1En dehors des palmarès synthétiques, très rares avant l’Empire et qui restent peu fréquents sous notre ère, les palmarès sont par essence l’énumération de succès remportés par un champion. La manière d’indiquer ces victoires n’a pas fondamentalement changé durant toute l’histoire des concours grecs : un nom de concours, son lieu si le nom du concours ne suffit pas à l’identifier, le nombre de victoires remportées dans cet agôn ou le détail de celles-ci, en indiquant si nécessaire une catégorie d’âge et une (ou plusieurs) discipline(s), si celle-ci n’a pas été annoncée plus haut dans l’état civil ou dans la formule introductive du palmarès.

2L ’ordre que nous venons d’indiquer est celui généralement suivi dans les palmarès depuis le v^e s., depuis les plus anciens palmarès détaillés parvenus jusqu’à nous. Seul le nom du concours est à dire vrai absolument indispensable et l’on trouve aussi bien à l’époque classique qu’à l’époque hellénistique des textes qui se réduisent peu ou prou à une liste d’agônes1. Il n’y a pas eu dans les cinq derniers siècles avant notre ère de transformations profondes de la manière de présenter une victoire : les divers degrés de détails se trouvent à toutes les époques, avec à peine une tendance, aux ii^e et i^er s. av. J.-C., à mentionner davantage les catégories d’âge différentes et plus que le simple total des victoires dans chaque concours. Cette tendance reste globalement peu marquée et quelques numéros de notre section consacrée aux palmarès de date incertaine, donc pouvant être placés le plus souvent peu avant l’Empire ou juste au début de celui-ci, pourraient, du seul point de vue de la façon de décrire les victoires, aussi bien appartenir à la première moitié du i^er s. av. J.-C., voire être beaucoup plus anciens.

Le premier siècle de l’Empire

3Le début de l’Empire ne connaît assurément pas de rupture profonde sur ce point. Tout au plus observera-t-on que les textes d’époque julio-claudienne sont pour beaucoup des inventaires détaillés, avec catégories d’âge et mention de chaque épreuve remportée dans chaque concours. Comme on l’a déjà vu, certains textes sont donc plus longs que ce que l’on observait à la basse époque hellénistique, mais encore une fois, ce n’est pas une nouveauté complète. Les caractéristiques ne changent pas avant la seconde moitié du i^er s. :

• Les noms de concours sont le plus souvent simples ; les noms complexes – qui existent dès l’époque hellénistique avec la multiplication des Rhômaia – restent rares.
• Le siège n’est précisé que pour les concours de second rang, à l’exception remarquable des Sebasta de Naples, qui eux sont au contraire désignés par le seul toponyme2 ; les homonymies concernent pour l’essentiel des Kaisareia, très secondairement les Eleutheria (Larisa, Platées) ; leur prestige très modeste fait que, risque de confusion ou pas, les Kaisareia seraient de toute manière accompagnés d’un siège. Seuls les grands concours anciens, ainsi que les Aktia et parfois les Rhômaia Sebasta de Pergame sous leur nouveau nom d’usage de Koina/Koinon Asias3, sont nommés sans autre précision.
• Si le total des victoires dans un concours est indiqué, c’est presque toujours par des mots entiers, comme par le passé. La première exception, le palmarès de Dèmokratès à Magnésie du Méandre (14), dans le second quart du i^er s., ne comporte encore qu’un chiffre-lettre sur douze chiffres en tout : c’est à se demander si ce n’est pas un lapsus du lapicide. Pareillement, au milieu du siècle, l’éventuel chiffre ι΄ dans 17, très loin d’être assuré, n’a peut-être été gravé ainsi que par manque de place, puisque les deux autres indications numériques conservées sont en toutes lettres.
• La catégorie d’âge est à l’accusatif pluriel. C’est un accusatif d’objet interne, systématique jusqu’au règne de Domitien à la très notable exception du 24, premier palmarès romain.
• La spécialité est dans les inscriptions en prose quasiment toujours à l’accusatif, ce qu’elle a toujours été et restera jusqu’à la fin. Les exceptions s’expliquent par des contextes particuliers : on trouve le datif (π̣ο̣ι̣ήµασι, τρ̣[αγ]ῳδ̣ί̣αι) dans le palmarès d’Apion le grammairien (20), qui use par ailleurs de nombreuses tournures inattendues voire recherchées. Plus étonnant est l’usage du même cas dans le 41 à une date déjà plus avancée. Le datif de moyen reste classique pour les épreuves hippiques (ἅρµατι τελήωι dans 11 ; ἅρµατι dans 21), mais il est concurrencé par l’accusatif (ἅρµα πωλικόν dans 233 ; ἀποβάτην dans 67 et peut-être 181).

Les mutations flaviennes

4Là comme ailleurs, après des siècles sans modifications importantes, des changements majeurs interviennent dans la seconde moitié du i^er s. et ne s’imposent que dans les deux dernières décennies.

La catégorie d’âge, de l’accusatif au génitif

5Le changement le plus spectaculaire est assurément le passage, pour la catégorie d’âge, de l’accusatif au génitif. L ’exemple le plus ancien est le palmarès romain de Patrobios (24), encore avant les Flaviens ; les trois catégories qui y sont citées sont au génitif (Πυθικῶν, ἀγενείων, ἀνδρῶν). Au ii^e s. il n’y a plus aucun exemple sûr de l’accusatif, même si certains palmarès (28) sont difficiles à dater et qu’il convient de se méfier du raisonnement circulaire qui consisterait à nécessairement dater les cas incertains du i^er s. parce que la catégorie d’âge est encore à l’accusatif (cf. 180). Un basculement complet s’est donc fait sous Néron et les Flaviens. À la toute fin du i^er s., Apollinarius (36) utilise encore l’accusatif quasi systématiquement, mais on est à Rhodes, qui est peut-être, ici comme ailleurs, conservatrice dans les usages épigraphiques. Tous les autres palmarès de kapetôlioniques d’époque flavienne sont déjà passés au génitif. Faute de textes fermement datables des années soixante et soixante-dix comportant l’indication de catégories d’âge, il est malaisé de donner un tournant précis à cette mutation, mais la fondation des Kapetôlia et l’influence romaine qui en résulte doivent avoir joué un rôle aussi bien dans le passage d’un cas à l’autre que dans sa propagation rapide et définitive. En tout cas, le passage s’observe dans les années 80 à travers les catalogues des Sebasta de Naples4.

6L ’emploi du génitif pour une catégorie d’âge en contexte agonistique n’est pas neuf en soi, puisqu’on le trouve dans des catalogues de vainqueurs d’époque hellénistique5. Nous ne pensons pas cependant que ce soit cet usage, marginal, qui a été adopté dans les palmarès. On y a vu un passage de l’accusatif d’objet interne à un banal complément du nom de l’épreuve à laquelle la catégorie est associée. Mais puisque le premier cas est romain et que l’usage s’en est répandu après 86 et la célébration des Kapetôlia dans l’Urbs, nous nous demandons s’il n’y avait pas là une influence de l’Occident6. Le règlement des Sebasta de Naples retrouvé à Olympie, qui pourrait être une copie tardive du texte originel, donc du tournant de notre ère, utilise déjà le génitif ; les catalogues de vainqueurs d’époque flavienne ne semblent connaître pour désigner l’appartenance à telle ou telle catégorie des épreuves hippiques que le génitif (πώλων, τελείων).

7Qu’un usage vieux de plusieurs siècles ait été abandonné en l’espace d’une génération, alors que rien n’empêchait l’usage de l’accusatif, reste à la fois spectaculaire et étonnant. Ce n’est pas le seul changement intervenu à cette époque dans la façon de désigner la victoire.

La mention du siège

8En effet, pour la première fois sous les Flaviens, au lieu de l’habituelle formule ἐν + le datif, on trouve l’accusatif du toponyme pour désigner le siège du concours. L ’usage est singulier, uniquement épigraphique et réservé à la seule catégorie des inscriptions pour des vainqueurs, et nous n’avons trouvé aucune grammaire qui traite véritablement de la question7. L ’origine pourrait là aussi être d’une certaine manière occidentale. Cet accusatif nous paraît dériver d’une manière de s’exprimer que connaît aussi le sport moderne. À la place de : « un tel a remporté l’open de tennis de Wimbledon », un raccourci par métonymie donne : « il a remporté Wimbledon ». Les plus anciens exemples antiques nous paraissent aller dans ce sens. Le premier palmarès du corpus à utiliser l’accusatif est probablement le palmarès de Korinthos (27), il est vrai difficile à situer à l’intérieur des années 80-120, et qui a de plus pu être rédigé ou corrigé par les fils de l’aulète, dédicants du monument, peut-être deux ou trois décennies après les victoires de leur père ; il n’y a encore qu’un seul et unique siège à l’accusatif, Νέαν Πόλιν ; les six autres concours désignés par leur seul siège le sont avec ἐν + dat., tout comme c’est le tour utilisé pour un autre concours appelé aussi par son nom (Καισάρεια ἐν Κορίνθῳ), ainsi que pour l’ensemble des succès remportés en Asie (ἐν Ἀσίᾳ). Le plus ancien cas fermement datable est celui de T. Flavius Artemidôros d’Adana (35), vainqueur aux Kapetôlia de 86, dont l’inscription pourrait être de 91 ou un peu postérieure ; sur toutes les indications de siège d’un concours particulier, Naples est le seul accusatif et est, comme d’habitude à cette époque, utilisé sans le nom du concours ; en revanche, aux l. 16-17, dans une synthèse des victoires remportées dans trois cités d’Asie – et éventuellement une quatrième dans une lacune –, il y a trois accusatifs, Τράλ[λεις] δ΄, Σάρδεις ε΄, Λαυδίκειαν ε΄ ; on ne sait pas s’il faut voir derrière chacun de ces toponymes un seul concours de chaque cité – peut-être les Koina Asias dans ce cas – ou si Artemidôros l’avait emporté quatre fois à Tralles dans plusieurs concours différents ; d’après les quatre victoires remportées aux Koina Asias de Smyrne dans trois célébrations successives et deux épreuves différentes, Artemidôros a très bien pu l’emporter cinq fois dans les seuls Koina Asias de Sardes. Il s’agirait bien dès lors d’une métonymie – ce qui à cette date nous paraît la meilleure solution – pour des concours qui étaient le seul agôn majeur des cités en question, concours à chaque fois connu un peu plus tard comme isélastique (cf. 52), à savoir les Koina Asias organisés à Tralles, Sardes et Laodicée du Lykos.

9Dans deux autres textes à peine postérieurs selon nous (38 et 39), le toponyme à l’accusatif a une valeur légèrement différente déjà, car il ne fait qu’indiquer le siège du concours et n’est donc plus – ou plus seulement – métonymique (Τράλλεις Κοινὸν Ἀσίας, Μαγνησίαν Λευκοφρύνεια, Κοινὰ Ἀσ[ί]ας Ζµύρναν). Ces deux textes, eux aussi de date difficile à préciser, mentionnent des Balbilleia hors d’Éphèse, à Pergame et à Smyrne en l’occurrence. M. Lehner a voulu y voir des concours antérieurs à une réforme domitienne qui aurait attribué à Éphèse l’exclusivité des concours en l’honneur de Balbillus ; nous développons ailleurs, sous les deux numéros concernés, les objections à cette thèse. L ’usage de l’accusatif comme équivalent de ἐν + dat. nous paraît être un argument supplémentaire pour placer ces textes après 90, d’autant que nous ne voyons pas de raison à l’utilisation de cette formulation à l’accusatif pour les concours concernés avant que l’usage ne s’en soit banalisé : pourquoi innover pour les Koina Asias de Tralles ou de Smyrne, ou les Leukophryèna, concours pour lesquels la formule traditionnelle est attestée ? Les cas surprennent d’ailleurs et sont, dans les palmarès respectifs, isolés : pour Magnésie, la précision géographique n’était même pas nécessaire, puisqu’aucun autre concours ne porte le nom de Leukophryèna ; pour Tralles, la métonomasie Τράλλεις aurait probablement suffi, et dans le 39, si la mention du siège était indispensable pour le concours du Koinon d’Asie à Smyrne, non seulement le rédacteur avait, pour le concours immédiatement précédent, usé de la formule standard ἐν Ζµύρνῃ, mais l’ordre concours-toponyme à l’accusatif est alors inédit et curieux, et pour une date aussi haute totalement surprenant. Ce sont des indices ténus mais bien réels pour ne pas dater ces deux palmarès avant que l’usage de l’accusatif se soit suffisamment standardisé pour remplacer purement et simplement ἐν + dat., là où cette dernière formule est pourtant attendue.

10D’autant que le numéro suivant, la longue liste des exploits d’Archibios (40), nous semble l’illustration même, vers 106 apr. J.-C., à la fois de la dimension métonymique et de l’extension progressive de l’accusatif. Il n’y a que huit sièges de concours indiqués ; seuls trois sont à l’accusatif : Νέαν Πόλιν une fois encore ; Πέργαµον, que nous restituons certes complètement mais qui est d’autant plus probable que sans nom de concours – il n’y a pas la place – il fonctionne métonymiquement pour les Rhômaia Sebasta i. e. Koina Asias, seul concours majeur de la cité mysienne avant la fondation des Traïaneia ; Σµύρναν, encore une fois pour le Κοινὸν Ἀσίας.

11Que Νέαν Πόλιν ait pu jouer un rôle majeur comme archétype de l’accusatif métonymique ne nous surprendrait pas. En effet, nous avons montré ailleurs que pendant le premier siècle de son existence8, le concours napolitain n’était étrangement jamais appelé par son nom, Sebasta, ou, pour être exact, Italika Rhômaia Sebasta. Jusque sous les Flaviens, le concours fondé en l’honneur d’Auguste est désigné comme ἐν Νεαπόλει. C’était une formulation sans précédent, qui allait à l’inverse de siècles d’une pratique bien établie qui faisait que les concours sont d’abord appelés par leur nom, et seulement par celui-ci sauf si le siège est nécessaire ; c’est une formulation d’autant plus paradoxale que le concours prétendait rivaliser avec des agônes qui, eux, n’avaient pas même besoin d’être localisés, les Olympia, les Pythia ou les Aktia. Il est arrivé un moment où, plutôt que d’écrire « j’ai vaincu à Naples », on a dit « j’ai remporté Naples », νεικήσας Νέαν Πόλιν, d’autant plus facilement que la cité campanienne ne possédait qu’un concours majeur et que celui-ci a été désigné pendant des décennies par le toponyme seul.

12En dehors du palmarès d’Archibios, les autres textes d’époque trajane ou du début du règne d’Hadrien franchissent un nouveau palier : les toponymes sont tous à l’accusatif et ἐν + dat. semble disparaître pendant environ deux décennies : 46 a le premier exemple de Ῥώµην seul, métonymie des Kapetôlia ; 47 a pour seul siège Νέαν Πόλιν, toujours sans le nom du concours ; 51 utilise trois fois l’accusatif pour les trois principaux sièges des Koina Asias, ce qui est sans surprise, mais aussi pour Marseille (Μασσαλίαν), là aussi sans nom de concours. Enfin le palmarès de Marcianus Rufus (52), représentant ultime – aussi bien au sens chronologique que par la densité de ses traits caractéristiques – de la période de mutations profondes des concours et du vocabulaire agonistique sous Domitien et Trajan, avant les fondations hadriennes, pousse une première fois l’usage de l’accusatif à son paroxysme : sur les quinze mentions de siège9, quatorze sont à l’accusatif, une seule avec le datif, et encore est-ce certainement pour faire une distinction claire entre deux concours d’Antioche10 ; dans la formule Ἀντιόχειαν γ΄ πρῶτος καὶ µόνος τῶν ἀπὸ αἰῶνος ἀγενείων καὶ ἀνδρῶν ἡµέρᾳ µιᾷ, ἀνδρῶν, Πύθια ἐν Ἀντιοχείᾳ, le calcul du total des concours isélastiques remportés par Marcianus Rufus indique qu’il faut séparer d’une part trois victoires Ἀντιόχειαν, qui fonctionne probablement par métonymie pour les Koina Syrias, même si l’on ne peut en être absolument sûr, et d’autre part une autre victoire aux Pythia.

13Dans le texte de Sinope, comme plus tôt dans 39 et 51, l’un des principaux usages de l’accusatif est lié à la mention des Koina Asias. Une particularité commune remarquable est l’ordre des termes, le nom du concours précédant celui du siège. Comme il s’agit d’un nom partagé par de nombreux concours organisés par une même structure, le koinon d’Asie, il y a peut-être une forme de logique à cet ordre : l’important était d’indiquer qu’on l’avait emporté dans le Koinon Asias, la mention du siège devenant secondaire. Certains palmarès de cette époque ne font d’ailleurs aucune distinction entre les cités et rassemblent toutes les victoires indistinctement sous une même appellation Κοινὸν (Κοινὰ) Ἀσίας, avec simplement le chiffre total des victoires à la suite (46, 47, 50).

14Contrairement à ce qu’il s’est passé pour les catégories d’âge, le changement n’a pas été radical pour l’indication du siège : non seulement l’usage de l’accusatif n’a pas intégralement remplacé la construction ancienne, mais il s’est estompé avec le temps. Dès le règne d’Hadrien, si l’accusatif est abondamment attesté, il cohabite à l’intérieur des palmarès avec ἐν + dat. Surtout, petit à petit il n’y a plus de nuance entre les deux formulations. Dès les années 130, dans 57 Ζµύρναν̣ [Ἁδριάνεια] ne semble présenter aucune différence avec Ἁδρειάνεια ἐν Ζµύρνῃ, formule mentionnée dans le même texte quelques lignes plus bas. Vers 145, le palmarès d’un pythaule chypriote (59) cite encore les Kapetôlia et les Sebasta par métonymie (Ῥώµην, Νέαν Πόλιν) mais clôture son inventaire par deux accusatifs, καὶ Ζµύρναν καὶ Ἔφεσον, dans lesquels rien, à cette époque où l’une et l’autre cité organisaient plusieurs concours isélastiques, ne permet de déterminer quel(s) concours ils désignent. Vers 160, 61 utilise tantôt l’accusatif tantôt le datif sans qu’aucune logique n’apparaisse ; et dans la seconde moitié du ii^e s., la synthèse de toutes les victoires remportées dans une cité, sans faire de différence entre les différents concours, peut être exprimée par le toponyme à l’accusatif suivi du total. Ainsi la grande inscription sardienne de Dèmostratos Damas 85 donne Ἔφεσον θ΄, Σµύρναν ς΄, alors que l’on sait par les palmarès détaillés 86 et 87 qu’il l’a emporté dans plusieurs concours différents à Éphèse comme à Smyrne11.

15Puis, sans qu’on en voie la raison, l’accusatif s’est fait plus rare, grosso modo sous le règne de Septime Sévère. Il ne disparaît pas. Le palmarès le mieux daté (221 apr. J.-C.), le n^o 141, présente un curieux contraste : la première partie du palmarès consacrée aux concours sacrés ne fait usage que du datif, la seconde, une liste des concours talantiaioi, est intégralement à l’accusatif, sans aucun nom de concours il est vrai. Le n^o 144 est sans doute postérieur à 212, mais on est tout de même un peu surpris de l’usage quasi systématique de l’accusatif, à une exception non significative puisqu’il s’agit d’Ὀλύνπια ἐν Πείσῃ, formule consacrée par l’usage depuis le règne d’Hadrien et pour laquelle il n’y a pas d’équivalent à l’accusatif, de même qu’il n’y a jamais eu que Πύθια ἐν Δελφοῖς. Toutefois le 146 récemment édité et au plus tôt de l’époque de Septime Sévère est aussi entièrement à l’accusatif ; et nous avons proposé de restituer le très fragmentaire 210 avec des toponymes à l’accusatif bien qu’il puisse être du second tiers du iii^e s. Au iii^e s. l’accusatif est essentiellement réservé à quelques inscriptions à couronnes (149-150, 166, peut-être 178), où la brièveté du toponyme seul pouvait, pour des raisons d’espace, être préférée au datif.

16Tout à fait exceptionnellement on trouve aussi des sièges de concours au nominatif et au génitif. Le premier n’est attesté que dans les inscriptions à couronnes (Ῥώ̣[µη] et Νέα Πόλις dans 43 ; Ζµύρνα/Σµύρνα dans 223 et 209 ; Σεβαστή dans 166) ; malgré la rareté du phénomène, les occurrences enregistrées sont suffisamment nombreuses pour garantir qu’il ne s’agit pas d’erreurs. Nous ne voyons pas en revanche le sens, la valeur de ce nominatif. Le génitif dans les palmarès en prose, encore plus rare, a lui une dimension claire : rattacher un concours au nom ambigu à son siège : dans Ἀναζάρβου τῆς µητροπόλεως Ἁδριάνειον ἱερὸν δίς, à Anazarbe même, ce sont les Hadrianeia d’Anazarbe (i. e. pas ceux d’Éphèse ou d’ailleurs) ; Ἐφέσου [Ὀ]λύνπια distingue le concours de la capitale de l’Asie des nombreux autres concours homonymes. Dans 173, Ῥώµης Αἰών[ια ?] est différent, ce n’est pas le siège mais bien un élément du nom du concours.

Le nombre de victoires

17Deux des transformations affectant l’affichage des victoires peuvent donc être datées de l’époque flavienne. C’est à peu près au même moment, un petit peu plus tard exactement, que l’on passe des chiffres-mots (δίς, τρίς etc.) aux chiffres-lettres (β΄, γ΄, etc.). Une fois encore le palmarès de Patrobios fait office d’acte de naissance ; mais il présente encore un mélange des deux notations et il y a autant d’occurrences de chaque type. La plupart des premiers kapetôlioniques ont toujours des chiffres-mots. Le n^o 41, qui, bien qu’il honore un Titus Flavius, n’appartient peut-être pas à un vainqueur à Rome de l’époque de Domitien, montre aussi un mélange.

18Puis les chiffres-mots deviennent si rares que chaque apparition mérite un commentaire. Chez le premier « périodonique complet », c’est-à-dire vainqueur des huit concours de l’ancienne et de la nouvelle période, T. Aelius Aurelius Marôn (64), le choix d’écrire systématiquement en toutes lettres nous semble correspondre à un soin particulier du texte ; il y a d’ailleurs pour les Kapetôlia une inversion de l’ordre – δὶς Ῥώµην – qui ne nous paraît pouvoir être qu’intentionnelle, même si nous n’en percevons pas la raison : ces deux victoires romaines devaient avoir un relief que seul le lecteur de l’époque saisissait. Le cas de 71 est tout différent ; c’est au contraire une forme de négligence ou tout du moins d’indifférence qui éclaire le passage d’un chiffre-lettre à deux mots, puis un retour aux chiffres-lettres ; c’est un trait de toute l’inscription, qui accumule les anomalies, dans l’ordre, les graphies ou les formules. Il est symptomatique qu’on retrouve des chiffres-mots – pour tous les nombres sauf le total des victoires dans les concours talantiaioi et hèmitalantiaioi – dans le 123, qui présente plusieurs similitudes, dans leurs traits inhabituels, avec le 71. Dans le n^o 100, les chiffres-mots sont systématiques, y compris pour l’âge du défunt et le nombre total de ses victoires. Mais très curieusement les chiffres y sont intercalés entre le nom du concours (en premier) et le siège, ce qui est sans parallèle exact12.

19Le niveau de standardisation de ces indications chiffrées est aussi suffisant pour que toute entorse mérite d’être signalée. C’est le cas quand le chiffre précède le concours, comme nous venons de le relever pour le 64, sans pouvoir éclairer cet ordre. Nous avons commenté ailleurs le δ[ὶ]ς Νεµείοις du 1313 : Hermas n’avait pas seulement remporté, en l’espace de quatre ans ou moins, le succès aux Nemea nécessaire à l’exploit d’avoir remporté la période dans la période, il avait en outre vaincu dans la seconde célébration du concours argien dans le même laps de temps, et parmi tous les concours majeurs – les quatre de la période, les Aktia et les Hèraia –, il n’y avait que la seconde célébration des Isthmia qui lui avait échappé. Dans les 35 et 40, un chiffre précédait peut-être la mention du Bouclier d’Argos, dans ce cas pour souligner l’importance du nombre de victoires, mais autant c’est probable pour Archibios (40), qui avec sa triple spécialité lutte-boxe-pancrace et sa carrière déjà longue à la date du texte a pu multiplier les victoires à Argos14, autant c’est plus difficile à croire pour Artemidôros (35). Dans le palmarès du modeste champion titulaire du 28, l’inversion chiffre-concours a pour but de mettre en valeur les quatre victoires aux Eleutheria et aux Kaisareia de Corinthe : ce sont clairement, avec les victoires dans les concours de la période, les hauts faits de Nikophanès, ceux qui lui valent les honneurs du Conseil et du Peuple. Enfin dans le 123, qui use comme on l’a vu aussi de chiffres-mots à côté des chiffres-lettres, l’ordre est également remarquable et sans doute en lien avec le choix de mots plutôt que de lettres ; car la place de τρίς et δίς dans νεικήσας τρὶς Ὀλύµπ[ια] κατὰ τὸ ἑξῆς ἀνδρῶν στάδιον καὶ δὶς πέν[τα]θλον est assurément le meilleur indicateur de la façon dont il faut comprendre le texte, autrement légèrement ambigu : Dèmètrios l’a emporté trois fois en tout aux Olympia, dont deux fois au pentathlon, dans trois célébrations successives, et non cinq fois en tout (3 fois dans le stadion et deux fois dans le pentathlon), ce que le rédacteur aurait sans doute écrit : νεικήσας Ὀλύµπια πεντάκις (ou peut-être, du coup, ε΄) κατὰ τὸ ἑξῆς ἀνδρῶν στάδιον γ΄ καὶ πένταθλον β΄.

Mentionner ou non le siège et le rang du concours

20À l’avènement de l’Empire, la mention du siège du concours répond globalement aux mêmes règles que celles en usage à l’époque hellénistique. Elle n’est pas systématique et est clairement superflue pour les concours majeurs, à l’exception des Eleutheria – car il y a ceux de Platées et ceux de Larisa – et des Hèraia parfois, puisque le concours argien a un homonyme à Samos.

21Il y a assurément un infléchissement sous Auguste. Même des concours au nom unique sont accompagnés plus souvent que par le passé de leur siège. C’est loin d’être toujours le cas et parfois on peine à comprendre pourquoi tel concours est suivi d’un toponyme et pas l’autre. Dans 186c, on a, à une ligne d’intervalle, les Ἀµφιαρᾷα sans autre précision – sans non plus leur second nom d’alors, Rhômaia – et les Ἡµεράσια ἐν Λού̣[σοις], alors que, comme pour les Amphiaraia, on ne connaît aucune autre compétition de ce nom et que l’indication géographique est donc inutile. Le n^o 1 illustre parfaitement le contraste entre les concours de la colonne de gauche – ceux de la période et un ou deux concours majeurs (Aktia, Halieia ?) –, tous indiqués par leur seul nom, et ceux de la colonne centrale, moins prestigieux et tous mentionnés avec leur siège, même ceux impossibles à confondre, tels les Ὑακινθοτρόφια de Cnide et les Θεοφάνια de Chios. La multiplication des concours homonymes, dès l’époque hellénistique avec les Rhômaia puis sous l’Empire avec les Kaisareia, a certainement pesé dans l’habitude d’ajouter le siège, même quand ce n’était pas nécessaire. Cela dit, ce n’est qu’une inflexion légère, et on trouve toujours des énumérations qui, par leur sécheresse, rappellent des temps plus anciens. Le 9, sur sept victoires, n’a qu’une seule indication de siège, et encore est-ce pour le concours du koinon des Ioniens dont le siège ou était variable, ou avait de fait changé plusieurs fois au cours de l’histoire. Parmi les palmarès détaillés, les n^os 10, 11, 12, 14 font pareillement preuve de la même sobriété dans la désignation des concours, qui fait partie au demeurant des éléments servant à les dater des débuts de l’Empire.

22En dehors d’une tendance à ajouter plus souvent le siège de certains concours mineurs, il y a tout de même dans les premières décennies de l’Empire quelques nouveautés dans l’appellation des concours :

• Un concours nouvellement fondé, celui des Aktia, apparaît immédiatement dans les palmarès sans aucune indication de siège, alors même qu’il était célébré à l’écart des circuits agonistiques traditionnels, dans une cité nouvellement fondée par Octave-Auguste et qu’il prenait le relais d’un concours extraordinairement modeste. Le fait même de taire le siège consacrait l’appartenance des Aktia, dès leur naissance, au groupe des concours assez prestigieux pour ne pas avoir à être désignés avec leur siège.
• Comme nous l’avons signalé ailleurs15, les premières décennies de notre ère voient s’imposer dans les palmarès le nom de Koinon Asias pour les Rhômaia Sebasta de Pergame ; si le nom double attribué lors des premières célébrations du concours répond à une formation classique, le nom d’usage qui s’impose ensuite est tout neuf dans sa conception, puisqu’il est emprunté à la structure qui organise l’agôn et abandonne toute référence aux divinités en l’honneur desquelles il est célébré. Rapidement le concours est aussi mentionné sans son siège, comme les Aktia (cf. 10, 12, 14).
• Il y a, dans quelques palmarès, une insistance particulière sur la structure organisatrice. Ce n’est sans doute pas sans lien avec la création justement du Koinon Asias, dont les appellations les plus anciennes sont d’une longueur tout à fait inédite dans ce type d’inscriptions : τὰ Σεβαστὰ Ῥωµαῖα τὰ τιθέµενα [ὑ]πὸ τοῦ κοινοῦ τῆς Ἀσίας (4-5), [Ῥ]ωµαῖα Σεβαστὰ τὰ τιθέµενα ὑπὸ τοῦ κοινοῦ τῆς Ἀσίας ἐν Περγάµωι (7). Les premières décennies de l’Empire ont connu d’autres formules développées sur ce modèle, y compris pour des agônes anciens : Ῥωµαῖα Λητώ{ητ[ω}ια τὰ ὑπὸ τοῦ κοινοῦ] τῶν Λυκίων [ἀχθέντα] (1), Ἐλευθέρια τὰ ἐν Πλαταιαῖς [τὰ τ]ιθέµενα ὑπὸ τοῦ κοινοῦ τῶν Ἑλλήνων (4-5), pour un concours vieux de plus de deux siècles et demi ; dans le même inventaire, les Eleusinia multiséculaires sont les [Ἐ]λευσίνια τὰ µεγάλ[α ἃ τίθησιν ὁ δῆµος ὁ Ἀ]θηναίων, alors que dans ce contexte le nom seul aurait suffi ; à Cos, plusieurs concours τὰ τιθέµενα ὑπὸ τοῦ δάµου (6, 7) ; dans une inscription d’Érythrées, membre donc du koinon des Ioniens, [τὸν - ca 7 - -] ὑπὸ τοῦ κοινοῦ τῶν Ἰώνων [ἀχθέντα]. Cette prolixité ne semble durer que le temps du règne d’Auguste ; dans les décennies qui suivent, les mêmes concours sont désignés sous des noms compacts. On retrouve toutefois encore le même type de formule à Cos un tout petit peu plus tard, dans le 19 (par exemple [τὸν ἐν] Π̣ανφυλίαι ἐν [- - - - - - - - - τιθέµε]νον ἀγῶνα).
• Il est possible voire probable que les premières épithètes du type isolympique ou isopythique apparaissent dans les palmarès seulement sous l’Empire. Le plus ancien exemple est probablement 243, dont la date est particulièrement incertaine. Les cas restent extraordinairement rares et revêtent un caractère topique très marqué puisqu’on ne les trouve à ce jour, jusqu’à la fin du i^er s. apr. J.-C., que dans les deux principales îles du Dodécanèse (peut-être 19 ; 26 ; 36 ; 182).

23Il faut attendre ensuite le tournant flavien pour observer des nouveautés semblables dans la désignation des concours.

• Nous ne revenons plus ici sur la métonomasie purement d’usage des Hèraia d’Argos : dans les palmarès d’athlètes et chez la plupart des artistes, le nom traditionnel vieux de trois siècles disparaît, alors qu’il se maintient ailleurs, notamment dans les inscriptions honorifiques en faveur des agonothètes du concours et dans quelques inscriptions d’artistes. Le nom a dès lors la double particularité d’indiquer à la fois le prix offert aux vainqueurs et le siège.
• Comme on l’a vu ailleurs16, c’est à ce moment-là que plusieurs concours sont affublés d’un adjectif indiquant leur périodicité pentétérique, voire qu’ils sont désignés non par leur nom mais par cet adjectif qui en accompagne un autre, ἱερός. Une fois encore, le palmarès de Patrobios est un témoignage précoce, pré-flavien, de ce phénomène (24). Mais c’est chez les vainqueurs aux Kapetôlia sous Domitien et Trajan que les témoignages sont les plus nombreux (34 ; 35 ; 44). C’est une évolution parallèle à celle de la formule finale, qui fait alors la synthèse des concours pentétériques et triétériques remportés par le champion17.

24Les nombreuses créations du règne d’Hadrien n’ont qu’un impact limité sur l’appellation des concours dans les palmarès. Tout au plus voit-on augmenter le nombre de noms doubles (Hadriana Olympia). Et les deux plus prestigieux concours de la période sont désormais parfois, mais pas toujours, accompagnés de leur siège, pour les distinguer des Olympia et des Pythia créés ailleurs. Pour le concours delphique, l’une des plus anciennes attestations est probablement le n^o 63, puisque le palmarès doit être daté d’avant la métonomasie des Koina Asias de Pergame dans les années 150 et après le transfert des Kaisareia corinthiens à l’Isthme. L ’usage se banalise dans le troisième quart du siècle. Quant aux Olympia éléens, ils sont ἐν Πείσηι dans le palmarès du vainqueur aux Olympia de 137 (58), mais le texte est peut-être très postérieur à la carrière du champion magnète, probablement du règne de Marc Aurèle. Plus ancienne, l’épigramme décrivant sous Hadrien ou Antonin l’exploit majeur d’Aristomachos contient l’expression, πρῶτα µὲν ἐν Πείσῃ Ζηνὸς κοτινηφόρον ἆθλον (49), mais, outre que sa date est peu sûre, dans ce poème la métonymie ἐν Πείσῃ est vraisemblablement moins le reflet des pratiques du moment qu’une licence poétique, puisque d’une part Pise et la Pisatide sont déjà attestées comme lieu de célébration des Olympia dans la poésie classique18 et que d’autre part les Olympia sont sans leur siège dans le texte en prose. L ’usage de ἐν Πείσῃ dans les palmarès en prose s’était assurément déjà diffusé au début des années 160 quand Hèras de Chios mentionne sa double victoire éléenne (66). La littérature fournit des exemples antérieurs de Pise comme métonymie pour le sanctuaire, puisqu’à deux reprises elle apparaît chez Plutarque19 ; plus intéressante mais aussi délicate à utiliser que l’épigramme d’Aristomachos est la mention qui en est faite dans une épigramme de Lucillius, puisque cela nous remonte déjà au premier siècle et que cette fois c’est bien pour indiquer le lieu de célébration du concours, mais on est toujours en contexte métrique20.

25À partir du règne de Septime Sévère, presque tous les concours sont accompagnés de leur siège, y compris les concours de l’ancienne et de la nouvelle période et les agônes isélastiques au nom dénué d’ambiguïté (Didymeia). Dans le second tiers du iii^e s. seuls échappent à la règle les Isthmia et les Nemea ; encore ces derniers sont-ils plusieurs fois désignés comme Νέµεια ἐν Ἄργει (158 ; 164 ; 169 ; 171 ; 172), appellation originale et inexplicable qui avait déjà été utilisée ponctuellement dans la seconde moitié du ii^e s. (81 ; 83), à un moment où l’on trouve aussi le très singulier Ἴσθµια ἐν Ἰσθµῷ (81).

26Comme sous les premiers Sévères se développe aussi l’habitude d’accoler au nom principal du concours une épithète impériale et/ou un adjectif indiquant le statut du concours (οἰκουµενικός, ἰσάκτιον, etc.), les désignations des concours se rallongent globalement et des palmarès qui comptent peu de concours différents occupent de très nombreuses lignes sur la pierre. Cette inflation dans l’appellation des concours dans les palmarès ne dure pas : dès les années 230 on a plutôt affaire à des noms courts. Ce ne sont pas nécessairement il est vrai les noms officiels, qui, quand on les connaît, sont souvent très développés. Mais les nouveaux concours isopythiques, isolympiques, isokapetôliens ou isaktiens fondés alors se contentent souvent d’un nom abrégé, Pythia, Olympia, Kapetôlia ou Aktia, nom qui rappelle les plus illustres concours de l’époque impériale.

27Aussi les derniers palmarès du iii^e s. présentent-ils un niveau de ressemblance et de normalisation bien supérieur à ceux du ii^e s. Ce sont presque tous, quelle que soit leur présentation formelle, des inventaires qui utilisent l’ordre nom de concours puis siège avec ἐν + dat., suivi du nombre de victoires en chiffres-lettres. De plus, la plupart des textes semblent renoncer au détail des épreuves et des catégories, à l’exception, remarquable, du long palmarès d’Eutychiôn (164), qui déroule toute la carrière du boxeur, car dans son cas c’était plus spectaculaire que de donner un inventaire concours par concours21.

28Comme pour les formules introductives des palmarès, les mutations dans la façon de désigner les concours sont plus nombreuses à l’époque impériale, plus rapides qu’elles n’ont jamais été ; en l’espace d’une génération, une mode peut apparaître puis disparaître. Ici comme pour bien d’autres aspects, l’époque flavienne a marqué un tournant.