• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15461 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15461 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Éditions de l’Université de Lorraine
  • ›
  • Archéologie, espaces, patrimoines
  • ›
  • Défendre Metz à la fin du Moyen Âge
  • ›
  • Chapitre 4. La gestion de la défense de ...
  • Éditions de l’Université de Lorraine
  • Éditions de l’Université de Lorraine
    Éditions de l’Université de Lorraine
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral focus : la chronique rimée et la critique du pouvoir des sept et des gouverneurs des murs4. LA MISE EN DÉFENSE DE LA CITÉ DE METZ (J. TRAPP)focus : la mise en défense de metz vers 1500 selon andré de rineck, sept de la guerre (m. didiot)4.2. Des armes de jet aux armes à feu (xive-xvie siècles)focus : l’artillerie messine vers 1500 (d’après l’inventaire de 1508 et l’exemple des armes conservées au musée de la cour d’or et au musée de l’armée)4.3. La mise en œuvre de la défense de la ville Notes de bas de page Auteurs

    Défendre Metz à la fin du Moyen Âge

    Ce livre est recensé par

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Chapitre 4. La gestion de la défense de Metz au Moyen Âge et l’entretien de l’enceinte

    Mylène Didiot, Julien Trapp et Pierre-Edouard Wagner

    p. 335-399

    Résumés

    À partir du xive siècle, une administration spécialisée composée des « Sept des Murs » et des « Gouverneurs des Murs » est chargée des travaux de construction, ainsi que de l’entretien de l’enceinte urbaine. Ces hommes viennent épauler les « Sept de la Guerre » dans le domaine de la mise en défense de la ville, car, jusqu’en 1347, ils se chargeaient seuls de l’embauche de mercenaires, des relations diplomatiques, etc. et également des chantiers de fortification. La mise en place d’une administration entièrement consacrée à l’enceinte urbaine permet donc une meilleure gestion des travaux menés sur la muraille.

    Les Sept des Murs inspectent l’enceinte lors de visitations. Placés sous les ordres des Sept des Murs, les Gouverneurs des Murs gèrent quant à eux les deniers de la fortification. Aidés par un clerc, ils perçoivent les recettes de différentes locations détenues par cette administration ainsi que les versements effectués par le receveur de la ville. L’ensemble de ces sommes constitue le budget annuel destiné aux différents chantiers à mener sur l’enceinte.

    Les Gouverneurs des Murs tiennent une comptabilité très précise, dont la transcription et l’analyse apportent un nouvel éclairage sur l’évolution de l’enceinte. Si ces comptes – longtemps ignorés des chercheurs – permettent de localiser, d’identifier et d’estimer les différents travaux menés sur les fortifications de 1463 jusqu’au milieu du xvie siècle, ils témoignent également des améliorations et des adaptations architecturales rendues nécessaires par l’utilisation de l’artillerie.

    En effet, l’artillerie, apparue au début du xive siècle et utilisée à Metz en 1348 pour la première fois, ne cesse de se développer les siècles suivants. Grâce à plusieurs inventaires, l’état de l’armement est relativement bien connu à Metz pour la fin du xve et le début du xvie siècle. La ville conserve alors plus de cinq cents pièces, réparties avec leurs munitions dans les portes, tours et granges de la cité. Les Messins semblent, au départ, se fournir en armement auprès de marchands des régions limitrophes, mais au début du xvie siècle, les « Sept de la Guerre », magistrats en charge de la défense de la ville, font construire des infrastructures pour assurer son indépendance en termes d’approvisionnement en pièces d’artillerie avec l’édification de forges et de moulins à poudre.

    La mise en défense et l’approvisionnement en armement sont donc entretenus par les « Sept de la Guerre » qui gèrent une administration militaire complexe. Sous leurs ordres, les Sept de l’artillerie assurent la gestion de l’armement. Puis, les maîtres bombardiers, c’est-à-dire les canonniers de la cité, sont chargés d’entretenir et d’utiliser l’arsenal messin en cas de conflit. Ces métiers spécialisés sont assistés par des soldoyeurs, quatre mille hommes originaires de Metz et du Pays messin, souvent renforcés par des mercenaires étrangers provenant d’Allemagne, de Bourgogne, de Flandre, de Picardie, du Hainaut et du Brabant, prêts à défendre la ville en cas d’attaque. En temps de paix, cent soixante-douze soldoyeurs gardent l’enceinte urbaine, soit un posté tous les 50 m. Même la tour de la Mutte, beffroi de la cathédrale, est également utilisée pour la surveillance, un guetteur y étant posté. La plateforme étant située à une hauteur de 88 m, elle permet l’observation de tout mouvement de troupes dans un rayon de 5 à 8 km selon les endroits, couvrant un territoire de 250 km2 par temps clair.

    Mais la défense de la ville est avant tout conditionnée par la topographie. Marquée à l’ouest par le mont Saint-Quentin (308 m) et au nord-est par la colline Bellecroix (209 m), le système défensif est renforcé sur les fronts septentrionaux et occidentaux de la cité par un stockage plus important de pièces d’artillerie et de munitions.

    From the 14th century, a specialized administration composed of “Sept des Murs” and “Gouverneurs des Murs” was responsible for construction and maintenance of urban fortifications. These men came to support “Sept de la Guerre” in the field of city defense because, until 1347, they were only responsible for the mercenaries’ recruitment, diplomatic relations etc… and also fortification sites. The establishment of an administration fully dedicated to the urban wall allowed a better management of the works made on the wall.

    “Sept des Murs” inspected the city walls during visitations. Under the orders of “Sept des Murs”, “Gouverneurs des Murs” managed money for their fortification. Helped by a clerk, they collected revenue from different locations held by this administration, as well as payments made by the city recipient. All of these sums represented the annual budget for various projects to be carried out on the city wall.

    “Gouverneurs des Murs” took a very accurate accounting, the transcription and analysis brought a new light on the fortified city walls evolution. If these accounts – ignored by scientists for a long time – used to locate, identify and assess the various work on the fortifications from 1463 until the mid-16th century, they also reflected the improvements made and architectural changes required by artillery use.

    Indeed, artillery, which appeared in the early 14th century and was used in Metz in 1348 for the first time, kept on growing during the following centuries. Thanks to several inventories, the status of weapons was relatively well known in Metz in the late 15th and early 16th century. The city kept more than five hundred artillery pieces, spread with their ammunition in the gates, towers and barns of the city. Metz magistrates seemed, initially, to provide themselves with armament from merchants in neighboring areas, but in the early 16th century, “Sept de la Guerre”, magistrates in charge of the city defense, provided the building of infrastructures to ensure its independence in terms of artillery supply, with forges and gunpowder mills building.

    The defense development and armament supplies were maintained by “Sept de la Guerre” that managed a complex military administration. Under their orders, “Sept de l’artillerie” would manage armaments. Then “maîtres bombardiers”, the city gunners, were responsible for maintaining and using Metz arsenal in conflict case. These trades were assisted by soldoyeurs, four thousand men from Metz and his country, often reinforced by foreign mercenaries from Germany, Burgundy, Flanders, Picardy, Hainaut and Brabant, who were ready to defend the city in case of an attack. In peacetime, hundred seventy two soldoyeurs guarded city walls, one posted every 50 m. Even Mutte tower, the cathedral belfry, was also used for surveillance, as there was a posted lookout. The platform was located at a height of 88 meters, which allowed the observation of any troop movement in a radius of 5 to 8 km depending on the area, covering an area of 250 km2 on clear days.

    But the defense of the city was mainly conditioned by topography. Marked on the Westside by Saint Quentin mount (308 meters) and northeast by Bellecroix hill (209 meters), defense system was reinforced on the northern and western fronts of the city by a larger storage room artillery and ammunition.

    Ab dem 14. Jahrhundert ist ein spezielles Amt für den Bau und die Pflege der Stadtmauer verantwortlich. Es besteht aus den„ Sieben der Mauer“und den„ Gouverneuren der Mauer“. Diese Männer helfen den„ Sieben des Krieges“bei der Verteidigung der Stadt Metz. Bis 1347 waren die„ Sieben des Krieges“die einzigen, die verantwortlich dafür waren, die Söldner einzustellen, die Diplomatie zu führen und die Stadtmauer zu bauen. Die Gründung eines Amts für die Stadtmauer ermöglicht eine bessere Verwaltung der Baustellen der Befestigung.

    Die„ Sieben der Mauer“untersuchen die Stadtmauer während der visitations. Die„ Gouverneure der Mauer“stehen den„ Sieben der Mauer“zu Diensten und kümmern sich um das Geld für die Befestigung. Mit einem Gehilfen nehmen sie die Einnahmen der unterschiedlichen Verleihe dieses Amts und die Zahlungen des Leiters des Finanzamts der Stadt ein. Dieses Geld ist der Jahrhaushalt für alle Baustellen der Stadtmauer.

    Die„ Gouverneure der Mauer“haben eine detaillierte Buchhaltung, deren Auswertung viele Informationen bringt, um die Weiterentwicklung der Stadtmauer zu verstehen. Diese Buchhaltung wurde lange von den Forschern ignoriert. Diese Dokumente bergen das wertvolle Wissen über die Lage, den Typ und die Größe der Baustellen und decken die Zeit von 1463 bis zur Mitte des 16. Jahrhunderts ab. Auch die Verbesserungen an der Befestigung und die Architektur-Anpassungen nach der Einführung der Artillerie können mittels dieser Unterlagen besser verstanden werden.

    Die am Anfang des 14. Jahrhunderts entwickelte Artillerie kam 1348 zum ersten Mal in Metz zum Einsatz und entwickelte sich in den nächsten Jahrhunderten stets weiter. Dank einigen Inventaren sind die Metzer Waffen vom Ende des 15. und vom Anfang des 16. Jahrhunderts gut bekannt. Die Stadt besaß mehr als 500 Waffen (Artilleriegeschützte), die mit ihren Munitionen in den Toren, Türmen und Scheunen der Stadt verteilt waren. Anfänglich kaufen die Metzer ihre Artilleriegeschützte wahrscheinlich bei Händlern der Region. Aber ab dem Anfang des 16. Jahrhunderts fangen die„ Sieben des Krieges“an, Infrastrukturen (d.h. Schmieden und Pulvermühle) zu bauen, um eine unabhängige Quelle für die Belieferung der Artillerie zu schaffen.

    Die Verteidigung und die Versorgung mit Waffen werden also von den„ Sieben des Krieges“verwaltet. Es handelt sich um eine komplexe militärische Verwaltung. Die„ Sieben der Artillerie“stehen den„ Sieben des Krieges“zu Diensten und kümmern sich um die Verwaltung der Waffen. Die maîtres bombardiers, d.h. die Stadt-Kanoniere, sind für die Pflege und die Nutzung des Metzer Zeughauses während eines Konflikts verantwortlich. Diese Fachleute werden von Soldaten (soldoyeurs) unterstützt : 4000 Männer aus Metz und Umgebung. Dazu gibt es gibt oft auch fremde Söldner aus Deutschland, Burgund, Flandern, Picardie, Hennegau und Brabant, die bereit sind, die Stadt zu verteidigen. In Friedenszeiten gibt es 172 Soldaten für die Stadtmauer, d.h. ein Mann aller 50 Meter. Der Mutte-Turm (der Stadt-Belfried) wird für die Aufsicht benutzt, da dieser immer besetzt ist. Die Plattform befindet sich in 88 Meter Höhe. Es ist somit möglich, Truppenbewegungen in einem Umkreis von 5 bis 8 km zu überwachen, d.h. bei schönem Wetter eine Fläche von ca. 250 km2.

    Die Verteidigung der Stadt ist aber hauptsächlich von der Topografie abhängig : dem Saint-Quentin-Berg (308 Meter hoch) westlich und dem Bellecroix-Berg (209 Meter hoch) nordöstlich. Deshalb werden mehr Artilleriegeschützte und Munitionen nördlich und westlich der Stadt gelagert.

    Texte intégral 1. UN DÉCOUPAGE DE L’ENCEINTE POUR EN ASSURER L’ENTRETIEN ? (M. DIDIOT)2. LE CAS À PART DES TOURS DES MÉTIERS3. L’ENTRETIEN DE L’ENCEINTE MESSINE (M. DIDIOT)3.1. La gestion des deniers de la fortification : la mise en place d’une administration spécialisée3.1.1. Les Sept des Murs3.1.2. Les visitations, les états des réparations et les devis3.1.3. Les Gouverneurs des Mursfocus : la chronique rimée et la critique du pouvoir des sept et des gouverneurs des murs3.2. La gestion des deniers de la fortification (xiie-xve siècles)3.2.1. La mise en place d’impôts dès le xiie siècle pour financer l’extension de l’enceinte et l’édification des ponts de la ville3.2.2. Le rôle de l’hôpital Saint-Nicolas à partir du xiiie siècle3.2.3. Le xive siècle et la création des Sept des Murs3.2.4. Le tournant du xve siècle : une comptabilité clairement établie3.2.5. Le xvie siècle : vers une comptabilité moins rigoureuse3.3. Une comptabilité dévolue à l’entretien de l’enceinte : les comptes des Gouverneurs des Murs (1464-1543)3.3.1. Présentation d’un « compte type »3.3.2. La provenance des fonds, les autres types de revenu : les receptes « d’autres natures »3.3.2.1. Les locations3.3.2.1.1. La location de zones de pêche3.3.2.1.2. Les jardins3.3.2.1.3. La location de saulcys3.3.2.1.4. La location de zones pour filer les cordes3.3.2.1.5. La location des bailes, des tours et des zones closes3.3.2.2. La vente de matériaux3.3.2.2.1. La vente des herbes, des foins et des fruits3.3.2.2.2. La vente des saules3.3.2.2.3. La vente de bois, de pierre et de chauxLe boisLes pierres et la chaux3.3.2.3. La corvée4. LA MISE EN DÉFENSE DE LA CITÉ DE METZ (J. TRAPP)4.1. Une administration dédiée à la défense de la ville4.1.1. Les Sept de la Guerrefocus : la mise en défense de metz vers 1500 selon andré de rineck, sept de la guerre (m. didiot)4.1.2. Les Sept de l’artillerie, subordonnés aux Sept de la Guerre4.1.3. Les maîtres bombardiers4.1.4. Les maîtres couleuvriniers4.1.5. L’emploi de mercenaires4.2. Des armes de jet aux armes à feu (xive-xvie siècles)4.2.1. L’armement de jet4.2.2. L’apparition de l’artillerie au xive siècle : les premiers canons (1348-1430)4.2.3. Le développement et la diversification au xve siècle (1430-1465)4.2.4. L’artillerie de la Renaissance (1465-1552)focus : l’artillerie messine vers 1500 (d’après l’inventaire de 1508 et l’exemple des armes conservées au musée de la cour d’or et au musée de l’armée)4.2.5. Approvisionnement en artillerie, en poudre et en munitions4.2.5.1. L’approvisionnement en pièces d’artillerie4.2.5.2. La fabrication des munitions4.2.5.3. La fabrication des poudres4.2.6. Les lieux de stockage4.3. La mise en œuvre de la défense de la ville4.3.1. Mener la guerre et garder la ville4.3.1.1. La garde des murs4.3.1.2. La garde des portes4.3.1.3. La tour de la Mutte4.3.2. Une défense conditionnée par la topographie4.3.3. Protéger les secteurs vulnérables Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    Image 10000000000004C400000631AE2C3D3F98CA6714.jpg

    1L’enceinte médiévale de Metz est contemporaine et vraisemblablement construite sur le modèle des grandes fortifications élevées au xiiie siècle par le pouvoir royal autour des villes de Paris, Laon ou Bourges. Englobant une superficie de quelque 160 ha et se développant sur une longueur d’environ 5575 m, le mur est percé de sept portes principales et comporte soixante-seize tours au début du xvie siècle. À titre de comparaison, l’enceinte de Paris, dite de Philippe Auguste, élevée entre 1190 et 1213, présentait, pour un périmètre de 5100 m, soixante-dix-sept tours et dix portes. Comme d’autres villes médiévales, Metz possède son propre système de gestion et d’entretien de la ville. Instituées au cours du xive siècle, des septeries composées des magistrats de la cité connaissent un essor au cours des deux siècles suivants.

    1. UN DÉCOUPAGE DE L’ENCEINTE POUR EN ASSURER L’ENTRETIEN ? (M. DIDIOT)

    2Une question demeure en suspens concernant l’administration de l’enceinte : pour mener à bien l’entretien des fortifications, les Sept et les Gouverneurs des Murs* étaient-ils répartis sur le tracé de la muraille ? Existait-il un découpage de la muraille ? Plusieurs éléments portent à croire qu’une telle organisation topographique existait. L’entretien de l’enceinte a pu être partagé en sept secteurs de taille inégale, chacun étant confié à la direction de l’un des Sept des Murs.

    3Dès 1421, le compte du receveur Jean l’Aîné mentionne le « seigneur Jehan deu amis chevalier, […] seigneur Werriat Noiron leschevin […] Jehan de Vy leschevin et […] Collins Paillat lamant que sont commis de plussieurs ouvraiges quil ait fait convemis faire par autour des murs de la ville »1.

    4Ainsi, en 1455, le « Seigneur Jehan Baudoiches et Seigneur Regnalt le Gronnaix ambedeux chevalier et Seigneur Joffroy de Warixe leschevin que sont novellement commis on fais desdis ouvraiges »2. Le compte du receveur Henri de Gorze mentionne qu’en 1474, le maître échevin Pierre le Gronnais et Pierre Rengnillon, un chevalier, comme étant « commis pour le fait dez owraige de la porte saint Thiebault, de la porte en Maizelle et des allements »3. Il semblerait donc que les deux hommes soient chargés des travaux à effectuer sur ces trois portes. La même année, le « Seigneur Pierre Rengnillon chevalier et de Wiriat Roucel amant » sont « commis au fait de la Porte dez Allement du pont de boix »4. Les gouverneurs, en plus de leur fonction initiale, pouvaient gérer et surveiller ponctuellement les travaux de certains édifices. Le terme de « commis » se retrouve d’ailleurs pour d’autres postes en dehors de l’administration des murs. Ainsi, en 1508, le seigneur Claude Baudoche est « commis per messeigneur pour faire mettre a point les chemins decoste la porte Serpenoize »5 et en 1509, le « Seigneur Nicole Roucel estmez commis pour faire refaire lez chamins de la porte dez allemans. Et de la porte a maizelle »6.

    5En période de grands travaux, certains Gouverneurs des Murs* étaient alors amenés à surveiller plus particulièrement certains chantiers. Au xvie siècle, le cas de Philippe Desch est sans doute le plus édifiant : son passage à la porte des Allemands a changé à jamais l’allure de cette dernière et de l’enceinte à proximité. Dès le mois de mai 1526, le compte du receveur atteste que Philippe Desch est Sept et Gouverneur des Murs* : « Paier par lordonnance de mes Seigneurs le XIIe jour de may mil XVc XXVI a Pierron Peltre clerc a messeigneurs les gouverneurs des murailles de la cité pour fornir a la despence dicelles en la maistrie de Seigneur Philippe Desch [Gronnais est raturé] »7. L’expression « en la maistrie » désigne le fait que ces paiements ont été effectués sous l’autorité de Philippe Desch. Les différentes inscriptions retrouvées dans la porte des Allemands et sur l’enceinte adjacente prouvent qu’il a été responsable de ces différents chantiers entre 1526 et 1531. En 1523, le temps est vraiment mauvais8 et une partie de la muraille du quartier d’Outre-Seille s’écroule dans le lit de la Seille, à proximité de la porte des Allemands. Les dégâts sont considérables et les Sept et Gouverneurs des Murs* doivent réparer cette portion tout en assurant la continuité de l’entretien du reste de l’enceinte. Il a donc fallu dépêcher un homme pour gérer plus particulièrement cette zone : Philippe Desch. À partir de 1526 et jusqu’en 1531, il sera responsable des travaux. Ainsi, dès 1526, le mur d’escarpe est bâti sur pilotis9, puis le moineau en 1527. Le magistrat a laissé des marques de son passage : sur la corniche de cette tour basse, son nom, « PH[ilipp]E DESCH », et des guimbardes ont été gravées. Et que dire de la sculpture le représentant les braies baissées, montrant son postérieur aux éventuels assaillants ? L’homme avait vraisemblablement le sens de l’humour… et il avait la volonté de signer tous ses ouvrages ! Dans le moineau, une inscription vient rappeler son rôle de « chief et gouverneur de louvrage »10. Une autre inscription dans une des salles de la porte des Allemands témoigne également de la spécialisation du gouverneur : S(ieu) r philippe dex Maistre // et gouverne (u) r de l’ouvraige // en l’a(n) 1529. En 1531, « l’épitaphe en plomb » dans la maçonnerie de l’arche du pont de la porte, connue par un passage de la chronique de Praillon, aujourd’hui disparue, apporte plus de précision : Philippe Desch disposait de « l’administration et gouvernement pour la cité, des ouvrages du baile de la porte des Allemands, commençant à icelle porte jusqu’aux barres de la basse Seille »11.

    6Philippe Desch n’est pas le seul magistrat à avoir marqué l’enceinte de son passage. En 1515, Philippe de Vigneulles rapporte que Nicole de Heu alors « maistre pour l’année de la muraille et de toutte la frabicquez d’icelle » entreprend l’édification de la tour d’Enfer. Le chroniqueur décrit la cérémonie de la pose de la première pierre des fondations de la tour, à laquelle participent ses fils, Nicolas et Robert12. Une inscription gravée en plomb mentionnant l’année de l’édification, les noms des « maistres de la muraille » et celui des artisans participant à l’ouvrage est scellée dans la maçonnerie. Cela ressemble étrangement aux différentes inscriptions laissées par Philippe Desch à la porte des Allemands. Le chroniqueur n’ayant pas laissé de témoignage après 1525, il est impossible d’affirmer qu’une telle cérémonie ait pu se dérouler pour les chantiers dont Philippe Desch était le responsable.

    7Tous ces éléments permettent de montrer qu’un découpage administratif et technique de l’enceinte a pu être mis en place, de façon ponctuelle, pour réaliser des travaux relativement importants. Les portions étaient sans doute établies en fonction des tâches à réaliser. Ainsi, en 1515, Nicole de Heu œuvre au sud, avec la construction de la tour d’Enfer pour renforcer les défenses du front sud, quand Philippe Desch œuvre de la porte des Allemands au pont des Grilles de la Basse-Seille entre 1526 et 1531 pour refaire le mur effondré en 1523 et mettre en place une fausse braie. Quant à la multitude de sculptures et d’inscriptions laissées par Philippe Desch il est probable que ce dernier souhaitait surpasser la tour édifiée par les Heu une dizaine d’années plus tôt. Difficile de penser cependant que la ville ait financé la sculpture orne le moineau… Aussi, les magistrats en charge d’une portion ou d’un édifice devaient sans doute faire preuve d’évergétisme. Ils ont pu participer financièrement à la réalisation de certains travaux, cela ne faisait qu’augmenter leur prestige au sein de la cité. L’exemple de Nicole Louve avec l’édification du pont aux Loups en 1443 sur ses propres deniers atteste la pratique13.

    2. LE CAS À PART DES TOURS DES MÉTIERS

    8En 1347, une administration spécialisée composée par les Sept et les Gouverneurs des Murs* est mise en place pour gérer les deniers des fortifications messines et permettre de poursuivre les travaux de construction de l’enceinte. À cette date, celle-ci avait déjà presque atteint son extension maximale. Sur l’intégralité des tours qui ponctuent l’enceinte, on remarque qu’en 1508, trente-deux tours portaient le nom d’un métier. Grâce à un inventaire des pièces d’artillerie présentes dans les portes et les tours de l’enceinte, il est en effet possible de lister l’intégralité de ces professions14. Nommer les tours au Moyen Âge n’a rien d’étonnant et ne constitue pas une particularité messine. Au premier abord, il n’y a donc rien de particulier si ce n’est cette profusion de noms de métiers, car le plus souvent, les tours empruntaient leurs noms à un saint ou tiraient leur patronyme du quartier, d’une paroisse, etc. On pourrait donc penser qu’à Metz, ces toponymes sont le résultat de l’installation de corporations à proximité de certaines de ces tours. Pourtant, il n’en est rien : les rues et les zones d’installation connues pour certains corps de métiers ne correspondent pas à l’emplacement des tours éponymes. Il faut donc chercher une autre explication. Il s’agit de tours militaires que les corporations étaient chargées d’entretenir, d’armer et de défendre en cas d’attaque. La ville avait donc distribué la gestion d’une partie des tours des fortifications. On ignore si ces mesures ont été prises dès l’origine, c’est-à-dire lors des différentes phases d’extension de l’enceinte, ou s’il s’agit de mesures plus tardives et peut-être relatives à des difficultés financières. Aucun document ne mentionne clairement ce système avant l’atour des métiers de 138215. Comment expliquer ce concept si particulier ?

    9Dans certaines villes, les habitants pouvaient être amenés à participer aux frais de l’édification de l’enceinte. Ce fut par exemple le cas à Paris lorsque Philippe Auguste fit bâtir de nouvelles fortifications. Dès 1190, le roi réclama une participation aux bourgeois. À Metz, la ville avait également imposé ses habitants à plusieurs reprises, ce qui avait causé des heurts avec le clergé. Confier une partie du patrimoine de l’enceinte à des métiers revenait à dire que les coffres municipaux ne permettaient pas de financer l’entretien des murs. Deux hypothèses sont envisageables.

    10Au xiiie siècle, l’évêque, chassé de Metz, s’était replié en son château de Vic-sur-Seille, laissant aux seuls bourgeois l’entière direction des affaires municipales. En permettant aux métiers d’occuper des tours sur l’enceinte nouvellement construite, les bourgeois donnaient l’occasion à ces artisans d’être impliqués dans la défense de la ville. Les différentes corporations pouvaient ainsi faire étalage de leurs richesses et de leur puissance. L’autre hypothèse est moins louable de la part de la ville, mais elle paraît sans doute plus probable. Pour faire face aux coûts importants engendrés par l’agrandissement de l’enceinte, les magistrats auraient sans doute imposé dès le départ aux corporations l’entretien de certaines tours. Les édiles pouvaient ainsi espérer soulager le poids que représentaient ces travaux sur le budget de la ville. Celle-ci conservait néanmoins l’entretien des tours dites « de la cité ».

    11Pour assurer les réparations et l’armement de leur tour, les corporations avaient dû s’organiser. L’atour* des métiers de 1382 stipulait que chaque mois, le maître du métier et les six jurés de chaque profession devaient remettre au clerc des Treize* un rôle où figurait le nom des personnes qui avaient payé pour entrer en apprentissage (2 s.) ou s’établir comme maître (20 s.) dans chaque spécialité16. Le montant des amendes y était également inscrit. Les recettes émanant de ces différents postes étaient ensuite divisées en deux parts : une moitié pour les caisses de la ville tandis que l’autre partie était destinée aux travaux sur les tours et à leur armement. En conséquence, plus le métier était attractif, plus les revenus étaient importants, mieux il pouvait entretenir et armer sa tour. En 1413, un nouvel atour* vint bouleverser cette organisation17. L’entrée en apprentissage devint gratuite, entraînant une baisse des sommes perçues pour l’entretien et l’armement des tours. Les artisans qui souhaitaient accéder au rang de maître devaient toujours s’acquitter de la même somme et le partage des recettes restait néanmoins inchangé. C’est ce système qui semble avoir perduré jusqu’à la fin de la République messine, car en 1551, un atour* concernant les couteliers venait à nouveau entériner le fait que la moitié des recettes devait être utilisée pour l’entretien de leur tour18.

    12Sur le terrain, cette organisation était beaucoup plus compliquée à mettre en place et à maintenir. Certains métiers, pour faire face aux dépenses, se regroupèrent au sein d’une même tour, donnant parfois lieu à des cohabitations insolites – à l’image de la tour des Chaponniers (éleveurs et vendeurs de chapons) et des Revendeurs, ou encore la tour des Couteliers et des Huiliers –, mais le plus souvent, il semble que les artisans aient essayé de se regrouper de façon complémentaire19. Malgré cela, certains métiers peinaient toujours à assurer l’entretien et l’armement de leur tour. Les visitations* attestent des demandes « d’ayde » répétées de certaines professions incapables de réunir le budget nécessaire pour faire des travaux20. Ils demandaient alors l’aide d’autres professions ou l’aide financière des Sept et des Gouverneurs des Murs*. C’est ce qui explique parfois l’intervention des magistrats dans ce système et le fait que certains travaux sur des tours des métiers soient mentionnés dans la comptabilité de l’enceinte alors qu’ils incombaient aux corporations21. Certains métiers demandaient aussi à être changés de tours, car elles étaient trop petites, ou en trop mauvais état22. Enfin, au xvie siècle, il semblerait aussi que la ville ait à nouveau dû aliéner d’autres tours. La visitation* de 1519 atteste de la nécessité pour « la tour condi la tour au courbel [à côté de la porte du Pontiffroy] [d’] y mettre ung mestier »23. En 1523, une nouvelle visitation* indique qu’en ce qui concerne la tour de Ranconval « que la cité thient elle seroit bonne pour y mettre ung bon groz mestier elle desmeurant encor a la cité », sous-entendu que le métier mis en place devait être suffisamment important pour faire face à l’entretien d’une si grande tour24. Il devient alors très difficile de localiser les métiers avec précision du fait de ces changements ou des nouveaux regroupements. Cela explique qu’à certaines périodes, le nombre de corporations et celui des tours occupées étaient différents. Certains métiers occupèrent même simultanément plusieurs tours.

    13Ce système très particulier, bien qu’il ait sans doute été dicté par un souci d’économie, a permis à la ville de se doter de tours armées et entretenues, du moins dans un premier temps, car cette méthode avait des limites. Les revenus dédiés à ces postes de dépenses étaient sans doute suffisants à l’origine, mais tout porte à croire qu’ils se sont rapidement épuisés, causant une détérioration des tours tenues par les métiers. Devant ce constat, les Sept et Gouverneurs des Murs* ont repris à leur charge une partie des travaux tout en regroupant certains corps de métiers pour qu’ils puissent faire face ensemble à cet entretien. Au xvie siècle, les magistrats continuèrent d’ailleurs de déléguer l’entretien et l’armement de nouvelles tours, à l’image de la tour de Ranconval, édifiée par le maître maçon Henri de Ranconval au xve siècle. Ce système avait donc des limites, mais il n’apparaissait pas comme mauvais, car il obligeait les métiers à s’investir dans la sécurité de la ville.

    3. L’ENTRETIEN DE L’ENCEINTE MESSINE (M. DIDIOT)

    3.1. La gestion des deniers de la fortification : la mise en place d’une administration spécialisée

    14La sécurité a un coût que les communautés urbaines n’hésitent pas à payer pour mettre à l’abri les populations, les lieux de production et de commerce ainsi que les biens. La construction ou l’agrandissement d’une enceinte représentent en effet un investissement considérable pour une ville. Aussi, à partir du xive siècle, dans le royaume de France, tout comme dans le Saint-Empire romain, nombreuses sont les cités à se doter d’une administration spécialisée pour gérer les sommes nécessaires à la construction et à l’entretien des fortifications.

    15La guerre de Cent Ans n’est pas étrangère à ce processus et les nombreux revers subis par le royaume de France contraignent le régent Charles V à prendre des mesures : une première ordonnance datée du 14 mai 1358 fait passer toutes les forteresses sous le contrôle royal. Neuf ans plus tard, une seconde ordonnance contraint toutes les villes à restaurer et entretenir leur enceinte25. Dans ce contexte, des agents spécialisés sont mis en place : dès 1356, Reims emploie « les commis aux fortifications »26. En 1358, la ville de Troyes nomme « esleus sur le fait et gouvernement des fortifications »27. La même année, à Tours, « un general receveur […] pour le fait du gouvernement, cloeson et fortification de la ville » est désigné28. En dehors du royaume de France, à la même période, les exemples se multiplient : à Dijon, dans le duché de Bourgogne, il existe des « commiseres deputés a ordonner les deniers de la fortification extraordinaire ». Un « receveur des deniers ordonnés à l’euvre et reparacion » est nommé à Nantes, dans le duché de Bretagne.

    16Dans le Saint-Empire romain, les villes libres disposent également de ces administrateurs. Ainsi, à Metz, deux organes sont mis en place : les Sept des Murs dès le xive siècle, et pour les seconder, les Gouverneurs des Murs* au début du xve siècle. Ces deux administrations complémentaires ont livré une comptabilité détaillée. Grâce à l’étude des visitations* des Sept des Murs et celles des comptes des Gouverneurs des Murs*, les archives dressent un portrait fidèle de l’enceinte et témoignent de l’intérêt de la ville de Metz pour ses fortifications.

    3.1.1. Les Sept des Murs

    17Établis de façon temporaire en 1347, puis en permanence à la fin du xve siècle, les Sept des Murs viennent épauler les Sept de la Guerre, dont les responsabilités se sont largement accrues29 (annexe 2). Un atour* daté du 15 janvier 1403 règle l’élection de ces magistrats spécialisés dans l’entretien de l’enceinte messine30, puis des ponts (notamment des grilles, des baires*) et des digues, en particulier celle de Wadrineau à partir de 142431. Ainsi, tous les deux ans (puis chaque année à partir de 1484), lors de la fête de la Chandeleur, une partie, ou la totalité des Sept des Murs, est renouvelée. Chaque paraige* choisit deux de ses membres comme candidats tandis que le paraige* du Commun propose quatre représentants. Les noms sont alors inscrits sur des corrois (morceaux) de parchemin, placées dans des boîtes d’argent qui sont ensuite jetées dans le chaperon du maître échevin32. À la suite du tirage au sort effectué par ce dernier, chaque paraige* obtient un Sept tandis que le Commun est représenté par deux personnes.

    18Les liens de parenté ne sont pas autorisés entre les Sept des Murs : un père et un fils, ou deux frères ne peuvent pas être magistrats pendant la même période33. Il est également interdit de porter deux septeries en même temps. Pourtant, ces règles sont rapidement transgressées : la septerie ne compte pas toujours sept membres. Ainsi, en 1441, le compte du receveur Jean d’Ancy ne mentionne alors que Jacques Desch, Nicole Louve et Jean de Vy comme « commis et ordonneit de la faire ont fait faire en lez mours et fermeteit* et par les portes de la citeit »34. De plus, tous ces hommes sont des Sept de la Guerre35. Bien qu’illégale, cette pratique est logique et inévitable : le lien entre les deux septeries est plus qu’évident et à la fin du xve siècle, les épidémies de peste, les guerres, mais aussi l’endogamie des paraiges* sont responsables de la pénurie d’hommes.

    3.1.2. Les visitations, les états des réparations et les devis

    19Chargés de l’entretien de l’enceinte urbaine messine, les Sept des Murs inspectent les fortifications afin d’établir des listes de travaux à effectuer. Ces visites donnent lieu à la production de plusieurs documents : le compte rendu, appelé visitation*, et découlant de celui-ci, un état des réparations à faire et parfois des devis (fig. 301). Les archives départementales de la Moselle conservent cinq visitations* datées de 1465, 1511, 1512, 1519, et 1523, ainsi qu’un état des réparations consécutif à la visitation* de 151136. Un autre état des réparations daté de 1466 a été retranscrit par Paul Ferry37. Les informations contenues dans les visitations* et les états des réparations sont donc différentes et se complètent.

    20La visitation* effectuée le 15 juillet 1465 par Nicole de Heu, « Maistre des Murs », aux côtés de Joffroy de Warise, donne peu d’informations sur l’état des fortifications, mais le positionnement des gardes ainsi que leur nombre sur les tours et les portes de l’enceinte y sont clairement mentionnés.

    Fig. 301 : Extrait d’une visitation (

    Image 10000000000001B8000004AD5832C090EF1F1CDA.jpg

    © Archives départementales de la Moselle. 7F59).

    21L’état des réparations « à faire » daté de 1466 offre davantage de données quant à l’état de l’enceinte, mais il est incomplet. Ce document met en évidence le lien avec la comptabilité des Gouverneurs des Murs* l’année suivante : les travaux préconisés dans ce texte y sont en effet en partie réalisés.

    22En 1511, la visitation*, ainsi que l’état des travaux « à faire », ont été conservés. La visitation* se déroule le 16 octobre sous la direction du Sept des Murs, Nicole de Heu. Elle débute par la porte Saint-Thiébault et s’achève à la porte Mazelle. Elle permet de localiser l’intégralité des tours (de la cité et des métiers), ainsi que les portes de l’enceinte. Les travaux réalisés les années précédentes y sont également ponctuellement mentionnés. L’état des réparations « à faire » n’est pas daté, mais ce document découle de la visitation* « faite lan mil Vc et XI ». Il liste les travaux à réaliser sur chacun des édifices de l’enceinte. Ces informations sont réparties en sous-parties dans le texte. Elles sont définies topographiquement par des portions d’enceinte, le plus souvent de porte à porte.

    23Le 18 mars 1512, le Sept des Murs Nicole Remiat effectue une visitation* au départ de la porte du Pont-Rengmont en direction de la porte Serpenoise. Ce document, plus pragmatique que les précédents, combine visitation* et état des réparations à effectuer sur un même support. Il reprend le système de sous-parties reposant sur un découpage géographique de l’enceinte. Si l’état des fortifications y est clairement rapporté, ce document met en lumière la difficulté rencontrée par certaines corporations pour entretenir leur tour. Ainsi, les tonneliers « demandes aydes » aux Gouverneurs des Murs* et les bonnetiers, ainsi que les viciers* réclament l’aide financière des revendeurs de vêtements pour entretenir celle dont ils ont la charge. Le système des tours de métiers apparaît fragile et n’assure donc pas toujours avec succès l’entretien de l’ensemble des tours laissées aux bons soins des corporations.

    24Le 28 mars 1519, Nicole de Heu effectue une visitation* avec les Sept des Murs et les Sept de la Guerre. Tout comme le document de 1512, il combine visitation* et état des réparations à effectuer et se présente en plusieurs sous-parties reposant sur des portions de l’enceinte entre les portes et les ponts de la ville. La visite débute par la porte du Pontiffroy, en direction de la porte Serpenoise. Le document de 1523 associe également visitation* et état des réparations à effectuer et repose sur un système de sous-parties semblable à celui du texte de 1519. Cette visitation* est effectuée par Renault de Gronnais le jeune, Nicole de Heu, Jean de Gronnais et Androuin Roucel, tous Sept des Murs.

    25Les comptes du receveur permettent de retrouver d’autres visitations*, car les Sept sont dédommagés pour effectuer ces visites. Le receveur note ainsi les sommes versées après chaque inspection. Le receveur Jehan d’Ancy fait état d’une visitation* à la fin de l’année 1443 : « Seigneur Nicolle Louve chevalier, seigneur Joffroy Desch chevalier, et Poincignon Baudocge (Baudoche) que sont ordonneit pour visister lez tours et lez meurs de la cité et pour mettre en (illisible) et essoire plussiours ordonnance et articleiz a la seurteit du bien publique de la citeit »38. Il s’agit de la plus ancienne mention attestée dans les archives. Lors de cette inspection, les Maistres des Murs ont été rétribués 26 s. et 4 d. D’autres visitations* sont moins connues ou apportent peu d’indications : une en 150339 (manuscrit perdu de quatorze pages), une en 152440, une en 1530 (peu détaillée, mais avec une visite pour l’artillerie)41 et une dernière en 1533 (rapportée par les comptes du receveur)42.

    26La fréquence de ces visites n’est pas clairement établie, mais pour localiser les zones à réparer et mettre en place une comptabilité efficace, elles devaient s’effectuer de façon régulière. Les visitations* se déroulaient en majorité à la belle saison, au printemps et en été, voire en automne43. Elles étaient exceptionnelles en hiver, bien que la plus ancienne mention de visitation* date du 31 décembre 1443. Cette même année, les conditions climatiques avaient été particulièrement difficiles, le temps fut froid et humide, même en été44. Pendant l’hiver, les rivières du Pays messin avaient subi de très forts embâcles45 et les températures avaient été extrêmement basses46. Face à de telles conditions climatiques, les Maistres des Murs sont probablement venus constater sur place les dommages occasionnés. Ainsi, les visitations* connues grâce aux sommes versées dans le compte du receveur attestent l’aspect exceptionnel de certaines de ces visites. Ces dernières étaient effectuées en urgence, pour parer aux caprices du climat, aux menaces extérieures et aux risques de conflits.

    27Les Sept des Murs pouvaient être accompagnés, lors de ces visites, par les Gouverneurs des Murs*, les Sept de la Guerre47 et les Sept de l’Artillerie48. Chacun inspectait alors les fortifications en fonction de sa spécialité. Il est ainsi possible de connaître l’état de l’enceinte, son niveau d’armement (artillerie et positionnement de celle-ci) et son système de surveillance (nombre et emplacement des wairdes c’est-à-dire les gardes). Bien que spécialisés, les magistrats étaient également accompagnés à cette occasion par des artisans qualifiés. Ainsi, en 1523, les Sept des Murs, composés des seigneurs Nicole de Heu, Jean de Gronnais, et Androuin Roucel, sont secondés par Jean et Fridriche, tous deux maçons et Nicolas, un maître charpentier. Les trois artisans donnent leur avis sur l’état de la porte du pont des Morts et les travaux à y prévoir49.

    28Si ces documents dressent un portrait fidèle de l’enceinte urbaine messine à la fin du Moyen Âge, ils ne permettent pas de chiffrer le coût d’entretien des fortifications, car les sommes n’y figurent pas. Ces visites effectuées sur le terrain sont un travail préparatoire à des comptes rendus détaillés des travaux à effectuer, destinés aux Gouverneurs des Murs*. Ainsi, en 1466, un devis non chiffré a été établi pour effectuer les réparations à la suite de « plusieurs visitations* faites » par les Sept et les Gouverneurs des Murs*50. Malheureusement, il est impossible d’affirmer que la visitation* de 1465 a servi de base à ce devis. Le compte rendu de la visite ne fournit pas assez de détails pour mettre en parallèle les deux documents51.

    29Un autre devis est conservé par les archives départementales de la Moselle : il s’agit d’un document daté de 1525 pour faire couvrir « la cincture et contour de dessu des murailles par dedans la cité non compte[s] les portes-tours et baires* » avec plus de « deux mil cinq cens toises » d’ardoise52. Ce document fournit un hypothétique montant qui chiffre l’achat des clous et des ardoises, mais aussi le salaire de la main-d’œuvre à 17036 l. 5 s.53.

    3.1.3. Les Gouverneurs des Murs

    30Dernier échelon administratif dans la gestion de l’entretien de l’enceinte, les « Gouverneurs des Murs* et fermeteit* de la cité des vainnes de Wadrinowe54 et de la rivière » sont au plus près de la réalisation des travaux. Les gouverneurs étaient probablement élus de la même façon que les Sept. Bien que le cumul de charges fût interdit à la fin du xve siècle, devant une pénurie d’hommes grandissante, un Sept pouvait également être Gouverneur des Murs*55. À ce titre, Philippe Desch illustre bien ce cumul des charges : il est à la fois Sept de la Guerre, Sept des Murs et Gouverneur des Murs* pendant le premier tiers du xvie siècle.

    31Il est difficile de dater précisément l’instauration des Gouverneurs des Murs*. Comme la septerie des Murs qui a été créée pour épauler les Sept de la Guerre, les gouverneurs sont venus seconder les Sept des Murs dans leurs missions. En 1405, un dénommé Rouzeruelle assure la fonction de clerc et paie ponctuellement des artisans pour des travaux effectués sur l’enceinte56. Même si la mention n’indique pas directement le fait qu’il soit le clerc des gouverneurs, il agit « au commandement » de différents grands seigneurs et, à partir de l’année 1413, Rouzeruelle est qualifié de « clerc des Gouverneurs des Murs* »57. La mise en place des gouverneurs est donc intervenue entre 1405 et 1413. À partir de 1414, tous les noms des Gouverneurs des Murs* apparaissent dans le détail des sommes versées par le receveur et non plus seulement de manière ponctuelle58. Ce procédé restera en place jusqu’en 1472.

    32De 1405 à 1413, les comptes du receveur mentionnent des sommes versées aux artisans intervenant sur l’enceinte : ils sont directement payés par le receveur sur ordre des Sept des Murs. Le même procédé est utilisé pour l’achat de matériaux. Cependant, ces sommes disparaissent complètement à partir de 141359. Cela témoigne de l’apparition d’une nouvelle comptabilité consacrée à l’entretien de l’enceinte : celle des Gouverneurs des Murs*. Dès lors, le receveur verse directement les sommes destinées à l’entretien de l’enceinte au clerc des Gouverneurs des Murs* sans faire le détail de leur utilisation. Tout comme l’argent consacré à la guerre ou à l’embauche de mercenaires, le budget dédié à l’entretien de l’enceinte apparaît clairement comme un poste de dépenses nécessaire pour la ville. Une gestion efficace de ces sommes est donc indispensable pour permettre à la cité d’entretenir convenablement ses fortifications.

    focus : la chronique rimée et la critique du pouvoir des sept et des gouverneurs des murs

    33Au xvie siècle, certains magistrats cherchèrent à marquer leur passage au sein de l’administration des fortifications en endossant le rôle de bâtisseur. Nicole de Heu, un Sept et Gouverneur des Murs*, il fit édifier la tour d’Enfer à l’angle de la fausse braie de la porte Serpenoise, sur une zone appelée « les Wassieux ». L’édification de cette tour donna lieu à une cérémonie religieuse lors de la pose de la première pierre. Cet épisode a d’ailleurs été vécu par Philippe de Vigneulles60. Une plaque en plomb fut également posée avec la date exacte et les noms des grands de l’époque (roi de France, empereur du Saint-Empire, pape, et maître échevin messin) ainsi que le nom de Nicole de Heu alors responsable de cette construction. Il s’agissait vraisemblablement de la première inscription du genre qui vantait les mérites d’un maître d’ouvrage*. Nicole de Heu avait sans doute contribué financièrement aux travaux sur la tour d’Enfer comme l’avait fait Nicole Louve pour le pont qui portait son nom en 144361. Le reste des dépenses engendrées par les travaux de construction de cette tour resta à la charge de l’administration de l’enceinte et donc de la ville.

    34Une dizaine d’années plus tard, Philippe III Desch, cumulait, comme son confrère Nicole de Heu, de nombreux postes dans l’administration de la ville. Il fit mener plusieurs chantiers au niveau de la porte des Allemands jusqu’en 1531. Si aujourd’hui les vestiges de la tour d’Enfer ne sont plus accessibles au public (en dehors des Journées du Patrimoine), les constructions édifiées par Philippe Desch sont parfaitement mises en valeur. Comme Nicole de Heu, Philippe Desch a voulu marquer son passage dans l’administration de l’enceinte en érigeant une fausse braie sur le front de Seille, elle-même munie d’un moineau* et d’une tour d’angle d’artillerie, ainsi que plusieurs salles dans la porte des Allemands. Si aucun décor particulier n’a été signalé par les contemporains lors de l’édification de la tour d’Enfer en 1515, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elle en était dépourvue, les travaux militaires de Philippe Desch ont été complétés par un programme iconographique tout à la gloire du maître d’ouvrage*. Ces sculptures et ces bas-reliefs ont probablement été financés par le magistrat. Aussi, au regard de ces deux campagnes de travaux, on est tenté de penser que certains Sept et Gouverneurs des Murs* se livraient à une course au prestige, à celui qui bâtirait la plus belle et la plus forte tour.

    35De nombreuses versions de la Chronique rimée de la ville de Metz sont aujourd’hui conservées, notamment aux Bibliothèques-Médiathèques de Metz. Cette chronique rédigée par plusieurs auteurs entre le xve et le xvie siècle apporte un éclairage nouveau sur les relations qu’entretenaient les hommes qui composaient l’administration de l’enceinte62. Jusqu’à présent, on ne pouvait que supposer les conflits et les mésententes entre ces magistrats. Les folios 116v et 117r de ce manuscrit présentent un poème sous la forme de sept quatrains qui évoquent les déboires de Nicole Roucel alors Gouverneur des Murs*. Aucune date n’est mentionnée, mais les comptes du receveur montrent que ce patricien occupait bien cette fonction à partir de 153363. Il est même possible qu’il soit resté en poste, constamment ou ponctuellement, jusqu’en 153764, voire au-delà65, bien que son nom ne soit plus mentionné dans la comptabilité. L’événement relaté se déroule après 1530, ce qui correspond donc à la décennie durant laquelle Nicole Roucel est Gouverneur des Murs*. D’après la Chronique rimée, il aurait décidé de faire des travaux dans les fossés de la porte Serpenoise, modifiant ainsi les configurations antérieures probablement décidées par Nicole de Heu au début du xvie siècle66. Il le fit sans demander de conseils à ses pairs ni aux maîtres-artisans, comme il était pourtant d’usage lors des visitations*. D’après le compte du receveur, une telle visite eut lieu en avril 153367, ce qui signifie que l’épisode présenté dans ce texte s’est donc déroulé avant cette visitation*, soit probablement entre 1531 (année de mort supposée de Philippe Desch) et le début de l’année 1533.

    36Les travaux que fit réaliser Nicole Roucel ne furent pas, semble-t-il, d’une très grande solidité, car d’après le texte, l’ouvrage « tomba, car il ne valloit pas maille », sous-entendu qu’il ne « valait rien » puisque la maille était une monnaie de très peu de valeur68. L’année qui suivit cette désastreuse campagne de travaux, la visitation* rapporte que grâce au « conseil et advisement des gens en telz cas congnoissant fut conclus tout le demeurant ». Si les travaux entrepris devaient se poursuivre, cela allait durer « mainte saison » et conduire à de fortes dépenses sans doute inutiles69. Le projet semble donc avoir été abandonné, bien que les sommes versées aux Gouverneurs des Murs* entre 1533 et 1534, année supposée suivre l’abandon du chantier, se chiffraient à 1960 l. pour atteindre encore 1700 l. en 1536.

    37L’auteur de ce texte va plus loin dans son discours, car il critique le système mis en place pour l’entretien des fortifications. Il déplore que chacun des Gouverneurs des Murs* puisse débuter un chantier à un endroit de l’enceinte, sans jamais forcément le terminer70. La victime dans cette histoire, d’après l’auteur de la chronique, était donc le peuple « abusé » puisqu’il fournissait les travailleurs, mais aussi les corvéables. Si les uns étaient rétribués, les corvéables ne l’étaient pas toujours et effectuaient les tâches les plus ingrates. L’auteur poursuit en se plaignant d’un système qui voit la mise en place chaque année d’une nouvelle commission de Sept et de Gouverneurs des Murs*, chacun en charge d’une portion de l’enceinte. Or, en une année, il était évident que les travaux qui étaient engagés ne pouvaient être achevés. Pire encore, certains bâtiments nouvellement édifiés étaient même détruits, car « sy lung veult hotz lautre voilt bai[xe], cest tousiours a recommencer ». Les magistrats ne s’entendaient pas toujours71.

    38Le besoin de reconnaissance et de prestige prenait peut-être le pas sur les réelles nécessités de défense de la ville. C’est dans ce contexte que les exemples de Nicole de Heu et Philippe Desch pourraient être compris, car d’après l’auteur de la Chronique rimée, un magistrat de l’enceinte « desire qu’on parle de luy ». Or, quoi de mieux qu’une cérémonie religieuse pour initier les travaux voulus par Nicole de Heu, ou qu’un décor aussi osé sur une tour pour se souvenir de Philippe Desch ? Il y avait donc bien une course au prestige au risque de piquer au vif les autres magistrats qui, une fois le poste récupéré, n’hésitaient pas à faire détruire ce qui venait d’être fait72. Ainsi, si le buste à deux faces de Philippe Desch* a été retrouvé au xixe siècle dans le lit de la Seille, cela n’est peut-être pas dû à un accident, mais à un acte délibéré à l’époque, émanant de la population ou des Gouverneurs des Murs* qui lui succédèrent.

    39Nicole Roucel avait donc fort à faire pour espérer égaler et dépasser ses prédécesseurs, d’où peut-être cette déplorable campagne de travaux. Ce texte met clairement en évidence qu’à l’époque déjà, le comportement de certains Sept et Gouverneurs des Murs* mettait en péril les finances d’une administration déjà fortement affaiblie par des élections annuelles qui ne laissaient pas assez de temps aux magistrats pour mener à bien tous les projets entrepris. Les luttes intestines au sein de l’administration de l’enceinte ont contribué à donner une image négative de ces magistrats aux yeux de la population.

    3.2. La gestion des deniers de la fortification (xiie-xve siècles)

    40La mise en place des comptes des Gouverneurs des Murs* démontre la volonté de la ville de disposer d’une administration qualifiée et d’archives comptables détaillées. Si ces documents permettent d’établir la provenance des fonds ainsi que les montants dépensés pour entretenir l’enceinte, ils témoignent également du fonctionnement même de la comptabilité. Ainsi, à travers l’ensemble des paiements présents dans un compte (une cinquantaine en moyenne) il est possible de suivre les deniers, de leur obtention jusqu’à leur dépense, pour payer le salaire des artisans, l’achat et le transport des matériaux…

    3.2.1. La mise en place d’impôts dès le xiie siècle pour financer l’extension de l’enceinte et l’édification des ponts de la ville

    41Le budget alloué pour l’entretien de l’enceinte provient de multiples sources. Dès le xiie siècle, bien avant la création des Sept des Murs et des Gouverneurs, les bourgeois sont responsables de l’entretien des fortifications73. Dans un acte daté de 1181, il est question d’une dîme* perçue par la collégiale Saint-Thiébault « quae est propre muros nostrae civitatis »74. Considérant l’emplacement de la collégiale, s’agit-il déjà de la nouvelle enceinte ? À cette date, il est plus probable qu’il s’agit du mur construit au xiie siècle autour du quartier du Neufbourg.

    42Une dernière dîme* est instaurée en 1196 sur les legs testamentaires pour permettre l’agrandissement de l’enceinte et l’incorporation du quartier du Neufbourg. Le taux de ces dîmes* était particulièrement élevé : les habitants étaient tentés de les contourner, rendant la levée très difficile. L’évêque Bertram résout ce problème en les regroupant en une seule dîme* et divise les bénéfices entre Saint-Ladre, Saint-Thiébault et l’entretien des murs75. Le budget pour l’agrandissement de l’enceinte est rapidement insuffisant. Aussi, en 1209, les bourgeois tentent d’imposer le clergé avec l’instauration d’un nouvel impôt, sans doute sous la forme d’une taille*. Ils s’appuient sur le fait que le clergé bénéficie de la protection de l’enceinte. En réponse, des troubles éclatent et se poursuivent pendant plusieurs mois76. L’évêque doit alors intervenir pour faire renoncer les bourgeois77. C’est seulement en 1226 que la ville s’attribue le droit d’imposer les établissements religieux pour financer les travaux via une imposition indirecte78. Le clergé proteste à nouveau, mais l’évêque n’intervient pas79.

    43Parallèlement à l’extension de l’enceinte, la ville doit également prendre en charge la construction et l’entretien des ponts devenus nécessaires à la suite de l’intégration des faubourgs. Metz est encore une cité épiscopale et en 1223, l’évêque Conrad de Scharfenberg ordonne la construction du Moyen-pont des Morts pour relier le bourg d’Outre-Moselle à la ville. À cet effet, il fait mettre en place l’impôt sur l’habit des morts80. Comme son nom l’indique, cet impôt peu banal consistait à prélever le plus riche vêtement de celui, qui, citain ou forain, quel que soit son état (homme ou femme, adulte ou enfant, clerc ou laïc, noble ou manant) décédait dans la ville. Au Moyen Âge, les habits ont en effet une grande valeur marchande : même usés, ils peuvent être réutilisés ou revendus à des fripiers. Il existe d’ailleurs dans la ville une multitude d’artisans spécialisés dans le textile. L’édification du pont Tiffroy par les bourgeois en 1222 témoigne de l’amenuisement du pouvoir de l’évêque81. Les magistrats prennent alors progressivement le contrôle de l’imposition sur les ponts de la ville : le droit de passage sur le pont Tiffroy, puis celui sur le pont de Moulins – construit en 1227 – furent abolis82. Établi pour cinq ans, le droit de « warnement » du meilleur habit des morts devint cependant permanent.

    3.2.2. Le rôle de l’hôpital Saint-Nicolas à partir du xiiie siècle

    44Dès 1234, la ville dispose de l’intégralité des fortifications qui sont sur le point d’être achevées. Elle vend alors à des établissements ecclésiastiques, mais aussi à des particuliers, des portions de murs, des terrains situés au pied de l’enceinte et les logements établis sur la muraille83. Le système financier est alors chaotique : la ville peine à trouver des ressources qui lui assureraient des revenus réguliers. De plus, la perception d’impôts indirects mis en place pour l’achèvement de la construction de l’enceinte en 1226 arrive à son terme avec la fin des travaux. Maintenir ce système d’imposition allait contraindre la ville à mettre sur pied une administration et à employer des agents qualifiés. Une telle organisation aurait nécessairement un coût que la ville n’était pas encore prête à assumer84. Pour résoudre cet épineux problème, la cité se tourne alors vers des institutions religieuses. Une telle pratique était en effet courante au Moyen Âge, les établissements religieux disposant de revenus importants. En 1261, la ville a l’idée de vendre pour trois ans à l’hôpital Saint-Nicolas et à la léproserie Saint-Ladre les péages* des ponts et l’impôt sur le meilleur habit des morts85. Le principe de liberté des ponts est alors aboli. Par un atour* daté du 17 juin 1282, la totalité des droits revient à l’hôpital Saint-Nicolas pour 1100 l. de Metz86. Les Messins étaient affranchis des péages*, car ils payaient déjà l’impôt sur l’habit des morts. Quant au clergé, il payait une rente annuelle pour s’en racheter87. Ce même atour* de 1282 fixe également les montants que les étrangers paient pour entrer en ville88.

    45Par cette vente, la cité ne fait pas acte de générosité : en contrepartie, elle impose à l’hôpital Saint-Nicolas, à partir de 1289, d’entretenir les ponts et de les reconstruire en pierre au rythme d’une arche par an. Progressivement, la ville va céder d’importants revenus à l’hôpital pour inciter ce dernier à respecter ses obligations. Débarrassée de l’entretien coûteux des ponts, la cité devait pouvoir assainir ses finances. Pourtant, à la fin du xiiie siècle, elle est contrainte de puiser dans les caisses de l’hôpital Saint-Nicolas et de s’endetter. À partir de 1282, un Treize* est nommé annuellement pour recouvrer les cens, les « warnements » et autres impôts dus à l’hôpital89. Loin d’être désintéressé, ce système assure la bonne santé économique de l’hôpital pour qu’il puisse continuer à répondre aux besoins d’argent de la ville…

    3.2.3. Le xive siècle et la création des Sept des Murs

    46À partir de 1309, un nouvel impôt temporaire, la maltôte*, est mis en place pour permettre d’assainir la situation financière de la ville90. Ce nouvel impôt coïncide avec le remaniement et la réorganisation de l’administration de la cité. Dès le milieu du xive siècle, la maltôte* devient permanente. La ville ne parvient pas à se passer des revenus rapportés par cet impôt et continue à emprunter à l’hôpital Saint-Nicolas. En 1360, elle le sollicite encore pour l’entretien des ponts en lui octroyant en contrepartie de nouveaux droits91. Pendant le dernier tiers du xive siècle, la fiscalité concernant les fortifications va évoluer. Si l’hôpital Saint-Nicolas continue de gérer la construction et l’entretien des ponts, la création des Sept des Murs en 1347 va permettre d’assurer plus efficacement les travaux concernant l’enceinte. À partir de 1370, l’imposition annuelle versée par les Lombards à la cité revient aux Sept des Murs pour effectuer les travaux d’entretien de l’enceinte92. Les Sept de la Maltôte payent également pour les dépenses des Sept des Murs sur ordre des Treize* et des Trésoriers de la ville : cet impôt était en effet le plus rentable93.

    3.2.4. Le tournant du xve siècle : une comptabilité clairement établie

    47Au début du xve siècle, les revenus de la maltôte* sont devenus insuffisants pour assurer l’entretien de l’enceinte. Avec l’embauche de mercenaires, et la nécessité de mettre en place une artillerie efficace, la ville est contrainte d’ajouter de nouvelles taxes permanentes. La fonction de changeur/receveur est alors établie. Le régime fiscal de la ville est clairement mis en place : cet agent comptable va percevoir les sommes dues à la ville et payer les dépenses de cette dernière. Les comptes deviennent plus clairs : les règles comptables sont fixées94 et dès l’année 1413, le budget destiné à l’entretien de l’enceinte est versé par le receveur aux Gouverneurs des Murs*. Il faudra cependant attendre l’année 1436 pour que les dépenses de la ville n’excèdent plus ses revenus. Les sommes versées aux Gouverneurs des Murs* mettent en évidence le poids de l’entretien de l’enceinte dans la comptabilité de la ville. Ainsi, si en 1414, les 53 l. versées aux Gouverneurs des Murs* représentent à peine plus de 4 % du budget de la ville (et 4 % des dépenses)95, la situation va progressivement changer. En 1439, les sommes dédiées à l’enceinte représentent 14 % du budget et 19 % des dépenses de la ville96. Elles culmineront en 1551 avec plus de 5000 l., représentant plus d’un tiers du budget et 36 % des dépenses97.

    3.2.5. Le xvie siècle : vers une comptabilité moins rigoureuse

    48À la fin du xve siècle et au début du xvie siècle, la vérification de la comptabilité s’effectue tous les deux ou trois ans alors que ces contrôles étaient initialement prévus une fois par an98. De même, les magistrats ne sont plus renouvelés chaque année. Ce laisser-aller administratif s’explique en partie par le cumul de mandats exercés par certains patriciens. Devant la pénurie d’hommes, cette pratique a été nécessaire et de grandes familles ont ainsi brigué tous les postes clés, y compris la fonction de receveur, alors que celle-ci pouvait se révéler particulièrement ingrate. Après la guerre qui oppose la ville à Franz von Sickingen, le receveur Nicolas Desch se retrouve dans l’impossibilité de payer les sommes dues par la ville. Alors qu’il était nommé à vie, il est remercié en 1519. La liquidation de ses comptes prend plusieurs années : le receveur répond en effet sur ses propres biens de la tenue de son compte. Pourtant, Nicolas Desch n’a commis aucune fraude : l’impôt rentrait mal à cette période et il en fit les frais. Pour remplacer Nicolas Desch, les bourgeois se tournent alors vers un homme disposant d’un patrimoine solide : le chroniqueur Philippe de Vigneulles qui refuse le poste devant les risques encourus par sa fortune99. Cette mésaventure permet à la ville de corriger ses lacunes et les contrôles redeviennent stricts et réguliers.

    3.3. Une comptabilité dévolue à l’entretien de l’enceinte : les comptes des Gouverneurs des Murs (1464-1543)

    49Douze rouleaux et un cahier composent les comptes des Gouverneurs des Murs* pour une période allant de 1463 à 1543100. Cette comptabilité brosse le portrait d’une enceinte continuellement en travaux. Face aux conditions climatiques, aux conflits, à l’apparition de l’artillerie, la ville doit sans cesse investir pour rénover et moderniser ses fortifications.

    3.3.1. Présentation d’un « compte type »

    Fig. 302 : En-tête d’un compte des Gouverneurs des Murs (

    Image 1000000000000266000001562157D4112EB3AC41.jpg

    © Archives municipales de Metz).

    50Chaque compte est daté et débute par un en-tête (fig. 302). Celui-ci présente « les Gouverneurs des Murs* et fermeteit* de la cité des vannes de Wadrinowe et de la rivière ». Y figurent également les sommes restantes (ou manquantes, en cas de dépassement du budget) de l’année précédente. Cette comptabilité doit être en effet présentée tous les ans aux Treize* et au Conseil de la ville. Le clerc qui la rédige est nommé à vie après avoir acheté sa charge101. Comme pour les comptes du receveur, les comptes des Gouverneurs des Murs* sont établis en livres messines. À la suite de l’en-tête se trouvent les sommes versées pour l’enceinte. Elles se présentent sous la forme de multiples versements obtenus auprès du receveur. Si ces receptes* représentent la source principale des finances pour assurer les travaux, les Gouverneurs disposent d’autres formes de revenus sous la forme de locations et de ventes de matériaux. Ce sont les receptes* dites « d’autres natures ». Le compte se poursuit par la présentation des travaux effectués sur l’enceinte. Il s’agit dans un premier temps d’un résumé d’une quarantaine de lignes qui mentionne pêle-mêle les quantités de matériaux employées, les corps de métiers sollicités, le type des travaux réalisés et la localisation des chantiers. Toutes ces informations sont ensuite détaillées dans une cinquantaine de paiements, tous datés. Il est ainsi possible d’établir plus précisément le coût d’achat des matériaux ou encore le type de travaux réalisés. Le compte se clôture par le total des sommes dépensées. Il est ainsi possible de mettre en évidence le respect du budget ou, à l’inverse, son dépassement. Le surplus, ou le découvert, est alors reporté sur l’année suivante. Cette comptabilité est soignée et bien tenue. Elle témoigne du souci de la ville de mettre en place une administration efficace et rigoureuse pour gérer les réparations de l’enceinte.

    3.3.2. La provenance des fonds, les autres types de revenu : les receptes « d’autres natures »

    51Les fortifications et leurs dépendances, comme les terrains au pied des murs par exemple, font partie du domaine de la ville. Les comptes des Gouverneurs des Murs* y attestent l’existence de locations pour compléter leur budget. Celles-ci sont mises aux enchères chaque année. La durée du bail est variable d’un à trente ans102. Les Gouverneurs des Murs* offrent ainsi à la location des pescheries (zones de pêche) destinés à des pauxours* (pêcheurs). Des jardins et, plus largement, des zones cultivables, situés à proximité de l’enceinte, sont également loués à des particuliers. Des cordiers louent des zones à filer la corde le long des fortifications tandis que des particuliers s’installent dans des tours ou des portions de l’enceinte pour y vivre ou y travailler. Enfin, les pauxours* et les cherpigniers* louent des saulcys pour récolter des saules.

    52L’ensemble de ces locations est complété par la vente des herbes et des foins fauchés chaque année au niveau des bailes* et des fossés des portes. Les fruits présents sur ces zones sont aussi vendus à des particuliers. La vente de sapins, de chênes, de saules ou encore de planches est particulièrement lucrative. Les gouverneurs peuvent également écouler le surplus de chaux, de bixes pierres* (moellons) et de mairien* (bois de construction).

    53Il existe encore un dernier type de revenu pour les Gouverneurs des Murs* : les sommes versées par les corvéables pour éviter d’effectuer la corvée. Cette dernière est en effet attestée à Metz et les habitants doivent s’acquitter de travaux sur l’enceinte. Il s’agit le plus souvent des besognes les plus simples, mais aussi les plus ingrates, comme vider et désencombrer les fossés qui sont alors les décharges de l’époque.

    3.3.2.1. Les locations

    3.3.2.1.1. La location de zones de pêche

    54Les emplacements destinés à la pêche appartiennent à la ville ou à des établissements religieux et sont occupés par des particuliers103. Les comptes des Gouverneurs des Murs* ne différencient pas les douves (en eau) et les fossés (à sec) : tous sont appelés « fossés ». Entre 1502 et 1526, Clausse le pauxour* (le pêcheur) loue à plusieurs reprises, avec ses confrères, une zone de pêche située derrière la vanne des Pucelles. Il s’agit du fossé où est détournée une partie des eaux de la Moselle. Ce bail de location rapporte en moyenne 53 l. 4 d. par an104. En 1525, la ville octroie une remise à Clausse : le bail ne lui coûte alors que 25 l. 5 s.105. Derrière ce geste, la cité dédommage le pêcheur, car des travaux ont été menés sur cette portion de l’enceinte. Clausse ne pouvait donc pas jouir totalement de sa location et son activité en aura sans doute été affectée. Jehan Cointerel, un autre pauxour*, loue également une zone de pêche dans le fossé des Pucelles en 1525. Si l’emplacement de Clausse a été marqué par les travaux, cela n’a vraisemblablement pas été le cas pour Jehan Cointrel qui n’a pas bénéficié de remise. Le fossé était donc divisé en plusieurs emplacements générant ainsi un maximum de bénéfices pour les Gouverneurs des Murs*. Rentable, la zone de pêche au niveau des Pucelles est régulièrement le fruit de litiges entre la ville et l’évêque106. D’autres zones peuvent également être louées. Ainsi, en 1542, Collignion le Nessies, un autre pauxour*, détient un bail de six ans pour occuper une zone de pêche à proximité du pont Rengmont107.

    3.3.2.1.2. Les jardins

    55Les zones cultivables se situent au pied de la muraille, notamment au niveau des bailes* des portes, à proximité des ponts ou sur les îles de la Moselle. En 1525, Colignon et Jehan Herbillon, deux cherpigniers* (vanniers) occupent un jardin situé à proximité de la « fosse des Noyés », c’est-à-dire la zone d’exécution des condamnés à la noyade, noyade qui se situe entre le pont des Morts et le pont Thiffroy. Leur bail, d’une durée de douze ans, rapporte annuellement 40 s.108. La même année, un vigneron, Andreu Thomessin, loue depuis six ans un jardin à l’entrée du baile* de la porte Mazelle109. Son contrat de location s’étend sur douze ans, à raison de 12 s. versés chaque année. Sous le pont Tiffroy, un emplacement cultivable est loué en 1542 tandis qu’un autre jardin localisé dans les fossés de la porte Saint-Thiébault est occupé pour 15 s. la même année110. En 1542, Benoît Burtin, ancien sergent des Treize*, loue depuis quatre ans un terrain cultivable sur le saulcy entre le Moyen-Pont et le pont des Morts. Son bail, d’une durée de trente ans, rapporte chaque année aux Gouverneurs des Murs* 25 l.111. Cela représente quarante fois plus que le jardin tenu par Andreu Thomessin ! Un locataire peut également occuper plusieurs emplacements. En 1525, Lorant le cherpignier* loue simultanément et depuis deux ans, deux zones cultivables : l’une entre le pont des Morts et le Moyen-Pont, et l’autre au niveau de la vanne de Wadrineau. Son bail, d’une durée de douze ans, rapporte 30 l. par an aux Gouverneurs des Murs*112.

    56Tous les emplacements n’ont pas le même intérêt, ce qui explique les différences de loyers. Les occupants sont souvent des artisans qui utilisent la production de leur terrain. Ainsi, les cherpigniers* louent notamment des jardins situés à proximité de la rivière pour utiliser les roseaux ou les saules pour confectionner de la vannerie. Les saulcys sont aussi particulièrement recherchés.

    3.3.2.1.3. La location de saulcys

    57La culture des saules dans des saulcys et la vente de ces derniers sont des pratiques très répandues. Les saules représentent en effet une véritable richesse pour la ville. À l’état naturel, ils assurent la stabilité des berges grâce à leurs racines et limitent ainsi les phénomènes d’affouillement. Avec l’osier produit, les cherpigniers* confectionnent des paniers, des hottes pour transporter le raisin, des matériaux ou encore des nasses pour les pêcheurs113. Les comptes des Gouverneurs des Murs* témoignent de l’intérêt de certaines corporations pour les abords des fortifications : le plus souvent, ce sont les cherpigniers* et les pauxours* ou encore les tonneliers, qui sont les locataires des petites acrowes* ou werillons*, c’est-à-dire les petites parcelles de terre sur la Moselle où poussent les saules, notamment entre le pont des Morts et la digue de Wadrineau. Ainsi, en 1509, Collin Herbillon, le cherpignier*, verse 36 s. aux gouverneurs pour le loyer du « peti salcis devant le pont dez mors et devant le murtel au plus pres de lille, et pour la pettite acrowe* de salz que gist au dezoure de la fosse auz noiez »114, tandis que François, un autre cherpignier*, paie 12 s. pour « lacrowe* de saulz que gust au dezsoure de la grande haie* qui est au chief de la vanne de Waldriniowe »115. François détient déjà cette location en 1502116, 1503117, 1506118, et 1507119.

    3.3.2.1.4. La location de zones pour filer les cordes

    58Avant 1525, les comptes des Gouverneurs des Murs* conservés ne mentionnent pas la location de zones à filer les cordes. Pour faire la corde, le fileur accroche à sa taille le chanvre qu’il relie à un rouet grâce à un crochet : cette technique est appelée « filage à la ceinture ». Le fileur recule au fur et à mesure pour maintenir la torsion et produire des fils de plus en plus longs. C’est à cette étape de la fabrication que la location de places à filer prend tout son sens. Au Moyen Âge, les cordiers ont donc besoin de place pour faire de longs fils. C’est pour cela qu’ils s’installent le long de chemins, sur des landes ou des terrains vagues120. À Metz, certains cordiers s’établissent donc le long de l’enceinte. Les cordes sont ensuite facturées en fonction de leur taille, mais surtout de leur poids.

    59Les Gouverneurs des Murs* louent plusieurs emplacements à filer qu’il est possible de localiser. Ainsi, en 1525, deux frères, Didier et Piersson occupent la place à filer se trouvant au baile* de la porte Mazelle, en direction de la porte des Allemands pour 12 s.121. La même année, un autre cordier, Jean Allixandre dit « le cordier de la porte des Allemands » loue une place à filer à l’entrée du baile* pour 5 s.122. En 1542, le cordier Jean Mouzon y occupe un emplacement pour 6 s.123. En 1525, l’épouse de Willame Neuxatte occupe une place à filer sur l’enceinte « à volonté accordée par les Maistres des Murs », derrière l’abbaye Saint-Vincent, au niveau des « cortoisses » (latrines) pour 7 s. par an124. D’autres membres de la famille Neuxatte, Henri et sa femme Sygnin, occupent un emplacement en 1542. Ils louent également la « volte » (l’étage) d’une tour. Le métier de cordier ne peut s’effectuer que pendant la saison estivale. En hiver, certains d’entre eux travaillent à l’abri et réalisent des travaux de bourrellerie. Il n’est pas rare en effet qu’un cordier cumule les deux emplois et la volte peut donc être utilisée pendant l’hiver. En 1525, Didier, dit « le grand cordier de la Porte Serpenoise » loue un emplacement sur la muraille derrière Sainte-Marie-aux-Nonnains depuis cinq ans125. L’enceinte derrière l’abbaye bénédictine offre d’ailleurs plusieurs emplacements. La même année, Henri, « le cordier de Rimport », loue deux emplacements pour filer : le premier est localisé dans « la montée de la Tour Maldicte » (tour Maudite, actuellement la tour du Diable à la confluence de la Seille et de la Moselle), et un deuxième derrière le couvent des frères Baudes126. Ces locations lui ont été accordées « a volonté par les quatre Maistres des Murs » pour 15 s. par an.

    60Les places à filer les cordages sur la muraille sont donc appréciées. L’actuel chemin des corporations, au confluent de la Moselle et de la Seille permet de saisir tout l’intérêt de « La montée de la Tour Maldicte », louée par Henri, le cordier de Rimport : la ligne droite entre le pont des Basses-Grilles de la Moselle et la tour du Diable est longue de plus de 250 m. En outre, sur une même zone, plusieurs cordiers pouvaient être locataires de différentes portions. Les Gouverneurs des Murs* tiraient ainsi un maximum de bénéfices de ces emplacements.

    3.3.2.1.5. La location des bailes, des tours et des zones closes

    61Si des particuliers peuvent louer les « voltes » des tours ou des portions de l’enceinte, il est parfois impossible de dire avec certitude quelle utilisation est faite de ces emplacements. Ainsi, entre 1490 et 1492, Jean le cuxenier (le cuisiner) et Guillemin Bapewe louent le baile* derrière les Pucelles pour 32 s.127. Entre 1502 et 1509, ce même baile est loué par Jannier le cuxenier pour 48 s. versés chaque année128. Une hypothèse expliquant la location de cet emplacement par des cuisiniers peut être avancée : le baile*, localisé sur la berge du fossé de dérivation de la Moselle, offre une zone protégée, propice pour l’élevage et la culture. Il était possible d’y faire un enclos et le contact avec les pêcheurs y est facilité. De plus, en louant ces emplacements à des cuisiniers, à l’extrémité de la ville, les Gouverneurs des Murs* diminuent les odeurs, les bruits de cuisine et minimisent le risque d’incendie. Cette zone de l’enceinte est toujours occupée et peut être partagée entre plusieurs locataires. Qu’il s’agisse du baile* du pont Tiffroy ou de celui de la porte du pont des Morts, leur location est attrayante : en exploitant ces zones, le locataire peut espérer acheter ou revendre le foin ou les fruits. C’est le cas de Thiébaut Volemel, un messager, qui loue en 1542 le grand baile* du pont des Morts depuis neuf ans. Avec cette location, il achète les herbes du fossé de ce dernier129.

    62Si les cordiers louent certaines voltes des tours, d’autres particuliers peuvent également être locataires. En 1525, Michel, le menuixier (menuiser) de Basse-Seille est installé dans une « haulte tour quarrée joindant audi Molin de ladite Basse Seille » depuis onze ans. Il occupe également le jardin attenant et exploite les saules sur la berge pour 24 s. versés chaque année130. Un certain Jean du Pois, lescripvain loge dans une « haulte tour de Chandeilerue desoubz et aloing de la vieille muraille ». Son bail « à vie » rapporte 8 s. chaque année131. En 1525, Jean Prenet de la rue Mabille, et sa femme Jacomette versent 8 s. pour le loyer d’une « haulte tour en Chandeilrue et un jardin desoubz au loinge de la muraille ». Ils tiennent cette location à vie132. La même année, Jean Nogaire, un portier, verse 6 s. pour le loyer de la première tornelle* (petite tour) du baile derrière Sainte-Glossinde133.

    3.3.2.2. La vente de matériaux

    3.3.2.2.1. La vente des herbes, des foins et des fruits

    63Les « herbes » fauchées dans les fossés, sur les saulcys et sur les bailes* sont vendues. Les châtelains des portes sont souvent les acquéreurs. Entre 1479 et 1509, celui de la porte du pont des Morts achète la production de fruits et les foins pour une moyenne de 15 s. chaque année134. De 1489 à 1492, Charles135, le châtelain du pont Thiffroy, acquiert les herbes pour 6 s.136. Elles sont achetées ou vendues par Bertrand Alixandre, le clerc des Gouverneurs des Murs*. Il en assure la vente chaque année, entre 1502 et 1507 pour 6 s.137. Les fossés sont également exploités. En 1469, Burles le boulanger achète les foins derrière les Pucelles et devant le grand saulcy pour 48 s.138. En 1507 et en 1509, Francoy le cherpignier* achète les herbes du fossé du pont des Morts pour 25 s. Les herbes du fossé de la porte Serpenoise sont vendues en 1525 à Burthenin lolliez (huilier) et Jehan Hanriat, un marchand, pour 12 s.139. Les herbes du fossé de la porte Saint-Thiébault sont aussi exploitées en 1525 pour 12 s.140. Vendre le foin est donc un bon moyen pour les Gouverneurs des Murs* d’entretenir les fossés et les bailes. Avec ces pratiques, la visibilité peut être maintenue autour de l’enceinte.

    3.3.2.2.2. La vente des saules

    64La vente de saules est lucrative pour les Gouverneurs des Murs*. En 1469, Jean du Champ-à-Seille, et d’autres cherpigniers* acquièrent les saules de « la vanne desoure le pont des morts » pour 4 l. 8 s.141. Clausse le pauxour* et ses confrères, tous locataires de la zone de pêche derrière les Pucelles, achètent également les saules situés entre le grand saulcy et l’île du pont des Morts. Entre 1502 et 1507142, ils versent 6 l., puis 10 l. en 1509143. Si la location le permet, les pêcheurs exploitent également les saules qui s’y trouvent pour faire des nasses pour piéger les poissons. Ainsi, en 1541, Claussement le pauxour* et Didier « vanier des Sept » versent depuis six ans 30 s. pour le loyer, les sorpois*, les herbes et les saules qui sont « entre deux yawes [eaux] au debouz du pont Thieffrois »144. Les sorpoix* de saules mentionnés dans les comptes des gouverneurs font référence aux jeunes pousses des arbres. Elles sont très appréciées par les artisans. Ainsi, en 1509, Claude le tonnelier en achète et en replante pour 100 s.145. Les tonneliers et les vignerons utilisent en effet les saules pour faire des échalas pour les vignes146, ou les cercles des fûts147.

    65Grâce à l’étêtage, les branches repoussent et autorisent une récolte régulière. Le repiquage permet de préserver les saules, cette pratique est quasi obligatoire pour assurer la pérennité de la plantation. Ainsi, en 1494, les comptes des Gouverneurs des Murs* évoquent cette méthode aux saulcys de Vallières : les ouvriers doivent abattre les saules puis en « plantez et penez » de nouveau148. Le terme « penez » évoque le fait de protéger les jeunes pousses pour les mettre hors d’atteinte du bétail, ce qui contraint les Gouverneurs des Murs* à protéger ces arbrisseaux derrière des espines149. En 1542, Claude Burtrand de Vallières, Jehan Hugo et Martin Perrin taillent les saules des deux saulcis « que les gouvernours des murs ont sur la routz de ladite Valliere a eulx vandu et doient planter et penniez » et versent 22 l. 10 s.150.

    66La source de revenus qui découle du commerce du saule peut paraître négligeable dans la comptabilité des Gouverneurs des Murs*, mais la culture et la vente des saules sont essentielles pour la ville. Si l’intérêt est évident pour l’artisanat, les saules permettent aux Gouverneurs des Murs* de limiter l’érosion des berges : l’affouillement est en effet l’un des pires ennemis des ponts et des digues. En favorisant les plantations de saules sur les berges et les repiquages des jeunes pousses, les gouverneurs s’assurent de la stabilité des bords de la Moselle et espèrent contribuer à la sauvegarde des ponts.

    3.3.2.2.3. La vente de bois, de pierre et de chaux

    67Pour effectuer les travaux sur l’enceinte, les Gouverneurs des Murs* achètent des matériaux. Lorsque ces derniers ne sont pas utilisés, ils peuvent être gardés en provision dans des granges, ou revendus à des particuliers. Ces reventes concernent du bois, des pierres ou encore de la chaux.

    Le bois

    68En 1505, la revente de bois est particulièrement importante avec une recette de 53 l. 11 s. 6 d. À cette date, le seigneur Regnalt de Gronnais acquiert deux sapins pour 24 s., des planches à eau pour 40 s.151. Les Maistres de l’hôpital Saint-Nicolas sont également de bons clients : ils achètent des « quartons de planches a eau » pour 18 l. 10 s., vingt-cinq sapins pour 15 l., six gros sapins pour 6 l., vingt-quatre planches de chêne pour 48 s.152. Au total, les Maistres de l’hôpital achètent du bois pour 43 l. 10 s., soit 80 % du montant total perçu par les Gouverneurs des Murs* pour la revente de bois en 1505. Les Sept de la Guerre acquièrent du mairien* et des planches de chêne pour 7 l. 17 s. 6 d.153.

    69En 1491, le seigneur Conrad Serrière achète cent planches à eau et quatre sapins pour 6 l.154, tandis que François de Gronnais dépense également 28 s. pour des planches à eau155 puis 19 s. en 1507156. Dans la famille de Gronnais, Jehan, alors échevin et Sept des Murs, se porte acquéreur en 1506 de « V peti sappin, VI penne et XII chaivron et sappin vandus » pour 100 s.157. Les Gronnais ne sont pas les seuls patriciens à être clients auprès des Gouverneurs des Murs* : les Baudoche, les Heu, les Roucel, mais aussi les Desch achètent des sapins, des planches à eau. Parfois les acheteurs ne sont pas identifiés. Ainsi, en 1509, les gouverneurs perçoivent 24 l. 17 s. pour la vente de bois et de planches158 sans que l’identité des acquéreurs soit connue.

    70Des matériaux ayant déjà été utilisés peuvent également être revendus. Ainsi, en 1479, pour 43 s., Nicquellas Flaude et Symonin le boulanger achètent « la vielle haie* pennes et autres boix quilz ont heu au baile du pont thieffroy a la partie devant lez baires* »159. L’utilisation du bois par les particuliers est alors multiple : il peut servir de bois de chauffage ou être réutilisé dans de nouvelles constructions.

    Les pierres et la chaux

    71Généralement, les pierres achetées par les Gouverneurs des Murs* ne sont pas revendues, mais stockées dans des granges, en provision. Elles peuvent également être transportées d’un chantier à l’autre. Les pierres revendues sont des bixes pierres*, c’est-à-dire des pierres de moindre qualité. Celles-ci sont issues d’ouvrages démolis par la ville. Ainsi, en 1491, le seigneur Wery Roucel achète 400 tombereaux* de bixes pierres* provenant de la destruction du moulin Burthal pour 10 l.160. Ce moulin avait été construit illégalement par Pierre Burthal, à proximité de l’abbaye Saint-Vincent161. En 1502, le seigneur Nicole Remiat achète 18 charretées* de pierres pour 10 s. 6 d.162. Les pierres proviennent du mont Saint-Blaise, à proximité du village d’Augny. En 1507, le même seigneur acquiert également 6 charretées* de bixes pierres* pour 13 s., mais la provenance n’est pas mentionnée163. La vente de pierres de remploi par les Gouverneurs des Murs* paraît donc assez limitée.

    72La chaux est une composante essentielle dans la construction de l’enceinte. Cette dernière est rarement vendue par les Gouverneurs des Murs*. Metz et ses alentours sont en effet connus dès le Moyen Âge pour leur chaux d’excellente qualité164. La production requiert des pierres calcaires et le Pays messin dispose de carrières adéquates. Il est difficile de définir la nature de la chaux vendue par les gouverneurs. La fabrication de la chaux est confiée à des chaulfourniers qui veillent sur les fours où le calcaire est calciné. L’approvisionnement en chaux est régulier, ce qui explique le peu de quantité superflue et de fait, le peu de revente possible. Les chaufourniers* livrent ainsi directement sur les chantiers la quantité de chaux nécessaire à la réalisation des travaux. Les quantités excédentaires sont donc assez faibles : en 1502, le seigneur Renault de Gronnais acquiert un tombereau* de chaux pour 7 s. 6 d.165 tandis qu’en 1506, le seigneur Nicole Remiat achète deux charretées* de chaux pour 30 s.166.

    73Les sommes rapportées par les locations et la vente de matériaux restent faibles en comparaison des sommes obtenues auprès du changeur. Le montant total ne représente que 8 l. en 1469, mais il atteint plus de 70 l. en 1506167. Malgré la faiblesse des sommes engrangées, ces deux activités témoignent de la volonté des Gouverneurs des Murs* de rentabiliser au maximum chaque parcelle disponible, chaque bâtiment détruit.

    3.3.2.3. La corvée

    74Pour construire et entretenir l’enceinte, les communautés urbaines pouvaient avoir recours à la corvée. Attesté dans plusieurs villes du royaume de France comme Angers168, ou Provins169, ce travail physique et ingrat est également avéré à Metz. Il est cependant difficile d’établir avec certitude la date à laquelle la ville a eu recours pour la première fois à cette pratique. Si Philippe de Vigneulles évoque l’utilisation de la corvée en 1424 pour la reconstruction de la digue de Wadrineau170, cette main-d’œuvre gratuite a certainement été utilisée dès les travaux d’extension de l’enceinte au xiiie siècle. Malheureusement, la comptabilité fragmentaire des Gouverneurs des Murs* ne permet d’attester la corvée avec certitude qu’à partir de 1491171.

    75Les corvéables proviennent des différentes paroisses et sont encadrés par des bannerots*, des officiers chargés de regrouper les habitants à la demande des magistrats de la ville. Si les comptes des Gouverneurs des Murs* ne mentionnent pas systématiquement l’usage de la corvée, c’est que cette dernière n’est pas toujours nécessaire. Comme le souligne Jean Mesqui au sujet de l’utilisation de la corvée pour la construction des fortifications de Provins, les travaux confiés à cette « main-d’œuvre non spécialisée » devaient être simples et ne pas demander de connaissances particulières, comme, par exemple, du terrassement172. Or, de tels travaux ne sont pas effectués chaque année, ils seront plus nombreux à la fin du xve et au début du xvie siècle. Les tâches confiées aux corvéables sont donc particulièrement harassantes et ingrates : à Metz, en 1444, ils vident les fossés autour de l’enceinte, du Champ-Nemmery jusque derrière les Sœurs-Repenties, puis jusqu’à la porte Serpenoise173. Les fossés sont alors de véritables dépotoirs où les habitants jettent sans retenue toutes sortes de déchets depuis plus d’un siècle. Les « ordeurs » et la « mairde » s’y sont donc accumulées.

    76Devant les réticences de certains à effectuer de telles tâches, les gouverneurs offrent la possibilité aux corvéables d’être exemptés de corvée à condition de payer une certaine somme par l’intermédiaire des bannerots*. En 1425, cette pratique attestée dans les comptes du receveur Jean l’Aîné rapporte 69 s. Il s’agit alors d’être exempté des travaux de reconstruction de la vanne de Wadrineau que les Gouverneurs des Murs* doivent désormais entretenir174. Dans la comptabilité des Gouverneurs des Murs*, les sommes versées par les « deffalants* » de la corvée figurent alors dans les receptes* et en 1491, elles rapportent 12 l. 3 s. 1 d.175, soit un peu moins de 20 % de tous les revenus « d’autres natures » perçus à cette date176. En 1503, les deffalants* payent 72 l. 19 s. 11 d.177. L’année suivante, les gouverneurs reçoivent presque le double : 127 l. 6 s.178, soit plus de 57 % des receptes*. Les sommes évoluent donc en fonction des campagnes de travaux : plus elles sont importantes, plus le besoin en corvéables l’est également. Ce « rachat de la corvée » est donc plus ou moins lucratif pour la ville. En Bretagne, les villes de Rennes et de Nantes mettent en place ce type de versement179 et comme à Metz, les fonds sont directement reversés dans les caisses de l’administration chargée de l’entretien de l’enceinte.

    77Il est difficile de chiffrer le nombre de corvéables mis à la disposition de la cité messine et il est par conséquent impossible de déterminer la somme versée par chaque corvéable pour être exempté. À Nantes, à la fin du xive siècle, ils sont mille cinq cents au service de la ville180, quand à Angers, une centaine d’hommes s’acquittent quotidiennement de la corvée en 1477181. Une question subsiste malgré tout : comment pallier la défection des corvéables ? Est-ce finalement rentable pour la ville d’accepter un dédommagement ? Les sommes versées par les deffalants* servent à l’embauche d’hommes à « tout faire », les manowriez*. Rémunérés, ces ouvriers doivent travailler à la reconstruction de la digue des Pucelles et aux travaux menés sur le Moyen-Pont pour un salaire variant de 12 à 20 d. par jour en 1484182. En 1493, Lorant et Thille, tous deux manowriez*, sont payés 25 d. chacun pendant trois jours pour « nettoyer le petit baille derrière la tour Clowetours* et planter plusieurs pieux an chief de la faixennee du Ponthiffroy »183. Les sommes payées par les deffalants* ne couvrent pas la totalité des salaires. Cependant, pour une moyenne de 15 d. par jour et par manowriez*, un rapide calcul permet d’établir qu’en 1504, avec plus de 127 l. versées pour ne pas effectuer la corvée, il était possible d’embaucher plus de cinq hommes par jour pendant une année. Bien entendu, la plupart des travaux se font à la belle saison, ce qui correspond davantage à l’emploi de sept hommes, tous les jours, du printemps à l’automne.

    4. LA MISE EN DÉFENSE DE LA CITÉ DE METZ (J. TRAPP)

    78Entre 1401 et 1538, les comptes du receveur de la ville184, ainsi que les inventaires consacrés à l’armement185 permettent de connaître les moyens dévolus à la mise en défense de la ville. En moyenne, le budget alloué aux affaires militaires équivaut à 51 % du budget total, mais il peut varier selon le contexte. Par exemple, il augmente nettement en 1409-1410 (révolte de la Commune), 1430-1432 (révoltes), 1444-1446 (siège de René Ier de Lorraine), 1472-1476 (siège de Nicolas Ier de Lorraine), 1490-1491 (siège de René II de Lorraine) et 1551-1553 (siège de Charles Quint).

    79La défense de la cité est organisée depuis le premier quart du xive siècle par des septeries*, des commissions composées de sept membres élus. Les deux plus importantes sont, d’une part, la septerie* de la guerre chargée des affaires militaires, et, d’autre part, la septerie* des Murs responsable de l’entretien de l’enceinte. Les dépenses de la première représentent environ 6 % du budget de la défense (3 % du budget global), tandis que la seconde constitue en moyenne 16 % des dépenses militaires (9 % du budget global). Mais la part des dépenses la plus importante revient à l’embauche des mercenaires qui représentent 63 % environ des dépenses militaires (34 % du budget de la cité) (fig. 303).

    Fig. 303 : Répartition moyenne des dépenses de la cité de Metz aux xve-xvie siècles.

    Image 1000000000000530000004553898758ECC07F623.jpg

    4.1. Une administration dédiée à la défense de la ville

    4.1.1. Les Sept de la Guerre

    80La cité de Metz acquiert son autonomie envers l’évêque à la suite de la guerre des Amis en 1234. Véritable république oligarchique, elle est dirigée par les grandes familles patriciennes organisées en cinq paraiges* (Porte-Moselle, Jurue, Outre-Seille, Saint-Martin, Port-Sailly), en plus du Commun qui regroupe les membres des corporations de métiers.

    81Le premier quart du xive siècle marque à Metz l’apparition de multiples structures de gouvernement et d’administration organisées en septeries*. La défense de la ville est alors gérée par les Sept de la Guerre (annexe 3). Elle est créée le 14 juillet 1323 par une ordonnance du maître-échevin, des Treize*, des Prud’hommes*, des paraiges* à la suite du conflit avec Simon de Moncler. Ses sept membres sont alors choisis parmi les échevins*, à raison d’un représentant pour chacun des cinq paraiges* et de deux pour le Commun186. On compte parmi eux Étienne Reffal, Jean de la Cour, Boucquin Chiélairon, Jaicomin Boilawe, Collignon Roucel, Henri de Gronnais et Perrin Chaingne. Cette commission est alors temporaire.

    82Les grands dommages provoqués par la guerre des Quatre Seigneurs de 1324 sont à l’origine de la désignation de sept nouveaux échevins* assistés d’un Treize* pour l’exécution des décisions et de deux prud’hommes*187. À l’occasion de la création d’une troupe de chevaucheurs et de porte-bannières le 3 août 1325, la septerie* de la guerre devient permanente188. Sept nouveaux échevins* sont commis : Joffroy Grognat (échevin*), Wery Pied-déchault, Thiébaud Woyel, Garceriat de Moyelan, Perrin de Laitre, Perrin Chaingne, François Bellegrée. Leur mandat est limité jusqu’à Noël 1325, avant d’être finalement prolongé jusqu’à la Chandeleur 1326. Ils ont tout pouvoir de chevaucher contre les Quatre Seigneurs (roi de Bohême, archevêque de Trèves, duc de Lorraine, comte de Bar).

    83La septerie* de la guerre est chargée de conduire la politique extérieure de la cité (guerre, embauche de soldoyeurs*, relations extérieures, fortifications, armement, etc.). Elle occupe une chambre indépendante du palais des Treize construit en 1315-1316 (fig. 304). Les comptes de la septerie* attestent qu’en 1416, un loyer annuel de 4 l. est versé à la ville pour l’occuper189. Par ailleurs, un atour* daté du 15 octobre 1348 permet à la ville de nommer treize commissaires pour mener la guerre190. Ils ont tout pouvoir, excepté celui de lever des impôts191. Un ajout du 27 octobre 1348 leur assigne la surveillance de l’artillerie. Ils doivent fournir les espringales, les machines de guerre et les véhicules pour les transporter. Ils ont l’obligation de faire appel à des maîtres canonniers et bombardiers pour l’entretien de l’artillerie.

    Fig. 304 : Plan du Palais des Treize (1738) (extrait du plan dit « de Belle-Isle » (

    Image 100000000000012B000000BAA1290F59834C0285.jpg

    © Bibliothèques-Médiathèques de Metz / Département Patrimoines).

    84L’atour* du 15 janvier 1403 réglemente l’élection des septeries, notamment celle de la guerre192. Les membres des septeries sont nommés tous les deux ans à la Chandeleur (un par paraige* et deux pour le Commun), par tirage au sort. L’office des Sept est incompatible avec les fonctions de Maître-échevin, d’ewardeur* et l’appartenance aux autres septeries, mais un Sept peut être Treize*, maître des changes, maître de la monnaie ou de l’hôpital.

    85En 1405, un grand atour* est promulgué pendant la rébellion du peuple (fig. 305). Au sein des Sept de la Guerre, seuls trois des six paraiges* peuvent alors être nommés. À cette époque, les dépenses liées à la défense de la ville augmentent en raison de l’importance de l’entretien des murs et de la mise en place d’une artillerie efficace193. Très rapidement, le revenu de l’ancienne maltôte* ne suffit plus. Ainsi, en 1414, les tailles temporaires établies en 1407-1408 deviennent permanentes194.

    Fig. 305 : Grand atour de 1405 (

    Image 100000000000031000000219FA08FCAFC4CADB82.jpg

    © Archives municipales de Metz).

    86Au cours du xve siècle, les pouvoirs des Sept de la Guerre s’accroissent. Un accord des Treize* de 1438 stipule que les Sept doivent toujours être reçus en urgence lorsque cela est nécessaire195. Ils sont assistés par un personnel de clercs nommés à vie assurant ainsi la continuité des affaires. Au moment de leur nomination, ils prêtent serment auprès des Sept de la Guerre. Ils gèrent les finances de la septerie*, dont les fonds sont délivrés avec l’accord des Treize*, du grand Conseil et des Trésoriers196.

    87Pour gérer les hommes de guerre et l’armement, les Sept de la Guerre ont sous leurs ordres plusieurs corps de métiers. Certains s’occupent de la gestion de l’armement, d’autres de la garde de la cité et de ses murs.

    focus : la mise en défense de metz vers 1500 selon andré de rineck, sept de la guerre (m. didiot)

    88Issu du paraige* de Port-Sailly, André de Rineck mène une carrière fulgurante qui le conduit en 1473, à seulement 29 ans, à entrer à l’échevinage de la ville197. Ce patricien est surtout connu pour le magnifique Armorial achevé la même année qui glorifie son lignage198. Riche et cultivé, André de Rineck. Il est mentionné pour la première fois comme Sept de la Guerre en 1471. Il occupe ce poste à plusieurs reprises jusqu’en 1485 avant de rester en fonction quatre années consécutives entre 1495 et 1499. C’est probablement pendant cette période qu’il rédige la Chronique de Saint-Arnoul. Conservée à la bibliothèque de Wolfenbüttel en Allemagne, elle présente l’histoire et la grandeur de la ville199, mais les derniers feuillets sont des conseils en matière de politique et de mise en défense directement adressés à ses contemporains, les magistrats de la cité200.

    89Les multiples fonctions qu’André de Rineck occupe jusqu’au début du xvie siècle, en particulier son rôle de Sept de la Guerre lors du siège de Richemont en 1483201 ou de « Maistre » des Murs en 1494202, lui permettent de donner des recommandations justes et pertinentes en matière de mise en défense de la ville. Il conseille ainsi de détruire les faubourgs autour de celle-ci pour éviter leur occupation en cas de siège203, mais aussi le renforcement de la structure des portes pour limiter les dégâts que pourraient occasionner des « mynnes »204. André de Rineck n’est pas un visionnaire, mais plutôt un homme de son temps, témoin des progrès de l’artillerie. Face à de telles innovations, il préconise notamment la mise en place de nouveaux boulevards* et la réalisation de « tranchys » larges de 80 pieds (26 m)205. Ces fossés devront être complétés par une levée de terre d’une épaisseur comprise entre 18 et 20 pieds (environ 6 m) et doubler l’intégralité de l’enceinte urbaine. Il recommande également la construction de fausses braies* sur le front sud, mais aussi entre la porte du Pontiffroy et le pont des Basses-Grilles de la Moselle.

    90André de Rineck est un homme de terrain qui connaît les forces et les faiblesses des fortifications messines. Il n’hésite pas à mettre en valeur le rôle de la Seille et de la Moselle pour la mise en défense de la cité206. Avec le percement de canonnières sur l’enceinte, il conseille aussi la mise en place d’un ravitaillement en vivres, en bois, mais également en munitions pour l’artillerie207. Il semble donc envisager toutes les possibilités en matière de siège pour faire de Metz une ville imprenable.

    91En comparant les travaux réalisés sur l’enceinte à ceux conseillés par André de Rineck, on remarque que les « menus » travaux, probablement les moins coûteux, ont été effectués ainsi que le chantier titanesque sur le front sud avec l’édification de la fausse braie* et de l’ouvrage avancé de la porte Serpenoise. Si André de Rineck recommandait vivement l’édification d’un nouveau boulevard* devant l’abbaye de Saint-Symphorien, il semblerait cependant que les Gouverneurs des Murs* aient fait le choix de n’édifier que l’ouvrage avancé de la porte Serpenoise et de remplacer le projet du boulevard* par la construction de la tour d’Enfer en 1515.

    92On ignore si André de Rineck occupait encore les fonctions de Sept ou de Gouverneur des Murs* entre 1501 et 1527, année de sa mort, mais il est Sept de la Guerre de 1513 à 1517 pour le paraige* de Port-Sailly. Or, au xvie siècle, le cumul des charges était largement toléré et il est plus que probable que le patricien a occupé les deux fonctions, ce qui lui permettait ainsi de garder un œil sur les travaux de l’enceinte pendant le premier quart du xvie siècle. Si toutes les mesures conseillées par André de Rineck n’ont pas été scrupuleusement suivies, sans doute pas manque de moyens, on remarque cependant qu’elles ont eu le mérite d’impulser un nouvel élan aux travaux sur les fortifications. Le budget dédié à l’enceinte augmente, passant de 442 l. en 1500208 à plus de 1800 l. en 1502209. Cette tendance se confirme jusqu’en 1520, date à laquelle on observe un nouveau ralentissement jusqu’en 1524.

    4.1.2. Les Sept de l’artillerie, subordonnés aux Sept de la Guerre

    93Avec le développement de l’artillerie au cours du xive siècle, de nouvelles corporations apparaissent. La gestion de l’artillerie est assurée par deux maîtres de l’artillerie. Appelés gouverneurs, maîtres ou commis au fait de l’artillerie, parfois Sept de l’artillerie bien qu’ils ne soient que deux, ils sont choisis parmi les Sept de la Guerre. Ils dirigent les maîtres des bombardes et des couleuvriniers, mais ne prennent aucune initiative. Ils transmettent les ordres au nom des Treize* ou au nom des Sept de la Guerre. Ils sont assistés d’un clerc de l’artillerie, mais les comptes sont également pris en charge par le trésorier de la ville. Un compte de 1416 mentionne que les maîtres de l’artillerie dirigent aussi les visitations* de l’artillerie210. On en dénombre ainsi en 1416, en 1465211, en 1467-1468212, en 1480-1481213, 1485-1486214, 1490-1491215, en 1491-1492216, en 1496-1497217, en 1515-1516218, en 1516- 1517219, en 1519220. Ils perçoivent alors un dédommagement : 22 s. 4 d. en 1480-1481, 15 s. en 1485-1486, 46 s. en 1490-1491, 52 s. en 1491-1492, 25 s. 6 d. en 1492, 36 s. en 1496- 1497, 52 s. 1 d. en 1515-1516, 39 s. en 1516-1517, 40 s. en 1519, 6 l. 7 s. et 6 d. en 1524221, 68 s. et 3 d. en 1533222. Ils sont souvent accompagnés des corps de métiers nécessaires à la remise en état des pièces d’artillerie, comme les bombardiers, les charpentiers et les fèvres*.

    94Ils reçoivent le serment de fidélité des couleuvriniers. Du fait de leur talent de fondeur, ils sont chargés de fabriquer des bombardes, mais également des cloches. Le premier maître de l’artillerie cité semble être maître Howignon en 1421223. Le 24 septembre 1438, Marie, une des grosses cloches de la « grande Église de Metz au moustier de saint Pierre aux images » est fondue par Antoine Richief, maître de l’artillerie de la cité, dont le sceau est encore conservé aux archives de la ville. Il représente une cloche et une bombarde (fig. 306). Les derniers Sept de l’artillerie mentionnés sont François de Gronnais et Philippe Desch, en 1517, puis Nicole Roucel et Philippe de Raigecourt en 1519224.

    Fig. 306 : Sceau d’Antoine Richief, maître de l’artillerie et maître fondeur (1441) (

    Image 1000000000000208000001F25D418E82F50BA163.jpg

    © Archives municipales de Metz. EE 12).

    4.1.3. Les maîtres bombardiers

    95Les maîtres de l’artillerie dirigent les maîtres bombardiers, c’est-à-dire les canonniers de la cité, des châteaux et des métiers. Ils ont sous leurs ordres des valets* et des manouvriers* d’artillerie et ils sont secondés par les bombardiers des tours des métiers, soit une trentaine de maîtres et une centaine de compagnons au total. Ils sont chargés par les Treize* de « gardeir, aviseir et entretenir engins et artillerie en boin estat comme pour s’en servir, quant la cité en aura besoing ou nécessité »225. Ils perçoivent une rente de 50 l. par an à vie, mais doivent former un successeur. Bien que leur organisation soit régulière dès 1348, le premier maître bombardier mentionné est Hennement Fleeler, un Allemand, percevant 30 l. (avant 1384)226. L’année suivante, Jehan Jennon reçoit une gratification de 2 l. pour « chescune fourteresse qui, par son fait, se gagneroit »227. Plusieurs maîtres bombardiers sont également connus pour le début du xve siècle. Leurs noms tendent à montrer, pour la plupart, leur origine germanique, comme Georges de Nuremberg (1413)228 et Symon Lallemand (1416)229, tandis que d’autres sont originaires de la Lorraine, tel Jehan de Toul (1485-1486)230. Mais la cité embauche aussi bien des Messins que des Flamands, des Allemands ou des Suisses. Leur nombre varie selon les conflits : trois en 1413-1417, douze en 1444, quatorze en 1476, cinq en 1450, 1460 et 1475 et dix en 1470. Leur solde annuelle s’élève de 24 à 30 l. pour les maîtres, 12 à 62 s. pour les appointés extraordinaires. L’un des plus célèbres maîtres bombardiers de la cité messine est Jacques Commofle, mentionné en 1437231 et 1444232, qui a donné son nom à l’une des tours de la fausse braie* : la tour Camoufle.

    96Après 1500, en raison de la faiblesse des institutions messines, les maîtres-canonniers sont peu nombreux et de moins en moins reconnus. Les comptes de la ville ne mentionnent pour l’année 1505 que trois maîtres bombardiers233 qui perçoivent chacun 7 l. 10 s. pour avoir participé à trois guerres234. On observe un sursaut en 1518, en raison de la guerre contre Franz von Sickingen, mais ce nombre décline par la suite. Les maîtres bombardiers se déplacent parfois dans d’autres villes afin d’y observer leur artillerie. Ainsi, en 1518-1519, François, le maître-canonnier, accompagné de Hillrande le soldat et de François le Rowier, part pendant dix-huit jours en Suisse, à Zurich et à Bâle235.

    4.1.4. Les maîtres couleuvriniers

    97Le perfectionnement de l’armement entraîne également des évolutions dans l’administration messine. Le développement de la couleuvrine en 1425-1430 provoque la création de maîtres couleuvriniers. Alors que la première mention de couleuvriniers remonte à 1430236, le premier maître semble n’être signalé qu’en 1449, lorsque la ville emploie un maître spécial de couleuvrine, Deniset de Chairbone237. La corporation ne semble toutefois s’organiser qu’au cours de la seconde moitié du xve siècle. À partir des années 1460, la cité entretient une compagnie de couleuvriniers dirigée par deux maîtres. La ville verse 45 l. par an à la compagnie – 30 s. par an par couleuvrinier –, mais les dépenses supplémentaires sont courantes238. Ils sont mentionnés comme « dix colevreniez jureis », soit un total de vingt-quatre hommes en comptant les deux maîtres et douze valets*.

    98Les premiers véritables statuts, dit « Papegay », remontent à 1484239 et sont renouvelés en 1517 par les deux Sept de l’artillerie, François de Gronnais et Philippe Desch240. Les deux maîtres des couleuvriniers sont Mangin Thys et Claude le Coustello. Élus à chaque mi-carême, ils prêtent serment aux maîtres de l’artillerie et s’acquittent d’un droit d’entrée de 5 s. Le recrutement est validé par les maîtres de l’artillerie qui peuvent inspecter les troupes lorsqu’ils le souhaitent. Les maîtres des couleuvriniers ont toujours sous leurs ordres dix compagnons auxquels s’ajoutent trente hommes lorsque cela est nécessaire. À la demande des deux maîtres, ils doivent se répartir par trois, armés de bâtons à feu avec pierre et poudre pour pouvoir tirer vingt coups à la porte Serpenoise, à la porte Saint-Thiébault, sur le pont des Grilles de la Haute-Seille, à la porte Mazelle, sur le pont des Grilles de la Basse-Seille, au pont Rengmont, sur le pont des Basses-Grilles de la Moselle, au Pontiffroy, au pont des Morts, sur le Moyen-Pont. Au total, on compte soixante-dix hommes en intégrant les valets* et les deux maîtres, soit près de trois fois plus qu’à la fin du xve siècle. Les couleuvriniers portent une robe rouge qu’ils remplacent tous les trois ans. Ils ne doivent la porter qu’en service, les dimanches et jours de fête ou lorsqu’ils sont en mission pour la ville.

    99À la fin du xve siècle apparaissent de nouveaux métiers pour gérer les stocks de poudre : les commis chargés de la poudre. Ainsi, en 1476, Jean de Boulay, Wiry Roucel et Pierre Baudoche sont nommés « commis en fait des poure de bombardez, souffre et sallepeltre de la cité241 ». Ce n’est qu’en 1488 qu’apparaît un maître salpêtrier, Wauthier de Boy242, puis Hannès (de Mulhouse ?) en 1491-1492243.

    4.1.5. L’emploi de mercenaires

    100En matière de défense, les mercenaires demeurent ceux qui nécessitent le plus de moyens financiers. Entre 1408 et 1552, ils représentent 63 % des dépenses militaires en moyenne. La ville engage pour la première fois des mercenaires pendant la guerre des Quatre Seigneurs en 1324-1326244. À partir du xve siècle, les Sept de la Guerre remplacent les Treize* en matière de politique extérieure et sont chargés d’engager les mercenaires245.

    101Selon les besoins, la cité peut engager des soldoyeurs* individuellement ou traiter avec un seigneur. Celui-ci doit, moyennant finances, recruter et entretenir un nombre variable de cavaliers ou fantassins pour un temps donné246. Par exemple, en 1371, Yvain de Galles doit fournir cent quarante « glaives247 » et quatre-vingts archers, Jean Rallevat et Beauduint, trois cents « glaives » et cent archers248. En 1397, Gérard, seigneur de Boulay, s’engage à vie au service de la ville avec soixante compagnons. Elle lui accorde un droit de bourgeoisie avec une rente annuelle de 100 l., à laquelle il renonce en 1404249.

    102Ces mercenaires ont des origines diverses. En 1350 et 1489, la cité envoie des émissaires pour faire des levées en Allemagne, en Bourgogne, en Flandre, en Picardie, dans le Hainaut et dans le Brabant. En 1490, elle recrute mille cinq cents cavaliers et huit cents piétons de Bourgogne, de France, de Lombardie, d’Espagne, de Biscaye, de Gascogne, du Hainaut, de Picardie, d’Allemagne, d’Esclavonie (Slavonie, région de Croatie) et d’Albanie250.

    103D’après le compte du changeur de 1446, un soldoyeur* servant avec trois chevaux perçoit 11 l. par mois, avec deux chevaux 6 l., avec un cheval 4 l. En 1490, les besoins étant importants, la solde mensuelle est ainsi élevée de 4 l. par cheval. Elle passe de 40 s. par piéton à 6 l. 60 s. Metz a alors à son service mille cinq cents chevaux et sept mille piétons et attend encore sept cents chevaux et mille cinq cents piétons251. En cas de mobilisation à plus de dix lieues de la ville, le soldoyeur* reçoit une indemnité journalière de 3 s. s’il a trois chevaux et 18 d. s’il n’en a qu’un. Chaque mois, 12 d. sont retenus sur la solde pour le changeur et le clerc des Sept de la Guerre. En échange de ce salaire, le soldoyeur* prête serment de fidélité aux Sept de la Guerre. En cas d’alerte, ils se réunissent sur le Champ-à-Seille. Lorsque la cité n’en a plus besoin, elle en licencie une bonne partie252, et à partir de 1514, la cité renonce à faire armer les soldats à ses frais et embauche définitivement des mercenaires253.

    4.2. Des armes de jet aux armes à feu (xive-xvie siècles)

    104L’armement des xiiie-xive siècles est relativement mal connu. Mais il est probable, au regard de ce qui se passe ailleurs en Occident, que la défense de la ville est assurée, outre les soldoyeurs*, par des archers et des arbalétriers. Avec l’apparition de l’armement à poudre au milieu du xive siècle, puis son développement à partir du xve siècle, de profondes transformations se produisent.

    4.2.1. L’armement de jet

    105Aux xiiie et xive siècles, il est probable que la défense des murs de Metz est alors assurée par des soldats équipés d’armes de jet, comme en attestent d’ailleurs les rares vestiges d’archères sur le front de Seille. Les informations à leur sujet sont beaucoup plus abondantes au xve siècle et jusqu’au début du xvie siècle, période à laquelle l’arbalète est de moins en moins utilisée.

    106Les archers sont très peu mentionnés dans les archives et dans les chroniques. Ils sont attestés lors de sièges, comme celui de Commercy en 1435254 où vingt-cinq archers et arbalétriers sont mobilisés. Mais leur rôle principal semble être la garde des portes, service pour lequel ils sont rémunérés par le receveur de la cité255. En 1465, le Conseil de la ville ordonne qu’en plus des gardes ordinaires, deux archers prennent place chaque nuit pour faire le guet sur les sept portes de la ville256. Toutefois, peu de temps après, la même année, ces archers sont jugés trop coûteux et sont remplacés par des clercs ou des fils de bourgeois. Les archers ne semblent plus attestés après cette date.

    107L’emploi d’arbalétriers apparaît plus fréquent. La première mention fiable remonte au 10 août 1399, lorsque les Sept de la Guerre promulguent une ordonnance pour les doter de statuts257. Les arbalétriers sont commandés par deux maîtres arbalétriers qui doivent prêter serment aux Sept de la Guerre chaque lundi de Pentecôte. Leur salaire est toutefois inférieur à celui des maîtres bombardiers, qui prennent de plus en plus d’importance au cours du xve siècle. La compagnie est alors passée en revue. Elle est composée de bourgeois de la cité, organisés en corporations. Les arbalétriers ont par ailleurs l’obligation de s’entraîner chaque dimanche, sur bersalz (cibles), sous peine de devoir s’acquitter d’une amende de 12 d. Cette compagnie ne comporte que vingt arbalétriers au cours du xve siècle et en 1460, ils sont associés à la compagnie des couleuvriniers258. Les deux compagnies perçoivent annuellement de la ville 45 l.259. Ils sont affectés à la garde des murs, notamment la nuit, pour laquelle chaque arbalétrier est payé 12 d. par nuit en 1465260.

    108L’état de l’armement à jet utilisé à Metz est relativement bien documenté pour les années 1401, 1508 et 1530, grâce à trois visitations* de l’armement261. Il est flagrant qu’en un peu plus d’un siècle, les armes de jet sont, d’une part, beaucoup moins nombreuses et, d’autre part, moins diversifiées. En 1401, alors que l’armement à feu se développe à peine, celui de jet est pleinement utilisé. Armes et munitions sont alors entreposées dans la grange de l’hôpital Saint-Nicolas, dans le sud de la cité. L’arsenal messin comporte alors cinquante-cinq arbalètes, dont six grosses arbalètes de cornes qu’on remonte avec une manivelle, trente-sept arbalètes de corne, douze arbalètes en bois d’if et cinq gerros de fer (grosses arbalètes sur roues). Les stocks de munitions sont importants et également très diversifiés avec vingt-huit mille cinq cents viretons (carreaux d’arbalète) pour les petits modèles et quatre cent trente gros viretons pour les espringales et les gerros (fig. 307). En prévision, on compte par ailleurs soixante-huit mille fûts de viretons et sept mille cinq cents gros fûts de viretons.

    Fig. 307 : Carreau d’arbalète (vireton) (xve siècle) (

    Image 10000000000002600000008FEF8C9AF5F40C364A.jpg

    © Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole-L. Kieffer. Inv. 13.056).

    109Un siècle plus tard, en 1508, le nombre d’arbalètes a nettement diminué en raison de la prédominance des armes à feu. Seuls vingt-quatre exemplaires sont comptabilisés avec au moins mille sept cent cinquante viretons. L’essentiel est conservé dans les portes et les tours des fronts nord et est, secteurs les moins dégagés, adaptés pour les armes de jet tirant sur de courtes distances. En 1530, le nombre d’arbalètes est réduit à quatorze exemplaires pour mille neuf cents viretons.

    110Comme pour l’arc, l’utilisation de l’arbalète devient marginale dès la fin du xve siècle, puisque après 1465, l’emploi d’arbalétriers par la cité n’est plus mentionné.

    4.2.2. L’apparition de l’artillerie au xive siècle : les premiers canons (1348-1430)

    111Metz connaît également les évolutions de l’armement et de l’artillerie à partir du milieu du xive siècle. D’après la tradition messine, la première utilisation d’une arme à feu remonterait à 1324, au cours de la guerre des Quatre Seigneurs. Le sire de Bitche aurait utilisé une serpentine et un canon. Toutefois, il s’agit d’appellations postérieures issues de la copie d’un texte du xve siècle conservée à la bibliothèque d’Épinal. Or, le texte original mentionne des espringales, probablement de grandes arbalètes sur roues ou sur affût fixe. Ailleurs en Europe, les premières mentions d’artillerie remontent à 1326 à Florence, 1338 à Rouen et 1339 à Cambrai.

    112La première attestation fiable d’armement à feu dans le Pays messin date de 1348, lors de la prise et de la destruction des forteresses de Château-Salins, d’Amelécourt, de Domèvre, de Saint-Epvre et de Dulange par les Messins. En 1348, on déplace « engins, artillerie et chars pour les mener hors de la ville où nécessité sera, avec canonniers et bombardiers pour gardeir, aviseir et entretenir iceulx engins en bon estat »262. Puis, en 1387, la cité envoie une bombarde d’airain aux sièges d’Hettange et de Lannoy.

    113Comme partout en Europe, les premières pièces d’artillerie messines sont des canons à garrots (gerros), tirant de grandes flèches. Les gros canons (env. 2000 lb) jetant des pierres de plus de 80 lb apparaissent dans les années 1370263. Ces canons se composent de deux parties : la chambre (parfois démontable) et la volée. Ils sont réalisés en fer ou en bronze composés de barres de fer longitudinales cerclées.

    114Le seul terme générique employé à Metz jusqu’en 1429 est « bombarde ». Les canonniers sont des bombardiers ou des maîtres des bombardes, tandis que la poudre utilisée est appelée « poudre à bombarde ». Par exemple, en 1385, Jehan Jennon est « maistre des bombardes et des canons ». Le coût de fabrication étant élevé, tous les moyens sont employés pour se doter de pièces d’artillerie à moindre coût. Ainsi, lorsque les Messins assiègent Boulay en 1387, ils y récupèrent de l’artillerie et des bombardes264. Le chargement d’un gros canon comprend trois opérations importantes : le chargement de la poudre, l’insertion du tampon (système d’obturation de la chambre pour permettre la montée en pression des gaz) et le placement du boulet. Le canon est habituellement encastré dans une grosse pièce de bois d’orme ou de chêne à laquelle il est assujetti par plusieurs bandes de fer. Cette pièce de bois peut être articulée sur un support (trépieds), au moyen d’une grosse cheville de fer et est parfois montée sur roues265.

    115Un inventaire de l’artillerie dressé le 25 janvier 1401 nous renseigne sur l’arsenal messin avant les changements qui s’amorcent au début du xve siècle266. Trente-sept bombardes de fer ou d’airain (alliage cuivreux) de gros, moyen, petit et petit long calibre sont conservées dans une grange derrière la porte du pont des Morts. Les bombardes de calibre moyen sont destinées à être installées en avant de la porte du pont des Morts, en avant de la porte du Pontiffroy et sur le Moyen-Pont, c’est-à-dire sur le front occidental. Ces bombardes tirent des boulets en pierre, dont deux mille sept cent dix sont entreposés dans la grange de l’hôpital Saint-Nicolas. Par ailleurs, les deux bombardes utilisées lors des sièges d’Hettange et de Lannoy en 1387 y sont encore conservées. La première est remise en état en 1413 par Symonat le potier de cuivre contre 50 s.267.

    4.2.3. Le développement et la diversification au xve siècle (1430-1465)

    116Au cours de la première moitié du xve siècle, l’armement à feu connaît une diversification et une véritable innovation technologique avec l’apparition de la couleuvrine dans les années 1425-1430. Elle est citée pour la première fois en Bourgogne en 1428, puis à la cour de Charles VII en vue de son utilisation au cours du siège d’Orléans en 1429268. Son usage se répand très rapidement en Occident et dès les années 1430, il en existe toute une gamme : couleuvrine à main pesant de 15 à 20 lb pour un calibre de 15 à 17 mm ; moyenne couleuvrine d’environ 50-60 lb pour un calibre de 20-25 mm ; grande couleuvrine d’au moins 100 lb. Vingt livres est la limite pour une arme portative. Jusqu’à 50-60 lb, la couleuvrine reste déplaçable ou utilisable par un homme seul, mais suppose un appareillage complémentaire (chariot pour déplacer ; chevalet pour le tir)269. Les premières mentions à Metz de couleuvriniers remontent aux années 1429-1430 dans les chroniques270 et dans le registre de la corporation des merciers dans lequel des couleuvriniers sont mentionnés271.

    117Réalisées en fer ou en bronze, les couleuvrines tirent des plommées (projectiles en plomb coulés dans des moules) au moyen de « poudre à couleuvrine » qui se consume plus rapidement que la poudre à bombarde. La couleuvrine ne comporte plus de chambres mobiles et se charge par la gueule. Un équipement standard du couleuvrinier apparaît alors avec des accessoires comme l’entonnoir et le « repoussoir », une baguette de fer servant à enfoncer la charge dans le tube dénommé « verge de fer » à Metz. La vitesse de tir est augmentée, comme la pression dans le tube, nécessitant le renforcement de la volée. La couleuvrine est une arme bon marché et maniable qui peut être utilisée très rapidement par des tireurs nouvellement formés. Toutefois, son poids, la lenteur du tir et la vulnérabilité du tireur durant la recharge en font une arme inadaptée à la guerre de mouvement et aux champs de bataille.

    118D’autres armes, comme le veuglaire et la serpentine apparaissent vers le milieu du xve siècle. Le veuglaire est mentionné pour la première fois en Occident à Binche et à Tournai en 1405. À Metz, il ne semble être utilisé qu’à partir du siège de 1444272. Contrairement à la bombarde, le veuglaire présente plusieurs chambres mobiles (deux, trois, voire quatre) et tire des boulets de pierre, dont le calibre et le poids sont variables. La plupart pèsent entre 60 et 200 lb et peuvent être considérées comme des pièces semi-portatives. On assiste à un allongement de la volée, contribuant à l’accélération du boulet par la pression des gaz dans le tube, à un gain en portée et à un usage plus rasant. Toutefois, l’utilisation du veuglaire à Metz semble avoir été limitée.

    119En effet, les bombardes ne disparaissent pas pour autant et restent en usage jusqu’au début du xvie siècle. Les comptes de la ville permettent de localiser ces dernières en grande partie sur les portes de la cité273.

    120Leur portée moyenne varie de 1000 à 2000 m en moyenne. En 1429, de grosses bombardes tirent du pont des Grilles de la Basse-Seille jusqu’à la côte de Saint-Julien (1800 m). En 1444, les Écorcheurs du roi de France détruisent la maison de Collignon Roucel à Vésigneul depuis la digue de Wadrineau (2100 m)274. En 1490, il est ainsi possible de tirer de Saint-Hilaire-le-Petit au mont Saint-Quentin (2300 m)275 et en 1518 de l’église Sainte-Ségolène à la colline Bellecroix (900 m).

    121Probablement par humour, les Messins renomment certaines de leurs bombardes. À Metz, plusieurs de ces bombardes sont baptisées par des noms et quelques vers en disent long sur leur utilisation. Nous connaissons la Gorgon (1433 et 1476276), la Redoutée (1436277 et 1471278), la Pucelle (1472)…

    122Au début des années 1440 apparaissent les serpentines279. Elles sont mentionnées dans les chroniques messines dès 1442 avec une utilisation par les Lorrains près d’Ancerville280. D’un poids minimal de 250-300 lb, les serpentines les plus importantes peuvent peser jusqu’à 2500 lb. Au milieu du xve siècle, les serpentines messines semblent avoir un poids moyen de 500 lb payées 12 l. 6 s. en 1446. Elles possèdent une ou plusieurs chambres mobiles et tirent de grosses plommées (jusqu’à plus de 13 lb), n’en faisant pas des armes portatives. Elles sont ainsi parfois mises sur roues. Elles utilisent également plus de poudre permettant de tirer plus loin281. Le développement de la serpentine provoque un net recul de l’utilisation du veuglaire dès les années 1450282.

    123Le siège de Metz en 1444 voit l’utilisation de toutes ces armes à feu, ainsi que de nouvelles pièces d’artillerie comme les haquebutes (armes portatives) et les courtauds (grosses serpentines raccourcies se chargeant par la gueule)283. En 1451, la ville ordonne à chaque métier occupant une tour de faire réaliser des bâtons de feu, des serpentines, des courtauds, des canons et des haquebutes284. Ce sont des armes portatives ou semi-portatives de 20 à 50 lb, souvent en bronze. Elles tirent des balles de plomb et se chargent par la gueule.

    124Toutefois, l’emploi de l’armement à feu à Metz semble limité entre 1429 et 1518. D’après les chroniques, les Messins échangent à peine une trentaine de coups de canon avec leurs ennemis.

    4.2.4. L’artillerie de la Renaissance (1465-1552)

    125À la fin du xve siècle, on assiste à de nouvelles mutations de l’artillerie. Les pièces d’artillerie à chambre mobile sont définitivement remplacées par des pièces se chargeant par la gueule. Elles sont systématiquement montées sur roues et tirent des boulets en métal. Elles sont plus résistantes et l’allégement de leur affût permet de les placer sur des roues, ce qui en facilite le transport.

    126En une soixantaine d’années, la bombarde est définitivement remplacée par la couleuvrine. La famille des couleuvrines se diversifie encore et on voit l’apparition des grosses couleuvrines, des moyennes (500 à 1000 lb) et des faucons pesant de 400 à 2500 lb, tirant des boulets de fer de 16 lb. À Metz, en 1512, le coût de production d’une couleuvrine se monte à 30 s. l’unité285, tandis qu’une grosse couleuvrine est facturée 60 l. en 1519286.

    127Les serpentines et les veuglaires existent toujours, mais ils sont rapidement supplantés par la couleuvrine et la haquebute. D’un poids d’environ 500 lb, les serpentines sont montées sur roues. Celles de Metz ont des poids variables compris entre 250 et 600 lb pour un prix moyen d’une trentaine de livres messines : 300 lb en 1490 pour un prix de 29 l.287 ; 560 lb pour 36 l. en 1506-1507288 ; 400 à 600 lb en 1508289 ; coûtent 33 ½ l. en 1515290 ; 593 lb pour un prix de 67 l.291 ; 280 lb pour 28 l. en 1518292.

    128Les haquebutes sont très utilisées au tournant des xve-xvie siècles. En 1490, une haquebute pèse environ 26 lb et coûte 2 l. ½ à la réalisation293, tandis qu’en 1526, son coût à l’achat varie de 25 à 32 s. l’unité, selon le calibre294.

    129Le veuglaire, quant à lui, disparaît peu à peu. Il existe aussi quelques rares courtauds, sortes de grosses serpentines raccourcies se chargeant par la gueule.

    focus : l’artillerie messine vers 1500 (d’après l’inventaire de 1508 et l’exemple des armes conservées au musée de la cour d’or et au musée de l’armée)

    130L’état de l’artillerie messine est bien connu à la fin du xve et au début du xvie siècle. La principale source est un inventaire établi à l’occasion d’une visitation* en 1508295 (fig. 308 et 309). Un autre daté de 1530 est toutefois moins détaillé296 (fig. 308 et 310). Ces données sont complétées par les listes de l’armement des portes dressées entre 1493 et 1514 par leurs châtelains et le registre de la corporation des merciers de 1535297. Tous ces inventaires sont demandés par les Sept de l’artillerie ou les Sept de la Guerre afin de gérer au mieux l’arsenal messin.

    131La première liste est une présentation des « artilleries étants tant par les portes comme par les tours des mestiers, renouvellées & visittées le xje jour d’Avril, mil cinq cent huit ». Cette pièce a été reproduite dans les Preuves de l’histoire de Metz rédigée par les moines bénédictins J. François et N. Tabouillot à partir de 1769. Bien qu’elle soit signalée comme étant conservée dans les archives de la ville, nous ne l’avons pas retrouvée aux archives municipales de Metz. Cet inventaire est le plus détaillé à notre disposition et présente l’armement conservé dans les portes, les ponts et les tours de la cité en 1508.

    132La cité de Metz possède alors cinq cent dix-neuf pièces d’artillerie, tous calibres confondus. On retrouve des armes de gros calibres : des courtauds (courtal ou courtaul) entiers ou à deux chambres, des veuglaires à une ou deux chambres, des grosses serpentines ; du calibre moyen : des bombardelles entières ou à chambre, des serpentines entières ou à deux chambres pesant 160, 400, 500 et 600 lb, des serpentines moyennes de 5 pieds (environ 1,60 m), des grosses haquebutes sur roues ou tréteaux, des petits veuglaires, des grosses demi-serpentines ; du petit calibre : des demi-serpentines, des petites bombardelles à une, deux ou trois chambres, des petits bastons à deux chambres, des haquebutes moyennes ou simples, nouveaux ou anciens modèles, à crochet ou sur tréteaux, sur roues ou sur chariot, des grosses couleuvrines à crochet ; et enfin des armes portatives : des couleuvrines d’ancien ou nouveau modèle, à crochet ou à main, des haquebutes à main.

    133On peut observer que de nouvelles mutations de l’artillerie se sont opérées à la fin du xve siècle. Les pièces d’artillerie à chambre mobile sont définitivement remplacées par des pièces se chargeant par la gueule. Elles sont systématiquement montées sur roues et tirent des boulets en métal. Plus résistantes, elles voient également l’allégement de leur affût, ce qui permet de les mettre sur roues.

    Fig. 308 : Liste synthétique des pièces d’artillerie entreposées à Metz en 1508 et 1530 (d’après Tabouillot et François 1974, VI, p. 564).

    Image 10000000000003820000036C2C882F2B32B8B580.jpg

    Fig. 309 : Répartition typologique des pièces d’artillerie à Metz en 1508 (d’après Tabouillot et François 1974, VI, p. 564).

    Image 10000000000001B4000001B87099178BB9945CD1.jpg

    Fig. 310 : Répartition typologique des pièces d’artillerie à Metz en 1530 (d’après Tabouillot et François 1974, VI, p. 676).

    Image 10000000000001AE000001C563CCBA5009857436.jpg

    134Il faut noter la prédominance de la couleuvrine, qui supplante la bombarde à cette époque, avec deux cent quarante-neuf exemplaires, soit près de la moitié de l’arsenal, notamment la couleuvrine à crochets. Un exemplaire est conservé au Musée de La Cour d’Or à Metz (inv. 82.20.1)298 (fig. 311). Longue de 230 cm (env. 7 pieds), elle pèse une quinzaine de kilos (une trentaine de livres) et présente un calibre de 27 mm. D’un poids relativement faible, elle était facilement transportable par un homme. En 1512, une couleuvrine coûte à faire à Metz 30 s. l’unité299 et une grosse couleuvrine environ 60 l. l’unité en 1519300.

    Fig. 311 : Couleuvrine du château de Mardigny (fin du xve siècle) (

    Image 1000000000000165000000FB2C40D95F002DBC37.jpg

    © Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole-L. Kieffer. Inv. 82.20.1).

    135Suivent les haquebutes avec cent soixante-deux spécimens, soit 31 % de l’armement, notamment la haquebute sur tréteaux (près de la moitié). Les haquebutes sont très utilisées au tournant des xve-xvie siècles. En 1490, une haquebute pèse 26 lb environ et coûte 2 l. ½ à la réalisation301, tandis qu’en 1526, son coût à l’achat varie de 25 à 32 s. l’unité selon le calibre302. Trois exemplaires sont conservés au Musée de La Cour d’Or (fig. 312). Elles présentent des dimensions plus ou moins semblables avec une longueur comprise entre 95 et 110 cm (un peu plus de 3 pieds) et un poids de 8 à 11 kg (16 à 22 lb). Leur calibre varie de 25 à 29 mm. Deux d’entre elles sont des haquebutes à tréteaux (dont inv. 82.20.4) et la dernière est une haquebute à crochets (82.20.3). La haquebute semble encore utilisée lors du siège de 1552, comme le montre le plan conservé aux Bibliothèques-Médiathèques de Metz (fig. 313).

    Fig. 312 : Deux haquebutes du château de Mardigny (fin du xve siècle) (

    Image 10000000000001C20000009FE0E859A089778BB6.jpg

    © Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole-L. Kieffer. Inv. 82.20.3 et 82.20.4).

    Fig. 313 : Haquebutiers figurés sur le plan du siège de Metz en 1552 (1553) (

    Image 10000000000001C2000000C98D2F97F5B9FC92C1.jpg

    © Bibliothèques-Médiathèques de Metz / Département Patrimoines).

    136Serpentines et veuglaires sont nettement moins représentés avec quarante-cinq et vingt exemplaires (respectivement 9 % et 4 %). Bien qu’ils existent toujours, ils sont supplantés par la couleuvrine et la haquebute. Pesant en moyenne 500 lb, les serpentines sont montées sur roues. Celles de Metz ont des poids variables compris entre 250 et 600 lb pour un prix moyen d’une trentaine de livres messines : 300 lb en 1490 pour un prix de 29 l.303 ; 560 lb pour 36 l. en 1506-1507304 ; 400 à 600 lb en 1508305 ; coûte 33 l. ½ en 1515306 ; 593 lb pour un prix de 67 l.307 ; 280 lb pour 28 l. en 1518308. Deux serpentines sont conservées au Musée de La Cour d’Or. La première (inv. 127), interprétée à tort comme un veuglaire, est longue de 128 cm (env. 4 pieds, comparables aux 5 pieds de celle mentionnée dans l’inventaire de 1508) pour un calibre de 55 mm (fig. 314). Elle pèse environ une soixantaine de kilos, soit entre 125 et 130 lb. Décorée aux armes de Metz, elle a probablement été fabriquée dans la cité. La seconde serpentine présente une longueur de 174 cm (un peu plus de 5 pieds) pour un calibre de 50 mm. Elle pèse entre 90 et 100 kg (environ 200 lb) (fig. 315).

    Fig. 314 : Serpentine du château de Mardigny décorée aux armes de Metz (fin du XVe siècle) (

    Image 10000000000001AA0000008662DEBFEEBE42BD3F.jpg

    © Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole-L. Kieffer. Inv. 127).

    Fig. 315 : Serpentine du château de Mardigny (fin du xve siècle) (

    Image 10000000000002120000003811717A77B7D71B1A.jpg

    © Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole-L. Kieffer).

    Fig. 316 : Bombarde de la fin du xve siècle découverte à Metz en 1861 (Inv. 15-616110 photo

    Image 1000000000000186000000A47CF2C1E81E42EDDF.jpg

    © Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais Émilie Cambier).

    137Bien qu’elle soit dépassée depuis la fin du xve siècle, la bombarde semble encore utilisée, puisque vingt-et-un spécimens (4 %) sont attestés en 1508. Il s’agit d’armes à une, deux ou trois chambres. Un seul exemplaire messin est connu, conservé au Musée de l’Armée à Paris (fig. 316). Cette bombarde en fer forgé, qui contenait encore son boulet de 17 cm de diamètre, est découverte en novembre 1861 dans la cour de la caserne Ney (place de la République)309 (fig. 317). Selon E. de Bouteiller, l’arme daterait de la seconde moitié du xve siècle. Elle présente une longueur totale de 83,8 cm pour un diamètre de 17,5 cm. Sa chambre est longue de 25,6 cm et sa paroi interne (âme) de 51,7 cm. Son poids avoisine les 200 kg (un peu plus de 400 lb) et celui de son boulet est de 18,7 kg (env. 40 lb). Elle est montée en tonoille et elle était munie de tourillons, dont un seul subsiste aujourd’hui sur le côté gauche. Cette bombarde se compose d’une culasse et d’un tube (ou volée). La première, constituée d’une seule pièce de fer, est percée et contient la chambre. La volée, de 1,4 cm d’épaisseur et cylindrique, paraît avoir été formée par la soudure de cinq lames de fer juxtaposées. Enveloppant l’extrémité antérieure de la culasse, elle est soudée à la volée sur une longueur de 10,3 cm. Elle est renforcée par des cerclages en fer de largeur et d’épaisseur différentes qui varient de 1,5 à 4 cm.

    Fig. 317 : Dessin technique par E. de Bouteiller de la bombarde découverte à Metz en 1861 (extrait des Mémoires de l’Académie de Metz 1861-1862).

    Image 1000000000000484000002600BA2DBB3D3450321.jpg

    138L’inventaire de 1530 est une seconde liste moins détaillée nous renseignant sur l’évolution de l’artillerie messine310. Le nombre de pièces diminue de 21 %, passant de cinq cent dix-neuf à quatre cent dix (fig. 318). La couleuvrine et la haquebute prédominent toujours, représentant 79 % de l’arsenal messin.

    Fig. 318 : Évolution du nombre de pièces d’artillerie par type à Metz entre 1508 et 1530 (d’après Tabouillot et François 1974, VI, p. 564 et 676).

    Image 1000000000000386000001D0EFD80B7DF3D785C1.jpg

    139Une dernière pièce d’artillerie doit être signalée. Conservée actuellement à la Royal armouries de Fort Neslon (Angleterre), cette serpentine messine est décorée aux armes de la famille Desch, comme en attestent les guimbardes et leurs armoiries (fig. 319). Elle a été fabriquée en 1535 par un certain Denis, maistre fondeur, d’après l’inscription gravée sur l’objet et il est donc possible qu’elle a été commandée par Philippe III Desch, avant sa mort vers 1531, ou par un de ses fils. Les aléas de l’histoire ont fait que cette arme s’est retrouvée à Paris, avant d’être récupérée en 1816 par l’Angleterre après les défaites napoléoniennes.

    Fig. 319 : Serpentine décorée aux armes de la famille Desch (

    Image 10000000000002FE000000681737C620335CC0DD.jpg

    © Royal armouries – Fort Neslon [Angleterre]).

    140Cette serpentine en bronze, d’une longueur de 238,80 cm pour un diamètre de 4,30 cm, présente la particularité d’être ornée de décors gothiques qui ne sont pas sans rappeler ceux présents sur les fortifications messines, comme les guimbardes, mais également une sirène (fig. 320) et deux dragons (fig. 321). Ces représentations sont semblables à celles du moineau* Desch et de la tour d’artillerie de la fausse braie*, à la porte des Allemands.

    Fig. 320 : Sirène figurant sur la serpentine décorée aux armes de la famille Desch (détail) (

    Image 100000000000020E0000014C5DD4B391892701E3.jpg

    © Royal armouries – Fort Neslon [Angleterre]).

    Fig. 321 : Dragon à deux têtes figurant sur la serpentine décorée aux armes de la famille Desch (détail) (

    Image 100000000000014A0000014C298E3B2119392E55.jpg

    © Royal armouries – Fort Neslon [Angleterre]).

    141Il est également possible de réaliser une étude de cas sur la tour des Merciers et des Nonnetiers, localisée sur le front méridional, et ainsi observer l’évolution entre les années 1429311, 1508312 et 1535313. En 1429, la tour ne semble pas munie de pièces d’artillerie, mais seulement de huit masses. Cela n’a rien d’étonnant puisqu’en 1401 l’armement devait être conservé dans l’une des granges de la ville. Toutefois, la tour des Merciers conserve des munitions, notamment 100 lb de poudre, 50 lb de soufre, deux étuis de salpêtre et 100 lb de plomb. La situation semble donc évoluer au cours du premier tiers du xve siècle avec une répartition des munitions dans les différentes tours de la ville.

    142En 1508, la tour contient toujours des masses (dix), de la poudre (160 lb), du soufre (60 lb), du salpêtre (150 lb) et du plomb (100 lb), mais se voit également équipée de pièces d’artillerie, dont deux serpentines (une grosse et une petite), sept haquebutes, six couleuvrines, un courtal de fer, ainsi qu’une réserve de plommées.

    143La situation de l’armement n’évolue guère en 1535, excepté le fait qu’une nouvelle serpentine a été fabriquée en 1523, ainsi que deux garets et deux haquebutes à une date indéterminée. En revanche, la tour contient plus de munitions qu’auparavant : soixante-seize pièces de plomb pour la grosse serpentine, quarante-cinq pour la petite serpentine, douze pour la nouvelle, trois pour les courtauds et les garets, soixante-deux grosses et quarante-huit pièces moyennes pour les bâtons à tirer, trois coneittes (sac avec de la poudre) pour les couleuvrines et plusieurs pièces pour les haquebutes.

    4.2.5. Approvisionnement en artillerie, en poudre et en munitions

    4.2.5.1. L’approvisionnement en pièces d’artillerie

    144Jusqu’au début du xve siècle, le coût de fabrication des bombardes étant élevé, tous les moyens sont employés pour se doter de pièces d’artillerie. En 1387, les Messins assiègent Boulay et y volent de l’artillerie et des bombardes314.

    145En 1436, le coût de fabrication d’une bombarde s’élève de 100 à 150 l. Bien que certaines armes soient fabriquées à Metz, d’autres sont importées des pays rhénans315. En 1517-1518, la cité achète à Henri Griseck, maître bombardier de Strasbourg, une serpentine pesant 280 lb pour la somme de 27 l.316.

    146Les maîtres bombardiers sont chargés de la fabrication de l’artillerie. Ils font appel aux maîtres ouvriers de différentes corporations pour réaliser les différentes parties qui composent une pièce d’artillerie. Les forgerons, les serruriers et les maréchaux s’occupent de forger les pièces, monter et ferrer les canons sur les affûts. En 1446, les comptes des Sept de la Guerre mentionnent que les charrons font des affûts, des roues et des limonières pour des serpentines de 400 à 500 lb.317. En 1483, à l’occasion des préparatifs du siège de Richemont, les chevaliers de la cité318 sont accompagnés par des maîtres bombardiers, des charpentiers et des maçons319. Les charpentiers sont alors chargés d’affûter les bastons et refaire les mantel des bombardes. Les tonneliers s’occupent de relier des tonneaux et sont payés 28 s. pour quatre jours. Les rouyers réalisent deux roues, quatre essieux et des timons pour les grosses bombardes. Ils ferrent les roues et les essieux de deux serpentines (6 l. 18 s. 9 d.). Les potiers d’étain coulent les projectiles en plomb et remettent en état l’armement. Ainsi, en 1515-1516, Clément le potier d’étain est payé 14 l. 6 s. pour réparer une serpentine320. Les paveurs et les maçons extraient et arrondissent les boulets de pierre. Enfin, les charretiers attellent les pièces d’artillerie. Lors des sièges, les soldats sont accompagnés par les artisans de ces corporations de métiers. Ainsi, en 1435 lors du siège de Commercy, maçons et charpentiers sont présents aux côtés des soixante-dix hommes à cheval et des vingt-cinq archers et arbalétriers321. L’artillerie est alors chargée dans vingt-cinq chariots avec deux tonnes de poudre.

    147Les comptes de la ville permettent de dresser une liste des matériaux utilisés. Au début du xve siècle, les bombardes sont en airain, un alliage de cuivre et d’étain322. Après avoir été coulées à l’aide d’un moule323, elles sont enserrées par deux anneaux de fer324. Ces matériaux sont acquis de différentes manières. Par exemple, le 8 juin 1464, le clerc des Sept de la Guerre reçoit 222 lb de cuivre pour fabriquer des couleuvrines. Ce cuivre provient des gages matériels abandonnés aux Lombards325. Il peut aussi être acheté à des marchands. Ainsi, dans les années 1515-1520, les maîtres de l’artillerie déboursent 12,50 francs pour 100 lb de cuivre et 3 s. 9 d. pour une livre d’étain326. En 1518-1519, le forgeron André Bida paie 20 s. par cent les pièces de fer dans le but de réaliser des bâtons de feu327. Entre 1519 et 1524, les canonniers François Drowet, Antoine Noiret et Henri sont chargés de réaliser des bâtons de feu et diverses pièces d’artillerie.

    148Des lieux sont dédiés à la confection de l’armement. En 1478, les Sept de la Guerre décident de la construction d’une forge sur l’île du Saulcy328 (fig. 322). Toutefois, le projet ne débute qu’en 1491329 et les travaux sont achevés en 1506330. En novembre 1518, les gouverneurs de l’artillerie achètent à Didion le prêtre une maison devant les Cordeliers (rue de la Fonderie) contre 36 l. pour y faire une fonderie de serpentines331 (fig. 323). D’autres forges sont attestées en 1516-1517 près de la grange du Saint-Esprit, en Chaplerue, et en 1519- 1520 dans la grange en Anglemur332.

    Fig. 322 : Moulins et forges de l’île du Saulcy au xve-xvie siècles (DAO : J. Trapp – Historia Metensis, d’après Ferber et Litzenburger).

    Image 100000000000038B0000028869AE2A582DE804CC.jpg

    Fig. 323 : Ancienne fonderie de serpentine (1518) sur le plan dit « de Belle-Isle » en 1738 (

    Image 100000000000024800000260E05C7EDBC97F594A.jpg

    © Bibliothèques-Médiathèques de Metz / Département Patrimoines).

    4.2.5.2. La fabrication des munitions

    149Au début du xve siècle, l’armement se compose essentiellement d’armes de jet, comme des arbalètes333. Les munitions sont donc des flèches et des carreaux. En 1401, quatre cent trente-trois grosses flèches et vingt-huit mille cinq cents plus petites sont stockées dans la grange de l’hôpital Saint-Nicolas pour les quarante-neuf arbalètes, dont certaines sont en bois d’if. Parmi ces grosses flèches, on trouve trois gerros de fer (ou garrots), tirées par les espringales et les premiers canons. En attente, sept mille cinq cents gros fûts et soixante-huit mille plus petits en hêtre et en frêne sont prêts à être ferrés. Au fil du xve siècle, l’artillerie se développe et les armes de jet disparaissent. En 1508, on dénombre trente-huit arbalètes et mille sept cent cinquante viretons (flèches) et en 1530, on en compte quatorze et mille neuf cents viretons, en majorité conservés dans les portes de la ville.

    150Nous sommes mieux renseignés concernant les munitions de l’armement à feu. Au début du xve siècle, les pièces de gros calibre sont chargées avec des boulets de pierre extraits des carrières du mont Saint-Quentin334, de Pontoy et de Valiprey (près de Saint-Privat-la-Montagne)335. Leur coût s’élève à 10 s. En 1401, deux mille sept cent dix exemplaires sont stockés dans la grange de l’hôpital Saint-Nicolas. Les armes de plus petit calibre utilisent des projectiles en plomb (plommées) qui coûtent environ 28 s. les 100 lb. Elles sont réalisées grâce à des moles (gabarits) en cuivre, comme les deux gros moles conservés en 1535 dans la tour des Merciers et des Nonnetiers336. En 1508, mille quatre cents plommées sont conservées dans quelques tours de l’enceinte. À la fin du xve siècle, les boulets de fer remplacent progressivement les boulets de pierre. Entre 1518 et 1526, le forgeron André Bida est payé 20 s. la centaine de boulets de fer337. Il en livre, par exemple, soixante-huit mille en 1518.

    4.2.5.3. La fabrication des poudres

    151Le développement de l’artillerie nécessite par ailleurs l’utilisation de la poudre noire, mélange de salpêtre – généralement du nitrate de potassium (KNO3) –, de soufre et de charbon. L’explosion de la poudre noire consiste à accélérer la combustion du charbon par un apport massif d’oxygène fourni par le nitrate (NO3) constituant le salpêtre et un abaissement, grâce au soufre, de la température de réaction338. Découverte en Extrême-Orient dès le xe siècle, elle arrive en Occident au cours du xiiie siècle, avant de se développer aux xive-xve siècles. Le Livre des Serments du consulat de Montauban, datant de la fin du xive siècle, donne la « recette » de la poudre noire339. Il s’agit d’un savant dosage de 71 % de salpêtre, 13 % de soufre et 16 % de charbon.

    152Au xve siècle, on compte trois sortes de poudres : la poudre de bombarde, la poudre de couleuvrine et la poudre d’amorce. Elles sont conservées en tonnelz ou en harenguières dans les caves du palais des Treize, dans la grange de l’hôpital Saint-Nicolas, puis dans certaines tours au début du xvie siècle. La quantité achetée varie selon les besoins, mais elle augmente de manière significative entre le début du xve siècle et le début du xvie siècle340. Pour le salpêtre, on passe de 1279 lb à 3220 lb (+ 250 %) ; pour le soufre de 200 lb à 1270 lb (+ 635 %) ; pour la poudre déjà préparée 1200 lb à 5495 lb (+ 458 %) (fig. 324).

    Fig. 324 : Évolution de la quantité de poudres entre 1508 et 1530 (d’après Tabouillot et François 1974, VI, p. 564 et 676).

    Image 1000000000000371000001F38324EF518D52D96D.jpg

    153La poudre peut être fabriquée sur place. Les comptes des Sept de la Guerre évoquent en 1472-1473 et en 1484-1485341 deux moulins à poudre, mais leur localisation demeure inconnue. Le premier est un moulin à piler la poudre que dame Perette Roucel a donné à la cité et qu’il a fallu remettre en état pour 20 s. Le second est un molin nuef à faire pouldre qui avait coûté 60 s.342. En 1475, les Sept de la Guerre font fabriquer sur l’île du Saulcy du charbon de bois, notamment du charbon de saule343. Dans l’inventaire de 1401, trois mortiers en cuivre permettant de piler la poudre de bombarde sont signalés344.

    154Toutefois, il semble que le salpêtre et le soufre soient achetés à l’extérieur, représentant en moyenne 2 % des dépenses militaires entre 1408 et 1552. Entre 1484 et 1487, ils sont fournis par des marchands de Bourgogne, de Saint-Mihiel, de Luxembourg et de Briey345. De la poudre toute prête est également parfois achetée, notamment lors des périodes de tensions. En 1426-1427, en raison de la guerre de la Hottée de pommes, la cité achète pour 652 lb de salpêtre, soufre et poudre à bombarde346. En 1518-1520, la cité se procure auprès d’Henri Griseck, maître-canonnier de Strasbourg, 1462 lb de poudre au prix de 9 florins de Metz la centaine ; 16 lb de poudre fine d’amorce au prix de 4 s. la livre347. Des achats réguliers ont lieu entre 1430 et 1442, entre 1479 et 1488 et entre 1518 et 1526.

    155Finalement, en 1519-1520, les Sept de la Guerre font construire sur l’île du Saulcy un nouveau moulin à poudre contre la somme de 60 l. (fig. 322). On fait appel aux compétences de François du Temple et de maître Henri de Griseck, le maître bombardier de Strasbourg qui séjourne à Metz pour superviser le chantier348. Ce moulin est localisé à l’extrémité nord de l’île, près de la vanne du Terme, à laquelle il est relié par un pont349.

    156Au début du xvie siècle, les poudres sont essentiellement conservées dans les tours, parfois dans les portes, mais en aucun cas dans les ponts en raison de l’humidité350. La cité dispose en 1508 de 5345 lb de poudre, 2920 lb de salpêtre et de 2202 lb de soufre, essentiellement stockées dans les tours de l’enceinte (98 %)351. Comme pour l’armement, l’état des poudres, soufre et salpêtre est régulièrement inspecté352.

    157Les tours conservent également les munitions dédiées aux pièces d’artillerie. En 1508, on distingue le plomb (2202 lb) pour couler les plommées grâce des moles (moules, gabarits) conservés dans certaines tours, comme celle entretenue par les corporations des merciers et des nonnetiers* en 1535353. On distingue également les plommées pour les serpentines (quatre-vingts exemplaires), les gros bâtons (trois cent vingt) et les couleuvrines (cinq cents). On compte également cinq cents pierres et plommées diverses.

    4.2.6. Les lieux de stockage

    158Les lieux de stockage de l’armement messin ne sont connus qu’à partir du début du xve siècle. En 1401, l’essentiel des armes est entreposé dans trois lieux uniquement : la grange de l’hôpital Saint-Nicolas, près du Champ-à-Seille ; celle près de la porte du pont des Morts et celle près de l’église Saint-Marcel, en Outre-Moselle, visibles sur les plans du xviiie siècle354(fig. 325). La première conserve surtout les armes de jet et leurs munitions, ainsi que les munitions de bombardes. La deuxième entrepose les bombardes et la troisième du matériel divers. Les bombardes de calibre moyen sont destinées à être installées en avant de la porte du pont des Morts, en avant de la porte du Pontiffroy et sur le Moyen-Pont, c’est-à-dire sur le front occidental. Les boulets en pierre sont essentiellement entreposés dans la grange de l’hôpital Saint-Nicolas.

    Fig. 325 : Anciennes granges du pont des Morts (en-haut) et Saint-Marcel (en bas) en rouge sur la plan dit « de Belle-Isle » en 1738 (

    Image 10000000000002F90000027A36F9388EA7A35D29.jpg

    © Bibliothèques-Médiathèques de Metz / Département Patrimoines).

    159Mais le développement des armes à feu incite la ville à multiplier les lieux de stockage. Les comptes de la ville nous apprennent que les armes sont en majorité placées sur les portes de la cité. Au moins trois bombardes sont installées sur la porte Serpenoise en 1410355. Une l’est sur le baile* derrière la tour Maudite. D’autres sont positionnées sur la porte du pont des Morts et celle du Pontiffroy356. Deux sont en place sur la porte Mazelle en 1429357. En 1438, une bombarde est installée au palais des Treize358.

    160En 1476, la ville achète deux granges contiguës en Anglemur et en 1512 une grange près du prieuré du Petit-Clairvaux359. En 1482, selon L. Larchey, l’hôtel de la Bulette sert de dépôt pour le salpêtre, tandis que le charbon nécessaire à la confection de la poudre est stocké dans un grenier derrière la collégiale Saint-Sauveur360. Ces lieux sont régulièrement inspectés par les maîtres de l’artillerie et les maîtres bombardiers361.

    161Des changements s’opèrent au tournant des xve-xvie siècles. L’inventaire de 1508 indique que l’armement est désormais entreposé dans les portes, les tours et les ponts de l’enceinte362. En effet, d’après les Bénédictins363, jusqu’en 1473 et l’attaque du duc de Lorraine Nicolas Ier (1470-1473), les tours de la cité ne conservaient pas d’artillerie. C’est à cette époque que toutes les tours sont percées de canonnières. Toutefois, la Chronique des Maîtres-Échevins mentionne que la cité demande aux corporations de métiers de garnir chaque tour de serpentines et de veuglaires364.

    162À l’extrême fin du xve siècle, de l’artillerie est également stockée dans les portes365. Bombardes, veuglaires à deux chambres, serpentines, couleuvrines et haquebutes sont répartis sur les sept principales portes de la cité. La disposition de ces pièces d’artillerie est relativement bien connue pour la porte du pont des Morts en 1493 et 1508, ainsi que celle du Pontiffroy en 1508 et 1511. Les haquebutes sont conservées dans les deux tours des portes. À la porte du pont des Morts, une grosse serpentine sur roues est sur la porte haute ; un veuglaire à deux chambres sur le baile* ; et une bombardelle à deux chambres sur roues au baile* bas. À la porte du Pontiffroy, une bombardelle repose entre les deux portes, sous la voûte ; une serpentine est sur la porte ; deux veuglaires à deux chambres sur la terrasse devant la porte ; un petit veuglaire est entreposé dans la tour Coibel ; deux petits veuglaires à deux chambres sont en haut de la tour derrière les chartreux ; une petite bombardelle est en bas de cette tour.

    163L’inventaire de 1508 informe que les pièces d’artillerie sont désormais conservées dans les tours (65 %), les portes (15 %) et dans la chambre des Sept de la Guerre, au palais des Treize (15 %), et non plus exclusivement dans des granges (fig. 326). Très peu sont entreposées dans les ponts. Quant aux munitions, telles les plommées, elles sont stockées dans quelques endroits seulement366. Seule une vingtaine d’arbalètes et leurs mille sept cent cinquante viretons sont essentiellement répartis dans les portes. Cette nouvelle répartition intervient au cours du xve siècle, à une date inconnue.

    Fig. 326 : Répartition des pièces d’artillerie à Metz en 1508 (d’après Tabouillot et François 1974, VI, p. 676).

    Image 100000000000023400000208BE2D93F7400043A5.jpg

    164Quant aux poudres, elles sont essentiellement conservées, en 1508, dans les tours et parfois dans les portes.

    165La dernière information dans les archives sur le stockage de l’artillerie date de 1535. Le front de la porte Serpenoise étant le plus vulnérable, les maîtres de l’artillerie achètent pour 60 l. une maison proche de la porte afin d’y construire une grange pour stocker de l’artillerie367.

    4.3. La mise en œuvre de la défense de la ville

    4.3.1. Mener la guerre et garder la ville

    4.3.1.1. La garde des murs

    166Une cité de l’importance de Metz nécessite des besoins en hommes assez importants pour mener la guerre et pour la garde des murs. Quatre commis sont chargés d’assembler les gens des villages en cas de guerre : un pour le Val, un pour le Haut-Chemin, un pour le Saulnois et un pour le pays Entre-deux-Eaux. À l’intérieur de la ville, ce sont les bannerots* des paroisses qui en ont la charge368. En 1450, cinq commis sont chargés de recruter des gens d’armes en temps de guerre369. En temps normal, les Sept de la Guerre disposent à la fin du xve et au début du xvie siècle de quatre mille hommes en cas de nécessité. En 1473, deux mille sont des couleuvriniers et des arbalétriers370. En 1497, trois mille sont issus de la ville et mille des villages371. Les effectifs restent inchangés en 1518372.

    Fig. 327 : Soldoyeurs messins. Détails d’un vitrail attribué à Philippe Hermann von Münster. Fragment d’une adoration des Mages, Gaspard et Melchior sous des dais architecturaux. Verre coloré, peint au trait, mis en plomb, vers 1390 (Inv. 3722.

    Image 100000000000037F000001DA6FD926C003C4437D.jpg

    © Musée Lorrain, Nancy / photo Michel Bourguet).

    167Les Sept de la Guerre réglementent et gèrent également les différents corps de métiers liés à la guerre. La cité a à son service une compagnie d’arbalétriers. Ils sont dotés de statuts le 10 août 1399 par une ordonnance émise par les Sept de la Guerre373. Ils sont commandés par deux maîtres arbalétriers qui doivent prêter serment aux Sept de la Guerre chaque année le lundi de Pentecôte. Chaque dimanche, les arbalétriers doivent s’exercer sur bersalz (cibles) sous peine d’une amende de 12 d374.

    168Dès le xie siècle, les habitants de la ville sont astreints à un service de garde et de rondes de nuit375. Ils sont ainsi exemptés de tonlieu376. En temps de paix, ce service se réduit à la garde des portes et à quelques rondes sur les murs pendant la nuit. Chaque paroisse envoie trois à quatre hommes armés pour garder un certain nombre de nuits377. Les habitants les plus riches effectuent le guet à cheval. Ils sont également tenus de fournir des chevaux équipés en temps de guerre378. Ce service de garde peut être remplacé par le versement d’une taxe annuelle de 2 s., levée sur chaque feu et acquittée par quart tous les trimestres379. Durant la première moitié du xvie siècle (1488-1552), les dépenses pour le guet représentent environ 5 % du budget militaire380.

    169Les soldats messins sont dénommés soldoyeurs* et ils sont commandés par les Sept de la Guerre (fig. 327). Au début du xve siècle, leur arme est la hallebarde381. Des arbalétriers, des archers, puis des couleuvriniers et des canonniers contribuent aussi ponctuellement à la surveillance de la cité382.

    170Entre le xve siècle et le début du xvie siècle, la cité tente à plusieurs reprises, en vain, d’organiser une milice urbaine permanente383. Les habitants se soulèvent en 1514, lorsque les magistrats veulent les obliger à se tenir prêts à se battre ou à payer un remplaçant. En effet, pour les Messins, le fait de payer des impôts indirects doit servir à engager des mercenaires384. C’est pourquoi, en 1516, les menaces extérieures grandissantes obligent les magistrats à recruter eux-mêmes les gardes. Le guet est à nouveau réglementé385. Chaque nuit, seize hommes et deux sergents se rassemblent à la sonnerie de la Mutte. Un sergent et huit hommes parcourent la ville et contrôlent les identités. Si des inconnus sont interceptés, ils sont gardés au palais des Treize. À minuit, la seconde moitié des hommes fait à son tour la patrouille jusqu’au matin et l’ouverture des portes. Les hommes sont payés un florin de Metz de 25 s. pour les cavaliers et 15 s. pour les hommes à pied. En 1518, lors du conflit avec Franz von Sickingen, chaque tour des métiers est gardée par quatre hommes avec un canonnier386.

    171En temps de guerre, les bourgeois sont dédommagés pour la garde exceptionnelle qu’ils doivent effectuer aux portes. Par exemple, lors du siège de 1444-1445, 586 l. 6 s. 10 d. leur sont versés au total387, tandis que la garde est renforcée. Sur les tours des métiers, un bombardier veille avec les hommes de la corporation. Des rondes circulent sur les murs et un guet est placé sur le clocher de l’abbaye Saint-Vincent. Au total, mille cinq cent vingt hommes sont mobilisés chaque nuit. En temps normal, la cité dispose de trois à quatre mille hommes en cas de nécessité : trois mille trois cents hommes en 1438 ; quatre mille dont deux mille couleuvriniers et arbalétriers en 1473388 ; trois mille de la ville et mille des villages en 1497389 ; quatre mille en 1518390.

    172Parfois, le service de garde permettait de s’acquitter d’une amende391. Les clercs ne sont pas exemptés du guet, mais les chanoines paient par exemple une taxe annuelle de 36 l. Les membres de certaines corporations (maçons, charpentiers…) sont partiellement exemptés en raison des services spéciaux rendus en cas de siège392.

    173Les soldoyeurs* sont affectés dans les endroits stratégiques de la ville. Le Champ-à-Seille, lieu de rassemblement des troupes, est régulièrement cité dans les comptes de la ville dans la seconde moitié du xve siècle393. En 1465, on dénombre cent soixante-douze gardes au total394. Quarante-deux sont affectés aux portes, soit six gardes chacune. Dix-sept le sont au Champ-à-Seille. Cinq gardes sont localisés sur les ponts fortifiés, excepté pour le pont des Grilles de la Basse-Seille. Cent treize sont répartis sur le reste de l’enceinte, soit en moyenne un garde tous les 50 m. Les sections les mieux gardées se situent sur les fronts septentrional et occidental395.

    4.3.1.2. La garde des portes

    174Avant 1475, chaque porte est gardée par six soldoyeurs*. En 1465, le Conseil de la ville ordonne que les sept portes de l’enceinte soient protégées par deux archers en plus des gardes ordinaires396. Ils peuvent être accompagnés ponctuellement d’arbalétriers et de couleuvriniers397. Un mois après, le Conseil décide, pour assurer le guet, de remplacer les archers, jugés trop coûteux, par des clercs ou des fils de bourgeois. Après le 29 août, la garde aux portes est supprimée398.

    175Pendant les périodes de troubles, la plupart des portes sont condamnées, à l’exception de celles placées sur les grands axes de communication. C’est effectivement le cas en 1324-1325 lors de la guerre des Quatre Seigneurs, en 1405-06 lors de la révolte des communes, lors du siège de 1444-1445 et en 1473.

    176Après 1475, les gardes des portes sont remplacés par des châtelains. Grâce à des inventaires dressés entre 1493 et 1514399, nous savons que les portes conservent plus ou moins le même type de matériel. Elles sont les seules à accueillir dans leurs tours six hallebardes (une par garde des portes), une trentaine de gravises (sortes de hallebardes)400, une trentaine de salades (casque de forme ronde). De rares arbalètes et flèches y sont entreposées. Au total, tous les hommes gardant l’enceinte peuvent s’équiper grâce à cet armement individuel. Des cloches en cuivre permettent également de sonner l’alerte en cas d’attaque. Les deux tours de chaque porte peuvent parfois être pourvues de lits, de tables, de bancs, de coffres et d’armoires pour la vie quotidienne des soldoyeurs*.

    177À partir de la fin du xve siècle, des pièces d’artillerie sont installées dans chacune des portes pour améliorer leur défense401. Bombardes, veuglaires à deux chambres, serpentines, couleuvrines et haquebutes sont alors répartis entre les sept portes principales de la cité. La disposition de ces différentes armes est relativement bien connue pour la porte du pont des Morts en 1493 et 1508, ainsi que celle du Pontiffroy en 1508 et 1511. Les haquebutes y sont conservées dans les deux tours des portes. À la porte du pont des Morts, une grosse serpentine sur roues est placée sur la porte haute ; un veuglaire à deux chambres se situe sur le baile* ; et une bombardelle à deux chambres sur roues au baile* bas. À la porte du Pontiffroy, une bombardelle repose entre les deux portes, sous la voûte ; une serpentine est sur la porte ; deux veuglaires à deux chambres sont positionnés sur la terrasse devant la porte ; un petit veuglaire est entreposé dans la tour Coibel ; deux petits veuglaires à deux chambres sont en haut de la tour derrière les chartreux ; une petite bombardelle est en bas de la tour Derrière-les-Chartreux.

    Fig. 328 : Estimation du territoire surveillé depuis le haut de la tour de la Mutte (logiciel SRTM de la Nasa) (DAO : P. Parisot).

    Image 100000000000038C0000028253E0C0A25469925F.jpg

    Fig. 329 : Topographie et localisation des villages et des maisons fortes autour de Metz au début du xvie siècle (DAO : J. Trapp – Historia Metensis).

    Image 100000000000038B00000288315C6FA9C6EF7F0E.jpg

    4.3.1.3. La tour de la Mutte

    178La tour de la Mutte, beffroi de la cathédrale Saint-Étienne, est également utilisée pour la surveillance, un guetteur y est posté. La plateforme, située à une hauteur de 88 m, permet l’observation de tout mouvement de troupes à plusieurs kilomètres à la ronde. La visibilité est excellente dans un rayon de 5 à 8 km selon les endroits et sans aucun angle mort à proximité immédiate de la ville. La zone couverte par la tour de la Mutte représente près de 250 km2(fig. 328). Par temps clair, il était possible de surveiller le Pays messin d’Argancy à Marieulles, du nord au sud, et de Maizeroy à Ancy, d’est en ouest.

    4.3.2. Une défense conditionnée par la topographie

    179La ville de Metz a dû s’adapter à la topographie environnante afin d’assurer au mieux sa défense. En premier lieu, la Moselle et la Seille sont utilisées, dès la Protohistoire, comme des fossés en eau naturels. En second lieu, la topographie est marquée à l’ouest par le mont Saint-Quentin (308 m) et à l’est par la colline Bellecroix (209 m), réduisant la visibilité et donc les possibilités de défense en cas d’attaque. C’est d’ailleurs par là qu’arrivent les troupes du duc de Lorraine en 1444 et celles de Charles Quint en 1552. Au sud, la plaine du Sablon et la vallée de la Seille offrent une vue dégagée et le nord est protégé par la Moselle. De plus, au sud et au sud-est, un maillage de plusieurs maisons fortes accroît la possibilité de défendre la ville en amont et de donner l’alerte (fig. 329).

    180Le système de défense est adapté en conséquence. Ainsi, la hauteur des murs de courtine varie selon les secteurs et les plus hauts sont localisés dans les secteurs les plus vulnérables, comme dans le sud de la ville, près de la porte Serpenoise, et au nord-est, au niveau de la confluence, en raison de la colline Bellecroix. Par ailleurs, les principales structures de tir en batterie du xvie siècle, comme les plateformes, sont construites également dans la partie méridionale de l’enceinte, entre la tour d’Enfer et la porte Mazelle, en raison d’une visibilité accrue, offrant donc des fenêtres de tir optimisées.

    181L’artillerie et les munitions sont également réparties en prenant en compte ces critères. La majorité des armes se retrouve ainsi sur le front occidental (29 %) et septentrional (30 %) de l’enceinte, plus spécifiquement entre la porte Serpenoise et celle du Pont-Rengmont, délaissant quelque peu le front oriental (12 %) et méridional (14 %). Cette répartition se retrouve de même pour la poudre et les soldoyeurs* (fig. 330).

    4.3.3. Protéger les secteurs vulnérables

    182En trois siècles, l’enceinte urbaine de Metz ne connaît qu’une seule extension, en 1381, avec la fermeture du quartier de la Grève, laissé en dehors des fortifications du xiiie siècle et jugé alors vulnérable. D’après F. Ferber, le fort alluvionnement de la Seille, à l’origine du toponyme, et le risque élevé d’inondation peuvent expliquer ce choix. La Grève conserve jusqu’à la fin du Moyen Âge son caractère de terrain vague, dépourvu de toute construction importante. Au xve siècle, il sert à l’étendage des draps, tandis qu’un concours de tir à l’arbalète y est organisé en 1523402. Il semble donc que la rivière ait constitué une entrave à l’extension urbaine dans ce secteur. Toutefois, la Seille présente un intérêt économique important pour la ville au Moyen Âge. Plusieurs moulins y sont attestés en plus de ceux de la Basse-Seille : le moulin aux Arènes et celui de la Haute-Seille403. Bien qu’aucun port ne soit attesté à Metz sur la Seille, la rivière est utilisée au moins jusqu’au xive siècle comme voie navigable pour acheminer le sel du Saulnois404. Le contournement de la Grève par l’enceinte du xiiie siècle peut également s’expliquer par des raisons politiques. En effet, les moulins de la Basse-Seille, attestés dès avant 1236, appartiennent à l’évêque de Metz, propriétaire du cours de la Seille405. L’évêque étant régulièrement en conflit avec les magistrats de la cité, il est possible que le tracé de l’enceinte urbaine élevée par ces derniers ait volontairement contourné ce secteur. Lors de son éviction de Metz et son installation à Vic-sur-Seille en 1234, l’évêque a vraisemblablement cédé les moulins et ce secteur à la ville, ce qui a permis d’envisager leur mise à l’abri406.

    Fig. 330 : Répartition des soldoyeurs, des pièces d’artillerie, des munitions et de la poudre à Metz entre 1465 et 1508 (DAO : J. Trapp – Historia Metensis).

    Image 1000000000000383000004F486566AA9F13B77FB.jpg

    Notes de bas de page

    1  AMM, CC 4 (1), f° 3v.

    2  AMM, CC 11 (3), f° 19v.

    3  AMM, CC 15 (1), f° 84r.

    4  AMM, CC 15 (2), f° 82r.

    5  AMM, CC 20 (4), f° 26r.

    6  AMM, CC 21 (1), f° 26v.

    7  AMM, CC 26 (1), f° 40r.

    8  Vigneulles 1932, III, p. 487-489.

    9  « Le fin de la laye du fundement le commencement de Pillotez l’an 1527. »

    10  « L’an mil cincq cent vingt et sept / Seigneur Philippe Dech estoit maistre échevin de Mets / Chief et gouverneur de ceste ovvraige / Pieron Peltre clerc soliciteux des gaige / Thiedrich dudy ovvraige maistre masson / Faquenel conducteur des manovvre bon compaignon. »

    11  Huguenin 1838, p. 837.

    12  Vigneulles 1932, III, p. 208.

    13  Vigneulles 1929, II, p. 274.

    14  Tabouillot et François 1974, II p. 401.

    15  BnF, Ms français n° 8709, Recueil des « Ordonnances des mestiers » de la ville de Metz.

    16  Ibid.

    17  Ibid.

    18  Ibid., f° 66r.

    19  Comme la tour qui regroupe les peintres, les enlumineurs, les brodeurs et les parcheminiers.

    20  ADM, 7F59 (1512, visitation de Nicole Remiat), f° 3v : « Memo que les bonnetiez que faisoient aydes auz viciez ont les cleifs que lesdi gouvernours leur ont deluivrez jusques a provision et lesdi bonnetiez que ne sont que IX demandes aydes dez revandours de futailles de fruicte de beurres et de fromages affin quilz puissent faire maistre et VI pour entretenir ladite tour. »

    21  Ibid., (1523, visitation de Nicole de Heu), f° 1r : « Premier la tour des tuxerant le mestier desmande con leur faisse quelque ayde de blanche pierre pour ouvrez dessu ladite tour. Il desmeure encor au bon volloire dez Seigneurs. »

    22  Ibid., f° 7v : « Item en la tour dez cherriez. Il demandes aydes. Il lez fau oster de la et lez mettre ailleur. »

    23  ADM, 7F59 (1519, visitation de Nicole de Heu), f° 6r.

    24  Ibid. (1523, visitation de Nicole de Heu), f ° 1v.

    25  Laurière 1736, V, p. 14 -18, articles I, V et VIII.

    26  Humbert 1910, p. 43 et Desportes 1979, p. 824.

    27  Bibolet 1939-1942, p. 297-320.

    28  Glenisson et Huigounet 1964, p. 46.

    29  Chroniques du Praillon, I, p. 1-59.

    30  Tabouillot et François 1974, IV, p. 529.

    31  AMM, CC 5 (1), f° 10v.

    32  Tabouillot et François 1974, IV, p. 529-530.

    33  Ibid.

    34  AMM, CC 8 (1), f° 24r.

    35  Paul Ferry, Observations séculaires, xve siècle, f° 491. Disparu en 1944.

    36  ADM, 7F59, 5 pièces.

    37  Paul Ferry, Observations Séculaires, xve siècle, II, f° 297v et Bégin 1829, p. 335-336.

    38  AMM, CC 8 (3), f° 33v.

    39  Catalogue des manuscrits et documents originaux relatifs à l’histoire de la ville de Metz et du pays messin : depuis le viie siècle jusqu’au xviiie provenant du cabinet de feu comte Emmery, Librairie Lecouteux, Metz, 1850, p. 213- 214, pièce 1017 : visitation effectuée par les Sept des Murs (dont Nicole de Heu) et les Gouverneurs des Murs le 23 juillet 1503.

    40  AMM, CC 25 (3), f° 33v.

    41  Tabouillot et François 1974, VI, p. 676-678.

    42  AMM, CC 28 (2), f° 40v.

    43  26 juillet 1503, 28 mars 1519, 10 août 1523, 25 octobre 1524, et 8 avril 1533.

    44  Vigneulles 1929, II, p. 275.

    45  Litzenburger 2015, CD-Rom annexe, figure n° 48.

    46  Ibid, figure n° 25 et n° 32. D’après les critères établis par Laurent Litzenburger, cela correspond aux « Grands hivers » : la couverture neigeuse tient plusieurs mois, les étendues d’eaux habituellement libres sont couvertes de glace pendant plusieurs semaines. Les personnes, les animaux et les plantes peuvent être tuées par le froid. Le vin gèle dans les tonneaux, les sources et les puits gèlent. Rivières, lacs et étangs sont recouverts d’une épaisse plaque de glace supportant le passage de charriots et de personnes.

    47  ADM, 7F59 (visitation de Nicole de Heu, 1519).

    48  AMM, CC 28 (2), f° 40v.

    49  ADM, 7F59 (visitation de Nicole de Heu, 1523).

    50  Tabouillot et François 1974, VI, p. 69-70.

    51  ADM, 7F59 (1465, visitation de Joffroy de Warise).

    52  ADM, 7F59 (1525, devis date sans certitude), f° 3r.

    53  Ibid., f° 3r.

    54  La digue de Wadrineau est entretenue par la ville à partir de l’année 1424.

    55  AMM, EE 29 (B), 17e paiement : en 1489, le seigneur Jehan Papperel est « Maistre et Gouverneurs des Murs ».

    56  AMM, CC 1 (1), f° 36r bis « Item payier a Rouzeruelle le clerc le XXVIe jour de novembre lan dessu di LV sous IIII deniers. Pour paier az ouvriez et pour la chassine et sablon quil ait convenu pour muriez VII porterne questoient en mur de la citeit et pour faire dez partuix pour boucheir la porte du Pont Rengmont LV sous IV deniers. »

    57  AMM, CC 2 (1), f° 6v.

    58  AMM, CC 2 (3), f° 11v.

    59  AMM, CC 1 (1 à 12) et AMM, CC 65 (3).

    60  Vigneulles 1933, IV, p. 491-493.

    61  Vigneulles 1932, III, p. 274.

    62  BMM, Ms. 848.

    63  AMM, CC 28 (2), f° 39v.

    64  AMM, CC 29 (4), f° 33r. Il est alors question de Nicollais (Nicolas) de Raigecourt.

    65  Il est mentionné dans le compte des Gouverneurs des Murs de 1542 : il perçoit alors des loyers pour des jardins tenus au Saulcy. AMM EE 36, 1er reçu.

    66  BMM, Ms. 848, f° 116v, 1er quatrain : « Le bon seigneur Nicolle Roucel / Estant gouverneur des ouvraiges / entreprist despence a oultraiges / veullant murer tous les foussez. »

    67  AMM, CC 28 (2), f° 40v.

    68  BMM, Ms. 848, f° 116v, 2e quatrain : « De Champenoise par Ly mosins / Louvraige commanciez sans conseille / La plus grand part a poinne finis / Tomba car ne valloit pas maille. »

    69  Ibid., f° 117 v, 3e et 4e quatrain : « Lan apres consequentement / par conseil et advisement / des gens en telz cas congnoissant / fut conclus tout le demeurant / Et commencez daultre fasson / Louvraige de grosse apparence / Que y vouldra faire la despence / Il luy faulra mainte saison. »

    70  Ibid. : « Tant commencer et ca et la / sans nulz ouvraiges achever / Cest proprement bien ca va la / et le pouvre peuple abuser. »

    71  Ibid. : « Cest par tous les ans rechangere / de maistres et dung bon commissaire / Sy lung veult hotz lautre voilt bai[xe] / Cest tousiours a recommencer. »

    72  Ibid. : « Lung desire qu’on parle de Luy / Lautre a qui loeuvre ne plaict / Aura envye sur Icelluy / fera deffaire ce quest bien faict. »

    73  Schneider 1950, p. 87.

    74  « Qui est près des murs de notre ville ». De fait, au début du xve siècle, il semble qu’une partie des bâtiments de la collégiale est appuyée sur le mur d’enceinte.

    75  Tabouillot et François 1974, III, p. 162-163 : « Ad restaurationem murorum civitatis » (La restauration des murs de la ville). La charte de l’évêque Bertram règle le mode de perception de cette dîme.

    76  Bulle d’Innocent III du 9 avril 1209 (éd. : Jahrbuch der Gesellschaft füt lothringische Geschichte und Altertumskunde, V, 1893, p. 89-90) : « cum cives Metenses (…) quandam summam pecunie a conventualibus ecclesiis extorquere volentes pro faciendis quibusdam munitionibus et fossatis ».

    77  Schneider 1950, p. 106.

    78  Ibid., p. 209.

    79  Meurisse 1634, p. 455.

    80  Tabouillot et François 1974, III, p. 185.

    81  Ibid, III, p. 183-184.

    82  Ibid, , p. 187.

    83  Atours, catalogues des actes n° 45, 46, 50, 51, 84, 85, 86, 108, 110. Actes de vente du 24-29 juillet 1234, du 24 juillet 1234, du 25 janvier 1236, du 30 janvier 1236 et du 13 décembre 1280 (3 ventes), en 1290 et en 1292.

    84  Colin 1957, p. 13.

    85  Mendel 1932, p. 311.

    86  Tabouillot et François 1974, III, p. 224-225.

    87  Schneider 1950, p. 15 et p. 38-39.

    88  Ibid.

    89  Tabouillot et François 1974, III, p. 226.

    90  Schneider 1952.

    91  Tabouillot et François 1974, IV, p. 192-193.

    92  Ibid, IV, p. 259-260.

    93  Colin 1957, I, p. 58.

    94  Ibid., p. 98.

    95  AMM, CC 2 (1), f° 6v.

    96  AMM, CC 8 (1), f° 24r.

    97  AMM, CC 30 (1), f° 39v.

    98  Colin 1957, p. 89.

    99  Philippe de Vigneulles, Mémoires, p. 370.

    100  AMM, EE 26 (mai 1463 – janvier 1464) ; AMM, EE 27 (avril 1469 – avril 1470) ; AMM, EE 28 (mai 1470 – avril 1471) ; AMM, EE 29 (A [juin 1479-avril 1480] et B [octobre 1489 – juin 1491] ; AMM, EE 30 (mai 1491 – mars 1493) ; AMM, EE 31 (mars 1502 – février 1503) ; AMM, EE 32 (mars 1503 – février 1504) ; AMM, EE 33 (mars 1504 – février 1505) ; AMM EE 34 (mars 1509 – mars 1510) ; AMM, EE 35 (avril 1525 – mars 1526) et AMM, EE 36 (juillet 1542 – juin 1543), et BnF, NAF 22717 (1506).

    101  Schneider 1951, p. 45.

    102  AMM, EE 35, 2e reçu : Clausse le pauxour bénéficie d’un bail de douze ans sur sa zone de pêche dans le fossé des Pucelles tandis que Benoît Burtin, ancien sergent des Treize, a un bail d’une durée de trente ans sur le saulcy entre le pont des Morts et le Moyen-Pont en 1542 (AMM, EE 36, 1er reçu).

    103  Ferber 2008, p. 478 : l’auteur propose une carte des pêcheries urbaines et périurbaines de la ville à la fin du Moyen Âge.

    104  Sommes demandées dans les comptes. AMM, EE 32 à AMM, EE 34.

    105  AMM, EE 35, 2e reçu.

    106  Tabouillot et François 1974, VI, p. 480-481.

    107  AMM, EE 36, 5e reçu.

    108  AMM, EE 35, 3e reçu.

    109  Ibid., 12e reçu.

    110  Ibid., 19e reçu.

    111  AMM, EE 36, 1er reçu.

    112  AMM, EE 35, 1er reçu.

    113  Ferber 2008, p. 161.

    114  AMM, EE 34, 4e reçu.

    115  Ibid, 5e reçu.

    116  AMM, EE 31, 5e reçu.

    117  AMM, EE 32, 5e reçu.

    118  BnF, NAF 22717, 5e reçu.

    119  AMM, EE 33, 5e reçu.

    120  Grand et Delatouche 1959, p. 356.

    121  AMM, EE 35, 8e reçu.

    122  Ibid., 11e reçu.

    123  AMM, EE 36, 10e reçu.

    124  AMM, EE 35, 7e reçu.

    125  Ibid., 9e reçu.

    126  Ibid., 5e reçu.

    127  AMM, EE 29 (B), 7ereçu et AMM EE 30, 6e reçu.

    128  AMM, EE 31, 6e reçu ; AMM, EE 32, 6e reçu ; BnF, NAF 22717, 6e reçu ; AMM, EE 33, 7e reçu et AMM, EE 34, 7e reçu.

    129  AMM, EE 36, 4e reçu.

    130  AMM, EE 35, 13e reçu.

    131  AMM, EE 36, 17e reçu.

    132  AMM, EE 35, 16e reçu.

    133  Ibid., 21e reçu.

    134  AMM, EE 29 (A), 2e reçu ; AMM, EE 29 (B, ) 1er reçu ; AMM, EE 30, 1er reçu ; AMM, EE 31, 1er reçu ; AMM, EE 32, 1er reçu ; BnF, NAF 22717, 1er reçu et AMM, EE 33, 1er reçu.

    135  Il s’agit vraisemblablement de Charles Cauvelet, le châtelain de la porte du Pontiffroy qui devait ouvrir aux Lorrains lors de la trahison de Jehan Landremont en 1491. Pour avoir dénoncé ses complices et éventé le complot, Charles sera gracié, récompensé par la ville et gardera son poste de châtelain.

    136  AMM, EE 29 (B), 8e reçu et AMM, EE 30, 7e reçu.

    137  AMM, EE 31, 7e reçu ; AMM, EE 32, 7e reçu ; BnF, NAF 22717, 7e reçu et AMM, EE 33, 8e reçu.

    138  AMM, EE 27, 3e reçu.

    139  AMM, EE 36, 22e reçu.

    140  AMM, EE 35, 20e reçu.

    141  AMM, EE 27, 1er reçu.

    142  AMM, EE 31, 2e reçu ; AMM, EE 32, 2e reçu ; BnF, NAF 22717, 2e reçu et AMM, EE 33, 2e reçu.

    143  AMM, EE 34, 2e reçu.

    144  AMM, EE 36, 20e paiement.

    145  AMM, EE 34, 13e reçu.

    146  Corvol 2002, p. 19.

    147  Ferber 2008, p. 161.

    148  AMM, EE 30, 22e paiement.

    149  Ibid, 23e paiement.

    150  AMM, EE 36, 22e reçu.

    151  AMM, EE 32, 10e reçu.

    152  Ibid., 11e reçu.

    153  Ibid., 12e reçu.

    154  AMM, EE 30, 11e reçu.

    155  Ibid., 12e reçu.

    156  AMM, EE 33, 9e reçu.

    157  BnF, NAF 22717, 14e reçu.

    158  AMM, EE 34, 12e reçu.

    159  AMM, EE 29 (A), 6e reçu.

    160  AMM, EE 30, 10e reçu.

    161  Vigneulles 1932, III, p. 229.

    162  AMM, EE 32, 14e reçu.

    163  AMM, EE 33, 10e reçu.

    164  Viville 1817, II, p. III.

    165  AMM, EE 32, 10e reçu.

    166  BnF, NAF 22717, 17e reçu.

    167  Ibid.

    168  Mallet 1965, p. 254.

    169  Mesqui 1979, p. 155.

    170  Vigneulles 1929, II, p. 182.

    171  AMM, EE 30, 8e à 10e et 48e paiements.

    172  Mesqui 1979, p. 155.

    173  Vigneulles 1929, II, p. 284.

    174  AMM, CC 5 (3), f° 10r.

    175  AMM, EE 30, 9e reçu « Ressu par la main des bainerat de plussieurs gent qui n’ont mie servi au ouvraiges de la cité et dont lesdi bainerat en ont randus compte en présence dudi Seigneur Françoy le Gronay XII livres III sous et I denier. »

    176  AMM, EE 30, « Somme montent les devant dis receptes a LXII livres XII sous ung denier ».

    177  AMM, EE 31, 13e et 14e reçus.

    178  AMM, EE 32, 13e reçu.

    179  Leguay 1981.

    180  Le Mène 1961, p. 385.

    181  Mallet 1965, p. 254.

    182  AMM, CC 612, 1er feuillet, 1er paiement, f° 2r et f° 2v.

    183  AMM, CC 616, 31e feuillet, 38e paiement, f° 1r.

    184  AMM, série CC.

    185  ADM, 7F59 ; BnF, fonds Emmery.

    186  Tabouillot et François 1974, IV, p. 4. Extrait de la grande chronique de Metz par Praillon. Paul Ferry, Observations séculaires, Ms. Siècle, XIV, t. II, f° 52 recto, 365.

    187  Tabouillot et François 1974, IV, p. 7 : « en 1324, le samedy après feste saint Remy (3 octobre), les seigneurs de la Justice et le Conseil de la cité commettent sept d’entre eux pour mettre en défense (couvrir, planchéier et assortir) les murs et les tours des baisles et que les métiers, si nécessaire par contrainte, fassent accoustrer les autres tours, couvrir planchéier et garnir d’artillerie, arbalestres, traits, ordonner de faire disparaître tous les manoirs qui touchent aux murs de la cité, hors de la fermeté des grands murs, mettre en défense le bourg de Mazelle en élevant murs fossés ou palissades, de fermer les bourgs des Allemands, de Stoxey, de Saint-Julien, de creuser des fossés autour des mur. »

    188  Tabouillot et François 1974, IV, p. 11. Extrait de la grande chronique de Metz par Praillon. Paul Ferry, Observations séculaires, Ms. Siècle, XIV, t. II, f° 61 verso, s. 11.

    189  AMM, EE 37.

    190  Geoffroy Grognat, Thiebaut Lambert, Ingrant Bourchon, Colignon Drowin, Thiébaut Ferrat, Jean Louve, Poince de Vy, Colard de Gronnais, Jean Renguillon, Wiriat Noiron, Willame de Heu, Rolin Loratte et Nemmery le Sable.

    191  Louis 1995, n° 141.

    192  Tabouillot et François 1974, IV, p. 529-530.

    193  Tabouillot et François 1974, IV, p. 576.

    194  AMM, CC 99, comptes du trésorier pour 1414 (1415 NS).

    195  BnF, NAF, n° 18905, f° 82r.

    196  AMM, CC 76.

    197  Schneider 1991, p. 7. Voir également Heckmann 1986.

    198  Blanchard 2008.

    199  Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Codex Gnelf 3.1. Extrav.

    200  Ibid., f ° 68v à 70v.

    201  Vigneulles 1932, III, p. 100-101.

    202  AMM, EE 30.

    203  Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Codex Gnelf 3.1. Extrav. f ° 68v.

    204  Ibid., f ° 69r.

    205  Ibid.

    206  Ibid.

    207  Ibid., f ° 70r.

    208  AMM, CC 18 (6), f ° 14r.

    209  AMM, EE 31.

    210  AMM, EE 37.

    211  ADM, 7F59.

    212  AMM, EE 37.

    213  Ibid.

    214  Ibid.

    215  Ibid.

    216  Ibid.

    217  Ibid.

    218  Ibid.

    219  Ibid.

    220  Ibid.

    221  AMM, CC 19 (2).

    222  AMM, CC 28 (2).

    223  AMM, CC 4.

    224  AMM, EE 37.

    225  Praillon dans Huguenin 1838, p. 88.

    226  Tabouillot et François 1974, IV, cité dans Larchey 1860, p. 133.

    227  Praillon, cité dans Larchey 1860, p. 119.

    228  AMM, CC 1 (13).

    229  AMM, EE 37.

    230  Ibid.

    231  Vigneulles 1929, II, p. 244.

    232  Tabouillot et François 1974, IV, p. 437.

    233  Nicolas de Fontoy le maçon, Nicolas le menuisier et Jaicomin le serrier de la comte de Raizière.

    234  AMM, CC 19.

    235  AMM, CC 23 (3).

    236  Vigneulles 1932, III, p. 210.

    237  Larchey 1860, p. 145.

    238  AMM, CC 16 (2), 289 l. 13 s. en plus pour les arbalétriers et couleuvriniers jurés.

    239  Tabouillot et François 1974, VI, p. 290-295.

    240  AMM, carton 12, liasse 15, cité dans Tabouillot et François 1974, VI, p. 633.

    241  AMM, CC 610.

    242  Ibid.

    243  AMM, EE 37.

    244  AMM, EE 6, cité dans Tabouillot et François 1974, IV, p. 43-46.

    245  Ibid, p. 169-172.

    246  Klipffel 1927.

    247  Désigne une arme d’hast.

    248  Tabouillot et François 1974, IV, p. 270.

    249  Ibid., p. 538.

    250  Aubrion 1857, p. 38.

    251  Ibid., p. 38.

    252  Huguenin 1838, p. 38 ; Aubrion 1857, p. 38.

    253  Colin 1957, p. 81.

    254  Vigneulles 1932, III, p. 235.

    255  AMM, CC 2.

    256  Vigneulles 1932, III, p. 338.

    257  Tabouillot et François 1974, IV, p. 502-505.

    258  Vigneulles 1932, III, p. 322.

    259  AMM, CC 16 (2).

    260  AMM, CC 13 (4).

    261  ADM, 7F59 (1401 et 1508) ; Tabouillot et François 1974, VI, p. 676 (1530).

    262  Praillon dans Huguenin 1838, p. 89.

    263  Crouy-Chanel 2010, p. 44.

    264  Vigneulles 1929, II, p. 98.

    265  Crouy-Chanel 2010, p. 54.

    266  ADM, 7F59.

    267  AMM, CC 1

    268  Crouy-Chanel 2010, p. 72.

    269  Ibid., p. 88.

    270  Vigneulles 1932, III, p. 210.

    271  BnF, NAF 6721.

    272  Chronique du doyen de Saint-Thiébaud, éd. M. Tardif de Moidrey, dans Metz ancien par feu M. le baron d’Hannoncelles, Metz, 1856, t. I, p. 94 : « Item oudit temps feirent les seigneurs de Metz… très bien garnir la bonne cité de Metz d’artilement et touttes les tours des mestiers de Metz furent très bien fornies de bombardes et veudeglaires, de collevrines, de masses de plumb et de tout ceu antièrement que à telle chose appartient, et encore que chacune desdictes tours fut guernies de (tombereaux) de grosses perrières et toutes les poutres très bien ordonnées de bons gens d’armes et de traict, avecq plusieurs seigneurs tant de l’église come dou temporel que estoit comis a chascune pourte par sepmaine, et par sus les murs aultre certaines garde ; et les mestiers chascun à lour tour… »

    273  AMM, CC 1 ; Vigneulles 1932, III, p. 210.

    274  Ibid., p. 286.

    275  Ibid., p. 38.

    276  Tabouillot et François 1974, VI, p. 195 : « Gergon suis serpent vénimeux, Désirant par coups furieux, Ennemis de nous esloigner. Jehan le Noir, Maistre Canonnier, Et Conrad Coin, Coadjuteur, Eulx ensemble Maistres Fondeurs, Me firent par terme préfix, Mil iiijc. Septante-six. Je suis faicte par l’ordonnance de Messire Nemmery Renguillon, Regnauld le Gournaix & Nicole Papperel, en celle année Sept de la Guerre & de l’artillerie ».

    277  Tabouillot et François, 1974, VI, p. 135 ; Vigneulles 1932, III, p. 242 : « L’an trente six, mil quatre cent, Fut faictes pour user mon temps, En la garde et pour deffence, Quil à ceulx de Metz font offance, Pour lez pugnir et justicier, Propice suis à tel mestier : Et, qui vouldait sçavoir mon nom, Très redoubtée m’apelle on ».

    278  Tabouillot et François 1974, VI, p. 135 : « Je suis redoubtée nommée, Deffiant ceulx qui contre Mets, Vouldront venir à teste armée, Pour leur bailler mes entrmetz ».

    279  Crouy-Chanel 2010, p. 78.

    280  Larchey 1860, p. 116.

    281  Crouy-Chanel 2010, p. 78.

    282  Ibid., p. 83.

    283  Vigneulles 1929, II, p. 283.

    284  Husson 1870, p. 90.

    285  AMM, CC 21.

    286  AMM, CC 23 (4).

    287  AMM, CC 17 (1).

    288  AMM, CC 20 (3).

    289  ADM, 7F59.

    290  AMM, CC 22 (3).

    291  AMM, CC 23.

    292  AMM, CC 17.

    293  Ibid.

    294  AMM, CC 26.

    295  Tabouillot et François 1974, VI, p. 564 (11 avril 1508).

    296  Ibid., VI, p. 676.

    297  BnF, NAF 6721.

    298  L’essentiel des armes du Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole proviennent du château de Lorry-Mardigny, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Metz. Elles sont datées de la fin du xve siècle.

    299  AMM, CC 21.

    300  AMM, CC 23.

    301  AMM, CC 17 (1).

    302  AMM, CC 26.

    303  AMM, CC 17 (1).

    304  AMM, CC 20 (3).

    305  ADM, 7F59.

    306  AMM, CC 22 (3).

    307  AMM, CC 23.

    308  Ibid.

    309  Bouteiller 1861-1862.

    310  Tabouillot et François 1974, VI, p. 676.

    311  BnF, NAF 6721.

    312  ADM, 7F59.

    313  BnF, fonds Emmery.

    314  Vigneulles 1929, II, p. 98.

    315  Schneider 1951, p. 16.

    316  AMM, CC 23 (2).

    317  AMM, EE 37.

    318  Michel de Gronnais, André de Rineck et Conrad de Serrier.

    319  Tabouillot et François 1974, VI, p. 269.

    320  AMM, CC 22 (3).

    321  Vigneulles 1932, III, p. 235.

    322  ADM, 7F59.

    323  AMM, CC 1.

    324  Ibid.

    325  AMM, CC 17 (1), f° 11r.

    326  AMM, CC 22 et CC 23.

    327  AMM, CC 23.

    328  AMM, CC 15 (III et IV) et CC 15 bis.

    329  Aubrion 1857, p. 287.

    330  Prost 1848-1849, p. 140.

    331  AMM, CC 23 (3).

    332  AMM, EE 37.

    333  ADM, 7F59.

    334  AMM, EE 37 (1416-1417).

    335  ADM, 7F59 (1401).

    336  BnF, NAF 6721.

    337  AMM, CC 23.

    338  Crouy-Chanel 2010, p. 15.

    339  Cité dans Crouy-Chanel 2010, p. 25-26 : « Ainsi sont les poudres à canon : prenez salpêtre, 22 onces ; soufre vif, 4 onces ; charbon de saule, 5 onces. Premièrement, vous moudrez le charbon. Et qu’il soit passé par un tamis qui ne soit pas trop fin. Et puis après, meulez le soufre vif. Et qu’il soit passé [par un tamis] plus fin. Et après, meulez le salpêtre, et qu’il soit passé par le tamis du charbon. Et puis mélangez le tout ensemble. Et que cela soit bien mélangé au mortier. Et puis qu’elles [les poudres] soient mises en lieu clos qui soit sec. Et qu’elles ne s’éventent pas. »

    340  ADM, 7F59.

    341  AMM, EE 37.

    342  AMM, EE 37/10.

    343  AMM, EE 37/12.

    344  ADM, 7F59.

    345  AMM, CC 15 bis.

    346  AMM, CC 5 (4).

    347  AMM, CC 23.

    348  AMM, EE 37/42 cité dans Ferber 2008, p. 578.

    349  Prost 1848-1849, paragraphe 72.

    350  ADM, 7F59.

    351  Ibid.

    352  AMM, CC 23 (3) : en 1518-1519, Jehan le tonnelier et ses valets inspectent pendant trois jours les poudres, soufre et salpêtre de la cité contre la somme de 18 s. 6 d.

    353  BnF, NAF 6721.

    354  ADM, 7F59.

    355  AMM, CC 1.

    356  Ibid.

    357  BMM, Chronique du curé de Saint-Eucaire, p. 134, f°. 56 v.

    358  Vigneulles 1932, III, p. 252.

    359  AMM, CC 15 (2) et CC 22 (3).

    360  Larchey 1860, p. 169.

    361  Tabouillot et François 1974, IV, p. 592-595 ; Tabouillot et François 1974, VI, p. 584 et EE 37 (1417).

    362  ADM, 7F59.

    363  Tabouillot et François 1974, II, p. 672, reprenant la Chronique des Célestins.

    364  Chronique des Maîtres-Échevins, BMM, Ms 855, f°. 125 (éd. Charrette 1991) : « Item en ladicte annee les seigneurs de Mets firent faire par les mestiers de Mets pour chacune tour de merveilles bastons pour eux dessnadre. Cest assavoir grosse serpentien gros veuglaire. »

    365  ADM, 7F59 ; BnF, fonds Emmery.

    366  Tour des Maçons, tour du Seigneur Michel, tour des Lainiers, tour des Recouvreurs, tour près de celle des Vignerons, Moyen-Pont, tour des Tonneliers, porte du Pontiffroy, pont du Rimport, porte du Pont-Rengmont, porte Mazelle, tour des Vissiers, tour des Cloutiers, tour des Merciers.

    367  AMM, CC 29.

    368  Klipffel 1927, p. 165.

    369  Tabouillot et François 1974, V, p. 566 : Regnalt le Gronnaix, Nicole Roucel, Perrins Besainge, Nemmery Renguillon, Joffroy de Warise.

    370  Huguenin 1838, p. 396.

    371  Aubrion 1857, p. 390.

    372  Vigneulles 1933, IV, p. 256.

    373  Tabouillot et François 1974, IV, p. 502-505.

    374  Vigneulles 1929, II, p. 502.

    375  Schneider 1950, p. 68.

    376  Atours, PJ n° 7, p. 404-405, Fr. de Chanteau, Essai sur le commerce et l’industrie à Metz, PJ n° 5 à 7, p. 99-102.

    377  ADM, 7F59.

    378  Tabouillot et François 1974, IV, p 547-593 ; Tabouillot et François 1974, V, p 214-215 et 582-593, BnF, NAF, N° 6684.

    379  Colin 1957, PJ n° 7.

    380  AMM, CC 15 à CC 30.

    381  Vigneulles 1929, II, p. 507.

    382  Vigneulles 1932, III, p. 338.

    383  Klipffel 1927, p. 167-168 : en 1438, 1473, 1497 et 1518.

    384  Vigneulles 1933, IV, p. 182.

    385  Ibid, IV, p. 182, p. 222-223.

    386  Vigneulles 1933, IV, p. 267.

    387  AMM, CC 9 (1).

    388  Huguenin 1838, p. 396.

    389  Aubrion 1857, p. 390.

    390  Vigneulles 1933, IV, p. 256.

    391  AMM, HH 49.

    392  Tabouillot et François 1974, IV, p. 564.

    393  AMM, CC 10-12.

    394  ADM, 7F59.

    395  De la porte Serpenoise au Moyen-Pont, de la porte du pont des Morts à la porte du Pontiffroy, de la porte du Pontiffroy au pont des Basses-Grilles de la Moselle, du pont des Basses-Grilles de la Moselle à la porte du Pont-Rengmont.

    396  Aubrion 1857, p. 6.

    397  AMM, CC 13 (4) : en 1464-1465, « payer les vingt arbalétriers et couleuvriniers qui ont été de garde de nuit sur les portes et ponts de la cité (dix-sept nuits) ; 12 d. /nuit chacun soit 17 l. ».

    398  Aubrion 1857, p. 6.

    399  ADM, 7F59 ; BnF fonds Emmery.

    400  Trente-sept gravises et trente-deux salades à la porte Serpenoise ; trente-quatre gravises et trente-cinq salades à la porte Saint-Thiébault ; vingt-deux gravises et trente-deux salades à la porte Mazelle ; vingt-trois gravises et trente-neuf salades à la porte des Allemands ; vingt-huit gravises et vingt-huit salades à la porte du Pont-Rengmont ; vingt-huit salades et vingt-sept gravises à la porte du Pontiffroy ; vingt-sept gravises et vingt-sept salades à la porte du pont des Morts.

    401  ADM, 7F59 ; BnF, fond Emmery.

    402  Ferber 2008, p. 115.

    403  Bour 1932, p. 29-38.

    404  Ibid., p. 7.

    405  Tabouillot et François 1974, III, p. 189-190, cité dans Bour 1932, p. 35.

    406  Bour 1932, p. 35.

    Auteurs

    • Mylène Didiot
    • Julien Trapp
    • Pierre-Edouard Wagner
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    D’un regnum à l’autre. La Lotharingie, un espace de l’entre-deux ?

    D’un regnum à l’autre. La Lotharingie, un espace de l’entre-deux ?

    Tristan Martine et Jessika Nowak (dir.)

    2021

    Les monnaies lorraines du Musée de Charleville-Mézières (Xe-XVIIIe siècle)

    Les monnaies lorraines du Musée de Charleville-Mézières (Xe-XVIIIe siècle)

    Étienne Dostert

    2015

    Le geste et la trace

    Le geste et la trace

    Actes du deuxième colloque international - 19, 20 et 21 juin 2013 - Grand Salon de l’Hôtel de ville de Nancy - Place Stanislas

    Francis Janot, Denis Morin et Gérard Giuliato (dir.)

    2015

    Fortification et artillerie en Europe autour de 1500 : le temps des ruptures

    Fortification et artillerie en Europe autour de 1500 : le temps des ruptures

    Actes du colloque international organisé les 11 et 12 décembre 2015 à Epinal et à Châtel-sur-Moselle

    René Elter et Nicolas Faucherre (dir.)

    2018

    Le "Château des Armoises" à Richardménil (XIVe-XVIIe siècle)

    Le "Château des Armoises" à Richardménil (XIVe-XVIIe siècle)

    Archéologie d’une maison forte lorraine

    Gérard Giuliato (dir.)

    2007

    Châteaux et Villes fortes du Comté de Vaudémont en Lorraine médiévale

    Châteaux et Villes fortes du Comté de Vaudémont en Lorraine médiévale

    Gérard Giuliato

    2008

    L’Austrasie

    L’Austrasie

    Sociétés, économies, territoires, christianisation

    Jacques Guillaume et Édith Peytremann (dir.)

    2009

    Habitats princiers et seigneuriaux en Lorraine médiévale

    Habitats princiers et seigneuriaux en Lorraine médiévale

    Gérard Giuliato

    2009

    La nécropole médiévale du Mont Saint-Germain (VIe-XVe siècle) à Châtel-Saint-Germain (Moselle)

    La nécropole médiévale du Mont Saint-Germain (VIe-XVe siècle) à Châtel-Saint-Germain (Moselle)

    Jacques Guillaume et Claude Lefebvre (dir.)

    2011

    Le Château de l’Avant-Garde à Pompey (tome 1)

    Le Château de l’Avant-Garde à Pompey (tome 1)

    Céramiques et Verres du Moyen Âge et de la Renaissance

    Gérard Giuliato (dir.)

    2010

    La Dame d’Antinoé : une « momie » au château de Lunéville

    La Dame d’Antinoé : une « momie » au château de Lunéville

    Francis Janot (dir.)

    2011

    La verrerie archéologique : Dieulouard et l’Est de la France aux XVIe et XVIIe siècles

    La verrerie archéologique : Dieulouard et l’Est de la France aux XVIe et XVIIe siècles

    Hubert Cabart

    2011

    Voir plus de livres
    1 / 12
    D’un regnum à l’autre. La Lotharingie, un espace de l’entre-deux ?

    D’un regnum à l’autre. La Lotharingie, un espace de l’entre-deux ?

    Tristan Martine et Jessika Nowak (dir.)

    2021

    Les monnaies lorraines du Musée de Charleville-Mézières (Xe-XVIIIe siècle)

    Les monnaies lorraines du Musée de Charleville-Mézières (Xe-XVIIIe siècle)

    Étienne Dostert

    2015

    Le geste et la trace

    Le geste et la trace

    Actes du deuxième colloque international - 19, 20 et 21 juin 2013 - Grand Salon de l’Hôtel de ville de Nancy - Place Stanislas

    Francis Janot, Denis Morin et Gérard Giuliato (dir.)

    2015

    Fortification et artillerie en Europe autour de 1500 : le temps des ruptures

    Fortification et artillerie en Europe autour de 1500 : le temps des ruptures

    Actes du colloque international organisé les 11 et 12 décembre 2015 à Epinal et à Châtel-sur-Moselle

    René Elter et Nicolas Faucherre (dir.)

    2018

    Le "Château des Armoises" à Richardménil (XIVe-XVIIe siècle)

    Le "Château des Armoises" à Richardménil (XIVe-XVIIe siècle)

    Archéologie d’une maison forte lorraine

    Gérard Giuliato (dir.)

    2007

    Châteaux et Villes fortes du Comté de Vaudémont en Lorraine médiévale

    Châteaux et Villes fortes du Comté de Vaudémont en Lorraine médiévale

    Gérard Giuliato

    2008

    L’Austrasie

    L’Austrasie

    Sociétés, économies, territoires, christianisation

    Jacques Guillaume et Édith Peytremann (dir.)

    2009

    Habitats princiers et seigneuriaux en Lorraine médiévale

    Habitats princiers et seigneuriaux en Lorraine médiévale

    Gérard Giuliato

    2009

    La nécropole médiévale du Mont Saint-Germain (VIe-XVe siècle) à Châtel-Saint-Germain (Moselle)

    La nécropole médiévale du Mont Saint-Germain (VIe-XVe siècle) à Châtel-Saint-Germain (Moselle)

    Jacques Guillaume et Claude Lefebvre (dir.)

    2011

    Le Château de l’Avant-Garde à Pompey (tome 1)

    Le Château de l’Avant-Garde à Pompey (tome 1)

    Céramiques et Verres du Moyen Âge et de la Renaissance

    Gérard Giuliato (dir.)

    2010

    La Dame d’Antinoé : une « momie » au château de Lunéville

    La Dame d’Antinoé : une « momie » au château de Lunéville

    Francis Janot (dir.)

    2011

    La verrerie archéologique : Dieulouard et l’Est de la France aux XVIe et XVIIe siècles

    La verrerie archéologique : Dieulouard et l’Est de la France aux XVIe et XVIIe siècles

    Hubert Cabart

    2011

    Voir plus de chapitres

    L’adaptation de l’enceinte urbaine de Metz face à l’artillerie : l’étude des comptes des gouverneurs des murs (1463-1542)

    Mylène Didiot

    La fouille de l’abbaye Saint-Arnoul de Metz (1905-1906)

    La redécouverte d’une nécropole carolingienne pendant l’annexion allemande

    Julien Trapp

    Mémoire des Carolingiens à Metz

    Pierre-Edouard Wagner

    Défendre Metz aux alentours de 1500 à travers les inventaires de l’artillerie

    Julien Trapp

    L’économie de la pierre à Metz (Moselle) à la fin du XVe siècle : l’apport des comptes des gouverneurs des murs

    Mylène Didiot

    Chapitre 5. Entre destructions et mises en valeur (XVIe-XXIe siècle)

    Mylène Didiot, Julien Trapp et Pierre-Edouard Wagner

    Chapitre 3. Construire et entretenir l’enceinte urbaine de Metz

    Mylène Didiot

    Avant-propos

    Mylène Didiot et Julien Trapp

    Chapitre 1. Présentation du site et des recherches

    Mylène Didiot, Anthony Dumontet, Pierre-Marie Mercier et al.

    Chapitre 2. L’enceinte urbaine de Metz (fin XIIe-milieu XVIe siècle)

    Aurélien Davrius, Mylène Didiot, Julien Trapp et al.

    Voir plus de chapitres
    1 / 10

    L’adaptation de l’enceinte urbaine de Metz face à l’artillerie : l’étude des comptes des gouverneurs des murs (1463-1542)

    Mylène Didiot

    La fouille de l’abbaye Saint-Arnoul de Metz (1905-1906)

    La redécouverte d’une nécropole carolingienne pendant l’annexion allemande

    Julien Trapp

    Mémoire des Carolingiens à Metz

    Pierre-Edouard Wagner

    Défendre Metz aux alentours de 1500 à travers les inventaires de l’artillerie

    Julien Trapp

    L’économie de la pierre à Metz (Moselle) à la fin du XVe siècle : l’apport des comptes des gouverneurs des murs

    Mylène Didiot

    Chapitre 5. Entre destructions et mises en valeur (XVIe-XXIe siècle)

    Mylène Didiot, Julien Trapp et Pierre-Edouard Wagner

    Chapitre 3. Construire et entretenir l’enceinte urbaine de Metz

    Mylène Didiot

    Avant-propos

    Mylène Didiot et Julien Trapp

    Chapitre 1. Présentation du site et des recherches

    Mylène Didiot, Anthony Dumontet, Pierre-Marie Mercier et al.

    Chapitre 2. L’enceinte urbaine de Metz (fin XIIe-milieu XVIe siècle)

    Aurélien Davrius, Mylène Didiot, Julien Trapp et al.

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1  AMM, CC 4 (1), f° 3v.

    2  AMM, CC 11 (3), f° 19v.

    3  AMM, CC 15 (1), f° 84r.

    4  AMM, CC 15 (2), f° 82r.

    5  AMM, CC 20 (4), f° 26r.

    6  AMM, CC 21 (1), f° 26v.

    7  AMM, CC 26 (1), f° 40r.

    8  Vigneulles 1932, III, p. 487-489.

    9  « Le fin de la laye du fundement le commencement de Pillotez l’an 1527. »

    10  « L’an mil cincq cent vingt et sept / Seigneur Philippe Dech estoit maistre échevin de Mets / Chief et gouverneur de ceste ovvraige / Pieron Peltre clerc soliciteux des gaige / Thiedrich dudy ovvraige maistre masson / Faquenel conducteur des manovvre bon compaignon. »

    11  Huguenin 1838, p. 837.

    12  Vigneulles 1932, III, p. 208.

    13  Vigneulles 1929, II, p. 274.

    14  Tabouillot et François 1974, II p. 401.

    15  BnF, Ms français n° 8709, Recueil des « Ordonnances des mestiers » de la ville de Metz.

    16  Ibid.

    17  Ibid.

    18  Ibid., f° 66r.

    19  Comme la tour qui regroupe les peintres, les enlumineurs, les brodeurs et les parcheminiers.

    20  ADM, 7F59 (1512, visitation de Nicole Remiat), f° 3v : « Memo que les bonnetiez que faisoient aydes auz viciez ont les cleifs que lesdi gouvernours leur ont deluivrez jusques a provision et lesdi bonnetiez que ne sont que IX demandes aydes dez revandours de futailles de fruicte de beurres et de fromages affin quilz puissent faire maistre et VI pour entretenir ladite tour. »

    21  Ibid., (1523, visitation de Nicole de Heu), f° 1r : « Premier la tour des tuxerant le mestier desmande con leur faisse quelque ayde de blanche pierre pour ouvrez dessu ladite tour. Il desmeure encor au bon volloire dez Seigneurs. »

    22  Ibid., f° 7v : « Item en la tour dez cherriez. Il demandes aydes. Il lez fau oster de la et lez mettre ailleur. »

    23  ADM, 7F59 (1519, visitation de Nicole de Heu), f° 6r.

    24  Ibid. (1523, visitation de Nicole de Heu), f ° 1v.

    25  Laurière 1736, V, p. 14 -18, articles I, V et VIII.

    26  Humbert 1910, p. 43 et Desportes 1979, p. 824.

    27  Bibolet 1939-1942, p. 297-320.

    28  Glenisson et Huigounet 1964, p. 46.

    29  Chroniques du Praillon, I, p. 1-59.

    30  Tabouillot et François 1974, IV, p. 529.

    31  AMM, CC 5 (1), f° 10v.

    32  Tabouillot et François 1974, IV, p. 529-530.

    33  Ibid.

    34  AMM, CC 8 (1), f° 24r.

    35  Paul Ferry, Observations séculaires, xve siècle, f° 491. Disparu en 1944.

    36  ADM, 7F59, 5 pièces.

    37  Paul Ferry, Observations Séculaires, xve siècle, II, f° 297v et Bégin 1829, p. 335-336.

    38  AMM, CC 8 (3), f° 33v.

    39  Catalogue des manuscrits et documents originaux relatifs à l’histoire de la ville de Metz et du pays messin : depuis le viie siècle jusqu’au xviiie provenant du cabinet de feu comte Emmery, Librairie Lecouteux, Metz, 1850, p. 213- 214, pièce 1017 : visitation effectuée par les Sept des Murs (dont Nicole de Heu) et les Gouverneurs des Murs le 23 juillet 1503.

    40  AMM, CC 25 (3), f° 33v.

    41  Tabouillot et François 1974, VI, p. 676-678.

    42  AMM, CC 28 (2), f° 40v.

    43  26 juillet 1503, 28 mars 1519, 10 août 1523, 25 octobre 1524, et 8 avril 1533.

    44  Vigneulles 1929, II, p. 275.

    45  Litzenburger 2015, CD-Rom annexe, figure n° 48.

    46  Ibid, figure n° 25 et n° 32. D’après les critères établis par Laurent Litzenburger, cela correspond aux « Grands hivers » : la couverture neigeuse tient plusieurs mois, les étendues d’eaux habituellement libres sont couvertes de glace pendant plusieurs semaines. Les personnes, les animaux et les plantes peuvent être tuées par le froid. Le vin gèle dans les tonneaux, les sources et les puits gèlent. Rivières, lacs et étangs sont recouverts d’une épaisse plaque de glace supportant le passage de charriots et de personnes.

    47  ADM, 7F59 (visitation de Nicole de Heu, 1519).

    48  AMM, CC 28 (2), f° 40v.

    49  ADM, 7F59 (visitation de Nicole de Heu, 1523).

    50  Tabouillot et François 1974, VI, p. 69-70.

    51  ADM, 7F59 (1465, visitation de Joffroy de Warise).

    52  ADM, 7F59 (1525, devis date sans certitude), f° 3r.

    53  Ibid., f° 3r.

    54  La digue de Wadrineau est entretenue par la ville à partir de l’année 1424.

    55  AMM, EE 29 (B), 17e paiement : en 1489, le seigneur Jehan Papperel est « Maistre et Gouverneurs des Murs ».

    56  AMM, CC 1 (1), f° 36r bis « Item payier a Rouzeruelle le clerc le XXVIe jour de novembre lan dessu di LV sous IIII deniers. Pour paier az ouvriez et pour la chassine et sablon quil ait convenu pour muriez VII porterne questoient en mur de la citeit et pour faire dez partuix pour boucheir la porte du Pont Rengmont LV sous IV deniers. »

    57  AMM, CC 2 (1), f° 6v.

    58  AMM, CC 2 (3), f° 11v.

    59  AMM, CC 1 (1 à 12) et AMM, CC 65 (3).

    60  Vigneulles 1933, IV, p. 491-493.

    61  Vigneulles 1932, III, p. 274.

    62  BMM, Ms. 848.

    63  AMM, CC 28 (2), f° 39v.

    64  AMM, CC 29 (4), f° 33r. Il est alors question de Nicollais (Nicolas) de Raigecourt.

    65  Il est mentionné dans le compte des Gouverneurs des Murs de 1542 : il perçoit alors des loyers pour des jardins tenus au Saulcy. AMM EE 36, 1er reçu.

    66  BMM, Ms. 848, f° 116v, 1er quatrain : « Le bon seigneur Nicolle Roucel / Estant gouverneur des ouvraiges / entreprist despence a oultraiges / veullant murer tous les foussez. »

    67  AMM, CC 28 (2), f° 40v.

    68  BMM, Ms. 848, f° 116v, 2e quatrain : « De Champenoise par Ly mosins / Louvraige commanciez sans conseille / La plus grand part a poinne finis / Tomba car ne valloit pas maille. »

    69  Ibid., f° 117 v, 3e et 4e quatrain : « Lan apres consequentement / par conseil et advisement / des gens en telz cas congnoissant / fut conclus tout le demeurant / Et commencez daultre fasson / Louvraige de grosse apparence / Que y vouldra faire la despence / Il luy faulra mainte saison. »

    70  Ibid. : « Tant commencer et ca et la / sans nulz ouvraiges achever / Cest proprement bien ca va la / et le pouvre peuple abuser. »

    71  Ibid. : « Cest par tous les ans rechangere / de maistres et dung bon commissaire / Sy lung veult hotz lautre voilt bai[xe] / Cest tousiours a recommencer. »

    72  Ibid. : « Lung desire qu’on parle de Luy / Lautre a qui loeuvre ne plaict / Aura envye sur Icelluy / fera deffaire ce quest bien faict. »

    73  Schneider 1950, p. 87.

    74  « Qui est près des murs de notre ville ». De fait, au début du xve siècle, il semble qu’une partie des bâtiments de la collégiale est appuyée sur le mur d’enceinte.

    75  Tabouillot et François 1974, III, p. 162-163 : « Ad restaurationem murorum civitatis » (La restauration des murs de la ville). La charte de l’évêque Bertram règle le mode de perception de cette dîme.

    76  Bulle d’Innocent III du 9 avril 1209 (éd. : Jahrbuch der Gesellschaft füt lothringische Geschichte und Altertumskunde, V, 1893, p. 89-90) : « cum cives Metenses (…) quandam summam pecunie a conventualibus ecclesiis extorquere volentes pro faciendis quibusdam munitionibus et fossatis ».

    77  Schneider 1950, p. 106.

    78  Ibid., p. 209.

    79  Meurisse 1634, p. 455.

    80  Tabouillot et François 1974, III, p. 185.

    81  Ibid, III, p. 183-184.

    82  Ibid, , p. 187.

    83  Atours, catalogues des actes n° 45, 46, 50, 51, 84, 85, 86, 108, 110. Actes de vente du 24-29 juillet 1234, du 24 juillet 1234, du 25 janvier 1236, du 30 janvier 1236 et du 13 décembre 1280 (3 ventes), en 1290 et en 1292.

    84  Colin 1957, p. 13.

    85  Mendel 1932, p. 311.

    86  Tabouillot et François 1974, III, p. 224-225.

    87  Schneider 1950, p. 15 et p. 38-39.

    88  Ibid.

    89  Tabouillot et François 1974, III, p. 226.

    90  Schneider 1952.

    91  Tabouillot et François 1974, IV, p. 192-193.

    92  Ibid, IV, p. 259-260.

    93  Colin 1957, I, p. 58.

    94  Ibid., p. 98.

    95  AMM, CC 2 (1), f° 6v.

    96  AMM, CC 8 (1), f° 24r.

    97  AMM, CC 30 (1), f° 39v.

    98  Colin 1957, p. 89.

    99  Philippe de Vigneulles, Mémoires, p. 370.

    100  AMM, EE 26 (mai 1463 – janvier 1464) ; AMM, EE 27 (avril 1469 – avril 1470) ; AMM, EE 28 (mai 1470 – avril 1471) ; AMM, EE 29 (A [juin 1479-avril 1480] et B [octobre 1489 – juin 1491] ; AMM, EE 30 (mai 1491 – mars 1493) ; AMM, EE 31 (mars 1502 – février 1503) ; AMM, EE 32 (mars 1503 – février 1504) ; AMM, EE 33 (mars 1504 – février 1505) ; AMM EE 34 (mars 1509 – mars 1510) ; AMM, EE 35 (avril 1525 – mars 1526) et AMM, EE 36 (juillet 1542 – juin 1543), et BnF, NAF 22717 (1506).

    101  Schneider 1951, p. 45.

    102  AMM, EE 35, 2e reçu : Clausse le pauxour bénéficie d’un bail de douze ans sur sa zone de pêche dans le fossé des Pucelles tandis que Benoît Burtin, ancien sergent des Treize, a un bail d’une durée de trente ans sur le saulcy entre le pont des Morts et le Moyen-Pont en 1542 (AMM, EE 36, 1er reçu).

    103  Ferber 2008, p. 478 : l’auteur propose une carte des pêcheries urbaines et périurbaines de la ville à la fin du Moyen Âge.

    104  Sommes demandées dans les comptes. AMM, EE 32 à AMM, EE 34.

    105  AMM, EE 35, 2e reçu.

    106  Tabouillot et François 1974, VI, p. 480-481.

    107  AMM, EE 36, 5e reçu.

    108  AMM, EE 35, 3e reçu.

    109  Ibid., 12e reçu.

    110  Ibid., 19e reçu.

    111  AMM, EE 36, 1er reçu.

    112  AMM, EE 35, 1er reçu.

    113  Ferber 2008, p. 161.

    114  AMM, EE 34, 4e reçu.

    115  Ibid, 5e reçu.

    116  AMM, EE 31, 5e reçu.

    117  AMM, EE 32, 5e reçu.

    118  BnF, NAF 22717, 5e reçu.

    119  AMM, EE 33, 5e reçu.

    120  Grand et Delatouche 1959, p. 356.

    121  AMM, EE 35, 8e reçu.

    122  Ibid., 11e reçu.

    123  AMM, EE 36, 10e reçu.

    124  AMM, EE 35, 7e reçu.

    125  Ibid., 9e reçu.

    126  Ibid., 5e reçu.

    127  AMM, EE 29 (B), 7ereçu et AMM EE 30, 6e reçu.

    128  AMM, EE 31, 6e reçu ; AMM, EE 32, 6e reçu ; BnF, NAF 22717, 6e reçu ; AMM, EE 33, 7e reçu et AMM, EE 34, 7e reçu.

    129  AMM, EE 36, 4e reçu.

    130  AMM, EE 35, 13e reçu.

    131  AMM, EE 36, 17e reçu.

    132  AMM, EE 35, 16e reçu.

    133  Ibid., 21e reçu.

    134  AMM, EE 29 (A), 2e reçu ; AMM, EE 29 (B, ) 1er reçu ; AMM, EE 30, 1er reçu ; AMM, EE 31, 1er reçu ; AMM, EE 32, 1er reçu ; BnF, NAF 22717, 1er reçu et AMM, EE 33, 1er reçu.

    135  Il s’agit vraisemblablement de Charles Cauvelet, le châtelain de la porte du Pontiffroy qui devait ouvrir aux Lorrains lors de la trahison de Jehan Landremont en 1491. Pour avoir dénoncé ses complices et éventé le complot, Charles sera gracié, récompensé par la ville et gardera son poste de châtelain.

    136  AMM, EE 29 (B), 8e reçu et AMM, EE 30, 7e reçu.

    137  AMM, EE 31, 7e reçu ; AMM, EE 32, 7e reçu ; BnF, NAF 22717, 7e reçu et AMM, EE 33, 8e reçu.

    138  AMM, EE 27, 3e reçu.

    139  AMM, EE 36, 22e reçu.

    140  AMM, EE 35, 20e reçu.

    141  AMM, EE 27, 1er reçu.

    142  AMM, EE 31, 2e reçu ; AMM, EE 32, 2e reçu ; BnF, NAF 22717, 2e reçu et AMM, EE 33, 2e reçu.

    143  AMM, EE 34, 2e reçu.

    144  AMM, EE 36, 20e paiement.

    145  AMM, EE 34, 13e reçu.

    146  Corvol 2002, p. 19.

    147  Ferber 2008, p. 161.

    148  AMM, EE 30, 22e paiement.

    149  Ibid, 23e paiement.

    150  AMM, EE 36, 22e reçu.

    151  AMM, EE 32, 10e reçu.

    152  Ibid., 11e reçu.

    153  Ibid., 12e reçu.

    154  AMM, EE 30, 11e reçu.

    155  Ibid., 12e reçu.

    156  AMM, EE 33, 9e reçu.

    157  BnF, NAF 22717, 14e reçu.

    158  AMM, EE 34, 12e reçu.

    159  AMM, EE 29 (A), 6e reçu.

    160  AMM, EE 30, 10e reçu.

    161  Vigneulles 1932, III, p. 229.

    162  AMM, EE 32, 14e reçu.

    163  AMM, EE 33, 10e reçu.

    164  Viville 1817, II, p. III.

    165  AMM, EE 32, 10e reçu.

    166  BnF, NAF 22717, 17e reçu.

    167  Ibid.

    168  Mallet 1965, p. 254.

    169  Mesqui 1979, p. 155.

    170  Vigneulles 1929, II, p. 182.

    171  AMM, EE 30, 8e à 10e et 48e paiements.

    172  Mesqui 1979, p. 155.

    173  Vigneulles 1929, II, p. 284.

    174  AMM, CC 5 (3), f° 10r.

    175  AMM, EE 30, 9e reçu « Ressu par la main des bainerat de plussieurs gent qui n’ont mie servi au ouvraiges de la cité et dont lesdi bainerat en ont randus compte en présence dudi Seigneur Françoy le Gronay XII livres III sous et I denier. »

    176  AMM, EE 30, « Somme montent les devant dis receptes a LXII livres XII sous ung denier ».

    177  AMM, EE 31, 13e et 14e reçus.

    178  AMM, EE 32, 13e reçu.

    179  Leguay 1981.

    180  Le Mène 1961, p. 385.

    181  Mallet 1965, p. 254.

    182  AMM, CC 612, 1er feuillet, 1er paiement, f° 2r et f° 2v.

    183  AMM, CC 616, 31e feuillet, 38e paiement, f° 1r.

    184  AMM, série CC.

    185  ADM, 7F59 ; BnF, fonds Emmery.

    186  Tabouillot et François 1974, IV, p. 4. Extrait de la grande chronique de Metz par Praillon. Paul Ferry, Observations séculaires, Ms. Siècle, XIV, t. II, f° 52 recto, 365.

    187  Tabouillot et François 1974, IV, p. 7 : « en 1324, le samedy après feste saint Remy (3 octobre), les seigneurs de la Justice et le Conseil de la cité commettent sept d’entre eux pour mettre en défense (couvrir, planchéier et assortir) les murs et les tours des baisles et que les métiers, si nécessaire par contrainte, fassent accoustrer les autres tours, couvrir planchéier et garnir d’artillerie, arbalestres, traits, ordonner de faire disparaître tous les manoirs qui touchent aux murs de la cité, hors de la fermeté des grands murs, mettre en défense le bourg de Mazelle en élevant murs fossés ou palissades, de fermer les bourgs des Allemands, de Stoxey, de Saint-Julien, de creuser des fossés autour des mur. »

    188  Tabouillot et François 1974, IV, p. 11. Extrait de la grande chronique de Metz par Praillon. Paul Ferry, Observations séculaires, Ms. Siècle, XIV, t. II, f° 61 verso, s. 11.

    189  AMM, EE 37.

    190  Geoffroy Grognat, Thiebaut Lambert, Ingrant Bourchon, Colignon Drowin, Thiébaut Ferrat, Jean Louve, Poince de Vy, Colard de Gronnais, Jean Renguillon, Wiriat Noiron, Willame de Heu, Rolin Loratte et Nemmery le Sable.

    191  Louis 1995, n° 141.

    192  Tabouillot et François 1974, IV, p. 529-530.

    193  Tabouillot et François 1974, IV, p. 576.

    194  AMM, CC 99, comptes du trésorier pour 1414 (1415 NS).

    195  BnF, NAF, n° 18905, f° 82r.

    196  AMM, CC 76.

    197  Schneider 1991, p. 7. Voir également Heckmann 1986.

    198  Blanchard 2008.

    199  Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Codex Gnelf 3.1. Extrav.

    200  Ibid., f ° 68v à 70v.

    201  Vigneulles 1932, III, p. 100-101.

    202  AMM, EE 30.

    203  Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel, Codex Gnelf 3.1. Extrav. f ° 68v.

    204  Ibid., f ° 69r.

    205  Ibid.

    206  Ibid.

    207  Ibid., f ° 70r.

    208  AMM, CC 18 (6), f ° 14r.

    209  AMM, EE 31.

    210  AMM, EE 37.

    211  ADM, 7F59.

    212  AMM, EE 37.

    213  Ibid.

    214  Ibid.

    215  Ibid.

    216  Ibid.

    217  Ibid.

    218  Ibid.

    219  Ibid.

    220  Ibid.

    221  AMM, CC 19 (2).

    222  AMM, CC 28 (2).

    223  AMM, CC 4.

    224  AMM, EE 37.

    225  Praillon dans Huguenin 1838, p. 88.

    226  Tabouillot et François 1974, IV, cité dans Larchey 1860, p. 133.

    227  Praillon, cité dans Larchey 1860, p. 119.

    228  AMM, CC 1 (13).

    229  AMM, EE 37.

    230  Ibid.

    231  Vigneulles 1929, II, p. 244.

    232  Tabouillot et François 1974, IV, p. 437.

    233  Nicolas de Fontoy le maçon, Nicolas le menuisier et Jaicomin le serrier de la comte de Raizière.

    234  AMM, CC 19.

    235  AMM, CC 23 (3).

    236  Vigneulles 1932, III, p. 210.

    237  Larchey 1860, p. 145.

    238  AMM, CC 16 (2), 289 l. 13 s. en plus pour les arbalétriers et couleuvriniers jurés.

    239  Tabouillot et François 1974, VI, p. 290-295.

    240  AMM, carton 12, liasse 15, cité dans Tabouillot et François 1974, VI, p. 633.

    241  AMM, CC 610.

    242  Ibid.

    243  AMM, EE 37.

    244  AMM, EE 6, cité dans Tabouillot et François 1974, IV, p. 43-46.

    245  Ibid, p. 169-172.

    246  Klipffel 1927.

    247  Désigne une arme d’hast.

    248  Tabouillot et François 1974, IV, p. 270.

    249  Ibid., p. 538.

    250  Aubrion 1857, p. 38.

    251  Ibid., p. 38.

    252  Huguenin 1838, p. 38 ; Aubrion 1857, p. 38.

    253  Colin 1957, p. 81.

    254  Vigneulles 1932, III, p. 235.

    255  AMM, CC 2.

    256  Vigneulles 1932, III, p. 338.

    257  Tabouillot et François 1974, IV, p. 502-505.

    258  Vigneulles 1932, III, p. 322.

    259  AMM, CC 16 (2).

    260  AMM, CC 13 (4).

    261  ADM, 7F59 (1401 et 1508) ; Tabouillot et François 1974, VI, p. 676 (1530).

    262  Praillon dans Huguenin 1838, p. 89.

    263  Crouy-Chanel 2010, p. 44.

    264  Vigneulles 1929, II, p. 98.

    265  Crouy-Chanel 2010, p. 54.

    266  ADM, 7F59.

    267  AMM, CC 1

    268  Crouy-Chanel 2010, p. 72.

    269  Ibid., p. 88.

    270  Vigneulles 1932, III, p. 210.

    271  BnF, NAF 6721.

    272  Chronique du doyen de Saint-Thiébaud, éd. M. Tardif de Moidrey, dans Metz ancien par feu M. le baron d’Hannoncelles, Metz, 1856, t. I, p. 94 : « Item oudit temps feirent les seigneurs de Metz… très bien garnir la bonne cité de Metz d’artilement et touttes les tours des mestiers de Metz furent très bien fornies de bombardes et veudeglaires, de collevrines, de masses de plumb et de tout ceu antièrement que à telle chose appartient, et encore que chacune desdictes tours fut guernies de (tombereaux) de grosses perrières et toutes les poutres très bien ordonnées de bons gens d’armes et de traict, avecq plusieurs seigneurs tant de l’église come dou temporel que estoit comis a chascune pourte par sepmaine, et par sus les murs aultre certaines garde ; et les mestiers chascun à lour tour… »

    273  AMM, CC 1 ; Vigneulles 1932, III, p. 210.

    274  Ibid., p. 286.

    275  Ibid., p. 38.

    276  Tabouillot et François 1974, VI, p. 195 : « Gergon suis serpent vénimeux, Désirant par coups furieux, Ennemis de nous esloigner. Jehan le Noir, Maistre Canonnier, Et Conrad Coin, Coadjuteur, Eulx ensemble Maistres Fondeurs, Me firent par terme préfix, Mil iiijc. Septante-six. Je suis faicte par l’ordonnance de Messire Nemmery Renguillon, Regnauld le Gournaix & Nicole Papperel, en celle année Sept de la Guerre & de l’artillerie ».

    277  Tabouillot et François, 1974, VI, p. 135 ; Vigneulles 1932, III, p. 242 : « L’an trente six, mil quatre cent, Fut faictes pour user mon temps, En la garde et pour deffence, Quil à ceulx de Metz font offance, Pour lez pugnir et justicier, Propice suis à tel mestier : Et, qui vouldait sçavoir mon nom, Très redoubtée m’apelle on ».

    278  Tabouillot et François 1974, VI, p. 135 : « Je suis redoubtée nommée, Deffiant ceulx qui contre Mets, Vouldront venir à teste armée, Pour leur bailler mes entrmetz ».

    279  Crouy-Chanel 2010, p. 78.

    280  Larchey 1860, p. 116.

    281  Crouy-Chanel 2010, p. 78.

    282  Ibid., p. 83.

    283  Vigneulles 1929, II, p. 283.

    284  Husson 1870, p. 90.

    285  AMM, CC 21.

    286  AMM, CC 23 (4).

    287  AMM, CC 17 (1).

    288  AMM, CC 20 (3).

    289  ADM, 7F59.

    290  AMM, CC 22 (3).

    291  AMM, CC 23.

    292  AMM, CC 17.

    293  Ibid.

    294  AMM, CC 26.

    295  Tabouillot et François 1974, VI, p. 564 (11 avril 1508).

    296  Ibid., VI, p. 676.

    297  BnF, NAF 6721.

    298  L’essentiel des armes du Musée de La Cour d’Or – Metz Métropole proviennent du château de Lorry-Mardigny, situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Metz. Elles sont datées de la fin du xve siècle.

    299  AMM, CC 21.

    300  AMM, CC 23.

    301  AMM, CC 17 (1).

    302  AMM, CC 26.

    303  AMM, CC 17 (1).

    304  AMM, CC 20 (3).

    305  ADM, 7F59.

    306  AMM, CC 22 (3).

    307  AMM, CC 23.

    308  Ibid.

    309  Bouteiller 1861-1862.

    310  Tabouillot et François 1974, VI, p. 676.

    311  BnF, NAF 6721.

    312  ADM, 7F59.

    313  BnF, fonds Emmery.

    314  Vigneulles 1929, II, p. 98.

    315  Schneider 1951, p. 16.

    316  AMM, CC 23 (2).

    317  AMM, EE 37.

    318  Michel de Gronnais, André de Rineck et Conrad de Serrier.

    319  Tabouillot et François 1974, VI, p. 269.

    320  AMM, CC 22 (3).

    321  Vigneulles 1932, III, p. 235.

    322  ADM, 7F59.

    323  AMM, CC 1.

    324  Ibid.

    325  AMM, CC 17 (1), f° 11r.

    326  AMM, CC 22 et CC 23.

    327  AMM, CC 23.

    328  AMM, CC 15 (III et IV) et CC 15 bis.

    329  Aubrion 1857, p. 287.

    330  Prost 1848-1849, p. 140.

    331  AMM, CC 23 (3).

    332  AMM, EE 37.

    333  ADM, 7F59.

    334  AMM, EE 37 (1416-1417).

    335  ADM, 7F59 (1401).

    336  BnF, NAF 6721.

    337  AMM, CC 23.

    338  Crouy-Chanel 2010, p. 15.

    339  Cité dans Crouy-Chanel 2010, p. 25-26 : « Ainsi sont les poudres à canon : prenez salpêtre, 22 onces ; soufre vif, 4 onces ; charbon de saule, 5 onces. Premièrement, vous moudrez le charbon. Et qu’il soit passé par un tamis qui ne soit pas trop fin. Et puis après, meulez le soufre vif. Et qu’il soit passé [par un tamis] plus fin. Et après, meulez le salpêtre, et qu’il soit passé par le tamis du charbon. Et puis mélangez le tout ensemble. Et que cela soit bien mélangé au mortier. Et puis qu’elles [les poudres] soient mises en lieu clos qui soit sec. Et qu’elles ne s’éventent pas. »

    340  ADM, 7F59.

    341  AMM, EE 37.

    342  AMM, EE 37/10.

    343  AMM, EE 37/12.

    344  ADM, 7F59.

    345  AMM, CC 15 bis.

    346  AMM, CC 5 (4).

    347  AMM, CC 23.

    348  AMM, EE 37/42 cité dans Ferber 2008, p. 578.

    349  Prost 1848-1849, paragraphe 72.

    350  ADM, 7F59.

    351  Ibid.

    352  AMM, CC 23 (3) : en 1518-1519, Jehan le tonnelier et ses valets inspectent pendant trois jours les poudres, soufre et salpêtre de la cité contre la somme de 18 s. 6 d.

    353  BnF, NAF 6721.

    354  ADM, 7F59.

    355  AMM, CC 1.

    356  Ibid.

    357  BMM, Chronique du curé de Saint-Eucaire, p. 134, f°. 56 v.

    358  Vigneulles 1932, III, p. 252.

    359  AMM, CC 15 (2) et CC 22 (3).

    360  Larchey 1860, p. 169.

    361  Tabouillot et François 1974, IV, p. 592-595 ; Tabouillot et François 1974, VI, p. 584 et EE 37 (1417).

    362  ADM, 7F59.

    363  Tabouillot et François 1974, II, p. 672, reprenant la Chronique des Célestins.

    364  Chronique des Maîtres-Échevins, BMM, Ms 855, f°. 125 (éd. Charrette 1991) : « Item en ladicte annee les seigneurs de Mets firent faire par les mestiers de Mets pour chacune tour de merveilles bastons pour eux dessnadre. Cest assavoir grosse serpentien gros veuglaire. »

    365  ADM, 7F59 ; BnF, fonds Emmery.

    366  Tour des Maçons, tour du Seigneur Michel, tour des Lainiers, tour des Recouvreurs, tour près de celle des Vignerons, Moyen-Pont, tour des Tonneliers, porte du Pontiffroy, pont du Rimport, porte du Pont-Rengmont, porte Mazelle, tour des Vissiers, tour des Cloutiers, tour des Merciers.

    367  AMM, CC 29.

    368  Klipffel 1927, p. 165.

    369  Tabouillot et François 1974, V, p. 566 : Regnalt le Gronnaix, Nicole Roucel, Perrins Besainge, Nemmery Renguillon, Joffroy de Warise.

    370  Huguenin 1838, p. 396.

    371  Aubrion 1857, p. 390.

    372  Vigneulles 1933, IV, p. 256.

    373  Tabouillot et François 1974, IV, p. 502-505.

    374  Vigneulles 1929, II, p. 502.

    375  Schneider 1950, p. 68.

    376  Atours, PJ n° 7, p. 404-405, Fr. de Chanteau, Essai sur le commerce et l’industrie à Metz, PJ n° 5 à 7, p. 99-102.

    377  ADM, 7F59.

    378  Tabouillot et François 1974, IV, p 547-593 ; Tabouillot et François 1974, V, p 214-215 et 582-593, BnF, NAF, N° 6684.

    379  Colin 1957, PJ n° 7.

    380  AMM, CC 15 à CC 30.

    381  Vigneulles 1929, II, p. 507.

    382  Vigneulles 1932, III, p. 338.

    383  Klipffel 1927, p. 167-168 : en 1438, 1473, 1497 et 1518.

    384  Vigneulles 1933, IV, p. 182.

    385  Ibid, IV, p. 182, p. 222-223.

    386  Vigneulles 1933, IV, p. 267.

    387  AMM, CC 9 (1).

    388  Huguenin 1838, p. 396.

    389  Aubrion 1857, p. 390.

    390  Vigneulles 1933, IV, p. 256.

    391  AMM, HH 49.

    392  Tabouillot et François 1974, IV, p. 564.

    393  AMM, CC 10-12.

    394  ADM, 7F59.

    395  De la porte Serpenoise au Moyen-Pont, de la porte du pont des Morts à la porte du Pontiffroy, de la porte du Pontiffroy au pont des Basses-Grilles de la Moselle, du pont des Basses-Grilles de la Moselle à la porte du Pont-Rengmont.

    396  Aubrion 1857, p. 6.

    397  AMM, CC 13 (4) : en 1464-1465, « payer les vingt arbalétriers et couleuvriniers qui ont été de garde de nuit sur les portes et ponts de la cité (dix-sept nuits) ; 12 d. /nuit chacun soit 17 l. ».

    398  Aubrion 1857, p. 6.

    399  ADM, 7F59 ; BnF fonds Emmery.

    400  Trente-sept gravises et trente-deux salades à la porte Serpenoise ; trente-quatre gravises et trente-cinq salades à la porte Saint-Thiébault ; vingt-deux gravises et trente-deux salades à la porte Mazelle ; vingt-trois gravises et trente-neuf salades à la porte des Allemands ; vingt-huit gravises et vingt-huit salades à la porte du Pont-Rengmont ; vingt-huit salades et vingt-sept gravises à la porte du Pontiffroy ; vingt-sept gravises et vingt-sept salades à la porte du pont des Morts.

    401  ADM, 7F59 ; BnF, fond Emmery.

    402  Ferber 2008, p. 115.

    403  Bour 1932, p. 29-38.

    404  Ibid., p. 7.

    405  Tabouillot et François 1974, III, p. 189-190, cité dans Bour 1932, p. 35.

    406  Bour 1932, p. 35.

    Défendre Metz à la fin du Moyen Âge

    X Facebook Email

    Défendre Metz à la fin du Moyen Âge

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Défendre Metz à la fin du Moyen Âge

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Didiot, M., Trapp, J., & Wagner, P.-E. (2017). Chapitre 4. La gestion de la défense de Metz au Moyen Âge et l’entretien de l’enceinte. In J. Trapp, M. Didiot, & A. Salamagne (éds.), Défendre Metz à la fin du Moyen Âge (1‑). Éditions de l’Université de Lorraine. https://doi.org/10.4000/13o32
    Didiot, Mylène, Julien Trapp, et Pierre-Edouard Wagner. « Chapitre 4. La gestion de la défense de Metz au Moyen Âge et l’entretien de l’enceinte ». In Défendre Metz à la fin du Moyen Âge, édité par Julien Trapp, Mylène Didiot, et Alain Salamagne. Nancy: Éditions de l’Université de Lorraine, 2017. https://doi.org/10.4000/13o32.
    Didiot, Mylène, et al. « Chapitre 4. La gestion de la défense de Metz au Moyen Âge et l’entretien de l’enceinte ». Défendre Metz à la fin du Moyen Âge, édité par Julien Trapp et al., Éditions de l’Université de Lorraine, 2017, https://doi.org/10.4000/13o32.

    Référence numérique du livre

    Format

    Trapp, J., Didiot, M., & Salamagne, A. (éds.). (2017). Défendre Metz à la fin du Moyen Âge (A. Wilmouth & C. Sretenovic, trad.; 1‑). Éditions de l’Université de Lorraine. https://doi.org/10.4000/13o7e
    Trapp, Julien, Mylène Didiot, et Alain Salamagne, éd. Défendre Metz à la fin du Moyen Âge. Traduit par Anne Wilmouth et Céline Sretenovic. Nancy: Éditions de l’Université de Lorraine, 2017. https://doi.org/10.4000/13o7e.
    Trapp, Julien, et al., éditeurs. Défendre Metz à la fin du Moyen Âge. Traduit par Anne Wilmouth et Céline Sretenovic, Éditions de l’Université de Lorraine, 2017, https://doi.org/10.4000/13o7e.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Éditions de l’Université de Lorraine

    Éditions de l’Université de Lorraine

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • LinkedIn
    • Instagram
    • X
    • Flux RSS

    URL : https://www.univ-lorraine.fr

    Email : editions-contact@univ-lorraine.fr

    Adresse :

    42-44

    Avenue de la libération

    BP 50858

    54011

    Nancy

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement