Addenda

1— N^o 20 : ajouter à la bibliographie l’article de G. Lauri, « Ἀπίων ὁ πλειστονίκης : l’attività di Apione in Italia tra testimonianze e documenti », ZPE 218 (2021), p. 45-53.

2— N^o 22 : sur les Artemisia et leur présence dans ce palmarès à cette date, voir notre article « L’Atelier des Muses, néocore d’Artémis (I.Ephesos 212) », à paraître.

3— N^o 23 : cet artiste παῖς, à la carrière courte et forcément limitée dans le temps, l’a tout de même emporté deux fois aux Kaisareia de Corinthe : cela a certainement été possible parce que ce concours était triétérique et non pentétérique, cf. le n^o 27.

4— N^o 26 : E. Miranda De Martino, « Su due kitharodoi di Kos », Axon 3/2 (2019), p. 329-344 (cf. BE 2020, 324), a proposé de reconnaître dans le titulaire du palmarès, Helenos fils de Iasôn, le pleistonikès et périodonique de IG XII 4, 945. Dans Strasser, Les premiers champions, nous proposons plutôt de voir dans ce dernier Τιβέριος Κλαύδιος Θεσσαλὸς πλειστονίκης, de Cos, auteur de l’épigramme I.Olympia 225 (49 apr. J.-C.).

5— N^o 69 : si les Artemisia doivent bien être restitués au début, alors le texte est postérieur à leur promotion comme concours isélastique, qu’il faut probablement placer à la fin des années 160 ; donc pour la date, plutôt que « troisième quart du ii^e s. », on écrira « ca 170-190 », cf. l’article annoncé supra sous l’addendum au n^o 22.

6— N^o 81 : nous voyions une difficulté dans le fait que d’un côté le pentathlonien mort à Éphèse semble être décédé au début de l’année 1, tandis que de l’autre la personne qui a fait ériger le monument, M. Claudius Menandros, est panégyriarque des Ephesèa, organisés vraisemblablement au début de l’année 2 ; Menandros est même selon notre interprétation en fonction, d’après la place disponible dans la lacune de la fin de la l. 26 et la restitution du participe présent que nous proposons pour cette raison (πανηγυρια[ρχοῦντος]). En réalité, le hiatus chronologique est facile à expliquer : l’athlète doit bien être mort lors des Balbilleia ou des Olympia de la capitale de l’Asie au printemps de l’année 1, mais c’est seulement l’année suivante, en hiver ou au printemps de l’année 2, que le monument a été inauguré : la panégyrie des Ephesèa était en train d’être célébrée, sous la responsabilité de M. Claudius Menandros.

7Dès lors, à la toute fin du texte, τοῦ προαγ̣ῶ̣[νος] ne nous paraît plus nécessairement rattaché à ce qui précède, πανηγυρια[ρχοῦντος] τῶν µεγάλω̣ν Ἐφεσήων. La construction nous posait au demeurant problème, à cause notamment de l’ordre des groupes nominaux ; τοῦ προαγ̣ῶ̣[νος] paraît désormais pouvoir être interprété non comme le complément du nom de τῶν µεγάλω̣ν Ἐφεσήων, mais comme le premier membre d’un groupe indépendant au génitif absolu donnant le moment de l’événement, « pendant le proagôn » (τοῦ προαγ̣ῶ̣[νος ἀγοµένου]). Le dernier participe tient exactement dans la lacune finale, ce qui pourrait éclairer le martelage, purement technique, des deux dernières lignes : le lapicide a recommencé son travail pour faire tenir tout le texte à l’intérieur du champ épigraphique prévu et a ajusté la taille des lettres pour qu’il se termine exactement à la fin dudit champ, sans déborder sur la partie inférieure, mais sans vacat non plus à la fin de la dernière ligne, comme le laissait croire un texte qui se serait terminé par προαγ̣ῶ̣[νος]. M. Claudius Menandros n’est donc pas panégyriarque d’un proagôn.

8Quant à la difficile l. 21, [τ]ῶν ἀνταγωνιστῶν αὐτοῦ τὸν ἀγένειον ἀγωνιζο[ - 3-4 l. -], nous n’avions pas trouvé de supplément adéquat ; mais le plus simple, qui correspond à une interprétation que nous proposions (« au moment où les adversaires concouraient ici dans (le concours) des ageneioi »), et même si ἀγωνιστῶν serait plus attendu qu’ἀνταγωνιστῶν, est sans doute le meilleur : ἀγωνιζο̣[µένων], qui tient avec une ligature mu-epsilon – cf. la ligature mu-êta juste au-dessus – et un nu dans l’oméga, comme on a un nu dans l’omicron dans un palmarès trouvé au même endroit et contemporain, le n^o 83. Ce présent – seul temps envisageable – oriente nécessairement vers une action simultanée de ce qui suit ou de ce qui précède. La mise en page comme le contenu invitent à situer l’action au moment de la mort du pentathlonien. Plutarque, Philopœmen, XI 2, raconte comment le stratège des Achéens, lors des Nemea de 205, s’installa parmi les spectateurs « pendant que les citharèdes concouraient », κιθαρῳδῶν ἀγωνιζοµένων. Comme c’est un pentathlonien qui élève le monument pour un autre pentathlonien, l’ageneion (sous-entendu sans doute agôn) dont il est question pourrait assurément être le pentathlon des ageneioi. Mais il est aussi possible que les Balbilleia ou les Olympia séparaient dans leur programme les catégories d’âge et que toutes les épreuves des ageneioi se déroulaient les unes après les autres dans une même journée ou demi-journée, différente de celle des paides et de celle des andres (cf. p. 693) : la mort du champion serait donc survenue pendant la journée dévolue à l’agôn des ageneioi, sans qu’on sache durant quelle épreuve précisément.

9Par ailleurs, l’article de N. Cecconi, « Lo stadio panatenaico », ASAA 98 (2020), p. 417-455, revient p. 447 sur le tunnel d’accès au stade, par lequel notre pentathlonien est sorti seul lors des Olympieia, µόνον παροδεύσαν̣[τα].

10— N^o 82 : nous avons omis de rappeler que Lehner, Agonistik im Ephesos, p. 150-151, identifiait le titulaire de ce palmarès avec celui du n^o 248 ; mais comme dans le premier cas on a plutôt affaire à un boxeur, d’origine inconnue au demeurant, et dans l’autre à un pancratiaste, et que les dates ne semblent absolument pas correspondre, le rapprochement est beaucoup trop hypothétique.

11— N^o 163 : pour les l. 21-22, nous avons suggéré de retrouver un cognomen ex uirtute, sans pouvoir rien proposer de convaincant ; il nous avait échappé que G. A. Cecconi et A. Hostein, « L’imperatore Decio, Germanicus Maximus : a proposito di un iscrizione recentemente scoperta in Palazzo Vecchio a Firenze », CCG 29 (2018), p. 73-86, avaient publié une inscription de Rome où Dèce est Germanicus Maximus. Les auteurs revoient donc les témoignages sur les cognomina ex uirtute de Dèce et établissent une chronologie de leur apparition, quelle que fût la dimension officielle de ces titres. Germanicus Maximus pourrait remonter à l’automne 250. Il n’y aurait rien d’étonnant à le retrouver sur la base pour Melitôn, puisque ce dernier a certainement été en Occident durant l’été 250 et peut-être à Nicopolis à l’automne : son palmarès pourrait dater de la fin 250 ou du début 251. Certes [Γερµανικο]ῦ paraît un peu court (dix lettres alors qu’on en attend une douzaine), mais le supplément nous tente tout de même, avec au début de la l. 22 Μ[εγίστου].

12— N^o 166 : l’inscription funéraire d’Eutychès alias Helix est reprise dans la base de données Inscriptiones Christianae Graecae, sous le n^o 1050 ; le commentaire y reprend encore l’idée erronée que les objets figurés sur le côté gauche, à savoir des couronnes agonistiques métalliques monumentales, seraient des boucliers.

13— N^o 244 : T. Christian, Gebildete Steine: zur Rezeption literarischer Techniken in den Versinschriften seit dem Hellenismus (2015), p. 266-267, a partiellement traduit et commenté les épigrammes.

14— N^o 246 et 250 : l’hypothèse que nous faisons pour le 246, à savoir que le texte était partiellement compris dans des couronnes, voire que toute la partie droite aujourd’hui vide contenait la suite du palmarès, aux couronnes et au texte seulement peints, nous inciterait désormais à penser que ce palmarès-ci, tout comme le fragment milésien 250, pourrait bien être un palmarès à couronnes du i^er s. av. J.-C. La mode de ce type de représentation se serait donc poursuivie pendant une grande partie de l’époque hellénistique et jusque dans les dernières décennies avant notre ère, pour ne disparaître que pendant tout le i^er s. apr. J.-C. Dans ce cas, le n^o 250, qui mentionne les Isthmia, devrait être intégré à la première partie du corpus, avec une date « ca 40-1 av. J.-C. ». En revanche, un doute subsiste pour le n^o 246, qui pourrait être antérieur au retour du concours isthmique à Corinthe.

15— N^o 248 : cf. supra n^o 82.

16— N^o 255 : l’une des difficultés pour voir dans ce texte intrigant un palmarès réside dans les lettres de la fin de la l. 4, qui appartiennent selon toute vraisemblance à un anthroponyme ([- - - ]νορος), à un endroit où on ne l’attend pas dans une liste de victoires. Une solution serait de voir dans les lignes finales 5-7 un ajout au palmarès primitivement gravé. En effet, d’après le manuscrit de M. Fourmont l’écriture n’est plus la même dans les trois dernières lignes. On pourrait donc retrouver aux l. 1-4 la fin initiale du palmarès, avec notamment des victoires dans les concours de Sparte, puis une dernière ligne qui mentionnait soit le responsable des honneurs soit un entraîneur. Ensuite les trois lignes ajoutées par une autre main rappelaient au moins une victoire à Philippopolis. Compte tenu de la maigreur du fragment et de l’état de la copie, tout cela reste hypothétique. Aux l. 2-3, où les lettres ΩΝ juste avant un nom de concours surprennent, on pourrait penser à une formule qui met le nom de l’agôn au génitif pluriel, du style [τὸν ἀγῶνα τ]ῶ̣ν Ε<ὐρ>υ<κλ>εί|[ων].

17— N^o 266 : nous avons omis de signaler dans les notes critiques que nous avons corrigé la l. 4 de Μ_.[[αξιµίν]]ου en Μ_.[[αξίµ]]ου, puisque tel est bien le nom du César Maxime, le fils de l’Empereur Maximin.

18— N^o 276 : la publication des graffiti d’une taberna de Pouzzoles confirme que Μοψαῖος est l’ethnique de Mopsueste, cf. G. Camodeca, dans N. J. Andrade, C. Marcaccini, G. Marconi (dir.), Roman Imperial Cities in the East and in Central-Southern Italy. Ancient Cities 1 (2019), p. 336-337.

19— P. 538 : sur l’epigraphic habit et l’évolution du nombre d’inscriptions au cours du temps, voir aussi désormais K. Nawotka (éd.), Epigraphic Culture in the Eastern Mediterranean in Antiquity (2021).

20— P. 672 : pour une inscription pour un athlète se terminant par εὐτυχεῖτε, TAM V 3, 1508.

21— Dans la section consacrée aux « victoires absolues », il convient d’ajouter, p. 701, les trois succès ἀδιαψήφητος de l’aulète du n^o 157 aux Pythia de Delphes.

22— Nous avions renoncé à consacrer un développement aux chiffres records de victoires dans un même concours fournis par les palmarès1, mais nous nous sommes rendu compte que c’était à tort, même si les palmarès ne sont pas les seules sources sur ce point. L’une des raisons d’être du palmarès résidant dans la mémoire de ces chiffres, il convient d’en faire ici une brève synthèse, seulement quand le chiffre est explicité et qu’il y a donc une évidente intention de le mettre en avant2. Voici donc un tableau qui, pour les disciplines athlétiques et artistiques, recense les plus grands nombres affichés de succès (à partir de cinq) dans un même agôn.

23Sans surprise les chiffres les plus hauts sont atteints par des champions qui exercent plusieurs spécialités et dans des concours triétériques (Isthmia, Nemea, Kaisareia de Corinthe). Hermogenès (34) et le titulaire de 224 atteignent des sommets qui évoquent les chiffres de nos champions actuels (neuf médailles d’or pour Paavo Nurmi et Carl Lewis aux Jeux Olympiques). Cela éclaire une particularité du palmarès du coureur de Xanthos : nous avons souligné que sa présentation différait de celle des autres Flavii vainqueurs dans les Kapetôlia de l’époque de Domitien, dont les inventaires, très détaillés, insistent régulièrement sur les exploits ; peut-être est-ce l’effet d’une date de rédaction plus tardive, mais cela pourrait aussi être un choix délibéré, car Hermogenès avait des chiffres sinon records du moins spectaculaires à afficher : il apparaît pas moins de sept fois dans le tableau ci-dessus.

24La frustration de ne pas connaître la spécialité et l’identité du titulaire du 159 ressort grandie des comparaisons offertes par ce tableau, car à notre avis ce champion n’exerçait qu’une discipline ; non seulement il a jusqu’à huit succès dans un même concours triétérique, mais il compte quatre victoires dans plusieurs concours pentétériques, parfois majeurs, comme les Kapetôlia de Rome.