Avant-propos
p. VII-VIII
Texte intégral
1Le présent volume est constitué des conférences prononcées lors du XIVe Congrès de la Commission internationale de diplomatique qui s’est tenu à Rome les 10 et 11 septembre 2015, respectivement à la Sapienza-Université de Rome et à l’École française de Rome.
2La Commission internationale de diplomatique (https://cidipl.org/, CID) est une commission interne du Comité international des sciences historiques (CISH), mais ses activités scientifiques ont précédé ce rattachement institutionnel. Sa genèse « ressemble fort bien aux débuts d’une institution médiévale »1 : née sans décision officielle, sans statuts et sans bureau institué, la CID s’est d’abord imposée par la volonté d’une brassée de savants venus de toute l’Europe que réunissait la volonté d’échanger et de travailler ensemble sur une discipline historique spécifique, la diplomatique des actes.
3Après une première séance dédiée à la diplomatique en 1965 lors du XIIe Congrès du CISH à Vienne (Autriche), la CID n’a été formellement créée que le 25 avril 1968 lors de la tenue de son premier Congrès international à Brno (Tchécoslovaquie). Et c’est seulement deux ans plus tard qu’elle fut intégrée officiellement dans les instances du CISH lors du XIIIe Congrès de Moscou en 1970. L’année suivante enfin, la CID instituée, sous la présidence de Giulio Battelli, archiviste à l’Archivio Segreto Vaticano, pouvait organiser son premier grand congrès – le troisième, de facto, après un deuxième tenu à Fribourg (Suisse) en 1969 –, précisément à Rome (et à Viterbe) du 28 septembre au 2 octobre 1971 sur le thème de la diplomatique pontificale des XIIIe et XIVe siècles. C’est donc peu de dire que la CID entretient avec la Ville un lien tout à fait particulier depuis ses origines puisque cinquante ans après la première réunion de Vienne, Rome a accueilli son XIVe Congrès qui marque ainsi une étroite fidélité avec l’histoire relativement jeune de la CID, et il en souligne dans le même temps la constante évolution dont la diplomatique est l’objet.
4Lors du XIIIe Congrès de Paris en 2012, l’Assemblée générale de la CID avait approuvé à l’unanimité la suggestion faite par son actuel président, Olivier Guyotjeannin, professeur de diplomatique médiévale à l’École nationale des chartes, de consacrer sa prochaine rencontre aux écritures commerciales. Ce faisant, la CID reprenait un appel déjà ancien lancé par celui qui fut durant dix ans (1980- 1989) l’un de ses actifs présidents, Robert-Henri Bautier (1922- 2010). En effet, dans la leçon d’ouverture du cours de diplomatique de l’École des chartes qu’il prononça le 20 octobre 1961, celui-ci évoquait un sujet qui lui était cher, les foires de Champagne, et la valeur universelle qui s’attachait désormais aux actes que passaient des marchands venus de tous les horizons géographiques :
Cette valeur nouvelle de l’acte écrit en matière commerciale […] est à nos yeux l’un des grands faits de l’histoire de la civilisation, un de ceux dont la diplomatique doit signaler l’importance et auquel elle a le devoir de s’attacher.2
5C’est pour répondre à cette invitation pressante et pour tenter d’engager tant que ce fût ce programme ambitieux et fascinant que les textes que l’on va lire ont été conçus par des diplomatistes qui, en reconstruisant le système des documents commerciaux du Moyen Âge et de l’époque moderne dans sa variété typologique et dans son articulation entre de grandes aires géographiques, n’oublient jamais qu’ils sont aussi des historiens et qu’ils servent avec bonheur « une science rare, mais florissante, science d’érudits méticuleux et rigoureux, science de contrôle critique des sources et par là de la validité de la construction historique »3.
6C.M. et O.P.
7Le XIVe Congrès de la CID a pu se tenir grâce à la confiance et au soutien accordés par le Dipartimento di Scienze documentarie, linguistico-filologiche e geografiche de la Sapienza-Université de Rome, l’École française de Rome, le LabEx Hastec, le Centre Jean-Mabillon (EA 3624, École nationale des chartes), le Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (UMR 8589), et a été placé sous le patronage de la Giunta Centrale per gli Studi Storici et du Ministero dei Beni e delle Attività culturali e del Turismo.
Notes de bas de page
1 1W. Prévenier, La Commission internationale de diplomatique, 1965-2000, présentée à l’occasion du XIXe Congrès international des Sciences historiques (Oslo, 6-13 août 2000), Turnhout, 2000, p. 7.
2 R.-H. Bautier, Leçon d’ouverture du cours de diplomatique à l’École des chartes (20 octobre 1961), dans Bibliothèque de l’École des chartes, 119, 1961, p. 194-225, aux p. 220-221.
3 F. Bédarida, Préface, dans W. Prévenier, La Commission internationale de diplomatique… cit., p. 5.
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