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Bibliographie analytique de l’Afrique antique L (2016)

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Claude Briand-Ponsart
, 
Michèle Coltelloni-Trannoy
, 
Stéphanie Guédon
, 
et al.

II – L’Afrique et le monde punique de la protohistoire au début du IIIe s. av. J.-C.

Texte intégral

1Ce chapitre est régulièrement moins fourni que ceux qui se rapportent aux périodes suivantes, et cette année seule une catégorie de sources est représentée.

A. Sources

2Tous les titres relèvent de l’archéologie et surtout de la culture punique, sauf les deux premiers qui interrogent le fonctionnement des sociétés indigènes. (237Mattingly D.J., Who shaped Africa? The origins of urbanism and agriculture in Maghreb and Sahara, dans De Africa Romaque, p. 11-25, 6 fig., 2 tabl., examine le processus d’urbanisation et du développement de l’agriculture au Maghreb à partir des découvertes archéologiques récentes, à Althiburos et chez les Garamantes, mettant en évidence des pratiques agricoles anciennes et une société proto-urbaine bien antérieure à l’arrivée des Romains. (238Stone D.L., Burial mounds and state formation in North Africa. A volumetric and energetic approach, ibidem, p. 39-53, 3 fig., 2 tabl., propose une analyse volumétrique et énergétique (en termes de travail humain) à partir des données collectées sur une cinquantaine de tumuli datés de la seconde moitié du Ier millénaire dans le cadre des inventaires réalisés pour les Atlas préhistoriques du Maroc et de la Tunisie, des prospections de N. Ferchiou, et de la fouille de trois tertres marocains (Sidi Slimane, Sidi Allal al Bahraoui, Mezora). Ces tombes monumentales sont l’indice de l’émergence d’une société nord-africaine complexe et hiérarchisée qui a pu rassembler la main d’œuvre nécessaire à la construction de ces monuments funéraires. L’influence phénico-punique est présente à date ancienne, avec deux études générales pour commencer puis la recension aborde les sites d’est en ouest. (239Bolder-Boos M., Wohnform und Siedlungsstruktur in den frühen phönizischen Niederlassungen: Karthago und der Westen, dans Karthago Dialoge, p. 77-100, montre que les fondations phéniciennes en Méditerranée occidentale n’ont pas suivi un modèle d’implantation et d’urbanisation uniforme. (240Poma L., Alcuni temi iconografici greci sugli «stampi per focaccia» punici, dans Rivista di Studi Fenici, XLIV, 2016, p. 219-232, 4 fig., rés. angl. Dans ce travail consacré à l’artisanat punique, l’auteur étudie le répertoire iconographique d’origine ou d’influence grecque décorant des moules en argile destinés à un usage coroplastique, semble-t-il pour des décorations à des fins rituelles. Les timbres analysés datent entre le VIe et le IVe siècle av. J.-C. et appartiennent à différentes régions du monde punique (Carthage et Utique en Tunisie, Motyé en Sicile, Ibiza, Cerro del Villar en Espagne, Tharros en Sardaigne). Les modèles grecs retenus s’inspirent principalement d’originaux de poterie figurée attique, et empruntent également à la glyptique et à la numismatique. Carthage aurait tenu un rôle important en tant que centre redistributeur de modèles, mais aussi en tant que centre créateur où se réélaboraient notamment certains types figuratifs. (241Sghaïer Y., La céramique punique de la nécropole d’El Mansourah à Kélibia (Cap Bon - Tunisie), dans Karthago Dialoge, p. 159-174. Les céramiques de la nécropole de l'antique Aspis/Clupea attestent la présence punique au Cap Bon entre le IVe s. et le milieu du IIIe s. av. J.-C. (242De Jonghe M., Phoenician Architecture and Funeral Customs in North Africa. A Comparison of Utica and Carthage, ibidem, p. 101-117, 8 fig. Du point de vue architectural, on remarque une grande variété de tombes à l’époque archaïque, depuis la sépulture modeste jusqu’au dromos (six types peuvent être identifiés). La crémation et l’inhumation coexistaient, et une grande variété de céramiques accompagnait les défunts. Quelques différences opposaient les deux sites, de Carthage et d’Utique ; elles ne peuvent pas être expliquées. (243López Castro J.L., Ferjaoui A., Mederos Martín A., Martínez Hahnmüller V. et Ben Jerbania I., La colonización fenicia inicial en el Mediterráneo Central: nuevas excavaciones arqueológicas en Utica (Túnez), dans Trabajos de Prehistoria, LXXIII, 2016, p. 68-89, présentent les premiers résultats des fouilles tuniso-espagnoles à Utique. Elles ont concerné un ensemble formé d’un puits qui a été fermé de manière rituelle autour de 925-900 selon la datation au carbone 14 pratiquée sur des résidus prélevés à l’intérieur du puits : il s’agit de la plus ancienne installation phénicienne de Méditerrranée centrale, légèrement antérieure au site de Carthage. (244) Fumadó Ortega I., Urbanistik Karthagos zwischen Hellenisierung und Kulturaustausch, dans Karthago Dialoge, 2016, p. 59-76, 6 ill. prend position dans les débats concernant l’hellénisation du monde punique. L’urbanisation de Carthage apparaît ordonnée selon un schéma orthogonal depuis le VIIIe siècle av. J.-C. : il soutient qu’il n’y a pas lieu de voir dans cette organisation une influence grecque puisque les schémas orthogonaux existaient dans d’autres sociétés plus anciennes (El-Amarna en Égypte, Enkomi à Chypre) ; il faut réfléchir en termes de contacts et de transferts entre plusieurs cultures. (245Id., Qui êtes-vous? Où habitez-vous? Données sur l’architecture et la morphologie urbaine de la Carthage archaïque : apports et limites pour l’étude des phénomènes identitaires, dans Transformations and Crisis in the Mediterranean Identityand Interculturality in the Levant and Phoenician West during the 8th-5th centuries BCE, (Supplementi alla Rivista di Studi Fenici), édit. Garbati G. et Pedrazzi T., Rome, 2016, p. 173-193, 3 ill. En partant des travaux de S. Lancel, l’auteur réfléchit à la morphologie urbaine et à l’architecture, notamment domestique, de Carthage (VIIIe-Ve s.) pour saisir l’environnement spatial et l’identité des premiers colons phéniciens. En fin de compte, l’auteur montre la non-efficience de la notion polysémique d’« identité » comme catégorie d’analyse à travers l’étude de la culture matérielle : celle-ci est nécessaire mais non suffisante pour reconstituer les différents phénomènes identitaires d’une société. Il privilégie une approche globale, volontairement complexe, où la culture matérielle serait confrontée à la fois aux phénomènes individuels et collectifs, cognitifs et communicatifs dans une perspective endogène et exogène (emic et etic dans la bibliographie anglo-saxonne). Son ambition paraît démesurée ! (246) Maraoui Telmini B., New Observations on the Urbanism of the Byrsa Hill in the Ancient Punic Times, dans Karthago Dialoge, p. 39-57, 20 fig., retrace l’histoire de la colline de Byrsa à partir du VIIIsiècle av. J.-C., en se fondant à la fois sur l’historiographie ancienne, sur les données archéologiques antérieures et sur de nouvelles découvertes amenées par des fouilles de sauvetage. Elle présente notamment une tombe récemment mise au jour, dont les céramiques peuvent être datées du VIIIe siècle, ce qui en fait un des plus anciens éléments connus à ce jour à Carthage. (247) Belarte M.C. et Ramon J., avec la collaboration de Jenène M. et Torchani M., L’architecture et l’urbanisme durant la période numide, dans Althiburos II, p. 13-48, nb. ill. Sous le capitole et les bâtiments voisins s’étend une importante séquence construite entre les Xe-IXe siècles et l’époque impériale romaine, sur plus de six mètres, selon une orientation immuable qui pourrait témoigner de l’existence d’un réseau viaire ; on assiste à un urbanisme plus planifié à partir de la fin du VIIs., sans doute en raison de rapports avec le monde punique, mais il est difficile d’y discerner un plan clair. Les matériaux sont très divers : pierre, chaux, terre, brique crue, bois, végétaux ; on repère un rempart, des vestiges d’architecture domestique avec des éléments moulurés d’époque augustéenne, et de rares indices sur les toitures, les sols, mais aussi des banquettes, des aménagements relatifs à la captation de l’eau. L’influence punique est sensible mais on note l’absence complète de l’opus africanum et de briques cuites. (248Akerraz A. et El Khayari A., Le tumulus d’Azzouna Lakbira (région d’el Qsar el Kébir), dans Bulletin d’archéologie marocaine, XXIII, 2016, p. 93-108, 16 fig., fait partie d’une série de tertres inédits découverts au cours de prospections réalisées dans le bassin du Loukkos. Les éléments architecturaux, le mobilier et le rituel qui accompagnent cette tombe à inhumation individuelle permettent de le rattacher au type des tertres prédominant au nord de la plaine du Gharb. Il s’en distingue cependant par quelques particularités, dont la principale est la plate-bande qui entoure le monticule central. La fourchette de datation se situe entre le VIe et le IIs. av. J.-C.

© Publications de l’École française de Rome, 2021

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