Le tombeau d’Antoine de Vaudémont et de Marie d’Harcourt
p. 299-314
Texte intégral
1Placé aujourd’hui dans la seconde chapelle de la première travée de l’église des Cordeliers de Nancy (Musée Lorrain), le tombeau n’est pas à sa place d’origine. Il est réalisé dans une pierre calcaire venant des carrières de Sorcy-sur-Meuse1.
Provenance de l’œuvre
2Initialement, le tombeau se trouvait dans l’église de la collégiale Saint Jean Baptiste de Vaudémont où il abritait le corps d’Antoine et seulement le cœur de Marie2. Grâce au procès-verbal du procureur Chassel du 11 avril 1761, l’emplacement du monument et sa composition sont connus avec précision3.
« Et, procédant à toujours à la reconnoissance pour laquelle nous étions en la dite Église, par continuation, avons trouvé un autre tombeau isolé, élevé au milieu du chœur entre le sanctuaire et le lutrin, sur lequel sont deux statues de pierre représentans un chevalier ou Prince revêtu de ses armes et une femme, couchés l’un près de l’autre, le visage tourné vers le maître autel, y ayant un Lion aux pieds du Prince et un chien à ceux de la Dame, et n’avons trouvé au dit tombeau ni aux environs aucune inscription qui y aye rapport ; mais il nous a été assuré par l’assemblée, que la tradition étoit que ces deux figures représentoient Antoine de Lorraine Comte de Vaudemont et son Epouse. À la partie du dit tombeau regardant le lutrin ou le bas du chœur, et la principale porte de l’Église, après les ornements qui sont élevés derrière la tête des dites statues, se sont trouvés sculptés en bas relief, deux écussons antiques, scavoir, derrière la tête d’homme, les armes ordinaires de Lorraine qui sont à la bande chargée de trois alérions comme ci à côté (croquis). La dite statue d’homme étant à la droite. Et derrière la tête de la statue de la femme à gauche, étoit de même, un écu de forme antique, parti au côté dextre de Lorraine comme ci-dessus et au côté senestre deux burelles ou jumelles en chef, et en pointe trois fleurs de lys deux et une, à la bordure besantée, et ainsi qu’elles sont représentées ci à côté (croquis). Les quelles armes nous avons jugées être celles de Marie d’Harcourt Epouse du dit comte, et qui fut fille aînée et principale héritière de Jean VII comte d’Harcourt et d’Aumale et de Marie d’Alençon, son Epouse. On remarque que les dites armoiries ont été peintes des couleurs de leurs métaux et émaux, mais elles sont présentement effacées et il n’y a aucune hachure. »
3Ainsi, il se trouvait dans le chœur, à gauche (au Nord), entre l’autel et le lutrin (Nord-Ouest). Les gisants étaient placés sur un cénotaphe, les regards tournés vers l’Est4, Antoine à droite, Marie à sa gauche, chacun étant identifié par ses armoiries sculptées sur la largeur du cénotaphe, sous les têtes.
4Le procès-verbal précise que le lieu de sépulture était distinct, situé dans un caveau creusé sous le chœur.5
« Avons de plus remarqué une grosse pierre quarrée dans le pavé derrière ce tombeau, à laquelle sont attachés quatre anneaux de fer, la dite pierre servant à fermer la descente et entrée du caveau au dessous de ce tombeau, laquelle aiant fait lever, il s’est trouvé un escalier, au bas duquel l’entrée du caveau étoit fermé par un joint de pierre de taille, que l’on nous a assuré pouvoir s’ouvrir facilement et avoir été ouvert autrefois, et plusieurs des assistants y être descendus et y avoir vû un corps : et ayant effectivement fait tirer la principale des dites pierres sans aucune difficulté, ainsi que les autres, avons trouvé un caveau revêtu de toutes parts de pierres de taille, long de huit à neufs pieds, large de quatre à cinq ou plus, sur cinq ou six de hauteur, et dans le dit caveau s’est trouvé un cerceuil ouvert et sur le fond un corps ou squelette d’assés grande taille. Avons remarqué que le cerceuil avoit été anciennement soutenu à moitié de la hauteur du dit caveau sur deux brancars, lesquels se sont trouvés encor existans sous icelui, et avons jugé que la chute d’iceux avoit pû occasionner l’ouverture du cerceuil, dont les planches bois de sapin, tant du couvercle que les parois étoient à côté du fond sur lequel repose le dis corps. Et le sr Ferry, après l’avoir examiné en notre présence et des autres personnes de notre compagnie nous a rapporté être celui d’un homme.
Il se trouve aussi à côté un petit coffre de bois, ouvert ; et dedans, de la poussière humide provenant de chairs et d’étoffes détruites par le temps. (…).
Et après avoir attentivement examiné les parois du dit caveau, ensemble le dit Coffre et les planches détachées du cerceuil pour reconnaître s’il y avoit quelques inscriptions ou autres documens, nous n’en avons point trouvé du tout, ni de marques qu’il en aye eu. »
5Le caveau soigneusement construit en pierres de taille mesurait 2,30 m à 2,60 m de long sur 1,20 m à 1,45 m pour une hauteur de 1,45 m à 1,75m. Il contenait un cercueil avec des ossements et le petit coffre qui avait certainement servi à conserver le cœur de Marie.
Les déplacements
6Les restes humains furent conduits à Nancy le 21 avril 1762 et le tombeau à Belval avant la destruction de la collégiale de Vaudémont.
7Le lieu de transfert n’est connu que par une lettre datée du 6 mai 1818 et envoyée par le curé et le maire de Vaudémont au préfet de la Meurthe.6
« Les statues de Gérard d’Alsace, comte de Vaudémont et de Hadvide, son épouse, ainsi que celle du duc Antoine, placée autrefois sur son caveau près du grand autel de la Collégiale, se trouvent actuellement dans l’Église du prieuré de Belval. Ces statues furent transférées dans ce prieuré après la destruction de la collégiale de Vaudémont, vraisemblablement parce qu’il avoit été fondé par Gérard d’Alsace. Elles sont accompagnées de quelques autres statues parmi les quelles on croit reconnaître celle de Marie d’Harcourt, épouse du duc Antoine et celle d’Ysabelle de Lorraine, épouse du comte Henri ; mais on ne peut assoir ces conjectures sur aucun fondement solide ».
8Belval est un prieuré fondé en 1097 par Gérard Ier de Vaudémont, dans un vallon adjacent à la vallée de la Moselle, sur le territoire de Portieux (Vosges). Proche de Châtel-sur-Moselle, le prieuré succédait à un ermitage. Dédié à la Vierge et à la sainte Croix, il fut confié à l’abbaye bénédictine de Moyenmoutier qui y déposa les reliques de saint Spinule et en fit un lieu de pèlerinage. En 1107, le comte décida de s’y faire inhumer et fut imité par nombre de ses descendants. On y trouvait la curieuse statue dite du « Retour du croisé », considérée à tort comme le monument funéraire de Gérard mais qui semble plus vraisemblablement se rapporter au tombeau du comte Hugues Ier parti à la seconde croisade de 1147 à 11497 et mort en 1165 après une absence de quatorze ans. Cette fonction de nécropole familiale s’interrompit rapidement mais le souvenir persista au point qu’un de leurs lointains descendants, en la personne de Thiébaut X de Neufchâtel y fut inhumé en 1462.
9La guerre de trente Ans ruina l’édifice et au retour de la paix, on procéda à de profondes transformations comme l’indique Dom Augustin Calmet.8
« Nous avons fait transporter ses ossements (du comte Gérard) en l’abbaye Saint Léopold de Nancy en 1718, le Cloître étant tombé de vétusté et l’Église ayant été retranchée de toute la longueur de la Nef ; les Corps de Particuliers inhumés dans le Cimetière au devant de l’Église, ont été transportés au cimetière de Portieux, avec la permission de l’Evêque. On y a bâti depuis peu une nouvelle Église assez éloignée de l’ancienne, qui est entièrement abandonnée. (…). Pour le prieuré de Belle-Valle, il est aujourd’hui entièrement abandonné, et les bâtiments occupés par le fermier qui y réside.
10Cette lointaine tradition explique le choix fait par les chanoinesses de Bouxières et le déplacement des sépultures et des ossements trouvés dans la collégiale de Vaudémont se fit certainement peu après 1762, date de démolition de l’église. La nouvelle église de Belval offrait toutes les garanties pour les recevoir.
11La Révolution provoqua des dommages à cet édifice. Sous le règne de Louis XVIII, le gouvernement, soucieux de répondre aux demandes de la maison de Lorraine-Habsbourg décida de regrouper les restes et les sépultures de leurs ancêtres des familles de Lorraine et de Vaudémont à Nancy. L’enquête fut confiée à Monsieur Dufeugray, secrétaire du cabinet du Préfet des Vosges. Le 1er novembre 1818, il reçut le rapport d’un de ses agents, Monsieur Gérardin, maire de Neufchâteau qui précisait9 :
« J’ai retrouvé dans les débris de l’église de Belval les statues du comte Henri III, d’Isabelle de Lorraine et du comte Antoine et de Marie d’Harcourt qui etoient placées sur leurs tombeaux à Vaudémont et qui furent transférées depuis à Belval. (…). J’ai l’honneur de mettre toutes les statues à la disposition de Monsieur le Préfet de la Meurthe de la part de Monsieur le Préfet des Vosges qui en a fait conjointement la demande à M. Lami, propriétaire de Belval et de la Verrerie de Portieux ».
12Le déplacement du tombeau dans l’église des Cordeliers de Nancy fut réalisé rapidement.
13Le 5 novembre 1819, une commission se rendit à Belval pour dresser la liste des œuvres et établir le procès-verbal d’enlèvement.
« Charles-Alexandre-Joseph Gérardin-Lacour, maire de Neufchâteau, député par le Préfet des Vosges, était présent avec M. Mougin, maire de Portieux, et M. Lamy, propriétaire de Belval.
1re statue de Gérard d’Alsace et Hadwige de Dagsbourg. 2e statue Henri, comte de Vaudémont.
3e statue Isabelle de Lorraine, femme du précédent
4e et 5e statue Antoine de Vaudémont et Marie d’Harcourt.
Ces quatre dernières figures ont été placées originairement dans la collégiale de Vodémont et transportées à Belval lors de la suppression de la Collégiale
6e statue Thibaut de Neufchâtel. Fort mutilé, ainsi que toutes les autres à la Révolution. »
14Et, d’une autre écriture :
« Les monuments ont été déposés dans l’église des Cordeliers le 6 novembre 1819. »
15Le transport fut réalisé sans tarder comme le confirme cette mention.10
« 1819, 8 novembre. Dépense occasionnée par le transport de Belval à Nancy de 6 statues destinées à la chapelle ducale : Il est du au Sr Vincent, voiturier, pour ledit transport sur deux voitures, prix convenu 70 fr. ».
Figure 1 : Dessin du tombeau en 1728.

Une œuvre restaurée
16Dés son arrivée aux Cordeliers, le tombeau fit l’objet de restaurations en 1822.11
« Restauration du tombeau d’Antoine, comte de Vaudémont et de Marie d’Arcourt, son épouse. Ce tombeau sera rétabli dans la deuxième chapelle à gauche en entrant. Il sera posé sur un massif en pierres de taille avec socle ; les deux retours seront refait à neuf, mais simplement unis avec une table renforcée. La restauration des deux statues et de sculptures du tombeau, pose et fourniture de pierre compris 398 fr. 60.
Il sera remplacé pour fermer la chapelle et empêcher les dégradations des tombeaux 3 mètres de longueur de grille en fer avec une porte placée dans le milieu. Cette grille aura 1 m 75 de hauteur et sera composé de deux traverses et de montants en forme de lance. Estimé, compris pose et scellure, à 75 fr. le mètre, pour 3 m. 50 262 fr. 50. »
17En 1935, il se trouvait toujours au même endroit12. D’autres travaux de restauration furent réalisés par un atelier d’art nancéien en 1938.13
« Août 1938, du 9 au 19 (…)
Tombeau d’Antoine de Vaudémont : reconstitution des parties manquantes des draperies (pièces), rescellement des parties brisées. Restauration et rescellements : jambes et pieds des personnages, nettoyage et patine- fourniture et main d’œuvre 776. 10 fr. »
18Ces retouches sont visibles en divers endroits comme sur la robe de la comtesse ou le genou gauche du comte. Cependant, il y a toujours de nombreux éléments abîmés ou manquants. Le voile et le nez de la comtesse sont érodés ainsi que les dais et l’écu aux armes de Lorraine porté par un ange. Les mains des gisants ont disparu. Trois petits personnages du cénotaphe ont perdu leur tête ou leur main.
19Depuis cette date, le monument a une nouvelle fois été déplacé et se trouve désormais dans la chapelle de la première travée à droite.
20Ces documents comptables montrent que les retouches sur les gisants furent limitées. Par contre, le soubassement parallélépipédique est récent, sauf le panneau sculpté de style gothique qui y est fixé.
Comparaison avec le dessin de Dom Calmet
21Dom Calmet fit exécuter ce dessin avant 1728 à Vaudémont14. Le dessinateur est resté assez fidèle à l’original mais on note des différences dans les détails. Ainsi les ornements latéraux des coussins et les yeux clos des deux gisants, la coiffure d’Antoine, ses genouillères et son lion, les plis de la robe de Marie, le galon de son voile, sa ceinture, la position de ses pieds et son chien (fig. 1).
Le cénotaphe
22Le côté longitudinal du cénotaphe présente une face sculptée de style gothique composée de six statuettes assises sur un socle quadrangulaire et présentées de face sous des dais de style flamboyant aux pinacles triangulaires décorés de motifs végétaux. Un groupe de trois colonnettes encadre chaque personnage. La pierre calcaire conserve les traces (layures) laissées par la rippe, sorte de ciseau à bout recourbé, doté de dents, utilisé pour obtenir des arrondis15. On identifie trois hommes, deux anges et une femme tous vêtus différemment mais seuls un ange, un homme et une femme sont restés intacts. L’ensemble dégage une impression de vie et de mouvement qui attire le regard et les détails offrent un remarquable témoignage sur le vêtement médiéval (fig. 2). Son étude se fera de gauche à droite.
Figure 2 : Vue latérale du tombeau.

Un religieux
23Le personnage, en position assise est privé de sa tête et de ses mains autrefois jointes. Vêtu d’un long manteau harmonieusement disposé formant un mouvement circulaire au niveau des avant-bras et qui retombe en plis verticaux en S ou en V à partir des genoux, il prie. Le couvre-chef -capuche ou capuchon- a disparu mais la petite cape qui couvre les épaules reste visible. Le vêtement correspond à celui d’un homme d’église, certainement un chanoine16 (fig. 3).
Un ange porte-écu
24L’ange privé de sa tête, est assis, les ailes à demi déployées. Une grande aube couvre tout le corps du cou aux pieds. Il tient à deux mains l’écu armorié de Marie d’Harcourt (Écartelé, aux 1 et 4 : d’or à deux fasces de gueules -Harcourt- ; aux 2 et 3 : d’azur à trois fleurs de lis d’or, à la bordure componée d’argent et de gueules -Alençon-) où des traces de couleur rouge subsistent (fig. 4 et 5).
Un bourgeois
25Le personnage est assis sur un banc de pierre, la main droite posée sur le genou, la main gauche appuyée sur le cœur. Malheureusement, l’avant-bras gauche et la tête ont disparu (fig. 6).
26Il porte un vêtement caractéristique des catégories populaires17. Sur la tête, une capuche tombe en plis épais autour du cou et se prolonge par une cape couvrant les épaules. L’ensemble constitue un chaperon. Au dessus, il est vêtu d’une cotte qui tombait jusqu’aux chevilles. Ce vêtement ample est serré à la taille par une large ceinture de cuir munie d’une grosse boucle carrée dont l’ardillon est visible. Sur la poitrine, le tissu tombe en plis ondulés harmonieux. L’homme a les jambes écartées entre lesquelles la cotte dessine un grand pli en V avant de descendre jusqu’aux mollets en plis droits. Les mollets sont découverts car la cotte est relevée du fait de la position assise. Il n’est pas possible de dire s’ils sont protégés par des chausses. Par contre, il porte aux pieds des bottines de cuir remontant au-dessus des chevilles.
Figure 3 : Un religieux.

Figure 4 : Un ange porte-écu.

Figure 5 : Écu armorié de Marie d’Harcourt.

Figure 6 : Un bourgeois.

Une femme
27Assise sur un banc de pierre, elle tient de la main droite, un livre ouvert posé sur ses genoux et pose la main gauche sur son épaule. Le sculpteur a représenté avec précision son costume fait de plusieurs pièces. Un voile ou coiffe couvre la tête et se prolonge sur les épaules et le haut de la poitrine, laissant le visage entièrement découvert, la tête légèrement inclinée à droite. Il dégage une impression de sérénité et d’épanouissement (fig. 7).
28Le manteau, largement ouvert en corolle dessine d’harmonieux plis en arcs de cercle avant de tomber en plis ondulés et épais sur les pieds entièrement cachés. La robe est visible sur le buste et les jambes avec des plis froncés par une ceinture sans boucle. Au niveau des avant-bras, le tissu est agrémenté de boutons.
29Ce personnage féminin présente des éléments souvent associés à l’image de la Vierge Marie comme les vêtements et le livre ouvert, symbole de l’instruction ou de l’Annonciation. Mais ce peut être aussi une allégorie de la Foi. La question reste ouverte.
Un bourgeois ou un noble
30Le personnage est assis sur le bord d’un banc dans une attitude de recueillement. La main droite soutient le coude gauche et le bras gauche est plié de façon à ce que la main, posée sur la joue soutienne la tête. Ici encore, les vêtements sont représentés avec un grand soin (fig. 8).
31L’homme porte un chaperon complet qui se compose de plusieurs parties. L’ouverture du capuchon forme la visagière ou barbute ici repliée vers l’intérieur pour dégager complètement un visage rond, aux traits fins, avec des pommettes saillantes, des yeux en amande et un front large. La pièce couvrant le col est appelée collet ou goulle ou patte qui se prolonge par la cape18 (fig. 9).
32Le personnage est assis sur un banc dans une attitude empreinte de tristesse.
33Il porte une robe tombant jusqu’aux pieds quand la personne est debout mais qui découvre ici les mollets. Le vêtement est serré à la taille par une large ceinture en cuir avec boucle carrée et ardillon. Au niveau des jambes, il dessine des plis en V. Les manches closes et très larges pendent sous forme de véritables sacs desquels on peut sortir la main et les poignets par un trou circulaire. Il n’est pas sans rappeler un vêtement appelé houppelande qui apparaît vers 1390 et qui restera à la mode jusqu’au milieu du xve siècle19. Peu adapté aux tâches manuelles, ce vêtement est la marque d’un personnage d’un certain rang social, riche bourgeois ou noble. Aux pieds, l’homme porte des bottines à bout rond.
Figure 7 : Une femme.

Figure 8 : Un bourgeois.

Figure 9 : Un chaperon.

Figure 10 : Un ange porte-écu.

Figure 11 : Écu armorié d’Antoine.

Un ange porte-écu
34L’ange est assis, les ailes à demi déployées derrière le dos, la tête inclinée en signe de recueillement ou de deuil. Son visage exprime la retenue qu’adoucit une abondante chevelure bouclée. Il tient l’écu armorié aux armes de Lorraine entre ses mains aux doigts exagérément longs et fins (fig. 10 et 11).
Les dais gothiques
35Chaque niche est encadrée de deux colonnettes reposant sur une base moulurée et supportant deux arcs brisés décorés à l’intérieur d’un arc composé d’un lobe et de deux écoinçons. Chaque arc est surmonté d’un gable en accolade sur lequel s’accrochent des fleurons en feuille de choux. Un pinacle fleuronné couronne la pointe. Au second plan coure une frise à pans coupés encadrée par une corniche haute triangulaire et une corniche basse en demi-ronde. Sur chaque pan, le décor se compose de trois fenêtres en arcatures brisées composées d’un lobe central et de deux écoinçons. Au milieu de chaque dais, subsiste la tige d’une clef pendante à présent disparue. Entre les dais, se dressent d’élégants pinacles dont les sommets s’ornent de glands suspendus à leurs tiges.
36Les éléments sculptés du cénotaphe – vêtements, visages, dais flamboyants – présentent une forte ressemblance avec les œuvres d’art bourguignonnes portées à la perfection au tombeau de Philippe le Hardi réalisé à partir de 1381 mais surtout en 1406-1410 au point d’être imité par celui de Jean Sans Peur réalisé entre 1433 et 1470. Il n’est pas surprenant que cette influence se retrouve dans la sépulture d’Antoine dont on connaît les relations privilégiées avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon (fig. 12).
Le gisant d’Antoine
37L’identification du défunt ne fait aucun doute. Elle est attestée par les armoiries figurées sur le cénotaphe. Antoine naquit vers 1400 ou 1405 du mariage de Marguerite de Vaudémont-Joinville et de Ferry de Lorraine. Il s’opposa par les armes à René Ier entre 1431 et 1441 en revendiquant le duché de Lorraine et mourut le 22 mars 145820.
Les éléments périphériques
Le coussin
38La tête repose sur un coussin épais orné de motifs en forme de losanges et agrémenté aux angles de pompons à glands (fig. 13).
Le lion
39Les pieds du comte s’appuient sur contre un petit lion allongé les yeux grands ouverts. Les poils de la crinière sont ondulés et traités en paquet tandis que les pattes trapues présentent des griffes acérées (fig. 14 et 15).
Le visage
40La patine noire qui recouvre l’ensemble tranche avec la couleur de la pierre utilisée pour restaurer le bout du nez. La chevelure faite de mèches plates ondulées présente une « coupe au bol » dégageant les oreilles et un front bombé. Les yeux légèrement enfoncés sont ronds, ouverts avec une fine paupière et des cernes marqués tandis que la bouche simplement gravée montre des commissures tombantes (fig. 16).
Les équipements défensifs
41Le chevalier est revêtu de son équipement presque complet appelé le harnois21. La connaissance de cette panoplie composite a beaucoup progressé grâce à l’étude des représentations iconographiques et des objets conservés dans divers musées européens. Depuis quelques années, cette approche a été entièrement renouvelée par les reconstitutions dans une perspective « d’Histoire vivante » venue d’Angleterre. Portée par des associations, cette vision pratique du passé conduit à fabriquer à l’identique des armes et des défenses et à s’intéresser à la façon dont on s’en servait22.
Figure 12 : Dais gothique.

Figure 13 : Tête d’Antoine.

Figure 14 : Tête de lion.

Figure 15 : Corps du lion.

Figure 16 : Visage d’Antoine.

La tête
42La chevelure plaquée est peut être le signe du port d’un bonnet en tissu épais23 sur lequel on posait l’armet de tête ou bassinet absent du gisant24.
Le haut du corps
43Le guerrier porte sur la peau un épais vêtement composé de plusieurs couches de tissu piqué et appelé gambison ou jaque visible au niveau du cou (fig. 13). Sur celui-ci est cousu un haubert de maille25 dont la partie supérieure forme le gorgerin. Il joue un rôle structurel car toutes les pièces s’y rattachent (fig. 17).
44Pour se protéger contre les armes blanches, les carreaux d’arbalètes et surtout les billes de plomb (plommées) tirées par les serpentines et bâtons à feu devenus très efficaces à partir de 1420, les armuriers généralisèrent les « plates », c’est-à-dire les pièces de métal ajustées au corps et fixées au haubert par des lacets de cuir.
45Le buste d’Antoine est recouvert d’un plastron décoré au repoussé et par des enrobages. La protection de l’abdomen est assurée par une pansière dont la pointe tournée vers le haut est sanglée au plastron par une petite ceinture appelée cuirie visible au niveau du plexus.
46Fixée à la taille, la braconnière protège le bas-ventre et les hanches par un système de huit plaques articulées inspirées des carapaces d’écrevisses ou de scarabées. On aperçoit le bas du haubergeon taillé en dents de scie esthétiques. La largeur de la braconnière se réduit à l’entrejambe en une tassette de cinq plaques qui assurent la protection du sexe. Ce dernier élément était de peu d’intérêt pour un cavalier mais sa présence tend à prouver que le chevalier combattait aussi à pied (fig. 18).
Figure 17 : Le haut du harnois.

Figure 18 : La braconnière.

Figure 19 : Les protections des bras.

Figure 20 : Les grèves et solerets.

Figure 21 : Les genouillères.

Figure 22 : La protection des jambes et l’épée.

Figure 23 : La daguette.

Les membres supérieurs
47Le haubergeon de maille apparaît sous les aisselles et sur l’intérieur des bras. Par dessus sont placées les plates galbées.
48Sur l’épaule, on trouve une spalière dotée d’une petite crête saillante arrondie appelée la buffe.
49Sur le bras, le canon d’arrière bras -composé d’une seule pièce artificiellement divisée en cinq parties- est serré par une sangle en cuir à boucle à passant rivé à mi-bras. Une curieuse pièce ronde en forte saillie apparaît sur le bras droit (fig. 17).
50La pointe du coude est protégée par deux pièces cintrées formant la cubitière. La pliure de l’articulation est masquée par une ailette circulaire.
51L’avant-bras est couvert par un canon d’avant-bras formé d’une pièce serrée aux poignets. Il est peu vraisemblable que sur les mains jointes le sculpteur ait pris le parti de représenter les gantelets (fig. 19).
Les membres inférieurs
52Le cuissot ou cuissard fermé protège les cuisses. On voit distinctement les charnières métalliques qui assujettissent les deux gouttières ou canons de cuisse.26
53Le garde-genoux ou genouillère dispose d’un aileron circulaire latéral. Les grèves enveloppent le tibia et le mollet avec deux gouttières solidarisées par charnières à l’extérieur et sangles à l’intérieur27. En plus, une courroie de cuir qui part de la genouillère et passe sous les pieds assure une bonne fixation sur le membre. Deux plaques cintrées encadrent la genouillère pour assurer la liaison avec les grèves d’une part et les cuissards d’autre part.
Figure 24 : Le gisant de Marie.

Figure 25 : La tête de Marie sur le coussin.

Figure 26 : Pompon à glands.

Figure 27 : Le chien.

54Les solerets composés de cinq lames cintrées ne couvrent pas la pointe du pied et reposent sur un soulier de cuir à bout rond (fig. 18-20-21).
Les armes
55De part et d’autre d’Antoine, deux armes blanches sont posées sur la dalle.
56À gauche, une épée longue de 1 m dans son fourreau de section losangique pour frapper de taille et d’estoc. Les quillons sont peu saillants et le pommeau de forme prismatique28 (fig. 22).
57À droite, une daguette à lame très courte et pointe acérée capable de percer une maille d’ou le nom de miséricorde. Elle était utilisée par les piétons pour tuer les cavaliers tombés à terre. La poignée est torsadée ; la garde se compose de deux petits quillons renversés à bout rond tandis que le pommeau présente une forme prismatique29. L’arme mesure 25 cm (fig. 23).
58L’équipement d’Antoine présente des caractères précis qu’il convient de comparer à des sources bien datées.
59Sur une miniature illustrant le manuscrit de Jean Chartier, Chroniques de Charles VII rédigé entre 1437 et 1461-1464, le roi trône entouré de ses principaux capitaines identifiés par des phylactères (Richemont, Dunois, Jean Bureau, Joachim Rouault, Pierre de Brézé et Jeanne la Pucelle). Tous portent un harnois complet identique à celui d’Antoine à l’exception des solerets à la poulaine30. Il en est de même sur une tapisserie réalisée en commémoration de la bataille de Formigny en 1450 où l’artiste représenta avec un grand réalisme les harnois portés par Richemont, Clermont et Brézé31 .
60Le célèbre tableau32 de Paolo Uccello, La Bataille de San Romano peint entre 1456 et 1460 offre une autre série de harnois comparables avec vues de face, de côté et de derrière et montre les combattants en pleine action.
61L’exceptionnelle armure du comte Galeazzo da Arco fabriquée vers 1445 peut aussi servir de comparaison33. En Angleterre, les nobles se firent souvent représenter en armes sur des plaques funéraires en cuivre gravé. Celles de William Prelatte (†1462) à Cirencester (comté de Gloucester) et celle William Brome († 1461) à Holton (comté de Oxford) montrent des équipements identiques à celui de Vaudémont34.
62On peut en conclure que le tombeau d’Antoine fut réalisé peu avant ou peu après sa mort en 1458 et qu’il constitue un très rare exemplaire de harnois de cette période conservé en Lorraine.
Le gisant de Marie d’Harcourt
63Son identification ne fait aucun doute en raison de la présence de ses armoiries sur le cénotaphe (Écartelé, aux 1 et 4 : d’or à deux fasces de gueules -Harcourt- ; aux 2 et 3 : d’azur à trois fleurs de lis d’or, à la bordure componée d’argent et de gueules -Alençon-). Elle était la fille de Jean VII comte d’Harcourt et de Marie d’Alençon et épousa Antoine le 12 août 1416. Elle joua un rôle politique en soutenant les entreprises de son mari notamment en 1431. Veuve en 1458, elle céda à son fils en 1464 les biens acquis pendant son mariage et décéda le 29 avril 1476 à l’âge de 78 ans. Dans son testament, elle décida que son cœur serait placé à Vaudémont35. Tout porte à croire que son gisant existait déjà et avait été réalisé en même temps que celui de son époux.
Figure 28 : Le visage de Marie.

Figure 29 : Les manches.

Figure 30 : La boucle de ceinture.

Figure 31 : La robe de Marie.

Figure 32 : Le chaperon.

64Comme son, mari, elle est allongée sur le dos, le corps droit, les mains jointes en prière (fig. 24).
Les éléments périphériques
65Sa tête repose sur un oreiller large et épais agrémenté de quatre pompons à glands aux angles tandis que les bords présentent un décor de broderies en forme de losanges (fig. 25-26).
66Les pieds s’appuient sur un petit chien allongé les yeux grands ouverts, le corps très stylisé et portant au large collier (fig. 27).
Le visage
67Marie a un visage rond et lisse avec une petite bouche dont seule la lèvre inférieure est gonflée. Le nez malheureusement abîmé semble un peu disproportionné par rapport au reste du visage. Ses petits yeux ouverts traités en amande sont très proches du nez. Le portait manque de réalisme et aucune expression ne s’en dégage (fig. 28).
Le costume féminin
68La comtesse porte une tenue composée de deux robes36 et d’un chaperon (fig. 24 et 29).
69La robe de dessous37 n’est pas visible sauf à l’extrémité des manches parfaitement ajustées. On y voit un décor de motifs carrés dans lesquels s’insèrent des ronds.
70La robe de dessus, réalisée dans un tissu épais couvre entièrement le corps du cou jusqu’aux pieds et se termine par une petite traîne qui recouvre une partie du dos du petit chien. Les manches sont retroussées au niveau des poignets tandis que la taille est serrée par une large ceinture en cuir munie d’une grosse boucle carrée ornée de deux clous de chaque côté38 (fig. 30 et 31).
71La tête est couverte par un chaperon épais qui cache les cheveux, les tempes, la partie inférieure des joues, le menton, le cou et les épaules. Sobre, l’étoffe présente toutefois une bordure en motifs striés (fig. 9 et 32).
72L’artiste a su rendre l’épaisseur du tissu de la robe ample qui tombe en plis droits comme si le corps était debout. Elle laisse à peine entrevoir l’anatomie féminine au niveau de la poitrine, des jambes et des avant-bras. La ceinture accentue les plis traités en creux parallèles tandis que les manches pendent en plis arrondis très creusés. Gêné par la présence des pieds et par la forme du chien, le tissu forme de gracieux plis. L’ensemble dégage un sentiment de grande simplicité et de sobriété qui contraste avec le costume militaire du comte mais ne permet pas de donner une datation très précise.
Notes de bas de page
1 Calcaire de l’Oxfordien. Annette Lexa-Chomard et Christian Pautrot, Géologie et géographie de la Lorraine, Metz, 2006, p. 119-121 et ci-dessus article de Dominique Harmand et Jacques le Roux.
2 Dom Augustin Calmet, Histoire de Lorraine, Nancy, 1728, t. IV, pr. col. CCLXXII-CCLXXV. Dans son testament, Marie voulut que son corps soit inhumé dans l’église du prieuré du Parc à Harcourt (Eure, arr. Brionne) et que son cœur soit placé aux côtés de son défunt mari à Vaudémont.
3 Les circonstances de la visite du procureur ont été détaillées dans l’article concernant Henri III.
4 Cette proposition repose sur le postulat que l’église médiévale avait la même orientation que celle reconstruite après 1762, ce qui est vraisemblable. Les armoiries qui se trouvaient sur le cénotaphe, derrière leurs têtes n’ont pas été conservées. Elles ne doivent pas être confondues avec celles que l’on trouve sur le côté longitudinal du monument. C’est cette confusion qui a conduit Michel François à affirmer que les gisants avaient le visage tourné vers le maître-autel. Michel François, op. cit. p. 355.
5 Copie du Procès-verbal de Reconnaissance des Sépultures des Comtes et Comtesses de Vaudémont en l’Église collégiale du dit lieu, le 11 avril 1761. Saint-Dié, Bibl. municipale, Reg. 80xiv, p. 91-98. Editée par Michel François, Histoire des Comtes et du Comté de Vaudémont des origines à 1473, Nancy 1935, p. 366-368.
6 Michel François, op. cit. p. 369-371.
7 Ibid., p. 24-29 et p. 348-352.
8 Dom Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, t. 1, Nancy, 1756, col. 108.
9 Michel François, op.cit., p. 349 note 1. Original conservé aux ADMM F.
10 Michel François, op.cit., p. 356.
11 Ibid. p. 355.
12 Pierre Marot, Le Vieux Nancy, Nancy, 1935, p. 57. À cette date, le gisant d’Antoine a ses deux mains mais celles de Marie ont disparu. Michel François, op.cit., pl. VII.
13 Archives du service de documentation du Musée Lorrain.
14 Dom Augustin Calmet, Histoire de Lorraine, Nancy, 1728, t. III, pl. IV.
15 Principes d’analyse scientifique. Architecture. Méthodes et vocabulaire, Chapitre III, n° 16 et 21, Paris, 1972.
16 Collectif, Le vêtement : histoire, archéologie et symbolique vestimentaires au Moyen Âge, Paris, 1989.
17 Françoise Piponnier, Perrine Mane, Se vêtir au Moyen Age, Paris, 1995. François Boucher, Histoire du costume en Occident, Paris, 2008.
18 Eugène Viollet-le-Duc, Le costume médiéval, Le Moyen Age, Hors Série n° 27, août-octobre 2004, p. 128-129.
19 Michèle Beaulieu, Jeanne Baylé, Le costume en Bourgogne de Philippe le Hardi à la mort de Charles le Téméraire (1364- 1477), Paris, 1956.
20 Michel François, Michel François, Histoire des Comtes et du Comté de Vaudémont des origines à 1473, Nancy 1935, p. 195-225. Georges Poull, La Maison ducale de Lorraine, Nancy, 1991, p. 182-184.
21 Romain Laux, Le chevalier lorrain et son équipement dans l’art funéraire xive-xvie siècle, mémoire de DEA, sous la direction de Gérard Giuliato, Université Nancy2, 2004.
22 Jean de Longaunay, Comment endosser une armure de plates, Moyen Age n° 12, septembre-octobre 1999, p. 46-48. Florent Renaudin, L’Homme d’armes au Moyen Age, Histoire Vivante, Paris, 2006, p. 42-47. Encyclopédie médiévale d’après Viollet-le-Duc, t. 2, Le mobilier, p. 221-227 ; 233-240, 255- 290.
23 Une représentation est visible sur une illustration de l’ouvrage de Frontinus, Miniature des stratagèmes (La Haye, Koninklijke Biblioteek, ms. 73 j22, f°93.)
24 La Normandie dans la guerre de Cent Ans 1346-1450, Caen-Milan, 1999, p. 160 présente un bel exemplaire de salade datant de 1430-1450 et un exemplaire de bassinet p. 162.
25 Ibidem, p. 157, un gilet de maille provenant de la bataille de Formigny en 1450.
26 Albert Jauret, Les jambes d’armures, Moyen Âge n° 7, novembre-décembre 1998, p. 28-31. L’article montre clairement avec illustrations à l’appui l’évolution de ces protections entre 1340 et la fin du xve siècle.
27 Modèle proche dans La Normandie dans la guerre de Cent Ans, Catalogue de l’exposition, Caen-Milan, 1999, p. 161 n° 61 et p. 191.
28 La poignée s’apparente au type XX.2 daté de 1440-1450 de la typologie d’Ewart Oakeshott, Londres, 1998. Voir aussi une présentation de ce travail par Yann Kervran, La typologie de Mr Oakeshott, partie II, Histoire médiévale, Revue culturelle sur la vie au Moyen Age, n° 2 hors-série, L’épée XIVe-XVe. Forme, Utilisation, juin-juillet 2000, p. 42. Modèles proches dans La Normandie dans la guerre de Cent Ans, Catalogue de l’exposition, Caen-Milan, 1999, p. 86 et p. 188 n° 37.
29 Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné du mobilier français, t. V, p. 319-322 et 324-325. Georges Bernage, Les daguettes et ceintures d’armes, Moyen Age n° 25, novembre-décembre 2001, p. 16-21.
30 La Normandie dans la guerre de Cent Ans, Catalogue de l’exposition, Caen-Milan, 1999, p. 163 et notice n° 5 p. 184. Jean Chartier fut historiographe officiel du roi à partir de 1437 ; il mourut en 1464 et le roi en 1461.
31 Ibid., p. 168 et p. 192. L’original est perdu mais il en reste des croquis réalisés en 1621. On y remarque toutes les sangles et petites ceintures qui maintiennent les plates entre elles.
32 Tableau en trois panneaux représentant une bataille entre Florentins et Siennois.
33 Œuvre du célèbre armurier milanais Massaglia, il est conservé au château de la Churburg à Sluderno dans le Tyrol italien. Vesey Norman, Armes et armures, Paris, 1964, p. 52.
34 Leigh Chapman, Church memorial brasses and brass rubbing, Haverfordwest, 1987, p. 15.
35 Voir ci-dessus note 2 et Michel François, op. cit., , p. 224.
36 Le costume médiéval. La femme et sa garde-robe, Moyen Age, hors série, n° 28, décembre 2008-janvier 2009.
37 Encyclopédie médiévale d’après Viollet-le-Duc, 2e partie, Le mobilier, Costumes, p. 458-464 et 518-525.
38 Encyclopédie médiévale d’après Viollet-le-Duc, 2e partie, Le mobilier, Costumes, p. 588-594.
Auteur
-
Béatrice Thouvenot
Université Nancy 2
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