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La vie politique à Marseille sous la domination angevine (1348-1385)

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François Otchakovsky-Laurens

Troisième partie. Le fonctionnement de l’assemblée

Le fonctionnement de l’assemblée

Full text

  • 1 H. Arendt, Philosophie et politique, dans Les Cahiers du GRIPH, n° 33, 1986.

Les hommes vivent ensemble sur le mode de la parole.
Hannah Arendt1

1Pour aborder l’étude des pratiques et des acteurs des assemblées municipales marseillaises, il faut à présent interroger le cadre humain. Il s’agira de connaître les personnes qui y participent, leurs rôles respectifs, les rapports politiques et hiérarchiques qui s’instaurent entre eux, ainsi que les modalités de leurs interventions. Le fonctionnement de l’assemblée, en somme.

2La compréhension du conseil de ville, lieu même de l’assemblée, et plus largement de l’institution municipale, s’appuiera d’abord sur la connaissance des personnes qui y prennent part et l’animent. Les conseillers, mais aussi les techniciens du conseil et ceux qui y assistent construisent le champ du politique à Marseille au XIVe siècle. Ainsi, les outils de la prosopographie permettent de comprendre les rapports de pouvoir au sein de l’assemblée municipale marseillaise et autour d’elle, avec la population de la ville et avec la tutelle souveraine.

  • 2 M. Detienne (dir.), Qui veut prendre la parole ?... cit.

3Parmi les pratiques courantes au sein de l’assemblée, celle qui s’impose d’emblée de la façon la plus évidente est sans doute la parole, celle par laquelle s’exprime le « conseil ». Comme l’affirme la philosophe Hannah Arendt, la parole est un vecteur de la vie en société. Mais sa distribution reflète et détermine aussi l’organisation des sociétés en question. Sur le plan politique qui intéresse notre étude, se posent immédiatement les questions : qui peut prendre la parole ?, qui la contrôle2 ? En tant que lieu concentrant la parole politique dans la ville, le conseil délibérant s’affirme dans l’architecture du gouvernement de la population. Quelle est la représentativité de ce « conseil général de la ville de Marseille », pour reprendre la formule par laquelle il se désigne lui-même ? Comment cette représentativité lui permet-elle d’exister institutionnellement, face à la tutelle comtale angevine ?

Notes

1 H. Arendt, Philosophie et politique, dans Les Cahiers du GRIPH, n° 33, 1986.

2 M. Detienne (dir.), Qui veut prendre la parole ?... cit.

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