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    Plan détaillé Texte intégral 1. L’enceinte urbaine messine à la fin du xve s. et la mise en place d’une administration spécialisée2. Répartition et mise en œuvre des pierres : quelques exemples de chantiers sur l’enceinte (fin du XVe s.)3. La provenance et le transport des pierresConclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteur

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    Table des matières

    L’économie de la pierre à Metz (Moselle) à la fin du XVe siècle : l’apport des comptes des gouverneurs des murs

    Mylène Didiot

    p. 129-140

    Texte intégral 1. L’enceinte urbaine messine à la fin du xve s. et la mise en place d’une administration spécialisée1.1. Les Sept des Murs et leurs missions1.2. Les gouverneurs des Murs et leur comptabilité2. Répartition et mise en œuvre des pierres : quelques exemples de chantiers sur l’enceinte (fin du XVe s.)2.1. La reconstruction de la vanne de Wadrineau2.2. Le chantier entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Cloutiers2.3. Les chantiers de la porte des Allemands et de la porte Saint-Thiébault2.4. Le coût et les quantités de pierres utilisées entre 1463 et 14932.4.1. Les « bixes pierres » et les pierres du mont Saint-Quentin2.4.2. Les « blanches pierres » et les « plaines pierres » achetées à des carriers de Ranconval3. La provenance et le transport des pierres3. 1. L’extraction dans les carrières du mont Saint-Quentin3.2. Les carrières de remploi3.3. Les métiers de l’extraction, du transport et de l’utilisation de la pierre3.3.1. Les carriers3.3.2. Les charrons et les bateliers3.3.3. Les maçons-tailleurs de pierre et leurs outilsConclusion Bibliographie Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1À la fin du xve s, la ville de Metz est protégée par une enceinte urbaine qui couvre 160 ha1. Longue de 5 500 m, elle est percée par douze portes et flanquée de soixante-seize tours (fig. 1)2.

    2L’entretien et l’armement de certaines tours sont confiés à des corporations : ces tours sont alors baptisées « tours des métiers » et portent individuellement le nom du métier qui l’occupe et la finance. La ville se charge du reste des tours. Si, dès le xiie s., les bourgeois sont responsables des fortifications3, la création des Sept et des gouverneurs des Murs témoigne de la volonté de mettre en place une administration spécialisée pour construire et entretenir l’enceinte. Les chantiers mobilisent des ouvriers, des artisans et demandent une grande quantité de matériaux. L’utilisation de la pierre dans les comptes des gouverneurs des Murs de la fin du xve s. met en évidence la nécessité de renforcer les vannes et de construire des fortifications plus solides, pour résister aux aléas climatiques comme aux progrès de l’artillerie.

    1. L’enceinte urbaine messine à la fin du xve s. et la mise en place d’une administration spécialisée

    1.1. Les Sept des Murs et leurs missions

    3Pour entretenir ses fortifications, la ville de Metz met en place à partir de 1347 un collège de sept magistrats appelé « Septerie des Murs »4. Chaque année (à partir de 1484), lors de la fête de la Chandeleur (le 2 février), une partie ou la totalité des Sept des Murs est renouvelée. Après un tirage au sort effectué par le maître-échevin, un Sept est désigné dans chaque paraige (grande famille messine) et deux représentants sont choisis dans le Commun. Les liens de parenté entre les Sept des Murs sont interdits5. Il est également exclu de porter deux charges simultanément, mais ces mesures sont rapidement violées. Les Sept des Murs ne sont pas toujours au nombre de sept et presque tous les membres sont également des Sept de la Guerre6. Cette pratique est inévitable : la fin du xve s. est marquée par des épidémies et des guerres qui sont responsables de la pénurie d’hommes. Les Sept des Murs sont chargés de l’entretien de l’enceinte, des grilles des ponts et des vannes7. Ils effectuent des « visitations » pour prévoir les travaux nécessaires. Six comptes-rendus de ces « visitations » ont été conservés (1465, 1467, 1511, 1512, 1519 et 1523)8. Si celles-ci permettent de connaître l’état de l’enceinte, il est difficile d’estimer le coût d’entretien des fortifications car ces documents sont dépourvus de montants de travaux.

    Fig. 1 : L’enceinte urbaine de Metz à la fin du xve s. (J. Trapp, 2015).

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    1.2. Les gouverneurs des Murs et leur comptabilité

    4Les « gouverneurs des Murs et fermeteit de la cité, des vannes de Wadrinowe et de la rivière » sont chargés par les Sept des Murs d’entretenir l’enceinte. Une partie de leur comptabilité est conservée aux archives municipales de la ville de Metz (douze rouleaux de papier9 et deux cahiers10 sur une période discontinue de 1463 à 1543). La B.n.F. conserve également un cahier11. Bien qu’il soit possible d’identifier la nature des travaux et de localiser les chantiers, il reste difficile d’estimer le coût d’achat des matériaux ou le salaire des artisans car les informations se confondent et il n’y a pas de détails. Les comptes de 148412 et 1494 sont exceptionnels13 : alors qu’un paiement dans la comptabilité des gouverneurs des Murs occupe habituellement quelques lignes, dans ces deux comptes, il est détaillé sur plusieurs pages. Chaque dépense est minutieusement définie par catégorie de travaux, par corps de métier et par matériau.

    2. Répartition et mise en œuvre des pierres : quelques exemples de chantiers sur l’enceinte (fin du XVe s.)

    2.1. La reconstruction de la vanne de Wadrineau

    5Le 2 janvier 147014, une violente débâcle de la Moselle emporte la vanne de Wadrineau :

    « En celle année, il avoit merveilleusement gellés, et fuste ung grant yver et froit, et tellement que les rivier furent prinse à grosse glesse pour charier dessus. Cy avint que, le lundemains du nouvel ans, {… }, le tamps ce deffit, et, {… } se rompirent les glaices. Desquelles il en vint ung gros monciaulx à l’avallée devers Longeville, et vint celle glasse à grant force, avec la roideur de l’yaue, à hurter et à ce lancier contre la vainne de Wauldrinowe, et tellement y hurta qu’elle y entamait une grande piesse et y fist ung grand trous, lequel estoit environ LX piedz de large15. Parquoy l’yaue y passoit, et n’en venoit goutte à Mets, ains ce retiroit tout de ce cousté et passoit parmy celle rompure »16.

    6Cette vanne fait refluer une partie des eaux de la Moselle vers un bras secondaire de la rivière. Celui-ci alimente la ville et permet l’utilisation de moulins hydrauliques situés sur la rive de ce bras. Sans cette vanne, la rivière suit son cours naturel, en passant sous le pont des Morts et le pont Thiffroy. C’est donc l’économie de la ville qui est menacée lorsque la vanne est endommagée. Il est nécessaire de réparer rapidement les dommages causés par cette débâcle. Avant cet événement, les gouverneurs des Murs consacrent déjà une part importante de leur budget à l’entretien de la vanne. En 1469, de grandes quantités de pierre sont employées : 314 charretées (contenu d’un chariot) sont livrées sur le chantier de la vanne17. Si l’historien Marcel Girault considère qu’une charrette permet de transporter de 300 à 500 kg de pierre18, pour Alain Salamagne, les chariots alimentant le chantier de construction de l’église de Gisors au xvie s. transportaient environ 13 pieds cubes de pierres (850 à 900 kg)19. Tout dépend de la masse volumique de la pierre utilisée à Metz mais, en comparant les tarifs pratiqués pour la livraison d’un chariot et d’une charrette dans la comptabilité de l’enceinte messine, il apparaît qu’un chariot coûte le double d’une charrette ou d’un tombereau. On peut donc estimer qu’un chariot peut contenir le double du chargement d’une charrette. Il paraît raisonnable d’estimer, qu’en moyenne, la quantité transportée par un tombereau ou une charrette à Metz à la fin du xve s. avoisine 450 kg.

    7Après la débâcle, les travaux de reconstruction de la vanne de Wadrineau s’étalent de février à avril 1470 et des charrons livrent 766 charretées de pierre pour effectuer les travaux20. Les multiples campagnes de travaux, entre juin 1469 et avril 1470, nécessitent 2 410 tombereaux de pierre. Le chantier se poursuit jusqu’en septembre 1470 où 322 charretées sont alors commandées21.

    2.2. Le chantier entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Cloutiers

    8Pour effectuer les travaux entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Cloutiers, 1 671 tombereaux de « bixes pierres » sont nécessaires22. Ces pierres correspondent à des moellons de moindre qualité mais également à des pierres de remploi23. D’après les comptes des gouverneurs des Murs, le coût de transport d’un tombereau et d’une charrette est similaire. Cela peut donc signifier qu’un tombereau peut transporter autant qu’une charrette. Le coût d’un chariot représente quant à lui le double de celui d’un tombereau ou d’une charrette. La principale différence entre la charrette et le tombereau se fait au moment de la livraison : le tombereau dispose d’un coffre basculant qui facilite le déchargement des matériaux.

    9La quantité de « bixes pierres » employée entre 1469 et 1470 représente 1 080 charretées. La comptabilité des gouverneurs des Murs ne donne que très peu d’informations quant aux types de travaux réalisés avec ces « bixes pierres » : il s’agit « d’ouvrer en lez murs » entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Cloutiers. En juillet 1469, la réalisation de 70 toises de pavement entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Merciers et Épingliers a également nécessité une importante quantité de pierres, mais celle-ci n’a pas été mentionnée dans la comptabilité des gouverneurs des Murs24. Cependant en 1467, la « visitation » des Sept des Murs évoque la nécessité d’effectuer de tels travaux : « Il seroit boin et de nécessiteit d’ouvreir et de raulargier le pavel de murs, en commensant à la porte Saint Thiébault en jusqu’à la Tour des Mercier »25. Le fait « d’ouvrer sur les murs » dans la comptabilité des gouverneurs des Murs désignerait ici vraisemblablement le renforcement et l’élargissement du mur d’enceinte, entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Cloutiers. Les « bixes pierres » auraient donc été utilisées comme blocaille pour combler l’espace entre le mur initial et le mur d’élargissement. Les 70 toises de pavement seraient venues achever cette campagne de travaux.

    2.3. Les chantiers de la porte des Allemands et de la porte Saint-Thiébault

    10En février 1480, 225 tombereaux de pierre sont destinés à des travaux menés sur la porte Saint-Thiébault, la porte des Allemands et la porte Mazelle26. La porte des Allemands bénéficie de 180 tombereaux supplémentaires27. Si les comptes des gouverneurs des Murs ne mentionnent pas la nature des travaux menés sur cette porte, Jean Aubrion rapporte que « en ycelle année, on fist faire les allés entre II porte de la porte des Allemant »28. Il s’agit de la réalisation des galeries voûtées qui relient la porte du xiiie s. au boulevard construit en 1445. Elles viennent border la basse-cour de la porte. En avril 1480, 160 pieds carrés de « blanches pierres » sont employés pour la suite de ce chantier et celui de la porte Saint-Thiébault29. Cela représenterait environ 52 m2 de « blanches pierres ». Les travaux menés à la porte Saint-Thiébault requièrent également une grande quantité de pierres. En 1480, celle-ci possède déjà un ouvrage avancé. En janvier de cette même année, 312 pieds carrés de « blanches pierres » sont livrés à cette porte30 et en mars, 238 pieds carrés supplémentaires sont acquis pour la poursuite des travaux ainsi que 51 pieds carrés de « plaines pierres »31. Si les comptes n’indiquent pas la nature des travaux, il s’agit vraisemblablement d’améliorer le boulevard et la jonction avec la porte du xiiie s. Celle-ci devait disposer d’une galerie similaire à la porte des Allemands avant 1480 : elle est mentionnée à plusieurs reprises pour des travaux de charpenterie32. Le chantier sur cette porte concerne sans doute la suite de l’édification du boulevard. Au minimum, 601 pieds carrés de pierre ont été utilisés, soit environ 195 m2 de matériaux et une partie des 225 tombereaux de pierre répartis entre la porte des Allemands, la porte Mazelle et la porte Saint-Thiébault33. Entre juin 1479 et mai 1480, le chantier de la porte des Allemands et celui de la porte Saint-Thiébault nécéssitent plus de 761 pieds carrés de « blanches pierres », soit environ 247 m2 de matériaux, et 405 tomberaux de « bixes pierres ».

    2.4. Le coût et les quantités de pierres utilisées entre 1463 et 1493

    2.4.1. Les « bixes pierres » et les pierres du mont Saint-Quentin

    11Les différents blocs sont livrés sur les chantiers à l’aide de chariots ou de tombereaux et beaucoup plus rarement de charrettes. Dans la comptabilité des gouverneurs des Murs, les quantités de pierres sont exprimées en fonction du véhicule employé. C’est notamment le cas pour les pierres de remploi dont le volume est exprimé en tombereau. Les pierres plus qualitatives, comme les pierres de Jaumont, sont quant à elles achetées au pied carré à des carriers dits « de Ranconval ».

    12En 1463-1464, l’intégralité des pierres provient du mont Saint-Quentin. Les blocs sont employés pour la réfection de la vanne de Wadrineau et de celle des Pucelles, à côté du Moyen-Pont. Il s’agit de calcaires oolitiques à polypiers. En 1469-1470, la majorité des pierres est également extraite dans ces carrières. Les blocs sont à nouveau destinés à la vanne de Wadrineau mais à la même période, près de 70 % des « bixes pierres » sont des blocs de remploi, utilisés pour le chantier mené entre la porte Saint-Thiébault et la tour des Cloutiers (1 671 tombereaux). En 1470-1471, la majorité des blocs provient toujours du mont Saint-Quentin. Ils sont employés pour poursuivre la reconstruction de la vanne de Wadrineau (2 166 tombereaux). À cette même date, les « bixes pierres » proviennent d’une carrière de remploi de Chandeleirue et elles sont utilisées pour réaliser une vanne de dérivation des eaux de la Moselle vers un fossé au niveau du Pont-des-Morts. En 1479-1480, l’intégralité des « bixes pierres » provient d’une carrière de remploi dans le secteur de la Grève et près de la moitié de ces blocs est utilisée pour des travaux menés sur la porte des Allemands (180 tombereaux). En 1491-1493, la majorité des tombereaux de « bixes pierres » est employée pour des travaux entrepris au sud de l’enceinte, entre la tour Camoufle et la porte Serpenoise. Les pierres de remploi représentent près de 30 % de l’approvisionnement total en pierres des gouverneurs des Murs sur cette période. (fig. 2).

    13Dans le compte détaillé de 148434, les salaires des artisans sont clairement établis : 6 d. pour les carriers (par tombereau de pierre extrait) et 8 d. par tombereau livré par les charrons (ou 16 d. par chariot35). Par comparaison, entre mai 1470 et avril 147136, on peut estimer que les salaires des différents artisans qui ont extrait et livré 322 chariots de pierres des carrières du mont Saint-Quentin aux chantiers de la ville représenteraient un coût de 37 l. 11 s. 4 d. À cette date, les multiples travaux effectués sur l’enceinte ont coûté, 464 l. 14 d. L’extraction et le transport des pierres du mont Saint-Quentin pourraient donc représenter 8 % des dépenses des gouverneurs des Murs pendant cette période.

    Fig. 2 : Les quantités de pierres et « bixes pierres » utilisées entre 1463 et 1493 (M. Didiot, 2016).

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    2.4.2. Les « blanches pierres » et les « plaines pierres » achetées à des carriers de Ranconval

    14Les quantités de pierres de bonne qualité, telles que les « blanches pierres » ou les « pleines pierres » de Ranconval, sont exprimées en pied carré.

    15Ainsi, entre 1479 et 1480, 1 060 pieds carrés de « blanches pierres » et 211 pieds carrés de « plaines pierres » sont achetés à des carriers de Ranconval pour des travaux menés sur la porte Saint-Thiébault et la porte des Allemands. En 1489-1490, 108 pieds carrés de « blanches pierres » sont achetés parmi lesquels 44 pieds carrés sont destinés à des travaux menés la porte des Allemands. À la même période, 60 pieds carrés sous utilisés pour des travaux effectués à la porte Mazelle. Entre 1491 et 1493, 284 pieds carrés de « blanches pierres » sont acquis et la majorité est employée pour le chantier du baile entre la porte Serpenoise et la tour Camoufle, au sud de l’enceinte. (fig. 3).

    16En 1493, l’extraction et la livraison d’1 pied carré de « blanches pieres » représente 7 d. pour les magistrats de l’enceinte, 1 pied carré de « plaine pierre » leur est facturé 3 d. quant à la même date un tombereau de « bixes pierres » coûte 6 d. à l’extraction et 8 d. à la livraison37, soit 14 d. au total. Par comparaison, en appliquant cette tarification aux autres années, on obtient le tableau suivant. (fig 4.) On remarque le coût est faible pour l’année 1470-1471 alors que les quantités utilisées pour les travaux sont importantes. Les blocs employés ont été en majorité achetés l’année précédente. Il s’agit donc du surplus de l’année 1469-1470. (fig 4).

    Fig. 3 : Les quantités de « blanches pierres » et de « plaines pierres » utilisées entre 1479 et 1493 (M. Didiot, 2016).

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    3. La provenance et le transport des pierres

    3. 1. L’extraction dans les carrières du mont Saint-Quentin

    17Les comptes des gouverneurs des Murs évoquent à plusieurs reprises le mont Saint-Quentin comme étant une carrière où la cité fait extraire des pierres. En 1463, les magistrats font en effet « faire pierre a Saint-Conittin »38. Culminant à 358 m, le mont surplombe la ville et la vallée de la Moselle. À son sommet, le mont est majoritairement constitué de calcaire du Bajocien39 et les carrières y procurent des calcaires oolithiques à polypiers40. Les quantités de pierre qui y sont extraites sont importantes : en 1463, 526 chariots sont destinés en majorité aux vannes de Wadrineau et des Pucelles41, 1 080 chariots en 1469 sont utilisés pour refaire la vanne de Wadrineau42, et 322 chariots en 147043. Au mont Saint-Quentin, plusieurs catégories de pierre peuvent être référencées d’après la comptabilité des gouverneurs des Murs : les « bixes pierres »44 (petits moellons), les simples « pierres » et des pierres dites « de roiche » qui semblent plus dures. Les « pierres blanches » (ou « blanches pierres ») sont quant à elles plus qualitatives et ne proviennent pas du mont Saint-Quentin. Elles sont vendues par des carriers de Ranconval et correspondent à des pierres de Jaumont. Après 1470, les comptes des gouverneurs des Murs ne mentionnent plus les carrières du mont Saint-Quentin et témoignent de l’utilisation d’autres carrières pour approvisionner la ville.

    3.2. Les carrières de remploi

    18La réutilisation des pierres au Moyen Âge est très courante. Elle est synonyme d’économie mais aussi de gain de temps puisque certaines pierres sont déjà taillées. En 1430, lorsque la ville et l’abbaye de Ban-Saint-Martin sont détruites suite à la Guerre de la Hottée de Pomme, les pierres sont réutilisées pour la reconstruction de la vanne de Wadrineau45. En 1483, après le siège de la ville de Richemont, les Messins s’emparent des pierres et les ramènent jusqu’à Metz distante de 23 km46. Entre avril 1469 et avril 1470, le compte des gouverneurs des Murs rapporte l’existence de carrières de pierre différentes de celles du mont Saint-Quentin. Des carriers extraient ainsi 1 671 tombereaux « de bixes pierres »47 qui proviennent de bâtiments délabrés, effondrés ou détruits : il s’agit donc de pierres de remploi. Entre juin 1479 et avril 1480, les carriers qui travaillent dans une de ces carrières prélèvent des « pierres de taille » qui sont destinées à des travaux sur la porte Saint-Thiébault et au pont des Morts48. La même année, mais dans une autre carrière, des « bixes pierres » sont récupérées. Il s’agit de moellons issus d’une construction écroulée : 180 tombereaux sont prélevés pour le chantier de la porte des Allemands49. Entre mai 1491 et mars 1493, des carriers extraient toujours des pierres mais leur provenance n’est pas mentionnée50. L’exploitation semble se poursuivre jusqu’en 150951 et peut-être au-delà.

    Fig. 4 : Le coût de l’extraction et du transport de toutes les pierres employées sur l’enceinte entre 1463 et 1493 (M. Didiot, 2016).

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    19Si le compte d’avril 1469 à avril 1470 est le premier à mentionner des carrières de la ville, il est aussi le premier à évoquer le prélèvement de pierres dans les fossés, ou sur différents bâtiments. Entre avril 1469 et avril 1470, un pressoir situé dans le quartier de Mazelle est ainsi détruit et les pierres sont acheminées à la porte Saint-Thiébault52. Au cours de cette période, de « VIIIIXX et III [183] tumeree de bixe pierre pruise en lez ferrez chemie comme au fousselz entre la porte en Maizelle et la porte dez allements »53. La zone d’extraction de ces pierres se situe dans un fossé entre la porte Mazelle et la porte des Allemands. S’agissait-il de désencombrer le fossé après l’écroulement d’une partie du mur de l’enceinte ou s’agit-il de pierres provenant d’une voie romaine ? Ces pierres sont réutilisées pour des travaux menés entre la porte Saint-Thiébault et la tour de Épingliers54.

    20Les mêmes interrogations demeurent entre mai 1491 et mars 1493, lorsque des corvéables vident les fossés de la porte des Allemands. Les pierres qui s’y trouvent sont retirées sans que soit mentionnée leur utilisation55. Déjà en 1470, « XLIII [43] thumerres de bixes pierres » étaient prises en Chandeilrue56 « pour encommenciez de faire une vanne auchief dudi foussel (du pont des Morts) pour cluses lyawe que on vuele faire courir audi foussel »57. Il s’agissait de construire une vanne de dérivation sur la Moselle pour alimenter le fossé entre la porte du pont des Morts et la porte du pont Thiffroy. Entre juin 1479 et avril 1480, des pierres sont prélevées sur un mur écroulé de « la Greive ». Des carriers vont « raier IIC et XXV [225] thumerees que pierez que growes au murs qui ait esteit cheus a la Greive, lesquelles ditez pierez sont monnees tant a la porte Saint-Thiébal, a la porte a Maizelle et a la porte dez Allement »58. En 1523, une partie de la muraille du quartier d’Outre-Seille ainsi qu’une tour située à proximité de l’église Saint-Eucaire s’effondrent59. Une lettre des commis chargés de la correspondance avec l’empereur fait état de cet effondrement : ils demandent au souverain une diminution de la taxe imposée à la ville60. La comptabilité de 1525 évoque des « carrières d’Outre Seille », ce qui suggère que ce mur n’a pas été réparé et qu’il est utilisé comme carrière. Le site était devenu une carrière de pierre de remploi où plus de 796 chariots de « bixes pierres » ont été extraits pour des chantiers menés sur la porte Mazelle61.

    3.3. Les métiers de l’extraction, du transport et de l’utilisation de la pierre

    3.3.1. Les carriers

    21Recrutés par les gouverneurs des Murs, les carriers extraient des blocs dans les carrières du mont Saint-Quentin ou dans les carrières de remploi. Ils sont rémunérés au nombre de blocs extraits. En 1484, deux carriers, Janjan et Simon, extraient des pierres de la carrière de la ville et reçoivent 6 d. par tombereau (le double pour un chariot) extrait et livré62. En 1494, ledit Janjan est toujours carrier63 et il semble avoir le monopole car il est le seul à figurer comme carrier de la ville. Quant au mode de rémunération, il reste similaire : 6 d. par tombereau.

    22Aux xve et xvie s., quand les pierres ne proviennent pas des carrières de la ville, elles sont généralement achetées auprès des carriers de Ranconval qui exploitent des carrières autour du village de Ranguevaux, à une trentaine de kilomètres au nord de Metz . Ceux-ci sont alors rémunérés à la quantité extraite en « pied carré ». Ainsi, en 1494, Maithis Poutz, carrier de Ranconval, perçoit 6 l. 14 s. 2 d. pour 230 pieds carrés de pierres, soit 7 d. du pied64.

    3.3.2. Les charrons et les bateliers

    23Les carrières de pierre du mont Saint-Quentin alimentent une partie des chantiers messins et les comptes des gouverneurs des Murs attestent l’embauche des charrons pour transporter les blocs à l’aide de tombereaux et de charrettes. Pour les tirer, des attelages de chevaux sont utilisés. En 1542, les gouverneurs des Murs emploient douze charronsqui utilisent les douze chevaux de la ville »65. Le maître charron soigne et panse les animaux, tandis qu’un maréchal se charge de les ferrer66. Les bourreliers et les cordiers entretiennent leurs harnais67. Les charrons sont rémunérés au nombre de charrois et il ne semble pas y avoir d’évolution de ce salaire en fonction de la distance parcourue dans la comptabilité des gouverneurs des Murs. En 1484, un tombereau de « bixes pierres » transporté est rétribué 6 d.68 (8 d. pour un tombereau et 16 d. pour un chariot en 1493-149469). En 1479, des « charons de village » sont payés 10 d. pour avoir transporté des pierres de Ranconval70, mais le plus souvent, les carriers de Ranconval livrent leurs pierres, parfois même à leurs propres frais71.

    24En 1463, la plupart des pierres extraites du mont Saint-Quentin étaient destinées au chantier de la vanne de Wadrineau. Pour les acheminer, les gouverneurs des Murs embauchent des bateliers pour traverser la Moselle. Des bateaux sont alors réquisitionnés ou fabriqués pour cet usage72 mais la comptabilité des gouverneurs des Murs n’indique pas le nombre de bateaux construits ou utilisés pour approvisionner ce chantier. Les bateliers conduisent les nefs chargées de pierres sur la Moselle73. En 1484 et en 1494, de petites embarcations sont aussi utilisées pour mener des matériaux et aider à la construction de certains édifices au bord de l’eau. Ces barques sont louées à des pêcheurs pour 12 d. par jour74. En 1463, le salaire des bateliers n’est pas mentionné mais, lors du siège de Richemont en 1483, les nefs sont mobilisées par la ville pour 18 s. par jour75. Les bateliers sont probablement rémunérés à la quantité de pierre chargée sur leurs nefs, mais la comptabilité des gouverneurs des Murs n’en donne pas le détail.

    3.3.3. Les maçons-tailleurs de pierre et leurs outils

    25Les comptes ne mentionnent pas de tailleurs de pierre œuvrant sur l’enceinte mais, en 1502, ce sont les maçons qui se chargent de la taille de « blanches pierres » pour le fossé de la porte Serpenoise76. Pour effectuer ce travail, ils disposent de nombreux outils adaptés aux différentes tâches. Ce matériel n’est pas forcément indiqué dans la comptabilité de l’enceinte car il appartient aux artisans (fig. 5-6). En 1494, le compte des gouverneurs des Murs mentionne toutefois la réalisation de plusieurs « martelz ». Or à Douai, le « martel » correspond au têtu77. Les maçons-tailleurs de pierre messins utilisaient donc probablement le têtu (fig. 7). En 1494, la fabrication d’un manche pour têtu coûte 2 d.78, tandis que Thiébault, un maréchal, est rémunéré 9 d. pour « un martelz rechaussier et III pointes reftaite »79.

    26En 1506, ils taillent des blocs pour un chantier sur le pont de la porte Mazelle80 et celui de la porte des Allemands81. Cette pratique est encore plus présente en 1507, 1509 et 1510. La taille des pierres était donc effectuée par une équipe de maçons. Le maçon de l’ouvrage avancé de la porte des Allemands en 1445, Henri de Ranconval, a laissé sa marque sur une inscription sur la tour sud de l’entrée du baille (fig. 8).

    Fig. 5 : Le tailleur de pierre avec un pige, un compas et une équerre (Fondation de la ville de Metz en 2046 av. J.-C, Chronique de Philippe de Vigneulles, BM Épinal. Ms 46 P/R).

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    27Avant 1445, des signes lapidaires de l’enceinte présentent des ressemblances évidentes avec cette marque : des maçons-tailleurs de pierre originaires de Ranconval auraient donc déjà œuvré sur l’enceinte. Les signes lapidaires permettent d’identifier le maçon-tailleur qui s’est chargé de la taille. Il s’agit d’une preuve du travail effectué pour être rémunéré. Cette polyvalence de la part des maçons a également été observée sur le chantier de la fortification de Douai82. Certains signes sont des marques de montage, utilisées par les ouvriers pour indiquer à quel emplacement de l’ouvrage certains blocs sont destinés. Le mur de la Grève a ainsi livré plus de 100 signes lapidaires qui mesurent entre 6 et 10 cm83. Certains de ces signes sont similaires et mettent en évidence le travail de plusieurs équipes84 (fig. 9).

    Fig. 6 : Deux tailleurs de pierre avec une chasse et une massette (Fondation de la ville de Metz en 2046 av. J.-C, Chronique de Philippe de Vigneulles, BM Épinal. Ms 46 P/R).

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    Fig. 7 : Deux tailleurs de pierre utilisant des têtus (Fondation de la ville de Metz en 2046 av. J.-C, Chronique de Philippe de Vigneulles, BM Épinal. Ms 46 P/R).

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    Fig. 8 : Inscription gravée sur l’ouvrage avancé de la porte des Allemands « Henri Bustrof de Ranconval fut de cest ouvraige maistre principal 1445 » (M. Didiot, 2016).

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    Conclusion

    28La comptabilité des gouverneurs des Murs est une source très importante qui recèle une grande quantité d’informations sur les différents travaux menés sur les fortifications de Metz, entre 1463 et 1543. L’utilisation de la pierre sur les chantiers montre la volonté de la ville d’entretenir et de reconstruire ses fortifications de façon plus solide. L’étude de la comptabilité des gouverneurs des Murs permet de chiffrer le coût de l’entretien de l’enceinte. Ainsi, en 1551, à la veille du siège de Charles Quint, ces dépenses occupent plus de 36 % du budget de la ville85. Si les différentes campagnes de travaux nécessitent de grandes quantités de pierre, il ne faut pas oublier l’importance de l’utilisation du bois au Moyen Âge. Employé en charpenterie mais aussi pour la réalisation des échafaudages ou la fabrication des machines de levage, le bois apparaît comme le matériau qui reste le plus fréquemment mis en œuvre d’après l’analyse de la comptabilité des gouverneurs des Murs. Les destructions répétées des grilles coulissantes (les « baires » installées dans les arches) des différents ponts de la ville, provoquées par des crues ou des débâcles, expliquent en grande partie l’importance de ce matériau. Établir un coût pour le bois reste malgré tout assez difficile car contrairement à la pierre, la comptabilité de l’enceinte donne beaucoup moins d’informations quant aux prix pratiqués pour la coupe et le transport de ce matériau. Seule la fréquence à laquelle le bois est acheté et utilisé montre combien il est omniprésent sur tous les chantiers.

    Fig 9 : Quelques signes lapidaires présents sur l’enceinte (J. Trapp,

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    © Historia Metensis.

    Bibliographie

    Bibliographie

    AUBRION 1857 :

    AUBRION Jean, Journal de Jean Aubrion, bourgeois de Metz, F. Blanc, Metz, 1857, 550 p.

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    BEGIN Émile Auguste Nicolas Jules, Histoire des sciences, des lettres, des arts et de la civilisation dans le pays Messin, depuis les Gaulois jusqu’à nos jours, Verronnais, Metz, 1829, 612 p.

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    BESSAC Jean-Claude, L’outillage traditionnel du tailleur de pierre de l’Antiquité à nos jours, Revue Archéologique de Narbonnaise, CNRS éditions, Paris, 1993, 319 p.

    BRUNEAU 1933 :

    BRUNEAU Charles, La Chronique de Philippe de Vigneulles, Jacques et Demontrond, Metz, 1933, 4 t.

    FERBER 2012 :

    FERBER Frédéric, Metz et ses rivières à la fin du Moyen Âge, Thèse de doctorat sous la direction de Pierre PEGEOT, Université de Lorraine, Nancy, 2012, 810 p.

    FRANCOIS, TABOUILLOT, 1775 :

    FRANCOIS Jean, TABOUILLOT Nicolas, Histoire de Metz par les religieux Bénédictins de la congrégation de Saint-Vanne (HMB), Éditions du Palais Royal, Paris, 1775, 7 t.

    GIRAULT 1992 :

    GIRAULT Marcel, Attelages et charrois au Moyen Âge, C. Lacour, Nîmes, 1992, 203 p.

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    KLIPFFEL Henri, Les paraiges messins : étude sur la République messine du xiiie xvie s., F. Blanc, Metz, 1863, 238 p.

    MINOUX 1955 :

    MINOUX Georges, Alimentation en eau d’un ouvrage militaire au mont Saint-Quentin près de Metz, BRGM, 24 mars 1955.

    SALAMAGNE 2001 :

    SALAMAGNE Alain, Construire au Moyen Âge, les chantiers de fortification de Douai, Presses Universitaires du Septentrion, 2011, 319 p. SCHNEIDER 1950 :

    SCHNEIDER Jean, La ville de Metz aux xiiie et xive s., George Thomas, 1950, Nancy, 606 p.

    THIRIOT 1970 :

    THIRIOT Jean, Portes, Tours et murailles de la cité de Metz, Est Imprimerie, Metz, 1970, 85 p.

    TRAPP 2011 :

    TRAPP Julien, Metz, Allée de la tour des Esprits, document final de synthèse, rapport de relevé topographique, Association Historia Metensis, Metz, 2011, 84 p.

    TRAPP, WAGNER 2013 :

    TRAPP Julien, WAGNER Sébastien, Atlas historique de Metz, Éditions des Paraiges, Metz, 2013, 287 p.

    TRAPP 2015 :

    TRAPP Julien, « Les signes lapidaires de l’enceinte médiévale de Metz (fin xive-début xvie siècles) » in : Actes du xixe colloque international de glyptographie de Colmar (France), Colmar, Centre national de recherches glyptographiques, 2015, p. 145-153.

    Notes de bas de page

    1  THIRIOT 1970, p. 18.

    2  TRAPP, WAGNER 2013, p. 90.

    3  SCHNEIDER 1950, p. 87.

    4  FRANÇOIS, TABOUILLOT 1775, t. IV, p. 529.

    5  Ibid.

    6  KLIPFFEL 1863, p. 84.

    7  Archives Municipales de Metz (AMM) CC(5), fo10v.

    8  AD 57, 7F59. Begin 1829, p. 335-336.

    9  AMM EE 26 à EE 36.

    10  AMM CC 612 et CC 616.

    11  B.n.F., NAF 22717.

    12  AMM CC 612.

    13  AMM CC 616.

    14  Toutes les dates de cet article sont données en nouveau style.

    15  Environ 20 m.

    16  BRUNEAU 1933, t. II, p. 401-402.

    17  AMM EE 27 (Résumé).

    18  GIRAULT 1992, p. 52.

    19  SALAMAGNE 2001, p. 149-150. Cela représente moins de la moitié d’un m3 par chariot.

    20  AMM EE 27 (Résumé).

    21  AMM EE 28 (Résumé).

    22  AMM EE 27 (Résumé).

    23  AMM EE 27, 1er paiement (abrégé : pt).

    24  Ibid., 17e pt. 70 toises représentent environ 126 m2. Un devis destiné aux gouverneurs des Murs en 1525 mentionne en effet qu’une toise équivaut à 7 pieds. AD 57, 7F59.

    25  BEGIN 1829, p. 335-336.

    26  AMM EE 29 (A), 14e pt.

    27  Ibid.

    28  AUBRION 1857, p. 112.

    29  AMM EE 29 (A), 24e pt.

    30  Ibid., 12e pt.

    31  Ibid., 20e pt.

    32  Ibid.

    33  Ibid., 14e pt.

    34  AMM CC 612.

    35  AMM CC 616.

    36  AMM EE 27.

    37  En 1484, le compte des gouverneurs des Murs indique que le transport d’un tombereau de « bixes pierres » représente 6 d. Il y a donc une légère augmentation entre cette date et 1493-1494.

    38  AMM EE 26, 2e pt.

    39  AD 88, 77J43. MINOUX 1955.

    40  La masse volumique de ce type de calcaire est situé entre 2 300 kg et 2 500 kg / m3 en fonction de la vacuosité de la roche.

    41  AMM EE 26. Soit un volume compris entre 189 m3 et 206 m3 si un chariot transporte 900 kg.

    42  AMM EE 27. Soit un volume compris entre 389 m3 et 423 m3 si un chariot transporte 900 kg.

    43  AMM EE 28. Soit un volume compris entre 116 m3 et 126 m3 si un chariot transporte 900 kg.

    44  Les pierres de remploi sont également appelées ainsi.

    45  BRUNEAU 1933, t. II, p. 215.

    46  Ibid., t. III, p. 103.

    47  AMM EE 27.

    48  AMM EE 29 (B).

    49  Ibid., 14e pt.

    50  AMM EE 30.

    51  AMM EE 34. 2 016 chariots et 912 tombereaux.

    52  AMM EE 27, 8e pt.

    53  Ibid.

    54  Ibid., 2e-16e pt, 25e pt.

    55  AMM EE 30, 8e-10e pt.

    56  AMM EE 28.

    57  Ibid., 20e pt.

    58  AMM EE 29 (B), 14e pt.

    59  FRANÇOIS, TABOUILLOT 1775, t. VI, p. 664.

    60  Ibid.

    61  AMM EE 35.

    62  AMM CC 612 (1), 11e pt, fo3r.

    63  AMM CC 616.

    64  AMM CC 616 (6), 10e pt, fo3r.

    65  AMM EE 36 (Résumé).

    66  Ibid.

    67  Ibid.

    68  AMM CC 612 (1), 11e pt, fo2v.

    69  AMM CC 616 (2), 6e-7e pt, 18e-21e pt.

    70  AMM EE 29 (B), 20e pt.

    71  Ibid., 25e pt.

    72  AMM EE 26, 15e pt.

    73  Ibid., 9e-11e pt, 13e-15e pt. Ferber 2012, p. 702-708.

    74  AMM CC 612 (2), 14e pt, fo2v, CC 616 (10), 17e pt, fo1r.

    75  FRANÇOIS, TABOUILLOT 1775, t. VI, p. 268-281.

    76  AMM EE 31, 18e, 37e pt.

    77  SALAMAGNE 2001, p. 161.

    78  AMM CC 616 (10), 17e pt, f°2r.

    79  AMM CC 616 (16), 23e pt, f°1v.

    80  BNF, NAF 22717, 16e pt.

    81  Ibid., 49e pt.

    82  SALAMAGNE 2001, p. 113.

    83  TRAPP 2011, p. 73.

    84  TRAPP 2015, p. 145-153.

    85  AMM CC 30 (1), f° 39v.

    Auteur

    • Mylène Didiot

      CRULH EA3945 – Université de Lorraine (FR)

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    1  THIRIOT 1970, p. 18.

    2  TRAPP, WAGNER 2013, p. 90.

    3  SCHNEIDER 1950, p. 87.

    4  FRANÇOIS, TABOUILLOT 1775, t. IV, p. 529.

    5  Ibid.

    6  KLIPFFEL 1863, p. 84.

    7  Archives Municipales de Metz (AMM) CC(5), fo10v.

    8  AD 57, 7F59. Begin 1829, p. 335-336.

    9  AMM EE 26 à EE 36.

    10  AMM CC 612 et CC 616.

    11  B.n.F., NAF 22717.

    12  AMM CC 612.

    13  AMM CC 616.

    14  Toutes les dates de cet article sont données en nouveau style.

    15  Environ 20 m.

    16  BRUNEAU 1933, t. II, p. 401-402.

    17  AMM EE 27 (Résumé).

    18  GIRAULT 1992, p. 52.

    19  SALAMAGNE 2001, p. 149-150. Cela représente moins de la moitié d’un m3 par chariot.

    20  AMM EE 27 (Résumé).

    21  AMM EE 28 (Résumé).

    22  AMM EE 27 (Résumé).

    23  AMM EE 27, 1er paiement (abrégé : pt).

    24  Ibid., 17e pt. 70 toises représentent environ 126 m2. Un devis destiné aux gouverneurs des Murs en 1525 mentionne en effet qu’une toise équivaut à 7 pieds. AD 57, 7F59.

    25  BEGIN 1829, p. 335-336.

    26  AMM EE 29 (A), 14e pt.

    27  Ibid.

    28  AUBRION 1857, p. 112.

    29  AMM EE 29 (A), 24e pt.

    30  Ibid., 12e pt.

    31  Ibid., 20e pt.

    32  Ibid.

    33  Ibid., 14e pt.

    34  AMM CC 612.

    35  AMM CC 616.

    36  AMM EE 27.

    37  En 1484, le compte des gouverneurs des Murs indique que le transport d’un tombereau de « bixes pierres » représente 6 d. Il y a donc une légère augmentation entre cette date et 1493-1494.

    38  AMM EE 26, 2e pt.

    39  AD 88, 77J43. MINOUX 1955.

    40  La masse volumique de ce type de calcaire est situé entre 2 300 kg et 2 500 kg / m3 en fonction de la vacuosité de la roche.

    41  AMM EE 26. Soit un volume compris entre 189 m3 et 206 m3 si un chariot transporte 900 kg.

    42  AMM EE 27. Soit un volume compris entre 389 m3 et 423 m3 si un chariot transporte 900 kg.

    43  AMM EE 28. Soit un volume compris entre 116 m3 et 126 m3 si un chariot transporte 900 kg.

    44  Les pierres de remploi sont également appelées ainsi.

    45  BRUNEAU 1933, t. II, p. 215.

    46  Ibid., t. III, p. 103.

    47  AMM EE 27.

    48  AMM EE 29 (B).

    49  Ibid., 14e pt.

    50  AMM EE 30.

    51  AMM EE 34. 2 016 chariots et 912 tombereaux.

    52  AMM EE 27, 8e pt.

    53  Ibid.

    54  Ibid., 2e-16e pt, 25e pt.

    55  AMM EE 30, 8e-10e pt.

    56  AMM EE 28.

    57  Ibid., 20e pt.

    58  AMM EE 29 (B), 14e pt.

    59  FRANÇOIS, TABOUILLOT 1775, t. VI, p. 664.

    60  Ibid.

    61  AMM EE 35.

    62  AMM CC 612 (1), 11e pt, fo3r.

    63  AMM CC 616.

    64  AMM CC 616 (6), 10e pt, fo3r.

    65  AMM EE 36 (Résumé).

    66  Ibid.

    67  Ibid.

    68  AMM CC 612 (1), 11e pt, fo2v.

    69  AMM CC 616 (2), 6e-7e pt, 18e-21e pt.

    70  AMM EE 29 (B), 20e pt.

    71  Ibid., 25e pt.

    72  AMM EE 26, 15e pt.

    73  Ibid., 9e-11e pt, 13e-15e pt. Ferber 2012, p. 702-708.

    74  AMM CC 612 (2), 14e pt, fo2v, CC 616 (10), 17e pt, fo1r.

    75  FRANÇOIS, TABOUILLOT 1775, t. VI, p. 268-281.

    76  AMM EE 31, 18e, 37e pt.

    77  SALAMAGNE 2001, p. 161.

    78  AMM CC 616 (10), 17e pt, f°2r.

    79  AMM CC 616 (16), 23e pt, f°1v.

    80  BNF, NAF 22717, 16e pt.

    81  Ibid., 49e pt.

    82  SALAMAGNE 2001, p. 113.

    83  TRAPP 2011, p. 73.

    84  TRAPP 2015, p. 145-153.

    85  AMM CC 30 (1), f° 39v.

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    Didiot, Mylène. « L’économie de la pierre à Metz (Moselle) à la fin du XVe siècle : l’apport des comptes des gouverneurs des murs ». In Pierre à Pierre, édité par Karine Boulanger et Cédric Moulis. Nancy: Éditions de l’Université de Lorraine, 2020. https://doi.org/10.4000/13o21.
    Didiot, Mylène. « L’économie de la pierre à Metz (Moselle) à la fin du XVe siècle : l’apport des comptes des gouverneurs des murs ». Pierre à Pierre, édité par Karine Boulanger et Cédric Moulis, Éditions de l’Université de Lorraine, 2020, https://doi.org/10.4000/13o21.

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    Boulanger, K., & Moulis, C. (éds.). (2020). Pierre à Pierre (1‑). Éditions de l’Université de Lorraine. https://doi.org/10.4000/13nyx
    Boulanger, Karine, et Cédric Moulis, éd. Pierre à Pierre. Nancy: Éditions de l’Université de Lorraine, 2020. https://doi.org/10.4000/13nyx.
    Boulanger, Karine, et Cédric Moulis, éditeurs. Pierre à Pierre. Éditions de l’Université de Lorraine, 2020, https://doi.org/10.4000/13nyx.
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