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Forme du savoir, forme de pouvoir

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Jean-Marc Besse

Troisième partie - La matérialité d'une forme

Raconter et organiser l’espace et le temps : l’atlas historico-géographique de Karl von Spruner (Gotha, XIXe siècle)

Susanne Rau

Résumé

L’article se consacre à l’analyse des atlas historiques du XIXe siècle, notamment à un produit de la maison Perthes à Gotha : le Historisch-Geographischer Handatlas de Karl von Spruner (1803-1892), comprenant l’histoire des continents depuis l’Antiquité, est sorti en trois volumes entre 1837 et 1852 et a ensuite connu plusieurs rééditions et traductions. L’histoire qu’il raconte est celle de l’Antiquité depuis Homère (vol 1 : 27 planches), des États d’Europe depuis le haut Moyen Âge (vol 2 : 73 planches) et de l’histoire des autres continents (Asie, Afrique, les Amériques, Australie – vol 3 : 18 planches). Encore à la fin du XIXe siècle, l’atlas historique de Spruner était très apprécié des historiens, géographes et enseignants.

Après une présentation générale, deux questions sont au centre de l’enquête : d’une part, la périodisation (désignation et découpage des époques) et la « hiérarchisation » de l’information spatiale (continents, régions etc.), c’est-à-dire l’ordonnancement des éléments dans les recueils ; la vision de l’histoire de Spruner, sa manière de travailler et ses exigences « scientifiques » (travail à partir des sources historiques, demande d’expertises) de l’autre. L’atlas historique est en plus le lieu qui s’impose pour analyser la représentation du temps et des temporalités sur les cartes, qui sont par définition d’abord un médium pour représenter des relations spatiales.

L’analyse qui suit profite d’un fonds encore peu exploré : la collection Perthes (archives et bibliothèque d’une maison d’édition qui passe pour un des « leaders » de l’édition cartographique de l’époque) qui est consultable depuis peu de temps à la bibliothèque de recherche de Gotha rattachée à l’Université d’Erfurt où nous avons trouvé 2,5 mètres linéaires de correspondance entre la maison et l’auteur de l’atlas, des esquisses des cartes, des demandes de corrections et des comptes rendus. Ce fonds d'archives permet de reconstruire le processus complet de fabrication d'un atlas au XIXe siècle. Ce processus de fabrication donne aussi des perspectives intéressantes à la hiérarchisation des territoires, la question des frontières et l’idée politique du cartographe qui ne cesse de réclamer la scientificité de son entreprise.

Texte intégral

  • 1 Le cadre institutionnel de cette recherche est double : d’un côté, l’on trouve le groupe de recher (...)
  • 2 Spruner 1846.
  • 3 Voir Pastoureau 1980 ; Hofmann 2000 ; Besse 2003 ; Goffart 2003 ; Schramm 2014 ; Haguet – Hofmann (...)
  • 4 Weigel 2011.
  • 5 Universitäts- und Forschungsbibliothek Erfurt/Gotha, Sammlung Perthes Gotha : Findbuch SPA-ARCH-MF (...)
  • 6 Nous tenons ici à remercier la Faculté de Philosophie de l’Université d'Erfurt ainsi que le servic (...)
  • 7 Ce travail de classement a été fait par Andreas Witting qui a également rédigé son mémoire de maît (...)

1Une clé pour mieux comprendre la manière dont les sociétés stabilisent ensemble l’espace et le temps passé est l’analyse des atlas historiques1. L’atlas historico-géographique du XIXe siècle2, choisi à cause de la situation archivistique propice à une analyse de sa formation, aurait cependant été impensable sans des ouvrages précurseurs tels que les atlas historiques d’Abraham Ortelius (Parergon), Nicolas Sanson, Johann Matthias Hase (1684-1742), Johann Georg Hagelgans (1687-1762) et sans les travaux méthodiques de Johann Hübner et Johann Baptist Homann3. La succession de Spruner se trouve à la bibliothèque de recherche de Gotha qui abrite, à notre connaissance, le plus grand fonds d’une maison d’édition spécialisée dans la cartographie4. Ce dernier compte plus de 185 000 cartes, 120 000 ouvrages littéraires, 1 600 plaques de cuivre et en tout 800 mètres linéaires d’archives d’édition. Il y a quelques années, nous avons fait une vraie trouvaille dans ce fonds en découvrant les successions Spruner, Menke et Hassenstein, qui était le cartographe de Spruner : 2,5 mètres linéaires de correspondance entre Karl von Spruner et la maison Perthes, puis, plus tard, Heinrich Theodor Menke qui s’est chargé de la réédition ainsi que des esquisses des cartes, des demandes de corrections, des expertises, des demandes d’envoi de livres et des comptes rendus du premier et du deuxième tirage de l’atlas de Spruner, dont la plupart était non classée et même une partie entièrement inexploitée5. À partir de ces sources, il fut possible de reconstituer le processus de production de cet atlas. Après avoir réalisé l’indispensable classement de ces sources, leur étude nous a permis de reconstituer le processus de production de l’atlas6. À l’aide de la faculté et de notre service de recherche, nous avons pu embaucher un étudiant en master qui, pendant toute une année, a classé les papiers des successions. Le premier résultat en fut un inventaire du fonds de la succession de Spruner, consultable sur place et dans le catalogue Kalliope7. L’inventaire compte parmi les travaux préparatoires pour cet article qui constitue le deuxième résultat de ce travail de classement.

  • 8 Selon Dörflinger 1995.
  • 9 Black 2003, p. 278 ; Hofmann 1985, p. 68.
  • 10 Wolf 2003 ; Lehn 2008 ; Schraut 2011.
  • 11 Jansen – Borggräfe 2007 ; Echternkamp 1998 ; Anderson 2005.

2L’intérêt de mieux connaître l’atlas de Spruner réside aussi dans le fait qu’il s’agit du premier « atlas historique moderne8 » ou bien d’un atlas qui servit de modèle pour les atlas et cartes historiques du XIXe siècle9. À mon avis, il s’agit d’une affirmation qu’il faut encore démontrer. Une deuxième raison de s’intéresser à Spruner est que les atlas de la première moitié du XIXe siècle n’ont pas été l’objet de recherches systématiques, tandis que les atlas de la deuxième moitié du XIXe et du XXe siècle ont été suffisamment étudiés ces dernières années. À titre d’exemple, il est possible de consulter les livres de Sylvia Schraut et de Patrick Lehn ainsi qu’un article d’Armin Wolf10. La manière dont l’atlas représente le monde en nations est un troisième motif d’intérêt. L’atlas historique ne se tourne en effet pas seulement vers le passé, il reflète également une pensée politique de son époque, plus concrètement une phase importante de la construction de la nation11.

  • 12 Güttler 2013.

3L’article comportera trois parties. Il commence par une brève présentation de l’homme et de son œuvre. Je me concentre sur Karl von Spruner (1803-1892) et laisse ici de côté Theodor Menke (1819-1892), son successeur. À une époque où le métier de cartographe était surtout masculin, seul le nom de « l’auteur » Spruner apparaît sur la couverture, même si, grâce aux recherches de Nils Güttler, on sait désormais que des femmes travaillaient également dans la maison d’édition, en tant que coloristes par exemple12. Dans cette étude toutefois, nous focaliserons notre attention sur le travail du cartographe pour comprendre la manière dont il a produit ce savoir géographique et reconstituer le « dispositif matériel » de cette forme spatio-temporelle que représente l’atlas historico-géographique. Dans la deuxième partie, nous nous interrogerons sur la périodisation et la hiérarchisation des informations. Je crois qu’il est aussi intéressant de se poser la question du sens et de l’utilisation des couleurs. La troisième partie sera consacrée à sa méthode de travail et à ses sources.

L’homme et l’atlas

  • 13 Heigel 1893.
  • 14 Spruner 1831.
  • 15 Stieler 1816-1834. Le Stieler a connu dix éditions. La dixième est paru entre 1921 et 1945.
  • 16 Spruner 1838.

4Karl Spruner von Merz est né en 1803 près de Stuttgart mais, à la suite de la mort précoce de son père (1807), il est élevé et éduqué dans la maison de son grand-père à Ingolstadt13. En 1814, il entre au corps d’élèves officiers à Munich. En 1823, il est nommé « junker » au premier bataillon des chasseurs. Il devient sous-lieutenant puis, dans les années 1850, il est promu au rang d’officier. Après un premier essai historique sur la question des frontières dans l’ancien duché de Bavière (1831), il se prend de passion pour la cartographie14. C’est en 1833 qu’il propose à la maison Perthes – déjà connue pour le Hand-Atlas de Adolf Stieler, sorti depuis 181615 – de développer un atlas historique. Pour prouver ses compétences, il envoie les cartes de l’atlas historique de la Bavière qu’il avait conçu précédemment. Wilhelm Perthes (1793-1853) ne semble pas avoir réfléchi longtemps. Il n’accepte pas seulement la proposition de Spruner mais décide également de publier l’atlas de Bavière dont la production prévue à Nuremberg avait été un échec16.

5Fondée en 1785 par Justus Perthes, la maison d’édition a d’abord publié l’almanach de Gotha, un guide référence de la haute noblesse. C’est seulement au début du XIXe siècle que la maison a commencé à se spécialiser dans la cartographie et notamment dans la production des atlas. Par l’intégration d’un atlas historique, la maison a pu élargir sa gamme de produits : après l’atlas du monde (de Stieler), l’atlas historique (de Spruner), les atlas thématiques, surtout l’atlas physique (de Heinrich Berghaus) et les atlas scolaires (Emil von Sydow). Ces ouvrages ont contribué à la notoriété de la maison qui est devenue, pendant quelques décennies, le leader du marché. À cette époque, la ville de Gotha ne comptait même pas 20 000 habitants, mais était tout de même un grand centre de production cartographique.

  • 17 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 7-12 : Entwurf.
  • 18 Witting 2013, p. 60-61.
  • 19 Las Cases 1825-1827, paru sous le pseudonyme A. Lesage. Pour l’édition française : Las Cases 1807.
  • 20 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 7-12 : Ein historischer Atlas soll der erste Beglei (...)

6Au printemps 1834, Spruner a rédigé une première ébauche, divisée en 16 paragraphes, de son projet d’atlas pour lequel il prévoit 28 cartes. Il explique aussi ce qu’il considère être la première fonction d’un atlas historique17. Si l’on pense qu’un atlas historique sert à enseigner ou bien à visualiser l’histoire, comme certains de ses contemporains le disent, on se retrouve vite face à des projets trop encyclopédiques, voire superficiels18. Il donne ici l’exemple de l’atlas de Lesage, c’est-à-dire du Historisch-Genealogisch-Geographischer Atlas d’Emmanuel Auguste de Las Cases, paru à partir de 1825 à Karlsruhe19. Un atlas historique, selon l’avis de Spruner, doit d’abord être le compagnon (« ein Begleiter ») de tout lecteur qui manifeste de l’intérêt pour l’histoire20. Pour remplir cette fonction, il doit montrer pour chaque époque, non pas seulement l’étendue d’un pays, mais aussi les frontières internes de chaque pays en question (1), chaque lieu digne d’être connu (2) et les toponymes (noms de lieux, de fleuves, etc.) qui doivent être donnés dans leur formulation historique (3). Dans le cas où cette dernière serait incompréhensible, il faut ajouter, entre parenthèses, sa dénomination actuelle. Bref, selon Spruner, une bonne carte historique est ce qu’est une bonne carte géographique d’aujourd’hui, mais situé à l’époque correspondante. Les explications et le récit historique sont chassés de la carte et doivent se trouver en marge ou en légende. On peut observer chez lui une certaine obsession des frontières des pays et de la toponymie ainsi qu’une conception historique qui veut « laisser parler » les cartes (comme si elles étaient des sources et non pas des cartes conçues par Spruner lui-même).

  • 21 Göttingische gelehrte Anzeigen, 3 avril 1837, p. 524.
  • 22 Pour une vue générale de l’édition de 1880, voir : www.maproom.org/00/46/ (consulté le 26/02/2018)
  • 23 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338-339. Pour les trois sections (ou volumes) de la (...)
  • 24 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338-339.

7Quant à la conception, il est intéressant de voir que ces 28 cartes, prévues dans sa première ébauche, se sont multipliées et que l’on trouve ensuite 118 cartes (soit 73 + 27 + 18), auxquelles il faut ajouter les quelque 100 cartes annexes (Nebenkarten). En 1837, on parle de 58 cartes pour la 2e partie21. Mais elles étaient au nombre de 73 neuf ans plus tard ; et dans la 3e édition réalisée par Menke22, on compte 90 cartes. Cette « dilatation » de l’atlas pendant les années de production, due au fait que Spruner voulait être aussi complet et historiquement autant précis que possible, est probablement aussi la raison pour laquelle l’atlas est finalement divisé en trois sections (« Abtheilungen »), un atlas antiquus, un atlas médiéval et moderne et un atlas des autres continents23. Le 3 avril 1845, face aux troisièmes épreuves d’une carte de la Germanie et de la Rhétie au Moyen Âge, il commença à réfléchir : d’après le plan initial, écrit-il à Wilhelm Perthes depuis Würzburg où était son bataillon à cette époque, l’atlas serait bientôt terminé, mais il y manquait encore les cartes du monde antique (fig. 1 et 2)24.

Fig. 1 – Lettre de Karl von Spruner à Wilhelm Justus Perthes, 03/04/1845, Gotha, Forschungsbibliothek Gotha der Universität Erfurt, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338 (© Forschungsbibliothek Gotha).

Fig. 1 – Lettre de Karl von Spruner à Wilhelm Justus Perthes, 03/04/1845, Gotha, Forschungsbibliothek Gotha der Universität Erfurt, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338 (© Forschungsbibliothek Gotha).

Fig. 2 – Lettre de Karl von Spruner à Wilhelm Justus Perthes, 03/04/1845, Gotha, Forschungsbibliothek Gotha der Universität Erfurt, SPA-ARCH-MFV 47/5, 339 (© Forschungsbibliothek Gotha).

Fig. 2 – Lettre de Karl von Spruner à Wilhelm Justus Perthes, 03/04/1845, Gotha, Forschungsbibliothek Gotha der Universität Erfurt, SPA-ARCH-MFV 47/5, 339 (© Forschungsbibliothek Gotha).

8On pourrait remédier à ce défaut en rajoutant 10 ou 15 cartes. Mais, ajoute-t-il, en raison des progrès récents de Heinrich Kiepert, des Anglais concernant l’Orient et de Barthold Georg Niebuhr pour l’Italie il y a une telle masse d’informations nouvelles qu’il faudrait réaliser quelque chose de plus important. Il demande donc à l’éditeur de faire un atlas du monde antique. Perthes accepte. En 1850, sort l’Atlas antiquus avec 27 cartes, et non pas seulement 10 ou 15 comme prévu. Quant à l’ordonnancement des cartes dans l’atlas qui sera discuté plus bas, ce sont les premiers signes d’un « ordre en mouvement ».

  • 25 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/6, 539.

9Le 1er mai 1851, il écrit avec une certaine mélancolie à son interlocuteur de la maison Perthes, à qui il envoie les cinq dernières feuilles de son travail, que celui-ci serait bientôt mené à bon port, après 17 années et « grâce à Dieu » ! Il se sent orphelin à son bureau et demande : « Vous n’auriez pas de travail pour moi ? » (Haben Sie keine Arbeit für mich?)25.

  • 26 Les livres de compte de la compagnie restent à être analysés et évalués.
  • 27 1re édition, vol. 1 : 1850, vol. 2 : 1846, vol. 3 : 1853 ; 2e édition : vol. 1 : 1855 ; vol. 2 : 1 (...)
  • 28 Charles de Spruner, Atlas historique de la France, Gotha, vers 1846-1854 ; Theodor Menke, Atlante (...)
  • 29 K. di Spruner, Atlante storico-geografico. Ventitre carte illuminate ed incise in rame, Gotha : Pe (...)
  • 30 Kœppen 1854.
  • 31 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 116-117.
  • 32 Preußisches Ministerium der geistlichen, Unterrichts- und Medizinalangelegenheiten.
  • 33 Spruner 1856 ; 10e éd. de 1975.

10Quant à la vente, nous ne connaissons pas encore le nombre d’exemplaires vendus – peut-être les livres de comptes de l’entreprise nous le diront-ils un jour26 – mais nous avons d’autres observations pour affirmer que l’atlas de Spruner fut une réussite éditoriale et qu’il connut une diffusion assez large. Il y a d’abord les rééditions réalisées par Theodor Menke ; à cause de la demande, les travaux pour la deuxième édition ont tout de suite commencé en 185327. Puis, il y a les traductions en anglais, en français et en italien28. Parmi ces traductions, se trouvent également des coproductions, telle une édition à Londres, une autre à New York en 1861 et une avec « Carlo Clausen » à Turin (non datée)29. De plus, on peut observer la circulation de quelques cartes dans d’autres livres. Six cartes se trouvant dans le livre The World in the Middle Ages: an historical geography d’Adolph Kœppen, enseignant au Franklin and Marshall College en Pennsylvanie, sont des copies du Spruner30. Enfin, la diffusion se fait aussi par l’école. Le 27 mars 1837, juste avant la livraison du premier fascicule31, Spruner écrit au ministère d’éducation de la Prusse32 pour demander l’introduction de l’atlas dans les écoles (Studien-Anstalten). On ne connaît pas la réponse, mais il faudrait prendre en compte le fait que l’atlas de Spruner en trois volumes était trop volumineux pour un usage dans les écoles. Quoi qu’il en soit, en 1856, la maison d’édition en sort une version scolaire composée de 27 cartes33.

  • 34 Fränkischer Merkur 33, 2 février 1837 ; Göttingische gelehrte Anzeigen, 3 avril 1837 ; Blätter für (...)

11Les réactions dans les comptes rendus des revues des érudits et dans quelques journaux locaux (dont le Fränkischer Merkur) furent très favorables et mentionnent une œuvre désormais incontournable, un monument d’effort et de ténacité34. Dès le premier fascicule, on attend avec impatience le deuxième. Les comptes rendus soulignent que Spruner a conçu les cartes sur la base de nouvelles recherches historiques. La quasi-totalité des critiques était convaincue par la nouvelle composition de l’atlas historique. La deuxième partie de l’article traitera de cet aspect.

L’ordonnancement des cartes dans l’atlas : périodisation et hiérarchisation des territoires

  • 35 Kruse 1827.

12Afin de mieux comprendre l’atlas historique de Spruner et sa structure, il est utile de regarder de près deux autres importants atlas de l’époque avec lesquels il est souvent comparé et dont il se distingue. Un premier Atlas historique de tous les États de l'Europe a été conçu par Christian Kruse (1753-1827)35. Ce professeur d’une école de filles à Oldenbourg, devenu à la fin de sa vie professeur de sciences auxiliaires à Leipzig, a dédié son atlas aux adolescents qui doivent écouter, selon lui, dans leurs cours d’histoire tant d’anecdotes sans lieu ni temps. Kruse avait l’intention de remédier à ce défaut en donnant une approche visuelle de l’histoire. Son atlas, édité à compte d’auteur, comporte 17 cartes (in folio), classées par siècles (Zenturiengliederung), ce qui crée automatiquement un surnombre pour le Moyen Âge. Chaque carte montre l’Europe et précise pour chaque siècle la situation des souverains et de leurs pays. Quand il y avait trop de changements politiques à cartographier durant un siècle, Kruse se limite à représenter sur la carte la situation de la dernière année du siècle. Les événements précédents prennent place dans des tableaux chronologiques et généalogiques. Les cartes sont claires, mais assez sobres. Il s’agit en principe de feuilles en noir et blanc où les frontières politiques sont en couleurs. Elles représentent toutes, même au haut Moyen Âge, un continent composé de pays, entourés de frontières que Kruse colorisa à la main : l’Allemagne (et tous ses États précurseurs depuis la « Germania ») en jaune, l’Angleterre en rouge et la France (dès son apparition) en vert, etc. Comme Kruse ne s’explique pas sur son choix de couleurs, on ne sait pas quelle signification il leur donne. Mais ce qui est évident, c’est qu’il utilise les couleurs dans une intention de continuité : un lecteur pouvait très facilement en déduire que l’Allemagne de son époque existait depuis très longtemps (et remontait même jusqu’à l’an 400) ; il pouvait également en déduire que l’homme du Moyen Âge vivait déjà dans des territoires politiques bornés de frontières nationales.

  • 36 Les précurseurs du XVIIIe siècle sont, entre autres, Hübner et Homann, voir plus haut n. 3 (Homann (...)

13Kruse faisait ses cartes sans indiquer ses sources. Cependant, il fournit aux lecteurs des introductions pour chaque carte, ainsi que quelques tableaux chronologiques et généalogiques. Il n’utilise aucun symbole pour montrer des développements, comme des flèches, des lignes ou des techniques de superposition temporelle. Le rythme de l’ordonnancement en siècles dénote plutôt un raisonnement progressiste et représente une temporalité linéaire36. L’atlas fut finalement bien accueilli : au XIXe siècle, on parlait du « Kruse ». Le nom est donc devenu métonymie de l’atlas. Et Spruner a dû se mesurer avec lui.

  • 37 Las Cases 1825-1827.
  • 38 Son nom complet était Emmanuel Auguste Dieudonné Marius Joseph de Las Cases.

14Un deuxième atlas de l’époque, précurseur de Spruner et légèrement plus global que celui de Kruse, fut réalisé par d’A. Lesage. Cet atlas historique, généalogique et géographique est sorti en Allemagne seulement en 1826 – sans grandes différences et changements par rapport à la version française de 1897 et l’original de 180137. Mais son style, qui était fixé dès sa première édition anglaise en 1801, doit encore beaucoup au XVIIIe siècle. Ce qui caractérise l’atlas de Lesage (alias Las Cases), ce sont d’abord les tableaux38. Certaines planches s’appellent même « tableau historique », et c’est une métaphore pour une peinture sans peintres ni pinceaux car la plupart de la place est occupée par des tableaux chronologiques ou des récits historiques. Entre les planches historiques et géographiques se trouvent aussi des tableaux généalogiques des dynasties d’Europe. Les cartes ne sont jamais seules sur une double page, mais celles-ci sont toujours entourées de texte et sont donc en plus petit format que chez Kruse (fig. 3).

Fig. 3 – Emmanuel Auguste Dieudonné Marius Joseph de Las Cases, Historisch-genealogisch-geographischer Atlas in fünf und dreisig Uebersichten, Carlsruhe 1835, carte n° 1 : « Die den Alten bekannte Welt » [« Le monde connu par les anciens »] (© Universität Greifswald <814/V 15>, urn:nbn:de:gbv:9-g-247439).

Fig. 3 – Emmanuel Auguste Dieudonné Marius Joseph de Las Cases, Historisch-genealogisch-geographischer Atlas in fünf und dreisig Uebersichten, Carlsruhe 1835, carte n° 1 : « Die den Alten bekannte Welt » [« Le monde connu par les anciens »] (© Universität Greifswald <814/V 15>, urn:nbn:de:gbv:9-g-247439).
  • 39 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 7-12 : Entwurf.

15Spruner estimait que Las Cases en voulait trop, mais montrait moins39. Avant la sortie de l’atlas Spruner, il était largement répandu, bien que beaucoup plus critiqué que Kruse.

  • 40 Spruner 1846 ; Spruner 1850 ; Spruner 1852.

16L’atlas historique de Spruner est un mélange de ces deux ouvrages, mais il est beaucoup plus complet. Il leur emprunte des éléments tout en les développant. Son atlas est une histoire géographique du monde entier, de l’Antiquité au XIXe siècle, avec un intérêt particulier sur l’histoire des États et l’histoire ecclésiastique40.

17Quelques caractéristiques peuvent être retenues : les feuilles de cartes ne contiennent ni tableaux ni passages de texte et la disposition choisie est celle de la (double) page. La périodisation n’est plus purement chronologique, comme chez Kruse, mais d’abord géographique. Enfin, l’espace est ordonné principalement dans une perspective étatique et territoriale.

  • 41 Dans l’annexe de cet article se trouvent les listes de cartes de l’atlas historique, qui donnent u (...)

18Afin d’approfondir ces aspects, la suite de cet article se concentre sur la chronologie et la périodisation (a), la spatialisation (b) et la fonction des couleurs (c). Pour faciliter l’analyse, il vaudrait mieux laisser de côté le monde antique et le monde extra-européen, sachant que le nombre total de cartes de chaque volume est respectivement de 27, 73 et 18.41

Le temps de l’atlas (a)

19La chronologie des cartes n’est pas entièrement linéaire du début à la fin. L'agencement général se fait autour d'un découpage territorial (l’Europe : 11 + 1, l’Allemagne : 14, l’Italie : 5, la France : 6, la Grande-Bretagne : 4, l’Espagne : 5 + 1, les Pays nordiques : 8, l’Europe du Sud-Est et Byzance : 8, la Hongrie : 3, l’histoire ecclésiastique : 8). Les cartes de chacune de ses régions sont alors organisées selon une structure chronologique interne aux régions et pays. À la différence de Kruse et de sa disposition par siècle, Spruner avait l’intention de définir des époques en montrant des césures politiques empruntées à l’histoire événementielle. Dès 1834, il prévoyait consciemment de concevoir des cartes pour chaque période, par pays ou empire et non pas par continent ou grande région géographique.

Les espaces : classification, hiérarchisation, ordonnancement dans l’atlas (b)

20L’ordre chronologique des cartes est relégué au second plan. Il en résulte que la structure spatiale de l’atlas est primordiale. L’objectif de Spruner dans son atlas est de mettre en évidence les transformations territoriales, c’est-à-dire de montrer que les territoires changent au cours du temps.

Les couleurs et les frontières (c)

  • 42 Jansen – Borggräfe 2007 ; Rau 2017.

21Comme les États ne se trouvent pas dans la nature, mais sont des constructions humaines, ils ont besoin de frontières pour se démarquer les uns des autres. C’est le concept des États-nations en formation, dont Spruner est un adepte, et c’est pourquoi il met un accent sur les tracés de frontières42. Quant aux couleurs, il reprend la technique de Kruse. C’est souvent le principe : « même pays, même couleur de frontière ». L’Allemagne est en jaune, la France est en vert. Et la couleur constante à travers les siècles suggère une identité des pays existants au XIXe siècle avec ceux du Moyen Âge, elle suggère aussi leur « grand âge » (fig. 4).

Fig. 4 – Karl von Spruner, Historisch-Geographischer Hand-Atlas, Abt. 2: Geschichte Der Staaten Europa’s vom Anfange des Mittelalters bis auf die Neueste Zeit, Gotha 1846, carte n° 56: Europa waehrend des XXXjaehrigen Krieges und bis zur Zersplitterung der grossen spanischen Monarchie 1700 (© Forschungsbibliothek Gotha).

Fig. 4 – Karl von Spruner, Historisch-Geographischer Hand-Atlas, Abt. 2: Geschichte Der Staaten Europa’s vom Anfange des Mittelalters bis auf die Neueste Zeit, Gotha 1846, carte n° 56: Europa waehrend des XXXjaehrigen Krieges und bis zur Zersplitterung der grossen spanischen Monarchie 1700 (© Forschungsbibliothek Gotha).
  • 43 Spruner 1846, p. 1 : Wo der Historiker das Schwankende durch Worte bezeichnen kann, verlangt man h (...)

22Si l’on veut se lancer dans une interprétation des types de pays tels qu’ils apparaissent dans l’atlas, il y en a deux principaux : d’une part, les États plutôt homogènes comme la France, d’autre part, les pays plutôt désordonnés comme l’Empire germanique avant 1806, qui ressemble à une mosaïque de petites pièces, mais qui est représenté tout de même comme un État. Spruner est bien conscient de l’incertitude du savoir sur les frontières et l’imprécision des sources surtout pour les époques anciennes. Il se contente en disant : « hic Rhodus, hic salta43 ». Mais pour lui, c’est plutôt une question d’imprécision ou absence de sources et non pas une remise en question du concept de frontière politique.

  • 44 Jansen – Borggräfe 2007, p. 52-53.

23Si l’on se demande pourquoi Spruner utilise cette technique de représentation des frontières, il faut se rappeler le contexte afin de mieux saisir son choix. En 1848, le parlement réuni à la Paulskirche essaya de régler la question des frontières des pays qui faisaient auparavant partie de l’Empire germanique44. Parmi les idées et modèles politiques en cours, se trouvait le projet de constituer une grande nation allemande, dans les limites du « Deutscher Bund », une « Confédération germanique » dans laquelle des régions qui n’en faiaient pas partie, telles que le Schleswig, la Prusse orientale et occidentale et la province de Posen, devaient être progressivement intégrées. Des régions sans majorité germanophone comme la Bohême, la Moravie, Trieste et le sud du Tyrol ont été revendiquées pour le futur grand État-nation allemand avec l’argument de l’affiliation historiquement accrue au « Deutscher Bund ».

  • 45 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 459-460. Karl von Spruner an Wilhelm Perthes, 6 jui (...)
  • 46 Spruner 1868 ; Kamp 2002, p. 129-131. Cf. l’exposition virtuelle « König Ludwig II. von Bayern und (...)

24Spruner, quant à lui, était largement réticent aux déclarations politiques dans sa correspondance avec Perthes. Une seule fois, dans une situation politiquement assez tendue, il devient évident que Spruner souhaitait une monarchie allemande ou un parlement au pouvoir dictatorial (ein Parlament mit diktatorischer Gewalt)45. Dans son travail quotidien de militaire, il était plutôt fidèle au roi de Bavière. Sa position politique se reflète ici dans son travail de conseiller auprès du roi Maximilien II, qui fonda un musée national bavarois pour renforcer la « nation » bavaroise auquel Spruner fournit les descriptions pour le cycle d’images historiques. L’histoire de la Bavière (jusqu’au temps présent) est celle de la dynastie et des actes du « peuple bavarois46 ».

La méthode de travail, les exigences scientifiques, les expertises

25C’est surtout la correspondance de la collection Perthes Gotha qui rend compte de la méthode de travail de Spruner. Les étapes pour arriver à des cartes qui constitueront plus tard l’atlas sont : faire un plan général, développer une stratégie de publication, réemployer des cartes du Stieler, faire des recherches et lectures thématiques, faire une esquisse sur papier, faire réaliser la gravure sur cuivre, effectuer les corrections, faire appel à l’expertise scientifique, impression, colorisation, diffusion en fascicules, relier l’atlas. Ces étapes seront analysées ci-dessous.

261. Il y a d’abord le plan général, développé en 1834, qui n’a pas été respecté dans tous les détails, comme nous l’avons déjà dit. En ne regardant que les chiffres, le nombre de cartes a été multiplié par quatre, par intérêt scientifique et parce que le flux d’informations historico-géographique augmentait sans cesse.

  • 47 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 16-17, 24.6.1834.

27Dès juin 1834, Spruner et Perthes ont réfléchi à une stratégie de publication : comment annoncer l’atlas auprès du grand public ? Ils ont formulé deux stratégies : choix des cartes du Stieler (déjà bien connu) comme cartes de référence pour l’atlas historique ; choix d’une police (« Lateinische Schrift ») pour faciliter la publication ultérieure à l’étranger47.

  • 48 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV, Lettres datant de : 20.9.1836 ; 20.6.1841 ; 22.11.1841 ; (...)
  • 49 « Anstalt » en allemand peut aussi être une prison ou un hôpital, mais ici c’est un institut – car (...)
  • 50 Pour la PGM, cf. Lentz – Ormeling 2008.

282. Pour développer une carte, il fallait d’abord se renseigner, faire des recherches, lire les publications récentes des spécialistes. Dans la correspondance se trouvent plusieurs lettres dans lesquelles Spruner réclame de nouveaux livres sur des sujets précis, ou qu’on lui envoie les nouveautés disponibles aux foires de Leipzig. Parfois il demande une prolongation du prêt de livres ou la possibilité de commander un nouveau livre chez un éditeur en France (malgré le coût de l’expédition)48. Perthes a pris à cœur ces questions et a procuré et envoyé à Spruner les dernières nouveautés ou bien des livres ou des atlas qui se trouvaient dans la bibliothèque de la maison d’édition. Ce service peut sembler étrange aujourd’hui, mais cette sorte de collaboration faisait partie de la culture d’entreprise de l’époque. La maison d’édition se comprenait comme un institut de recherche en cartographie. À partir de 1855 la maison s’appelait officiellement « Geographische Anstalt49 ». Chez Perthes, cette appellation se trouve sur la page de garde de « Dr. A. Petermanns Mittheilungen aus Justus Perthes geographischer Anstalt » ou, plus court, les PGM fondées par August Petermann en 1855 qui était la première revue scientifique en géographie de langue allemande50.

  • 51 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 40-43 : « Ich kann mich nur schwer mit dem Gedanken (...)

293. Pour des raisons tant pratiques que promotionnelles, on réutilise les cartes de Stieler. Après la décision de Perthes d’utiliser aussi souvent que possible les cartes du Stieler comme cartes de référence, Spruner lui a aussi demandé au fur et à mesure les tirages du Stieler ainsi que des modèles pour les cartes d’Italie par lesquelles Spruner commença son travail. Dans une lettre du 27 décembre 1834, il se plaint qu’il lui était difficile de respecter les sensibilités du public51. Spruner explique qu’il n’a souvent pas besoin de toute la carte de Stieler, mais qu’il lui suffirait d’une partie, ou bien qu’il aimerait choisir une autre échelle (par exemple : une plus grande échelle pour une section d’une carte de France). Quoi qu’il en soit, il a dû s’adapter aux exigences de la maison. Les plaintes de Spruner révèlent deux raisons pour lesquelles Perthes voulait réutiliser les cartes déjà existantes. La première est la recherche d’une certaine uniformité des cartes (en ce qui concerne la taille, l’échelle, les couleurs et autres éléments stylistiques des cartes). Ici, il ne s’agit pas encore des attentes du public (la maison était encore « jeune »), mais il est possible que Perthes ait eu l’intention de produire un effet de reconnaissance auprès de son public. L’autre raison est plus économique car la réutilisation des cartes pouvait entraîner une économie de coûts : les plaques de cuivre n’ont pas dû être refaites entièrement. Le fruit des lectures de Spruner était enfin une première esquisse, c’est-à-dire une carte dessinée à la main envoyée, parfois par paquets de plusieurs, à Gotha.

  • 52 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 87.

304. Quand la carte dessinée était approuvée par Perthes, elle était transmise à un graveur, souvent à Gotha, mais la correspondance prouve aussi que la maison d’édition a externalisé certaines étapes du travail. Il s’agit d’un système assez fréquent dans les manufactures et chez les éditeurs de l’époque. C’est un travail sur la base de contrats ou de commissions. Ainsi en 1836, un graveur sur cuivre à Weimar, Karl Poppey, à la demande de Perthes, recevait les corrections de Spruner52. Parfois ces graveurs recevaient les propositions de corrections de Spruner à deux ou trois reprises.

  • 53 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 69-71 ; pour la suite : SPA-ARCH-MFV 47/3, 209-210.
  • 54 Annalen, Mai 1837, p. 185f. ; Rumschöttel 2005. En 1847, Rudhart est nommé professeur d’histoire à (...)

315. Une autre étape du processus de production était la demande d’expertises. Pour l’atlas historique de Spruner, Perthes a établi un échange avec Heinrich Leo, professeur à l’université de Halle et spécialiste de l’Italie (15/01/1836)53. Spruner et Leo ont échangé des lettres. Mais quand il fallait respecter une proposition de correction de Leo, Spruner transmettait l’information à Perthes. C’était le cas en 1840 quand Leo a critiqué la carte de la France ecclésiastique de 1322 à la Révolution (04/10/1840). Un autre expert était « Thomas Rudhardt », probablement Georg Thomas Rudhart (1792-1860), professeur d’histoire dans un lycée [« Lyzeum »] de Bamberg et archiviste de la ville ainsi que membre – probablement aussi président – d’une association historique locale devant laquelle Spruner avait présenté en 1832 une carte de la Franconie orientale (Franken) qui devait être intégrée dans son Atlas de la Bavière54. L’association a qualifié la carte de réussie et l’a fait imprimer (comme lithographie) à ses propres frais.

La lente évolution de la « science nouvelle »

  • 55 Annales, 1837, p. 185 : Wie vorbereitet und mit welchem Glücke unser Herr Verfasser das Gebiet der (...)

32Cette décision d’associer des experts extérieurs au processus de production reflète l’intérêt de Spruner et de Perthes pour faire de la cartographie une science. Au moment de la publication des premiers fascicules, les revues parlent d’une « nuova scienza » ou déclarent que Spruner était entré dans le nouveau domaine de la recherche historique cartographique (kartographische Geschichtsforschung)55.

  • 56 Pour la correspondance avec Kiepert et la correction des cartes byzantines par lui, voir : Forschu (...)
  • 57 Des « 11-14 » sont devenus 18 à la fin.
  • 58 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 360-361.
  • 59 Ritter 1822-1859.

33Aux expertises s’ajoute l’intérêt d’intégrer les recherches récentes. Dans le contexte de la lente « dilatation » de l’atlas nous avons déjà pu constater un intérêt de la part de Spruner pour intégrer les recherches récentes sur l’histoire de l’Antiquité. Il consulte les publications de Niebuhr et Kiepert, tous les deux professeurs d’histoire ancienne à l’Université de Berlin, précurseur de l’Université Humboldt56. On peut souligner cet intérêt scientifique par un autre exemple qui a entraîné une autre conséquence : non pas la multiplication, mais un retard de la réalisation de quelques cartes pour le 3e volume. Le 28 octobre 1845, Spruner écrit à Wilhelm Perthes qu’il prévoit 7 ou 8 feuilles pour l’Asie, 2 ou 3 pour l’Afrique, autant pour l’Amérique57 et qu’il faudrait les publier en deux fascicules58. Il propose d’annoncer qu’elles seront publiées concomitamment avec la livraison du dernier fascicule du volume 2. Dans ce cas, il aimerait d’abord terminer l’atlas du monde antique car, pour achever les cartes d’Asie, explique-t-il, il devrait d’abord attendre la publication entière « du Ritter » qui en était la base. Il s’agit ici de la Géographie générale comparée ou Science de la Terre dans ses rapports avec la nature et l’histoire de l’homme de Carl Ritter dont la deuxième édition allemande est publiée entre 1822 et 185959. En ce qui concerne les relations entre sciences historique et géographique d’un côté et cartographie de l’autre, il en résulte une gestion de temps intéressante. En tout cas, il ne s’est pas laissé presser par l’éditeur.

  • 60 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 100-102, 20.9.1836.
  • 61 Göttingische gelehrte Anzeigen, 1837, p. 525. Il l’annonce à ses lecteurs dans la préface de l’atl (...)
  • 62 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 435-438.
  • 63 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/6, 539-540, 1851.
  • 64 Eine Quellenliste findet sich dann in der 3. Edition von Menke (1880).

34Un troisième élément de la mise en scène de la cartographie historique comme science était un recueil de sources, un produit annexe de ses études de ces sources. Ce recueil, qui comprenait surtout des sources renseignant la géographie au Moyen Âge et qui devait accompagner l’atlas, était annoncé au public dès le premier fascicule. Ce recueil ne faisait pas partie du plan d’édition initial car c’est seulement en 1836 que Spruner écrit une lettre depuis Bamberg, dans laquelle il s’excuse pour le retard de son travail et évoque pour la première fois un manuel ou un Handbuch zur Geographie des Mittelalters qui pourrait être publié séparément60. Dès la livraison du premier fascicule en 1837, les recensions attendent avec impatience ce recueil de sources géographiques du Moyen Âge qui devrait paraître au moment de l’achèvement de l’atlas61. Mais le 13 novembre 1847, Spruner doit déclarer l’abandon de ce projet et propose de le mandater à un autre auteur contre des honoraires62. Au moment de l’envoi des dernières cartes du troisième volume, il exprime son souhait de travailler à l’édition de sources géographiques et sa volonté de travailler à Munich ou à Würzburg (probablement à cause des bibliothèques)63. Le projet n’a jamais vu le jour64.

35Les lecteurs de l’atlas l’ont probablement regretté, mais Spruner a eu le talent de transmettre au moins l’idée que les sources, qui étaient la base de ses cartes, n’ont pas été inventées – tandis que les « États » du Moyen Âge des atlas de Spruner et de Kruse étaient leurs inventions et reflétaient bien les rêves de leur époque. Ni le maître d'école ni le lieutenant-colonel n’avaient de programme politique au sens strict du terme. Mais le contexte historique ainsi que leurs propres carrières ont toujours influencé la conception des atlas dans toutes leurs dimensions (découpage spatial et temporel de l’histoire, l’introduction de frontières et leur marquage en couleur, cadre politique comme classification prioritaire de la société). Avec son atlas historique, Spruner a en tout cas contribué à l’invention de la représentation de l’histoire sous forme (carto)graphique. Les conséquences concrètes, on ne peut que les deviner. Mais étant donné la longue histoire de l’historiographie nationale, elles ne devaient pas être négligeables.

Tab. 1 – Karl von Spruner, Atlas antiquus, 27 in Kupfer gestochene colorirte Karten mit 64 Nebenkarten, Gotha, Justus Perthes, 1850. Contenu : Atlas antiquus delineavit Dr. C. de Spruner. XXVII tabulas coloribus illustratas et alias LXIV tabellas in margines illarum inclusas continens (sans indication de région).

N° d’ordre Titre de la carte – carte annexe (le cas échéant)
I Orbis terrarum veteribus notus. Tabellæ in margines inclusæ: 1) Orbis Homeri. 2) Orbis Hecatæi. 3) Orbis ad mentem Herodoti. 4) Orbis secundum Eratosthenem et Strabonem.
II Orbis terrarum notus usque ad Alexandri Magni tempora. Tab. in marg. incl.: Orbis terrarum ad mentem Ptolemæi.
III Regnum Alexandri Magni. Tab. in marg. incl.: 1) Caucasus Indicus. 2) Prœlium ad Granicum. 3) Prœlium ad Issum. 4) Prœlium ad Gaugamela.
IV Regna successorum Alexandri Magni circa medium sæculum tertium ante Chr. Tab. In marg. incl.: 1) Regna Epigonorum post pugnam apud Ipsum. 2) Prœlium ad Sellasiam. 3) Græcia temp. fœderis Achaici et Aetolici usque ad occupationem Romanorum.
V Hispania. Tab. in marg. incl.: 1) Bætica.
VI Gallia. Tab. in marg. incl.: 1) Gallia ante Cæsarem. 2) Insula Batavorum. 3) Gallia inter Alpes et Rhodanum.
VII Britannia. Tab. in marg. incl.: 1) Britannia Strabonis. 2) Britannia Ptolemæi. 3) Hadriani murus.
VIII Germania, Rhætia, Noricum.
IX Imperium Romanorum latissime patens.
X Imperium Romanorum post divisionem in Occidentale et Orientale.
XI Italia superior. Tab. in marg. incl.: Roma.
XII Italia inferior. Tab. in marg. incl.: 1) Urbs adjac. Regionibus. 2) Collis Capitolinus, Collis Palatinus et Forum Rom. 3) Albanus Mons. 4) Campania. 5) Syracusæ.
XIII Persis.
XIV Græcia. Tab. in marg. incl.: 1) Athenæ. 2) Acropolis. 3) Athenæ, Piræus et Salamis. 4) Piræus. 5) Delphi. 6) Thermopylæ.
XV Asia minor et Syria. Tab. in marg. incl.: 1) Ionia. 2) Hellespontus et Troas. Campus Trojæ.
XVI Armenia, Mesopotamia, Babylonia et Assyria cum adjacentibus regionibus.
XVII Thracia, Dacia, Illyria, Macedonia. Tab. in marg. incl.: Macedonia.
XVIII Palæstina a temp. Maccabæorum usque ad eversionem Hierosolymæ. Tab. in marg. incl.: 1) Palæstina temp. Judicum et Regum. 2) Hierosolyma temp. eversionis per Titum. 3) Hierosolyma urbs et regio. 4) Tabula populorum sec. Mosem 1, 10.
XIX India. Tab. in marg. incl.: 1) India Eratosthenis. 2) India Ptolemæi. 3) Dachinabades et Taprobane.
XX Aegyptus et Arabia. Tab. in marg. incl.: 1) Aegyptus inf.; 2) Heptanomis et Thebais.
XXI Mauretania. Numidia, Africa propria et Cyrenaica. Tab. in marg. incl.: 1) Numidia Zeugitana et Byzacium. 2) Alexandria. 3) Carthago. 4) Cyrene.
XXII Italia initio primi belli Punici. Tab. in marg. incl.: 1) Agrigentum. 2) Tarentum. 3) Italia temp. fundationis Urbis. 4) Regnum Romanum cum confœderatos Latinis, Tarquinii sup. tempore.
XXIII Italia a bellis Punicis usque ad finem Imperii occidentalis. Tab. in marg. incl.: 1) Roma et Carthago initio secondo belli Punici. 2) Corsica. 3) Sardinia.
XXIV Græcia tempore migrationis Doricæ ca 1000 ante Chr. Tab. in marg. incl.: 1) Græcia heroum tempore. 2) Prœlium et Marathona. 3) Prœlium ad Platæas.
XXV Græcia a bello Peloponnesiaco uque ad Philippum II. Regem Macedoniæ. Tab. in marg. incl.: 1) Græcia temp. bellorum contra Persas. 2) Prœlium ad Mantineam. 3) Prœlium apud Leuctra.
XXVI Regna successorum Alexandri Magni post magnum Syriæ imperium pugna ad Magnesiam diremtum. Tab. in marg. incl.: Asia minor et Syria usque ad occupationem Romanorum.
XXVII Pontus Euxinus et quæ adjacent. Tab. in marg. incl.: Bosporus Cimmerius.

Tab. 2 – Karl von Spruner, Historisch-geographischer Hand-Atlas zur Geschichte der Staaten Europas vom Anfang des Mittelalters bis auf die neueste Zeit, 73 Karten nebst erläuternden Vorbemerkungen, Gotha, Justus Perthes, 1846.

N° d’ordre Région Titre de la carte – carte annexe (le cas échéant)
1 Die Welt der Alten – 2 cartes annexes
2 Europa I Das Roemische Reich und die nördlichen Barbaren im IVten Jahrhundert – 1 carte annexe
3 Europa II Europa im Anfange des VI. Jahrhundert’s
10 Europa III Europa zur Zeit Carl’s des Grossen
44 Europa IV Europa in der zweiten Hälfte des Xten Jahrhundert’s – 1 carte annexe [Island]
46 Europa V Europa zur Zeit der Kreuzzüge – 1 carte annexe
48 Europa VI Europa am Ende des XIVten Jahrhunderts
51 Europa VII Europa in der Mitte des XVIten Jahrhunderts; Zeitraum der Reformation und der Übermacht des Hauses Habsburg
-- Europa VIII Europa während des XXXjaehrigen Krieges und bis zur Zersplitterung der grossen spanischen Monarchie, 1700
-- Europa IX Europa im XVIIIten Jahrhundert bis zum Ausbruche der französischen Revolution
-- Europa X Europa von 1789 bis 1815; Zeitalter Napoleon’s [légende: ----- Zug Napoleons in Russland]
64 Europa XI Europa nach Völker- und Sprachgrenzen; ethnographisches Bild des Welttheiles
9 Deutschland I Altgermanien und die Süd-Donau-Länder, um die Mitte des Vten Jahrhundert’s. Als Übergangsblatt der alten Geographie zur jener des Mittelalters – 1 carte annexe
12 Deutschland II Die Reiche der Karolinger. Theilung zu Verdun im August 843 – 2 cartes annexes
13 Deutschland III Deutschland unter den sächsischen und fränkischen Kaisern bis zu den Hohenstaufen
14 Deutschland IV Deutschland unter den Hohenstaufen, und bis 1273 – 1 carte annexe
15 Deutschland V Die Herzogthümer Francia, Alemannia, Bavaria, Lotharingia superior und Burgundia minor, nach dem Untergange der Gauverfassung – 2 cartes annexes
16 Deutschland VI Die Herzogthümer Saxonia und Lotharingia inferior; dann Thuringia, Osterland, Hassiae &c. nach dem Verfalle der Gaueintheilung – 2 cartes annexes
17 Deutschland VII Deutschland von Rudolf von Habsburg bis Maximilian I; 1273-1493 – 3 cartes annexes
18 Deutschland VIII Deutschland von 1493 bis 1618. Zeitraum der Reformation – 1 carte annexe
XIX Deutschland IX Deutschland zur Zeit des 30 jaehrigen Krieges, mit Angabe der Gebietsveraenderungen waehrend desselben und durch den westfaelischen Frieden – 9 cartes annexes
20 Deutschland X Deutschland von 1649 bis 1792 – 3 cartes annexes
21 Deutschland XI Deutschland von 1792 bis zur Gegenwart – 2 cartes annexes
22 Deutschland XII Die Ostsee-Laender Polen und Litthauen im Anfange des XIIIten Jahrhunderts – grande carte annexe à droite: Die Ordens-Gebiete Preussen und Livland bis 1525 und 1562 – 3 cartes annexes
4 Italien I Italien unter den Langobarden, nebst den Besitzungen der griechischen Kaiser – 7 cartes annexes
5 Italien II Italien unter den saechsischen & fraenkischen Kaisern, bis zu den Hohenstaufen – 1 carte annexe
6 Italien III Ober und Mittel Italien unter den Hohenstaufen – 1 carte annexe
7 Italien IV Italien von 1270 bis 1450 – 6 cartes annexes
8 Italien V Italien von 1450 bis 1792 – 7 cartes annexes
-- Frankreich I Die Reiche der Franken in Gallien unter den Merowingern – 2 cartes annexes
-- Frankreich II Die Königreiche Frankreich und Arelat bis 1180 – 3 cartes annexes
-- Frankreich III Frankreich von 1180 bis 1461. Zeitraum der Albigenser- und englischen Kriege – 5 cartes annexes
-- Frankreich IV Frankreich von 1461 bis 1610 – 2 cartes annexes
-- Frankreich V Frankreich von 1610 bis 1790 – 2 cartes annexes
-- Frankreich VI Die Republik und das Kaiserthum mit seinen Bundes Staaten – 1 carte annexe
-- Brit. Ins. I Die Britischen Inseln bis auf Wilhelm den Eroberer 1066 – 1 carte annexe
31 Brit. Ins. II Die Britischen Inseln, von Wilhelm den Eroberer bis zum Regierungs-Antritte des Hauses Tudor. 1066 bis 1485 – 3 cartes annexes
32 Brit. Ins. III Die Britischen Inseln seit 1485 – 2 cartes annexes
-- Brit. Ins. IV Grossbritannien’s saemmtliche mit Angabe ihrer Erwerbungszeit – 2 cartes annexes [dont 1 x Vorderindien]
-- Spanien und Portugal I Das Reich der Westgothen auf der iberischen Halbinsel von 477 bis 711
36 Spanien und Portugal II Das Emirat von Cordoba bis zum Untergange der Ommijaden; und die christlichen Reiche im Norden der iberischen Halbinsel von 711 bis 1028
-- Spanien und Portugal III Die Iberische Halbinsel bis in die Mitte des XIIIten Jahrhundert’s. Bis zur Gründung des König-Reiches Granada 1238, und der völligen Vertreibung der Almohaden 1257
38 Spanien und Portugal IV Die iberische Halbinsel von 1257 bis 1479 – 3 cartes annexes
-- Spanien und Portugal V Die iberische Halbinsel seit dem Anfange des XVIten Jahrhundert’s 1479 – 2 cartes annexes
-- Spanien und Portugal VI Die Besitzungen der Spanier und Portugiesen im XVIten Jahrhundert – 5 cartes annexes
-- Nordische Reiche I Die Reiche der Nordmannen vom VIIIten bis in’s XIIte Jahrhundert – 1 carte annexe
-- Nordische Reiche II Scandinavien bis zur calmarischen Union, 1397 – 6 cartes annexes
-- Nordische Reiche III Scandinavien bis zum Frieden von Friedrichshamm 1809. Mit Angabe der bis zur neuesten Zeit merkwürdig gewordenen Orte
-- Nordische Reiche IV Die Völker und Reiche der Slaven zwischen Elbe und Don bis 1125
53 Nordische Reiche V Polen und Litthauen von 1125 bis zu ihrer Vereinigung 1386
54 Nordische Reiche VI Polen und Litthauen unter den Jagjellonen. 1386-1572
55 Nordische Reiche VII Polen bis zu seinem Untergange 1795
47 Nordische Reiche VIII Das Russische Reich nach seiner allmaehligen Vergrösserung – 1 carte annexe
59 S.-O.-Europa u. V.-Asien I Das Byzantinische Reich bis in das XIte Jahrhundert – 1 carte annexe
-- S.-O.-Europa u. V.-Asien II Byzantinisches Reich, östliches Blatt
61 S.-O.-Europa u. V.-Asien III Griechenland und Kleinasien vom XIten bis in die Mitte des XIIIten Jhdts. – 2 cartes annexes
62 S.-O.-Europa u. V.-Asien IV Griechenland und Kleinasien bis zur Eroberung Konstantinopel’s durch die Osmannen am 29ten May 1453 – 3 cartes annexes
-- S.-O.-Europa u. V.-Asien V Das Reich der Kalifen in seiner grössten Ausdehnung
-- S.-O.-Europa u. V.-Asien VI Kalifat. Oestliche Haelfte – 2 cartes annexes
45 S.-O.-Europa u. Kl.-Asien VII Syrien und die angraenzenden Laender zur Zeit der Kreuzzüge – 4 cartes annexes
63 S.-O.-Europa u. V.-Asien VIII Das Osmannische Reich und dessen Schutz-Staaten, nach seiner grössten Ausdehnung im XVIIten Jahrhundert
-- Ungarn I Die Laender an der untern Donau vom Vten bis in das Xte Jahrhundert
-- Ungarn II Ungarn und seine Nebenlande bis zum Aussterben des Arpadischen Stammes 1301
-- Ungarn III Ungarn und seine Nebenlande vom Regierungs-Antritte des Hauses Anjou bis zur Schlacht von Mohacs 1526 – 2 cartes annexes
-- Ungarn IV Ungarn und seine südlichen Nachbarländer seit 1526
72 Kirchl. Verhältn. I Europa nach seinen kirchlichen Verhältnissen – 4 cartes annexes
11 Kirchl. Verhältn. II Deutschland’s kirchliche Eintheilung bis in das XVIte Jahrhundert. Mit Angabe der aeltesten und vorzüglichern Klöster
70 Kirchl. Verhältn. III Italien nach seiner kirchlichen Eintheilung – 4 cartes annexes
29 Kirchl. Verhältn. IV Frankreich’s aeltere kirchliche Eintheilung bis zum Jahre 1322. Mit Angabe der aeltern und wichtigern Klöster – 1 carte annexe
33 Kirchl. Verhältn. V Die Britischen Inseln nach ihrer kirchlichen Eintheilung bis zur Reformation – 2 cartes annexes
40 Kirchl. Verhältn. VI Die iberische Halbinsel nach ihrer kirchlichen Eintheilung. Mit Angabe der römischen & gothischen Bischofsitze, so wie der aeltesten & wichtigern Klöster
71 Kirchl. Verhältn. VII Scandinavien und Polen nach ihrer kirchlichen Eintheilung bis zur Reformation – 2 cartes annexes
-- Kirchl. Verhältn. VIII Ungarn und seine Nebenlande nach ihrer kirchlichen Eintheilung bis in das XVte Jahrhundert – 1 carte annexe

Tab. 3 – Karl von Spruner, Historisch-geographischer Hand-Atlas zur Geschichte Asiens, Africa’s, America’s und Australiens. Achtzehn colorirte Karten nebst erläuternden Vorbemerkungen, Gotha, Justus Perthes, 1853.

N° d’ordre Région Titre de la carte – carte annexe (le cas échéant)
74 Ausser-Europa I Asien bei Beginn des zweiten Jahrhundert’s vor Christus. Zeit der Seleuciden und des Turk-Reiches der Hiong-nu in Hoch-Asien – 1 carte annexe [Alt-Indien]
75 Ausser-Europa II Asien am Ende des zweiten Jahrhunderts. Zeit des Parther Reiches und der Han Dynastie in China
76 Ausser-Europa III Asien gegen die Mitte des Fünften Jahrhunderts. Zeit der Sassaniden und des Hunnen-Reiches
77 Ausser-Europa IV Asien vom VIten bis in die erste Haelfte des Ixten Jahrhundert’s. Zeit der grössten Ausdehnung des Kalifen Reiches; des Reiches Tufan oder Tübek und der Thang Dynastie in China – 1 carte annexe
78 Ausser-Europa V Asien von der Mitte des Ixten bis zum Ende des Xten Jahrhunderts. Zeitraum der Zerstückelung des Kalifats und des chinesischen Reiches; das Reich der Khitan in Hoch-Asien
79 Ausser-Europa VI Asien im XIten und XIIten Jahrhundert. Die Reiche der Seldschuken; der Altun-Khane in Hochasien und der Muhametaner in Indien
80 Ausser-Europa VII Asien im XIIIten & XIVten Jahrhundert. Die Mongolenherrschaft – 2 cartes annexes
81 Ausser-Europa VIII Asien im XVten und XVIten Jahrhundert. Begründung der russischen, grösste Ausdehnung der osmannischen Herrschaft; die Sofi in Persien, die Timuriden und Portugiesen in Indien; die Ming in China
82 Ausser-Europa 9 Asien am Ausgange des XVIIten Jahrhundert’s. Das Reich des Gross-Moguls; Besitzungen der Europaer in Indien. Die Hollaender in Indien
83 Ausser-Europa 10 Asien gegen Ende des XVIIIten Jahrhundert’s. Die Briten in Indien; das Reich der Mandschu
84 Ausser-Europa XI Africa bis zur Eroberung durch die Araber im VIIten Jahrhundert
85 Ausser-Europa XII Afrika nach den arabischen Geographen und bis zur Ankunft der Portugiesen, VIIItes bis XIVtes Jahrhundert
86 Ausser-Europa XIII Africa seit Anfang des XVten Jahrhunderts – 2 cartes annexes
87 Ausser-Europa XIV Nord America zur Übersicht der Entdeckung, Eroberung und Colonisation – 3 cartes annexes
88 Ausser-Europa XV Süd America zur Übersicht der Entdeckung, Eroberung und Colonisation
89 Ausser-Europa XVI America bis 1776
90 Ausser-Europa XVII Ausser-Europa seit 1776. Besitzungen der Europäer
91 Ausser-Europa XVIII Australia und Polynesia zur Übersicht der Entdeckung und Colonisation

Bibliographie

Ouvrages à caractère de source

Châtelain 1705 = H. A. Châtelain, Atlas Historique, Ou Nouvelle Introduction A l’Histoire, à la Chronologie, & à la Géographie Ancienne & Moderne, Amsterdam, 1705.

Hase 1750 = J. M. Hase, Atlas Historicus, comprehendens imperia maxima seu monarchias orbis antiqui historice, chronologice et geographice repraesentatas, Nuremberg, 1750.

Homann 1719 = J. B. Homann, Atlas Methodicus explorandis juvenum profectibus in studio geographico ad methodum Hübnerianam accomodatus, Nuremberg, 1719.

Hübner 1726 = J. Hübner, Museum geographicum, Das ist: Ein Verzeichniß der besten Landcharten, so in Deutschland, Frankreich, England und Holland von den besten Künstlern gestochen worden; nebst einem Vorschlage, wie daraus allerhand grosse und kleine Atlantes können sortiret werden, Hambourg, 1726 (1re éd. vers 1711).

Hübner 1730-1731 = J. Hübner, Vollständige Geographie, Hambourg, 1730-1731 [VD18 10815147].

Kœppen 1854 = A. L. Kœppen, The World in the Middle Ages. An historical geography, New York – Londres, 1854.

Kruse 1827 = C. Kruse, Atlas zur Übersicht der Geschichte aller Europäischen Länder und Staaten von ihrer ersten Bevölkerung an bis zu den neuesten Zeiten, Halle, 1827 (4e éd.).

Las Cases 1807 = E. A. Dieudonné Marius Joseph de Las Cases, Atlas historique, généalogique et géographique, Paris, 1807.

Las Cases 1825-1827 = E. A. Dieudonné Marius Joseph de Las Cases, Historisch-Genealogisch-Geographischer Atlas, Karlsruhe, 1825-1827.

Ritter 1822-1859 = C. Ritter, Die Erdkunde im Verhältniß zur Natur und zur Geschichte des Menschen, IV vols., Berlin, 1822-1859.

Spruner 1831 = C. [!] von Spruner, Bayerns Gauen nach den drey Volksstämmen der Alemannen, Franken und Bajoaren. Aus den Urkunden nachgewiesen […] Gegen Herrn Ritter v. Lang’s Bayerns Gauen etc. aus den alten Bisthums Sprengeln nachgewiesen, Bamberg, 1831.

Spruner 1838 = K. von Spruner, Atlas zur Geschichte von Bayern, Gotha, 1838.

Spruner 1846 = K. von Spruner, Historisch-geographischer Hand-Atlas zur Geschichte der Staaten Europa‘s vom Anfang des Mittelalters bis auf die Neueste Zeit; Drei und Siebzig colorirte Karten nebst erläuternden Vorbemerkungen, Gotha, 1846.

Spruner 1850 = K. von Spruner, Atlas antiquus, 27 in Kupfer gestochene colorirte Karten mit 64 Nebenkarten, Gotha, 1850.

Spruner 1852 = K. von Spruner, Historisch-geographischer Hand-Atlas zur Geschichte Asiens, Africa’s, America’s und Australiens. Achtzehn colorirte Karten nebst erläuternden Vorbemerkungen, Gotha, 1853.

Spruner 1856 = K. von Spruner, Historisch-geographischer Schul-Atlas, Gotha, 1856.

Spruner 1868 = K. von Spruner, Die Wandbilder des Bayerischen National-Museums, Munich, 1868 (4 vol.).

Stieler 1816-1834 = A. Stieler, Hand-Atlas über alle Theile der Erde nach dem neuesten Zustande und über das Weltgebäude, Gotha, 1816-1834.

Études secondaires

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Anderson 2003 = B. Anderson, Imagined communities. Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Londres-New York, 2003 (13e éd.).

Besse 2003 = J.-M. Besse, Les grandeurs de la Terre. Aspects du savoir géographique à la Renaissance, Lyon, 2003.

Black 2003 = J. Black, Geschichte der Landkarte. Von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, 2003.

Dörflinger 1995 = J. Dörflinger, Geschichtsatlanten vom 16. bis zum Beginn des 20. Jahrhunderts, dans H. Wolff (dir.), Vierhundert Jahre Mercator, vierhundert Jahre Atlas. “Die ganze Welt zwischen zwei Buchdeckeln”. Eine Geschichte der Atlanten, Weißenhorn, 1995, p. 179-198.

Duhamelle 2005 = C. Duhamelle, Les Atlas historiques allemands, dans Bulletin de la Mission historique française en Allemagne, 41, 2005, p. 137-150.

Echternkamp 1998 = J. Echternkamp, Der Aufstieg des deutschen Nationalismus (1770-1840), Francfort-sur-le-Main-New York, 1998.

Goffart 2003 = W. Goffart, Historical atlases: the first three hundred years, 1570-1870, Chicago, 2003.

Güttler 2013 = N. Güttler, Unsichtbare Hände: die Koloristinnen des Perthes Verlags und die Verwissenschaftlichung der Kartographie im 19. Jahrhundert, dans Archiv für Geschichte des Buchwesens, 68, 2013, p. 133-153.

Haguet – Hofmann 2018 = L. Haguet, C. Hofmann (dir.), Une carrière de géographe au siècle des Lumières, Jean-Baptiste d’Anville, Oxford, 2018.

Heigel 1893 = K. T. von Heigel, Spruner, Karl von, dans Allgemeine Deutsche Biographie, 35, 1893, p. 325-328, consulté le 20/04/2020, www.deutsche-biographie.de/pnd117480525.html#adbcontent

Hofmann 2000 = C. Hofmann, La genèse de l’atlas historique en France (1630-1800). Pouvoirs et limites de la carte comme « œil de l’histoire », dans Bibliothèque de l’École des chartes, 158, 2000, p. 97-128.

Jansen – Borggräfe 2007 = C. Jansen, H. Borggräfe, Nation, Nationalität, Nationalismus, Francfort-sur-le-Main-New York, 2007.

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Kamusella 2010 = T. Kamusella, School History Atlases as Instruments of Nation-State Making and Maintenance: A Remark on the Invisibility of Ideology in Popular Education, dans Journal of Educational Media, Memory and Society, 2-1, 2010, p. 113-138.

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Rau 2017 = S. Rau, Räume und Grenzen – Dynamiken und Relationen. Historische und systematische Betrachtungen, dans Christiane Spiel, Reinhard Neck, Heinrich Schmidinger (dir.), Grenzen in den Wissenschaften, Wien, 2017, p. 35-54 (OEFG, 20).

Rau 2019 = S. Rau, History, Space, and Place, London-New York 2019.

Rumschöttel 2005 = H. Rumschöttel, Rudhart, Georg Thomas von, dans Neue Deutsche Biographie, 22, 2005, p. 163-164, consulté le 01/03/2020, www.deutsche-biographie.de/pnd119526247.html#ndbcontent

Schramm 2014 = M. Schramm, The beginnings of historical consciousness historical atlases in the eighteenth century, Cambridge, 2014 (Open Forum CES Paper Series, 21).

Schraut 2011 = S. Schraut, Kartierte Nationalgeschichte. Geschichtsatlanten im internationalen Vergleich (1860–1960), Francfort-sur-le-Main-New York, 2011.

Weigel 2011 = P. Weigel, Die Sammlung Perthes Gotha, Berlin, 2011 (Patrimonia der Kulturstiftung der Länder, 254).

Witting 2013 = A. Witting, Das Konzept der Nation in Geschichtsatlanten des 19. Jahrhunderts, mémoire de maîtrise inédit, Erfurt, 2013.

Wolf 2003 = A. Wolf, Zum Deutschlandbild in Geschichtsatlanten des 19. Jahrhunderts, dans D. Unverhau (dir.), Geschichtsdeutung auf alten Karten. Archäologie und Geschichte, Wiesbaden, 2003, p. 255-286 (Wolfenbütteler Forschungen, 101).

Notes

1 Le cadre institutionnel de cette recherche est double : d’un côté, l’on trouve le groupe de recherche ACSAM qui s’intéresse à la naissance, au développement et à la stabilisation de la forme graphique et éditoriale désignée par le mot « atlas » ; de l’autre, figure le groupe de recherche « Erfurter RaumZeit-Forschung » à l’Université d’Erfurt. La participation aux journées d’études d’ACSAM était d’ailleurs co-financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft (RA 1048/6-1) et par l’Université d’Erfurt.

2 Spruner 1846.

3 Voir Pastoureau 1980 ; Hofmann 2000 ; Besse 2003 ; Goffart 2003 ; Schramm 2014 ; Haguet – Hofmann 2018.

4 Weigel 2011.

5 Universitäts- und Forschungsbibliothek Erfurt/Gotha, Sammlung Perthes Gotha : Findbuch SPA-ARCH-MFV 047, 087, Nachlass Karl von Spruner.

6 Nous tenons ici à remercier la Faculté de Philosophie de l’Université d'Erfurt ainsi que le service de recherche, avec le soutien financier desquels il a été possible d'employer un étudiant en master (à temps partiel) pendant une année entière, qui a classé les papiers des successions.

7 Ce travail de classement a été fait par Andreas Witting qui a également rédigé son mémoire de maîtrise sur l’atlas (Witting 2013). Pour l’adresse du Kalliope-Verbundkatalog : http://kalliope.staatsbibliothek-berlin.de/de/index.html

8 Selon Dörflinger 1995.

9 Black 2003, p. 278 ; Hofmann 1985, p. 68.

10 Wolf 2003 ; Lehn 2008 ; Schraut 2011.

11 Jansen – Borggräfe 2007 ; Echternkamp 1998 ; Anderson 2005.

12 Güttler 2013.

13 Heigel 1893.

14 Spruner 1831.

15 Stieler 1816-1834. Le Stieler a connu dix éditions. La dixième est paru entre 1921 et 1945.

16 Spruner 1838.

17 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 7-12 : Entwurf.

18 Witting 2013, p. 60-61.

19 Las Cases 1825-1827, paru sous le pseudonyme A. Lesage. Pour l’édition française : Las Cases 1807.

20 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 7-12 : Ein historischer Atlas soll der erste Begleiter jedes geschichtlich Kundigen seyn. Um diesen Zweck zu erfüllen, muß er genau für jede Periode der Geschichte nicht allein den äußern Umfang, sondern auch die innern Abgränzungen des betreffenden Landes darstellen, jeder merkwürdige Ort der einschlägigen Periode muß auf derselben zu finden seyn, die Namen der Orte, Flüße etc. müssen in der damals üblichen Schreibform [?] eingetragen und bey den minderverständlichen in Klammern die heutigen Namen angegeben werden. Kurz, jede Karte muß […] das für die betreffende Periode seyn, was eine gute geographische Karte für unsere Tage ist; jede historische Notiz muß aus derselben verbannt bleiben und kann nur durch Farben und Zeichen, welche am Rande erklärt werden, angegeben [werden] ohne die Erzählung selbst in die Karte einzuschreiben.

21 Göttingische gelehrte Anzeigen, 3 avril 1837, p. 524.

22 Pour une vue générale de l’édition de 1880, voir : www.maproom.org/00/46/ (consulté le 26/02/2018).

23 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338-339. Pour les trois sections (ou volumes) de la première édition voir l’annexe de cet article.

24 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338-339.

25 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/6, 539.

26 Les livres de compte de la compagnie restent à être analysés et évalués.

27 1re édition, vol. 1 : 1850, vol. 2 : 1846, vol. 3 : 1853 ; 2e édition : vol. 1 : 1855 ; vol. 2 : 1854 ; vol. 3 : 1855 ; 3e édition : vol. 2 : 1880.

28 Charles de Spruner, Atlas historique de la France, Gotha, vers 1846-1854 ; Theodor Menke, Atlante del mondo antico. Pubblicato ad uso delle scuole, 2e éd., Gotha, 1855 ; Theodor Menke, Orbis antiqui descriptio. An atlas illustrating ancient history and geography by eighten maps, 3e éd., Gotha et Londres, 1862 ; Karl di Spruner, Atlante storico-geografico. Venti due carte illuminate ed incise in rame, Turin et Florence, vers 1880.

29 K. di Spruner, Atlante storico-geografico. Ventitre carte illuminate ed incise in rame, Gotha : Perthes, Torino: Clausen, vers 1880. Cette édition comprenait 23 cartes. Elle était encore disponible en 1915.

30 Kœppen 1854.

31 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 116-117.

32 Preußisches Ministerium der geistlichen, Unterrichts- und Medizinalangelegenheiten.

33 Spruner 1856 ; 10e éd. de 1975.

34 Fränkischer Merkur 33, 2 février 1837 ; Göttingische gelehrte Anzeigen, 3 avril 1837 ; Blätter für literarische Unterhaltung 56, 25 février 1838 ; Annalen, mai 1837 ; Literarische Zeitung, 4 octobre 1837 ; Jahrbücher für wissenschaftliche Kritik, février 1838 ; Literaturblatt (redigiert von Wolfgang Menzel), 11 mars 1839.

35 Kruse 1827.

36 Les précurseurs du XVIIIe siècle sont, entre autres, Hübner et Homann, voir plus haut n. 3 (Homann 1719 ; Hübner 1726). Il faut noter que la Vollständige Geographie de Hübner ne contenait pas de cartes (Hübner 1730-1731). Plusieurs de ces précurseurs s’orientèrent déjà vers des périodisations de siècles, parfois en essayant de combiner l’histoire profane avec l’histoire sacrée. C’est le cas de l’Atlas Historicus de Johann Georg Hagelgans (1687-1762) ; voir Schramm 2014, p. 13-15.

37 Las Cases 1825-1827.

38 Son nom complet était Emmanuel Auguste Dieudonné Marius Joseph de Las Cases.

39 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 7-12 : Entwurf.

40 Spruner 1846 ; Spruner 1850 ; Spruner 1852.

41 Dans l’annexe de cet article se trouvent les listes de cartes de l’atlas historique, qui donnent un bon aperçu de l’ordre chronologique et de la répartition géographique.

42 Jansen – Borggräfe 2007 ; Rau 2017.

43 Spruner 1846, p. 1 : Wo der Historiker das Schwankende durch Worte bezeichnen kann, verlangt man hier eine festgehaltene Darstellung, deren doch nur eine möglich ist, und hier, wie nicht leicht irgendwo, heisst es : “hic Rhodus, hic salta”.

44 Jansen – Borggräfe 2007, p. 52-53.

45 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 459-460. Karl von Spruner an Wilhelm Perthes, 6 juin 1848 : Käme ich in wahrlich mein Votum würde auch nicht weit[er auf die ?] Republik fallen, jedenfalls ein Parlament mit diktatorischer Gewalt. Wir haben eben in den jüngsten Tagen wieder gar zu erbärmliche Proben der vielköpfigen Herrschaft sehen müssen daß nicht jeder Deutsche, der es wahrhaft gut mit seinem Vaterlande meint, zuletzt nur eine Herrschaft wünschen soll, der sich Alles beugen muß. Les archives de la commission de l’Académie bavaroise des sciences possèdent des documents relatifs aux travaux de Spruner qui devraient fournir de plus amples informations à ce sujet.

46 Spruner 1868 ; Kamp 2002, p. 129-131. Cf. l’exposition virtuelle « König Ludwig II. von Bayern und seine Zeit », voir : www.bavarikon.de/object/bav:BSB-CMS-0000000000000552?lang=de (consulté le 01/03/2020).

47 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 16-17, 24.6.1834.

48 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV, Lettres datant de : 20.9.1836 ; 20.6.1841 ; 22.11.1841 ; 11.1.1842 ; Febr. 1842 ; 11.3.1842 ; 13.4.1842 ; XIX.1.1843 ; 12.5.1843 ; 5.6.1843 ; 4.8.1843 ; 10.12.1843 ; 21.4.1844 ; 2.10.1844 ; 8.2.1847 ; 9.3.1847 ; 11.4.1855 ; 8.12.1847 ; 1.2.1875.

49 « Anstalt » en allemand peut aussi être une prison ou un hôpital, mais ici c’est un institut – car il y avait un autre exemple, juste à côté à Weimar, où on trouve dès 1804 le « Geographisches Institut » de Bertuch.

50 Pour la PGM, cf. Lentz – Ormeling 2008.

51 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/1, 40-43 : « Ich kann mich nur schwer mit dem Gedanken befreunden, dass man so gar sehr auf die Befindlichkeit des Publikums achten müsse. »

52 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 87.

53 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 69-71 ; pour la suite : SPA-ARCH-MFV 47/3, 209-210.

54 Annalen, Mai 1837, p. 185f. ; Rumschöttel 2005. En 1847, Rudhart est nommé professeur d’histoire à l’université de Munich et peu après, en 1849, il est nommé directeur des Archives générales du « Reich » (Allgemeines Reichsarchiv) En 1858, il a été l’un des premiers membres à part entière de la Commission historique (Historische Kommission). Spruner était donc en bonne compagnie.

55 Annales, 1837, p. 185 : Wie vorbereitet und mit welchem Glücke unser Herr Verfasser das Gebiet der kartographischen Geschichtsforschung (denn so muß man seine ›nuova scienza‹ heißen) betrat, schildern zwei rühmlich bekannte Forscher, die Herren Professoren: Leo in Halle und Thomas Rudhardt in Bamberg (denn Thomas Morus in geschichtlicher Darstellung an seines berühmten Bruders parlamentarisches Talent erinnert!).

56 Pour la correspondance avec Kiepert et la correction des cartes byzantines par lui, voir : Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/4, 307-308, SPA-ARCH-MFV 47/4, 322-324, SPA-ARCH-MFV 47/5, 376-377.

57 Des « 11-14 » sont devenus 18 à la fin.

58 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 360-361.

59 Ritter 1822-1859.

60 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/2, 100-102, 20.9.1836.

61 Göttingische gelehrte Anzeigen, 1837, p. 525. Il l’annonce à ses lecteurs dans la préface de l’atlas ; Spruner 1846, p. 1.

62 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/5, 435-438.

63 Forschungsbibliothek Gotha, SPA-ARCH-MFV 47/6, 539-540, 1851.

64 Eine Quellenliste findet sich dann in der 3. Edition von Menke (1880).

Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Lettre de Karl von Spruner à Wilhelm Justus Perthes, 03/04/1845, Gotha, Forschungsbibliothek Gotha der Universität Erfurt, SPA-ARCH-MFV 47/5, 338 (© Forschungsbibliothek Gotha).
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Titre Fig. 2 – Lettre de Karl von Spruner à Wilhelm Justus Perthes, 03/04/1845, Gotha, Forschungsbibliothek Gotha der Universität Erfurt, SPA-ARCH-MFV 47/5, 339 (© Forschungsbibliothek Gotha).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/27340/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Fig. 3 – Emmanuel Auguste Dieudonné Marius Joseph de Las Cases, Historisch-genealogisch-geographischer Atlas in fünf und dreisig Uebersichten, Carlsruhe 1835, carte n° 1 : « Die den Alten bekannte Welt » [« Le monde connu par les anciens »] (© Universität Greifswald <814/V 15>, urn:nbn:de:gbv:9-g-247439).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/27340/img-3.jpg
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Titre Fig. 4 – Karl von Spruner, Historisch-Geographischer Hand-Atlas, Abt. 2: Geschichte Der Staaten Europa’s vom Anfange des Mittelalters bis auf die Neueste Zeit, Gotha 1846, carte n° 56: Europa waehrend des XXXjaehrigen Krieges und bis zur Zersplitterung der grossen spanischen Monarchie 1700 (© Forschungsbibliothek Gotha).
URL http://books.openedition.org/efr/docannexe/image/27340/img-4.jpg
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