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Rome, archéologie et histoire urbaine : trente ans après l’Urbs (1987)

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Cyril Courrier
, 
Jean-Pierre Guilhembet
, 
Nicolas Laubry
, 
et al.

Première partie – Sources et méthodes

Topographie et urbanisme de la Rome antique à l’éclairage de la réalité virtuelle

Philippe Fleury et Sophie Madeleine

Résumé

La réalité virtuelle est une technologie qui permet de s’immerger dans un environnement numérique en 3D et d’interagir avec lui en se déplaçant ou en manipulant des objets. À la différence de la simple restitution virtuelle qui fournit des images fixes ou des films pré-calculés, elle est peu utilisée dans les études concernant le patrimoine disparu ou fortement ruiné. Cette communication montre que la réalité virtuelle peut alimenter la discussion sur des questions difficiles de topographie en permettant d’observer les hypothèses de restitution à l’échelle humaine. Deux cas d’étude sont ici présentés : l’aspect du flanc sud-est du Capitole, vu du Forum républicain, et la localisation du temple au divin Trajan. Dans le premier cas, la réalité virtuelle montre que le temple de Jupiter, Junon et Minerve était invisible du Forum romain, mais que celui-ci était peut-être dominé par un temple à Vénus Victrix. Dans le second cas, la réalité virtuelle tend à conforter l’hypothèse d’un temple centré sur l’axe longitudinal du forum de Trajan, face à la colonne.

Texte intégral

  • 1 L’équipe de recherche « Littératures, Imaginaires et Sociétés » - EA 4254 (Axe « Sources anciennes (...)
  • 2 Royo 2006.
  • 3 Notamment Castagnoli et al. 1958.

1L’Université de Caen Normandie travaille depuis 1994 à une restitution virtuelle de la Rome du IVe siècle ap. J.-C. en associant une équipe de recherche en sciences humaines à un plateau technique spécialisé dans la réalité virtuelle au service de la recherche1. Elle assume pour ainsi dire la succession de Paul Bigot dont la grande maquette réalisée à la Villa Médicis au début du XXe siècle lui a été léguée en 19562. Dans ce travail, divers travaux de Ferdinando Castagnoli3 sont, avec d’autres, des travaux de référence. C’est donc pour nous un honneur et un plaisir de participer à cet hommage. En fait, la recherche de l’équipe caennaise se partage en deux axes : 1. Machines de l’Antiquité, 2. Topographie et urbanisme de la Rome antique. Dans le premier axe, le travail de recherche se situe généralement en amont du travail de représentation : nous restituons les systèmes mécaniques de l’Antiquité à partir de nos propres hypothèses, principalement élaborées après analyse des textes latins et grecs. L’équipe est notamment spécialisée depuis de nombreuses années dans l’étude du De architectura de Vitruve. Dans le deuxième axe, c’est l’inverse : nous faisons généralement une synthèse des recherches des autres et nous restituons l’hypothèse qui nous paraît la plus probable ou quelquefois nous en combinons plusieurs. La réalité virtuelle est, dans tous les cas, une technologie qui, par l’immersion totale, permet de visualiser les hypothèses « de l’intérieur », à l’échelle humaine, et donc, dans certains cas, de les valider, voire de les conforter ou d’en voir les limites. C’est ce que nous voudrions montrer ici.

  • 4 Le texte écrit ne peut naturellement pas reproduire l’immersion proprement dite. Les fig. 2, 3, 5, (...)

2Nous commencerons par dire quelques mots de l’utilisation de la réalité virtuelle dans la recherche scientifique car beaucoup de disciplines sont actuellement en train de s’approprier cette technologie tandis que les Antiquisants se limitent souvent à la restitution virtuelle. Nous verrons ensuite l’utilité de la réalité virtuelle dans l’étude de la topographie et de l’urbanisme de la Rome antique en prenant deux cas d’étude, objets de longues discussions : la vision du Capitole depuis le Forum républicain et la place du temple de Trajan divinisé. Nous commencerons par exposer le dossier scientifique à la base de la restitution, puis nous verrons, en immersion4, comment la réalité virtuelle conforte les hypothèses suivies.

De l’utilisation de la réalité virtuelle dans la recherche scientifique

  • 5 Fuchs 2003, p. 5-13.

3La réalité virtuelle est une technologie qui s’est développée à la fin des années quatre-vingts. Elle se distingue de la restitution virtuelle en impliquant les concepts d’immersion et d’interaction en temps réel. La restitution virtuelle est la représentation numérique, en trois dimensions, d’un monde réel, disparu ou imaginaire. La réalité virtuelle permet d’interagir avec ce monde artificiel5.

  • 6 L’expression « réalité virtuelle » est, en français, un oxymore. En anglais, « virtual reality » s (...)

4Pour l’immersion, de simples écrans d’ordinateur suffisent, mais une salle de réalité virtuelle ou un casque immersif isolent davantage l’utilisateur du monde réel et permettent d’accentuer le sentiment de présence dans le monde virtuel, ce qui est particulièrement utile dans certaines applications scientifiques. La vision stéréoscopique accentue de son côté la perception du relief ou du positionnement des objets les uns par rapport aux autres, mais elle n’est pas obligatoire et ce n’est pas elle qui définit le concept de réalité virtuelle, malgré l’usage courant qui tend à assimiler toute animation stéréoscopique à de la réalité virtuelle. L’interaction (ou interactivité) est la notion la plus importante. Ce peut être le simple déplacement dans le monde virtuel ou cela peut inclure des opérations plus complexes telles que la manipulation d’objets. Dans tous les cas, pour qu’il y ait réalité virtuelle, il faut que l’utilisateur soit aussi « libre » que dans la réalité. Potentiellement, il doit pouvoir aller où il veut, regarder où il veut, manipuler ce qu’il veut. Les contraintes peuvent être celles de la « vraie » réalité6 : gravité, impossibilité de traverser un solide ou d’entrer dans un lieu fermé, impossibilité de voir dans l’obscurité, etc. Actuellement le jeu vidéo est l’utilisation la plus connue et la plus lucrative de la réalité virtuelle, mais cette technologie prend de plus en plus de place dans la recherche.

  • 7 Déjos – Sauzéon – N’Kaoua 2012.
  • 8 Sur différents projets de recherche menés grâce à la réalité virtuelle à l’Université de Caen, voi (...)

5Il serait fastidieux et hors sujet de citer ici toutes les disciplines scientifiques qui utilisent la réalité virtuelle. Pour ne prendre que l’exemple de la neuropsychologie, qui est un des axes très actifs du Centre Interdisciplinaire de Réalité Virtuelle (CIREVE) de l’Université de Caen, c’est une technologie qui est employée pour créer des situations d’évaluation peu anxiogènes et proches des expériences de la vie réelle, quotidienne. En outre, la réalité virtuelle permet d’obtenir une mesure des processus cognitifs spécifiques aussi bonne, sinon meilleure, que les tests neuropsychologiques classiquement utilisés7. Elle offre ainsi la possibilité de concilier la validité expérimentale des épreuves dites « de laboratoire » et la validité dite « écologique » des évaluations in situ. Précisément, elle permet de contextualiser une tâche motrice (par exemple la marche) en proposant des scénarios générateurs d’émotions (par exemple marcher sur une planche virtuelle sous laquelle la perspective suggère une hauteur importante). La réalité virtuelle, couplée à l’imagerie cérébrale, a ainsi le potentiel de révéler des types de résultats différents selon le type de pathologie, et ce, dès le stade préclinique8.

De l’utilité de la réalité virtuelle dans l’étude de la topographie et de l’urbanisme de la Rome antique

  • 9 Les différentes visionneuses (viewers) utilisées pour faire tourner dans tous les sens des objets (...)

6Dans le domaine des sciences historiques, la réalité virtuelle est très peu utilisée. En archéologie, les technologies 3D sont mises à contribution pour l’acquisition, la conservation et l’étude des données de fouilles. Plus généralement, elles sont aussi utilisées pour la restitution de bâtiments ou d’objets disparus. Mais il est rare que les chercheurs aillent jusqu’à la réalité virtuelle, c’est-à-dire jusqu’à la navigation totalement interactive à l’intérieur des modèles numériques constitués9.

  • 10 Fleury 2017.

7À l’Université de Caen, l’application de la réalité virtuelle à l’étude de la Rome du IVsiècle ap. J.-C. a montré que non seulement cette technologie était un très bon outil de représentation, mais qu’elle pouvait aussi participer à l’analyse de la topographie et de l’urbanisme de la Rome antique10. Nous allons donc prendre deux exemples : l’aspect du flanc sud-est du Capitole et la localisation du temple au divin Trajan.

L’aspect du flanc sud-est du Capitole

  • 11 Gros 1987.
  • 12 Vitruve ne le donne pas comme exemple de temple à cella barlongue : cela signifie probablement qu’ (...)
  • 13 Tucci 2014, p. 96-114.

8Sur le flanc sud-est du Capitole sont encore visibles aujourd’hui les restes significatifs d’un monument public que l’on appelle traditionnellement le « Tabularium ». Nous connaissons bien la date de cet aménagement et son commanditaire, Q. Lutatius Catulus, chargé de la reconstruction du Capitole après l’incendie de 83 av. J.-C. Il fut consul en 78 av. J.-C. et les travaux furent probablement terminés vers cette époque. Du point de vue de son architecture extérieure, qu’il y ait eu ou non un deuxième rang d’arcades comme le représente Constant Moyaux dans son envoi de Rome de 1866 (fig. 1), le monument marque une date dans l’histoire du décor urbain de Rome : c’est la première fois, semble-t-il, qu’est utilisé à Rome le « Theatermotiv », à savoir l'arcade encadrée par des ordres engagés sous entablement horizontal, motif que l’on retrouvera dans le traitement extérieur de la cauea des théâtres, du Colisée, du stade de Domitien, des portiques des basiliques sur le Forum, etc.11. Du point de vue de l’architecture intérieure, l’essentiel de ce qui est conservé consiste en une uia tecta au premier étage, sur laquelle s’ouvrent des pièces aux fonctions indéterminées. Au-dessous, court un simple corridor aux fenêtres grillagées. Tout le dessus est moderne. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce type d’architecture n’est ni fonctionnel ni habituel pour un dépôt d’archives. Theodor Mommsen l’avait déjà relevé en 1858, Nicholas Purcell l’a réaffirmé en 1993. Pour en revenir à l’architecture extérieure, si le premier étage du « Tabularium » a eu un rôle de décor de fond du Forum comme on l’a dit, ce rôle n’a pas eu une durée très longue. Sur la droite, il est caché par le temple de la Concorde, refait par Tibère avec une cella barlongue, probablement plus large que la cella primitive12. Sur la gauche, le temple de Vespasien a achevé de masquer complètement ce que nous appelons le « Tabularium ». Pour continuer à admettre que le « Tabularium » jouait encore à l’époque impériale un rôle de décor de fond, il faudrait accepter l’idée d’un deuxième étage construit sur le même modèle que le premier, comme sur la représentation de Constant Moyaux (fig. 1). Mais un deuxième étage de ce type n’a peut-être jamais existé. Hormis un fragment de la Forma Vrbis Romae qui représente peut-être le secteur du temple de la Concorde et de l’escalier des Gémonies, comme l’a récemment proposé Pier Luigi Tucci13, nous n’avons malheureusement pas de document iconographique antique de ce côté du Capitole. Les représentations disponibles sont donc toutes des reconstitutions. Mais qu’elles soient issues d’artistes ou d’architectes, elles ont toutes comme point commun de représenter le « Tabularium » comme un bâtiment en soi et le temple de Jupiter Capitolin en position dominante du Forum républicain.

Fig. 1 – Le « Tabularium » par C. Moyaux (1866) ; d’après Roma antiqua. Envois des architectes français (1788-1924), Rome, 1985-Paris, 1986.

Fig. 1 – Le « Tabularium » par C. Moyaux (1866) ; d’après Roma antiqua. Envois des architectes français (1788-1924), Rome, 1985-Paris, 1986.
  • 14 CIL VI, 1314 : Q(uintus) Lutatius Q(uinti) f(ilius) Q(uinti) [n(epos)] Catulus co(n)s(ul) / substr (...)
  • 15 Delbrück 1907, Taf. 3 et 4. Les plans de R. Delbrück sont reproduits dans Coarelli 2010, p. 108-10 (...)

9La nouveauté vient essentiellement de deux publications : celle de Pier Luigi Tucci en 2005 et celle de Filippo Coarelli en 2010. À vrai dire, l’un et l’autre mettent en relation des arguments qui avaient déjà été exposés, pour certains, depuis longtemps, mais ils en tirent des conclusions partiellement divergentes. Trois arguments principaux sont avancés. Le premier argument, nous l’avons déjà évoqué, est l’inadaptation du bâtiment dans son ensemble pour un dépôt d’archives publiques. Anna Mura Sommella, dont la notice de 1999 dans le Lexicon topographicum Urbis Romae fournit toutes les données de base, ne considère pas, du reste, que les niveaux actuellement conservés (le corridor inférieur et le premier étage) correspondent au dépôt d’archives. Elle pense que le Tabularium proprement dit se trouvait au-dessus. Le second est la lecture faite par Filippo Coarelli d’une inscription, aujourd’hui perdue, qu’il place dans une entaille toujours visible entre le portique des Dii consentes et le temple de Vespasien : « Le consul Quintus Lutatius Catulus, fils de Quintus, petit-fils de Quintus, s’est occupé de la construction de la substruction et du Tabularium à partir d’une décision du Sénat et il l’a approuvée »14. Filippo Coarelli considère que la substruction et le Tabularium sont deux édifices distincts, le Tabularium étant un édifice situé là où sera édifié plus tard le portique aux Dii Consentes. Pier Luigi Tucci place cette inscription au nord-est du « Tabularium » et il considère que la substruction et le Tabularium sont un seul et même édifice. Le troisième argument est un examen attentif des restes du « Tabularium ». En plan, y apparaissent clairement les fondations de deux temples (un grand et un petit) avec leur pronaos et leur cella. L’observation se trouvait déjà chez Richard Delbrück en 190715. Le grand temple est parfaitement centré sur la substruction, précisément sur les arcades actuellement visibles n° 4 à 7 (en les numérotant à partir de la gauche). Le petit temple se situe du côté est, centré sur l’arcade n° 9. Comme la substruction est très large, Filippo Coarelli suppose un troisième temple du côté ouest, symétrique du petit temple de l’est. Les restes d’un grand temple d’époque syllanienne, refait sous Domitien, ont été retrouvés au pied du portique des Dii Consentes. On les considérait autrefois comme les vestiges du deuxième étage du « Tabularium ». C’est Henner von Hesberg qui les a réinterprétés comme appartenant à un temple en 1995.

  • 16 Le calendrier lui-même est daté entre 36 et 30 av. J.-C. mais le texte cité ici a été ajouté après (...)
  • 17 Carandini – Carafa 2017, vol. 2, tab. 22, adoptent l’hypothèse des trois temples, mais ils les pla (...)
  • 18 Madeleine 2014, p. 143-148 : peut-être Honos et Virtus d’un côté, Felicitas et Victoria de l’autre

10Le schéma d’un temple dominant sur substruction imposante est bien connu dans le Latium, que ce soit pour le temple d’Hercule à Tivoli, commencé au IIe siècle av. J.-C., ou pour celui de Jupiter à Terracine, construit au Ier siècle av. J.-C. À partir de l’époque de Sylla, à l’extrémité nord-ouest du Forum, nous aurions donc une substruction à un seul niveau d’arcades, portant une terrasse avec deux ou trois temples faisant face au Forum. Quels peuvent être ces temples ? C’est là qu’il y a une divergence fondamentale entre Filippo Coarelli et Pier Luigi Tucci. Pour Filippo Coarelli, ces trois temples correspondent probablement aux trois cultes mentionnés sur le calendrier des frères Arvales16 au 9 octobre, confirmé par les Fasti Amiterni pour la même date : Genius Publicus, Fausta Felicitas et Vénus Victrix17. Pour Pier Luigi Tucci, le grand temple est celui de Junon Moneta refait à cet endroit après l’incendie de 83 av. J.-C. Nous avons suivi pour l’instant l’hypothèse de Filippo Coarelli, en plaçant au centre le temple de Vénus Victrix, qui est donc le plus important des trois. L’association des trois divinités (avec Vénus au centre) se retrouve sur une peinture de Pompéi, probablement inspirée de l’idéologie syllanienne et donc de la même époque que la construction du triple sanctuaire. Vénus Victrix était également en position centrale sur le théâtre de Pompée, construit en 55 av. J.-C., et elle était probablement encadrée de deux groupes de deux autres divinités18.

  • 19 Nous avons donné au temple une hauteur totale (de la base du podium à la pointe du fronton) de 33, (...)
  • 20 Junon se prête moins bien à un tel rôle central, car elle est à la fois la protectrice et l’ennemi (...)

11L’immersion virtuelle sur le Forum républicain apporte plusieurs enseignements. Le premier n’est pas lié à la question de la fonction du « Tabularium », mais il est important dans le débat sur l’aspect du flanc sud-est du Capitole : à notre propre surprise et, contrairement à ce qui a été souvent écrit, non seulement le temple de Jupiter Capitolin, sur sa plate-forme située à 50 m a.s.l.19, ne domine pas le Forum, mais, du milieu de la place, il n’est même pas visible au niveau du sol, situé à environ 14 m a.s.l. au IVe siècle ap. J.-C. Le temple de Jupiter Capitolin est caché notamment par les élévations de la basilique julienne, du temple de Saturne et du temple de Vespasien pour l’essentiel (fig. 2). Il faut se reculer jusqu’au temple du divin César et monter sur son podium pour apercevoir le haut de son fronton (fig. 3). Il n’est réellement visible que depuis la terrasse des basiliques. Le deuxième enseignement, nous l’avons déjà dit plus haut, est qu’à partir de la fin du Ier siècle ap. J.-C. (après l’achèvement du temple de Vespasien), le « Tabularium » est pratiquement invisible et ne joue plus le rôle de « décor de fond » du Forum qu’il a pu avoir au moment de sa construction (fig. 2 et 3). Le troisième enseignement est que, si l’on accepte l’hypothèse de Filippo Coarelli, le Forum est clairement dominé par un temple à Vénus (fig. 3). À partir du début du IIe siècle ap. J.-C., la déesse semble même rayonner à partir du Capitole (fig. 4) : à l’ouest, lui répond le temple à Vénus Victrix construit par Pompée au sommet de son théâtre, au nord, le temple à Vénus Genitrix construit par César sur son Forum ; à l’est, dans l’axe du Forum, lui fait face le temple de Vénus et de Rome construit par Hadrien (fig. 5). L’omniprésence de Vénus à Rome n’a rien d’étonnant : mère d’Ascagne (ou Iule), elle est au point de départ de la légende de la fondation de Rome20.

Fig. 2 – Vue du Capitole depuis l’enclos sacré du figuier, de l’olivier et de la vigne (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 2 – Vue du Capitole depuis l’enclos sacré du figuier, de l’olivier et de la vigne (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 3 – Vue du Capitole depuis le podium du temple au divin César (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 3 – Vue du Capitole depuis le podium du temple au divin César (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 4 – Le « rayonnement » de la Vénus Victrix du Capitole (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome, sur un extrait de la carte de F. Scagnetti et G. Grande, Roma Urbs imperatorum aetate, Rome, 1993).

Fig. 4 – Le « rayonnement » de la Vénus Victrix du Capitole (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome, sur un extrait de la carte de F. Scagnetti et G. Grande, Roma Urbs imperatorum aetate, Rome, 1993).

Fig. 5 – Vue sur le temple de Vénus et Rome depuis la terrasse supposée du temple à Vénus Victrix sur le Capitole (solstice d’été – fin de l’après-midi) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 5 – Vue sur le temple de Vénus et Rome depuis la terrasse supposée du temple à Vénus Victrix sur le Capitole (solstice d’été – fin de l’après-midi) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

La localisation du temple au divin Trajan

  • 21 Sources textuelles : Aulu-Gelle (11, 17, 1) parle de « la bibliothèque du temple de Trajan (biblio (...)
  • 22 Gros 2005, p. 173‑197.

12De la même manière, la réalité virtuelle peut apporter quelques éléments concernant la question très controversée de la localisation et de la configuration du temple de Trajan, notre deuxième cas d’étude. L’existence de ce temple est assurée par des sources textuelles incontestables21. Mais, dès le haut Moyen Âge, on perd la trace du bâtiment lui-même. La mise au jour répétée, à partir de la fin du XVIe siècle, de fragments d’énormes fûts de colonnes à l’emplacement de l’actuel Palazzo Valentini a fait supposer qu’il se trouvait à cet endroit. C’est l’hypothèse adoptée par Paul Bigot (fig. 6), entre autres. Le problème est que jusqu’à ces dernières années, on n’avait retrouvé aucune trace du podium. Suite au creusement d’un abri anti-aérien dans les sous-sols du Palazzo Valentini, Guglielmo Gatti avait même rédigé en 1936 une note concluant à l’absence de trace du temple au divin Trajan à cet endroit22. Les premiers résultats des fouilles entreprises en 1996 et 1997 avaient confirmé cette conclusion négative et s’en sont suivies des discussions, tout à fait intéressantes du reste (auxquelles a participé notamment Eugenio La Rocca), pour proposer de nouvelles localisations. Mais finalement les fouilles les plus récentes semblent donner raison à P. Bigot.

Fig. 6 – Les forums impériaux sur la maquette de P. Bigot (Université de Caen Normandie – France) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 6 – Les forums impériaux sur la maquette de P. Bigot (Université de Caen Normandie – France) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
  • 23 Baldassarri 2013, p. 403-422, donne une série d’exemples de podiums de temple construits avec des (...)
  • 24 Baldassarri 2013, p. 397-400.

13Les fouilles commencées en 2005 dans les caves du Palazzo Valentini, face à la colonne Trajane, ont en effet mis en évidence, à la cote 15,25 m a.s.l., soit légèrement au-dessous du niveau de la grande place du forum (16,30 m environ a.s.l.), une puissante plate-forme, profondément fondée, et, au-dessus, des pièces à voûtes croisées, d’environ 16 × 20 pieds romains. Ces pièces sont parfaitement orientées dans l’axe des structures du forum de Trajan et elles pourraient correspondre aux substructions d’un podium de temple23. Quatre d’entre elles ont été partiellement dégagées : leur construction est datée, notamment grâce à une marque de brique encore en place, de 121 ap. J.-C., mais aussi par la technique de construction, du début de l’époque hadrianique24. Dans le même secteur, ont été retrouvés deux énormes fragments de fûts de colonnes monolithiques en granite gris des carrières du mons Claudianus en Égypte, similaires au fût encore visible au pied de la colonne Trajane. On a en outre mis au jour un fragment de chapiteau en marbre blanc, dont les dimensions exceptionnelles suggèrent qu’il appartient aux colonnes. Tous ces éléments conduisent à supposer l’existence d’un édifice public de grande importance, dont les vestiges sont restés enfouis sous le Palazzo Valentini. Il s’agit probablement du temple de Trajan.

  • 25 Baldassarri 2013 et 2016. Pour la restitution de l’ensemble du Forum, ont été essentiellement util (...)
  • 26 Pour La Rocca 2018, p. 80, l’état actuel des observations rend impossible cette dimension.
  • 27 Nous avons choisi de faire la plate-forme sur laquelle repose le podium au-même niveau que la cour (...)
  • 28 La Rocca 2018 – travail en cours de publication lors de notre intervention au colloque de Rome. Eu (...)

14Notre restitution du temple repose, pour l’essentiel, sur les hypothèses de Paola Baldassarri25. Est supposé un temple monumental, octostyle, périptère sans posticum, avec neuf colonnes sur les côtés. L’emprise au sol est de 40 m26 × 53,4 m. La hauteur du podium est de 2,6 m27. Les colonnes font 18 m de haut. Toutes ces mesures resteront hypothétiques tant que l’on n’aura pas pu déterminer avec exactitude (si on le peut un jour…) l’emprise au sol du temple. La dimension des fragments de fûts de colonnes retrouvés ne peut être déterminante en elle-même puisqu’il n’est pas assuré qu’ils appartiennent au temple. La restitution s’appuie sur les propositions récentes faites par Eugenio La Rocca, un travail qui est désormais la référence pour la question du temple de Trajan et Plotine, liée à celle de l’arc parthique28. Si l’on doit placer cet arc (qui forme peut-être l’entrée monumentale du Forum quand on vient du Champ de Mars) dans le secteur nord de la colonne Trajane, comme les travaux d’Eugenio La Rocca et de Roberto Meneghini semblent le prouver, alors les dimensions que nous avons assignées au temple sont difficiles à soutenir. Eugenio La Rocca ne rejette pas totalement l’hypothèse de Paola Baldassarri, mais il considère que ce ne peut être qu’une hypothèse de travail.

  • 29 Cavallero 2011. Des fûts de 50 pieds pour un temple hexastyle peuvent paraître disproportionnés, m (...)
  • 30 L’hypothèse d’un temple désaxé proposée par Claridge 2007 est difficile à accepter.
  • 31 La Rocca 2018, 92 et fig. 20.

15L’immersion virtuelle montre d’abord que, quel que soit l’endroit où l’on se trouve sur la grande place du Forum, la colonne est invisible, même depuis l’entrée sud-est, en venant du Forum d’Auguste (fig. 7). Venant du sud, la colonne n’apparaît aux yeux du visiteur qu’une fois traversée la basilique ulpienne. Mais, là encore, l’immersion virtuelle montre que la colonne n’est visible que partiellement, tant que l’on reste dans la cour délimitée par la basilique et les deux bibliothèques (fig. 8). La statue de Trajan, placée au sommet, ne se voit pas à cause du manque de recul. Le seul endroit qui permette une vue d’ensemble de la colonne avec ses trois éléments (le tombeau de Trajan à la base, ses exploits militaires au milieu, sa statue au sommet) est le pronaos du temple tel que nous l’avons restitué selon l’hypothèse de Paola Baldassarri (fig. 9). Ce n’est naturellement pas une preuve de l’exactitude de la restitution dans son ensemble : le temple pourrait être plus petit. Il pourrait être hexastyle, comme le propose par exemple Fabio Cavallero29. Mais, quelle que soit la dimension du temple, l’immersion virtuelle montre que le lien exprimé dans les Régionnaires entre la colonne et le temple – templum diui Traiani ET columnam – est conforté par la présence d’un pronaos de temple surélevé, construit dans l’axe de l’ensemble du Forum30. Reste la question de l’arc parthique, que nous n’avons pas encore placé dans la restitution. Si l’on admet en même temps l’hypothèse d’Eugenio La Rocca et de Roberto Meneghini qui le situe au nord de la colonne et l’hypothèse d’un temple sur podium tel que nous l’avons représenté, alors il ne faudrait pas imaginer un arc aux dimensions trop imposantes, qui masquerait de façon exagérée la vue de la colonne depuis le podium du temple. Le portique de fermeture nord de la cour de la colonne que nous avons représenté (fig. 9) est un « maximum » admissible pour qu’un lien visuel réel existe entre le temple et la colonne. Peut-être même que ce portique avait été supprimé lors de la construction du temple, puisque des traces d’arasement sont nettement visibles au niveau de son stylobate, sans que l’on puisse les dater précisément31.

Fig. 7 – La grande place du Forum de Trajan depuis son extrémité sud-est (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 7 – La grande place du Forum de Trajan depuis son extrémité sud-est (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 8 – La cour de la colonne Trajane et le temple de Trajan au fond à droite (solstice d’été – milieu de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 8 – La cour de la colonne Trajane et le temple de Trajan au fond à droite (solstice d’été – milieu de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 9 – La colonne Trajane depuis le pronaos supposé du temple à Trajan et Plotine (solstice d’été – milieu de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

Fig. 9 – La colonne Trajane depuis le pronaos supposé du temple à Trajan et Plotine (solstice d’été – milieu de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).

16Les deux cas d’étude que nous venons de présenter, l’aspect du flanc sud-est du Capitole et la localisation du temple de Trajan, n’épuisent pas la question de l’utilité de la réalité virtuelle dans l’étude de la topographie et de l’urbanisme romain. Si la réalité virtuelle est aujourd’hui peu utilisée dans nos disciplines, on se rend compte qu’elle peut jouer un rôle dans la compréhension d’ensembles urbains complexes. Pas plus que la simple restitution virtuelle, elle ne peut se substituer aux sources anciennes : elle n’est que la mise en scène de sources textuelles, archéologiques et iconographiques, qui, elles, sont les véritables « preuves ». Mais, si son usage pouvait se développer, au même titre que l’image en deux dimensions l’a fait depuis longtemps, il est probable que, dans certains cas, elle pourrait aider à valider des hypothèses ou à en invalider d’autres. L’immersion à l’échelle 1 dans un modèle interactif est en effet utile à deux niveaux. En aval des recherches académiques, pour visualiser le résultat de réflexions déjà problématisées avant la restitution, en amont, pour comprendre, grâce à la restitution, des aspects qui n’avaient pas encore été perçus ou pensés. Dans ce cas, le modèle virtuel alimente la réflexion. Toutefois, pour que ces deux utilisations soient possibles, il est nécessaire que le modèle virtuel soit créé en milieu académique et qu’il soit continuellement mis à jour en fonction des avancées de la recherche. Un modèle correspond à un instant T de la recherche et il est destiné à évoluer. La dématérialisation des modèles virtuels permet aussi, dans le cas des dossiers controversés, de multiplier les hypothèses de restitution pour alimenter la discussion entre les spécialistes. Ce type d’investissement demande la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire qui travaille sur du long terme, en s’appuyant dans la mesure du possible sur tous les spécialistes du domaine.

Bibliographie

Amici 1982 = C.M. Amici, Foro di Traiano: Basilica Ulpia e biblioteche, Rome, 1982.

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Notes

1 L’équipe de recherche « Littératures, Imaginaires et Sociétés » - EA 4254 (Axe « Sources anciennes, Multimédias et Valorisation du patrimoine ») et le Centre Interdisciplinaire de Réalité Virtuelle (CIREVE). Les objectifs et la méthodologie du projet sont exposés dans Fleury 2014 et dans Madeleine 2014.

2 Royo 2006.

3 Notamment Castagnoli et al. 1958.

4 Le texte écrit ne peut naturellement pas reproduire l’immersion proprement dite. Les fig. 2, 3, 5, 7, 8, 9 sont des prises de vue « instantanées » de la visite virtuelle, mais des vidéos sont disponibles sur la chaîne YouTube du CIREVE (accessible depuis : http://www.unicaen.fr/cireve/rome/index.php). Pour le flanc sud-est du Capitole, voir par exemple la captation de la Nocturne du Plan de Rome, « Le Capitole : la colline sacrée de Rome » (7.4.21) » et « Sur les pas de l’empereur Constance II » (1.2.2017). Le « Plan de Rome virtuel » de l’Université de Caen est toujours « en construction ». Sur les prises de vue avec plan large, apparaissent donc quelques « vides » qui seront comblés à mesure de l’avancement des travaux.

5 Fuchs 2003, p. 5-13.

6 L’expression « réalité virtuelle » est, en français, un oxymore. En anglais, « virtual reality » signifie la « quasi-réalité », en opposition à la « réalité tout court ».

7 Déjos – Sauzéon – N’Kaoua 2012.

8 Sur différents projets de recherche menés grâce à la réalité virtuelle à l’Université de Caen, voir Madeleine 2018.

9 Les différentes visionneuses (viewers) utilisées pour faire tourner dans tous les sens des objets 3D, les 360° ou les navigations sur des chemins prédéfinis du type « Google Street » ne sont pas de la réalité virtuelle à proprement parler.

10 Fleury 2017.

11 Gros 1987.

12 Vitruve ne le donne pas comme exemple de temple à cella barlongue : cela signifie probablement qu’il n’avait pas cette forme en 25 av. J.-C. P. Gros, dans son commentaire de Vitr. 4, 8, 4 (Paris, Les Belles Lettres, 1992) émet une opinion contraire.

13 Tucci 2014, p. 96-114.

14 CIL VI, 1314 : Q(uintus) Lutatius Q(uinti) f(ilius) Q(uinti) [n(epos)] Catulus co(n)s(ul) / substructionem et tabularium / de s(enatus) s(ententia) faciundum coerauit [ei]demque / pro[bauit].

15 Delbrück 1907, Taf. 3 et 4. Les plans de R. Delbrück sont reproduits dans Coarelli 2010, p. 108-109. Voir aussi le dessin de G. Pala dans Mura Sommella 1999, fig. 3, p. 311.

16 Le calendrier lui-même est daté entre 36 et 30 av. J.-C. mais le texte cité ici a été ajouté après 28 av. J.-C.

17 Carandini – Carafa 2017, vol. 2, tab. 22, adoptent l’hypothèse des trois temples, mais ils les placent sur une substruction à deux étages. Par ailleurs ils considèrent que le grand temple au centre est celui de Fausta Felicitas.

18 Madeleine 2014, p. 143-148 : peut-être Honos et Virtus d’un côté, Felicitas et Victoria de l’autre.

19 Nous avons donné au temple une hauteur totale (de la base du podium à la pointe du fronton) de 33,4 m sans compter l’acrotère.

20 Junon se prête moins bien à un tel rôle central, car elle est à la fois la protectrice et l’ennemie des Romains : Sauvey 2017. C’est la raison pour laquelle, dans l’état actuel de notre restitution, nous laissons le temple de Junon Moneta à sa place traditionnelle : en haut de l’escalier des Gémonies, contrairement à l’hypothèse de Tucci 2005.

21 Sources textuelles : Aulu-Gelle (11, 17, 1) parle de « la bibliothèque du temple de Trajan (bibliotheca templi Traiani) » ; l’Histoire Auguste (Hadr., 19, 9) rapporte qu’Hadrien « construisit partout un nombre infini de monuments, mais n’y inscrivit jamais son propre nom, sauf sur le temple de son père Trajan » ; le catalogue des Régionnaires mentionne le temple dans la huitième région en l’associant à la colonne : templum diui Traiani et columnam ; deux inscriptions (CIL VI, 966 et 31215), trouvées dans le secteur au nord de la colonne Trajane, transmettent une dédicace d’Hadrien parentibus suis, donc à Trajan et Plotine, mais leur dimension réduite (5,77 m x 1,44 m) interdit de les attribuer à un temple monumental : La Rocca 2018, p. 68. Quelques émissions monétaires des années 103 à 111 ont parfois été interprétées comme une représentation de la façade du temple, mais leur date même fait obstacle à cette hypothèse puisqu’elles sont antérieures à la mort de Trajan en 117 : La Rocca 2018, p. 58-59. La Forma Vrbis Romae ne nous apporte malheureusement rien sur ce secteur : pour la zone au nord de la basilique ulpienne, seul un fragment (29g) se rapportant à la bibliothèque occidentale a été retrouvé et identifié à ce jour.

22 Gros 2005, p. 173‑197.

23 Baldassarri 2013, p. 403-422, donne une série d’exemples de podiums de temple construits avec des techniques similaires. La Rocca 2018, p. 87, considère que ces structures sont trop faibles pour porter un temple avec des colonnes de 50 pieds.

24 Baldassarri 2013, p. 397-400.

25 Baldassarri 2013 et 2016. Pour la restitution de l’ensemble du Forum, ont été essentiellement utilisés : Amici 1982 ; Packer 2001 ; Meneghini 2001 et 2009 ; Meneghini Santangeli Valenzani – Bianchi 2007 ; Sève 2010.

26 Pour La Rocca 2018, p. 80, l’état actuel des observations rend impossible cette dimension.

27 Nous avons choisi de faire la plate-forme sur laquelle repose le podium au-même niveau que la cour de la colonne Trajane, soit à la cote 17,25 m a.s.l. C’est une des hypothèses évoquées par Baldassarri 2013, p. 466 et par La Rocca 2018, p. 74-76. Il est possible aussi que la plate-forme du temple se soit trouvée à un niveau plus bas, par exemple au même niveau que la grande place, soit environ 1 m plus bas : cela renforcerait encore la monumentalité du temple.

28 La Rocca 2018 – travail en cours de publication lors de notre intervention au colloque de Rome. Eugenio La Rocca, avec qui nous avons pu discuter de cette reconstitution à l’issue de la rencontre, nous a également transmis l’article de Roberto Meneghini (Meneghini 2018), paru dans la même revue et qui montre que la tradition médiévale paraît conforter la localisation de l’arc parthique dans le secteur au nord de la colonne Trajane.

29 Cavallero 2011. Des fûts de 50 pieds pour un temple hexastyle peuvent paraître disproportionnés, mais c’est la solution adoptée pour le temple de la Paix sur le Forum construit par Vespasien. La Rocca 2018, p. 91, fait remarquer que, dans le cas du forum de la Paix, la disproportion pouvait être atténuée par le fait que le temple est en réalité encastré dans un très large portique.

30 L’hypothèse d’un temple désaxé proposée par Claridge 2007 est difficile à accepter.

31 La Rocca 2018, 92 et fig. 20.

Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Le « Tabularium » par C. Moyaux (1866) ; d’après Roma antiqua. Envois des architectes français (1788-1924), Rome, 1985-Paris, 1986.
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Titre Fig. 2 – Vue du Capitole depuis l’enclos sacré du figuier, de l’olivier et de la vigne (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
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Titre Fig. 3 – Vue du Capitole depuis le podium du temple au divin César (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
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Titre Fig. 4 – Le « rayonnement » de la Vénus Victrix du Capitole (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome, sur un extrait de la carte de F. Scagnetti et G. Grande, Roma Urbs imperatorum aetate, Rome, 1993).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/30320/img-4.jpg
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Titre Fig. 5 – Vue sur le temple de Vénus et Rome depuis la terrasse supposée du temple à Vénus Victrix sur le Capitole (solstice d’été – fin de l’après-midi) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/30320/img-5.jpg
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Titre Fig. 6 – Les forums impériaux sur la maquette de P. Bigot (Université de Caen Normandie – France) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/30320/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 780k
Titre Fig. 7 – La grande place du Forum de Trajan depuis son extrémité sud-est (solstice d’été – début de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/30320/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 294k
Titre Fig. 8 – La cour de la colonne Trajane et le temple de Trajan au fond à droite (solstice d’été – milieu de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/30320/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 387k
Titre Fig. 9 – La colonne Trajane depuis le pronaos supposé du temple à Trajan et Plotine (solstice d’été – milieu de la matinée) (Université de Caen Normandie, CIREVE, Plan de Rome).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/30320/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 416k

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