100 m au S.O. huit sources (les Aïoun Kerma) qui sourdent dans le lit de l’oued Medeïna, sans traces de captage. Deux autres sources (les Aïoun Meïda) à quelques mètres au S. de l’oued captées à une époque (présence de grosses pierres). À 3 km au S. l’Aïn El-Ajemi ; à 2 km au S.E. l’Aïn Moulah-Baïr, captée au moyen d’un barrage en moellons et pierres de taille (L. 5 m, l. 2,40 m) qui élevait les eaux de 2-3 m vers un canal d’irrigation. Inscription mentionnant un système d’aqueduc et la « réunion » des sources en un seul système (CIL, VIII, 1828 = ILS, 5783 = ILTun, 1645) : peut-être pas d’aqueduc traditionnel dans la ville mais un réseau de canaux (M. Casagrande). Soit un castellum aquae serait à rechercher en partie haute, soit chaque source reliée à une canalisation et des citernes.
415Approvisionnement de la fontaine inconnu (lien direct avec la source ou intégrée au réseau de distribution urbain ?). Corps de l’édifice pouvait être un réservoir (mais absence de mortier de tuileau). L’eau devait s’écouler depuis les niches (à travers des statues ?) dans le bassin de puisage. Trop-plein s’écoulait par une encoche (petit côté regardant la voie transversale) dans la vasque en T puis sur le pavé. Deux trous de vidange à la base des plaques de parapet. Tronçons de tuyaux en plomb (diam. 4,5 cm) retrouvés dans le voisinage de la fontaine mais sans rapport avec elle (A. Merlin).
416Techniques de construction : Parement extérieur en pierres de taille minutieusement appareillées. Fond des niches à l’arrière du dé comblé par du mortier. Bassin fermé par des plaques en pierre (h. 80 cm) usées par le frottement, emboîtées dans des piliers. Fond du bassin (restauré) en dalles apparemment jointes au mortier.
417Décor : Petit lion couché (Musée du Bardo, marbre blanc, L. 23 cm ; Merlin 1913, p. 32-33 ; CMA suppl. 2, 1425) retrouvé aux abords de la fontaine. Sur le flanc, tête redressée, rugissant, patte antérieure droite posée sur une tête de mouton. Autre patte avant et extrémités des pattes arrière manquantes. Appartenance douteuse au monument ; emplacement possible sur les dés (bien plus grands que nécessaire).
Fig. 136 – Althiburos, fontaine, vue du bassin ouest et du bassin en T à l’extrémité. Noter le trop-plein du bassin principal au-dessus et un autre orifice à l’avant pour l’évacuation (2010).

418Restitution : Monument fait pour être isolé : stylobate mouluré à sa partie sup. sur toutes les faces. Mur de grand appareil qui repose contre la fontaine et suit la voie au S. est postérieur. Couvrement inconnu.
419Datation : Inconnue.
420Bibliographie : Drappier 1898, p. 144-146 ; Merlin 1913, p. 31-32 ; Aupert 1974, p. 92 ; Letzner 1999, nº 427, p. 509 ; Casagrande 2008, p. 150-151.
421Nº catalogue : 23
422Fig. 24-25, 69, 84, 137-138
423Site : Bulla Regia (Tunisie)
424Nom : Nymphée
425Découverte : Arc de triomphe cons. observé par C. Tissot (1884), croquis de H. Saladin d’après photographie de R. Cagnat (1887). Démoli par les entrepreneurs qui ont récupéré la pierre au même moment que le nymphée : nouveau captage et aménagement d’une conduite pour alimenter Souk-el-Arba. Fouilles L. Carton à partir de 1890. Publication croquis en 1891 (ruines du nymphée et captage moderne à l’arrière-plan), puis résultat des fouilles en 1892 ; étude détaillée du nymphée en 1897. Question de l’alimentation revue par H. Broise et Y. Thébert.
426État de conservation : Captage moderne en place ; vestiges visibles de l’ancien aménagement (probablement le premier bassin). Ruisseau toujours alimenté par les eaux de la source. Observé en 2009.
427Localisation : Au centre de la ville, non loin à l’E. du riche quartier résidentiel (Maisons de la Pêche et de la Chasse). Aucune donnée ne permet de le rattacher au réseau viaire antique.
428Dimensions : L. totale 111,20 m ; l. max 40,10 m.
429Description : Composé de deux bassins : un bassin quadrilatère (56,60 × 25,30 m) qui n’aurait été qu’une sorte de château d’eau d’où partaient les divers tuyaux de plomb (L. Carton) ; un bassin rectangulaire (60,60 × 40,10 m à 2 m en contrebas) séparé par deux murs distants de 4 m percés de vingt-six ouvertures garnies de tuyaux de plomb : des escaliers permettaient de descendre au fond de ce réservoir intermédiaire. Un pont (l. 3,50 m) à trois voûtes couvrait en partie le bassin inf. Petites salles aux alentours (4 m à l’E. du premier bassin) recouvertes de mosaïques (oiseaux, poissons et figures géométriques). Second bassin limité au S. par un arc de triomphe constitué de deux pieds-droits massifs (base et corniche) ornés sur les deux faces principales d’une colonne engagée, soutenant un arc en plein cintre surmonté d’un entablement. Piles devaient faire partie d’un péribole circonscrivant le nymphée.
430Système hydraulique : Source captée dans le premier bassin. L’eau passait dans le bassin inf. par vingt-six tuyaux de plomb à travers l’espace intermédiaire (l. 4 m). Bassin inf. aménagé pour la distribution des eaux dans la ville. Au fond, cinq tuyaux en plomb (diam. 5-19 cm) divergeaient pour alimenter différents quartiers de la ville. Voûte centrale du mur N. laissait passer l’eau dans un canal en pierres de taille qui traversait ce bassin longitudinalement. Ce canal s’infléchissait à l’E. à hauteur de l’arc de triomphe, descendait vers la sortie de la ville puis remplissait un petit puisard rectangulaire au pied de la culée gauche d’un pont et sortait de la ville par une porte située dans le prolongement de l’axe de l’arc de triomphe, en contournant un petit ouvrage fortifié. Il se dirigeait ensuite vers un grand bassin situé en dehors de la ville (L. Carton : diam. 30 m ; prof. env. 1,50 m ; paroi ép. 1 m) : irrigation des jardins et des cultures. Lien entre le nymphée et l’alimentation des thermes (Winkler ; Carton 1897, fig. 40, p. 57) est une hypothèse réfutée (Broise et Thébert 1993, p. 326-327).
Fig. 138 – Bulla Regia, mosaïque découverte près du nymphée (Paris, musée de Cluny – musée national du Moyen Âge, inv. Cl.17505

© RMN-Grand Palais (musée de Cluny – musée national du Moyen-Âge / Caroline Rose).
431Techniques de construction : Premier bassin en pierres de taille (A. Winkler) : probablement les vestiges visibles actuellement. À propos du bassin qui recueillait les eaux du nymphée en aval, construit en moellons et recouvert intérieurement de mortier de tuileau (L. Carton).
432Décor : Dans le deuxième bassin : un bas-relief représentant une scène de sacrifice ; une petite tête de lion en ivoire dont la gueule ouverte et cylindrique devait être une bouche d’eau (L. Carton).
433Médaillon avec oiseau, fragment de mosaïque (Musée de Cluny, Paris, inv. Cl. 17505, diam. env. 45 cm ; Hanoune 1980, p. 106 et fig. 199 ; Caillet 1985, p. 101) découvert dans les petites salles à proximité, parmi d’autres mosaïques du même style : déposée par A. Winkler (entrée dans les collections le 6 septembre 1884), les autres ont été recouvertes à l’époque. Médaillon (120 tesselles/ dm2) entouré d’une bordure (l. 11 cm ; 65 tesselles/ dm2) constituée de deux filets denticulés engrenés en noir, rouge, rose et blanc. Au centre, sur fond blanc, un oiseau au corps jaune, contourné de vert olive et parsemé de tesselles blanches ; bec et pattes rouges, œil noir. Trois rameaux d’olivier aux feuilles vertes et noires entourent l’oiseau. La fréquence du motif ne permet pas de proposer une datation. J.-P. Caillet reste sur une datation du IIIe-IVe s.
434Datation : Inconnue.
435Bibliographie : INHA, Fonds Poinssot, 106, 098, 03 ; Tissot 1884, p. 39 ; Winkler 1885a, p. 317 ; Winkler 1885b, p. 120 ; Carton 1891a, p. 9-12 ; Carton 1891b, p. 213-214 ; Carton 1892, p. 85 ; Saladin 1892, p. 431-432 ; Cagnat – Saladin 1894, p. 260-261 ; Carton 1897, p. 56-59 ; Aupert 1974, p. 92 ; Beschaouch – Hanoune – Thébert 1977, p. 83 ; Letzner 1999, no 430, p. 510 ; Broise – Thébert 1993, p. 326-327.
436AAT, 26.137, E.
437Nº catalogue : 24
438Fig. 99-102, 104
439Site : Cincari – Henchir Toungar [var. Hr Tengar, Hr Singaris] (Tunisie)
440Nom : Septizonium
441Inscription : 21
442Découverte : Monument dégagé dans les années 1950 (J. Cintas) et publié avec un plan provisoire en 1962 (G. Picard). Fouille restée inachevée. Relevé dans les années 1970 (J.-C. Golvin) resté inédit. Synthèse publiée en 2012 avec un plan mis au net (N. Duval et N. Lamare).
443État de conservation : Cons. et visible à 2 m env. en contrebas d’un champ en cultures. Élévation cons. (env. 1,50 m) et massif O. en partie effondré. Observé en 2010.
444Localisation : Situé au S.E. du mamelon qui constituait certainement le centre de la ville ; Medjerda à 200 m env. en contrebas. Le septizonium à proprement parler se trouve dans une grande salle de plan basilical, elle-même au sein d’un monument plus vaste, avec des latrines à l’E. et d’autres salles à l’O. Il faudrait identifier cet édifice complet à un septizonium, pas seulement l’alignement des sept niches qui auraient été installées dans une seconde phase d’un édifice préexistant.
445Dimensions : L. totale env. 20 m.
446Description : Vaste zone fouillée (37,50 × 20 m). Au centre, grande salle de plan basilical (19 × 12 m) divisée en trois nefs par deux rangées de colonnes. Côté E. vestibule pavé d’une mosaïque géométrique donnant accès d’un côté à la salle par trois portes et de l’autre à une latrine. Les sept absides du septizonium (diam. 2,25 m ; l. 2 m) fermaient cette salle au S. À l’O. deux passages symétriques autour d’un massif mènent vers des pièces non fouillées. Le monument doit se développer au-delà de la limite de la fouille.
447Système hydraulique : Site alimenté par un aqueduc (vestiges au N. de la route moderne repérés dans l’AAT). Quatorze citernes ont été inventoriées (Peyras 1968) dont un groupe de cinq citernes parallèles (capacité estimée env. 260 m3) à 200 m au N.O. du septizonium : rôle probablement essentiel dans l’alimentation des édifices publics de la ville. Évacuation générale à restituer vers le fleuve. Dans l’édifice, un égout traverse la salle principale et les latrines. Regards destinés à l’entretien et non à l’évacuation. Aucun indice d’alimentation découvert dans l’édifice : présence peu probable de jeux d’eau dans les absides du septizonium.
448Techniques de construction : Salle basilicale en grand appareil de pierres de taille bien appareillées. Murs du vestibule en opus africanum, de même que les petits murs de séparation (phase postérieure ? Peut-être lors de la transformation en église). Absides du septizonium construites en double parement de moellons avec remplissage d’opus caementicium, appuyées sur des pilastres cruciformes en pierres de taille. Enduit beige partiellement visible recouvrait l’intérieur des absides (sans doute pas un mortier de tuileau).
449Décor : Mosaïques représentant une uenatio (au centre de la salle basilicale) et quelques mosaïques géométriques (emplacement d’origine inconnu). Inscription [21] découverte, gravée sur la frise d’un fragment d’entablement en calcaire (L. env. 1,70 m ; h. env. 1 m). Sur les photographies de l’époque des fouilles, nombreuses colonnes lisses, deux chapiteaux corinthiens : deux couronnes d’acanthes molles très simplifiées dans le rendu de leur partie centrale, surmontées de caulicoles et calices bipartites. Facture assez typique de la production nord-africaine : datables de l’époque antonine et sévérienne.
450Trois fragments de statues et un cippe découverts dans l’égout qui traversait la grande salle :
451Jeune homme portant une chlamyde (Hélios/Sol ?) (Musée d’Utique, marbre ? Picard 1962, p. 85, fig. 4 ; Duval – Lamare 2012, p. 250). Torse de jeune homme, nu sous une chlamyde retombant en arrière. Manquent la jambe, le bras droit et l’avant-bras gauche. Sculpture de bonne qualité, musculature peu détaillée, chevelure creusée au trépan de petits sillons discontinus : le procédé rappelle le Flammenhaarstil des sarcophages de la période sévérienne tardive, plus encore le traitement des parties pileuses des statues africaines contemporaines de Septime Sévère (Saturne de Dougga, portrait de l’empereur de Guelma). Aucun attribut particulier mais le type reproduit exactement celui d’un Hélios de l’époque d’Antonin découvert à Lycopolis en Égypte (SMB, Antikensammlung, Altes Museum, inv. Sk 177).
452Tête de Saturne (Musée d’Utique, marbre ? Picard 1962, p. 85-87, fig. 5 ; Duval – Lamare 2012, p. 250- 251) qui reproduit le type de Kronos, adopté depuis le milieu du IIe s. : le voile qui recouvre la chevelure assure l’identification. Style classicisant : traits réguliers, expression sereine, barbe et chevelure bien peignées, épiderme lisse, front haut rétréci en ogive par les boucles. Œuvre issue d’un des ateliers classicisants (G. Picard) dont l’activité est attestée par de nombreux sarcophages (v. 220-240). À rapprocher du type « jupitérien » représenté à Bulla Regia (Musée du Bardo, CMA suppl., C 1016) mais avec des distinctions : regard levé au ciel, caractéristique des portraits impériaux du IIIe s., chevelure plus courte sans boucles sur les côtés, barbe plus longue séparée par un profond sillon.
453Tête casquée de Mars (Musée d’Utique, marbre ? Picard 1962, p. 87, fig. 6 ; Duval – Lamare 2012, p. 251-252) assez sévère : sourcils froncés, plis au bas des joues, bouche épaisse tombante sous la grosse moustache. Type des portraits de Caracalla (SMB, Antikensammlung, inv. Sk 384 ; Museo archeologico di Napoli, inv. 6088, coll. Farnese nº 53) qui s’est fait assimiler au dieu de la guerre. Rapprochements avec les deux sculptures précédentes : remarquable dolichocéphalie, similitudes techniques (traitement du sillon buccal assez étroit, barbe traitée en mèches courtes séparées par de profonds trous de trépan).
454Cippe à base moulurée (Musée d’Utique, marbre ? Picard 1962, p. 89, fig. 7 ; Duval – Lamare 2012, p. 252) sculpté en haut sur trois faces : buste nu de jeune fille sur la principale, deux têtes d’animaux très mutilées en fort relief sur les côtés (chien, bélier), un bucrane sur la face postérieure. Datation v. la première moitié du IIIe s. pour ces sculptures qui proviendraient d’un atelier travaillant en Afrique (G. Picard). Tendance classicisante notée pour la tête de Saturne résulterait de la « Renaissance » des années 220 (décelée dans le décor des sarcophages et le portrait).
455Restitution : Les colonnades supportaient vraisemblablement des arcs clavés en plein cintre (diam. env. 4 m : pierres visibles sur les photographies de fouilles), une claire-voie probable et une toiture à deux pentes. Le plan basilical incite à restituer des arcs ou des poutres entre les supports latéraux et les colonnes ou la claire-voie, et des toitures en bâtière. Façade du septizonium devait être animée d’édicules et de pilastres, avec des colonnes sous la partie de l’entablement en saillie. Statues à placer dans les absides. Monument présenté ici en raison du caractère hydraulique incertain (anciennement admis par G. Picard) et du lien particulier entre septizonia et nymphées.
456Datation : Septizonium datable de la première moitié du IIIe s. (d’après chapiteaux, statuaire et paléographie de l’inscription). Édifice transformé en église (chœur installé à l’O.) au IVe s.
457Bibliographie : Archives privées, Noël Duval, dossier « Cincari, Septizonium » ; Picard 1962 ; Duval – Lamare 2012.
458Hippo Regius – Annaba (Algérie)
459Réseau hydraulique
460Eau captée dans le Djebel bou Zizi, alt. 740 m (M. Casagrande) ou 760 m (A. Maitrot). Conduite d’abord souterraine puis à l’air libre, sur 11 km (Maitrot repris par Delestre, Casagrande ; 18 km selon Gsell). Point d’arrivée dans les citernes d’Hadrien, sur les pentes de la colline saint Augustin, alt. 20 m (pente générale à 6,7 %), qui jouaient un rôle de castellum aquae. Dans les plus importantes (40,25 × 17,40 × 10 m), trois nefs formées par deux rangées de piliers (remises en état à l’époque française). Plusieurs autres citernes repérées sur le site : à proximité de la basilique, près des villae du front de mer et près du monument des Dii Consentes. Dans la ville, canalisations en terre cuite et en plomb, mais aucun réseau hydraulique précis restitué.
461Construction de l’aqueduc déjà commencée sous Trajan. Datation proposée sur la base de la construction en opus reticulatum : fin du Ier ou première moitié du IIe s. (M. Casagrande) ; entre début du Ier et premier tiers du IIe s. (Dessales 2010, p. 498-499).
462Bibliographie : Ravoisié 1846, 2, pl. 41-43 ; Delamare 1850, pl. 150, fig. 1-3 ; Gsell 1901a, 1, p. 254- 255 ; Maitrot de la Motte-Capron 1925-1930 ; Marec 1954a, p. 28 ; Delestre 2005, p. 121-123 ; Casagrande 2008, p. 52-57.
463AAA, 9.13 : mention de l’origine de l’aqueduc.
464Nº catalogue : 25
465Fig. 20, 73, 76
466Site : Hippo Regius – Annaba (Algérie)
467Nom : Fontaine à la Gorgone
468Découverte : Repérée en 1936 (d’après X. Delestre) après la découverte d’un masque de Gorgone par M. Christofle (v. 1930-1932). Brièvement décrite par E. Marec (1954). Aucun plan publié. Masque de Gorgone disparu puis récupéré en Tunisie parmi les œuvres spoliées par la famille Ben Ali.
469État de conservation : Soubassement semble cons. sur clichés récents. Non uidi.
470Localisation : En bordure du decumanus maximus, sur la portion à l’E. du forum, à l’embranchement avec une voie N. secondaire. Au milieu de la rue, dans un quartier de riches maisons et à proximité d’une memoria à double abside.
471Dimensions : 6 × 4 m.
472Description : Plan rectangulaire. Composée d’un réservoir en hauteur et de deux bassins en partie basse. Visible in situ, assez abîmée d’après les photographies publiées.
473Système hydraulique : Arrivé de l’eau dans le réservoir ; écoulement dans un bassin de décantation puis dans le bassin de puisage. Évacuation probable par trop-plein vers l’égout à proximité (côté O.).
474Techniques de construction : Réservoir et corps de l’édifice en briques. Bassin de puisage composé de plaques décorées (h. 70 cm).
475Décor : Masque de Gorgone en marbre blanc (h. 1 m ; l. 80 cm env.), au nez aplati, dont la bouche laissait couler l’eau (la lèvre inf. échancrée doit avoir accueilli un tuyau de plomb). Plaques du parapet du bassin décorées de bas-reliefs (croix à huit branches imitant des balustres ajourés).
476Restitution : Réservoir couvert à l’arrière et bassin de puisage à l’avant (cons.). Espace intermédiaire difficile à restituer : peut-être un bassin de décantation (présence de mortier hydraulique sur tout le fond ; absence de ce revêtement sur les bords suggère des parois tout autour). Le masque de Gorgone pouvait déverser l’eau du réservoir (h. suffisante) ou d’un éventuel bassin de décantation (supposerait une paroi assez haute pour le fixer).
477Datation : Pas avant la fin du Ier s. (considérant la chronologie proposée pour l’aqueduc et la fontaine au N. du forum [cat. 26]).
478Bibliographie : Christofle 1935, p. 241 ; Marec 1954a, p. 68 ; Delestre 2005, p. 124.
479Nº catalogue : 26
480Fig. 79, 139
481Site : Hippo Regius – Annaba (Algérie)
482Nom : Fontaine au nord du forum
483Découverte : Dégagée à partir de 1938. Connue par compte-rendu et plan de L. Figuière. Description détaillée de E. Marec (rapport sur les fouilles du forum, 1954).
484État de conservation : Photographie non datée (American Academy in Rome) montre élévation partiellement cons. et fragments épars de sculpture architecturale. Maçonneries cons. sur h. env. 3 m. Non uidi.
485Localisation : Adossée au forum, à proximité de l’entrée principale, dont elle est séparée par un couloir (l. 75 cm). Située au centre d’une petite place : croisement d’un tronçon du decumanus maximus avec le cardo maximus. À l’est de la fontaine, un accès direct au péristyle a pu exister (E. Marec).
486Dimensions : 10 × 7 m.
487Description : Fontaine comporte une abside (diam. intérieur 4,50 m ; ép. 1,60 m) occupée par un massif de maçonnerie (L. 2,90 m ; l. 1 m), un bassin en façade et deux bassins latéraux. Trois marches se développent vers l’extérieur (L. sur plan 2,60 m). La plus haute fait retour en équerre sur le fond de l’abside ; la plus basse, dallée de marbre, est légèrement arrondie par du mortier à son pourtour, semblant amorcer un bassin aux parois verticales en marbre. D’autre part, deux espaces de forme irrégulière, sans communication directe avec l’abside, mais ouvertes sur un péristyle et sur les rues voisines, flanquent le monument.
488Système hydraulique : Aucune indication donnée par les fouilleurs sur l’alimentation. L’eau devait arriver dans le bassin sup. par une ouverture dans la paroi (disparue avec l’arasement des murs) ou jaillissant de la bouche d’une statue (sur le socle central) ; s’écoulait dans le bassin sup. ; remplissait le bassin inf. en façade par débordement, le long des marches ; se déversait vers les deux bassins rectangulaires latéraux au niv. de la chaussée. Évacuation par des caniveaux communiquant avec l’égout de la voie (E. Marec). En prolongement, à droite de ce bassin supposé, une sorte de bassin oblong se vide dans un caniveau creusé dans la pierre et qui semble faire retour à angle droit sous le bord N. du bassin.
489Techniques de construction : Mur de l’abside construit en moellons. Fond du bassin antérieur en dalles de marbre reposant sur des briques cuites prises dans du mortier.
490Décor : Murs, sol, marches et massif au centre de l’abside recouverts de placage de marbre (fragments visibles). Traces de mortier sur la face extérieure (L. Figuière). À proximité découverte de fragments de corniches d’ordre composite (dont corniches d’angle) ; fragment de marbre sculpté représentant une peau de lion, avec tête et crinière, portée sur un bras (Hercule ?).
491Restitution : Abside en plein cintre voûtée en cul-de-four, peut-être surmontée d’une corniche et d’un fronton. Statue d’Hercule pouvait prendre place dans cette abside, sur le socle au centre du bassin.
492Datation : Étude stylistique du décor pourrait apporter des éléments de datation. Mention de l’ordre composite donne un terminus post quem de l’époque antonine. Ordre ne semble pas employé en Proconsulaire avant le IIe s. : chapiteaux du capitole de Sbeitla seraient les plus anciens (Bessière 2006, 2, p. 714). Datation qui s’accorde bien avec celle de l’aqueduc (fin Ier – début IIe s.).
493Bibliographie : Figuière 1939 ; Marec 1954a, p. 67 ; Marec 1954b, p. 367 ; Aupert 1974, p. 96-97 ; Delestre 2005, p. 124.
Fig. 139 – Hippo Regius, relevé schématique de la fontaine du forum. L’échelle est approximative (d’après Figuière 1939, p. 565

© D.R.).
494Lepcis Magna – Al Khums (Libye)
495Réseau hydraulique (fig. 82)
496L’oued Lebda qui coule à Lepcis Magna est à sec une partie de l’année ; aucune source à proximité de la cité. Jusqu’au IIe s., utilisation de puits et citernes privées, et groupe de réservoirs près de l’oued. Construction aqueduc en 119-120 par un évergète, Q. Servilius Candidus (IRT, 357, 358 et 359). Seul l’oued Caam, l’antique Cinyps (notamment Hdt. 4, 175 et 198), à 19 km du site, disposait d’eaux suffisamment pérennes. Plusieurs barrages repérés sur le cours de l’oued pour captage des eaux : deux canalisations vers Zliten, sur la rive occidentale, où un aqueduc souterrain a été construit (24 km) jusqu’à Lepcis Magna: un conduit souterrain en maçonnerie enduit de mortier de tuileau débouchait dans la citerne septentrionale en amont de l’oued Lebda ; une deuxième citerne à 150 m plus au S. À l’origine indépendantes, puis reliées par un aqueduc. Sortie de l’aqueduc par la paroi N. et poursuite du conduit souterrain qui traverse le cours d’eau sur un pont en maçonnerie et longe la rive gauche. Sa trace se perd à l’arrière des Thermes d’Hadrien. Autre aqueduc repéré sur la rive droite du Lebda : pourrait correspondre à une dérivation de l’aqueduc partant de la citerne N. pour alimenter les quartiers E.
497Aucun château d’eau ou bloc répartiteur connu à Lepcis Magna : s’il existait, il se trouvait à l’arrière des citernes des Thermes d’Hadrien, où l’aqueduc devait arriver. Deux éléments encouragent cette hypothèse : l’orientation du conduit et l’inscription de Candidus (IRT, 357) retrouvée à proximité. De façon générale, réseau hydraulique mal connu à Lepcis Magna, même si l’étude de F. Tomasello apporte de nouveaux éléments. Deux trajectoires principales de distribution partaient des réservoirs à proximité des Thermes d’Hadrien. La première vers le théâtre, sur l’axe du decumanus, entre les regiones V/VI et II/ III. Plusieurs édifices le long de son parcours, notamment la fontaine de la palestre des thermes, les fontaines du chalcidicum et le lacus du théâtre [cat. 30]. La deuxième passait par la latrine et le nymphée à l’Hercule [cat. 29], desservait le marché augustéen et terminait son parcours dans les thermes inachevés, près de la côte. Réseau d’égouts connu par le dallage mais des sondages seraient nécessaires. L’étude de l’urbanisme du Ier s. confirme alimentation en eau courante postérieure à l’implantation des quartiers : emplacement de certaines fontaines montre qu’elles n’étaient pas planifiées lors de la construction des rues et des monuments qui les bordent, mais ajoutées au IIe s., leur alimentation dépendant de l’aqueduc. Manque d’entretien et flux de l’eau ont entraîné la rupture de la digue et des inondations dans la ville (datation radiocarbone 320-440). L’aqueduc fonctionnait encore lors des restaurations des Thermes d’Hadrien en 355-361 ; il a probablement cessé ensuite, à la fin du IVe ou au début du Ve s.
498Bibliographie : Romanelli 1925 ; Bartoccini 1937 ; Crova 1967 ; Cifani – Munzi 2003 ; Tomasello 2005, p. 186-189 ; Sandoz 2008a, p. 107-123 (avec la bibliographie antérieure) ; Pentiricci 2010, p. 153-159 ; Pucci et al. 2011.
499Nº catalogue : 27
500Fig. 42-43, 55, 82, 140-141
501Site : Lepcis Magna – Al Khums (Libye)
502Nom : Grand Nymphée
503Inscriptions : 25-26
504Découverte : Connu de longue date malgré son effondrement et son ensablement. Très tôt identifié à un palais (Procopios, Buildings 6, 4, 4). Du XVIIe au XIXe s., nombreux explorateurs européens visitent la cité et mentionnent le monument. Exploration méthodique à partir de juillet 1920 (P. Romanelli) : dégagements mineurs et quelques relevés sur le Grand Nymphée (dit « palais de Sévères » ; destination comme fontaine monumentale évoquée). Travaux en 1927-1928 (R. Bartoccini) puis en 1932-1934 (G. Guidi) : dégagement complet achevé. Restauration et anastylose en 1936-1937 (G. Caputo). Travaux de la British School at Rome à partir de 1947 (J. B. Ward-Perkins et K. M. Kenyon) : nombreux relevés et avancée des connaissances. Interruption sans publication en 1953. Reprise de la publication inachevée à la mort de J. B. Ward-Perkins en 1981. Publication par ses collègues en 1993. Dernière étude en date par C. Sandoz (thèse inédite 2008).
505État de conservation : Monument partiellement remonté après son dégagement (parties hautes des murs rectilignes et des arcs, parapet du bassin avant, certaines colonnes et éléments de l’entablement). Moitié de l’abside centrale et une des ailes latérales désormais visibles sur presque toute leur h. originelle. Non uidi.
506Localisation : Secteur S.E. de la ville. Borde le côté E. d’une vaste place (diam. 40 m) créée par le changement de direction de la grande voie à colonnades sévérienne reliant le port (N.E.) au decumanus maximus (S.O.) et par le débouché du decumanus provenant du N.O. Façade forme un angle de 63,5° avec l’axe de la voie à colonnes menant au port et de 67° avec l’axe du tronçon à l’arrière des Thermes d’Hadrien : légère asymétrie masquée par l’ampleur de l’édifice. Oued Lebda à l’arrière du nymphée. Place située entre Grand Nymphée, palestre des Thermes d’Hadrien, exèdre monumentale et entrée de la voie à colonnades sévérienne relie la ville des Ier et IIe s. Cette configuration correspond à l’état de la ville au début du IIIe s.
Fig.140 – LepcisMagna, GrandNymphée, relevépartiellement restitué (Ward-Pekins 1993, fig. 40

© D.R.).
507Dimensions : L. façade env. 36 m ; diam. abside 13 m. Description : Vaste exèdre semi-circulaire à deux étages de sept niches (moitié S.O. effondrée dans l’oued). Dans l’abside, bassin semi-circulaire (diam. 13 m) délimité par une margelle (une assise de grands blocs calcaire, h. 60 cm) et un parapet (L. 15,60 m ; h. 60 cm à l’intérieur du bassin, 1,30 m à l’extérieur). Sept orifices dans la largeur des blocs pour le passage de tuyaux de plomb. Abside flanquée de murs rectilignes (même appareil) contre lesquels s’appuie un mur en retour d’angle (114°) rejoignant les arcs du portique de la voie à colonnades. Espace créé trapézoïdal (43 m à la base, 34,80 m au sommet, h. en plan 6,20-6,90 m) fermé par une balustrade en calcaire (h. 1,20 m, ép. 88 cm) de dix-neuf plaques ajourées et vingt hermès bicéphales. Transformé en bassin dans une deuxième phase : fond constitué de dalles en calcaire, piquetées pour recevoir un revêtement de mortier de tuileau (ép. 5 cm) ; rigole à l’aplomb du parapet comblée par du mortier et recouverte de placage de marbre et de tuiles remployées. À l’avant, large terrasse (51,20 × 8,40 m) dallée de blocs de calcaire irréguliers, accessible par trois degrés, encadrée par les arcs des portiques. Niches du niv. inf. de plan rectangulaire (prof. 90 cm), surmontées par un arc en plein cintre formé de briques rayonnantes. Pourtour constitué d’un chaînage d’angle en briques. Niche centrale, au plan en arc de cercle, entièrement en briques. Corps de maçonnerie en trapèze à l’arrière de l’exèdre (26,60 m à la base, 26,20 m au sommet, h. en plan 14 m), évidé en son centre par l’abside (diam. 17,40 m) et pourvu d’un escalier intérieur à deux volées.
Fig. 141 – Lepcis Magna, Grand Nymphée, balustrade de la plate-forme (cl. J. B. Ward-Perkins, 1951

© British School at Rome, nº wplib-51. XV.31).
508Système hydraulique : Sans doute alimenté par l’aqueduc de l’oued Caam. Canal d’arrivée non retrouvé provenait probablement des citernes derrière les Thermes d’Hadrien : alimentation directe par une conduite et non via un réservoir (d’après études récentes). Pression peut-être assurée par un siphon. Eau déversée dans le bassin uniquement par la niche centrale à hauteur de la margelle du bassin : mise en scène de l’eau probable par un dispositif en avant de la niche (restes d’une fondation rectangulaire en moellons, 2,20 × 1,60 m). Du grand bassin, l’eau s’écoulait par sept tuyaux de plomb à travers le parapet dans une rigole (L. 15,60 m, l. 30 cm, prof. 20 cm) à l’aplomb. Elle devait communiquer avec la conduite débouchant dans l’angle N.O. du monument. Tuyau de plomb sur la margelle N. à l’aplomb des niches fournissait aux passants de l’eau n’ayant pas séjourné dans le bassin. Légère déclivité du bassin (N.S.-O.E.) : aucun orifice de vidange visible (peut-être dans la partie détruite) mais évacuation probable vers l’oued Lebda. Sur la terrasse antérieure, rigoles transversales taillées dans le dallage en calcaire pour diriger les eaux dans l’égout O. Une troisième rigole parallèle au parapet (à 1 m) rejoint l’égout N.O.
509Techniques de construction : Massif rectangulaire de maçonnerie en blocage recouvert d’opus vittatum mixtum (trous de boulins visibles) ; façade de l’abside en opus quadratum isodome imparfait, en calcaire plaqué de marbre. Bassin semi-circulaire sur un radier (ép. 1,30 m) appuyé sur le sable du terrain vierge. Fondation recouverte par couche de mortier de tuileau et fine couche de mortier contenant les plaques de réglage destinées à recevoir le dallage. Épais bourrelet de béton de tuileau placé à la jonction des dalles de sol et des plaques pariétales assure l’étanchéité. Plaques de la balustrade du bassin trapézoïdal fixées par encastrement (rainures au sol et dans les hermès) complété par un joint de mortier. Arrière ajouré des balustres revêtu plus tard de moellons liés par du mortier de tuileau, formant un mur continu (l. 40 cm) à l’arrière des hermès.
510Décor : Trois types de marbre utilisés à Lepcis Magna : Proconnèse, Pentélique et Carystos. Également granite rouge d’Assouan (utilisé dans le nymphée). Quatorze niches (h. 3,30 m, l. 1,50 m) occupées par des statues, certaines fixées directement sur la console : mortaises (l. 40 cm) en forme de pieds taillées sur lit d’attente. Au vu des dimensions, sculptures plus grandes que nature. Restitution impossible étant donné les conditions de découverte (malgré les tentatives de Finocchi 2015, p. 128-137).
511D’autres statues devaient se trouver sur des socles non conservés. Deux cippes en marbre blanc veiné gris (Proconnèse ?) retrouvés : l’un sans rapport avec l’édifice porte l’inscription de Septimia Polla (IRT, 607) ; l’autre porte une inscription de Q. Furius Cerealis [ins. 26] qui évoque la donation de seize statues (placées dans les niches ? expliquerait la présence du cippe). Toutefois, le texte mentionne seize pièces alors que l’édifice n’est doté que de quatorze niches : C. Sandoz proposait soit que deux statues aient appartenu à un autre édifice, soit qu’elles se trouvaient ailleurs que dans les niches, soit que deux statues prenaient place dans la même niche. Hors des niches, elles auraient pu être mises en avant, éventuellement sur blocs latéraux du parapet, dont le lit d’attente est doté de plusieurs mortaises quadrangulaires.
512Plusieurs statues retrouvées sur la place ou à proximité, dont l’appartenance au nymphée est incertaine (Finocchi 2015, p. 119-124). Ni statue impériale, ni dieux tutélaires. Matériel inédit, étude possible uniquement grâce aux notes de M. Squarciapino. Personnages, certainement de la haute bourgeoisie lepcitaine : statue de togatus de la fin du IIe, début du IIIe s. ; statue féminine drapée acéphale du type de la Grande Herculanaise, datable du milieu du IIe s. qui aurait accueilli un portrait d’époque sévérienne ; deux portraits d’hommes d’époque sévérienne et un portrait d’enfant datable du milieu du IIIe s. ; portraits d’une petite fille et d’une femme portant un voile de la fin du IIe s. ; statue féminine plus grande que nature, possiblement Faustine l’Ancienne ou Lucille ; une statue féminine de la fin du IIe s. Divinités : divinité féminine des eaux, datable entre le IIe et le IVe s. ; groupe colossal de Dionysos avec un satyre d’un type du IIIe s. av. J.-C.
513Seules quatre statues découvertes dans le bassin ou les décombres du nymphée.
514Tête de divinité masculine (AMT, inv. 122, marbre blanc probablement thasien, h. 29 cm. Finocchi 2015, nº 9, p. 92-95, fig. 83-84) découverte dans le bassin, plus grande que nature. Chevelure et barbe ép. bouclées. Cheveux ceints d’un bandeau sur haut du crâne, en anastolé sur le front. Yeux légèrement rentrés, sourcils froncés. Type adopté à l’époque romaine pour dieux olympiens : serait Jupiter de type Egiochos, Neptune ou Esculape. Travail de la chevelure, au trépan, et pupille incisée suggèrent datation début IIIe s.
515Divinité masculine (AMT, inv. 69, marbre blanc probablement de Paros, h. 81 cm. Finocchi 2015, nº 10, p. 95-96, fig. 85-87) découverte dans le bassin, plus petite que nature. Manquent tête, bras, jambes sous le genou. Torse juvénile nu apparenté aux figures de Dionysos et Apollon, avec longs cheveux tombant sur épaules. Dérivé du Dionysos du type Madrid ou Woburn Abbey, d’époque romaine inspiré du modèle de Praxitèle ou de son cercle. Datation stylistique d’époque antonine.
516Statue féminine monumentale (AMT, inv. 216, T6, marbre blanc, h. 1,80 m. Finocchi 2015, nº 11, p. 95-100, fig. 88) découverte dans décombres du nymphée en 1911, plus grande que nature. Manquent tête, bras droit et avant-bras gauche. Figure en contrapposto appuyée sur jambe gauche, porte un chiton aux plis fins de type « drapé mouillé » et un himation qui pend sur côté gauche. Aucun attribut pour identification : type des représentations d’Aphrodite, de Fortuna ou d’une Victoire (mais absence des ailes). Type dérivé de l’Aphrodite type Vénus Génitrix. Ceinture rappelle mode du milieu du IIe s., entre Hadrien et fin dynastie antonine.
517Statue acéphale de Vénus anadyomène (AMT, inv. 30, marbre grisâtre, h. 1,11 m. Finocchi 2015, nº 12, p. 100-102, fig. 89) découverte à l’arrière du nymphée en 1911. Manquent tête, bras et jambes sous le genou. Figure nue légèrement penchée en avant, étonnamment proportionnée. Serait du type de l’Aphrodite du Capitole ou de la Vénus de Médicis. Datation stylistique de la fin de l’époque antonine.
518Restitution : Fond et parois du bassin semi-circulaire plaqués de marbre blanc veiné gris (Proconnèse ?). Restituer probablement des bouches figurées en bronze au niv. des tuyaux du parapet. Niches de l’abside encadrées par deux étages de huit colonnes corinthiennes surmontées par un entablement ionique à ressauts : niv. inf., fûts en cipolin sur piédestaux carrés indépendants ; niv. sup., fûts en granite rouge, avec un fronton en arc reliant les deux colonnes centrales. Ordre au-dessus des niches soutenu par des corbeaux sculptés. Petits retours de l’abside scandés par deux étages de trois colonnes placées sur des piédestaux continus en calcaire et surmontées par un entablement à décrochement (sur la paire et la troisième colonne isolée). Restituer une voûte en cul-de-four et un escalier d’accès à une galerie, comme pour la basilique sévérienne (C. Sandoz). Proposition fondée sur l’imposant massif et l’absence de traces d’altération au niv. du lit d’attente des blocs de la corniche sommitale (non touchés par les intempéries).
519Murs en opus quadratum revêtus de marbres divers et couronnés d’une corniche corinthienne. Vestiges et traces d’accrochage permettent une reconstitution : dans l’exèdre, plinthe (cipolin) jusqu’au niv. des consoles comprises dans les niches et, au-dessus, alternance de panneaux couchés, bandes et panneaux dressés (marbres colorés). Murs rectilignes à système de panneaux avec plinthe et baguette située à hauteur de la moulure des bases ; panneaux disposés alternativement en position horizontale et verticale (indique emploi d’un placage polychrome). Dans les entrecolonnements de la composition en tabernacle, disque au centre du panneau dressé. Surface de la vasque du bassin, parois et margelle en marbre blanc.
520Datation : Conduite de plomb estampillée [ins. 25] retrouvée dans le secteur provient du nymphée : empreinte dans le mortier de l’estampille datable de 198-211. Construction déjà bien engagée en 211. Présence du nom de l’empereur peut s’expliquer soit par une visite du Prince, soit par une munificence impériale. Visite de Septime Sévère à Lepcis Magna (v. 202-203) ne marque pas le lancement du grand projet urbanistique, sans doute débuté depuis son accession au trône : placage déjà bien avancé dans le forum en 205 et travaux commencés dans les deux portiques latéraux (Ward-Perkins 1993, p. 104-107). Chronologie des constructions de ce projet trop incertaine pour préciser les datations.
521Première moitié du IVe s., partie de la terrasse transformée en bassin pour servir de réservoir. Bassin semi-circulaire probablement encore alimenté : épais dépôt calcaire sur le placage en marbre du parapet indique un trop-plein par débordement (tuyaux en plomb bouchés). Peut-être en rapport avec une diminution ou la fin de l’adduction par l’aqueduc (fin IVe ou début Ve s.). Par la suite, nymphée incorporé dans le tracé de la muraille : utilisé comme une tour et pour sa fonction hydraulique (bassin trapézoïdal comme réservoir). Devient un point d’eau utilitaire autour duquel se développent un quartier et des activités domestiques. À cette époque, décor partiellement prélevé.
522Bibliographie : Aupert 1974, p. 101 ; Letzner 1999, nº 255, p. 410-411 ; Jones – Ling 1993 ; Sandoz 2008a. (Bibliographie abondante dans Letzner 1999, p. 410- 411 et Sandoz 2008a, 1, p. 80).
523Nº catalogue : 28
524Fig. 21, 82
525Site : Lepcis Magna – Al Khums (Libye)
526Nom : Petit Nymphée
527Découverte : Monument fouillé de longue date ; identification en tant qu’église par la British School (dir. G. U. S. Corbett, 1951). Étude reprise et église publiée par J. B. Ward-Perkins et R. G. Goodchild (inventaire des antiquités chrétiennes de Tripolitaine, 1953) avec un plan, un relevé de l’élévation et une coupe de l’état de cons. Nettoyage et sondages dans l’édifice au début des années 2000 (C. Sandoz).
528État de conservation : Au fond de l’exèdre, h. cons. > 5 m (en 2000). Non uidi.
529Localisation : Situé à l’autre extrémité de la voie à colonnades, entre la basilique sévérienne et le port, et du côté opposé (au N.) par rapport au Grand Nymphée dont il constitue le pendant.
530Dimensions : Diam. 14 m ; l. 11 m.
531Description : Grande exèdre avec sept niches s’ouvrant sur la façade, six rectangulaires et la centrale semi-circulaire, surmontée d’un arc en plein cintre d’après l’élévation cons. Exèdre fermée par un stylobate en blocs de calcaire.
532Techniques de construction : Structure de briques et de moellons caractéristique des techniques employées dans le reste des constructions du programme sévérien.
533Décor : Bloc décoré de perles provenant d’un entablement découvert en remploi dans la phase byzantine. Trois bases de marbre sont encore en place sur le stylobate qui ferme l’exèdre.
534Restitution : Grande exèdre décorée de sept niches qui enserrait un bassin terminé à l’avant par un parapet. Bassin de puisage à l’avant ? Structure en blocs de calcaire découverte à l’extérieur de l’exèdre, en vis-à-vis du stylobate (sondage C. Sandoz), pourrait avoir appartenu à l’état primitif du nymphée. Bassin entièrement comblé par un conglomérat de pierres et de terre sur lequel a été installé le sol de l’église byzantine. Ce sol tardif atteint le niv. inf. des niches : le bassin était situé plus bas. La couverture de l’édifice reste inconnue, l’utilisation d’une semi-coupole comme pour le Grand Nymphée reste hypothétique.
535Datation : Édifice complexe, nombreux remaniements. Fait partie de l’ensemble sévérien (techniques de construction). Exèdre aménagée en église à l’époque byzantine.
536Bibliographie : Ward-Perkins – Goodchild 1953, p. 82, fig. 33, pl. XXV, a, c ; Letzner 1999, nº 234, p. 397 ; Ward-Perkins 1993, p. 76-77 ; Sandoz 2004, p. 1801-1806.
537Nº catalogue : 29
538Fig. 22, 52, 62, 77, 82, 142
539Site : Lepcis Magna – Al Khums (Libye)
540Nom : Nymphée à l’Hercule
541Découverte : Resté pratiquement inédit soixante-dix ans après sa fouille. Premières recherches dans le secteur du decumanus et du marché par R. Bartoccini (avant 1925), puis par P. Romanelli (à partir de février 1929) sur le macellum et ses alentours. En 1934, sous la direction de G. Guidi ; quelques notes de fouilles d’un de ses assistants et quelques photographies subsistent. Reprise de la fouille par F. Tomasello, brève campagne 1998-1999 et publication en 2005.
542Inscription : Fragments de pilastres et de plaques retrouvés, dont deux conservent l’inscription DIVI IMP. Une tabula ansata anépigraphe faisait partie intégrante du parapet.
543État de conservation : Mur du second niv. cons. sur h. max. 1,55 m (en 1999).
544Localisation : Regio IV, angle N.O. de l’insula 6, au S.E. du marché d’Auguste. Côté principal sur le decumanus qui longe le marché. Ses murs constituent le périmètre d’une vaste latrine publique dont l’entrée se trouve sur l’autre decumanus. La présence du nymphée comble l’absence de construction dans l’angle de l’insula. Bassin N. en retrait permet une meilleure circulation devant les bassins ; au contraire, façade O. alignée sur le bord de l’insula.
545Dimensions : La fontaine se développe en L, au N. 7,13 m, à l’O. 10,38 m, ép. constante env. 1,52 m.
546Description : Au niv. inf., bassin en L subdivisé par deux murets transversaux formant trois bassins. La cuve du bassin S. est légèrement rentrée dans sa partie N. Intérieur revêtu de mortier de tuileau. Léger pendage du fond vers deux bouches d’évacuation ; la principale à l’angle N.O. et la seconde à l’extrémité S.O. Au fond du bassin, l. moy. 1 m en partie N. et 1,35 m à l’O. Réservoir en marbre du Proconnèse placé sur le pavement de la place, du côté sculpté, contre le bord du parapet (h. 1 m) : alimenté par deux ouvertures pratiquées sur le bord du bassin, à une époque postérieure à la construction du parapet.
547Second niv. (h. max. cons. 1,55 m) animé d’une série de niches alternativement de plan semi-circulaire et rectangulaire, placées à 45 cm de h. Leur prof. est constante (44-45 cm) mais leur l. est variable (env. 1,20 m). Niches en plein cintre encadrées d’un agencement d’arcs sur colonnes. La restitution a été facilitée par les nombreux fragments d’éléments de décor retrouvés dans les restes des structures de base encore en place. Arcades de dimensions diverses placées sur une fondation continue en blocage comme sur l’aile N. Entraxe variable entre les pilastres (1,95- 2,40 m, prof. moy. 52 cm).
548Système hydraulique : Le nymphée devait s’intégrer avec la latrine contiguë et faire partie du système d’approvisionnement de la ville. L’eau arrivait dans un réservoir en maçonnerie, sous la couverture des latrines, permettant une pression suffisante et continue : traces d’un tel bassin dans l’angle N.O. du nymphée (fond et parois revêtus de mortier de tuileau). Le conduit d’adduction principal descendait dans une cavité (l. 20 cm) le long du versant interne du mur N. et arrivait dans le canal sous les sièges de la latrine. De ce conduit partait une branche qui alimentait le bassin 1, juste au-dessus du parapet. Pans inclinés dans les espaces libres de la colonnade semblent conçus pour éviter une retenue d’eau ; pas de dispositifs d’alimentation identifiables dans la partie sup. de l’édifice.
549L’eau récoltée dans le bassin 1 ne dépassait pas 40 cm de prof. (h. du trop-plein), niv. suffisant pour alimenter par deux canaux (8 × 8 cm) le réservoir en marbre placé devant le parapet ; un tuyau de plomb assurait le jet d’eau par une bouche à plaque rectangulaire (22 × 15 cm). L’eau passait ensuite dans les différents bassins par conduits ménagés entre plaques de séparation : soit par une simple encoche, soit par un petit tuyau de plomb. Trop-plein du bassin 2 assuré avec un tuyau similaire, pratiqué à la base du muret.
550Vidange des trois bassins assurée par des conduits indépendants. L’un à l’angle N.O. du bassin 1 ; le second partait de l’angle S.O. du bassin 2, traversait le bassin 3 et passait à travers le parapet pour sortir dans un canal externe ; le troisième dans l’angle S.O. du bassin 3. Un drain vertical de section circulaire (dans le mur S.) semble impliquer la présence d’eau (de pluie ?) dans la partie haute de la structure. Drain du bassin 1 se dirige vers l’O. directement dans l’égout sous l’axe du decumanus O. Les drains des bassins 2 et 3 se dirigent vers l’O., semblent se transformer en un canal circulaire le long de la façade du parapet, puis convergent vers l’égout sous le decumanus.
551Techniques de construction : Mur N. commun à celui de la latrine mais complètement indépendant de la structure adjacente à l’insula. Structure en opus quadratum (ép. 1,04 m) aménagée sur une fondation en blocage. Sur cette bordure, enduit pariétal coloré de taches rougeâtres. Aile S. moins étendue mais appareillée de la même façon (ép. 1,52 m). Maçonnerie du niv. inf. (h. 2,40 m) en opus africanum : pilastres appareillés avec des moellons de calcaire coquillier, partie médiane avec du blocage de mortier peu gras et du caementa de calcaire gréseux local. Le secteur central du flanc O. est complètement écroulé, ou a été détruit intentionnellement lors de la réoccupation tardive.
552Le long bassin fermé par un parapet à l’avant suit la forme en L du mur porteur mais ne lui est pas architecturalement lié. Parois internes en blocage posé contre et sur la plinthe de fondation du mur porteur : elles masquent un enduit pariétal (h. cons. ≤ 73 cm) qui disparaît derrière les incrustations de marbre qui revêtent la face N. du nymphée. Parapet en calcaire jaune composé d’une alternance de petits pilastres à terminaison pyramidale et de balustres percés de divers motifs géométriques : cinq pilastres sur face N. (angle compris), sept pilastres restituables sur face O. (angle compris).
553Au second niv., niches avec couronnement en arc en plein cintre, appareillées avec trois anneaux concentriques de brique, coplanaires au mur, lui-même en opus testaceum.
Fig. 142 – Lepcis Magna, nymphée à l’Hercule, restitution de la façade nord (Tomasello 2005, pl. VII

© D.R.).
554Décor : Revêtement pariétal peint sur toute la superficie du niv. inf. du nymphée, à l’angle N. de l’aile orientale et à l’angle extrême de l’aile S. Fresque qui s’articule sur toute la plinthe, imitant une pierre rose à veines brunes.
555Les panneaux du parapet présentent des schémas différents : bandes de losanges ou de demi-cercles, plus rarement de cercles liés. La terminaison sup. des plaques est particulière, arrondie en façade mais plutôt schématique dans la partie arrière. Tabula ansata (1,49 × 0,5 m) apparemment anépigraphe sur le plus grand de ces fragments.
556Plusieurs éléments de sculpture architecturale en marbre découverts : un fût de colonne cannelé en marbre blanc à veines brunes (L. 2,92 m) ; un fût de colonne lisse en marbre rouge de Iasos (L. 2,09 m) ; une base ionique-attique et un chapiteau corinthien en marbre du Proconnèse ; un fragment d’architrave à trois fasciae en marbre blanc.
557Sculptures mises au jour en 1930 : fragment d’avant-bras de petites dimensions, petite main droite (féminine ?), fragment de cou. Statues découvertes lors des fouilles de 1934 et fragments divers pendant la campagne 1998-1999.
558Trois statues d’Hercule, toutes sculptées dans des blocs remployés. L’usage d’un matériau de remploi et la ressemblance avec les figures des pilastres de la basilique sévérienne laissent penser à une production locale, par les mêmes artisans.
559Hercule avec les pommes du jardin des Hespérides (LMAM, inv. 0185, marbre du Proconnèse, h. 1,68 m. Floriani Squarciapino 1974, p. 145, pl. LXXXI, 1 ; Albertocchi 2005, nº 7, p. 174-176, pl. B, 1 et D, 4-6) du type « New York », créé autour de 325-320 av. J.-C. dans le cercle de Lysippe et connu par huit répliques. Représentations semblables sur un des pilastres de l’abside orientale de la basilique sévérienne (Floriani Squarciapino 1974, pl. LIV, 2) et sur la voûte de l’arc tétrapyle à scène de sacrifices. Une datation à l’époque sévérienne peut se déduire du traitement stylistique et de la ressemblance de traitement (barbe) avec les portraits de Septime Sévère mais surtout de Caracalla.
560Hercule étranglant le lion de Némée (LMAM, inv. 0187, marbre du Proconnèse, h. 1,28 m ; Floriani Squarciapino 1974, p. 145, pl. LXXXI, 3 ; Albertocchi 2005, nº 8, p. 176-178, pl. E, 1) dans une pose très frontale assez inhabituelle. Représentation de cet épisode connue sur un des pilastres de l’abside de la basilique sévérienne (Floriani Squarciapino 1974, pl. LV, 3). La représentation frontale du groupe pourrait être expliquée par le remploi d’un bloc architectural. Typique de la production sculptée sévérienne : modelé du corps assez rigide, usage abondant du trépan et traitement de la chevelure (entre en vigueur avec les portraits de Caracalla).
561Hercule et Cerbère ? (LMAM, magasins, inv. 0186, marbre du Proconnèse, h. 63 cm. Floriani Squarciapino 1974, p. 145 ; Albertocchi 2005, nº 9, p. 178-179, pl. E, 2-3), dernier des Travaux, lui aussi représenté sur le cycle des pilastres de l’abside de la basilique sévérienne (Floriani Squarciapino 1974, pl. LI, 2).
562Artémis chasseresse (LMAM, inv. 183, marbre du Proconnèse, h. 1 m. Albertocchi 2005, nº 5, p. 173, pl. D, 1) dont l’original date du IVe s. av. J.-C. Le type le plus proche est celui dit de Versailles-Lepcis Magna, en référence à la Diane chasseresse provenant d’Italie (AGER, inv. Ma 589) et à celle découverte au théâtre de Lepcis Magna (AMT, inv. 56 ; Caputo – Traversari 1976, nº 67, p. 87-88, pl. 65-66 ; récemment datée de l’époque antonine). Le rendu de la draperie n’est toutefois pas identique à la statue du théâtre et il est ici plus rigide (partie qui ceinture la taille, pan qui tombe sur le ventre et entre les jambes). Néanmoins, l’œuvre peut être attribuée à un atelier d’un bon niveau.
563Pan assis (LMAM, magasins, marbre du Pentélique, h. 1,04 m. Albertocchi 2005, nº 6, p. 174, pl. D, 2-3) dont le réalisme de la musculature du torse laisse penser qu’il est une bonne copie d’un original du début de l’époque hellénistique, datable du milieu de l’époque antonine : usage du trépan et recherche décorative plus que naturaliste. La sculpture pourrait être la réalisation de sculpteurs attiques ou micrasiatiques travaillant sur place, plutôt qu’une œuvre importée.
564Restitution : Les deux ailes de la base ne sont pas tout à fait à angle droit (cf. irrégularité du tracé de l’insula). L’emplacement du nymphée-latrine semble conditionné par les constructions précédentes qui, sur le versant E. de l’insula, présentaient des structures murales légèrement divergentes. À l’inverse, l’orthogonalité rigoureuse des côtés de la structure est obtenue par l’opus testaceum du niv. sup. Les deux ailes N. et O. et l’aile S. sont exactement à angle droit, avec un décalage du côté O. par rapport à l’orientation du socle.
565Répartition des colonnes plus ample du côté N. que du côté O. Les arcades ne posaient pas directement sur les colonnes mais sur un entablement solidement lié au mur. À l’origine, parois du nymphée peintes, avant que les bassins ne soient placés à l’avant. Schéma décoratif simple : à une plinthe avec placage aux veines rouge brun se superposait une plate-bande aux coloris pleins. Faces latérales intégralement revêtues de placages de marbre. L’élévation devait atteindre 9,20 m de h.
566Datation : Les phases d’aménagement du complexe nymphée-latrine apparaissent claires du point de vue de la construction, moins en terme de chronologie absolue.
567Première phase : une émergence architectonique dans le tissu urbain (époque antonine)
568Le secteur de la trame urbaine dans lequel vient s’insérer le nymphée était tracé peut-être dès les premières années du Ier s. (phase punique tardive) ou juste après l’inauguration du marché d’Auguste (8 av. J.-C.), qui n’est pas aligné sur la grille urbaine environnante, dans tous les cas avant l’achèvement du théâtre (1-2 ap. J.-C.). Le niv. du mur porteur du nymphée se trouve à la cote du niv. routier en dalles de calcaire gris de Ras el-Hamman : laisse supposer une période de construction postérieure au repavement de la voie urbaine attesté sous Tibère (v. 35-36 ap. J.-C. : IRT, 330 et 331).
569La fresque de la partie inf. peut ressembler à un schéma décoratif du Ier style (villa de Wadi er-Rasaf : fresque associée à un décor du IIe style, datable du Ier s. ap. J.-C.) : schéma assez commun et difficilement datable précisément (début de l’époque impériale ?).
570L’hypothèse plus vraisemblable de datation est suggérée par le parement architectural en marbre et par l’opus testaceum en partie sup. La brique est peu couramment utilisée en Tripolitaine : quelques édifices seulement à Lepcis Magna, souvent datés du IIe ou du début du IIIe s. La structure du chapiteau corinthien cons. semble récurrente dans le décor de marbre à Lepcis Magna dès le milieu du IIe s. : sillon du lobe en saillie de l’ima folia, bouclier à peine évidé, caulicole prismatique, fleurs d’abaques de type bacciforme. L’analyse complète du décor fait tendre vers une datation de la fin du IIe s. et vers une origine occidentale de la décoration.
571Dans cette première phase, le degré accroché au mur de l’aile S. et la fresque sur la plinthe excluent la présence d’eau et laissent supposer une fonction de la construction réduite à la mise en valeur du parcours viaire urbain ; la typologie de la décoration statuaire laisse transparaître des thèmes de célébration uniquement.
572Deuxième phase : la transformation en fontaine (époque sévérienne)
573La destination « hydraulique » semble entreprise avec la construction et la restructuration du long bassin en L qui s’adosse au mur de façade (transformation qui explique le plan incliné entre les colonnes du niv. sup.) : abaissement du niv. du sol (30 cm) et mise à nu des fondations sur 70 cm. Le raccord de niv. entre la rue et le réservoir s’est fait par un marchepied en grandes dalles de calcaire de silex gris. La subdivision interne des bassins en trois compartiments est à attribuer aux dernières périodes de construction : la dernière modification a été la fermeture du bassin 2 et la pose du réservoir d’où arrivaient deux tuyaux.
574Les différences chronologiques et stylistiques entre les sculptures peuvent être mises en relation avec les différentes phases de construction. À la première phase (datable autour de la moitié du IIe s.) peuvent être attribués Artémis et Pan. La restructuration du monument a entraîné la substitution d’une partie de la décoration sculptée, dont au moins trois statues d’Hercule et une féminine.
575Dernière phase : réutilisation de la structure en huilerie et abandon (IVe s.)
576La réutilisation de la structure par une huilerie tardive laisse envisager une longue période de spoliation des marbres qu’il est impossible de dater précisément. La typologie et la dislocation de l’établissement industriel laissent supposer une forte réduction du circuit urbain (édifice resté hors du périmètre fortifié) et une reprise de l’activité productive mais dans une période d’abandon, suffisamment longue pour justifier l’oblitération du bassin du nymphée. Il pourrait s’agir d’un espace suburbain d’époque byzantine, proche de l’entrée principale de la ville fortifiée.
577L’édifice artisanal est postérieur à la construction de la muraille tardive, mais antérieur à 365, date du tremblement de terre qui a fait s’écrouler la coupole du caldarium des Thermes d’Hadrien (événement également à l’origine de la destruction du nymphée ?). Une lampe à huile du IIIe s. retrouvée dans les fondations du drain le long du flanc occidental peut constituer un terminus ad ou post quem pour les opérations de restructuration de la voie. L’accumulation stratigraphique permet de dater du IVe s. l’abandon définitif du chantier routier et l’effondrement du nymphée.
578Bibliographie : Tomasello 2005, p. 57-111 ; Albertocchi 2005, p. 162-163.
579Nº catalogue : 30
580Fig. 50, 58-61, 143
581Site : Lepcis Magna – Al Khums (Libye)
582Nom : Lacus du théâtre
583Inscription : 27
584Découverte : Présence d’une grande niche dans l’angle externe N.E. du corps de scène suspectée puis niv. inf. de la fontaine dégagé fin 1937. Place antérieure encombrée par les gravats jusqu’en septembre 1941. Restauration des structures en 1949. Présentation sommaire avec le théâtre par G. Caputo (1987). Fouille rapide sur l’aile droite par F. Tomasello (1999). Plan et élévations publiés en 2005.
585État de conservation : Élévation cons. (h. env. 4,40 m en 1999). Non uidi.
586Localisation : Occupe un espace modeste mais topographiquement stratégique à l’angle externe N.E. du corps de scène du théâtre (carrefour decumanus provenant de l’arc tétrapyle de Trajan et cardo de Sérapis). Façade principale en diagonale résout la question du croisement de ces voies et s’insère pleinement sur la place irrégulière.
587Dimensions : L. façade env. 10,50 m.
588Description : Façade à trois pans, un central (L. 6,84 m) et deux latéraux (L. 2,38 m), composée d’une colonnade. Abside de plan semi-circulaire au centre (diam. 2,96 m), creusée elle-même d’une niche (diam. 1,75 m). Structure de la fontaine (exèdre et podium) s’adosse sur l’arrière du mur de scène (flanc N.O. à l’origine enduit et stuqué). Tracé de la niche interfère avec le mur : moellons de grès épannelés en continuité avec la courbe du parement de briques. Parement de l’aile N. encastré dans mur périmétral préexistant de la porticus post scaenam, s’appuyant sur ses fondations.
589Système hydraulique : Canalisations prises dans le blocage de ciment ou creusées dans les blocs de parement. Trois branches se ramifient à partir de la pièce S. où devait se trouver une installation hydraulique (tuyaux encore en place sous le pavement). La première tourne vers la façade de l’aile S. et devait alimentait un des groupes statuaires ; la seconde traverse la paroi du fond et alimentait la niche axiale ; la troisième (disparue avec le démontage du podium ; l. min. 10 cm) se dirige vers un orifice au centre de la façade principale. L’eau s’écoulait vers les deux gradins en avant du podium et descendait en cascade dans le canal de section semi-circulaire (diam. 14 cm) en contrebas : construit en petits blocs de calcaire gris adossés à la base du podium, en légère pente vers le N., commence à l’extrémité S.O., s’interrompt sur l’aile N. et reste ouvert. En l’absence d’égout sous le pavement, l’eau pouvait couler sur le dallage et le long de la bordure N. du cardo en pente vers l’égout.
590Techniques de construction : Podium, sur fondation compacte en blocage (h. 49 cm), constitue une base massive. Structure appareillée avec éléments de remploi en calcaire jaune et blocage. Éléments de colonnes retaillées dans les ailes et deux piliers isolés en partie centrale, alignés avec la niche postérieure. Blocage en moellons de calcaire jaune remplit la structure entre front du podium et mur de scène. Usure du blocage entre les deux piliers suggère deux gradins destinés à l’écoulement de l’eau. Mur-écran de l’exèdre en opus testaceum de briques principalement bessales. Niche axiale partiellement creusée dans le mur arrière pour permettre tracé curviligne.
591Décor : Fragments de colonnes cannelées en marbre blanc, en marbre veiné de rouge et de gris. Deux chapiteaux composites en calcaire jaune, un chapiteau corinthien en marbre du Proconnèse et une base en marbre blanc-gris du Proconnèse. Revêtements de pavement en marbres divers ; même revêtement probable pour parois internes et front du podium (traces). Au fond de la niche axiale, lacune rectangulaire du pavement (1 × 0,70 m) semble destinée à l’emplacement d’une des statues à base rectangulaire, vraisemblablement la Vénus anadyomène.
592Vénus anadyomène (LMAM, inv. 52, marbre de Paros, h. 1,92 m. Caputo 1957 ; Caputo – Traversari 1976, nº 41, p. 61-63 ; Albertocchi 2005, nº 1, p. 166- 168) découverte le 25 juillet 1937 au niv. de la colonnade de la fontaine (autres fragments proviennent du théâtre). Manquent deux avant-bras, partie de la chevelure et du pied gauche. Entièrement travaillée y compris dans sa partie postérieure. Figure entièrement appuyée sur la jambe gauche. Ventre arrondi et seins hauts, torse un peu court comparé aux jambes longues et fines. Tête tournée vers la gauche, cheveux rendus avec mèches légèrement mouvantes et désordonnées. Support à droite constitué d’un dauphin avec un petit Éros qui tenait une conque (disparue). Support à gauche composé d’un tronc d’arbre recouvert d’une serviette. Type de l’Aphrodite anadyomène, dont la création doit remonter à Appelle. Grande sensibilité plastique dans le traitement du nu, accentuée dans le traitement des surface corporelles (ventre) que l’on retrouve sur des exemplaires d’époque hadrianique. Support avec l’Éros sur un dauphin peut être rapproché de plusieurs exemplaires datés du IIe s. ou de l’époque antonine, date de la composition (M. Albertocchi).
593Pasteur assis sur un rocher (LMAM, inv. 57, marbre de Paros, h. 1,38 m. Caputo 1955 ; Kapossy 1969, p. 47 ; Caputo – Traversari 1976, nº 25, p. 45-46 ; Albertocchi 2005, nº 2, p. 168-169) découvert à l’emplacement de la scène : aurait appartenu au décor de la frons scaenae dans une seconde phase (G. Caputo). Jeune pasteur a laissé tomber son manteau. Jambe droite pliée et posée sur le rocher, jambe gauche avancée et relâchée. Bélier et bouc sur les côtés du rocher. Torse nu tourné et soulevé vers la gauche, la tête regarde à droite. Bras droit posé sur la jambe et bras gauche replié vers l’épaule tenant le bâton. Cheveux en touffe au milieu du front et enchevêtrés sur les côtés. Usage du trépan assez modéré (drapé et cheveux), formes assez moelleuses. Datation du IIe s., début de la période hadrianique sur critères stylistiques (G. Caputo) ; plutôt tardo-antonine, d’après traitement de la pupille (G. Traversari). Identification du pasteur à Daphnis par G. Caputo n’est pas assurée selon M. Albertocchi. Pourrait être l’œuvre d’un copiste reprenant un schéma lysippique.
594Nymphe-muse assise sur un rocher (LMAM, inv. 59, marbre du Pentélique, h. 1,75 m. Caputo 1956 ; Caputo – Traversari 1976, nº 31, p. 51-53 ; Albertocchi 2005, nº 3, p. 169-171) découverte dans l’aile occidentale de la porticus post-scaenam, le 16 mars 1938. D’autres fragments découverts dans les environs. Figure assise sur rocher quadrangulaire, jambe gauche posée sur la base, la droite un peu plus haut. Haut du corps découvert, himation recouvre partie inf. et avant-bras gauche. Cheveux séparés sur le haut du crâne et rassemblés sur les côtés. Usage modéré du trépan dans la séparation des mèches. Identification à une muse, sous l’aspect d’une nymphe, associée au Daphnis (G. Caputo) datable de la période antonine ou hadrianique. Datation hadrianique pour G. Traversari (traitement des yeux, au bulbe oculaire lisse). Production probable d’un atelier local.
595Nymphe avec conque (LMAM, inv. 33, marbre du Pentélique, h. 1,09 m. Caputo – Traversari 1976, nº 39, p. 60 ; Albertocchi 2005, nº 4, p. 171-172) découverte dans le secteur externe occidental du pulpitum du théâtre. Partie sup. manquante au-dessus du nombril, de même partie de la base et de la conque. Orifice pour le tuyau d’eau de la conque bien visible à l’arrière. Nymphe sur base rocheuse travaillée en gradins, avec jambe droite légèrement fléchie, enveloppée dans un manteau drapé assez rigide et simplifié qui couvre partie inf. du corps. Tient dans ses mains une large conque d’où jaillissait l’eau à travers une petite tête léonine. Type iconographique de l’Aphrodite pudique à demi-nue réélaboré. Datation à la fin de l’époque antonine (G. Traversari et M. Albertocchi) étant donné le goût pour l’ornementation exubérante. Usage abondant du trépan : rendu très stylisé dans le traitement des plis.
596Agencement des sculptures (Kapossy 1969, p. 64 ; Caputo – Traversari 1976, p. 12-14 ; Albertocchi 2005, p. 160-161). Selon G. Caputo, nymphée décoré dans l’abside trifoliée : Vénus anadyomène, pasteur assis et nymphe-muse. Selon M. Albertocchi, restitution impossible d’après dimensions des statues et de la niche. Présence de Vénus très probable (découverte à proximité) dans un emplacement autour de la niche. Décor sculpté également sur les ailes : à droite, dispositif le long de la paroi a pu alimenter une statue-fontaine. Pasteur vraisemblablement présent : utilisation comme décor de fontaine d’après orifice sur côté gauche. Statue de nymphe-muse n’appartiendrait pas au nymphée (M. Albertocchi contra G. Caputo), en raison de sa datation de l’époque d’Hadrien, contrairement aux autres d’époque antonine : découverte dans la porticus post-scaenam, elle aurait été posée sur une base calcaire non loin du nymphée. M. Albertocchi attribue statue de nymphe à la coquille, découverte dans le théâtre en 1937, à la fontaine en raison de son orifice. Statue de même type, retrouvée dans niv. byzantins des fouilles du théâtre (Caputo – Traversari 1976, nº 38, p. 59-60) pourrait avoir constitué un pendant. Hypothèse discutable : le théâtre disposait également d’aménagements hydrauliques (IRT, 358-359).
597Restitution : Absence données sur couronnement rend difficile restitution générale de l’élévation. Restitution fondée sur tracé régulateur (F. Tomasello) sur base métrique du pied romain impérial (P). Façade 23 P, ailes 8 P, exèdre diam. 10 P. Hypothèse pour entablement (architrave et frise), h. 2 P, pour le couronnement (entablement et corniche) h. 21/2 P, à 15 P au-dessus du niv. sup. du podium (soit env. 4,42 m). Proportions correspondent aux caractéristiques de l’ordre architectural de la seconde moitié du IIe s. en Tripolitaine. Aucun indice de la structure de la couverture, probablement une voûte en blocage. Difficulté de restitution de la tabula ansata, peut-être en hauteur sur la façade principale, et des cupidines qui y sont cités.
598Datation : Phases d’évolution du quartier : 1) augustéenne : construction du théâtre. 2) tardo-augustéenne : mur postérieur du corps de scène et ajout de la pièce au S. 3) tardo-tibérienne : construction de la porticus post scaenam, pavement de la rue. 4) vers 120 : construction d’une première fontaine. Hypothèse (G. Caputo) d’une construction par Q. Servilius Candidus qui a financé l’aqueduc (IRT, 357) est difficilement soutenable (Albertocchi 2005, p. 161) : s’appuyait sur deux bases inscrites IRT, 358-359, découvertes dans le théâtre, dont la deuxième proviendrait de la fontaine (cf. commentaire IRT, p. 108). 5) antonine : marmorisation de la frons scaenae (IRT, 534), reconstruction/agrandissement de la fontaine (en 157). Appartenance certaine de la tabula ansata [ins. 27] au lacus, agrandi et décoré par Lollianus : embellissement par revêtements de marbre, colonnes et petits Amours (petits Éros sculptés et peints) qui s’accommodent bien avec présence centrale d’Aphrodite. Possible transformation de la décoration sculptée, même si la mention n’est pas explicite. 6) post-sévérienne : subdivision de l’espace à l’arrière de la fontaine en deux salles, fermeture d’une porte de communication avec la pièce, ouverture d’une entrée vers la scène et utilisation du calcaire jaune. Graves endommagements du théâtre lors du tremblement de terre de 365. 7) réoccupation du théâtre, au moins au Ve s. (Pentiricci 2010, p. 115-119) : détérioration des structures murales de la fontaine et spoliation quasi radicale du décor marmoréen. Disparition fragments de statues et éléments architectoniques.
599Bibliographie : Caputo 1987, p. 106-109, p. 133-134 ; Letzner 1999, nº 384, p. 482 ; Tomasello 2005, p. 37-57.
600Nº catalogue : 31
601Fig. 35, 144-146
602Site : Mactaris – Mactar (Tunisie)
603Nom : Fontaine monumentale
604Découverte : Entièrement dégagée en 1972-1973 (mission archéologique française en Tunisie, dir. G. Picard), relevée en 1974 (J.-F. Ubelmann), publiée en 1976 (C. Bourgeois).
605État de conservation : Ruinée et méthodiquement démontée ; plaques et piliers du bassin en partie cons. Observée en 2009.
606Localisation : Située dans la partie la plus élevée de la ville, occupée par le forum romain dont l’arc de Trajan constitue la porte monumentale. Le forum est un rectangle orienté N.S., l’arc s’ouvre au milieu du petit côté S. et la fontaine est adossée à son pilier O. Devant elle, se rencontrent les rues venant de l’O., du S. et de l’E.
607Dimensions : 11,72 × 7,27 m.
608Description : Bassin bas (L. 11,72 m ; l. 2,79 m) non bordé à l’E. (fond en pente vers le côté opposé). Bordures S. et O. sommaires : dalles de pavement remployées (ép. 12-25 cm), ne dépassent du dallage que de 9 à 25 cm mais s’enfoncent profondément dans le sol. Bassin profond coupe la fontaine en deux parties. Limité sur le côté S. (L. 8,37 m) et les petits côtés E. et O. par des plaques de calcaire verticales encastrées dans des piliers monolithiques (h. max. 1,12 m). Côté N. formé par le massif de la fontaine. Forme générale rectangulaire, avec dans le tiers central un élargissement du bassin en arc de cercle (l. 1,34 m ; 1,50 m au centre).
609En arrière des bassins, sous-base composée de blocs de grand appareil (trou de louve en partie sup.) reposant sur un niveau d’éclats de taille. Un trait de pose en fait le tour avec des décrochements : restituer un massif important de la fontaine monumentale. Côté E. de la base resté en place : trois blocs moulurés sur l’arête permettent de restituer une base (h. 62 cm) sur toute la surface délimitée par le trait de pose. Côté E. un seuil de porte (l. 92 cm) indique que l’on pouvait entrer dans un espace libre entre le revers du massif et le mur N. Contre ce mur, le piédroit de la porte (h. 1,80 m) est mouluré comme les blocs. Elle devait être surmontée du petit fronton triangulaire retrouvé à proximité.
610Système hydraulique : Ville antique alimentée par une source très importante, l’Aïn Saboun (8 km à l’O.), donnant naissance à l’oued du même nom (Drappier 1898, p. 145-147). Eaux amenées par un aqueduc comparable à Oudhna et Utique (P. Gauckler : cinquante arches repérées à l’O. de Mactar). Point d’aboutissement de l’aqueduc dans la ville inconnu ; aucun grand réservoir public identifié ; nombreuses citernes privées.
611Alimentation de la fontaine possible par l’aqueduc (alt. arrivée > 13,63 m alt. bassin bas) mais aucune canalisation ni trace de l’arrivée retrouvée. Vidange par le S. (rainure au fond du bassin, sous la première plaque verticale) vers le bassin bas puis deux orifices communiquant directement avec l’égout. Deux égouts se rencontrent sous le bassin bas, provenant du S.O. et de l’E.S.E, mutilés lors de la mise en place des bordures. Voûte de l’égout remplacée par divers blocs en remploi, posés en travers sur les piédroits, à un niv. inf. Deux saignées entaillent le dallage sur chacun des petits côtés du monument : aménagements tardifs destinés à évacuer les eaux qui s’accumulaient pendant les pluies dans cette sorte d’enclos ménagé. La fontaine serait peut-être une dépendance du fortin (pour le bétail ?).
612Techniques de construction : Fond du bassin profond, premier et troisième tiers, grandes plaques rectangulaires en remploi (dimensions moy. 2,80 × 1,30 × 0,17 m), creusées sur leurs quatre côtés de rainures d’encastrement emplies de mortier. Étanchéité du bassin haut assurée par un ép. bourrelet qui fait le tour du fond et par une mince couche de mortier qui enduit tout l’intérieur. Fond du bassin bas composé de grandes dalles disposées régulièrement en trois bandes parallèles.
613Décor : Bloc en bâtière (découvert seuil porte E.) avec face triangulaire formant un fronton : cadre sommairement mouluré en partie sup. ; bas-relief d’une petite tête de femme au centre (cheveux ondulés, grands yeux levés au ciel, pupille creusée au trépan cons. in situ). Deux fragments de sculpture architecturale (découverts N.O. de la sous-base) : un chapiteau corinthien de pilastre cornier dans sa partie gauche et claveau d’arc à droite (fig. 146) ; une architrave-frise, taillée en partie inf. pour former le haut d’une large niche (architrave décorée d’une rangée de perles et pirouettes et d’une rangée de rais de cœur, frise nue).
614Restitution : La reconstitution pose plusieurs problèmes. Tous les autres éléments du massif ont disparu, sans doute remployés à l’époque byzantine dans le fortin qui a englobé l’arc de Trajan ou dans la transformation des grands thermes (C. Bourgeois). Restituer une façade rectiligne, creusée d’une niche au centre, entre des pilastres : l’architrave en haut, le claveau dans la partie sup. gauche ; le tout entre la partie incurvée du bassin haut et le saillant, au N. du trait de pose, dans lequel se place l’arrière de la niche. Bassin bas probablement destiné à recueillir les eaux qui coulaient accidentellement du bassin sup. lorsqu’on venait y puiser l’eau.
615Datation : Chronologie relative établie à partir des monuments voisins (C. Bourgeois). Lien avec l’arc de Trajan (daté de 116) est délicat. Sculpture d’architecture (architrave, chapiteau de pilastre, petite tête du fronton) datable de la seconde moitié du IIe s. Deux monnaies (sondage sous les deux dalles dans le prolongement O. du bassin haut) datables l’une après 270, l’autre du IVe s. Le manque d’unité du monument est un autre indice : massif au N. est soigné, bien construit et décoré ; bassins comportent des éléments de remploi, leur construction est approximative et leur décor assez grossier. Deux états successifs à distinguer, la seconde moitié du IIe s. et l’adjonction de deux bassins au IVe s.
616La fin de la fontaine est liée à celle de l’aqueduc. Dans les grands thermes, transformés en forteresse par les Byzantins, et le fortin qui englobe l’arc de Trajan, l’eau vient de puits intérieurs : ils ont pu être creusés préventivement, en cas de coupure de l’aqueduc ou de siège, mais alors la fontaine n’aurait pas été détruite (C. Bourgeois). Son démontage à l’époque byzantine indique que l’eau avait cessé d’y couler.
Fig. 144 – Mactar, fontaine, relevé (relevé J.-F. Ubelmann, dans Bourgeois 1973-1974, pl. XXIV

© D.R.).
Fig. 145 – Mactar, fontaine, vue plongeante vers le sud-est après les fouilles (septembre 1973). A) sous-base ; B-B’) bassins ; C) bassin bas ; D) éléments de la base ; E) évacuation couverte ; F) orifices d’évacuation vers l’égout ; G) emplacement du sondage ayant révélé deux monnaies ; H) bloc d’architrave et chapiteau (photomontage d’après cl. B. Fortuner).

617Bibliographie : Bourgeois 1973-1974.
618Nº catalogue : 32
619Fig. 2, 11, 80, 147
620Site : Pheradi Maius/Aphrodisium – Sidi Khalifa/ Henchir Fradis (Tunisie)
621Nom : Nymphée
622Découverte : E. Pellissier mentionne à deux reprises une fontaine, au milieu du XIXe s., sans que l’on puisse l’identifier. Trois photographies de J. Poinssot : l’une datée du 17 mars 1883 (fig. 2) le montre assis sur les arcades endommagées et ensevelies à hauteur des chapiteaux. R. Cagnat voit les arcades du nymphée, dégage le monument et dresse un plan sommaire (1885) ; P. Gauckler évoque un « monument analogue à Bulla Regia » (Gauckler 1896, p. 21). Arcades endommagées lors de la construction de la ligne de chemin de fer de Sousse (1897). L. Poinssot dégage le nymphée en 1926 (brève description, sans relevé). Études récentes par C. Kleinwächter (plan de la grande place) et S. Aounallah.
623État de conservation : Piliers, naissance des arcades et mur de fond cons. sur h. env. 2 m. Arcades restaurées (fin des années 1960, dir. A. Ennabli) et bassins comblés pour leur conservation. Observé en 2009.
624Localisation : Dans l’angle S.O. d’une grande place qui s’ouvre sur un arc de triomphe, bordée au N. par le macellum. Tourne le dos au forum contre le mur extérieur duquel il repose.
625Dimensions : 15 × 3 m.
626Description : Plan rectangulaire. Cinq arcades (la centrale plus grande) précèdent cinq (trois ?) bassins alignés sur un axe E.O. délimités par un mur de fond. Plaques posées de chant entre les arcades. Bassin central plus grand relié par deux arcs à une petite cella (L. 2,40 m, l. 1,90 m) accueillant une base inscrite. Deux autres bassins, dans l’axe des précédents : arrivée d’eau à l’E. et évacuation à l’O. (6,15- 6,50 × 3,55 m).
627Système hydraulique : Source jaillissait du fond du bassin E. puis l’eau s’écoulait dans les bassins par une petite rigole de trop-plein : son niv. indique que la hauteur d’eau ne dépassait pas le niv. de circulation de la place (le parapet ne servait pas à retenir l’eau). Une canalisation ou un système de trop-plein assurait le remplissage des cinq bassins. Dernier bassin O. plus grand que les autres permettait d’évacuer les eaux : canalisation traversait la grande place, le portique E. du marché, l’arc, puis continuait au N.E. vers de grandes citernes en contrebas de la colline.
628Techniques de construction : Arcades et mur de fond en blocs de grand appareil. Traces d’un enduit beige qui recouvrait les murs (visible mur O.). Traces d’encoches (porte ?) visibles sur les montants de la niche postérieure.
629Décor : Demi-colonnes sur les piliers de l’arcade centrale et sur les deux piliers de la niche du fond. Surmontées d’un demi-chapiteau corinthien à feuilles lisses, composé d’une seule couronne surmontée de deux calices. Calice central presque absent, abaque réduit à deux moulures accompagnées d’un motif central très abîmé. Feuilles de la première couronne séparées ; au-dessus, caulicoles très plats d’où naissent des calices très développés. Crosses assez réduites, cachées dans les feuilles du calice. Volutes montant jusqu’au niv. de l’abaque, mais hélices comprimées. Cette composition constitue en Afrique un type autonome dès la fin du IIe s. Simplifications qui amènent à une disparition du petit calice et de la tige du fleuron débutent à l’époque sévérienne (Pensabene 1986, p. 393-394). Dater le chapiteau de Pheradi Maius du IIe voire du début du IIIe s. (datation possible jusqu’au IVe s.).
630Torse mutilé de Neptune en marbre blanc découvert à côté de la base inscrite.
631Restitution : Façade composée de cinq arcades ouvrant sur des bassins. Usure des parapets cons. indique qu’on puisait de l’eau. Dans la niche centrale, base dédiée à Neptune sans doute surmontée d’une statue de la divinité. Monument peut-être inclus dans un ensemble architectural constitué d’une grande place entourée de portiques, dont l’arc de triomphe constituait l’entrée principale (R. Cagnat ; C. Kleinwächter).
632Datation : Nymphée dominé au S. par une petite place (forum ?) entourée de portiques sur trois côtés, au plan irrégulier. Certainement édifiée entre deux monuments existants : nymphée au N. et un bâtiment (ou une rue) inconnu au S. Forum mal daté : premier état vers le milieu du IIe s. (sondages). Plan très remanié : à l’origine, cour plus grande et limite plus à l’O. La base épigraphiée a incité à dater le nymphée du règne d’Antonin, supposant une dédicace contemporaine de la construction. Datation proposée pour les chapiteaux ne s’y oppose pas. Le lien urbanistique avec le forum pose la question d’une origine préromaine du captage de la source, tout au moins d’une datation haute pour un premier aménagement. Traces de portes visibles sur les montants de la niche centrale pourraient être celles signalées dans la dédicace du IIe s. [ins. 29] mais on ne peut exclure des remaniements tardifs. Il faut signaler une inscription du IVe s. (ILTun, 251, dédicace à Didius Preiectus) mentionnant des travaux de réfection de grande ampleur, dont le nymphée pourrait faire partie.
633Bibliographie : INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 02 ; Pellissier 1846, p. 497 ; Pellissier 1853, p. 244 ; Cagnat 1885b, p. 13-14 ; L. Poinssot 1927, p. 53-55 ; Ennabli 1969-1970 ; Kleinwächter 2001, p. 190-195 ; Aounallah 2004, p. 10-12 ; Casagrande 2008, p. 227-228.
634AAT, 42.34 : mention d’un « château d’eau » non identifié.
635Sabratha (Libye)
636Réseau hydraulique (fig. 148)
637Aucun oued connu aux alentours de Sabratha, sources du Gebel Nefusa à plus de 80 km au S. Ressources en eau provenaient exclusivement du sous-sol (puits) et de l’eau de pluie (citernes). Ville également approvisionnée par un petit aqueduc au IIe s. venant du S. d’abord considéré alimenté par sources du Djebel Nefusa (P. Romanelli, R. Bartoccini). Découverte d’un groupe de citernes à 5 km au S. du site (R. Bartoccini), où l’eau était élevée par une noria, versée dans les bassins puis conduite vers l’aqueduc.
638Aqueduc souterrain et aérien n’est plus visible. Tracé prospecté par O. Brogan (1948) puis étudié par la mission italienne (1976-1977). Le specus (h. 1,50 m) passait par l’arrière du théâtre et arrivait dans un château d’eau à l’O. Aqueduc identifié à celui construit par Q. Flavius Tullus au IIe s. [ins. 30]. Compte tenu de sa faible capacité, hypothèse émise d’un autre aqueduc plus grand mais dont il ne resterait aucune trace. Citernes et puits devaient toutefois être un complément suffisant.
639Aucun tuyau retrouvé dans la ville, réseau hydraulique inconnu.
640Bibliographie : Bartoccini 1964, p. 23 ; Ward 1970, p. 47-48 ; Sandoz 2006.
641Nº catalogue : 33
642Fig. 148, pl. IIa
643Site : Sabratha (Libye)
644Nom : Nymphée
645Découverte : Mentionné à propos de ses statues en 1935 (G. Guidi). Relevé en 2004-2005 (N. Detronde et T. Marlier) inédit. Brève étude par C. Sandoz.
646État de conservation : Arasé au niv. du sol (fragments placages cons.), voûte citerne en partie cons. (d’après clichés 2007). Cons. sur 1 m h. au-dessus du niv. de circulation. Non uidi.
647Localisation : Situé au S.O. de la ville, le long d’une des plateiai principales qui menait au théâtre.
648Dimensions : Rectangle presque carré (côté 13 m).
649Description : Partie arrière constituée d’une grande citerne (10 × 5 m). Autre citerne (7,30 × 1,80 m) placée à l’avant, séparée de la première par un mur (l. env. 2 m). Façade avant en partie commune avec celle du nymphée, constituée d’un bassin semi-circulaire (diam. 4 m ; l. env. 1,5 m) et de deux bassins latéraux rectangulaires (L. < 2 m en façade ; l. 1,5 m).
650Système hydraulique : Grande citerne à l’arrière alimentait des bains privés avoisinants, par un orifice dans l’angle E. ; une autre citerne en avant (réservoir de la fontaine), par deux canaux. Approvisionnement de la citerne indéterminé (absence de couverture) : eau de pluie, peut-être complétée par une alimentation depuis le château d’eau (C. Sandoz). L’eau devait s’écouler vers le bassin semi-circulaire du nymphée. Coupe de l’édifice nécessaire pour comprendre le fonctionnement hydraulique (niv. relatifs des orifices ? de la citerne, du réservoir, du bassin semi-circulaire et des bassins latéraux ?).
651Techniques de construction : Massif en petit appareil de moellons et fond du bassin semi-circulaire central recouvert de béton de tuileau.
652Décor : Cinq statues de Sérapis-Mercure ou de Sérapis-Neptune y ont été découvertes. Peut-être transportées à l’époque tardive : pourraient provenir du temple de Sérapis, abandonné à la fin du IVe s. ou lors du tremblement de terre de 365 (Caputo 1977, p. 122-123 ; Brouquier-Reddé 1992, p. 47-48). Bassin semi-circulaire recouvert sur ses parois d’un marbre blanc veiné de gris (fragments en place).
653Restitution : Massif creusé d’une niche semi-circulaire contenant le bassin central. Bassins latéraux peut-être alimentés séparément, s’écoulaient vers le bassin central.
654Datation : Si le nymphée était alimenté par la citerne, approvisionnée par l’eau de pluie, l’aqueduc de Q. Flavius Tullus (avant 117) n’est pas un terminus post quem. Ampleur de la construction et rôle de la citerne dans l’alimentation de bains proches laissent penser à une construction postérieure à la mise en place d’un réseau d’adduction. Emplacement du nymphée, hors du centre urbain primitif, indique une construction à partir du règne d’Antonin (développement urbain vers le S.). Toutefois, aucun monument datant de l’époque sévérienne n’est connu à Sabratha, hormis le soubassement pour un quadrige, dédié à Septime Sévère en 202, à l’extrémité de la voie longeant les regiones V et VI (Di Vita – Di Vita-Évrard – Bacchielli 1998, p. 158). Construction de l’édifice à situer dans la seconde moitié du IIe s.
655Bibliographie : Guidi 1935, p. 245 ; Sandoz 2006, p. 403 ; Sandoz 2008a, pl. 86.
656Nº catalogue : 34
657Fig. 48, 85, 148
658Site : Sabratha (Libye)
659Nom : Fontaine de Q. Flavius Tullus
660Découverte : Brièvement étudiée par R. Bartoccini lors de la publication du temple d’Antonin (figure sur le plan général du temple et de l’esplanade).
661État de conservation : Massif principal et bassin cons. (d’après clichés 2007). Importantes restaurations. Non uidi.
662Localisation : Située en partie N.O. de la ville, en avant du temple d’Antonin, au N. de la place qui le précède.
Fig. 149 – Siagu, vue de l’aqueduc et du nymphée (?) à l’arrière-plan (

© INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 02).
663Dimensions : Partie centrale carrée (côté 5,16 m).
664Description : Les quatre côtés du massif sont parfaitement orientés. Bassin de puisage côté S.
665Système hydraulique : Réseau hydraulique de la ville inconnu. Proximité des thermes de la Mer, au N.E. du temple, indique la présence d’eau dans cette zone. La base centrale accueillait l’arrivée d’eau (R. Bartoccini). Restituer peut-être une statue-fontaine. Écoulement vers le bassin de puisage inconnu (observations in situ nécessaires). Restituer probablement une évacuation par un égout sous la place du temple.
666Techniques de construction : Constituée d’un massif en blocs de pierre calcaire. Bassin constitué des mêmes blocs, sur deux assises, avec joints de mortier de tuileau.
667Décor : Statue drapée acéphale replacée sur la fontaine : emplacement originel indéterminé.
668Restitution : Quatre grandes bases carrées à chaque angle, destinées à recevoir des statues ou des cippes inscrits. Aucune n’est restée en place. Un cippe de calcaire se trouve dans l’angle derrière le bassin, avec une inscription entourée d’une moulure simple (IRT, 122 ; cf. ins. 30).
669Datation : Identifiée à l’une des douze fontaines construites par Q. Flavius Tullus. L’inscription offerte par son fils C. Flavius Pudens [ins. 30], datable après 117, constitue un terminus ad quem pour la construction des fontaines, mais aussi de l’aqueduc.
670Bibliographie : Bartoccini 1927, p. 33-34 ; Vergara Caffarelli – Bräuner 1960, p. 32-34 ; Bartoccini 1964, p. 22-24 ; Letzner 1999, nº 349, p. 465-466 ; Di Vita – Di Vita-Évrard – Bacchielli 1998, p. 158 ; Kenrick 2009, p. 45-46.
671Nº catalogue : 35
672Fig. 19, 149-150
673Site : Siagu – Ksar-ez-Zit (Tunisie)
674Nom : Nymphée
675Découverte : Site repéré de longue date par les voyageurs (Guérin 1862, 2, p. 259 sq. qui visite aussi la source d’Aïn el Faouara) mais la première mention du nymphée se trouve chez P. Gauckler (Enquête). Travaux récents de S. Aounallah. Aucune description détaillée, ni relevé du nymphée.
676État de conservation : Nymphée encore visible en élévation vers le début du XXe s. (avant 1914 d’après l’uniforme du militaire présent sur la fig. 19). Terrain privé non accessible (en 2009).
677Localisation : Situé à proximité de thermes, non loin d’une basilique construite plus tardivement : dans un quartier au cœur de la ville ?
678Description : Édifice avec retour latéraux, peut-être semi-circulaire, dans lequel on peut éventuellement identifier une niche centrale. Vestiges de l’aqueduc et d’autres monuments hydrauliques, dont certainement le nymphée, encore visibles aujourd’hui, dans des champs d’oliviers privés de Ksar-ez-Zit.
679Système hydraulique : Quatre aqueducs partaient des sources de l’oued el Faouara (3 km au N.) : trois se dirigeaient vers Siagu, un vers Pupput. Un aqueduc repéré sur le site des sources (prospections S. Aounallah qui corrige les données de P. Gauckler). Un des tronçons d’aqueduc encore visible à Ksar-ez-Zit, consolidé pour servir de rempart (h. max. 2 m).
680Le premier aqueduc se déversait dans un grand bassin rectangulaire (48,50 × 17,40 m) alimentant le baptistère et la basilique (P. Gauckler), peut-être d’autres constructions avant d’atteindre la citadelle et les thermes (S. Aounallah). Le second aqueduc aboutit au nymphée et aux thermes, après être sorti du sol à l’angle S.E. de la forteresse. D’après le plan, nymphée alimenté par une branche de l’aqueduc, qui termine son trajet vers les thermes. Le troisième aqueduc devait servir l’irrigation des cultures et à l’alimentation de ruines diverses comme des huileries, des citernes, des maisons (P. Gauckler ; réserves de S. Aounallah). Nombreuses citernes.
681Techniques de construction : Structure en petit appareil de moellons aux assises régulières. L’aqueduc est construit en petit appareil.
682Restitution : Probablement un édifice semi-circulaire ou à retours latéraux enserrant un bassin de puisage. Une statue pouvait prendre place dans la niche centrale et l’eau jaillir d’une ou plusieurs bouches, éventuellement en hauteur.
683Datation : Inconnue.
684Bibliographie : INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 02 ; Bordier – Du Paty de Clam 1900, p. 233-238 ; Aounallah 2001, p. 231-239.
685AAT, 37.3 et non 4 (d’après S. Aounallah ; même annotation de L. Poinssot) : aucune mention du nymphée mais de l’aqueduc et d’une grande citerne.
686Nº catalogue : 36
687Fig. 70-71, 151-152
688Site : Sicca Veneria – Le Kef (Tunisie)
689Nom : Aïn el Kef
690Découverte : Source mentionnée dès l’époque médiévale (Kiṭāb al-Istibṣār) puis à l’époque moderne et au début du XIXe s. Aïn el Kef, ou Ras el Aïn, portait anciennement le nom d’El-Adjoul. Première description détaillée par A. Berbrugger (1857). Majorité des commentaires repris et largement complétés par H. Renault (dans P. Gauckler, Enquête, 1903). La « fontaine de forme hexagonale » (Letzner 1999, nº 429, p. 509-510) doit être le bassin froid cons. des thermes du Kef.
691État de conservation : Captage moderne visible depuis l’extérieur mais inaccessible au public. Source captée pour l’approvisionnement en eau de la ville. Observé en 2009.
692Localisation : Source probablement située au centre la ville antique qui s’est développée autour d’elle. « Temple ou tribunal des eaux » à proximité immédiate ; thermes à une centaine de mètres. Accès inconnu (réseau viaire antique lacunaire).
693Dimensions : Env. 10 m de côté pour la chambre principale.
694Description : Le captage se compose d’une vaste chambre d’eau (1-7) voûtée (env. 10 m de côté ; h. intrados au-dessus du radier 4,60 m). Les voûtes reposent sur des piliers en maçonnerie de gros blocs (3 × 1,20 m). L’eau arrive par deux drains rassemblés en un conduit (2) qui débouche à env. 1 m au-dessus du niv. des bassins. Une deuxième chambre (9-9’) rectangulaire (12,50 × 3 m) voûtée reçoit les eaux qui jaillissent de trois drains, et le radier forme un conduit (l. 1,50 m) dirigeant les eaux vers la première chambre.
Fig. 151 – Sicca Veneria, plan du centre de la ville du Kef avec emplacement des principaux monuments antiques (d’après plan M. Tlili et brochure SODET 2007).

695En 1881 (arrivée des troupes françaises au Kef) le captage était entièrement ouvert et la chambre d’eau principale (1-5) se prolongeait par un bassin à l’air libre (env. 5 m) (fig. 70). La commune fit entourer ce bassin extérieur par un mur (h. env. 1 m) afin de relever le plan d’eau et de permettre l’écoulement dans une grande auge divisée par usage. Stockage assuré par des citernes restaurées et remises en service en 1891. Vers 1895, mur démoli, bassin extérieur comblé et chambre d’eau fermée.
696Système hydraulique : Les eaux devaient sourdre du plateau du Dyr ; recueillies par des drains et réunies dans la chambre de captage. Étendue des galeries de captation inconnue : les habitants leur attribuaient plus de six milles (C. Tissot) ; probablement partiellement détruites dès le XIXe s. (bouleversements sismiques ?) : certaines de grandes dimensions repérées auparavant dans la zone de l’hôpital militaire, orientées vers Aïn el Kef ; Aïn Soltane alimentait peut-être aussi à l’origine Aïn el Kef (H. Renault). Jaugeage 1884 : 1000 L/min.
697Techniques de construction : Voûtes et parois des chambres maçonnées « jusqu’à une certaine distance » (H. Renault ; C. Tissot), mais aucune trace d’enduit. Voûtes de la première chambre reposaient sur des piliers maçonnés en blocs de grand appareil. Les documents anciens laissent voir les parties basses et les arcs en grand appareil, le reste de l’élévation en petit appareil.
698Restitution : La fontaine a été l’objet de nombreuses légendes, notamment concernant ses dimensions originelles et l’étendue de ses galeries. D’après le Kiṭāb al-Istibṣār un « cavalier peut s’y promener à cheval, la lance haute, sans risquer d’atteindre la voûte » mais l’identification des galeries est incertaine (cf. Fagnan éd. 1899, p. 94). A. Berbrugger rapporte qu’on pouvait entrer aisément dans les galeries, puis que la hauteur diminuait obligeant à se courber, avant de retrouver des parties élevées. R. Cagnat indique que les dimensions des aménagements tels qu’il les a vus à son époque ne correspondent pas aux récits anciens, même exagérés.
699Datation : Inconnue (installation pré-romaine ?).
700Bibliographie : Kiṭāb al-Istibṣār [XIIe s.] dans Fagnan éd. 1899, p. 94 ; Peysonnel – Desfontaines [1724] 1838, 1, p. 122 ; Shaw 1743, 1, p. 228 ; Temple 1835, 2, p. 276 ; Berbrugger 1857a, p. 277-278 ; Guérin 1862, 2, p. 54 ; Cagnat 1882, p. 108-109, pl. II ; Espérandieu 1888, p. 140-141 ; Tissot – Reinach 1888, p. 379 ; Cagnat – Saladin 1894, p. 205-206 ; Renault 1903, p. 83-90.
701AAT, 57.145, nº 7.
702Nº catalogue : 37
703Site : Sicca Veneria – Le Kef (Tunisie)
704Nom : Aïn el Hadjima
705Découverte : Mention la plus ancienne par G. Dupont (qui n’évoque pas Aïn el Kef selon moi, contra Renault 1903, p. 88). Description de la source et des aménagements alentours par A. Berbrugger (1857) : indique que la fontaine a été bouchée (cf. Tissot 1888).
706État de conservation : Aujourd’hui disparue. Localisation supposée non vérifiée in situ.
707Localisation : Emplacement de la source imprécis. À proximité d’un monument chrétien (basilique de Dar el Kous ?) et d’Aïn el Kef (A. Berbrugger et C. Tissot), sans certitude ; « un peu au-delà de la Koubba de Sid Abd el Ouhab » (A. Berbrugger) non localisée. Lieu actuel se trouverait à la bifurcation des deux voies qui mènent vers le Musée des Arts et Traditions populaires et la zaouia de Sidi Bou Makhlouf.
708Description : Seules les descriptions anciennes nous renseignent sur l’aspect de l’édifice. Mention de « deux étages d’arcades » d’où « descendait jadis une fontaine » (A. Berbrugger).
709Système hydraulique : Identifier le captage d’une source, dont l’eau provenait de galeries. Comblement, en raison des infiltrations qui ont fait s’écrouler les maisons voisines, a fait diminué le volume d’Aïn el Kef : peut s’expliquer par la proximité supposée des deux sources et un même système karstique à l’origine.
710Techniques de construction : Deux étages d’arcades dont le premier en grandes pierres de taille. Partie sup. probablement en petit appareil (cf. Aïn el Kef).
711Restitution : Monument éventuellement semi-circulaire, composé de deux niv. de niches, plutôt que d’arcades, dont l’eau jaillissait au centre ou en partie inf. Rapprochement possible avec le nymphée de Zaghouan, pour la composition générale.
712Datation : Inconnue.
713Bibliographie : Dupont [1744] 1888, p. 355 ; Berbrugger 1857a, p. 277-278 ; Tissot – Reinach 1888, p. 379.
714Nº catalogue : 38
715Fig. 29, 39, 68, 81, 153
716Site : Simitthus – Chemtou (Tunisie)
717Nom : Fontaine monumentale
718Inscription : 35
719Découverte : Monument fouillé, relevé et publié par J. Toutain (1893), identifié à une schola (voir ins. 35). C. Saumagne identifie une fontaine monumentale (1933). Croquis publié ; relevé inédit (ANOM : voir fig. 153). Étude architecturale inédite de la fontaine et de l’aqueduc (par O. Brudy, mission F. Rakob, années 1980).
720État de conservation : Soubassement en pierres de taille cons. Observée en 2009.
721Localisation : Ouvre sur le forum côté S.O. Arc de triomphe à proximité, sur le côté E. Dans l’alignement d’une rue principale de la cité, sans doute le cardo.
722Dimensions : L. totale 23 m.
723Description : Abside semi-circulaire avec deux retours latéraux. Profonde niche dans l’axe de l’abside (env. 3 m) qui ouvre du côté opposé. Arc de l’hémicycle sous-tendu par une assise rainurée sur toute la longueur, interrompue à l’extrémité droite (env. 15 cm) : mortaise d’encastrement pour des plaques formant bassin. Mur de façade restitué sur h. 1-1,50 m. Trottoir devant l’exèdre (l. 2,80 m).
724Système hydraulique : Source de l’aqueduc identifiée à Aïn Rezat (J. Chenel), en réalité à Aïn el Hammam, sur l’oued Bou Chenina (alt. env. 695 m). Parcours (L. 17-18 km ; 22 km d’après les observateurs anciens) en majorité souterrain, aérien pour traverser différents oueds (Kharbeguet en-Nasra, oued el-Achar, oued Khouider). Aboutit aux grandes citernes souterraines de Medinet-el-Ardh (rôle de piscina limaria), traverse l’oued el-Mach puis poursuit son parcours aérien jusqu’à la ville. Point d’arrivée aux grands thermes au N.O. de la ville (alt. 175 m).
725Aucune information sur l’adduction. Canalisations devaient aboutir autour de l’hémicycle (au niv. du blocage disparu) faisant jaillir l’eau d’une ou plusieurs bouches dans le bassin de puisage. Évacuation moins problématique. Interruption rainure d’encastrement du bassin devait ménager une évacuation (fermée par un bouchon ?). Rigoles et bouche d’égout sur le dallage de la place. Rejet final vraisemblable vers la Medjerda en contrebas.
726Techniques de construction : Dans l’abside, parement de grand appareil isodome (h. 1,50 m, ép. 2 m) ; base de l’assise inf. au niv. du sol antique de l’hémicycle. Au-dessus, restes d’opus caementicium. Fondations en blocage. Mur de façade (ép. 60 cm) composé de deux assises de pierres de taille posées de chant emboîtées les unes dans les autres (rainure visible dans l’assise inf.).
727Décor : Nombreux fragments de fûts et quelques bases (attiques d’après J. Toutain : une scotie entre deux tores). Éléments signalés mais non visibles sur site : deux fragments de l’entablement (oves, denticules, rais de cœur, modillons décorés de feuilles d’acanthe et séparés par des rosettes), un chapiteau de colonne et un chapiteau de pilastre composites (deux rangées de feuilles d’acanthe avec volutes aux angles du tailloir et feston d’oves entre les volutes) en marbre blanc. Substructions en pierres de taille décorées d’un revêtement en marbre (trous pour crampons en fer). Plusieurs socles (distants env. 1,25 m) qui supportaient les bases de colonnes retrouvés lors des fouilles anciennes.
728Restitution : Façade probablement semblable à celle du lacus de Terentius à Dougga [cat. 48] : grande exèdre semi-circulaire et retours latéraux rectilignes précédés d’une colonnade (cf. relevé J. Toutain). Restitution du nombre de niv. et de la couverture (demi-coupole ?) non résolue.
729Datation : Ressemblance (J. Toutain) de l’entablement et des chapiteaux avec ceux des temples de Sbeitla (second quart IIe s.) : construction ou restauration de cette époque (étude détaillée nécessaire). Les chapiteaux composites du capitole de Sbeitla seraient les plus anciens d’Afrique (Bessière 2006, 2, p. 714). Nymphée à inclure dans un programme de construction de l’époque sévérienne, lié à l’aménagement du forum (F. Rakob). Égout sous la place datable du règne de Trajan.
730Bibliographie : ANOM, Fonds Saumagne, 128APOM/4/2, dossier « Chemtou » ; Toutain 1893a, p. 453-473 ; Chenel 1898 ; Saumagne 1932-1933, p. 509-511 ; Romanelli 1970, p. 225 ; Aupert 1974, p. 93 ; Letzner 1999, no 396, p. 487 ; Rakob 1993, p. 7-16, fig. 3-5 ; Casagrande 2008, p. 86-88.
731Nº catalogue : 39
732Fig. 23, 83, 154-155
733Site : Sua – Chaouach (Tunisie)
734Nom : Aïn Menzel
735Inscription : 36-38
736Découverte : Visite du site et description succincte de l’arc par R. Cagnat (1883) puis C. Tissot (1888). Ruines du captage mises au jour par le Service des travaux de la Régence (1892) selon R. Bouyac qui publie une description détaillée du « château d’eau » (1894). Nouvelle étude de L. Drappier (1898) avec croquis des vestiges du site mais non du captage. Relevé des piles et étude du décor par B. Fortuner (1975). Synthèse sur le site par J. Peyras (1991). Croquis coté des galeries et du bassin dressé sur place (2010).
Fig. 154 – Sua, captage de l’Aïn Menzel, arc de triomphe, face sud (

© INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 03).
737État de conservation : Captage difficilement accessible dans les champs d’oliviers. Importante végétation dans le bassin mais ouvrage relativement bien cons. Eau présente à l’arrivée des galeries. Pile O. de l’arc de triomphe enterré jusqu’au niv. de l’imposte, pile E. cons. jusqu’au niv. de l’entablement. Partie du couronnement en place au droit de la baie. Source utilisée jusqu’en 1978 (témoignages) avant arrivée de l’eau courante au village. Les Anciens racontent que les couloirs vont jusque dans la montagne. Aïn Menzel réputée pour ses qualités thérapeutiques (foie et estomac).
738Localisation : Nombreux fragments de dédicaces attestent un temple de la Fortune restauré sous Commode (CIL, VIII, 1311) et un temple de la Victoire Auguste, construit sous Marc Aurèle et Lucius Verus (CIL, VIII, 1310). Deux édifices encore visibles, un arc de triomphe au N.O. et une place plus au N. (cf. Peyras 1991). Nombreuses sources dont la principale est l’Aïn Menzel, située au milieu des ruines de la ville romaine. Au N.E., l’Aïn Ben Ahmed également aménagée à l’époque romaine.
739Dimensions : Quadrilatère env. 12 × 7-10 m.
740Description : Grand bassin (1) en forme de quadrilatère irrégulier (L. env. 12,60 m). Paroi N. (L. env. 10 m) comporte deux ouvertures d’arrivée des galeries souterraines. Côté S. (L. env. 7 m) formé par les piles (l. 2,40 m, ép. 1-1,55 m) d’un arc de triomphe (h. 8 m, l. totale env. 8,50 m, l. baie 3,67 m). Surface du bassin env. 105 m2. Escalier cons. au fond du bassin, face au débouché de la chambre 5, formé de blocs de grand appareil grossièrement calés par des moellons. Époque d’aménagement difficile à identifier.
741Système hydraulique : Captage de la source par drains souterrains (L. 20 m selon Drappier) et infiltration de l’eau par les parois des chambres de captage. Quatre (4-7) sont repérables (L. env. 4,50 m), reliées entre elles par des ouvertures. Trois conduits (3) repérés à l’O. Renfoncement dans mur O. (2) également destiné au captage (flux d’eau observé). Eau acheminée dans le bassin par des ouvertures dans l’axe des chambres 3 et 7 puis écoulement dans un canal (prof. 3 m) passant sous l’arc de triomphe, vers les agglomérations au S. Grand bassin sur le replat de la ville haute, alimenté par deux aqueducs souterrains venant des deux sources Aïn Rarem et Aïn Taïba : a pu servir à alimenter la ville installée sur les pentes, contrairement à l’Aïn Menzel.
742Techniques de construction : Bassin de réception du captage en opus africanum avec hastes et moellons calcaires de grande taille (60 × 25 cm). Assises originellement régulières avant que les murs n’aient versé vers l’intérieur. Ouvertures de sortie d’eau (h. 1-1,50 m ; l. 50-75 cm) avec montants en grand appareil et couvertes d’un linteau. Cours de l’Aïn Menzel bordé par « une chaîne de pierres noires très larges » (R. Bouyac) : probable canalisation du cours de la source dirigé vers le S. Arc de triomphe en opus quadratum de pierres calcaires, composé de gros claveaux dessinant la courbure.
743Décor : Moulures entablement sur façade S. uniquement. Frise avec inscription arcum triumphalem [ins. 36] (lettres 20 cm). Attique en mauvais état, orné d’une frise et d’un modillon. Lors de sondages (1892), découverte de deux cippes [ins. 37-38] et deux statues de marbre blanc, très mutilées (disparues ?) : un homme debout (manque tête et pieds), drapé, l’une des mains enveloppée dans les plis du vêtement ; une « statue impériale » (tête et jambes), en deux fragments, avec cuirasse décorée par une tête de Gorgone entourée de serpents et un trophée entouré de griffons.
744Restitution : Cippes possiblement placés sur piles S. de l’arc, débordant de 54 cm, entre l’interruption des moulures (R. Bouyac). La « statue impériale » aurait pu se dresser sur l’attique (CIL).
745Datation : À l’origine, agglomération montagnarde, établie à l’époque préhistorique sur une acropole, à proximité de sources pérennes. Deux plateaux occupés, pour la ville et la nécropole. Nouvelle situation au IIe s. : acropole conservée pour cultes traditionnels (Hercule) et cimetière, travaux d’adduction réalisés sur le replat ; vie politique dans la nouvelle ville, sur les pentes (cf. inscriptions). Sua s’ouvre aux échanges sur vallée du Bagrada et axes routiers. Moulures corniche et entablement indiquent datation sévérienne ou première moitié du IIIe s. (B. Fortuner). Période d’importants embellissements du captage de l’Aïn Menzel mais l’aménagement de la source peut être antérieur (y compris avant l’époque romaine).
746Un cippe [ins. 37] datable de 360-363 (règne de Julien) : captage encore en usage à cette époque, approprié pour recevoir des inscriptions. Dernière inscription en date après une sous Sévère Alexandre (CIL, VIII, 1316 = 14816). Sua non représentée aux conciles africains d’époque romaine, y compris celui de 411. Époque byzantine, population retirée sur les hauteurs, à l’emplacement du village lybico-punique alors fortifié.
747Bibliographie : INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 03 ; Cagnat 1882, p. 76 ; Tissot – Reinach 1888, p. 294- 295 ; Bouyac 1894 ; Drappier 1898, p. 132-133 ; Fortuner 1975, nº 67, p. 153-155 ; Peyras 1991, p. 130-138 ; Blonce 2008, 2, nº 157, p. 481-482.
748AAT, 21.183 : mention d’un château d’eau qui désigne probablement le captage.
749Nº catalogue : 40
750Fig. 40, 56, 66, 96, 156-157
751Site : Sufes – Sbiba (Tunisie)
752Nom : Nymphée
753Inscription : 39
754Découverte : Presque inédit, excepté quelques mentions de voyageurs. J.-A. Peyssonnel visite le site (1724) et repère « trois fontaines » (Peyssonnel – Desfontaines 1838, 2, p. 77), probablement les trois bouches d’eau encore en place à l’époque (fig. 56). Première description, la plus précise à ce jour, par V. Guérin (1862) : mesure 18 m diam., précise lien avec aqueduc et mentionne le décor. Description semblable de R. Cagnat et H. Saladin (1894). Brève mention par R. Playfair (1877, p. 192) qui l’identifie à une fontaine et par C. Tissot (1888) qui insiste sur l’aqueduc et l’alimentation de la ville. Évoqué dans les études modernes, sans étude des vestiges. Étude préliminaire par M. Grira (2008).
Fig. 156 – Sufes, nymphée, vue de la partie arrière de l’hémicycle, avec des aménagements tardifs (?) (

© INHA, Fonds Poinssot, 106, 10, 03).
755État de conservation : Édifice cons. sur h. env. 8 m (presque h. originelle). Au sol, blocs qui gisaient au début du XXe s. déjà évacués dans les années 1960. Aucun vestige de bassin visible au centre de l’hémicycle. Restaurations INP à l’arrière de l’abside et sur le massif rectangulaire. Relevé schématique en 2010.
756Localisation : Au centre de la ville antique (d’après prospections M. Grira), en amont des thermes situés à quelques centaines de mètres à l’E.
757Dimensions : Diam. restitué 27 m ; h. min. env. 8 m.
758Description : Abside semi-circulaire qui ouvre au N. Corde de 18 m env. (données V. Guérin correspondent aux vestiges conservés). Plusieurs bouches d’eau cons. en partie inf., deux autres au niv. médian, dans niches cintrées à fond plat (h. 2,20 m, l. 1,30 m, prof. 1,25 m).
759Système hydraulique : Eaux collectées dans l’oued Sbiba (> 60 L/seconde selon L. Drappier) à 1 km en amont du confluent avec l’oued el-Brek. Ville alimentée par un aqueduc (L. 9 km ; l. canal 50 cm) aboutissant au nymphée (C. Tissot). Pas d’ouvrage d’art important (en majorité souterrain), sauf pont sur un affluent de la rive gauche. Vestiges de canaux, direction E.O., et bassins repérés par L. Drappier supposent des branches secondaires alimentant les quartiers S. D’après M. Grira, bassin collecteur sur colline O. qui alimentait la fontaine par un aqueduc (traces sur env. 10 m ; mention par R. Cagnat et H. Saladin) et une citerne rectangulaire (enfouie et en partie comblée). Massif rectangulaire arrière est une structure pleine qui ne devait pas contenir de réservoir.
760Restituer un aqueduc arrivant au sommet de la fontaine (peut-être soutenu par le massif). L’eau s’écoulait par gravité, de haut en bas et du centre de l’hémicycle vers les côtés (confirmé par alt. des canaux) sur trois niv. Niv. sup. I, canal de section rectangulaire (mortier à gros fragments de tuileau). L’eau se déversait, peut-être par des bouches encastrées dans les encoches (une cons.), vers des conduits verticaux en avant, presque bouchés d’épaisses concrétions calcaires. Une fois sur deux, ces bouches devaient déboucher au niv. sup. des grandes niches médianes. Une épaisse couche de concrétions calcaires bouchait presque ces conduits. Même système aux deux niv. inf. Niv. II, canal de section rectangulaire couvert en plein cintre (h. 1,20 m ; l. 50 cm). L’eau se déversait par les bouches rectangulaires au centre des grandes niches dans des conduits verticaux. Deux bouches d’eau cons. au centre de deux niches cintrées (une troisième sur photographies anciennes), taillées dans un bloc calcaire (bouche centrale l. env. 1,70 m, h. 30 cm ; bouche latérale l. 2,80 m) avec ouverture rectangulaire (bouche centrale l. 1,30 m, h. 10 cm ; bouche latérale l. 1,60, h. 10 cm). Le jet d’eau des bouches du niv. I qui ouvraient sur les niches se mêlait à celui-ci. Niv. III (même section, h. 1,70 m ; l. 80 cm) l’eau se déversait par des bouches rectangulaires situées sous et entre les niches. Une bouche cons. (l. canal de sortie 76 cm). Eau probablement recueillie dans un bassin au centre de l’hémicycle. Bassin de puisage possible l’avant (traces de mortier de tuileau cons.). Canal arrière (l. 80 cm) attribué à l’évacuation (M. Grira) : provient de la partie interne puis sort en formant un coude. Réseau d’égout inconnu aux alentours.
Fig. 157 – Sufes, nymphée, plan à hauteur du canal inférieur et coupes partiellement restituées sur l’élévation.

761Techniques de construction : Construit en blocage de galets provenant de l’oued avec parement en blocs de grand appareil calcaire liés au mortier. Maçonnerie jusqu’à 3,40 m ép. par endroits. Canaux de circulation d’eau en grand appareil et en petit appareil de moellons rectangulaires assez réguliers. Voûte du niv. III construite avec mêmes moellons bien appareillés, beaucoup plus grossiers au niv. II. Traces de mortier de tuileau au fond de ces canaux et sur les parois.
762Décor : Nombreux éléments architecturaux à proximité des vestiges. Quatre fragments de fûts de calcaire jaune et blanc (L. max. cons. 2,40 m). Un fragment de fût de colonnette en marbre rouge clair à veines jaunâtre (diam. env. 25 cm) : ordre sup. ou encadrement d’une niche. Une base de calcaire jaune, avec départ du fût, au traitement grossier. Un chapiteau à deux couronnes de feuilles plates, à ne pas dater avant le IIe s. Un chapiteau à deux couronnes de feuilles d’acanthe au traitement assez peu soigné.
763Fragment d’entablement (h. env. 40 cm) : architrave à perles et pirouettes, frise de rais de cœur, corniche à denticules avec perles et pirouettes, rais de cœur et rinceaux brisés dans leur partie sup. Forme un décrochement avec caissons décorés de rosettes en sous-face. Cependant, on attendrait dans l’angle des caissons qui n’apparaissent pas ici. Surface grossièrement piquetée à l’emplacement de l’abaque du chapiteau.
764Fragment d’architrave de façade à ressaut. L’ordre est une combinaison de ionique et de corinthien. De bas en haut : une rangée de denticules, un rubané, modillons à feuilles d’acanthes à cornets, caissons décorés d’une feuille d’acanthe et entourés de godrons parfois décorés de lunules avec petites feuilles aux angles, rais de cœur. Motif repris du style corinthien du IIe s. du type du forum de Trajan à Rome.
765Fragment d’architrave (h. env. 35 cm) à trois fasciae traitées au ciseau plat, séparées par deux rangées de rais de cœur en haut et en bas, et une rangée de double perles et pirouette au centre. Rais de cœur dessinés par quatre trous effectués au trépan puis découpés au ciseau : type de traitement en vogue après Hadrien.
766Restes de moulures au niv. inf., à l’aplomb de la grande niche et de la bouche d’eau du niv. III, qui rappellent un encadrement de porte. Motif décoratif peut-être destiné à rappeler celui formé par les grandes bouches d’eau, décorées de cavets et filets.
767Restitution : Restitution idéale proposée, diam. 27 m, d’où quatre niches en façade. Emplacement de la bouche d’eau et son déversement dans le conduit empêche présence de statues. Statues à restituer entre ces niches, au-dessus des bouches du niv. III : schéma assez fréquent des statues au-dessus de bouches d’eau et nombre impair de statues qui permet mise en valeur d’un personnage central. Doute subsiste sur nombre de bouches d’eau (trois ou cinq) et de statues. Façade à édicules d’après fragments cons. Restituer au moins deux ordres superposés. Colonnes sur les ressauts cons. en partie inf. encadraient à la fois niches du niv. II et bouches d’eau du niv. III. Aucun bloc courbe, façade semble traitée en pans coupés.
768Datation : Datation suggérée sous Marc Aurèle (A. Ennabli, PECS) comme pour les principaux monuments de la ville, dont thermes, en raison de l’élévation au rang de colonie. Argument insuffisant mais décoration architecturale s’accorde avec cette datation, à ne pas descendre en-deçà de l’époque antonine.
769Bibliographie : INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 03 ; Guérin 1862, 1, p. 370 ; Tissot – Reinach 1888, p. 617-618 ; Cagnat – Saladin 1894, p. 125-126 ; Drappier 1898, p. 148-149 ; Aupert 1974, p. 102 ; Letzner 1999, nº 232, p. 396 ; Sufes, s.v. dans PECS, p. 865 ; Casagrande 2008, p. 225 ; Grira 2008, 2, p. 149-151. AAT, II, 36.116 : mention du nymphée.
770Sufetula – Sbeitla (Tunisie)
771Réseau hydraulique (fig. 158)
772Sources de l’oued Sbeitla probablement à l’origine du choix du site et captées dès la fondation : galerie de captage (L. 47 m) creusée dans le calcaire et revêtue d’un mur (ép. 60-70 cm). Deux canalisations antiques, repérées par ingénieurs des travaux publics (1907-1911) lors du captage moderne pour l’alimentation de Sfax, transportaient l’eau recueillie dans le Djebel Mhrila ou captée dans le lit de l’oued. Probable que celle de la rive droite soit plus ancienne que l’autre : bras secondaire se séparait à 300 m du captage. Même tracé suivi par les deux branches, puis la plus petite traversait la base de la partie gauche du pont-aqueduc à 2,75 m plus bas, sur la même rive. Aqueduc de la rive gauche atteignait L. 720 m (L. Drappier) ou seulement L. 620 m en souterrain et 500 m de conduite secondaire (M. Casagrande).
773Inscription datée de 145-147 (CIL, VIII, 229 = 11320 ; ILS, 354 ; ILPSbeitla, 14) remployée dans le pont-aqueduc : donne un terminus post quem pour construction et mise en service de l’adduction (sauf si bloc utilisé pour restauration). Aucun groupe de grandes citernes repéré (quelques-unes dans édifices thermaux) ; grand réservoir (Duval – Baratte 1973, p. 14), peut-être une citerne publique, aurait pu emmagasiner les eaux de l’aqueduc pour la partie S. de la ville. Réseau hydraulique de la ville mal connu, quelques tronçons identifiés (Lamare 2017, fig. 12). Trois types de canalisations repérés : en terre cuite, diam. interne 25 cm ; en terre cuite diam. 9-12 cm ; en plomb, diam. < 9 cm. Restituer un premier réseau de conduites en plomb du IIe s. et des modifications au cours du IVe s. avec le développement de conduites en terre cuite (un assemblage des deux types est attesté).
774Restauration d’un grand établissement thermal (AE, 1921, 30 ; ILAfr, 141 ; ILPSbeitla, 81 et ILPSbeitla, 33) et construction de fontaines [cat. 41, ins. 40] laissent supposer un aqueduc en usage dans la seconde moitié du IVe s. Transformations de la fontaine N. [cat. 43] et occupation de certains édifices (maisons, thermes) laissent supposer une alimentation en eau par aqueduc jusqu’à l’époque byzantine (Lamare 2017).
775Bibliographie : Drappier 1898, p. 151-152 ; Hégly 1912 ; Duval 1971, p. 429-430 (bibliographie sur l’aqueduc) ; Duval – Baratte 1973, p. 60-62 ; Duval 1982, p. 612 ; Bejaoui 1996, p. 44-47 ; Casagrande 2008, p. 220-224 ; Lamare 2017 ; Bejaoui 2018.
776Nº catalogue : 41
777Fig. 51, 72, 158-159
778Site : Sufetula – Sbeitla (Tunisie)
779Nom : Fontaine au sud-ouest du forum
780Inscription : 40
781Découverte : Dégagée partiellement en 1953, puis entièrement en 1955 par J.-P. Cèbe qui en publie l’étude en 1957, avec relevés, dont un plan au sol complété par N. Duval et F. Baratte en 1973.
782État de conservation : Massif et éléments du bassin mis au jour cons. Restaurations diverses. Observée en 2010.
783Localisation : Au centre de la ville, à 50 m au S.O. du forum, à mi distance des deux cardines qui l’encadrent. Orientée et tournée vers le S.E. comme les temples capitolins. Monument fermait sans doute à l’époque une esplanade qui bordait le forum sur une partie de sa face S.O. Accès possible par la rue au S.E. du forum ou par un decumanus secondaire.
784Dimensions : Env. 12,80 × 4,60 m.
785Description : Fontaine composée d’un vaste bassin rectangulaire (env. 10 × 3 m) entouré sur trois côtés par un épais stylobate (h. 2 m). Quatrième côté fermé par une paroi disparue. Quatre pilastres aux angles, légèrement en saillie vers l’intérieur, quatre autres divisant le mur de fond en cinq parties égales. Cinq bassins de décantation (l. env. 40 cm) aménagés entre les pilastres, délimités à l’arrière par le mur de fond en grand appareil, à l’avant par d’épaisses et hautes plaques verticales pourvues de bouches semi-circulaires ou carrées disposées irrégulièrement.
786Système hydraulique : Alimentation inconnue, probablement par l’aqueduc. Circulation de l’eau à l’intérieur du monument restituable. Sur le haut et vers l’arrière des pilastres du mur de fond (α-β sur le plan fig. 159), rigoles semi-cylindriques (diam. env. 10 cm) pour l’insertion de tuyaux dirigés vers les bassins de décantation. L’eau s’écoulait ensuite dans le bassin principal, sans doute par des déversoirs adaptés aux bouches. Aucun dispositif repéré pour la vidange.
787Techniques de construction : Stylobate en pierres de taille (l. moy. 1,30 m) soigneusement appareillées. Au-dessus probable mur en petit appareil. Radier du bassin à l’origine pavé de belles dalles jointives, comme celles cons. à l’aplomb du mur de fond. Parapet du bassin restitué en plaques encastrées dans le soubassement (rainures visibles), dans le dallage et dans des piliers (non cons.).
788Décor : Six bases de colonnes de type attique assez grossières retrouvées (quatre aux angles et deux en fouilles). Fûts monolithes cylindriques lisses (diam. base 45 cm, sommet 40 cm, h. 2,75 m) en pierre grise des carrières proches. Un chapiteau (probablement corinthien) remployé dans l’habitation postérieure. Sept éléments de frise architravée retrouvés, en remploi.
789Restitution : Dans son état primitif, restituer h. env. 7 m. Sur les pilastres, colonnes corinthiennes à fût lisse. Colonnade surmontée d’éléments de frise architravée (inscrite), d’un côté appuyés sur les chapiteaux et de l’autre engagés dans le mur au-dessus du stylobate, supportant arcs en plein cintre. Dans les entrecolonnements, façade en petit appareil peut-être creusée de hautes niches, plates ou en cul-de-four. La toiture de tuiles (proposée sur la restitution) est hypothétique ; le monument devait cependant être couvert.
Fig. 159 – Sufetula, plan de la fontaine au sud-ouest du forum et élévation du bassin (Cèbe 1957, plan I

© D.R.).
790Datation : 364-367 d’après l’inscription. Terminus a quo en 272 donné par l’inscription gravée sur les blocs remployés. Transformée en habitation, dès le VIe s. (J.-P. Cèbe) ou seulement au XIXe s. (information N. Duval) : cloisons de petit appareil qui compartimentaient l’édifice détruites lors des dégagements.
791Bibliographie : Archives privées, Noël Duval, clichés J.-P. Cèbe 1959, clichés N. Duval 1964 ; INHA, Fonds Noël Duval, archives 127, minutes 1955 (J.-P. Cèbe et Fouché ?) ; Cèbe 1957 ; Duval – Baratte 1973, p. 29-30 ; Aupert 1974, p. 102.
792AAT, II, 49.18.
793Nº catalogue : 42
794Fig. 33, 92-93, 158, 160
795Site : Sufetula – Sbeitla (Tunisie)
796Nom : Fontaine voisine de la basilique III dite de Servus
797Découverte : Déblayée et relevée en 1911 (par L. Drappier ? fonds Noël Duval) et restée inédite (indications Duval 1971, p. 430). Brève description publiée (L. Poinssot et Lantier 1922) : relevé inédit de 1921 (fonds Noël Duval). Plan donné par J.-P. Cèbe (1957) d’après le relevé de 1921, sans étude détaillée. Relevé révisé avec l’esplanade (N. Duval en 1963, J. Lenne en 1964 : fonds Noël Duval) publié par N. Duval (1964) et repris avec une nouvelle description (1973). Nettoyage aux alentours par F. Bejaoui (début des années 1990).
798État de conservation : Soubassement cons., avec quelques dalles de la place. Élévation en partie consolidée et restaurée. Observée en 2010.
799Localisation : Sur une petite place formée par l’élargissement du cardo venant du S. Cette voie réalisée à une époque postérieure au decumanus maximus qui aboutit à l’arc d’Antonin et au forum le recoupe à un niv. sup., précisément à l’endroit où il s’infléchit très légèrement vers le N. La circulation des véhicules est ainsi rendue impossible depuis le forum en direction du théâtre ; quelques marches permettaient aux piétons de franchir cet obstacle.
800Dimensions : Env. 11,80 × 4 m.
801Description : Une place dallée précède la fontaine. L’édifice comporte un stylobate à deux degrés (env. 12 × 4 m) qui supporte la base des murs de la fontaine (sur trois côtés). Vers la place, structure fermée par un parapet, constitué de trois plaques de chant entre des piliers de pierre, qui délimitait le bassin de puisage. À l’intérieur, quatre piédestaux de colonnes dans les angles et quatre autres placés à intervalle régulier sur le mur du fond déterminaient six niches, fermées également par des plaques de pierre glissées dans des rainures : formaient de petits bassins de décantation (plus profonds en plan que ceux de cat. 41) d’où l’eau s’écoulait dans le bassin principal par des déversoirs.
802Système hydraulique : Alimentation inconnue : une conduite repérée sous un mur d’époque tardive au N.O. Circulation de l’eau dans le monument à restituer d’après cat. 41. Évacuation probable par un égout situé sous le decumanus.
803Techniques de construction : Murs perpendiculaires à l’axe de la chaussée supportent des remblais sur lesquels est partiellement établie une large plate-forme soigneusement dallée. Construction semblable à la fontaine près du forum. Stylobate en pierres de taille, élévation en petit appareil de moellons.
804Décor : Chapiteau corinthien de pilastre ; deux fragments d’architrave à deux fasciae, séparées par une rangée de perles et pirouettes et surmontées d’une rangée de rais de cœur. Traitement soigné de l’architrave et du chapiteau (enroulement plein des volutes) : époque sévérienne au plus tard.
805Restitution : Fragment d’architrave avec décrochement suggère que l’entablement suivait la forme en Π du soubassement. Colonnes pouvaient prendre place entre les bassins de décantation, selon le même schéma que cat. 41.
Fig. 160 – Sufetula, fontaine près de la basilique de Servus, chapiteau corinthien de pilastre, vue de face (2010).

806Datation : IVe s. par comparaison avec cat. 41. Chapiteau et architraves pourraient être des remplois.
807Bibliographie : Archives privées, Noël Duval, clichés 1963 et 1964 ; INHA, Fonds Noël Duval, archives 127, minutes 1911 (A. Merlin ? L. Drappier ?), minutes 1921 (L. Drappier ?), minutes 1963 (N. Duval), minutes 1964 (J. Lenne) ; Merlin 1912b, pl. I et V ; L. Poinssot – Lantier 1922, p. CXVIII ; Cèbe 1957, p. 170-171, plan II ; Duval 1964, p. 94-96, fig. 3, pl. I, 2 ; Duval – Baratte 1973, p. 79-80, fig. 49 ; Aupert 1974, p. 102 ; Bejaoui 1996, p. 44-47, fig. 31.
808AAT, II, 49.18 : la fontaine n’est pas mentionnée dans la notice mais représentée sur le plan de la ville.
809Nº catalogue : 43
810Fig. 158, 161
811Site : Sufetula – Sbeitla (Tunisie)
812Nom : Fontaine nord ou fontaine à cour
813Découverte : Marchand de tabac installé au XIXe s. Aménagée en maison par le colonel Guillon vers 1900. Fontaine déblayée en 1921 (fouilles L. Poinssot et R. Lantier). Publication d’une description ; un plan inédit est levé (fonds Noël Duval), un second est levé en 1955 (J.-P. Cèbe et Fouché ? Fonds Noël Duval) et publié en 1957 (article J.-P. Cèbe). Nouvelle description par N. Duval et F. Baratte en 1973 (nº 8 sur le plan de la ville). Nouveau plan du monument (N. Lamare) d’après J.-P. Cèbe. Croquis coté dressé en 2009-2010 et relevé du dallage par photogrammétrie.
814État de conservation : Consolidée et restaurée (corps de la fontaine et parapet du bassin). Étudiée en 2010. Localisation : À env. 200 m au N. des temples capitolins, à l’angle de l’une des larges voies parallèles à l’axe du forum et d’une voie secondaire. Encadrée par une grande area bordée de portiques. Quartiers d’habitation probables aux alentours immédiats.
815Dimensions : Env. 12,50 × 4 m.
816Description : Fontaine au fond d’une grande cour dallée (env. 20 × 16 m) et bordée de deux portiques (l. 4 m) dont le dallage est surélevé (10 cm) : chacun comprend cinq bases de colonnes reposant sur des dés (h. 50 cm). Façade longeant la rue constituée par une colonnade dont subsistent les bases (h. env. 35 cm) : accès à la cour par une baie centrale. Aux deux extrémités des portiques, deux balconnets en saillie sur le trottoir. Balconnets et colonnade limités par un cancel (rainure d’encastrement visible). Au N.E. de la cour, deux petites bases sur deux dés (h. 23 cm, l. 36-38 cm) reliées par un mur de petit appareil, désormais disparus. Fontaine constituée par trois gros murs (ép. 1,40 m) et sur la face antérieure par un parapet composé de trois piliers et quatre plaques.
817Système hydraulique : Adduction inconnue. Cette fontaine, située dans la partie haute de la ville, est à un niv. sup. à celui auquel pouvaient arriver sans moyens mécaniques les eaux amenées par l’aqueduc traversant l’oued Sbeitla (Hégly 1912, p. 179 suggère qu’un tel dispositif a pu exister pour l’aqueduc situé plus au N.). Circulation de l’eau dans le monument semblable à cat. 41. Contrairement aux deux autres fontaines, pas de bassins de décantation dans les ressauts du soubassement, trop peu profonds pour envisager un tel dispositif. Saignée indiquant l’emplacement d’un tuyau prouve que l’eau arrivait dans ce bassin. Noter l’absence de traces d’usure sur les plaques du parapet : on ne pouvait donc pas y puiser. Rigole creusée dans le dallage de la place, perpendiculairement à la rue. Supposer un égout, sous le decumanus, qui récupérait les eaux de la fontaine. Trois orifices sur la plaque de parapet S. : possibles indices de branchements d’époque tardive (bassin alors utilisé comme répartiteur).
818Techniques de construction : À la partie inf., stylobate en grandes pierres de taille (trois assises cons. sur h. env. 1,50 m), avec quatre ressauts sur le mur de fond ; au-dessus, construction en petit appareil de gros moellons (quelques-uns d’origine cons.?). Traces de mortier de tuileau repérables au fond du bassin.
819Décor : Découvertes notables dans les dégagements de 1921 : chapiteau de pilastre en champlevé (h. 34 cm, l. 45 cm, ép. 15 cm) avec croix monogrammatique pattée dans une couronne, surmontant les deux lettres A et Ω ; torse d’éphèbe en marbre blanc (h. 65 cm) ; fragment de tête de serpent (d’une statue d’Esculape ?) en marbre blanc (L. 15 cm).
820Restitution : Élévation comparable aux autres fontaines. Deux portiques encadrant la cour. Absence d’usure sur parapet du bassin et remaniements du dallage : restituer un second bassin en avant, démonté par la suite.
821Datation : IVe s. par comparaison avec cat. 41. Remaniements probables dans une seconde phase (époque byzantine ?).
822Bibliographie : Archives privées, Noël Duval, clichés 1971, 71. RO. VI.1 et 71. RO. VI.2 ; INHA, Fonds Noël Duval, archives 127, minutes 1921 (L. Drappier ?), minutes 1955 (J.-P. Cèbe) ; L. Poinssot – Lantier 1922, p. CXVII-CXIX ; Cèbe 1957, p. 170, plan III ; Duval 1964 ; Duval 1971, p. 431 (bibliographie commentée) ; Duval – Baratte 1973, p. 74 ; Aupert 1974, p. 102 ; Lamare 2017.
Fig. 161 – Sufetula, plan restitué de la fontaine nord et du dallage lors de sa construction (Lamare 2017, fig. 4, d’après J.-P. Cèbe).

823Nº catalogue : 44
824Fig. 162
825Site : Thignica – Aïn Tounga (Tunisie)
826Nom : Aïn Tounga
827Découverte : Source mentionnée dès le milieu du XIXe s. par plusieurs voyageurs, puis quelques descriptions vers la fin du siècle.
828État de conservation : Aucun aménagement cons. Construction d’époque française à l’emplacement originel observée en 2009.
829Localisation : Deux sources alimentaient la ville, Aïn Tounga à l’O. et Aïn el Toul à l’E., « au pied du versant opposé des collines de Thignica » (C. Tissot), dont il ne reste aucun vestige.
830Description : Aucun document graphique ou description des vestiges. Aménagement détruit par les Français (stèle commémorative du côté E. de la route moderne P5). Mention d’un « bâtiment en exèdre semi-circulaire dont on se demande si ce n’est pas un temple de Caelestis » (AAT, repris par P. Aupert) : il s’agit du théâtre (mention de la structure par V. Guérin).
831Système hydraulique : La source de l’oued Tounga jaillirait à l’E. de la forteresse byzantine et serait ensuite conduite par un canal (G sur le plan de Darré) vers la fontaine (F) où elle serait captée.
832Datation : Inscription (CIL, VIII, 1412 = 15204) datée de 393 (proconsulat d’Aemilius Florus Paternus, PLRE, 1, Paternus 6, p. 671-672) rappelle la restauration d’installations hydrauliques non identifiées. Aménagements d’époque byzantine en lien avec la forteresse à analyser en détail : réaménagements ou construction d’une conduite possibles au VIe s. (M. Casagrande).
833Bibliographie : Pellissier 1847, p. 404-405 ; Guérin 1862, 2, p. 157 ; Playfair 1877, p. 226-227 ; Darré 1884, p. 136-149 ; Tissot – Reinach 1888, p. 339 ; Saladin 1892, p. 531 ; Aupert 1974, p. 90 ; Casagrande 2008, p. 50 ; Scheding 2018, p. 80-85.
834AAT, 28.109 : fontaine non référencée dans la notice mais représentée sur le plan de la ville.
835Nº catalogue : 45
836Fig. 163-164
837Site : Thuburbo Maius – Henchir Kasbat (Tunisie)
838Nom : Fontaine
839Inscription : 41
840Découverte : Édifice décrit et représenté sur le plan du temple transformé en église par A. Merlin (1912). Rapprochement avec une fontaine proposé par L. Poinssot et R. Lantier (1922, p. CXVIII, n. 3). Mentionné par A. Lézine dans son guide du site, sans identification. Plan détaillé de la place publié dans le Corpus des Mosaïques de Tunisie : monument schématique avec restitution de son emprise.
841État de conservation : Édifice très endommagé dès l’époque de sa découverte (h. max. cons. 2 m). Observé et relevé en 2010.
842Localisation : À un carrefour, au N. d’une place dallée (env. 40 × 10-13 m) encadrée à l’E. par un portique et au S.O. par un temple transformé en église sans doute au IVe s. Accès à la place du côté S. par une porte à trois baies (assises inf. des pieds-droits en grand appareil cons.).
843Dimensions : Emprise du massif cons. env. 8,50 × 3,50 m.
844Description : Façade principale en bordure de la place légèrement concave (L. 7,20 m) ; extrémités rectilignes (35-40 cm). Encoches verticales (h. 80 cm, prof. 6 cm, l. O. 14 cm, l. E. 12 cm) aux extrémités (à 80 cm de l’extrémité à gauche, à 1 m à droite). Amorce des deux faces latérales rectiligne. Quelques dalles de pierre encore visibles, délimitant deux dallages différents : l’un recouvrait l’espace antérieur au massif, l’autre formait une bordure autour d’un éventuel bassin.
845Système hydraulique : Aucun aqueduc repéré et système d’alimentation en eau très mal connu à Thuburbo. La ville aurait eu un aqueduc alimenté par une source située à 3 km au S.O. dans le djebel Bou Klab (Lézine 1968, p. 28-30). Il aurait approvisionné les grandes citernes au S. du site, à proximité de l’amphithéâtre : ces expectoria antoniniana ont été achevés en 214 (AE, 1912, 182 ; ILAfr, 268) mais il faut vraisemblablement envisager des aménagements hydrauliques antérieurs. Toutefois aucune trace de la source ni d’un aqueduc n’a été repérée et l’inscription ne mentionne aucun autre aménagement hydraulique que les réservoirs (Casagrande 2008, p. 119). Les citernes pourraient avoir été uniquement alimentées par l’eau pluviale (Wilson 1998, p. 199).
846Fonctionnement hydraulique du monument inconnu. Envisager une arrivée d’eau sous pression ou un réservoir alors situé en partie sup. du massif. L’eau pouvait s’écouler depuis des bouches situées en hauteur puis dans le bassin de puisage. Il faut ensuite restituer une évacuation par un égout qui pouvait passer sous la grande place.
847Techniques de construction : Noyau massif en blocage recouvert d’un parement en pierres de taille, éventuellement revêtu de stuc, comme d’autres édifices publics de la ville (Lézine 1965, p. 140).
848Décor : Fragments de l’architrave (avec soffite et moulure) et de la frise épigraphiée. Chapiteau corinthien composé de deux couronnes d’acanthes, à caulicoles et collerettes lisses.
Fig. 163 – Thuburbo Maius, vue de la fontaine vers le nord. Le dallage conservé est visible au premier plan (2010).

Fig. 164 – Thuburbo Maius, relevé du massif de la fontaine et des vestiges de dallage (état en 2010).

849Restitution : Identification du monument à une fontaine reste incertaine : disparition du dallage, d’un probable bassin (constitué de plaques de chant entre des piliers), de la partie sup. de l’édifice et absence de tout indice de système hydraulique. Partie avant difficile à restituer : supposer la présence d’au moins trois colonnes supportant l’entablement constitué de deux blocs concaves qui suivent la courbure du massif. Partie arrière trop détériorée : s’adaptait peut-être à la forme de l’îlot en fonction du passage d’une voie à proximité.
850Datation : 198-212 d’après l’inscription. A. Lézine identifie le temple à celui des Cereres, probablement édifié dans le premier tiers du IIe s., restauré sous Commode et décoré de marbres importés de l’étranger (CIL, VIII, 845 = 846 = 12363 = 23983). Selon lui, l’arc à trois baies serait contemporain de la construction du temple. Lors des travaux de Commode, l’emplacement du sanctuaire aurait été modifié : expliquerait selon lui la position actuelle de l’arc « dont l’axe est (…) d’équerre avec celui du temple ». L’arc aurait ensuite été remplacé par un arc à une baie qui pourrait alors être lié à la transformation du temple en église, au plus tard au IVe s. (Blonce 2008, 2, nº 87, p. 293-294). L’édifice aurait donc été installé sur une place existante. Si la chronologie n’est pas certaine, l’aménagement final forme un ensemble cohérent constitué de quatre batiments indépendants (Scheding 2018, p. 78-79).
851Bibliographie : Merlin 1912a ; Lézine 1968, p. 24-27 ; Aupert 1974, p. 90.
852Nº catalogue : 46
853Fig. 165-166
854Site : Thubursicum Bure – Teboursouk (Tunisie)
855Nom : Fontaine romaine
856Inscription : 42
857Découverte : Première mention de la fontaine et de l’inscription au début du XVIIIe s. et description très détaillée de G. Dupont (cf. Saint-Amans 2000, p. 52). Au XIXe s., d’autres brèves mentions par G. Temple, E. Pellissier, H. Saladin, et plus détaillées par V. Guérin, R. Playfair, R. Cagnat et H. Saladin, L. Carton.
858État de conservation : Aucun élément de la fontaine antique ne semble cons. Fontaine moderne à l’emplacement d’un aménagement ancien, visible sur les clichés des XIXe et XXe s. et dénommé alors « fontaine romaine ». Observée en 2009.
859Localisation : « Au centre de la ville » d’après les témoignages anciens. À proximité de l’enceinte byzantine construite sous Justin II (AAT, 35.27).
860Dimensions : Surface de 25 pieds carrés (env. 2,64 m2) et murs hauts de 6 pieds (env. 1,95 m) (indications G. Dupont ; conversions d’après le pied-du-roi, utilisé en France entre 1668 et 1799, égal à 324,84 mm).
861Description : Source « enfermée dans un temple » (voyageurs). En fait recueillie dans un bassin divisé en deux compartiments : le premier carré à ciel ouvert, entouré sur trois côtés par de hauts murs, accessible par plusieurs marches (V. Guérin). D’après G. Dupont accès par une « pente douce » (dénivellation 9 pieds, env. 2,92 m). Communication par une porte avec un second compartiment, oblong et couvert, sans doute la « grande salle voûtée » de R. Cagnat et H. Saladin, le bassin de réception des eaux acheminées par un conduit depuis le captage.
862Système hydraulique : D’après les descriptions anciennes, source captée en amont puis eau acheminée jusqu’au centre de la ville par une conduite. Elle était recueillie dans les deux chambres.
863Techniques de construction : Pierres de taille (A. Berbrugger).
864Décor : Moulure tout autour des parois du bassin (A. Berbrugger).
Fig. 166 – Thubursicum Bure, plan de la citadelle byzantine et de la ville arabe de Teboursouk (Saladin 1892, fig. 59, p. 443).

865Restitution : R. Cagnat proposait un rapprochement avec Aïn el Kef [cat. 36]. L’inclusion de la source dans la muraille byzantine permet peut-être une comparaison avec Aïn el Bled à Mila [cat. 18].
866Datation : Inscription remployée dans la chambre de captage datable du règne de Septime Sévère (193-211). Peut-être à attribuer à une restauration ; construction probablement antérieure à cette époque.
867Bibliographie : Peysonnel – Desfontaines [1725] 1838, 1, p. 133 ; Shaw 1743, 1, p. 219-220 ; Dupont [1744] 1888, p. 367 ; Temple 1835, 2, p. 68 ; Pellissier 1847, p. 405-406 ; Berbrugger 1857b, p. 378-379 ; Guérin 1862, 2, p. 114-115 ; Playfair 1877, p. 216 ; Saladin 1892, p. 443 ; Cagnat – Saladin 1894, p. 283- 285 ; Carton 1897, p. 27.
868Thugga – Dougga (Tunisie)
869Réseau hydraulique
870Source de l’Aïn Mizeb sourd à 3 m prof., dans une excavation grossièrement ouverte et sans aménagement particulier. Eau canalisée ensuite vers un conduit qui la mène jusqu’à la chambre de captation en blocage (L. Carton) à env. 200 m au N. de la ville. Conduit souterrain jusqu’aux citernes de l’Aïn Mizeb visitable par des regards circulaires (diam. 75 cm), en blocage parementé de moellons, distants de 35 m. En amont des citernes à 15 m, ramification du canal en deux conduits : l’un vers les citernes, l’autre longe leur face méridionale et se dirigerait vers la fontaine du théâtre [cat. 49] au S.E. (H. Baklouti). Citernes de l’Aïn Mizeb (47,3 × 34,2 m) divisées en sept compartiments voûtés en berceau (env. 9000 m3 d’après P. Romanelli) : alimentaient peut-être le quartier du forum et du marché, ainsi que la fontaine hexagonale [cat. 50].
871Source de l’Aïn Doura sourdait immédiatement au S.O. de la ville et semble captée à cet endroit (présence de structures qui ont pu appartenir à une chambre de captation). Canal souterrain à proximité des latrines des thermes d’Aïn Doura pourrait être le conduit de l’aqueduc, ensuite dirigé vers la ville. L’eau n’était pas stockée dans les citernes d’Aïn Doura qui recevaient vraisemblablement l’eau d’un troisième aqueduc.
872Source tiède (15°C) d’Aïn el Hammam naît dans le Djebel Bou Koubzha. Chambre de captation à proximité de la source et à la confluence de deux oueds env. comme pour l’aqueduc d’Aïn Mizeb. 53 regards repérés par L. Carton : correspond approximativement aux 120 pieds romains prescrits par Vitruve (8, 6, 3). Parcours de 11,3 km selon les derniers travaux (De Vos – Attoui – Battisti 2013, p. 11), l’équivalent des 7 milles romains (10,36 km) mentionnés dans l’inscription du lacus [ins. 47], mais à 8,27 km de Dougga à vol d’oiseau. Selon M. De Vos, l’indication de l’inscription se réfère uniquement à la L. de la conduite. La différence, si elle n’est pas une simple erreur, est à attribuer à la réfection ou à un nouveau projet en cours de construction : l’aqueduc avait été projeté plus long sur un tronçon (entre les puits 125 et 108 : De Vos 2000, p. 31) mais ce projet n’aurait pas été réalisé alors que l’inscription était déjà prête et a été mise en œuvre. A. Beschaouch (1988) pense au contraire à une formule toute faite sans signification topographique.
87390 % du parcours de l’aqueduc est souterrain. Sept ponts sur la totalité du parcours, sur l’oued Melah, le Chabet el Amri et l’oued Gattoussi notamment, pour arriver au groupe de citernes près de l’arc de Sévère Alexandre. Le troisième pont contenait une conduite forcée et formait siphon. Choix de la source sans doute déterminé par la pente du Djebel Gattousia, dont la dorsale fait paravent aux structures de l’aqueduc. Parcours de l’aqueduc à proximité d’une ligne de partage des eaux que suivait une voie romaine : limite entre la ciuitas Thuggensis et une propriété impériale. Sur les 10,86 km entre chambre de captation et citerne au N. du sanctuaire de Caelestis, dénivelé de 1 m/km : aqueduc protégé de l’usure causée par la pression hydraulique et de la formation de concrétions calcaires.
874Avant entrée dans la ville, l’aqueduc passait par une piscina limaria : l’eau devait être potable et pas uniquement destinée aux thermes d’Aïn Doura. Eau décantée emmagasinée dans les citernes à cinq chambres voûtées au N. du sanctuaire de Caelestis, dites « citernes d’Aïn el Hammam ». Contenance estimée à 6000 m3 (Poinssot 1983, p. 71). Un conduit menait l’eau à la citerne à quatre chambres des thermes d’Aïn Doura, contenance estimée à 3000 m3 (Poinssot 1983, p. 72). Une conduite partait du premier puits, vers l’O. et apparaît ensuite dans une structure proche du temple de Caelestis. Après la citerne d’Aïn Doura, le canal devait se poursuivre jusqu’au lacus de Terentius [cat. 48] qui recevait l’inscription dédicatoire [ins. 47]. L’aqueduc aurait certes été inauguré entre 184 et 187, donc sous Commode, mais les travaux auraient débuté bien avant, sous le principat de Marc Aurèle.
875Bibliographie : Carton 1896, p. 548-564 ; Romanelli 1970, p. 224-225 ; De Vos 2000, p. 29-34 ; Baklouti 2008a ; Aounallah – Maurin 2012, p. 39-40 ; Baklouti 2013 ; De Vos – Attoui – Battisti 2013 ; Garat 2018.
876Nº catalogue : 47
877Fig. 97, 167
878Site : Thugga – Dougga (Tunisie)
879Nom : Nymphée semi-circulaire
880Découverte : Identification à une fontaine par L. Carton (1895) qui propose la description la plus complète et les seuls relevés publiés. À l’époque, monument en partie enfoui (cf. relevés). Étude détaillée par J.-C. Golvin (novembre 2007) reprise ici.
881État de conservation : Entièrement dégagée, élévation cons. en partie restaurée, cul-de-four cons. sur la moitié de sa h. Observé en 2009.
882Localisation : Situé au S.O. de la ville, exèdre ouverte vers le S., dans le prolongement de la rue du Trifolium, non dégagée, en contrebas d’un mur de soutènement en opus africanum.
883Dimensions : Diam. env. 9,10 m.
884Description : Fontaine composée d’une abside semi-circulaire (diam. env. 9,10 m) couverte par un cul-de-four (ép. 40 cm), percée de trois niches (arcs et voûtes en cul-de-four arrachés). Élévation totale 2,25 m au-dessus de la corniche. Massifs latéraux à l’avant à angle droit. À l’arrière de l’exèdre dans l’axe, puits (diam. 90 cm) délimité par un mur circulaire (ép. 55 cm) identifiable à un regard de visite pour entretien et contrôle de l’arrivée de l’eau. Niche centrale (l. 1,22 m, prof. 64 cm) percée de deux ouvertures (h. 40, l. 15 cm), à 54 cm et 1,50 m de la partie inf., qui devaient être des arrivées d’eau. Ouverture sup. couverte d’un linteau.
885Système hydraulique : Pas d’information sur l’adduction (noter proximité des citernes d’Aïn Doura). Eau acheminée en partie sup. du puits de distribution dirigée ensuite par conduits de dérivation dans l’ép. du mur vers les trois niches et un probable bassin dans l’hémicycle. Voûte et margelle extérieure recouvertes de mortier de tuileau (L. Carton) : éventuelle récupération des eaux de pluie par un canal (fig. 167, coupe AB) pour la fontaine. Mode d’évacuation inconnu : proximité d’autres édifices hydrauliques laisse supposer un réseau d’égouts environnant.
886Techniques de construction : Tous les angles vifs (façade et niches) en moyen appareil. Parement des murs en petit appareil relativement régulier, comme la voûte de l’abside (ép. 40 cm). Murs recouverts d’un enduit encore perceptible par endroits. Aucune trace de scellement de plaques de marbre.
887Décor : Petite corniche de pierre (h. 13 cm, saillie 10 cm) avant le départ du cul-de-four, au-dessus d’une assise de grand appareil (h. 21-25 cm) dans l’hémicycle et sur les retours latéraux.
888Restitution : Un grand arc formé de petits voussoirs plats constituait l’ouverture du demi-dôme. Restituer vraisemblablement des statues dans les niches, éventuellement des statues-fontaines (mais écoulement par gravité ne rend pas évidente la présence de tuyaux). Au centre de l’hémicycle, probable bassin de puisage, voire bassin de décantation en hauteur avec robinets (cf. cat. 48-49).
889Datation : Inconnue. Un mur en grande appareil (ép. 55 cm) d’une phase tardive fondé à env. 1 m traverse l’exèdre et empêche d’observer le bassin et autres aménagements.
890Bibliographie : Archives privées, Jean-Claude Golvin, Dougga, dossier « Le nymphée semi-circulaire » ; Carton 1895, p. 172-174, fig. 51 = Carton 1896, p. 561 ; C. Poinssot 1958, p. 73, nº 40 ; Aupert 1974, p. 103 ; Letzner 1999, nº 252, p. 408.
891AAT, 35.183, R.
892Nº catalogue : 48
893Fig. 10, 67, 168
894Site : Thugga – Dougga (Tunisie)
895Nom : Lacus de Terentius ou Nymphée du sanctuaire des Victoires de Caracalla
896Inscriptions : 46-47
897Découverte : Mentionné par C. Poinssot (1975) comme une exèdre et non identifié à une fontaine. Étude par une équipe franco-tunisienne et publication partielle avec relevé dans le cadre de l’étude du sanctuaire des Victoires de Caracalla (2005). Nouvelle étude de J.-C. Golvin (2007) partiellement publiée avec restitution 3D (2010). Reprise ici des descriptions et hypothèses formulées par J.-C. Golvin (archives privées).
898État de conservation : Soubassement cons. (h. env. 1,50 m), quelques vestiges de la façade semi-circulaire et une niche à fond plat en partie S. Marches donnant accès à la plate-forme restaurées au S. Observé en 2009.
899Localisation : Occupe partie N.O. d’un îlot urbain, env. 100 m au S.O. du forum. À un carrefour, entre la grande rue qui descend du forum et deux autres côtés N. et O. Sanctuaire des Victoires de Caracalla accolé S. À l’avant, place dallée arrondie et quelques marches rattrapent courbure et dénivellation de la rue.
900Dimensions : L. env. 30,50 m aux extrémités des ailes (env. 21,50 m dans la première phase).
901Description : Soubassement (h. 1,84 m), comprenant assise inf. (52 cm) d’orthostates adossées contre la maçonnerie, champ vertical (1,02 m), corniche (30 cm). Au-dessus, vestiges bassin dans la partie courbe de la façade. Partie sup. largement détruite, subsiste niche à fond plat au S. (N4 : l. 1,20, prof. 45 cm) et amorce de niche semi-circulaire dans partie courbe (N2 : diam. 1,20 m). Dans l’axe, forte saillie (1 m, l. 2,60 m) du soubassement indique présence d’une niche centrale (N1), plus prof. que les précédentes. En avant de la façade, traces de piquetage irrégulièrement espacées (1-6) : 1 et 6 plus longs et larges (env. 3,20 × 1 m) ; 2 et 5 (2,05 × 0,85 m) ; 3 et 4 (2,20-2,50 × 0,85 m). Sol usé autour de ces piquetages qui ont probablement accueilli des emmarchements : avec h. 22-25 cm, pouvaient donner accès à des robinets situés à h. de la corniche.
Fig. 168 – Dougga, lacus de Terentius, relevé et plan schématique légendé (d’après relevé

© J.-C. Golvin, 2007).
902Système hydraulique : Canalisation antérieure à construction de l’arc de triomphe subsiste dans la rue. Réservoir d’eau R1 (2,50 × 1,40 m) adossé à l’O. dont une paroi s’encastre dans mur m3 (donc du premier état). Intérieur tapissé d’un enduit étanche. Orifice dans l’assise de support sur le petit côté permettait de vidanger. Deux orifices traversent l’ép. du nymphée au-dessus du réservoir R1 : canalisation α derrière niche N4 ; canalisation β (h. 26 cm, l. 20 cm), recouverte d’un enduit étanche, traverse l’édifice juste au-dessus de la corniche du soubassement. Eau du réservoir se déversait peut-être de ces orifices. Réservoir R1 situé dans un espace de service E2 fermé sur la rue par une porte cochère non destinée au public. Canalisation γ au N. de la niche N2 traverse le mur. En contrebas, sur le degré en avant du mur de fond le long de la courbure, saignée δ (l. 9 cm) correspondait peut-être au logement d’un tuyau de plomb. Prof. max. bassin 15 cm d’après profil de la corniche : eau probablement déversée par des robinets au niv. de la corniche du soubassement, restituables face à chaque marche matérialisée par piquetages au sol, sur lesquelles les usagers pouvaient monter. Possible trop-plein pour éviter ruissellement par dessus la corniche. Eau résiduelle évacuée du dallage à travers d’étroits interstices vers un égout (h. 50 cm, l. 60 cm) sous la plate-forme, repérable par les dalles allongées de couvrement, qui se raccordait à l’égout principal de la rue.
903Techniques de construction : Remplissage partie centrale du soubassement en couches de petites pierres scellées au mortier de chaux sur h. équivalente à celle des orthostates (empreintes visibles). Aux extrémités, ailes AN et AS, remplissage de gros blocs inégaux calés par des bouchages de mortier et de cailloux. Mur de fond en petit appareil (ép. 75 cm). Bassin recouvert de béton de chaux (ép. env. 10 cm) et d’une couche plus fine de mortier de tuileau.
904Décor : Soubassement décoré de corniches moulurées en partie inf. et sup. Bassin revêtu d’une mosaïque à tesselles blanches.
905Six fragments de bases (diam. sup. 44 cm) en calcaire découverts à proximité : plinthe, premier tore, première scotie, petit tore central, seconde scotie, tore sup. Fragments de colonnes de marbre gris rassemblés à proximité correspondent à dimension des bases. Entablement composé d’une architrave-frise et d’une corniche. Frise architravée épigraphiée [ins. 46] composée de seize ou dix-sept blocs de calcaire incurvés (h. moy. 43 cm, ép. 33 cm) aux soffites décorés, dont douze cons. L. totale estimée à 19-21 m. Fragment de corniche courbe (h. 20 cm) retrouvé dans Maison de Vénus : rangée de denticules, rangée d’oves et modillons décorés de feuilles d’acanthe sous le larmier. Entre les modillons, sous-face du larmier décorée de soffites à décor central alternant rosettes de différentes formes et feuilles d’acanthe.
906Plusieurs graffitis sur les dalles. A) nom propre à l’intérieur d’un cadre incisé (72 × 12 cm), FI HIC BIVBIOVIS | VNL[---]NT, qui peut se traduire « Ici se trouvait Untel » avec un nom local. Fi est une interjection connue dans la littérature classique . On trouve une Biuba à Rome (CIL, VI, 2801 = 32572) et en Afrique plusieurs Bibius à Thuburbo Maius (AE, 1993, 1740a), Sigus (CIL, VIII, 5730 ; ILAlg, II-2, 6793), Lepcis Magna (AE, 2008, 1620) et des Vibianus à Ammaedara (CIL, VIII, 11568), Theveste (CIL, VIII, 2001 ; ILAlg, I, 3399) et Timgad (AE, 1941, 49). B) Tige, feuilles et vrilles qui évoquent une vigne stylisée. C) Cercle (diam. 33 cm) recoupé par une croix en quatre sections égales dans lesquelles est dessiné un segment de cercle : un sigle ou un jeu.
907Restitution : Exèdre centrale à retours rectilignes, flanquée de deux niches décoratives à fond plat dans un deuxième état. Dix colonnes devant la partie courbe centrale, quatre sur chaque retour. Bassin, en haut du soubassement, avec corniche munie de bouches d’eau. Six marches le long de la façade pour accéder aux robinets. Surface piquetée (l. 1,40 m) dans l’axe de la façade indiquerait l’emplacement d’un socle pour une base de statue, vraisemblablement celle dédiée à L. Terentius Romanus [ins. 47]. Inscription qui commémore restauration de l’aqueduc [ins. 46] à placer au sommet de l’édifice. L’absence de statues rend la restitution du programme iconographique délicate (cf. p. 167- 168). La plate-forme dallée d’une l. importante (env. 4,50 m) contribuait à créer du recul pour la mise en valeur du nymphée. Si le fond du bassin n’était pas visible depuis la plate-forme (corniche sup. à 1,74 m au-dessus du niv. du sol), la mosaïque blanche devait être visible quand on arrivait des rues O. et N. à une alt. plus élevée.
908Datation : L’épigraphie [ins. 47] permet de dater la dédicace du nymphée vers 184-187 mais les travaux avaient probablement débuté sous Marc Aurèle : insertion du temple des Victoires de Caracalla dans un quartier préexistant, confirmé par adossement de certains murs : extrémité N. du mur oriental vient s’appuyer contre le mur arrière du nymphée, façade O. des pièces annexes construite sur sol antérieur en mortier. En outre, sondages dans le temple ont mis au jour des aménagements hydrauliques antérieurs à sa construction.
909Phase d’extension à l’époque de Commode : ajout des deux « ailes » ou massifs. AS en saillie par rapport à façade du premier état (1,10 m). AS a rejoint pièce E1 existante dans le premier état. AN aménagée sur plate-forme dallée qui s’étendait au N. dans le premier état. Remplissage de cailloux et mortier s’adosse aux murs de l’espace E4 bâtis sous Caracalla : agrandissement du nymphée sous ce règne. Travaux probablement à mettre en rapport avec restructuration de l’îlot sous Caracalla, dans un programme global qui incluait construction du temple des Victoires et arc de triomphe à proximité.
910Bibliographie : Archives privées, Jean-Claude Golvin, Dougga, dossier « Le grand nymphée », daté du 19 novembre 2007 ; C. Poinssot 1975, p. 158-159 ; Golvin – Khanoussi 2005, p. 33-37 et 70 ; Golvin – Garat 2010. Nº catalogue : 49
911Fig. 86-87, 169-170
912Site : Thugga – Dougga (Tunisie)
913Nom : Fontaine près du théâtre
914Découverte : Fontaine ne semble jamais avoir été mentionnée. Relevé inédit par T. Amdouni (2002) complété par J.-C. Golvin (2007) à l’occasion d’une étude détaillée.
915État de conservation : Soubassement cons. avec petites niches semi-circulaires latérales, mais l’ensemble est très restauré : traces récentes de mortier sur le dallage antérieur, plaques de calcaire et de marbre remontées au-dessus du soubassement. Massif en petit appareil également restauré et consolidé. Observée en 2009.
916Localisation : Au croisement de plusieurs rues. Façade ouverte au S. donne sur une voie descendant vers l’E. qui menait du théâtre vers la place de la Rose des Vents dont traces de roues indiquent un usage par des véhicules, de même que la rue « du temple de Sol » à l’O. Côté E. rue « du théâtre » sans traces de roues. Fontaine précédée d’une plate-forme (l. 3,15 m) et de trois marches (l. 33 cm ; h. moy. 20 cm) côté E. pour rattraper la dénivellation de la rue. Dallage d’origine relativement irrégulier mais dalles disposées perpendiculairement à la façade. Côté O. mur de petit appareil surmonté d’un bloc pour compenser les dénivellations. Angles saillants ont été protégés par des bornes.
Fig. 169 – Dougga, fontaine du théâtre, relevé et plan schématique légendé (d’après relevé

© A. Temim, 2002).
Fig. 170 – Dougga, fontaine du théâtre, propositions de restitution de la façade (

© J.-C. Golvin, 2007).
917Dimensions : L. env. 14,50 m.
918Description : Depuis la partie inf. du soubassement : première assise comprend une plinthe verticale (h. 26 cm) et une moulure (15 cm) ; orthostates (h. 75 cm, ép. 16 cm) dont L. devaient alterner (0,40 < 1,50 m), seule l’orthostate O. subsiste en place (L. 1,38 m) assemblée au bloc d’extrémité par queue d’aronde (15 × 7 cm) ; corniche du soubassement (h. 20 cm) piquetée au sommet ; assise (h. 20 cm) qui ne faisait pas saillie, indique l’absence de colonnes décoratives en façade ; massif en petit appareil régulier (sept assises cons.). Trois niches s’ouvraient dans le massif : remplissage de cette partie et grande ép. laissent penser à une grande exèdre ; niche semi-circulaire (diam. 1,30 m) de chaque côté (N1, N2). Rebord du bassin constitué par le ressaut de la partie sup. de la corniche (h. 7 cm).
919Système hydraulique : Aurait pu être alimentée par une dérivation de l’aqueduc d’Aïn Mizeb (H. Baklouti). Supposer un fonctionnement proche du lacus [cat. 48] : l’eau devait reposer dans un bassin sur une faible h. correspondant à la corniche qui surmonte le soubassement. Rebord du bassin à h. 1,44 m du dallage. Accès possible à des robinets probablement au niv. de la corniche en montant sur des marches. Aucun caniveau ou bassin de récupération : deux orifices d’évacuation verticale (diam. 6 cm), évasés en partie sup. (diam. 30 cm) creusés dans le dallage de la plate-forme rejoignaient l’égout (h. 80 cm, l. 45 cm) situé sous le dallage.
920Techniques de construction : Soubassement en blocage de moellons recouvert d’orthostates en marbre (cramponnées par une double queue d’aronde). Massif sup. restitué en petit appareil de moellons régulièrement assisés, à l’origine probablement recouverts d’un enduit.
921Décor : Aucune colonne ni aucun fragment statuaire connu. Seuls éléments de décor architectural cons. sont moulures et fragments des corniches. Plaques de marbre (certaines utilisées lors de la restauration) pouvaient peut-être recouvrir le soubassement. Corniche inf. soubassement : boudin, ressaut, doucine, ressaut, cavet (saillie totale 18 cm). Corniche couronnement : cavet et doucine.
922Restitution : Grande exèdre centrale et deux petites niches latérales, toutes semi-circulaires et voûtées en cul-de-four. D’après J.-C. Golvin soit couverture exèdre centrale surmontée d’une corniche rampante, avec la calotte du cul-de-four visible à l’arrière, soit corniche horizontale couronnait un toit plat. Deux décrochements latéraux (espaces techniques) devaient être moins hauts. Pièces de services certainement à ciel ouvert. Probables statues dans les niches, peut-être statues-fontaine. L’eau pouvait aussi jaillir d’une seule bouche au centre : aucun indice détectable après les réfections. Bassin peu profond, devait ne contenir qu’une nappe d’eau délivrée par des robinets.
923Datation : Inconnue. Les recherches sur les adductions permettront de proposer une datation relative.
924Bibliographie : Archives privées, Jean-Claude Golvin, Dougga, dossier « Le petit nymphée ». Inédite.
925Nº catalogue : 50
926Fig. 32, 74, 89, 171
927Site : Thugga – Dougga (Tunisie)
928Nom : Fontaine hexagonale
929Découverte : Brèves mentions sans étude détaillée par P. Romanelli, W. Letzner, M. Khanoussi et B. Longfellow. Relevés inédits de J.-C. Golvin (2007) mis au net.
930État de conservation : Détruite jusqu’au niv. de ses fondations probablement de longue date. Observée en 2009.
Fig. 171 – Dougga, fontaine hexagonale, plan au sol et détails de la vasque (d’après relevés J.-C. Golvin, 2007).

931Localisation : Immédiatement au N. du capitole, au milieu d’une esplanade circulaire dallée (diam. env. 13 m), laissant un passage (l. 4 m) autour du monument, limitée par une petite bordure (l. 50 cm). Esplanade au croisement de sept rues, trois venant du N., une de l’arc de Sévère Alexandre à l’O., une du temple des Victoires de Caracalla et du forum au S.O., une du capitole au S. et une de la place de la Rose des Vents au S.E.
932Dimensions : Hexagone diam. 4 m aux angles.
933Description : Forme d’un hexagone (diagonal aux angles 4 m). Chaque angle composé d’un bloc (L. 0,80-1 m, l. 30 cm) percé d’un orifice (diam. 12 cm, prof. env. 8 cm) à son extrémité. Côtés formés par des blocs (l. 30 cm, bloc N.E. 50 cm), creusés à 5 cm du bord externe d’une rainure (l. 10 cm, prof. 5 cm). Trois gros blocs placés en triangle au centre du socle (1,50 × 0,50 m ; 1 × 0,30 m ; 1,20 × 0,50 m), dont l’un est probablement un seuil en remploi. Centre comblé de moellons de gros module (30-40 cm) et autres interstices de moellons de petit module (15-20 cm).
934Système hydraulique : Citernes d’Aïn Mizeb, qui alimentaient peut-être la fontaine du théâtre [cat. 49], ou celles d’Aïn el Hammam, plus proches et alt. plus élevée, pouvaient alimenter la fontaine. L’eau devait arriver par une conduite forcée qui débouchait dans la vasque, trop abîmée pour repérer l’alimentation. Saignée dans le dallage de l’esplanade pourrait indiquer passage d’un tuyau d’adduction. Depuis la vasque, coulait dans le réceptacle circulaire puis par les six bouches dans le bassin en contrebas. Écoulement probable par trop-plein au-dessus du bassin. Orifice d’évacuation dans dallage à env. 50 cm du bassin côté S. devait rejoindre l’égout sous les voies : regards le long de la voie du forum, face au lacus [cat. 48].
935Techniques de construction : Socle composé de gros blocs de calcaire et complété par des moellons. Bassin à restituer avec plaques posées de chant dans rainures du socle, tenues pas des piliers à tenon circulaire mais de section possiblement quadrangulaire, en H, permettant encastrement vertical des plaques. Étanchéité à restituer par joints de mortier de tuileau. Fond du bassin probablement revêtu de mortier ou d’un dallage plus homogène : l’état actuel ressemble à une sorte de radier.
936Décor : Trois fragments non jointifs d’une vasque hexagonale (in situ). Dimensions restituées : diagonale aux angles 2,35 m ; décrochement hexagonal vers la partie interne, diagonale 2,10 m ; partie creuse circulaire, diam. 1,35 m ; « socle » central diam. 65 cm. Au milieu de chaque pan, rainure du creux central débouche dans l’ép. de la vasque. Traces d’encoche pourraient indiquer présence de bouches en bronze. Vasque moulurée (h. 22 cm, saillie 16 cm) sur tout son périmètre : cavet, filet, rebord, quart de rond et rebord.
937Soubassement ou socle incomplet, en deux fragments, hexagonal (in situ) à rapprocher de la fontaine. Il se compose d’un rebord, d’un filet et d’une doucine renversée. Restituer des sortes de « bases » rondes aux angles, décorées d’un rebord et d’un filet en retrait, qui se poursuivent tout autour de l’hexagone.
938Autre fragment mouluré, probablement hexagonal (un bord et deux angles obtus cons.) pourrait être un entablement. Composé des mêmes ronds aux angles, sorte de chapiteaux, décorés de rinceaux sur un tore qui court en retrait tout autour de l’hexagone. Au-dessus, frise avec deux lettres IV, puis filet, doucine décorée de rais de cœur et rebord.
939Restitution : Éléments architecturaux hexagonaux incitent à restituer une fontaine de type tholos : bassin composé de plaques et de petits piliers, soubassement mouluré au centre, peut-être un socle sur lequel reposait la vasque. Colonnettes pouvaient soutenir élément d’entablement en partie sup. Plus probable de restituer une statue-fontaine au centre de la vasque plutôt qu’une borne. Envisager toit pyramidal.
940Datation : Inconnue. IIe ou IIIe s. selon B. Longfellow, sans justification.
941Bibliographie : Archives privées, Jean-Claude Golvin, Dougga, relevé du socle et de la vasque, coupe de la vasque (2007), au 1/20e, inédits ; Romanelli 1970, p. 192 ; Letzner 1999, nº 366, p. 472 ; Khanoussi 1998, p. 64 ; Longfellow 2010, p. 281, n. 39.
942Nº catalogue : 51
943Fig. 172-173
944Site : Vaga – Béja (Tunisie)
945Nom : Aïn Béja
946Description : Al-Muqaddasī mentionnait « une source [qui] jaillit au milieu de la ville », identifiable à Aïn Beja. Source et aménagements encore visibles au XIXe s., mentionnés par E. Pellisser (1848), V. Guérin (1862) et A. de La Berge (1881). AAT évoque une « source qui faisait partie jadis d’un établissement romain ». Fontaine actuelle (observée en 2009) bâtie au début du XIXe s. par ministre des finances Youssef Saheb Ettabaā, à l’emplacement de la fontaine antique. Monument classé (décret nº 241 du 15/01/2001). Photographies anciennes montrent un bassin à proximité, lui-même un aménagement moderne. En 1884, description détaillée d’une « fontaine d’origine romaine (…) près de la porte Bab-el-Aïn » par le capitaine Vincent. La description de plusieurs salles rend possible identification à un captage de source ; la mention de « bains dont parle El Bekri » porte cependant à confusion.
Fig. 172 – Vaga, plan de la médina et de la ville moderne de Béja, avec l’emplacement des sources et structures hydrauliques.

947Bibliographie : Al-Muqaddasī [Xe s.], dans Pellat éd. 1950, p. 19 ; Pellissier 1848 ; Guérin 1862, 2, p. 39 ; La Berge 1881, p. 183 ; Vincent 1884, p. 30-31.
948AAT, 18.128.
949Nom : Aïn ech-Chems
950Description : Al-Bakrī notait la présence d’une source, Aïn ech-Chems, située « auprès de la porte du même nom et tout à fait au pied du rempart ». Description semblable de V. Guérin dans « le faubourg appelé Rebat-Aïn-ech-Chems ». Il reste bien un quartier nommé Aïn ech-Chems, au N. du rempart, ainsi qu’une place et un hammam du même nom. La source semble avoir disparu.
951Bibliographie : Al-Bakrī [XIe s.] dans Mac Guckin de Slane éd. 1913, p. 119 ; Guérin 1862, 2, p. 41.
952Nom : Aïn Boutaha
953Description : Une autre source existait dans l’actuelle casbah. Al-Bakrī indiquait que « la citadelle (…) renferme dans son enceinte une source dont l’eau est pure et abondante. » V. Guérin mentionnait une fontaine dans la casbah, « appelée Aïn-Boutaha, dont l’eau est bien meilleure que celle de la fontaine qui est dans la ville. » Source probablement située près du mur extérieur E. de la casbah, rue Sidi Bousaïd el Beji. Elle n’existe plus aujourd’hui.
954Bibliographie : Al-Bakrī [XIe s.] dans Mac Guckin de Slane éd. 1913, p. 119 ; Guérin 1862, 2, p. 39.
955Nom : Aïn el Djehala – Les « bains romains »
956Description : Description de C. Tissot : « Non loin de Bab el Aïn, dans une excavation profonde, s’élèvent deux rangs d’arcades superposées, vestiges importants d’une piscine antique à laquelle les habitants donnent le nom d’Aïn el Djehela, la “fontaine des païens”. » Peut-être à identifier à la « piscine » mentionnée dans l’AAT. « Bains romains » sans doute à proximité de la Zaouia de Sidi Abdel Kader, côté S., non loin d’Aïn Béja, donnant sur la place Bab el Aïn. Constructions réoccupées de longue date. Restauration par l’INP.
957Bibliographie : Tissot – Reinach 1888, p. 304.
958AAT, 18.128.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 105 – Sala, plan du nymphée et schéma de distribution des eaux de l’aqueduc (d’après Ammar 2007, fig. 55). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 24k |
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Titre | Fig. 106 – Volubilis, plan des vestiges, avec indication des fontaines étudiées (d’après plan |
Crédits | © G. Monthel, 1987). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 178k |
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Titre | Fig. 107 – Volubilis, fontaine à bassin unique, vue générale vers le nord-est (2009). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 93k |
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Titre | Fig. 108 – Volubilis, fontaine à bassin unique, relevé avec indication des égouts à proximité (relevé É. Lenoir, M. Alilou. Lenoir 1991 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-4.jpg |
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Titre | Fig. 109 – Volubilis, fontaine à bassin double, façade nord (2007). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-5.jpg |
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Titre | Fig. 110 – Volubilis, fontaine du marché, vue vers le sud. Deux égouts sont repérables par les alignements de dalles au premier plan (2009). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 130k |
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Titre | Fig. 111 – Caesarea, plan de la ville (d’après Leveau – Paillet 1976, fig. 1). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 86k |
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Titre | Fig. 112 – Caesarea, nymphée du plateau sud, relevé schématique (d’après Leveau – Paillet 1976, fig. 81, p. 129). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-8.jpg |
Fichier | image/jpeg, 20k |
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Titre | Fig. 113 – Caesarea, plan schématique des pièces orientales du théâtre avec la fontaine (d’après Christofle 1935). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-9.jpg |
Fichier | image/jpeg, 12k |
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Titre | Fig. 114 – Tipasa, plan de la ville avec indication de l’emplacement du nymphée (d’après Aupert 1974, pl. 1 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-10.jpg |
Fichier | image/jpeg, 33k |
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Titre | Fig. 115 – Tipasa, le decumanus maximus devant le nymphée avec indications des niveaux de sol avant les dégagements (cl. J. Baradez, 129 APOM/4, T. 50 IV, 4 |
Crédits | © ANOM). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-11.jpg |
Fichier | image/jpeg, 94k |
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Titre | Fig. 116 – Tipasa, nymphée, plan au sol schématique (d’après Aupert 1974, pl. III). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-12.jpg |
Fichier | image/jpeg, 17k |
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Titre | Fig. 117 – Calama, plan des vestiges de la ville antique, avec le réseau moderne des rues. La fontaine est indiquée par le numéro 8 (AAA, 9.146). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-13.jpg |
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Titre | Fig. 118 – Calama, fontaine de Caecilius, plan restitué et détails des éléments architecturaux (Ravoisié 1846, II, pl. 34). |
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Titre | Fig. 119 – Cirta, situation des vestiges antiques sur le plan de la ville moderne de Constantine au milieu du XIXe siècle (AAA, 17.126). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-15.jpg |
Fichier | image/jpeg, 370k |
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Titre | Fig. 120 – Cirta. 1) Aqueduc romain dans la vallée du Rummel. 2) Ruines voisines du Rummel, en amont de l’oued Bou Merzoug. Le nymphée est indiqué par la flèche et les lettres X et Y (Delamare 1850, pl. 137). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-16.jpg |
Fichier | image/jpeg, 107k |
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Titre | Fig. 121 – Cirta, Ferme du 3e régiment de chasseurs d’Afrique, plan de l’état des ruines dans les années 1930, avec le nymphée à droite. L’échelle est approximative (d’après Christofle 1935, p. 232 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-17.jpg |
Fichier | image/jpeg, 47k |
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Titre | Fig. 122 – Cirta, nymphée, plan, élévation et coupe (Delamare 1850, pl. 138, fig. 8-10). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-18.jpg |
Fichier | image/jpeg, 63k |
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Titre | Fig. 123 – Cuicul, château d’eau du forum sud, panorama des bassins vu vers le sud (2010). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-19.jpg |
Fichier | image/jpeg, 123k |
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Titre | Fig. 124 – Cuicul, château d’eau du forum sud, plan schématique restitué (d’après Ballu 1913, pl. VIII, p. 160 et Allais 1933, pl. IV). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-20.jpg |
Fichier | image/jpeg, 20k |
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Titre | Fig. 125 – Cuicul, relevé de l’hémicycle-fontaine et du forum des Sévères après leur dégagement (Ravoisié 1846, pl. 30). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-21.jpg |
Fichier | image/jpeg, 210k |
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Titre | Fig. 126 – Cuicul, hémicycle-fontaine, vue non datée ( |
Crédits | © CCJ, Aix-en-Provence). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-22.jpg |
Fichier | image/jpeg, 63k |
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Titre | Fig. 127 – Cuicul, fontaine de la Tétrarchie, plan schématique coté. |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-23.jpg |
Fichier | image/jpeg, 12k |
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Titre | Fig. 128 – Lambèse, plan du septizonium, état dans les années 1970. Les chiffres 1 à 4 désignent les aqueducs (relevé E. Stawski, dessin M. Borély, dans Janon 1973, fig. 16 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-24.jpg |
Fichier | image/jpeg, 36k |
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Titre | Fig. 129 – Lambèse, relevé des fondations du Nymphée de la groma et de la uia Principalis (Rakob 1979, fig. 9 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-25.jpg |
Fichier | image/jpeg, 86k |
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Titre | Fig. 130 – Milev, plan de la ville moderne de Mila, relevé par le capitaine du Génie Scheffler (Delamare 1850, pl. 108). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-26.jpg |
Fichier | image/jpeg, 259k |
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Titre | Fig. 131 – Milev, plan schématique de l’Aïn el Bled (d’après plan de la ville levé en 1957, CCJ). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-27.jpg |
Fichier | image/jpeg, 19k |
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Titre | Fig. 132 – Rusicade, plan de la ville moderne de Philippeville-Skikda. La Place de la Marine est au nord, à gauche (AAA, 8.196). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-28.jpg |
Fichier | image/jpeg, 216k |
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Titre | Fig. 133 – Timgad, plan de la ville (d’après Courtois 1951). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-29.jpg |
Fichier | image/jpeg, 75k |
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Titre | Fig. 134 – Timgad, fontaine de Liberalis, plan de situation avec indication des marques d’assemblage (d’après Boeswillwald – Cagnat – Ballu 1905, fig. 149). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-30.jpg |
Fichier | image/jpeg, 23k |
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Titre | Fig. 135 – Althiburos, plan et élévation de la fontaine (Merlin 1913, fig. 10). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-31.jpg |
Fichier | image/jpeg, 57k |
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Titre | Fig. 136 – Althiburos, fontaine, vue du bassin ouest et du bassin en T à l’extrémité. Noter le trop-plein du bassin principal au-dessus et un autre orifice à l’avant pour l’évacuation (2010). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-32.jpg |
Fichier | image/jpeg, 58k |
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Titre | Fig. 137 – Bulla Regia, le pont voûté devant le nymphée ( |
Crédits | © INHA, Fonds Poinssot, 106, 098, 03). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-33.jpg |
Fichier | image/jpeg, 161k |
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Titre | Fig. 138 – Bulla Regia, mosaïque découverte près du nymphée (Paris, musée de Cluny – musée national du Moyen Âge, inv. Cl.17505 |
Crédits | © RMN-Grand Palais (musée de Cluny – musée national du Moyen-Âge / Caroline Rose). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-34.jpg |
Fichier | image/jpeg, 62k |
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Titre | Fig. 139 – Hippo Regius, relevé schématique de la fontaine du forum. L’échelle est approximative (d’après Figuière 1939, p. 565 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-35.jpg |
Fichier | image/jpeg, 45k |
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Titre | Fig.140 – LepcisMagna, GrandNymphée, relevépartiellement restitué (Ward-Pekins 1993, fig. 40 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-36.jpg |
Fichier | image/jpeg, 49k |
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Titre | Fig. 141 – Lepcis Magna, Grand Nymphée, balustrade de la plate-forme (cl. J. B. Ward-Perkins, 1951 |
Crédits | © British School at Rome, nº wplib-51. XV.31). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-37.jpg |
Fichier | image/jpeg, 33k |
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Titre | Fig. 142 – Lepcis Magna, nymphée à l’Hercule, restitution de la façade nord (Tomasello 2005, pl. VII |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-38.jpg |
Fichier | image/jpeg, 36k |
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Titre | Fig. 143 – Lepcis Magna, lacus du théâtre, plan (Tomasello 2005, fig. 14, p. 42 |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-39.jpg |
Fichier | image/jpeg, 39k |
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Titre | Fig. 144 – Mactar, fontaine, relevé (relevé J.-F. Ubelmann, dans Bourgeois 1973-1974, pl. XXIV |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-40.jpg |
Fichier | image/jpeg, 33k |
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Titre | Fig. 145 – Mactar, fontaine, vue plongeante vers le sud-est après les fouilles (septembre 1973). A) sous-base ; B-B’) bassins ; C) bassin bas ; D) éléments de la base ; E) évacuation couverte ; F) orifices d’évacuation vers l’égout ; G) emplacement du sondage ayant révélé deux monnaies ; H) bloc d’architrave et chapiteau (photomontage d’après cl. B. Fortuner). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-41.jpg |
Fichier | image/jpeg, 77k |
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Titre | Fig. 146 – Mactar, fontaine, chapiteau de pilastre cornier (2009). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-42.jpg |
Fichier | image/jpeg, 32k |
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Titre | Fig. 147 – Pheradi Maius, nymphée, chapiteau corinthien à feuilles plates (2009). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-43.jpg |
Fichier | image/jpeg, 59k |
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Titre | Fig. 148 – Sabratha, plan général de la ville (d’après Di Vita 1998, p. 148). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-44.jpg |
Fichier | image/jpeg, 38k |
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Titre | Fig. 149 – Siagu, vue de l’aqueduc et du nymphée (?) à l’arrière-plan ( |
Crédits | © INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 02). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-45.jpg |
Fichier | image/jpeg, 102k |
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Titre | Fig. 150 – Siagu, vue de l’aqueduc dans des jardins privés de Ksar-ez-Zit en 2010. |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-46.jpg |
Fichier | image/jpeg, 51k |
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Titre | Fig. 151 – Sicca Veneria, plan du centre de la ville du Kef avec emplacement des principaux monuments antiques (d’après plan M. Tlili et brochure SODET 2007). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-47.jpg |
Fichier | image/jpeg, 31k |
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Titre | Fig. 152 – Sicca Veneria, Aïn el Kef, plan du captage (d’après Renault 1903, p. 86). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-48.jpg |
Fichier | image/jpeg, 24k |
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Titre | Fig. 153 – Simitthus, nymphée, plan et coupe (d’après un relevé de C. Saumagne, ANOM 128APOM/4). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-49.jpg |
Fichier | image/jpeg, 37k |
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Titre | Fig. 154 – Sua, captage de l’Aïn Menzel, arc de triomphe, face sud ( |
Crédits | © INHA, Fonds Poinssot, 106, 100, 03). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-50.jpg |
Fichier | image/jpeg, 69k |
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Titre | Fig. 155 – Sua, captage de l’Aïn Menzel, relevé schématique. |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-51.jpg |
Fichier | image/jpeg, 109k |
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Titre | Fig. 156 – Sufes, nymphée, vue de la partie arrière de l’hémicycle, avec des aménagements tardifs (?) ( |
Crédits | © INHA, Fonds Poinssot, 106, 10, 03). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-52.jpg |
Fichier | image/jpeg, 45k |
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Titre | Fig. 157 – Sufes, nymphée, plan à hauteur du canal inférieur et coupes partiellement restituées sur l’élévation. |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-53.jpg |
Fichier | image/jpeg, 41k |
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Titre | Fig. 158 – Sufetula, plan de la ville (d’après dessin J. Lenne dans Duval 1990, fig. 1). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-54.jpg |
Fichier | image/jpeg, 75k |
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Titre | Fig. 159 – Sufetula, plan de la fontaine au sud-ouest du forum et élévation du bassin (Cèbe 1957, plan I |
Crédits | © D.R.). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-55.jpg |
Fichier | image/jpeg, 34k |
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Titre | Fig. 160 – Sufetula, fontaine près de la basilique de Servus, chapiteau corinthien de pilastre, vue de face (2010). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-56.jpg |
Fichier | image/jpeg, 35k |
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Titre | Fig. 161 – Sufetula, plan restitué de la fontaine nord et du dallage lors de sa construction (Lamare 2017, fig. 4, d’après J.-P. Cèbe). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-57.jpg |
Fichier | image/jpeg, 69k |
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Titre | Fig. 162 – Thignica, plan des ruines (d’après Darré 1884 et Ben Hassen 2004, fig. 7). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-58.jpg |
Fichier | image/jpeg, 16k |
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Titre | Fig. 163 – Thuburbo Maius, vue de la fontaine vers le nord. Le dallage conservé est visible au premier plan (2010). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-59.jpg |
Fichier | image/jpeg, 37k |
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Titre | Fig. 164 – Thuburbo Maius, relevé du massif de la fontaine et des vestiges de dallage (état en 2010). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-60.jpg |
Fichier | image/jpeg, 56k |
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Titre | Fig. 165 – Thubursicum Bure, la fontaine romaine ( |
Crédits | © CCJ, Aix-en-Provence). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-61.jpg |
Fichier | image/jpeg, 50k |
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Titre | Fig. 166 – Thubursicum Bure, plan de la citadelle byzantine et de la ville arabe de Teboursouk (Saladin 1892, fig. 59, p. 443). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-62.jpg |
Fichier | image/jpeg, 55k |
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Titre | Fig. 167 – Dougga, nymphée semi-circulaire, élévation et plan (Carton 1895, fig. 51). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-63.jpg |
Fichier | image/jpeg, 58k |
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Titre | Fig. 168 – Dougga, lacus de Terentius, relevé et plan schématique légendé (d’après relevé |
Crédits | © J.-C. Golvin, 2007). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-64.jpg |
Fichier | image/jpeg, 71k |
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Titre | Fig. 169 – Dougga, fontaine du théâtre, relevé et plan schématique légendé (d’après relevé |
Crédits | © A. Temim, 2002). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-65.jpg |
Fichier | image/jpeg, 56k |
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Titre | Fig. 170 – Dougga, fontaine du théâtre, propositions de restitution de la façade ( |
Crédits | © J.-C. Golvin, 2007). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-66.jpg |
Fichier | image/jpeg, 25k |
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Titre | Fig. 171 – Dougga, fontaine hexagonale, plan au sol et détails de la vasque (d’après relevés J.-C. Golvin, 2007). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-67.jpg |
Fichier | image/jpeg, 114k |
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Titre | Fig. 172 – Vaga, plan de la médina et de la ville moderne de Béja, avec l’emplacement des sources et structures hydrauliques. |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-68.jpg |
Fichier | image/jpeg, 24k |
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Titre | Fig. 173 – Vaga, la source d’Aïn el Bled (carte postale non datée). |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/39252/img-69.jpg |
Fichier | image/jpeg, 36k |
© Publications de l’École française de Rome, 2019