Une réforme orientale à l’âge baroque
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Texte intégral
1Archimandrite : titre accordé aux supérieurs des grands monastères de rite oriental (archimandritats). Les archimandrites détenaient le droit d’utiliser certains insignes épiscopaux comme la croix pectorale et l’anneau et, pendant les liturgies, de porter la crosse et la mitre. En Pologne-Lituanie, leur nomination relevait le plus souvent du droit de patronage princier ou nobiliaire. Cette situation débouchait sur la distribution des revenus monastiques in commendam parmi les clientèles des magnats, dont les représentants obtenaient le titre d’archimandrite sans faire partie de la communauté monastique.
2Archiprêtre (протопопъ) : Prêtre placé à la tête du clergé cathédral ou d’une circonscription ecclésiastique. Dans l’Église uniate ruthène, les archiprêtres furent également désignés à partir de la fin du XVIIe siècle comme « doyens » par mimétisme de l’Église catholique latine.
3Bourgmestre (burmistrz) : magistrat, généralement élu par les membres du conseil municipal (consuls) dont il devait assurer la direction (parfois partagée entre plusieurs bourgmestres). Il représentait également le pouvoir exécutif des autorités urbaines dans le domaine administratif, fiscal et judiciaire.
4Castellan (kasztelan) : charge apparue dans le royaume de Pologne au XIIIe siècle et progressivement introduite dans la grande-principauté de Lituanie à partir du XVe siècle. Les castellans étaient placés à la tête des principales places fortes et des circonscriptions qui en dépendaient avec de larges pouvoirs administratifs, fiscaux, judiciaires et militaires. Par la suite, une grande partie de leurs attributions fut récupérée par les starostes. Néanmoins, les castellans conservèrent un statut élevé sur l’échelle honorifique avec le droit de siéger au Sénat. Le castellan de Cracovie (capitale royale) détenait même la préséance sur tous les autres sénateurs et les castellans de Vilnius et de Trakai se plaçaient aux côtés des voïvodes. En dehors de ces trois cas particuliers, le Sénat accueillait trente-et-un castellans supérieurs dotés de fauteuils ainsi que quarante-neuf castellans inférieurs et trois castellans-connétables (kasztelanowie konarscy).
5Chambellan (podkomorzy) : charge dérivée des anciens chambellans des cours princières, qui fut réorganisée au XIVe siècle. À partir de cette époque (après 1566 en Lituanie), leur fonction se limita à diriger le tribunal caméral (sąd podkomorski) dont ils étaient l’unique membre et dont la compétence concernait les conflits de délimitation des propriétés nobiliaires. Afin de l’assister dans son travail, le chambellan était accompagné d’arpenteurs (komornicy graniczni). Le symbole du pouvoir du chambellan était une pelle (souvent exécutée en argent et richement décorée) qui représentait l’outil utilisé pour ériger les mottes de terre destinées à marquer les limites des parcelles.
6Consul [municipal] (rajca) : magistrat, nommé ou élu, qui participait au conseil chargé de l’administration urbaine ainsi que du contrôle du commerce local et du fonctionnement des métiers. Dans la majorité des villes de droit allemand, leur cadence durait une année alors que dans les villes privées elle pouvait être viagère. Le plus souvent, les consuls étaient choisis parmi les membres des familles marchandes ou les maîtres des métiers.
7Décimateur (десятинникъ ou десятилникъ) : charge de l’administration diocésaine orthodoxe, connue depuis le synode de Vladimir de 1273. Placés à la tête de petites circonscriptions (десятина), les décimateurs s’occupaient de la perception des redevances dues à l’évêque et de l’exercice de la justice pour les affaires séculières qui concernaient les habitants des territoires ecclésiastiques. Ils étaient également responsables du contrôle de la discipline du clergé local et des laïcs en transférant les cas d’abus devant le tribunal épiscopal. Au départ, ces charges semblent avoir été accordées à des clercs, mais rapidement elles passèrent entre les mains des nobles laïcs, clients des évêques. Si, en Moscovie, les décimateurs existèrent jusqu’en 1675, dans la métropolie ruthène de Kiev, ils semblent avoir été assez rares avant de disparaître dans la seconde moitié du XVIe siècle.
8Diétine (sejmik) : assemblée des officiers royaux et de la noblesse d’une circonscription territoriale locale apparue au XIVe siècle. Dans le royaume de Pologne, les diétines se réunissaient dans les voïvodies ou dans les anciens territoires (ziemie). En Lituanie, après la réforme administrative de 1564-1566, les diétines existaient dans chaque district (powiat). Dans les anciennes provinces historiques (Grande Pologne, Petite Pologne, Lituanie, Ruthénie, Mazovie et Prusse royale) fonctionnaient également les diétines générales qui rassemblaient les délégués des diétines locales et les sénateurs de la région. Les diétines assumaient plusieurs fonctions qui donnaient lieu à différents types d’assemblées : 1. sejmik przedsejmowy convoqué pour l’élection des députés à la Diète générale et la préparation des instructions. 2. sejmik relacyjny destiné à annoncer les décisions de la Diète et à discuter leur validation, ainsi qu’à repartir l’assiette des impôts (attribution récupérée par la suite par les sejmiki gospodarcze). 3. sejmik elekcyjny chargé d’élire les candidats aux offices judiciaires locaux 4. sejmik deputacki qui désignait les députés pour les Grands Tribunaux. 5. sejmik kapturowy qui élisait les autorités chargées du gouvernement pendant une période d’interrègne et les juges des tribunaux « encapuchonnés » (sądy kapturowe) compétents pour les affaires criminelles et d’ordre public durant cette même période. 5. sejmik gospodarczy apparu au XVIIe siècle pour décider de la répartition et des procédures de prélèvements des impôts votés par la Diète. Il s’occupait également du recrutement des troupes locales.
9Droit de Magdebourg (prawo magdeburskie) : ensemble de privilèges urbains forgés sur le modèle de ceux accordés à la ville de Magdebourg (attestés depuis 1188 et diffusés par le coutumier connu sous l’appellation Miroir des Saxons). Ils furent adoptés en Pologne à partir du XIIIe siècle par le biais des colons germaniques. À partir de la fin du siècle suivant, ces privilèges furent également accordés aux villes lituaniennes. Dans certains territoires, le droit de Magdebourg fut adapté ou complété à l’aide d’autres sources donnant naissance à des variantes locales (les plus connues sont le droit de Poznań, le droit de Chełmno ou celui de Środa Sląska/Neumarkt). Ces privilèges pouvaient être concédés par le souverain aux villes royales ou princières mais également par les seigneurs à leurs villes privées. Le droit de Magdebourg accordait une forme d’autonomie au gouvernement urbain (avec son conseil municipal et ses propres institutions judiciaires) et des droits particuliers aux habitants dans le domaine judiciaire, commercial, fiscal ou matrimonial. Il prévoyait également un découpage spécifique de l’espace urbain avec une affectation des parcelles en fonction des différentes activités.
10Ecclésiarque : fonction originellement attribuée à un moine chargé de veiller au bon état du sanctuaire monastique, de s’occuper des aspects matériels des célébrations et de contrôler le respect des rites liturgiques au cours de la messe. Un ecclésiarque existait également auprès de la cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople. Plus tard, sur ce modèle, la charge apparut également dans les différentes églises cathédrales de la métropolie de Kiev.
11Économe (ekonom) : représentant du roi chargé de l’administration des domaines royaux – appelés menses princières (dobra stołowe) ou ekonomie – dont les revenus étaient directement destinés au souverain.
12Grand chancelier de la Couronne / de Lituanie (kanclerz wielki koronny / litewski) : la charge de chancelier est apparue dès le XIIe siècle à la cour de Pologne (et vers le milieu du XVe siècle en Lituanie). Sa fonction principale était de sceller les actes du souverain, mais également de le représenter auprès de la Diète et de préparer les décrets qui venaient d’être votés. À partir de 1507, les chanceliers de Pologne étaient généralement choisis de manière alternée entre les laïcs et les clercs (sauf l’archevêque de Gniezno ou les évêques de Cracovie, de Cujavie, de Varmie, de Poznań et de Płock, d’après la règle des incompatibilités, énoncée dans le statut de 1504). Ce principe n’avait pas cours en Lituanie. Aux côtés de la charge de chancelier existait celle de vice-chancelier qui avait un rang inférieur (même si elle aussi donnait accès au Sénat) mais possédait des attributions similaires. Dans la pratique, les deux hommes alternaient dans l’exercice de la fonction par périodes de six mois. En outre, les chancelleries de Pologne et de Lituanie se partageaient les affaires pour les territoires respectifs de leurs États ainsi que pour les rapports diplomatiques avec les souverains occidentaux et orientaux. Les questions générales étaient traitées par l’une ou par l’autre chancellerie en fonction de l’endroit où se trouvait le souverain. Les grands chanceliers présidaient également les tribunaux des assesseurs.
13Grand hetman de la Couronne / de Lituanie (hetman wielki koronny / litewski) : charge introduite en Pologne et en Lituanie dans la seconde moitié du XVe siècle avec le développement de l’armée de métier. Au départ, les hetmans étaient nommés pour le temps des campagnes puis, en 1503, leur charge devint permanente (et même viagère à partir de 1581). Sans appartenir au Sénat, les grands hetmans étaient généralement recrutés parmi les familles des magnats et occupaient un rang équivalent aux ministres comme chefs de l’armée. Leur pouvoir était symbolisé par la masse d’armes (buława). En temps de paix, quand les grands hetmans demeuraient à la cour du souverain pour s’occuper de l’administration générale des armées, le commandement des opérations militaires – notamment pour la surveillance des frontières – était assuré par les hetmans de campagne (hetmani polni) de la Couronne et de Lituanie. Jusqu’en 1717, les grands hetmans avaient également le droit de disposer de leurs propres représentants à la cour du sultan, celle du khan de Crimée et auprès des cosaques zaporogues.
14Grand maréchal de la Couronne / de Lituanie (marszałek wielki koronny / litewski) : charge réorganisée en 1409 dans le royaume de Pologne et la grande-principauté de Lituanie, avec la redistribution des anciennes attributions entre maréchaux curiaux et grands maréchaux. Ces derniers étaient grands officiers de la cour et membres du Sénat. Leurs premières fonctions les plaçaient à la tête de l’administration curiale (avec, notamment, des attributions financières et judiciaires) et locale, là où se trouvait le souverain. Pour cela, ils disposaient de deux régiments de gardes et d’une milice, placés directement sous leurs ordres. D’autre part, ils étaient responsables du déroulement des audiences royales et des différentes cérémonies curiales. Enfin, ils étaient chargés de convoquer les réunions du Sénat et d’organiser les élections des nouveaux souverains, en veillant au maintien de l’ordre dans les assemblées. Dans la hiérarchie, le grand maréchal de la Couronne venait avant celui de Lituanie qui – en cas d’absence du premier – assumait ses fonctions.
15Grand trésorier de la Couronne / de Lituanie (podskarbi wielki koronny / litewski) : charge réorganisée au milieu du XIVe siècle dans le royaume de Pologne. Ses fonctions consistaient à administrer le trésor et les ateliers monétaires de la monarchie. En 1504, le grand trésorier obtint le droit de siéger au Sénat. En 1569, fut créé un grand trésorier de Lituanie en remplacement de l’ancienne charge de trésorier territorial de Lituanie (podskarbi ziemski litewski).
16Grand Tribunal de la Couronne / de la grande-principauté de Lituanie (Trybunał Główny Koronny / Wielkiego Księstwa Litewskiego) : tribunaux créés en 1578 en Pologne et en 1581 en Lituanie pour servir de plus haute instance d’appel pour l’ensemble des habitants des deux États (auparavant ce rôle revenait au tribunal curial – sąd nadworny). Leurs juges (députés) étaient choisis pour un an parmi les représentants de la noblesse au cours de diétines spéciales (sejmiki deputackie) et du clergé. Les sessions des deux tribunaux se réunissaient dans différentes villes en fonction de la partie du territoire concerné (Lublin et Piotrków Trybunalski en Pologne ; Vilnius, Minsk et Navahrudak en Lituanie). Les Grands Tribunaux examinaient en dernière instance les affaires jugées par les tribunaux locaux (notamment les tribunaux territoriaux, châtelains et caméraux) et en appel les affaires les plus graves qui concernaient la noblesse (peine de mort, emprisonnement ou perte de la propriété) ou les plaintes contre les officiers du prince. Dans le cadre de chacune des deux institutions, une session spéciale, désignée comme tribunal compositi iudicii, jugeait en appel les affaires dont l’une des parties appartenait au clergé ou celles qui concernaient l’apostasie. Comme les tribunaux de première instance, les Grands Tribunaux possédaient également une fonction notariale dans la validation des actes.
17Hetman cosaque (hetman kozacki) : au départ, il s’agissait d’un titre utilisé alternativement pour celui d’ataman de la Sič zaporogue (ataman koszowy), qui était le chef militaire élu des armées cosaques. Avec la création des cosaques « enregistrés » au service du roi de Pologne, ce terme fut utilisé pendant quelques années pour désigner le chef de cette troupe, avant d’être remplacé par celui de « supérieur de l’armée zaporogue » (starszy wojska zaporoskiego). En 1648, lors de la grande insurrection cosaque, Bohdan Chmielnicki reprit à son profit cette titulature, confirmée par le roi de Pologne lors du traité de Zboriv (1649). À partir de cette date, le titre d’« hetman de l’armée zaporogue » désigna le dirigeant de l’État cosaque (Hetmanat), doté de pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sur l’ensemble des territoires placés sous son autorité.
18Hiéromoine : moine de rite oriental qui a reçu l’ordination.
19Higoumène : supérieur d’un monastère de rite oriental.
20Huissier (woźny) : charge connue depuis le XIIIe siècle et qui existait auprès de la majorité des cours de justice. L’huissier était chargé de délivrer les convocations ou les décisions judiciaires, de procéder aux arrestations ou de faire les constats à la demande des parties.
21Intendant (ciwun/тивунъ) : 1. Charge apparue dans la Rus’ de Kiev médiévale et adoptée dans la grande-principauté de Lituanie à partir du XIVe siècle. Elle correspondait originellement aux délégués du prince, issus de la noblesse, qui s’occupaient de l’administration fiscale de ses domaines et de certaines localités urbaines. Leur nombre diminua fortement au cours du XVIe siècle. Le Troisième Statut lituanien reconnut toutefois aux intendants la première place dans les offices territoriaux de la grande-principauté (urzędy ziemskie) 2. Suppléant des lieutenants (namiestnicy) du grand-prince lituanien, qui intervenait notamment dans le domaine judiciaire. 3. Agent du seigneur sur les domaines privés, chargé de contrôler le fonctionnement économique et la vie de la communauté paysanne. 4. Juge suppléant des avoués (namiestnicy) du métropolite ou des évêques ruthènes, compétents pour les habitants de la juridiction ecclésiastique.
22Intendant châtelain (horodniczy) : charge apparue à l’extrême fin du XIVe siècle dans la grande-principauté de Lituanie. Dans les principaux centres urbains, dotés d’un château princier, les intendants châtelains devaient veiller à l’entretien des fortifications, des arsenaux et des bâtiments annexes qui en dépendaient. Ils s’occupaient également des principales affaires relatives au territoire et aux habitants, placés sous la juridiction du château : exercice de la justice, signature des contrats de location ou perception des redevances dues par les auberges. La même charge existait dans les villes privées où les intendants châtelains étaient nommés par les seigneurs.
23Maréchal curial de la Couronne / de Lituanie (marszałek nadworny koronny / litewski) : charge apparue en 1409 pour suppléer celle des grands maréchaux en Pologne et en Lituanie. En absence de ces derniers, ils agissaient comme responsables de la sécurité du souverain et comme administrateurs de la cour. Les maréchaux curiaux siégeaient au Sénat.
24Maréchal de district (wojski) : à l’époque médiévale, il s’agissait d’un délégué du castellan, chargé de maintenir l’ordre public dans le district après le départ des officiers de l’administration locale à l’occasion des expéditions militaires. En Pologne, il y avait des maréchaux châtelains (wojscy grodscy) responsables des places fortes et des maréchaux territoriaux (wojscy ziemskie) dont l’autorité s’étendait sur l’ensemble de la circonscription. À partir des années 1530, ce second type de maréchaux commença à apparaître dans la grande-principauté de Lituanie. Par la suite, leurs attributions furent réduites au profit de celles des starostes.
25Métropolite : Titre apparu sous l’Empire romain chrétien pour désigner l’évêque principal d’une province impériale qui comprenait plusieurs sièges épiscopaux. Par la suite, le territoire placé sous la juridiction du métropolite prit le nom de circonscription métropolitaine ou « métropolie ». Ce modèle fut adopté par l’Église de la Rus’ dont le siège principal (métropole) fut fixé à Kiev. À l’époque moderne, les Églises de tradition byzantine de l’espace ottoman et le patriarcat de Moscou utilisèrent également l’appellation « métropolite » comme un titre honorifique accordé aux évêques des cités importantes sans qu’ils disposent de diocèses suffragants.
26Prévôt (wójt) : 1. Charge empruntée aux institutions germaniques et adoptée, à partir du XIIIe siècle, sur le territoire polono-lituanien. Les prévôts étaient nommés, souvent parmi les nobles, par les souverains (notamment dans les villes dotées du droit de Magdebourg), par les seigneurs dans les localités privées ou, parfois, par le conseil urbain lui-même (s’il avait racheté la charge). Ils étaient à la fois les représentants du prince ou du propriétaire de la ville et les agents du pouvoir exécutif des municipalités. Leurs fonctions se concentraient sur l’exercice de la justice pour les affaires criminelles (ainsi que pour les litiges en matière civile qui en découlaient). Pour cela, les prévôts disposaient de tribunaux particuliers où ils siégeaient (à partir du milieu du XVIe siècle en Lituanie) aux côtés des échevins (ławnicy). Leur rémunération provenait des frais de procédure 2. En Lituanie, administrateur d’une circonscription rurale (wójtostwo) créée par la réforme agraire initiée au milieu du XVIe siècle. Il était désigné par les représentants locaux du grand-prince ou par le propriétaire du domaine, avec la charge de surveiller le travail des paysans, de percevoir leurs redevances, d’entretenir les voies de communication et d’exercer une fonction de police dans les communautés locales. 3. Agent épiscopal ou métropolitain, chargé de la justice des laïcs dans les juridictions ecclésiastiques des capitales diocésaines.
27Protoarchimandrite : titre du supérieur de l’ensemble de l’ordre basilien ruthène, équivalent aux généraux des ordres latins. Il était élu pour quatre ans par le chapitre général.
28Protosyncelle : dans les Églises orientales de tradition byzantine, charge qui désignait le plus proche collaborateur de l’évêque ou du patriarche dans les institutions curiales. Elle correspondait à celle de vicaire dans l’Église latine.
29Protothrone : titulature byzantine accordée aux évêques du premier siège à l’intérieur d’une juridiction patriarcale ou métropolitaine. En Pologne-Lituanie, elle fut conférée aux évêques de Brest et de Volodymyr puis conservée par les titulaires uniates de ce siège jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Dans les structures orthodoxes de la métropolie de Kiev, cette titulature fut également utilisée par certains évêques de Luc’k et d’Ostroh.
30Staroste : 1. starosta grodowy : charge apparue au XIVe siècle dans le royaume de Pologne et dans la grande-principauté de Lituanie. Les starostes étaient dotés de pouvoirs d’administration fiscale, de police et de justice (à la tête des tribunaux châtelains) dans la limite de leurs circonscriptions. Après les réformes de 1564-1566 et sauf quelques rares exceptions, les starostes furent établis dans l’ensemble des districts (powiaty) de la République polono-lituanienne. 2. starosta niegrodowy : fermier des grands domaines royaux, souvent issu des familles de magnats. En 1563, ces fermiers furent soumis au paiement d’une redevance extraordinaire, correspondante au quart (kwarta) de leurs entrées réelles établies d’après les révisions que devaient effectuer les représentants du souverain. Le montant de cette somme destinée à financer l’armée fut ramené à un cinquième dès 1567. Malgré les tentatives royales de récupérer la plus grande partie des revenus des domaines affermés, le « quart » est devenu dans la pratique la principale redevance payée par les fermiers à la monarchie.
31Tribunal châtelain (sąd grodzki) : tribunal placé sous l’autorité du staroste et compétent pour le territoire du district (powiat) dans les affaires qui concernaient les « quatre articles châtelains » (brigandage sur la voie publique, viol, incendie criminel et attaque contre le domicile d’un noble) et, plus tard, la plupart des causes criminelles qui impliquaient la noblesse non propriétaire. L’institution apparut d’abord en Pologne avant d’être transposée dans la grande-principauté de Lituanie par le Deuxième Statut lituanien de 1566. Puisque les sessions des tribunaux châtelains étaient plus fréquentes que celles des tribunaux territoriaux, les premiers finirent par récupérer une grande partie des fonctions des seconds et, de facto, la compétence notariale pour l’enregistrement des actes. Dans la pratique, le tribunal châtelain était composé du vice-voïvode (qui remplaçait le voïvode) dans la capitale de la voïvodie ou du vice-staroste (qui remplaçait le staroste) dans les capitales des autres districts, d’un juge (sędzia) et d’un greffier (pisarz).
32Tribunal des assesseurs (sąd asesorski) : cour apparue dans la seconde moitié du XVIe siècle en Pologne et en Lituanie comme subdivision de l’ancienne curie royale. Sous la présidence du grand chancelier et en compagnie de référendaires et de membres de la chancellerie. Elle jugeait en appel les litiges relatifs aux villes de droit allemand ou à leurs habitants ainsi que les affaires qui concernaient la délimitation des domaines royaux et leurs revenus.
33Tribunal municipal (sąd burmistrzowski-radziecki) : cour de justice formée par les magistrats municipaux (bourgmestres et consuls) et compétente pour les affaires civiles de la juridiction urbaine ainsi que pour les cas graves de troubles de l’ordre public (révoltes). Le tribunal municipal examinait également en appel certaines décisions du tribunal du prévôt et les amendes imposées par les corporations de métiers. En outre, il était responsable de la nomination des tuteurs des veuves et des orphelins.
34Tribunal territorial (sąd ziemski) : tribunal nobiliaire qui devait se réunir quatre fois par an dans chacun des districts (powiaty) et territoires (ziemie) du royaume de Pologne. L’institution fut également étendue à la Lituanie par le Deuxième Statut lituanien de 1566. À partir de cette période, la compétence du tribunal territorial concernait principalement le jugement des affaires civiles qui impliquaient la noblesse terrienne et la validation des actes relatifs aux transactions, aux privilèges ou au statut des nobles. L’institution était composée d’un juge (sędzia), d’un assesseur (podsędek) et d’un greffier (pisarz), dont les candidatures étaient choisies par les diétines et confirmées par le roi.
35Vice-panetier (podstoli) : titre hérité des anciens suppléants des panetiers (stolnicy), chargés de préparer la table du prince. Rapidement, cette charge s’est transformée en une titulature honorifique et a été introduite dans la hiérarchie des officiers territoriaux de chaque district (powiat).
36Vice-voïvode (podwojewodzi) : charge apparue au XVe siècle dans le royaume de Pologne et dans la grande-principauté de Lituanie, où jusqu’au début du XVIIe siècle ils étaient désignés comme lieutenants (namiesticy). Les vice-voïvodes étaient les suppléants (en Lituanie) ou les délégués (en Pologne) des voïvodes et, en particulier, étaient responsables du contrôle des tarifs, des poids et des mesures. Ils présidaient également le tribunal du voïvode en l’absence de ce dernier. À ce titre, les vice-voïvodes (à l’exception de Cracovie) exerçaient la justice pour les communautés juives et contrôlaient leurs finances ainsi que le choix de leurs représentants.
37Voïvode (wojewoda) : charge héritée des comtes du palais nommés dans les différentes principautés pendant la période du démembrement territorial de la Pologne sous la dynastie des Piast. Avec la réunification du royaume à partir XIVe siècle, les anciennes principautés furent transformées en voïvodies et confiées à des voïvodes. Au début du XVe siècle, cette fonction commença à être introduite dans la grande-principauté de Lituanie où elle remplaça les lieutenants du prince (namiestnicy). Le système fut généralisé à la veille de l’Union de Lublin (1569) et la création de la République polono-lituanienne. À partir de la seconde moitié du XVIe siècle, les voïvodes perdirent leur rôle dans l’administration quotidienne de leurs circonscriptions, dont la plus grande partie fut assurée par les vice-voïvodes et par les starostes des différents districts (powiaty) ainsi que, plus localement, par les intendants châtelains. Les voïvodes gardèrent toutefois d’importantes fonctions honorifiques dans la vie de la noblesse locale. En particulier, ils étaient directement chargés de convoquer les diétines du district principal de la voïvodie et d’assurer leur bon fonctionnement ou encore de réunir l’ost à l’occasion des campagnes militaires. D’autre part, ils continuèrent à occuper une place de premier plan dans les institutions centrales comme membres du Sénat. Après 1635, la République comptait trente-cinq voïvodes (auxquels s’ajoutait le staroste général de la principauté de Samogitie qui avait un rang équivalent aux voïvodes).
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