Les cardinaux entre Cour et Curie
| ,Conseillers « nés » : L’influence des cardinaux dans le processus décisionnel
Pie VI et ses cardinaux : un art de consulter ?
Résumé
Prenant la suite de Clément XIV, après le psychodrame de la suppression de la Compagnie de Jésus, Pie VI Braschi allait devoir réconcilier un exercice plus ferme de l’autorité pontificale et une collaboration plus effective avec le Sacré Collège. La longueur de son pontificat lui permit de renouveler presque complètement ce collège. Il impliqua surtout d’affronter de nombreuses crises politiques en associant les cardinaux de la Curie à son travail de discernement par des congrégations particulières. Il ne suivit pas toujours leurs avis, mais temporisa. Ce siècle des Lumières, derrière des permanences institutionnelles et même un esprit de restauration de l’autorité du Saint-Siège, peut avoir provoqué des évolutions qui préparèrent la papauté du XIXe siècle. Et pour la première fois dans les temps modernes, un pape affronta son exil et la dispersion de la Curie.
Texte intégral
1L’année 1775 figure sur le programme de ces recherches comme date initiale : elle correspond à l’élection de Giannangelo Braschi au siège de Pierre, prenant la relève du douloureux pontificat de Clément XIV centré sur la suppression de la Compagnie de Jésus. Faut-il faire du pontificat de Pie VI un nouveau départ dans l’histoire de la Curie romaine, et en particulier du Sacré Collège ? Il fallait restaurer une confiance et une autorité dans les rapports internes de la cour pontificale, ainsi qu’une autorité et un prestige sur la scène internationale. Le nouveau pape s’y employa activement. La longueur du pontificat – 24 ans et demi, alors le plus long de l’histoire – lui permit de renouveler presque entièrement le corps cardinalice. Surtout, les nombreux conflits politiques et théologiques de ce dernier quart du siècle des Lumières allaient obliger la Curie à amorcer l’évolution de son fonctionnement pour s’adapter à une nouvelle Europe, évolution qui se fit plus nettement sous le pontificat de Pie VII, mais à partir de processus engagés auparavant. Nous étudierons les conséquences de la succession de Clément XIV, l’évolution du Sacré Collège de 1775 à 1799, les modes de travail de Pie VI avec ses cardinaux, et enfin l’épisode du départ du pape en exil et la dispersion de la Curie.
Succéder à Clément XIV
- 1 Ph. Boutry, Clément XIV, dans DHP, p. 394-396 ; M. Rosa, Clemente XIV, dans Enciclopedia dei Papi, (...)
- 2 Ph. Boutry, Clément XIV… cit., p. 395.
- 3 Andrea Negroni, né le 2 novembre 1710, cardinal le 18 juillet 1763, mort le 17 janvier 1789. Il pa (...)
- 4 Lazzaro Opizio Pallavicini, né le 30 octobre 1719, créé cardinal le 26 septembre 1766 par Clément (...)
- 5 L. von Pastor, Storia dei papi… cit., p. 415.
2Il convient de ne pas réduire Ganganelli à la question de la suppression des jésuites, mais il n’en demeure pas moins qu’à cause de cette question, laissée en suspens avec fermeté par Clément XIII, il avait fallu trois mois pour élire le seul religieux du conclave1. Clément XIV fut un pape de plus en plus isolé, replié sur lui-même dans les derniers mois2. En 1774, deux hommes seulement ont encore accès à lui : le cardinal Negroni3 et le frère Innocent Buontempi, son confesseur et secrétaire. Il gouvernait manifestement sans faire confiance aux cardinaux, sans doute marqué par les divergences de points de vue sous la pression des cours européennes. Le secrétaire d’État Pallavicini4 passait pour inconsistant. Toutes les affaires étaient traitées par Buontempi, et les congrégations tenues à l’écart5. Chose assez rare et d’autant plus remarquée, les cardinaux désertaient les chapelles papales à Saint-Pierre. Clément XIV ne venait pas du monde de la Curie romaine, ce qui ne facilitait pas son mode de gouvernement. Il lui était reproché d’avoir été faible devant les Bourbons. Pour tout arranger, la congrégation particulière chargée de l’extinction de la Compagnie était elle-même très divisée.
- 6 Pour le pontificat de Pie VI, nous renvoyons essentiellement à notre thèse : G. Pelletier, Rome et (...)
- 7 AMAE, correspondance politique, Rome, 871, f.131 et 134v.
- 8 L. von Pastor, Storia dei papi… cit., p. 23-24.
3Pie VI va devoir concilier un exercice plus ferme de l’autorité pontificale avec un art renouvelé du travail avec le Sacré Collège. Il faut quatre mois et neuf jours de conclave pour parvenir à son élection : nous devinons les tensions engendrées par la situation, entre les pressions des cardinaux des couronnes qui portent l’exclusive de nombreuses fois – douze pour la seule Espagne –, et le parti zelante qui veut regagner son influence6. Les réactions de Bernis dans la correspondance diplomatique avec Versailles laissent entendre que Braschi est choisi parce qu’on ne sait pas vraiment ce qu’il pense sur la question jésuite7. L’ambassadeur du roi de France affirmera ensuite avoir été celui qui avait fait l’élection de Braschi. Bon gestionnaire de la Révérende Chambre Apostolique, ce dernier demeure à l’écart sous son prédécesseur, pouvant emporter une élection au bénéfice du doute une fois que toutes les pistes sont bloquées. Il déclare dans son premier consistoire vouloir restaurer l’image bafouée de l’Église8. Pour plaire aux couronnes, il laisse Pallavicini à la Secrétairerie d’État.
Les créations cardinalices durant le pontificat de Pie VI
- 9 Alessandro Albani, né en 1692, mort en 1779.
- 10 Giovanni Francesco Albani, né en 1720, cardinal en 1747, mort en 1803 ; et Henry Stuart of York, n (...)
- 11 Christoph Migazzi von Waal Sonnenthurn, né en 1714, cardinal en 1761, mort en 1803, archevêque de (...)
- 12 Francesco Carafa, né en 1722, cardinal en 1773, mort en 1818 ; Francesco Saverio de Zelada, né en (...)
4Élu par un conclave qui compte 44 membres, Braschi hérite d’un collège de 55 cardinaux : un vétéran créé par Innocent XIII en 17219, 14 par Benoît XIV, 24 par Clément XIII et 16 par Clément XIV, au pontificat plus court. Vingt-cinq ans plus tard, nous pouvons dénombrer qu’il travailla en tout avec 128 cardinaux : il en créa 73 en tout, plus un in pectore jamais publié. À sa mort, fin août 1799, il laisse : 2 cardinaux de Benoît XIV10, 1 de Clément XIII11, 2 de Clément XIV12 et 40 de lui-même. À Venise, ce sont 34 électeurs seulement qui font pape Chiaramonti, sur 45 vivants, soit 10 de moins que pour l’élection de Pie VI ! Au total, le nombre de cardinaux a diminué de 10, surtout en raison des circonstances de la fin du pontificat. Sur 26 consistoires de créations cardinalices, 5 sont remarquables pour leur nombre élevé de créations, de 8 à 14. Parmi les cas particuliers, notons un in pectore jamais publié, une démission acceptée pour désaccord avec le pape en 1791 – Loménie de Brienne, jureur de la Constitution civile du clergé –, deux démissions acceptées pour raison de santé en 1798 – les cardinaux Antici et Altieri –, encore que cette excuse cache des pressions politiques.
5En analysant ce corps social, nous relevons que, sur le total des 73 créés, 48 sont de la Curie romaine et ont suivi un cursus honorum classique qui passe notamment par la licence de droit in utroque et le fait d’être référendaire des deux signatures ; 15 ne sont pas originaires des « États italiens » au sens actuel du terme, reflétant essentiellement des propositions des cours. La moyenne d’âge est de 62 ans en 1789, de 66 en 1796. Relevons encore la haute noblesse promue par les cours européennes, alors qu’à Rome la part de la noblesse romaine « historique » diminue au profit de la noblesse provinciale dont Pie VI est lui-même un fils. Sur 73 créations, seules 10 sont issues de vieilles familles romaines.
- 13 Hyacinthe-Sigismond Gerdil, né en Haute-Savoie en 1717, cardinal en 1777, mort en 1802. G. Pelleti (...)
- 14 Stefano Borgia, né en 1731, cardinal en 1789, mort à Lyon en 1804 alors qu’il accompagnait Pie VII (...)
- 15 Giuseppe Garampi, né en 1725, cardinal en 1785, mort en 1792. Préfet des Archives Vaticanes et aut (...)
- 16 Leonardo Antonelli, né en 1730, cardinal en 1775, mort en 1811. Préfet de la Propaganda Fide, memb (...)
- 17 « Qui ne voit pas que tous ces délires et tous les autres de même nature enveloppés de mille artif (...)
- 18 Francesco-Antonio De Lorenzana, né en 1722, cardinal en 1789, mort en 1804. Archevêque de Tolède, (...)
6Jaugeant encore le Sacré Collège de Pie VI, nous pouvons relever son érudition et son ouverture. Gerdil13, Borgia14, Garampi15, Antonelli16 sont des hommes de science et de culture, des collectionneurs en correspondance avec des érudits de toute l’Europe, impliqués comme le pape dans les fouilles et les études romaines. Si le pape s’est plaint dans son encyclique de décembre 1775 que la philosophie pénétrait même le sanctuaire17, nos hommes ne sont pas des philosophes des Lumières mais sont au courant de ce qui s’écrit et ouvrent les controverses. Il sera remarquable que, devant la Constitution civile du clergé, les premiers avis formulés en septembre 1790 n’écartent pas des accommodements possibles car toute réforme n’est pas absurde par principe. La Curie n’est pas un corps replié sur lui-même ; plus largement, le Sacré Collège compte un Loménie de Brienne ou un Rohan-Guéménée en France, un De Lorenzana18 à Tolède, qui ne passent pas pour avoir été des ennemis acharnés des Lumières.
- 19 Romualdo Braschi-Onesti, né en 1753, cardinal en 1786, mort en 1817.
7C’est un mode de fonctionnement ordinaire du gouvernement romain que Pie VI semble remettre en œuvre, en allant même jusqu’à quelques traits d’archaïsme. S’il est le dernier pape népotiste en créant cardinal le fils de sa sœur, Romualdo Braschi-Onesti19, et en construisant pour lui un palais sur la place Navone, celui-ci ne tient pas de rôle particulier dans les affaires. C’est bien le secrétaire d’État qui dirige la diplomatie pontificale, même si ceux à qui le pape confie ce poste ne laissent pas de grandes traces dans l’histoire : ils sont choisis par diplomatie et se succèdent assez rapidement dans des circonstances de plus en plus difficiles. Lazzaro Opizio Pallavicini (1775-1785), ancien nonce à Madrid, conserve son poste pour rassurer l’Espagne ; Ignazio Gaetano Boncompagni-Ludovisi (1785-1789) est le choix le plus original de Braschi, mais il dut démissionner du fait de l’échec de ses réformes ; Francesco Saverio de Zelada (1789-1796) était lié de près à la suppression des Jésuites et à l’Espagne, et était bien âgé pour faire face à la Révolution française ; Ignazio Busca (1796-1797) tente de réagir mais ne peut empêcher l’occupation française, et Giuseppe Doria-Pamphili (1797-1799) reste surtout dans l’histoire par son surnom « le bref du pape », à cause de sa petite taille.
- 20 Né en 1757, cardinal en 1800 ; mort en 1824. R. Regoli, Ercole Consalvi, le scelte per la Chiesa, (...)
- 21 Né en 1747, cardinal en 1801, mort en 1821.
- 22 Aurelio Roverella, né en 1748, cardinal en 1794, mort en 1812.
- 23 Henri Stuart est le dernier héritier de la prestigieuse famille réfugiée à Rome. Il est créé cardi (...)
- 24 Né en 1748, nonce à la cour de Versailles de 1785, il quitte Paris le 31 mai 1791 et séjourne à Mi (...)
8Notons enfin que le personnel diplomatique de Pie VI, le corps des nonces apostoliques, n’est pas un grand réservoir de futurs serviteurs de l’Église, excepté Annibale Della Genga, alors nonce à Lucerne puis Cologne, et Bartomomeo Pacca, nonce à Cologne puis à Lisbonne, ou encore Cesare Brancadoro. Par contre à Rome, Ercole Consalvi20, Michele Di Pietro21 et Aurelio Roverella22 sont alors des secrétaires qui se révéleront des hommes forts de Chiaramonti. Il apparaît manifestement que ce furent les protégés du cardinal Stuart23 qui montèrent aux affaires sous Pie VII. Le nonce à Paris, Antonio Dugnani24, est rapidement dépassé par la situation et quitte Paris après l’incendie de l’effigie du pape dans les jardins du Palais-Royal le 2 mai 1791. Pie VI lui fera d’ailleurs attendre la pourpre trois ans.
9Plusieurs cercles de consultations fonctionnent autour du pape : au niveau le plus large, la quarantaine de cardinaux romains, cercle vite restreint aux membres du Saint-Office – 9 ou 10 – qui voient arriver sur leur bureau les grands dossiers théologiques et politiques. Vient ensuite le cercle des confidents et des hommes de confiance : outre le secrétaire d’État et le prodataire, par leur rôle statutaire, nous retrouvons les noms du canoniste Leonardo Antonelli et du théologien Hyacinthe-Sigismond Gerdil, sans oublier jusqu’en 1792 Giuseppe Garampi et jusqu’en 1794 le cardinal de Bernis, les deux diplomates les plus rompus aux finesses des cours européennes et donc capables d’aider le pape.
Gouverner avec les cardinaux : les congrégations particulières
- 25 AMAE, correspondance politique, Rome, 912, f. 351.
- 26 AMAE, correspondance politique, Rome, 913, f. 192.
10Benoît XIV avait utilisé fréquemment la méthode des congrégations « particulières », ou « extraordinaires », ou « d’État », moins fréquentes sous les deux Cléments, mais restaurées dans leurs fonctions par Pie VI. Au ministre des affaires étrangères Montmorin qui s’impatiente à Paris, Bernis répond le 11 août 1790 : « La cour de Rome […] met du temps à tout ce qui est de quelque importance, et ne fait rien sans consulter les cardinaux les plus instruits et les canonistes les plus éclairés »25. Il ajoute une autre fois que le pape travaille de façon personnelle à ses écrits et qu’il fait tout vérifier, ce qui prend du temps26. Comme le montre la recherche aux archives, les affirmations et les références données par les cardinaux ne se retrouvent quasiment jamais dans les documents pontificaux.
- 27 Febronius est le nom d’auteur de Nicolas von Hontheim, théologien et évêque auxiliaire de Trèves, (...)
- 28 G. Pelletier, Rome… cit., p. 56.
- 29 L. von Pastor, Storia dei papi… cit., p. 348 sq.
- 30 Leopold Ernst von Firmian, né en 1708, cardinal en 1772, mort en 1783. Évêque de Passau. Neue Deut (...)
- 31 Jozsef von Batthyány, né en 1727, cardinal en 1778, mort en 1799, archevêque d’Esztergom et primat (...)
11Le pontificat de Pie VI est ainsi marqué par de nombreux conflits diplomatiques et doctrinaux mettant en cause les pouvoirs de juridiction du Souverain Pontife : dès le départ il y a le dossier Febronius27, auquel Gerdil consacre sa science ecclésiologique. Les relations avec Joseph II offrent un cas de figure intéressant puisque le pape passe outre les opinions de ses cardinaux. Le sujet n’est pas uniquement diplomatique, puisqu’il y a du jansénisme réformateur dans l’enseignement promu par l’empereur. Pie VI consulte Gerdil, Antonelli, Colonna, mais surtout Bernis qui lui déconseille le voyage en Autriche qu’il considère comme une exposition dangereuse de l’autorité pontificale, l’Europe regardant cette initiative comme une fable ridicule28. Pourtant le pape part sur les routes en février 1782 sans emmener un seul cardinal29. Il séjourne à Vienne du 22 mars au 22 avril, sans cour pontificale, logé à la Hofburg dans les anciens appartements de Marie-Thérèse, et tient un consistoire public pour remettre la barrette à Firmian30 et Batthyány31 qui ne l’avaient pas encore reçue. Si les fruits diplomatiques furent maigres, derrière la politesse diplomatique de rigueur, il put constater que les foules se pressaient sur son passage et que les liturgies pascales célébrées à Vienne eurent un grand succès. Vingt-deux ans avant Pie VII à Paris, Pie VI expérimente les bienfaits des voyages apostoliques. Au retour, le Sacré Collège l’attend à Saint-Pierre. Au consistoire de septembre, Pie VI ne peut rendre compte que de choses accessoires, Joseph II ayant poursuivi sa politique absolutiste dans le gouvernement des affaires de l’Église. Retenons pour l’heure que Pie VI a consulté les cardinaux et est parti sans eux…
- 32 P. Blet, Garampi et la Constitution civile du clergé, dans Miscellanea in onore di Mons. M. Giusti(...)
12Une autre affaire, celle de la Punctuatio d’Ems de 1786, dans la crise de la nonciature de Munich suscitée par les évêques électeurs du Rhin, amène à une congrégation cardinalice particulière, rédigeant trois ans plus tard en 1789 la Responsio super nunciaturis… que le père Blet attribuait à Garampi32.
13Septembre 1786, c’est aussi la tenue du synode de Pistoie aux ordres du grand-duc de Toscane Pierre-Léopold, entraînant un long travail de trois congrégations successives, dont deux de cardinaux, jusqu’en 1794 et aboutissant à la constitution Auctorem fidei, dernière condamnation dogmatique du jansénisme.
- 33 P. Stella, Il giansenismo in Italia, Roma, 3 vol. ; G. Pelletier, 24 septembre 1790, la Constituti (...)
- 34 Gianfrancesco Albani, né en 1720, cardinal en 1747, mort en 1803, est le Doyen du Sacré Collège du (...)
- 35 Filippo Campanelli, né en 1739, cardinal en 1789, mort en 1795.
14Nous ne reviendrons pas en détail sur les sessions parallèles des congrégations sur le synode de Pistoie et sur la Constitution civile du clergé33. Sur le synode, 13 cardinaux travaillent autour de Mgr Di Pietro du 16 décembre 1790 au 29 mars 1792. Puis Albani34, Antonelli et Gerdil s’attèlent à la rédaction finale encore avec Di Pietro de mars 1792 à mai 1793. Pour la France, 20 cardinaux sont convoqués le 24 septembre 1790, puis 12, puis 10 de décembre 1790 à mars 1792, enfin les 3 plus le dataire Campanelli35 de juillet 1793 à 1796. Une congrégation sur la Corse, une autre sur la Pologne, une congrégation d’État sur les problèmes économiques, une congrégation militaire quand les Français approchent sont également attestées sur notre période.
- 36 Voir G. Pelletier, Rome… cit., p. 466-477.
15Pour les congrégations sur le synode de Pistoie et sur les affaires de France, il faut avant tout retenir la masse de travail que représente la copie des documents distribués aux cardinaux, leur implication – ils donnent chacun leur voto en des sens parfois contraires –, le souci de Pie VI d’être précis pour condamner théologiquement le synode sans provoquer une nouvelle affaire de l’Unigenitus d’un côté, et son orientation plus attentiste et finalement intransigeante devant l’accélération des événements parisiens. Le système est lent au moment où le cours de l’histoire s’accélère… Nous comprenons ainsi pourquoi Pie VII institutionnalisera la Congrégation des Affaires ecclésiastiques extraordinaires pour rendre permanente une instance de suivi des situations de crise, plus apte à conseiller le pape au fur et à mesure des événements, et qui subsiste encore aujourd’hui comme seconde section de la Secrétairerie d’État. Soulignons encore que, plus les problèmes sont importants et demandent de la précision, plus le cercle consulté se restreint. Les opinions extrêmes disparaissent, jusqu’à la crise de la guerre qui provoque une consultation plus large : durant l’été 1796 et l’hiver 1797, Pie VI consulte 19 cardinaux en congrégations particulières, espérant trouver une issue à une défaite militaire sans appel. Il consulte aussi des cardinaux dans l’affaire du projet resté sans suite de bref pontifical Pastoralis solicitudo sur la soumission demandée aux Français à l’égard du Directoire36. L’humeur des cardinaux est plutôt belliqueuse et table sur les alliances avec le Royaume de Naples et l’Empire pour se défaire des armées de la Révolution.
La faiblesse des cardinaux français durant la Révolution ?
- 37 Né le 9 octobre 1727, mort à Sens le 16 février 1794.
- 38 Pour les documents en latin et français de Pie VI durant la révolution, et en particulier l’acte d (...)
- 39 G. Pelletier, Rome… cit., p. 174-176.
16Deux figures particulières émergent du Sacré Collège parmi les cardinaux français, toutes deux de l’Académie française : nous avons déjà nommé Stéphane-Charles de Loménie de Brienne37, archevêque de Toulouse, puis de Sens, président de la fameuse commission des réguliers qui réorganisa les congrégations religieuses dans tout le pays. Créé cardinal le 15 décembre 1788, Louis XVI voulait ainsi le dédommager de son échec comme chef du conseil des finances. Favorable aux États généraux et aux réformes, il embrasse la cause de la Constitution civile du clergé et prête le serment civique, se justifiant dans un mandement du carême 1791. Quand le document pontifical du 10 mars Quod aliquantum differe38 met en lumière son opposition avec le pape, il démissionne du cardinalat le 26 mars, démission acceptée par le pape en consistoire du 26 septembre 1791. Placé en résidence surveillée durant la Terreur, il est retrouvé mort chez lui le 16 février 1794. Pie VI ne manqua pas de manifester sa peine devant un comportement qu’il considérait comme indigne à l’égard du respect des hiérarchies dans la vie de l’Église39.
- 40 Né dans le Comtat Venaissin le 26 juin 1746, mort à Rome le 10 mai 1817. G. Pelletier, Rome… cit., (...)
17Autre figure, dans une destinée inverse, mais non sans ambigüité également : Jean-Siffrein Maury40. Grand orateur sacré qui s’invite à la barre de la Constituante, il émigre vers Rome par Coblence en 1792, et Pie VI le nomme archevêque titulaire de Nicée ; le secrétaire d’État Zelada le consacre le 1er mai 1792. Il est envoyé comme nonce à la Diète de Francfort pour l’élection de François II, puis créé cardinal le 21 février 1794. D’une certaine façon, il remplace Loménie de Brienne comme exemple de fidélité au Saint-Siège d’un évêque français. Mais Bernis n’aimait pas Maury, et ce dernier en faisait sans doute trop à Rome contre la Révolution et en faveur du comte de Provence : à peine cardinal, il est envoyé en qualité d’évêque de la petite cité de Montefiascone, ce qui revient à l’éloigner de la Curie. Quand les Français arrivent à Rome, il s’enfuit secrètement vers Saint-Pétersbourg, puis rejoint Venise pour le conclave. Mais retenons que contrairement à ce qu’espérait peut-être le pape, il ne prendra en aucune façon la relève du cardinal de Bernis qui s’éteint justement en novembre 1794. Avec lui disparaît une présence active de la France dans la Curie romaine. Gerdil, savoyard, peut y représenter la francophonie, mais pas la France.
- 41 G. Pelletier, Rome… cit., p. 617.
- 42 Ibid., p. 622.
- 43 Ibid., p. 625-626.
18Les autres cardinaux français ne serviront guère la papauté autrement que par des courriers. Dominique de La Rochefoucauld41, archevêque de Rouen, préside la chambre du clergé aux États généraux. Il correspond avec Zelada dans les débuts de la Révolution pour régler les cas de sécularisation de clercs, puis part en exil en septembre 1792 pour Bruxelles et Münster où il meurt en 1800. Il aurait refusé de rejoindre le pape à Rome. Louis-Joseph de Montmorency-Laval42, évêque de Metz, est créé cardinal le 30 mars 1789. En exil en 1792, il refuse de démissionner en 1801 et meurt en Allemagne en 1808. Louis-René de Rohan-Guéménée43 est surtout connu pour s’être laissé compromettre en 1785 dans l’affaire du collier de la reine, ce qui lui valut un procès et une condamnation, malgré la protestation du pape rappelant que lui seul pouvait juger un cardinal. Après plusieurs années d’exil, il venait en 1789 de rentrer dans son diocèse de Strasbourg. Il se retira à Ettenheim, territoire allemand de son diocèse, et chercha à gouverner ce dernier comme il put, informant Rome par sa correspondance. Il se démit en 1801 et mourut en 1803.
Les cardinaux face à l’exil d’un pape
- 44 M. P. Donato et alii (dir.), Atlante storico dell’Italia rivoluzionaria e napoleonica, Rome, 2013 (...)
- 45 Sur l’exil du pape et les circonstances, voir G. Pelletier, Rome… cit., p. 453-498.
- 46 Luigi Valenti-Gonzaga, né en 1725, cardinal en 1776, mort en 1808.
19Après ses victoires d’Arcole et de Rivoli, Bonaparte a les mains libres pour parfaire l’assujettissement des États pontificaux par le traité de Tolentino du 19 février 179744. Le 11 février 1798, le général Berthier entre dans Rome pour venger la mort du général Duphot le 28 décembre précédent près du Farnèse. Dans les jours entre le 15 et le 20 février, date fixée du départ du pape, Antonelli, Gerdil et Doria-Pamphili visitent le Saint-Père qui accepte le conseil de son secrétaire d’État de se retirer en Toscane. Six cardinaux forment une congrégation pour veiller aux affaires, mais elle est immédiatement rendue inopérante par la République romaine. Pie VI séjourne d’abord à Sienne, entouré du nonce en Toscane Odescalchi, qui devient le principal personnage de la suite. Aucun cardinal n’est auprès du pape, mais celui-ci témoigne du désir d’organiser une Curie auprès de sa personne45. Pour l’historien, cet exil est presque une aubaine car sur cette période nous disposons d’une correspondance écrite entre le pape et ses cardinaux, alors qu’à Rome d’ordinaire les échanges en audience ne laissent pas de traces. De fait, le Sacré Collège devient un enjeu des négociations politiques des partis en présence : Paris veut « caser » le pape en Sardaigne, Vienne veut recevoir le futur conclave et invite les cardinaux dans l’Empire, tandis que Pie VI dès ce moment leur demande de rejoindre Venise, terre d’Empire mais éloignée de la France, de Vienne et de Rome. Passé de Sienne à Florence, le pape accepte la Sardaigne, mais les médecins déclarent un tel voyage en mer impossible. L’occupation française de Florence et la crainte d’une descente des troupes autrichiennes entraînent le transfert vers la France à partir du 28 mars 1799. Il est à Briançon le 30 avril. Sur la route italienne, le pape a rencontré Valenti-Gonzaga46, sans doute le dernier cardinal qu’il ait vu, mais pas Gerdil à qui cette opportunité a été refusée par les Français. Après Grenoble et une séparation temporaire de sa suite, c’est l’arrivée dans la citadelle de Valence le 14 juillet. Par le biais d’évêques, puis d’un ministre, la cour de Madrid a payé les frais de l’exil, sans obtenir les grâces et facultés particulières espérées en contrepartie : le roi Charles IV voulait réduire l’exercice de la primauté pontificale au profit d’une plus grande indépendance de ses évêques, d’autant plus soumis au roi…
- 47 G. Pelletier, Rome… cit., p. 488.
20Pie VI a quitté Rome en laissant un vice-régent gouverner le temporel comme il le pouvait, entre les ordres des occupants et les conseils de Di Pietro qui coordonne le travail des cardinaux, au rythme des courriers qui, plus ou moins facilement, circulent entre le pape et Rome. Sur le départ, le pape avait confié certains pouvoirs spirituels à un délégué, Antonelli, puis à Gerdil, mais les cardinaux étant contraints de quitter Rome, c’est Di Pietro qui assume cette charge. Le cardinal De Lorenzana, archevêque de Tolède, vient avec deux évêques entourer le pape en exil : est-ce pour lui faire abandonner la souveraineté temporelle, comme le souhaitait la cour d’Espagne quelques mois plus tôt dans sa correspondance diplomatique ? Pie VI refuse la demande de Naples et de Vienne de proclamer une croisade. Un projet d’encyclique trouvé dans les archives montre que le pape renonça à jouer un rôle auprès de l’opinion47. Et il tint tête à Charles IV qui voulait une plénitude de juridiction pour ses évêques, sans plus de recours au pape pour des cas réservés. Bref, Pie VI tente de maintenir son autorité en manifestant des refus à diverses demandes, alors même qu’Odescalchi et Di Pietro se querellent sur les prérogatives de l’un et de l’autre pour accorder des grâces. La correspondance du pape montre que l’un de ses soucis est de rétablir les tribunaux pontificaux là où il se trouve. Il est aussi capable d’un certain optimisme puisqu’il veut prévoir la future Année sainte de 1800.
- 48 Vincenzo-Maria Altieri, né en 1724, cardinal en 1777, mort en 1800 ; Tommaso Antici, né en 1731, c (...)
- 49 G. Pelletier, Rome… cit., p. 496-497.
21En fait, dès mars 1798, Berthier fait prisonnier des cardinaux et les chasse de Rome. Albani et une dizaine d’autres s’enfuient vers Naples, d’autres vers Florence. Gerdil retourne à Turin et continue à rédiger des ouvrages de défense de l’autorité pontificale. Dans un premier temps, chacun rentre chez soi ou dans sa famille, surtout les proches du pape. Albani groupe les intransigeants autour de lui et mène une politique offensive, écrivant aux souverains d’intervenir pour libérer le pape, mettant son espoir dans une guerre du roi de Naples pour reprendre Rome rapidement. À Padoue, Borgia essaye de réorganiser la Propagande. Mais dès septembre 1798 Antonelli invite chacun à rejoindre autant que possible Venise sur la demande du pape. L’occupation de Naples incite le doyen Albani à en prendre le chemin. C’est alors qu’interviennent les défections du Sacré Collège d’Antici et Altieri48. À Pie VI hésitant, Antonelli conseille d’accepter les démissions pour assurer une composition saine du futur conclave. Une chose est claire : tout le monde assume, pape et cardinaux, que l’essentiel est de prévoir l’élection d’un successeur en dehors de Rome. Dès la mort de Duphot, Pie VI avait publié un bref demandant aux cardinaux de se réunir là où ils seraient libres, sans donner plus de précision49. Un second bref du 13 novembre 1798 ajoute que les normes habituelles des conclaves sont suspendues : les cardinaux se réuniront sur convocation du doyen sur les terres d’un prince catholique, et éliront un pape à la majorité des deux-tiers des présents. En fait, Albani et le pape sont d’accord sur le choix de Venise, alors-même que Vienne craint de mécontenter une Espagne jalouse qui pourrait provoquer un schisme. Durant l’emprisonnement à Valence, le parti de Venise lance un dernier appel aux souverains et se permet d’échanger avec Louis XVIII en tant que souverain, ce que Pie VI n’avait jamais fait.
22Au fond, la distance entre le pape et sa Curie, puis son agonie, ont réellement mis en danger l’unité du corps cardinalice et son lien à la personne du souverain pontife. Heureusement tout cela ne dura pas trop longtemps en raison de l’âge du pape. Chiaramonti en fera l’amère expérience lorsque Napoléon le retiendra à son tour prisonnier et osera manipuler les cardinaux. Pour l’instant, Bonaparte se montre sous un tout autre jour lorsque, rentrant d’Égypte, il prend connaissance des événements et manifeste son mécontentement que le Directoire ait osé toucher à la personne du Saint-Père.
- 50 J.-M. Ticchi, Le voyage de Pie VII à Paris pour le sacre de Napoléon (1804-1805), Paris, 2013.
23La politique, par ses pressions, avait séparé un pape et sa Curie sous Clément XIV. Pie VI parvint à réconcilier un exercice plus collégial de son gouvernement – par des consultations régulières et nombreuses – et un affermissement de son autorité ecclésiale – par une affirmation de sa primauté de juridiction sur l’Église entière. D’une certaine façon, il chercha à restaurer l’âge d’or de la Curie pontificale de la période baroque. Au terme de son pontificat, la politique encore sépara la Curie et le pape. Son successeur aura la prudence de rester distant vis-à-vis de Vienne et de Madrid, et d’accepter le rétablissement de l’Église de France : il y avait trop à gagner pour refuser l’offre, même au prix d’un sacre. Mais quand il viendra à Paris50, il conviera des cardinaux à l’accompagner : Braschi, Antonelli, Borgia qui mourra sur le chemin, à Lyon… Au passage, il rendra stable et permanente une nouvelle Congrégation chargée des affaires diplomatiques, dans une Europe que la Révolution de Paris avait fait bouger. La diplomatie européenne avait pour de bon contraint Rome à modifier certains modes de son fonctionnement.
- 51 G. Pelletier, Rome… cit., p. 75-101.
Tableau 13 – Les congrégations particulières cardinalices 1790-179751.

Notes
1 Ph. Boutry, Clément XIV, dans DHP, p. 394-396 ; M. Rosa, Clemente XIV, dans Enciclopedia dei Papi, Rome, 2000 (en ligne http://www.treccani.it/) ; L. von Pastor, Storia dei papi, vol. XVI/II, Clemente XIV, Roma, 1933. Faut-il rappeler que chaque biographie de Clément XIV donna lieu à d’amples polémiques ?
2 Ph. Boutry, Clément XIV… cit., p. 395.
3 Andrea Negroni, né le 2 novembre 1710, cardinal le 18 juillet 1763, mort le 17 janvier 1789. Il participe aux conclaves de 1769 et 1774. Pour toutes les notices biographiques de cardinaux italiens à venir dans notre étude, nous renvoyons au DBI, disponible en ligne : http://www.treccani.it/enciclopedia/.
4 Lazzaro Opizio Pallavicini, né le 30 octobre 1719, créé cardinal le 26 septembre 1766 par Clément XIII, mort le 23 février 1785, il est secrétaire d’État de 1769 à sa mort.
5 L. von Pastor, Storia dei papi… cit., p. 415.
6 Pour le pontificat de Pie VI, nous renvoyons essentiellement à notre thèse : G. Pelletier, Rome et la Révolution française, la théologie et la politique du Saint-Siège devant la Révolution française, 1789-1799, Rome, 2001 (CEFR, 319). Voir aussi L. Fiorani, D. Rocciolo, Chiesa romana e Rivoluzione francese 1789-1799, Rome, 2004 (CEFR, 336). Il importera à l’avenir de tenir compte du nouvel inventaire scientifique des fonds Epoca Napoleonica de l’Archivio Segreto Vaticano réalisé actuellement par le Père Marcel Chappin sj.
7 AMAE, correspondance politique, Rome, 871, f.131 et 134v.
8 L. von Pastor, Storia dei papi… cit., p. 23-24.
9 Alessandro Albani, né en 1692, mort en 1779.
10 Giovanni Francesco Albani, né en 1720, cardinal en 1747, mort en 1803 ; et Henry Stuart of York, né en 1725, cardinal en 1747, mort en 1807. G. Pelletier, Rome… cit., p. 629.
11 Christoph Migazzi von Waal Sonnenthurn, né en 1714, cardinal en 1761, mort en 1803, archevêque de Vienne de 1757 à sa mort. G. Pelletier, Rome… cit., p. 621-622.
12 Francesco Carafa, né en 1722, cardinal en 1773, mort en 1818 ; Francesco Saverio de Zelada, né en 1717, cardinal en 1773, mort en 1801.
13 Hyacinthe-Sigismond Gerdil, né en Haute-Savoie en 1717, cardinal en 1777, mort en 1802. G. Pelletier, Rome… cit., p. 610-614 et Id., Un cardinale savoiardo nella crisi rivoluzionaria, dans Barnabiti Studi, 18, 2001, p. 203-264.
14 Stefano Borgia, né en 1731, cardinal en 1789, mort à Lyon en 1804 alors qu’il accompagnait Pie VII pour le sacre de Napoléon. Il fut surtout secrétaire de la Propaganda Fide, puis préfet de l’Index. Ses collections d’antiquités étrusques reçurent la visite de Goethe.
15 Giuseppe Garampi, né en 1725, cardinal en 1785, mort en 1792. Préfet des Archives Vaticanes et auteur du fameux fichier qui porte son nom, nonce en Pologne puis à Vienne. U. Dell’Orto, La nunziatura a Vienna di G. Garampi 1776-1785, Città del Vaticano, 1995 ; D. Vanysacker, Cardinal Giuseppe Garampi, an enlightened ultramontane, Bruxelles-Rome, 1995.
16 Leonardo Antonelli, né en 1730, cardinal en 1775, mort en 1811. Préfet de la Propaganda Fide, membre influent du Saint-Office, il siège dans toutes les congrégations particulières.
17 « Qui ne voit pas que tous ces délires et tous les autres de même nature enveloppés de mille artifices deviennent d’autant plus préjudiciables au repos et à la tranquillité publique, qu’on diffère la punition due à ces impiétés, et que les âmes rachetées par le sang de Jésus-Christ souffrent un préjudice d’autant plus grave que les discours pernicieux de ces hommes étendent de plus en plus leurs ravages, qu’ils s’ouvrent une entrée dans les académies publiques, dans les maison des Grands, dans les cours des Rois, et, ce qu’on ne peut dire qu’avec horreur, jusque dans le sanctuaire même. » Bullarii Romani Continuatio… vol. VI, 1847, p. 181-186, n° LXXII. G. Pelletier, Rome… cit., p. 40-41.
18 Francesco-Antonio De Lorenzana, né en 1722, cardinal en 1789, mort en 1804. Archevêque de Tolède, il démissionne en 1800 et s’installe à Rome. G. Pelletier, Rome… cit., p. 603-604.
19 Romualdo Braschi-Onesti, né en 1753, cardinal en 1786, mort en 1817.
20 Né en 1757, cardinal en 1800 ; mort en 1824. R. Regoli, Ercole Consalvi, le scelte per la Chiesa, Rome, 2006.
21 Né en 1747, cardinal en 1801, mort en 1821.
22 Aurelio Roverella, né en 1748, cardinal en 1794, mort en 1812.
23 Henri Stuart est le dernier héritier de la prestigieuse famille réfugiée à Rome. Il est créé cardinal par Benoît XIV en 1747 et nommé évêque de Frascati. C’est lui qui protègera et fera la carrière diplomatique de Consalvi.
24 Né en 1748, nonce à la cour de Versailles de 1785, il quitte Paris le 31 mai 1791 et séjourne à Milan. Créé cardinal en 1794, il meurt en 1818. Il fit partie des cardinaux « rouges », c’est-à-dire soumis à Napoléon dans l’affaire de son remariage et autorisés à porter encore la pourpre, contrairement aux cardinaux « noirs » comme Consalvi, privés de la pourpre et exilés.
25 AMAE, correspondance politique, Rome, 912, f. 351.
26 AMAE, correspondance politique, Rome, 913, f. 192.
27 Febronius est le nom d’auteur de Nicolas von Hontheim, théologien et évêque auxiliaire de Trèves, dont les écrits luttent contre les abus de la primauté romaine. G. Pelletier, Rome… cit., p. 52-58.
28 G. Pelletier, Rome… cit., p. 56.
29 L. von Pastor, Storia dei papi… cit., p. 348 sq.
30 Leopold Ernst von Firmian, né en 1708, cardinal en 1772, mort en 1783. Évêque de Passau. Neue Deutsche Biographie, vol. 14, Berlin, 1985, p. 293-294.
31 Jozsef von Batthyány, né en 1727, cardinal en 1778, mort en 1799, archevêque d’Esztergom et primat de Hongrie. G. Pelletier, Rome… cit., p. 586.
32 P. Blet, Garampi et la Constitution civile du clergé, dans Miscellanea in onore di Mons. M. Giusti, Cité du Vatican, 1978, tome I, p. 131-159.
33 P. Stella, Il giansenismo in Italia, Roma, 3 vol. ; G. Pelletier, 24 septembre 1790, la Constitution civile du clergé devant la curie romaine, dans MEFRIM, 104-2, 1992, p. 695-735.
34 Gianfrancesco Albani, né en 1720, cardinal en 1747, mort en 1803, est le Doyen du Sacré Collège durant le pontificat de Pie VI.
35 Filippo Campanelli, né en 1739, cardinal en 1789, mort en 1795.
36 Voir G. Pelletier, Rome… cit., p. 466-477.
37 Né le 9 octobre 1727, mort à Sens le 16 février 1794.
38 Pour les documents en latin et français de Pie VI durant la révolution, et en particulier l’acte du consistoire de renonciation de Loménie de Brienne : Collection des Brefs et instructions de N.S.P. le pape Pie VI, traduction nouvelle par M.N.S. Guillon, Paris, Leclere, 1798, 2 vol.
39 G. Pelletier, Rome… cit., p. 174-176.
40 Né dans le Comtat Venaissin le 26 juin 1746, mort à Rome le 10 mai 1817. G. Pelletier, Rome… cit., p. 326-329 et 620-621.
41 G. Pelletier, Rome… cit., p. 617.
42 Ibid., p. 622.
43 Ibid., p. 625-626.
44 M. P. Donato et alii (dir.), Atlante storico dell’Italia rivoluzionaria e napoleonica, Rome, 2013 (CEFR 477), p. 36-37 et 258-259.
45 Sur l’exil du pape et les circonstances, voir G. Pelletier, Rome… cit., p. 453-498.
46 Luigi Valenti-Gonzaga, né en 1725, cardinal en 1776, mort en 1808.
47 G. Pelletier, Rome… cit., p. 488.
48 Vincenzo-Maria Altieri, né en 1724, cardinal en 1777, mort en 1800 ; Tommaso Antici, né en 1731, cardinal en 1789, mort en 1812.
49 G. Pelletier, Rome… cit., p. 496-497.
50 J.-M. Ticchi, Le voyage de Pie VII à Paris pour le sacre de Napoléon (1804-1805), Paris, 2013.
51 G. Pelletier, Rome… cit., p. 75-101.
Table des illustrations
![]() | |
---|---|
Titre | Tableau 13 – Les congrégations particulières cardinalices 1790-179751. |
URL | http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/34135/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 39k |
© Publications de l’École française de Rome, 2017