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Le Flambeau et les ombres

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Pierre Musitelli

Deuxième partie. Rome (1767-1816)

Rome (1767-1816)

Full text

  • 1 AV 492.4.3, « Miscellanea », fol. 23r-v.

Ne jamais se compromettre, cela revient à s’épargner la honte d’un échec.
A. Verri, note manuscrite du 23 juin 17681.

1Après Paris et Londres, s’ouvrait pour l’ancien rédacteur du Café une longue période de transition. Verri ne publia rien pendant plus de treize ans. Il ne délaissa pas pour autant toute forme d’écriture. À sa correspondance s’ajoutait une vaste production inédite de son vivant, qui témoigne de l’évolution de ses intérêts et de son ouverture, à Rome, sur l’Europe des arts. Déraciné volontaire du terreau lombard, Alessandro était en quête d’un ailleurs paisible, détaché des enjeux de pouvoir. Il allait s’épanouir loin de l’administration viennoise et des conflits de générations milanais, dans un environnement – l’aristocratie romaine – et dans un champ – les belles-lettres – autrefois durement critiqués par son aîné. Cette « retraite » ne peut être appréhendée sous son seul aspect négatif : elle ne signifiait pas le sacrifice d’une prometteuse carrière de publiciste ou de juriste ; elle marquait la naissance d’une vocation et d’un goût nouveaux, longtemps voilée sous des protestations de fidélité à l’esprit des Pugni et au programme initial du voyage.

Notes

1 AV 492.4.3, « Miscellanea », fol. 23r-v.

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