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    Plan détaillé Texte intégral 1 - Les châteaux ruraux de hauteur 2 - Du château au bourg castral 3 - Les châteaux de bas-fond Notes de bas de page Auteur

    De Domremy... à Tokyo : Jeanne d’Arc et la Lorraine

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Se défendre et habiter noblement au pays de Jeanne d’Arc durant le XVe siècle

    Charles Kraemer

    p. 163-189

    Texte intégral 1 - Les châteaux ruraux de hauteur 2 - Du château au bourg castral 3 - Les châteaux de bas-fond Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

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    1Le « Pays de Jeanne d’Arc », tel qu’il est ici pris en compte, non pas celui qui est aujourd’hui réduit à une communauté administrative d’une dizaine de communes groupées autour de Domremy, mais plus largement celui que Jeanne a pu elle-même parcourir, s’étend, dans un périmètre défini par Neufchâteau, Gondrecourt et Vaucouleurs, à l’ensemble des agglomérations paysannes aux noms caractéristiques d’un peuplement bien antérieur à l’an Mil. Entre l’Ornain et la « Meuse endormeuse et douce », pour plagier Charles Péguy, cette vingtaine de villages qui parsèment des paysages doucement vallonnés, dont Vouthon-Haut et Burey-en-Vaux, où l’on sait qu’elle avait des proches, constituent donc le cadre de cette étude.

    2La région est, dès le haut Moyen Âge, une zone de contact entre trois entités administratives : les pagi du Toulois, du Soulossois et de l’Ornois dont une partie des limites, notamment celles qui se surimposent au cours de la Meuse, sont utilisées, au ixe siècle, comme appui au fractionnement de l’empire carolingien en trois puis deux royaumes1. Cette situation qui déterminera la frontière, certes quelque peu mouvante, entre royaume et Empire, Champagne et Lorraine, a largement été entretenue par la mise en place d’un réseau de seigneuries châtelaines, suscité par la révolution féodale postérieure à l’an Mil.

    Fig 1 : Les résidences de la noblesse lorraine dans la haute vallée de la Meuse.

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    3 Parmi les plus anciens châteaux, ceux de Neufchâteau et Vaucouleurs, sur la Meuse, sont édifiés par Étienne de Joinville2 pour le compte d’Eudes, comte de Blois-Champagne, qui cherchait alors à s’emparer de Toul. Ils s’intercalent entre le castrum de Gondrecourt, aux mains, vers 10503, d’un vassal du comte de Bar, et trois châteaux relevant de la seigneurie épiscopale de Toul : Rorthey, signalé en 1057 et gardé par un lignage de modestes chevaliers ; Mureau et Brixey, tenus par des descendants d’un comte du Chaumontois4. Le château et les seigneurs de Mureau disparaissent rapidement mais la branche de Brixey essaime, vers le milieu du xie siècle, à Bourlémont d’abord, puis à Domremy, érigeant, dans chacune des localités, un château destiné, sans doute, à contenir les convoitises des ducs de Lorraine sur les terres de l’église touloise. Initialement installés à Châtenois, à quelques kilomètres au sud-est du val de Meuse, ces derniers avaient rapidement repris Neufchâteau du comte de Champagne et en firent le fer de lance de leurs visées expansionnistes. Ils poursuivent cette politique en édifiant, au début du xiiie siècle, une forteresse à Harchéchamp, puis une tour à Autigny. Cette deuxième résidence des Châtelet, l’une des plus illustres branches cadettes de Lorraine, est, comme la plupart de celles édifiées à partir de la fin du xiie siècle, construite en fonds humides. Certaines occupent parfois de faibles pentes, mais toutes sont généralement installées à l’orée d’un village et participent du processus désormais engagé de dissémination du pouvoir banal en lien avec la prolifération des lignages de chevaliers. La construction des maisons fortes de Ruppes, Graux, Ourches et Montbras, puis, au xive siècle, de Gombervaux, Maxey-sur-Vaise, Vouthon-Haut, Coussey et Goussaincourt, témoignent, à leur manière, de la généralisation de ce phénomène social. Le xve siècle voit naître encore la maison de Moncel-sur-Vair ; le xvie siècle, celles de Jubainville, Burey-la-Côte, Burey-en-Vaux, Rigny-la-Salle ainsi que le château-bas de Maxey-sur-Vaise. Mais ces quelques constructions ne modifient guère le paysage monumental ni la cartographie des résidences de l’aristocratie rurale, telle qu’elle existe à la fin du xive siècle ou au début du xve siècle.

    4De cette vingtaine de châteaux, grands et petits, situés dans un rayon de vingt kilomètres autour de Domremy, sept sont des sites de hauteur, dont trois ont donné naissance à un bourg castral.

    1 - Les châteaux ruraux de hauteur

    5À l’ouest de Neufchâteau, le château de Mureau occupait un petit site d’éperon dominant d’une quarantaine de mètres le vallon où s’installa, vers 1147, l’abbaye prémontrée du même nom. Mais il ne restait sans doute déjà plus rien du château. Connu vers l’an Mil5, il eut une vie brève, au mieux de quelques décennies ; un fossé et un vallum barrant l’éperon en seraient les seuls vestiges, mais rien n’autorise à reconnaître dans une petite levée de terre située au sommet, ceux d’une motte castrale6. De toute évidence, il était déjà effacé de la mémoire collective, à l’aube du xve siècle.

    6L’histoire du château de Brixey est plus longue et un peu mieux documentée. À l’autre extrémité de la zone étudiée, entre Vaucouleurs et Toul, ce château occupait un éperon effilé, barré par un fossé d’une vingtaine de mètres de large au plus, et dominait d’une centaine de mètres la rive droite de la Meuse, distante de 600 mètres. Sitôt le fossé, un tertre, également en situation de barrage, de 8 mètres de hauteur, 35 à 50 mètres de diamètre à la base, supportant une tour carrée, et une basse-cour effilée de 30 mètres de large sur 90 de long, délimitée par le relief et tournée vers le nord, sont les seuls vestiges de cette forteresse. Connue vers 10057, elle fut tenue par un lignage comtal éteint vers la fin du xiie siècle, puis élevée au rang de prévôté touloise au moment où l’évêque de Toul, Gilles de Sorcy (1253-1271), fonde un chapitre de treize chanoines dans sa chapelle castrale. Un temps occupé par une troupe de gens d’armes, le château, à partir duquel ils pillaient la région, fut assiégé par les ducs de Lorraine et de Bar, sans succès. Consolidé au xve siècle, sous les épiscopats de Guillaume Fillastre (1449-1460) et d’Antoine de Neufchâtel (1461-1495), le château fut pris par les Bourguignons puis repris, en 1467, par les Lorrains qui l’abattent. Il était alors défendu par quatre tours8.

    Fig 2 bis : Le château de Mureau (Pargny-sous-Mureau, 88) Contexte topographique d’après la carte IGN - Géoportail, IGN Paris 2013, autorisation n° 70 13018.

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    Fig 2 : Le château de Mureau (Pargny-sous-Mureau, 88) Relevé topographique (

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    © Lamest, Université de Nancy 2, 1998).

    Fig. 3 : Le château de Brixey (Brixey-aux-Chanoines 55) Relevé topographique (

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    © Lamest, Université de Nancy 2, 1998).

    Fig. 3-2 : Le château de Brixey (Brixey-aux-Chanoines 55) Environnement topographique d’après la carte IGN - Geoportail. IGN Paris 2013, autorisation n° 70 13018.

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    7Le château de Bourlémont occupe un site d’interfluve, entre Saônelle et Meuse, culminant à 392 mètres d’altitude et dominant le plat pays de près de 120 mètres. Situé à quatre kilomètres de Neufchâteau, au sud, à peine plus de Domremy, au nord, cette forteresse, sur le territoire de Frébécourt est, en dépit de ses transformations et mutilations importantes depuis le xvie siècle, la mieux conservée avec celle de Rorthey, peu éloignée. Comme elle, mais un siècle plus tard, elle fut édifiée par les seigneurs de Brixey pour le compte de l’évêque de Toul, afin de garantir les frontières de son temporel et limiter sa spoliation. Très vite, cependant, ces seigneurs de Bourlémont entrent dans le réseau de vassalité du comte de Champagne duquel ils reprennent, après l’évêque de Toul, leur résidence fortifiée. Des alliances matrimoniales, en particulier celle de Pierre avec Félicité de Joinville les placent, dès la fin du xiie siècle, dans l’orbite de la Champagne puis de la France. Joffroi, leur fils, entre au service du comte de Champagne comme sénéchal de Navarre, et obtient de lui un prêt substantiel qui lui permet de reconstruire dans son intégralité le château qui aurait inclus dans son périmètre une grosse tour carrée signalée dans les inventaires du xviiie siècle, détruite au xixe siècle et interprétée comme étant le donjon primitif9.

    8Ce qui reste de ce château, malgré les remaniements et les rajouts des époques moderne et contemporaine, correspond sans doute assez bien à ce que l’on pouvait voir, au xve siècle, de son aile orientale, à partir des rives de la Meuse, en venant de Domremy. Longue de 82 mètres environ, elle est encore flanquée de quatre tours circulaires coiffées de toit en poivrière : une grosse de 13 à 14 mètres de diamètre au sud, rebâtie vers 1900 ; les deux formant la porterie, de 7 à 8 mètres de diamètre ; celle enfin qui habillait l’angle nord-ouest aujourd’hui bien modifié.

    Fig. 4-1 : Le château de Bourlémont (Frébécourt, 88), Le château dans son contexte topographique d’après la carte IGN - Geoportail, IGN Paris 2013, autorisation n° 70 13018.

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    Fig. 4-2 : Le château de Bourlémont (Frébécourt, 88), vue depuis la valée, cliché Catherine Guyon.

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    Fig. 4-3 : Le château de Bourlémont (Frébécourt, 88). Superposition du cadastre napoléonien (en grisé, A.D. Vosges, 3 P 5123), du cadastre actuel (orangé) et du plan dressé par l’inventaire général.

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    9À l’écart du village de Sionne et à un kilomètre au nord-ouest de Neufchâteau, le château de Rorthey occupe l’extrémité d’un éperon triangulaire surplombant, d’une cinquantaine de mètres, l’étroit vallon de Midrevaux au fond duquel s’écoule le petit ruisseau de Rorthey, sous affluent de la Meuse, en rive gauche. Son plan amplement conditionné par le contexte topographique dessine un triangle isocèle de 80 mètres à sa base, de long du côté du vallon, et de 69 mètres pour les deux autres côtés. L’ensemble est défendu par un fossé d’une quinzaine de mètres de largeur creusé dans le substrat calcaire. Il ne reste plus que deux des trois tours d’angle circulaires d’un diamètre de 6,75 et 7,70 mètres, celle constituant la pointe occidentale du château ayant disparu.

    10Tel qu’il se présente aujourd’hui, ce château semble ne rien conserver - sinon l’emplacement - de son état du xie siècle, lorsqu’il fut bâti ou rebâti par l’évêque de Toul Hermann, entre 1019 et 1026, pour défendre son temporel. Son allure, en dépit de son plan triangulaire peu fréquent, mais pas inhabituel, invite, en effet, à le ranger parmi les châteaux de type philippien cantonnés aux angles d’une tour circulaire et structurés autour d’une cour centrale. Les précisions manquent sur sa période de construction mais l’on peut conjecturer que l’entrée en arc brisé, de 3 mètres de large, munie de logements pour une herse et de gonds saillants, et l’encorbellement d’une bretèche qui la surplombait, datent de Joffroi de Bourlémont qui reprend Rorthey en 1253 du comte de Champagne.

    Fig. 5-1 : Le château de Rorthey (Sionne, 88) Porte du xiiie siècle (3 sur le plan) Cliché : Charles Kraemer.

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    Fig. 5-2 : Le château de Rorthey (Sionne, 88) Tourelle d’escalier en vis (8 sur le plan) Cliché : Charles Kraemer.

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    Fig. 5-3 : Le château de Rorthey (Sionne, 88) Tour d’artillerie (6 sur le plan) Cliché : Charles Kraemer.

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    Fig. 5-4 : Le château de Rorthey (Sionne, 88) Corps de logis (7 sur le plan) Cliché : Charles Kraemer.

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    Fig. 6 : Le château de Rorthey (Sionne, 88). Relevé topographique

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    © LAMEst, Université Nancy 2, 2000.

    11Transmis par les filles à partir du milieu du xive siècle, Rorthey passe successivement des Bauffremont, vers 1350-1360, aux Manonville puis, au xve siècle, aux Beauvau, proches des ducs de Lorraine. Au xvie siècle, le château connaît une nouvelle campagne de travaux ; la présence d’éléments d’architecture domestique et défensive typiques de la Renaissance en témoignent : un escalier en vis, une cheminée, des baies à meneaux et croisillons conservées dans le logis sud ainsi que la grosse tour d’artillerie de près de 13,50 mètres de diamètre, plaquée contre la courtine orientale, qui, avec des murs épais de 4 mètres et un parement en bel appareil d’un assez gros module, fut probablement construite peu avant 1600 par la dame de Rorthey sur ordre du prince lorrain, Charles III, pour que ses ennemis ne s’en emparent pas10.

    Fig. 7-1 : Le Châtelet (Harchéchamp, 88), Environnement topographique d’après la carte IGN. IGN Paris 2013, autorisation n° 70 13018.

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    Fig. 7-2 : Le Châtelet (Harchéchamp, 88), La résidence noble proprement dite (en 4 sur le plan). Cliché : Charles Kraemer.

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    Fig. 7-3 : Le Châtelet (Harchéchamp, 88). Emprise de la forteresse d’après le cadastre napoléonien (AD Vosges 3 P).

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    Légende :
    1 - Enceinte
    2 - Emprise de la grosse tour du début du xve siècle
    3 - Espace noble
    4 - La résidence noble proprement dite
    5 - Limite probable du partage de 1408 (?)
    6 - La cour
    7 - Bâtiment du xvie siècle
    8 - Idem

    Fig. 7-4 : Le Châtelet (Harchéchamp, 88). Bâtiment du xvie siècle et photographies de détail (en 8 sur le plan). Clichés : Charles Kraemer.

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    12Le château du « Châtelet » à Harchéchamp est le plus récent de tous les châteaux de hauteur. Il date des premières décennies du xiiie siècle et pourrait être l’œuvre de Ferry de Bitche (1155-1207), cadet du duc de Lorraine Mathieu ier (1122-1176), de son fils Thierry, dit d’Enfer (mort entre 1225 et 1256), ou du fils de ce dernier, Ferry11. Quoi qu’il en soit, cette forteresse est un fief de Lorraine, dont le duc hérite d’une partie en 140812. Bâti sur un vaste éperon calcaire que le Vair souligne par un vaste méandre, son tracé épouse celui du sommet, jusqu’à l’endroit le plus resserré du promontoire, dessinant un enclos ovalaire d’orientation nord-sud, de 240 et 87 mètres dans ses plus grandes dimensions, soit d’1,6 ha incluant le château proprement dit, dominant la rivière, peut-être aussi le bourg, si l’on s’en tient à la description conservée du partage de 140813. Une autre description de 1435, qui évoque une tour commune, dite de la ville et la tour de Lorraine qu’aurait édifiée Charles II après 1408, conforte cette hypothèse. Des bâtiments qui y subsistent, le plus ancien, sur deux niveaux, avec des fenêtres à meneau et ses petites canonnières pour arquebuses, pourrait cependant dater du xvie siècle.

    2 - Du château au bourg castral

    13Expression d’une forme de domination topographique sur la campagne environnante, certains châteaux n’ont pas manqué d’avoir un rôle attractif sur les populations vivant dans son voisinage et sont bien souvent à l’origine du second réseau urbain. On rappellera sur cette question le colloque organisé à Nancy, en 1992, sous l’autorité de Michel Bur14, au cours duquel de nombreux exemples de bourgs castraux des Pays d’Entre-Deux ont été présentés. Neufchâteau, Vaucouleurs et Gondrecourt en font partie. Les deux premiers ont pour origine un château construit peu après l’an Mil par un vassal du comte de Blois-Champagne. Celui de Neufchâteau est édifié sur un promontoire rocheux que contourne le Mouzon avant de se jeter, à 900 mètres à l’est, dans la Meuse. Il culmine à 308 mètres dominant d’une trentaine de mètres le cours de la rivière et l’église paroissiale Saint-Christophe, centre d’un peuplement paysan antérieur qui fut très vite concurrencé par le bourg neuf, établi à l’abri du château et du prieuré Saint-Nicolas15 fondé par le duc de Lorraine, nouveau maître des lieux depuis le milieu du xie siècle. On ne sait rien de la morphologie initiale du château ni de son évolution avant sa destruction vers 1630, sinon que le duc de Lorraine Jean ier fait, vers 1390, démolir des maisons pour l’isoler de la ville par un fossé et que des travaux d’aménagement y sont effectués, dans la seconde moitié du xve siècle, postérieurement aux guerres bourguigno-lorraines. Neufchâteau est alors la ville la plus dynamique du sud de la Lorraine et la plus vaste avec ses quelque 16 ha inscrits dans un périmètre de 1900 mètres. L’enceinte fortifiée qui matérialise son pourtour résulte néanmoins d’une croissance urbaine en plusieurs étapes à partir d’une large basse-cour dans laquelle est construit le prieuré Saint-Nicolas ; elle est étendue, dans la première moitié du xiie siècle, au suburbium, c’est-à-dire à l’agglomération paysanne primitive comprenant l’église Saint-Christophe, puis intègre, dans le courant du xiiie siècle, postérieurement sans doute à la charte de franchise, le lotissement qui s’est développé selon deux rues parallèles, vers le nord, entre le promontoire et la voie conduisant à Épinal16.

    Fig. 8 : Limites de enceintes urbaines et emprise des châteaux. Photographies aériennes extraites de Géoportail. IGN Paris 2013, autorisation n° 70 13018.

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    14Le château de Vaucouleurs n’est guère plus documenté17 ; les sources écrites sont pauvres, les registres de comptes, qui auraient pu renseigner sur l’entretien et les aménagements apportés aux structures, quasi inexistants et les déblaiements opérés avant la Seconde Guerre mondiale, trop insuffisants pour qu’un plan du château se dessine. Il ressort cependant de l’examen du plan réalisé en 1720 par un cartographe du duc de Lorraine, que son emprise au sol était rectangulaire, de l’ordre de 30 à 40 mètres de côté, et que ses angles devaient être cantonnés d’une tour circulaire dont il ne reste plus, alors, qu’un exemplaire au sud-est. Ce château, probablement de type philippien, était construit à flanc de coteau, sur une plate-forme quadrangulaire de 50 à 60 mètres de côté, culminant à 288 mètres d’altitude et sur laquelle venait se refermer l’enceinte urbaine. Cette dernière se développe sur un périmètre rectangulaire de 1382 mètres d’une contenance d’un peu moins de 12 ha ; elle existe déjà au xiiie siècle, mais semble avoir été entièrement reconstruite au xive ou xve siècle, si l’on en juge par les éléments de défense propres à la poliorcétique de l’époque18.

    15Le château de Gondrecourt est, à quelques décennies près, contemporain des deux précédents et se trouve dans une situation topographique sensiblement comparable à celle du château de Neufchâteau. Dominant la rive droite de l’Ornain, il est installé à l’extrémité occidentale d’un promontoire calcaire ovoïde de 300 mètres de long sur 150 de large, soit quelque 4 ha d’emprise au sol qu’il partage avec une vaste basse-cour, point d’ancrage initial de la ville haute. Le château, tenu d’abord par un vassal des comtes de Bar, passe dans le courant du xiie siècle à la famille de Reynel. Il devient alors un fief de Champagne, pour lequel Henri le Libéral rend ses foi et hommage, en 1162, à l’empereur Frédéric Barberousse19. En 1219, Gondrecourt est à nouveau dans la mouvance barroise, mais est toujours repris du seigneur de Reynel20 avant de l’être directement du roi de France, Philippe le Bel, sitôt le traité de Bruges de 1301. Gondrecourt était alors devenu le chef-lieu d’une prévôté. Jusqu’à cette date, rien ne nous est parvenu sur l’état de ses fortifications, pas plus que sur celles de la ville haute et du bourg qui s’est développé de part et d’autre de l’Ornain, à proximité d’un prieuré fondé dans les premières années du xiie siècle. À partir du milieu du xive siècle seulement, des registres de comptes de la prévôté renseignent sur la construction de la fermeté de la ville21, sur celle de la grosse tour du château22 située à l’angle du château « devers Bar », sur la démolition, en 1365, de plusieurs maisons, situées sur le tracé des nouveaux fossés de la ville23, sur l’existence en 1385-1387 d’une tour dite du Colombier, puis, vers 1400-140424, sur des réparations importantes apportées à deux tours situées au-dessus de la porte et reliées par un mur épais et crénelé, ainsi qu’aux tours du Colombier, du Beau-Regard et du Bonjour. Cette dernière, une nouvelle fois restaurée vers 146025, a été épargnée lors de la destruction du château ordonnée par Richelieu, en 1633-1634 puis transformée en prison, au début du xviiie siècle. Coiffée d’un haut toit en poivrière, cette tour de quatre niveaux, haute de 20 m et protégée par des murs de 2 mètres d’épaisseur montés en bel appareil régulier, percés d’archères et couronnés de merlons presque tous obturés, a gardé toute son authenticité de la fin du xive ou du début du xve.

    Fig. 9 : Gondrecourt (55), tour du Bonjour. Cliché : Charles Kraemer.

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    3 - Les châteaux de bas-fond

    16La résidence seigneuriale de Domremy, dans laquelle Jeanne d’Arc aidait à conduire les troupeaux lorsqu’il fallait les protéger des routiers revenus avec la reprise de la guerre contre les Anglais, en 1415, fut édifiée au cours de la première moitié du xiie siècle par un lignage de chevaliers vassal des Brixey-Bourlémont. Cette famille, que l’on suit pendant plusieurs décennies grâce aux libéralités qu’elle accorde à l’abbaye de Mureau, s’éteint dans la seconde moitié du xiiie siècle26, mais le château ne disparaît pas. En 1220, Pierre de Bourlémont se reconnaît homme lige du comte de Bar pour ce qu’il possède à Domremy, dont la maison forte que sa descendance en ligne directe garde, jusqu’à la fin du xvie siècle, sans toujours l’habiter. C’est le cas vers 1420, lorsqu’elle est amodiée à Jacques d’Arc27, qui l’utilise peut-être comme exploitation agricole. Une première fois assiégée puis libérée par le prévôt de Gondrecourt, en 135528, « la maison et forteresse appelée l’ile », ainsi est-elle dénommée dans un dénombrement de 1396, est en partie détruite vers 1425-1430 à l’occasion d’actions de brigandages29. Réparée en 1488 elle fait l’objet d’un partage, en 1564, entre deux branches héritières. Elle est une nouvelle fois détruite, par les Reitres, en 1587, et n’est plus que ruines en 159130.

    17Sa localisation dans une ile de la Meuse à proximité du village, est avérée, on l’a vu par un ensemble de textes répartis sur deux siècles au moins. Mais quelle Ile ? Celle encore bien marquée en amont du pont actuel ou, celle, immédiatement en aval, qui définissait une vaste prairie délimitée par la rive droite de la Meuse et un ruisseau aujourd’hui disparu. En comparant le plan sommaire, croqué lors du partage de 1564, avec la carte des Naudin, le cadastre napoléonien et une photographie verticale actuelle, on observe, d’une part, que le lieu-dit « Notroppe » qui y figure, désigne toujours, au début du xixe siècle, cette vaste prairie encore parcourue de ruisseaux ; d’autre part, que le parcellaire s’inscrit dans un large méandre à peine modifié ; que les soixante-trois fauchées réparties en plusieurs lopins de près et de jardins, soit environ 11 ha, correspondent à la superficie de la prairie considérée ; que la végétation et les indices phytographiques permettent de déceler un espace quadrangulaire de 75 x 120 m environ. Partant de ce constat, on peut raisonnablement accréditer la thèse situant cette maison forte, sur la rive droite de la Meuse, à proximité de l’ancien pont ouvrant sur le village ; elle se composait, à en juger par le croquis certes sommaire qui la représente, d’une enceinte rectangulaire, d’une grosse tour et d’une chapelle réunies par une enceinte quadrangulaire.

    Fig. 10-1 : Le château de l’Île (Domremy, 88). Carte des Naudin.

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    Fig. 10-2 : Le château de l’Île (Domremy, 88). Cadastre napoléonien (AD Vosges, 3 P 5094).

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    Fig. 10-3 : Le château de l’Île (Domremy, 88). Photo verticale (Géoportail) et son interprétation. IGN Paris 2013, autorisation n° 70 13018.

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    Fig. 10-4 : Le château de l’Île (Domremy, 88). Plan de la maison forte et de son environnement réalisé en 1564, (BNF, d’après Georges Poull, Pages d’histoire..., p. 96).

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    18Ce choix d’implantation est assez fréquent dès le xie ou xiie siècle. On l’observe le long de la Meuse, dans un méandre, à Troussey, Commercy, Maizey, dans une île, à Montbras, Troyon et Dun, sur une rive, à Sampigny31.

    19Tous ces sites naturels, qui font une large place à l’eau comme élément de défense, correspondent à un mode d’habitat courant – de type motte ou enceinte – prisé de la petite noblesse. Ils préfigurent les terrasses quadrangulaires fossoyées qui, à partir du xiie mais surtout du xiiie siècle, vont servir de socle à la plupart des petits châteaux ruraux plus connus sous le terme de maison forte.

    20Ces nouvelles constructions, générées par la multiplication des lignages cadets, accompagnent le mouvement de dissémination du pouvoir banal. Elles se caractérisent le plus souvent par une tour ou plusieurs corps de bâtiments groupés autour d’une cour à la manière des châteaux de type philippien et que l’on trouve, en général, sur de faibles pentes et dans des fonds de vallée, dans ou en bordure des villages. Ces maisons, dont les mieux fortifiées le sont fréquemment avec l’accord d’un suzerain pour être mises à son service en cas de nécessité militaire, sont aussi des centres domaniaux qui procèdent de la gestion du sol.

    21Des quelques résidences nobles encore visibles dans la région, certaines sont des constructions ex nihilo postérieures au xve siècle. C’est le cas du château de Burey-la-Côte bâti face à l’église sur le rebord de terrasse dominant la Meuse ; du château bas de la petite seigneurie de Maxey-sur-Vaise, édifié à la fin du xvie siècle ou encore de celui de Jubainville, qui date de la fin du xviie siècle.

    22Des châteaux construits au xiiie siècle, la tour d’Autigny, qui appartenait à un lignage cadet des ducs de Lorraine, le même que celui du Châtelet d’Harchéchamp, fut abandonnée au xviiie siècle au profit d’un grand corps de logis en L sur deux niveaux, mais l’on peut reconnaître l’emprise du premier état dans le parcellaire cadastral. La maison de Montbras, reprise en 1255 des évêques de Toul par Pierre de Saint-Élophe et qui appartenait, au xive siècle, aux Bourlémont, fut incendiée par deux fois, en 1342 et 1365. Comme celle de Domremy, elle est connue sous le nom de « château et maison de l’isle » en raison de son implantation dans un méandre ; elle est remplacée, à la fin du xvie siècle, par une belle résidence32 de 80 mètres de long édifiée, à 300 mètres en amont, sur une terrasse dominant le cours de la Meuse. Le château de Ruppes datait du xiiie siècle ; il appartenait à une branche des Bauffremont dans sa deuxième moitié et fut entièrement reconstruit à la fin du xvie siècle sur une terrasse quadrangulaire fossoyée avec pont-levis ; il était alors composé de quatre corps de logis disposés autour d’une cour centrale, cantonnés de tours bastionnées, munies de meurtrières à rotule33. Il n’en reste plus rien de même qu’il ne reste plus rien du château de Greux reconstruit à la fin xvie siècle ou au début du suivant selon un plan quadrangulaire muni de deux tours d’angle de plan circulaire, percées de canonnières ovales. L’ensemble fut détruit vers 1960.

    23Des résidences nobles du xive siècle, celle de Maxey-sur-Vaise, qui relevait des Bourlémont, est totalement transformée au xvie siècle, mais l’on observe encore de rares éléments d’architecture gothique dont une ouverture aux piédroits ouvragés ; quant à celle de Vouthon-Haut34, elle fut incendiée en 1635 et ne se distingue plus aujourd’hui de l’habitat rural. À Ourches, la maison forte qu’occupait l’un des compagnons de Jeanne fut construite vers 1350 suite à l’incendie d’un premier château du xiiie siècle situé à proximité du cimetière. Il était de plan quadrangulaire, ses angles étaient cantonnés de tours et il fut, semble-t-il, augmenté d’un donjon à la fin du xive siècle. L’ensemble fut détruit durant la guerre de Trente ans. Un nouveau château fut reconstruit dès le milieu du xviie siècle intégrant une grosse tour tronquée, de plan circulaire, seul vestige médiéval encore visible mais non visitable.

    24Enfin, des deux châteaux du xve siècle attestés dans la région, celui de Coussey, édifié dans la côte au sud-est du village par un descendant en ligne direct du duc de Lorraine35 Mathieu ier, fut entièrement rasé et reconstruit au xviiie siècle. Celui de Goussaincourt connut le même sort au xvie siècle. La construction que l’on peut encore voir se compose de quatre corps de logis formant cour et de quatre tours d’angle carrées. De cette époque elle conserve des organes de défense en particulier une échauguette munie de canonnières ovales, une bretèche armoriée et des meurtrières à rotule.

    Fig. 11-1 : à gauche, Burey-la-Côte, cliché Charles Kraemer – à droite, le château bas de Maxey-sur-Vaise, cliché Inventaire de Lorraine.

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    Fig. 11-2 : à gauche, Autigny-la-Tour, cliché Charles Kraemer – à droite, Greux, cliché Inventaire de Lorraine.

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    Fig. 11-3 : à gauche, Maxey-haut – à droite, Vouthon-Haut, clichés Inventaire de Lorraine.

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    Fig. 11-4 : à gauche, Ourches – à droite, Coussey, clichés Charles Kraemer.

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    Fig. 11-5 : Goussaincourt, cliché Charles Kraemer.

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    25Reste à évoquer le cas de Gombervaux, à 3,5 kilomètres au nord-ouest de Vaucouleurs, primitivement occupé par une exploitation agricole dont les premières mentions remontent au xiiie siècle. Ce domaine dans lequel le sire de Joinville fonde, en 1260, une chapelle est donné, en 1338, par le roi de France, Philippe VI de Valois, à l’un de ses vassaux lorrains, Geoffroy de Nancy en charge de la seigneurie de Vaucouleurs. Ce dernier y établit une résidence36, achevée en 1351 et qualifiée alors de « forte-maison rendable et jurable ». Deux sièges rapprochés, en 1364 et 1365, n’y causèrent que peu de dégâts. Elle fut régulièrement habitée jusqu’au xviie siècle puis définitivement abandonnée en 1769.

    Fig. 12 : Maison forte de Gombervaux, Plan réalisé par le LAMEst, Université de Nancy 2, 1998.

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    26Ce château repose sur une plate-forme quadrangulaire de 50-55 mètres de côté, surélevée de 2,50 mètres environ par rapport aux douves. Son plan est globalement quadrangulaire, avec une tour circulaire à chaque angle, des corps de logis adossés aux murailles et une imposante tour-porche crénelée, haute de 22 mètres, placée au centre de la courtine sud-ouest. Atypique pour la région, celle-ci témoigne d’une réelle qualité de construction en grand appareil en calcaire jaune ou blanc, et d’un goût certain pour l’ornementation, en particulier un arc en tiers-point, des archères finement travaillées et des blasons sculptés sur le donjon qui représentent les familles seigneuriales qui s’y sont succédées37. Il ne subsiste que trois des quatre tours d’angle d’origine ; elles étaient presque aussi élevées que le donjon-porche et étaient coiffées d’un toit conique. Le logis sud-ouest disposait d’une grande salle munie d’une grande cheminée aux piédroits gothiques, celle peut-être dans laquelle Taillevent cuisina les sangliers, paons et perdrix à l’occasion du banquet servi au roi Charles V en 1367 lors de son entrevue avec Jean de Lorraine et Robert duc de Bar.

    Fig. 12-2 : Gombervaux. Partie antérieure de la maison forte vue de l’ouest. On y observe la tour porche percée de sa porte en tiers-point, au centre, et les deux tours d’angle de plan circulaire, à base talutée ; une archère-canonnière pour couleuvrine est visible sur la tour du 1er plan (cliché Cédric Moulis).

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    27Des châteaux de cette région qui fut, avec celle du confluent de la Meurthe et de la Moselle, une des plus densément castralisée de la Lorraine avant le xiiie siècle, et qui connut après, comme partout ailleurs, une prolifération de maisons fortes, il ne reste pour l’essentiel que des édifices post-médiévaux38, qui conservent, exceptionnellement, quelques éléments d’architecture antérieure. Au début du xve siècle, sont donc indifféremment occupés des châteaux de hauteur construits plutôt avant 1200 et que l’on peut ranger dans la catégorie des grands châteaux, et des maisons fortes de fonds humides, généralement postérieures à 1200. Tous sont, bon gré mal gré, repris par les héritiers, directs ou indirects, des fondateurs de lignage.

    28Habiter noblement consiste donc, le plus souvent, à occuper le bien familial auquel, pour les plus anciens du moins, des transformations propres aux usages résidentiels et défensifs du temps et aux nécessaires entretiens des bâtiments, ont déjà pu être apportées. Cette pratique sociale est, alors, d’autant plus vraie que l’état de guerres endémiques de la première moitié du siècle et la rude crise économique, en Lorraine au moins, durant la seconde, ont amplement ralenti le marché de la construction39. Il faut attendre, pour le redynamiser, le retour à des jours meilleurs ; ils favorisent le renouvellement du bâti40, engendrent une véritable explosion artistique et architecturale qui caractérise le « beau xvie siècle », mais qui participe de la frustration des archéologues médiévistes lesquels n’ont, a priori, plus grand chose à observer en élévation.

    29Une étude fine d’archéologie du bâti réalisée à l’occasion de travaux d’embellissement, de consolidation ou de restauration de ces édifices, à l’image de ce qui se fait à Gombervaux, montrerait peut-être que bon nombre de ces constructions reprennent, en tout ou partie, des structures antérieures. Le corpus en serait enrichi et l’étude régionale comparative dans l’art de se défendre et d’habiter noblement en milieu rural, rendue possible.

    Notes de bas de page

    1  Jean Schneider, « Recherches sur les confins de la Lorraine et de la Champagne », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1961, p. 270-274 ; Michel Bur, « La frontière entre la Champagne et la Lorraine du milieu du xe à la fin du xiie», Francia, 1976, vol. 4, p. 237-254 ; Michel Parisse, « La frontière de la Meuse au xe siècle », Haut Moyen Âge : Culture, Éducation et Société, Études offertes à Pierre Riché, Paris, 1990, p. 427-437. Michel Bur pense que le Barrois fut d’abord français et que son glissement vers la Lotharingie tient aux fonctions et au rôle qu’y jouèrent ses détenteurs aux xe et xie siècles, en s’efforçant d’en faire un alleu. Michel Parisse estime pour sa part, selon une logique géographique, que le découpage opéré en 870, lors du traité de Meersen impliquait l’appartenance du Barrois à la Lotharingie.

    2  Jean-Noël Matthieu, « Nouvelles recherches concernant le lignage de Joinville », Cahiers Haut-Marnais, 1992, 190, p. 1-25 et 218-219, 1999, p. 53-57.

    3  Marcel Grosdidier de Matons, Le comté de Bar des origines au traité de Bruges (vers 950-1301), Paris, Picard, 1922, p. 63.

    4  Michel Parisse, Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale, Publications de l’Université de Nancy II, 1982, p. 130-133.

    5  M. G. H., SS, VIII, p. 643.

    6  Michel Bur, « À propos d’une enquête en Lorraine : les châteaux de la haute vallée de la Meuse au Moyen Âge », Annales de l’Est, 1, 1979, p. 10.

    7  Michel Parisse, Noblesse et chevalerie..., op. cit., p. 131.

    8  Jacques Choux, Dictionnaire des châteaux de France. La Lorraine, Nancy, Berger-Levault, 1978, p. 45.

    9  Georges Poull, Pages d’histoire au pays de Jeanne d’Arc : le château et les seigneurs de Bourlémont, Rupt-sur-Moselle, 1962, t. 1, p. 71. Cette hypothèse est reprise par l’abbé Choux dans son dictionnaire des châteaux de la Lorraine mais il est évident qu’elle ne peut être vérifiée sans une opération archéologique.

    10  Documents rares ou inédits de l’histoire des Vosges, Comité d’histoire vosgienne, t. 7, 1882, p. 231.

    11  Les auteurs divergent sur ce point. Pour dom Augustin Calmet (Histoire généalogique de la maison du Chastelet, branche puinée de la maison de Lorraine, Nancy, 1741, livre 1, p. 12 et sv.), Thierry est à l’origine de la maison du Châtelet ainsi baptisée en souvenir de l’île du Chastelet, où Mathieu de Montmorency, père de Gertrude, épouse de Thierry, avait une maison évoquée dans une charte du roi de France, Philippe Auguste. Cette hypothèse est retenue par Alban Fournier (« Topographie ancienne du département des Vosges, huitième fascicule, La Plaine (2èmepartie) », Annales de la Société d’Émulation du département des Vosges, 1899, p. 88, qui considère que la « grosse tour (xiiie siècle) donna son nom aux descendants de son constructeur » ; elle est qualifiée de « donjon et chasteil dudit Chastelet » en 1384. Pour Georges Poull (La maison ducale de Lorraine, PUN, Nancy, 1991, p. 44- 47), Ferry, probable fils naturel de ce Thierry d’Enfer, serait la tige de cette célèbre famille chevaleresque.

    12  Alban Fournier, Ibidem, p. 89.

    13  « … c’est à çsavoir dès le cinquième cranel du mur de la fermeté dudit bourg, au-dessous de la tour dudit bourg en montant haut en place dudit bourg, pour aller à ligne au-dessus de la maison de Colin d’Ambrecourt… », dom Augustin Calmet, Histoire généalogique..., op. cit., Nancy, 1741, pièces justificatives, p. XXVIII.

    14  Michel Bur (dir.), Les peuplements castraux dans les Pays de l’Entre-Deux, actes du colloque de Nancy, 1-3 octobre 1992 : Aux origines du second réseau urbain, les peuplements castraux, Nancy, PUN, 1993, 385 p.

    15 Charles Kraemer, « Châteaux et prieurés de Lorraine (xe-xiiiesiècles), essai de topographie historique », Hervé Mouillebouche (dir.), Châteaux et prieurés, actes du premier colloque de Bellecroix (Chagny), 15-16 octobre 2011, CECAB, Chagny, 2012, p. 37, 40, 45, 55, 61.

    16  Yves Henigsfeld et Amaury Masquilier (dir.), Archéologie des enceintes urbaines et leurs abords en Lorraine et en Alsace (xiie-XVesiècles), RAE, Dijon, 2088, p. 193-194.

    17  Gérard Giuliato, « Une ville forte au Moyen Âge : Vaucouleurs », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, Nouvelle série, Moyen Âge, Renaissance, Temps modernes, 2005, p. 45-47.

    18  Voir à ce propos la communication de Gérard Giuliato ; voir aussi Yves Henigsfeld et Amaury Masquilier, op. cit., p. 321-
    344 et Charles Kraemer, « Châteaux et prieurés... », art. cit., p. 56-58.

    19  Michel Bur, « La formation du comté de Champagne, v. 950 – v. 1150 », Mémoires des Annales de l’Est, 54, Nancy, 1977, p. 405-408.

    20  Marcel Grosdidier de Matons, Le comté de Bar…, op. cit., p. 63, 255, 353.

    21  AD Meuse, B 1414.

    22  AD Meuse, B 1420.

    23  AD Meuse, B 1422.

    24  AD Meuse, B 1430.

    25  AD Meuse, B 1437.

    26  Georges Poull, Pages d’histoire..., op. cit., p. 87.

    27  Journal de la Société Archéologique de la Lorraine, 1889, p. 8.

    28  Victor Servais, Annales historique du Barrois de 1352 à 1411, Bar-le-Duc, 1865, t. 1, p. 42.

    29  Selon Emmanuelle Bourassin, Pour comprendre le xve siècle, Éditions Tallandier, 1989, p. 174 : les habitants de Domremy, pillé par un brigand nommé Henri de Savoie, achètent la protection du damoiseau de Commercy, Robert de Sarrebrück. D’autres actions de brigandages sont conduites par un certain Barthélemy de Clefmont : Georges Poull, Pages d’histoire..., op. cit., p. 86.

    30  Georges Poull, Pages d’histoire..., op. cit., p. 87.

    31  Charles Kraemer, « Entre Woëvre et Argonne : les grands et petits châteaux du Verdunois médiéval (xie-xvie siècle) et leur relation avec le peuplement », Patrick Corbet et Jackie Lusse (dir.), Ex Animo. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Langres, éd. D. Guéniot, 2008, p. 317-376.

    32  François de Chanteau, « Notice historique et archéologique sur le château de Montbras, Meuse », Mémoires de la Société d‘archéologie Lorraine, 1878

    33  René Truttmann, « Le Château de Ruppes », Le Pays lorrain, 1956, n° 2, p. 78-84 ; voir aussi, Etienne Olry, « Une tour d’angle de l’enceinte extérieure du château de Ruppes », Journal de la Société d » archéologie lorraine, 1883, p. 152-159.

    34  Henri Labourasse, Vouthon-Haut et ses seigneurs, Bar-le-Duc, Impr. Contant-Laguerre, 1890, 188 p.

    35  Georges Poull, « Les seigneurs de Coussey : une branche mal connue de la famille ducale de Lorraine », Le Petit minou du Groupe spéléo-préhistorique vosgien, n° 14, 1954.

    36  Hervé Piant, « Vaucouleurs, le château de Gombervaux : une maison forte en Lorraine à la fin du Moyen Âge », Congrès archéologique de France, Les trois évêchés et l’ancien duché de Bar, Paris, 1995, p. 393-401 ; Gérard Giuliato, « Les maisons fortes à la fin du Moyen Âge », Habitats princiers et seigneuriaux en Lorraine médiévale, Recueil d’articles, Nancy, PUN, 2009, p. 223.

    37  Voir à ce sujet la contribution de Jean-Christophe Blanchard.

    38  Pour tendre à l’exhaustivité, on rajoutera à cet inventaire deux sites. Le « châtel et maison forte de Malpierre » à Rigny-la-Salle, « circuye de murailles et fossés », en ruine en 1561, reconstruit à la fin du xvie siècle, ravagé par un incendie en 1835 et dont il ne reste aujourd’hui que la terrasse entourée sur deux côtés de fossés en eau et deux tours d’angle bastionnées, percées de larges baies au xviiie siècle (Jacques Choux, Dictionnaire des châteaux de Lorraine, Nancy, Berger-Levrault, 1978, p. 196) ; et la maison forte de Monteval, à Burey-en-Vaux, construite au nord du village et qui existait, selon la tradition, dans la seconde moitié du xvie siècle.

    39  Des observations semblables ont déjà été faites dans d’autres parties de la Lorraine actuelle, notamment dans le Barrois. Voir à ce sujet Charles Kraemer et Myriam Jacquot, « Les résidences de l’aristocratie rurale dans le Barrois médiéval. Quelques exemples de la région de Revigny-sur-Ornain », Noëlle Cazin et Philippe Martin (dir.), Aux confins de la Champagne et du Barrois : le Pays de Revigny, Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc, 2011, p. 49-64.

    40  On renverra ici à la communication d’Ivan Ferraresso.

    Auteur

    • Charles Kraemer

      Ingénieur de Recherches, HISCANT-MA, Pôle archéologique universitaire Université de Lorraine,

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    L’analyse topographique en archéologie : évolutions des méthodes et des problématiques de recherche

    Gérard Giuliato, Charles Kraemer et Vianney Muller

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    1  Jean Schneider, « Recherches sur les confins de la Lorraine et de la Champagne », Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 1961, p. 270-274 ; Michel Bur, « La frontière entre la Champagne et la Lorraine du milieu du xe à la fin du xiie», Francia, 1976, vol. 4, p. 237-254 ; Michel Parisse, « La frontière de la Meuse au xe siècle », Haut Moyen Âge : Culture, Éducation et Société, Études offertes à Pierre Riché, Paris, 1990, p. 427-437. Michel Bur pense que le Barrois fut d’abord français et que son glissement vers la Lotharingie tient aux fonctions et au rôle qu’y jouèrent ses détenteurs aux xe et xie siècles, en s’efforçant d’en faire un alleu. Michel Parisse estime pour sa part, selon une logique géographique, que le découpage opéré en 870, lors du traité de Meersen impliquait l’appartenance du Barrois à la Lotharingie.

    2  Jean-Noël Matthieu, « Nouvelles recherches concernant le lignage de Joinville », Cahiers Haut-Marnais, 1992, 190, p. 1-25 et 218-219, 1999, p. 53-57.

    3  Marcel Grosdidier de Matons, Le comté de Bar des origines au traité de Bruges (vers 950-1301), Paris, Picard, 1922, p. 63.

    4  Michel Parisse, Noblesse et chevalerie en Lorraine médiévale, Publications de l’Université de Nancy II, 1982, p. 130-133.

    5  M. G. H., SS, VIII, p. 643.

    6  Michel Bur, « À propos d’une enquête en Lorraine : les châteaux de la haute vallée de la Meuse au Moyen Âge », Annales de l’Est, 1, 1979, p. 10.

    7  Michel Parisse, Noblesse et chevalerie..., op. cit., p. 131.

    8  Jacques Choux, Dictionnaire des châteaux de France. La Lorraine, Nancy, Berger-Levault, 1978, p. 45.

    9  Georges Poull, Pages d’histoire au pays de Jeanne d’Arc : le château et les seigneurs de Bourlémont, Rupt-sur-Moselle, 1962, t. 1, p. 71. Cette hypothèse est reprise par l’abbé Choux dans son dictionnaire des châteaux de la Lorraine mais il est évident qu’elle ne peut être vérifiée sans une opération archéologique.

    10  Documents rares ou inédits de l’histoire des Vosges, Comité d’histoire vosgienne, t. 7, 1882, p. 231.

    11  Les auteurs divergent sur ce point. Pour dom Augustin Calmet (Histoire généalogique de la maison du Chastelet, branche puinée de la maison de Lorraine, Nancy, 1741, livre 1, p. 12 et sv.), Thierry est à l’origine de la maison du Châtelet ainsi baptisée en souvenir de l’île du Chastelet, où Mathieu de Montmorency, père de Gertrude, épouse de Thierry, avait une maison évoquée dans une charte du roi de France, Philippe Auguste. Cette hypothèse est retenue par Alban Fournier (« Topographie ancienne du département des Vosges, huitième fascicule, La Plaine (2èmepartie) », Annales de la Société d’Émulation du département des Vosges, 1899, p. 88, qui considère que la « grosse tour (xiiie siècle) donna son nom aux descendants de son constructeur » ; elle est qualifiée de « donjon et chasteil dudit Chastelet » en 1384. Pour Georges Poull (La maison ducale de Lorraine, PUN, Nancy, 1991, p. 44- 47), Ferry, probable fils naturel de ce Thierry d’Enfer, serait la tige de cette célèbre famille chevaleresque.

    12  Alban Fournier, Ibidem, p. 89.

    13  « … c’est à çsavoir dès le cinquième cranel du mur de la fermeté dudit bourg, au-dessous de la tour dudit bourg en montant haut en place dudit bourg, pour aller à ligne au-dessus de la maison de Colin d’Ambrecourt… », dom Augustin Calmet, Histoire généalogique..., op. cit., Nancy, 1741, pièces justificatives, p. XXVIII.

    14  Michel Bur (dir.), Les peuplements castraux dans les Pays de l’Entre-Deux, actes du colloque de Nancy, 1-3 octobre 1992 : Aux origines du second réseau urbain, les peuplements castraux, Nancy, PUN, 1993, 385 p.

    15 Charles Kraemer, « Châteaux et prieurés de Lorraine (xe-xiiiesiècles), essai de topographie historique », Hervé Mouillebouche (dir.), Châteaux et prieurés, actes du premier colloque de Bellecroix (Chagny), 15-16 octobre 2011, CECAB, Chagny, 2012, p. 37, 40, 45, 55, 61.

    16  Yves Henigsfeld et Amaury Masquilier (dir.), Archéologie des enceintes urbaines et leurs abords en Lorraine et en Alsace (xiie-XVesiècles), RAE, Dijon, 2088, p. 193-194.

    17  Gérard Giuliato, « Une ville forte au Moyen Âge : Vaucouleurs », Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, Nouvelle série, Moyen Âge, Renaissance, Temps modernes, 2005, p. 45-47.

    18  Voir à ce propos la communication de Gérard Giuliato ; voir aussi Yves Henigsfeld et Amaury Masquilier, op. cit., p. 321-
    344 et Charles Kraemer, « Châteaux et prieurés... », art. cit., p. 56-58.

    19  Michel Bur, « La formation du comté de Champagne, v. 950 – v. 1150 », Mémoires des Annales de l’Est, 54, Nancy, 1977, p. 405-408.

    20  Marcel Grosdidier de Matons, Le comté de Bar…, op. cit., p. 63, 255, 353.

    21  AD Meuse, B 1414.

    22  AD Meuse, B 1420.

    23  AD Meuse, B 1422.

    24  AD Meuse, B 1430.

    25  AD Meuse, B 1437.

    26  Georges Poull, Pages d’histoire..., op. cit., p. 87.

    27  Journal de la Société Archéologique de la Lorraine, 1889, p. 8.

    28  Victor Servais, Annales historique du Barrois de 1352 à 1411, Bar-le-Duc, 1865, t. 1, p. 42.

    29  Selon Emmanuelle Bourassin, Pour comprendre le xve siècle, Éditions Tallandier, 1989, p. 174 : les habitants de Domremy, pillé par un brigand nommé Henri de Savoie, achètent la protection du damoiseau de Commercy, Robert de Sarrebrück. D’autres actions de brigandages sont conduites par un certain Barthélemy de Clefmont : Georges Poull, Pages d’histoire..., op. cit., p. 86.

    30  Georges Poull, Pages d’histoire..., op. cit., p. 87.

    31  Charles Kraemer, « Entre Woëvre et Argonne : les grands et petits châteaux du Verdunois médiéval (xie-xvie siècle) et leur relation avec le peuplement », Patrick Corbet et Jackie Lusse (dir.), Ex Animo. Mélanges d’histoire médiévale offerts à Michel Bur, Langres, éd. D. Guéniot, 2008, p. 317-376.

    32  François de Chanteau, « Notice historique et archéologique sur le château de Montbras, Meuse », Mémoires de la Société d‘archéologie Lorraine, 1878

    33  René Truttmann, « Le Château de Ruppes », Le Pays lorrain, 1956, n° 2, p. 78-84 ; voir aussi, Etienne Olry, « Une tour d’angle de l’enceinte extérieure du château de Ruppes », Journal de la Société d » archéologie lorraine, 1883, p. 152-159.

    34  Henri Labourasse, Vouthon-Haut et ses seigneurs, Bar-le-Duc, Impr. Contant-Laguerre, 1890, 188 p.

    35  Georges Poull, « Les seigneurs de Coussey : une branche mal connue de la famille ducale de Lorraine », Le Petit minou du Groupe spéléo-préhistorique vosgien, n° 14, 1954.

    36  Hervé Piant, « Vaucouleurs, le château de Gombervaux : une maison forte en Lorraine à la fin du Moyen Âge », Congrès archéologique de France, Les trois évêchés et l’ancien duché de Bar, Paris, 1995, p. 393-401 ; Gérard Giuliato, « Les maisons fortes à la fin du Moyen Âge », Habitats princiers et seigneuriaux en Lorraine médiévale, Recueil d’articles, Nancy, PUN, 2009, p. 223.

    37  Voir à ce sujet la contribution de Jean-Christophe Blanchard.

    38  Pour tendre à l’exhaustivité, on rajoutera à cet inventaire deux sites. Le « châtel et maison forte de Malpierre » à Rigny-la-Salle, « circuye de murailles et fossés », en ruine en 1561, reconstruit à la fin du xvie siècle, ravagé par un incendie en 1835 et dont il ne reste aujourd’hui que la terrasse entourée sur deux côtés de fossés en eau et deux tours d’angle bastionnées, percées de larges baies au xviiie siècle (Jacques Choux, Dictionnaire des châteaux de Lorraine, Nancy, Berger-Levrault, 1978, p. 196) ; et la maison forte de Monteval, à Burey-en-Vaux, construite au nord du village et qui existait, selon la tradition, dans la seconde moitié du xvie siècle.

    39  Des observations semblables ont déjà été faites dans d’autres parties de la Lorraine actuelle, notamment dans le Barrois. Voir à ce sujet Charles Kraemer et Myriam Jacquot, « Les résidences de l’aristocratie rurale dans le Barrois médiéval. Quelques exemples de la région de Revigny-sur-Ornain », Noëlle Cazin et Philippe Martin (dir.), Aux confins de la Champagne et du Barrois : le Pays de Revigny, Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc, 2011, p. 49-64.

    40  On renverra ici à la communication d’Ivan Ferraresso.

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