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Les Limites de la cité

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Samuel Fettah

Deuxième partie. Le système de la cité duale, des années françaises à la Restauration (1796-1834)

Introduction. Entre Révolution française et Risorgimento, le temps de la cité duale

Texte intégral

1Trois traits majeurs marquent l’évolution de la ville entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle. En premier lieu, la multiplication des relations économiques et l’intérêt plus important des Livournais pour les richesses toscanes rapprochent la ville de l’hinterland. En second lieu, la poursuite de la croissance urbaine, qui favorise l’essor des faubourgs et une redistribution partielle de la population locale, aboutit à une redéfinition de l’espace urbain, qui dépasse désormais le cadre du port franc. S’ajoute à cela le poids social acquis par le négoce, qui devient, malgré ses divisions, un véritable milieu, reconnu par l’ensemble des acteurs de la cité. Ces changements doivent beaucoup aux élites livournaises et à celles de la capitale, qui se rapprochent par le jeu des affaires communes et par un partage croissant des mêmes valeurs sociales, autour de la propriété et de la rente. Néanmoins, les traits qui font l’originalité du système livournais, franchise et importance du commerce, « nations » et poids des divisions confessionnelles, perdurent.

2Avec l’émergence des faubourgs, l’espace du port franc et l’espace urbain ne se confondent plus, mais ville et port franc entretiennent encore des rapports symbiotiques. Sur le plan socio-politique, les mutations des élites locales, l’intégration à l’empire napoléonien (1808-1814) et l’action de la monarchie administrative, de la fin du XVIIIe siècle à la Restauration, favorisent l’émergence de corps urbains nouveaux, fondés sur le pouvoir du négoce et de la rente, qui excèdent l’ancien cadre de la citadinité livournaise, tout en entretenant avec lui des rapports étroits. Il en ressort, tant sur le plan spatial qu’en termes d’organisation citadine, un profil de cité duale, l’ancien système de port franc cohabitant désormais avec de nouvelles logiques citadines et spatiales, auxquelles il n’est cependant pas totalement étranger. Dans ce cadre, le souverain et son administration restent l’élément unifiant d’une ville tout à la fois dynamique mais politiquement marginale et encore soumise à Florence.

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