URL originale : https://books.openedition.org/edul/3687

L’atelier de sculpture de Joinville-Vignory
Et les commandes de Ferry Ier de Lorraine, comte de Vaudémont, et de son épouse Marguerite de Joinville au début du XVe siècle
p. 267-285
Texte intégral
1 La région de la vallée de la Marne située entre Vignory1 et Joinville2 fut le siège d’une activité artistique intense à la fin du xive siècle et dans le premier tiers du xve siècle. Découvert au début des années 1960, un atelier de sculpture dénommé « de Joinville-Vignory » fut à l’origine de cette production. Les sculptures, rondes-bosses et autres retables constituaient la majorité des pièces commandées par de puissantes familles comme les Dampierre et les Vergy à Vignory ainsi que les Vaudémont-Joinville à Joinville où l’ensemble le plus important fut réalisé : le tombeau de Marguerite de Joinville, arrière-petite-fille du chroniqueur de Saint-Louis, et de son époux, Ferry Ier de Lorraine, fils du duc de Lorraine, tué à Azincourt en 1415.
Historiographie et caractéristiques de l’atelier de Joinville-Vignory3
2En 1956, le professeur Volket4 mit le premier en évidence la parenté de style entre le retable de l’église de Morhange5 et celui de l’église de Vignory. À l’occasion d’une thèse sur la sculpture lorraine entre 1390 et 1520 parue en 19626, Helga Hofmann découvrit cinq nouvelles oeuvres qui se rattachaient au style des deux précédentes.
Figure 1 : Retable Bouvenot.

3Des recherches7 menées spécifiquement en 1963 sur ce qu’il convenait alors de définir comme un nouvel atelier ont conduit à la découverte de pièces inédites. Cette entité fut baptisée « atelier de Vignory » car vingt-deux des trente-neuf statuettes et reliefs se trouvaient dans ce lieu et la pièce centrale, le retable Bouvenot, y était également présent (fig. 1 et 2).
4Vingt-et-une nouvelles sculptures vinrent grossirent le corpus en 19658. Mme Hofmann proposa de redéfinir le centre géographique de l’atelier et par conséquent son appellation face à la découverte de pièces majeures à Joinville. En effet, la mise au jour d’éléments du tombeau de Ferry de Lorraine et de son épouse Marguerite de Joinville incita l’auteure à dénommer ce dernier « atelier de Joinville-Vignory ».
5Un article publié en 1966 par Helga Hofmann dans le Bulletin Monumental9 fut l’occasion de porter à l’attention des lecteurs français10 une petite synthèse sur le sujet et d’ajouter sept nouvelles pièces au corpus initial.
6Enfin, Mme Hofmann et Josef Adolf Schmoll gen. Eisenwerth publièrent trois dernières sculptures en 198911
Figure 2 : Détail du retable Bouvenot ; le donateur et la scène de l’Arrestation du Christ.

7Au final, ce sont donc soixante-dix éléments qui furent repérés et publiés par les chercheurs allemands. Plus récemment, nos recherches ont permis de découvrir trente-cinq nouvelles pièces12. Toutes ne seront pas étudiées dans le présent article car elles s’éloignent du sujet présent, notamment de par leur situation géographique13.
8La fécondité de cet atelier est dès lors l’une de ses caractéristiques les plus marquantes. Comme l’a montré Mme Hofmann14, plusieurs éléments ont concouru à ce phénomène et en premier lieu l’absence d’officines concurrentes et l’éloignement des « grands centres artistiques qui s’épanouirent en Bourgogne, en Champagne et en Lorraine, soit antérieurement, soit à la même époque, voire plus tard ».
9Il faut aussi et surtout mettre en avant la présence de puissantes familles locales. Plusieurs armoiries présentes sur des consoles ou des retables ont permis de retracer les réseaux familiaux et d’expliquer la présence de réalisations dans le sud de la Champagne, la Lorraine et jusque dans la Sarre. Par exemple, pour expliquer la présence d’un retable de l’atelier à Morhange il suffit de rappeler que le comte Jean III de Salm fut marié en première noce à Guillemette de Vergy et en seconde à Jeannette de Joinville-Bonney. De même, le retable qui se trouvait dans la chapelle castrale15 du château de Bauffremont16 fut commandé par Agnès de Jonvelle, femme de Philibert de Bauffremont, qui avait auparavant épousé Guillaume de Vergy tué à Nicopolis en 1396.
10À juste titre, Helga Hofmann insista sur le fait que ce n’était pas tant la « qualité – souvent médiocre – des œuvres que des correspondances généalogiques qui valurent à l’atelier d’étendre son activité au-delà de l’échelon local ». Car en effet, et comparé à ce qui pouvait être réalisé à cette époque dans la proche Bourgogne, le style de la production est en général assez fruste. La souplesse des corps et la justesse des traits physiques sont comme sacrifiées au profit de l’aspect narratif des scènes. En quelque sorte l’impression générale prime sur le particulier et les visages inexpressifs sont le meilleur témoin de ce constat.
11Du point de vue purement formel, les personnages présentent des caractéristiques très marquées et récurrentes qui permettent de les attribuer à coup sûr à l’atelier : yeux en amande, arcades sourcilières se prolongeant sans interruption par les arêtes nasales, face relativement plate et large, chevelure partagée par une raie médiane, mains aux doigts raides et disproportionnés. Les corps sont assez ramassés et les larges drapés exubérants ondoient gracieusement. Les anges souvent représentés sur les consoles et les retables déploient des ailes terminées par de très longues plumes et des phylactères aux multiples plis.
12Quelques jalons chronologiques permettent de situer dans le temps la production de l’atelier de Joinville-Vignory. Mme Hofmann17 donne pour première réalisation datée la dalle funéraire en haut-relief18 de Jehan Chintrel, prévôt de Lamarche et sénéchal de La Mothe19, décédé le 9 août 1402. Puis vient la petite dalle funéraire de Claude de Noyers, décédée en 1403, conservée en l’église de Thonnance-lès-Joinville20. Une troisième nous est fournie par un relief représentant la Trinité avec les armes de Edouard de Dampierre, seigneur de Vignory, décédé en 140721. Enfin, le retable Bouvenot à Vignory est daté par Helga Hofmann d’avant 1424, date du décès du donateur Guillaume Bouvenot22.
13Quant au tombeau de Ferri de Vaudémont et Marguerite de Joinville, il fut commandé en 1393 d’après le testament de cette dernière et, selon Mme Hofmann, il dut être réalisé entre cette date et 1415 – année du décès de Ferry – ou 1417 – celle de Marguerite-. L’étude du tombeau qui va suivre permettra d’apporter une précision de taille et les quelques œuvres qui seront présentées ci-dessous ajouteront également des éléments de datation.
Les Lorraine-Joinville et l’atelier de Joinville-Vignory
14Lorsque Ferry de Lorraine, second fils du duc Jean de Lorraine, épouse Marguerite de Joinville à Vézelise en 139323, cette dernière est veuve de Jean de Bourgogne, sire de Montagu, décédé en 1373 et de Pierre comte de Genève disparu avant 139224. Cette riche héritière est l’arrière petite-fille du biographe de Saint-Louis, Jean de Joinville. Outre la seigneurie de Joinville, elle apporte à son nouvel époux le comté de Vaudémont que les Joinville possèdent depuis le mariage d’Anseau de Joinville et Marguerite de Vaudémont en 1323 et la charge de sénéchal de Champagne, attribuée de manière héréditaire aux Joinville depuis Jean. De son côté, Ferry a hérité, au décès de son père survenu en 1390, des possessions françaises de ce dernier notamment Rumigny dans les Ardennes et Boves dans l’Aisne25. Le patrimoine du couple est donc très important et le prestige de leurs familles respectives ne l’est pas moins.
15À l’image de leurs contemporains, la piété se révèle un trait marquant de leur vie. Ainsi voit-on Ferry et Marguerite adhérer en 139626 à l’institution de la confrérie des chevaliers de Notre-Dame de Sion27, fonder en 1408 une chapelle sous le double vocable de Notre-Dame et saint Jacques à Vaudémont28 et une seconde pour Notre-Dame et saint Antoine à Sion29. Les actions en faveur du repos de leurs âmes ou de celles de membres de leur famille ne sont pas oubliées comme on peut le constater lorsqu’en 1409 Ferry, depuis Vézelise, fonde une messe quotidienne et quatre obits à la collégiale Saint-Laurent du château de Joinville et constitue pour cet effet une rente de cinquante livres30. Son épouse assigne immédiatement douze livres de cire au même chapitre puis à nouveau vingt livres peu après pour fonder quatre obits à la collégiale du château de Joinville31 et le lendemain, elle donne encore cent sous et six livres de cire pour fonder son anniversaire32.
16La piété de Ferry se manifeste également par la pratique du pèlerinage. En 1403, il se rend à Saint-Jacques-de-Compostelle puis, d’avril à novembre 140933, à l’aboutissement pour tout chrétien, Jérusalem. Lors du retour de ce dernier voyage et juste avant de rentrer dans ses états, il passe par Saint-Nicolas-de-Port pour remercier le patron des navigateurs. Une semaine plus tard il y renouvèle ses remerciements34. Avant de partir, il s’était rendu à Sion pour prier devant la statue miraculeuse de la Vierge35.
Figure 3 : Plan Contenot de la ville de Joinville en 1750.

Figure 4 : Gravure de F.-A. Pernot représentant la façade de la chapelle Saint-Michel entre 1820-1840.

17Sur le plan matériel, cette ferveur se traduit par des constructions d’édifices religieux et des commandes d’œuvres d’art. En effet, excepté la visite des Lieux-Saints, quoi de plus éloquent pour manifester sa foi et sa puissance que de faire élever une église ou exécuter une oeuvre d’art ? Ainsi en 1401, Ferry entreprend de reconstruire l’importante église de Vézelise, capitale de son comté de Vaudémont36.
Figure 5 : Portail de la chapelle Saint-Michel de Joinville remonté à Cirey-sur-Blaise.

Figure 6 : Blocs d’origine de l’ébrasement gauche.

Figure 7 : Chapiteau à feuilles de choux frisés.

Figure 8 : Linteau portant les armoiries de Ferry à gauche et celles de Marguerite à droite au milieu de feuilles de choux frisé.

La chapelle Saint-Michel
18À Joinville, cité qui semble avoir autant sinon davantage retenu l’attention de ce point de vue, le couple ne va pas ménager sa peine. Aucun renseignement ne nous est parvenu concernant un hypothétique embellissement de l’église paroissiale Notre-Dame. En revanche, Ferry et Marguerite vont bâtir une chapelle sous le vocable de Saint-Michel en 1403 ainsi qu’en témoignait une inscription scellée en façade37 :
CESTE CHAPELLE FEIST BASTIR
HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR FERRY DE LORRAINE
SEIGN[EU]R DE RUMIGNY, COMTE DE VAUDEMONT ET SEIGNEUR DE JOINVILLE
ET MADAME MARGUERITE, SA FEMME
DAME DES DITS LIEUX
L’AN DE GRACE
M CCCC III
19Cette chapelle n’existe plus car, vendue en 1789 par son propriétaire, le duc d’Orléans, elle fut progressivement démolie jusqu’au milieu du xixe siècle. Une vue de Joinville réalisée par Contenot en 1750 et conservée à la mairie la représente dans la montée sur château – n° 38 – juste en-dessous de la collégiale du château – n° 2 (fig. 3).
20D’après ce plan fidèle à la réalité, le petit édifice occidenté avait deux travées de longueur.
Figure 9 : Armoiries de Ferry et de Marguerite présentées au milieu d’un phylactère et surmontées d’un ange.

21Helga Dorothea Hofmann avait soupçonné la participation de l’atelier Joinville-Vignory dans la décoration de cet édifice sans apporter de preuve matérielle. Elle se fondait simplement sur un dessin de l’archéologue wasseyen François Pernot38 qui représentait la façade entre 1820 et 1840 (fig. 4).
22René Gillet,39 dans son excellent ouvrage sur des œuvres d’art joinvilloises, relate que lors de la dernière phase de destruction de la chapelle survenue en 1847, Ernest Royer, maître de forge à Cirey-sur-Blaise40, s’était porté acquéreur de débris de la porte de cette dernière. Il poursuit en expliquant que, se rendant lui-même au château de Cirey en 1907, il a vu les vestiges incorporés dans une construction au fond du parc. Cette « construction moderne » est en fait une tour romantique – une fabrique – bâtie vers le milieu du xixe siècle très certainement par Royer, amateur éclairé d’antiquités.
23Les parties démontées à Joinville et remontées à Cirey sont toujours en place41 et n’ont jamais fait l’objet d’aucune étude (fig. 5 à 10).
24Il s’agit de quelques blocs d’ébrasements ornés de fleurs, du pinacle de droite et de deux chapiteaux ornés de feuilles de choux frisé supportant un linteau décoré de même et qui présente des armoiries. Le tout est mélangé avec des éléments réalisés lors du remontage – notamment le gâble, le tympan, le pinacle gauche – certainement afin de remplacer des parties trop endommagées qui n’avaient pu être replacées.
Figure 10 : Ange surmonté d’une base de statue.

25Les éléments originaux font inévitablement penser au portail à ébrasement du dessin de Pernot ce que peuvent facilement confirmer les armoiries présentes sur le linteau, lieu symbolique pour ces dernières : émergeant de feuilles de choux frisés, à gauche, les armoiries de Lorraine chargées d’un lambel à trois pendants, sont celles de Ferry ; à droite, un autre écu présente les armoiries de Marguerite, parti au premier, de Lorraine chargé d’un lambel à trois pendants, au second, coupé de Joinville42 et de Vaudémont43.
26Nous sommes donc bien en présence des derniers vestiges de la chapelle Saint-Michel élevée en 1403, et en particulier de son portail. Concernant le style de la sculpture, il suffit d’observer le petit ange aux ailes déployées qui surmonte un phylactère ondoyant et les armoiries pour affirmer sans hésitation que l’atelier de Joinville-Vignory en est le créateur. Ce type de composition se retrouve en effet sur de nombreuses consoles comme celle du Metropolitan de New-York et à un degré de parenté plus étroit avec celle conservée à Rupt-lès-Joinville dans une partie de la collection Humblot. Dans le détail, l’ange porte la chevelure ondulée et les grandes ailes à longues plumes propres à l’atelier.
27La richesse et la qualité de l’ensemble font regretter la disparition du tympan, qui, si l’on se réfère au dessin de Pernot et à la forme qui surplombe l’ange, devait accueillir des personnages en demi-relief. Pernot semble représenter une Vierge à l’Enfant, encadrée par les donateurs à genoux, ce qui peut paraître surprenant pour une chapelle dédiée à saint Michel. Cependant, les drapés conservés sur le linteau juste au-dessus de l’ange ne montrent pas de trace d’un quelconque dragon similaire à celui qui sera présenté plus avant.
28René Gillet signale d’autres éléments à présent disparus44. Il relate que son propre frère « avait vu la clef de l’arc de la chapelle ; elle portait un écusson, qui a été gratté… ». Il s’agirait donc de la clé d’une voûte. Mis au jour en 1886 dans un jardin non loin de l’emplacement de la chapelle, un corbeau en pierre présentait les armes de Ferry et Marguerite portées par un ange avec une petite inscription au-dessus que Gillet interprétait comme « Saint Pierre de Luxembourg » car Marguerite était fille de Marie de Luxembourg et cousine de Pierre de Luxembourg. Hypothétique concernant la clé de voûte, l’attribution de ce « corbeau » – une console pour statue – à l’atelier de Vignory est plus que certaine par comparaison aux autres consoles de ce type conservées – Rupt-lès-Joinville à nouveau.
Figure 11 : Fragment des armoiries de Marguerite de Vaudémont portées par un ange.

29Mme Hofmann45 avait découvert un relief très mutilé avec les armoiries de Marguerite de Joinville portée par un ange sans en connaître l’origine. Or, Émile Humblot précise qu’il possédait « un débris de pierre finement sculptée, et représentant sur un même écu, les armes de Ferry de Lorraine et de sa femme… » venant de Cirey, sous-entendu vendu par Royer46. Ce fragment est toujours dans la collection Humblot et comme Ernest Royer l’a cédé à ce dernier, il y a de fortes chances pour que ces armoiries proviennent de la chapelle Saint-Michel (fig. 11).
30Il convient maintenant de présenter une pièce inédite et de très grande qualité sortie de l’atelier de Joinville-Vignory. Il s’agit d’une statue en ronde-bosse en calcaire haute de 82 cm représentant saint Michel. Conservée à la maire de Joinville, son origine n’est pas définie mais il est plus que tentant de la rapprocher de la chapelle du même vocable (fig. 12).
31L’archange, vêtu d’une longue robe aux plis généreux, est représenté en chef de la milice céleste et non en peseur des âmes comme parfois. Il tient de sa main droite un écu et de la gauche une lance terminée en son extrémité supérieure par une croix. Son pied gauche, dont les orteils dépassent du vêtement, appuie fermement sur la queue du dragon, dont il ne subsiste plus que cette partie, et que la lance devait terrasser. Les caractères physiques très marqués du saint – yeux en amande, chevelure ondulée et volumineuse latéralement, mains disproportionnées, ailes terminées par d’immenses plumes – et le pan de manteau au drapé ondoyant sur l’avant-bras gauche ne laissent planer aucun doute quant à son attribution à l’atelier de Joinville-Vignory. Ce dernier, plutôt habile dans les représentations de petite dimension, n’a jamais été à l’aise dès lors qu’il s’agissait de passer au format supérieur. Ici, la souplesse du vêtement et les plumes majestueuses qui élancent la silhouette contrebalancent l’inexpressivité et la stylisation du visage. Ce saint Michel est de loin l’œuvre de grande dimension la plus aboutie de l’atelier de Joinville-Vignory. Un essai de datation peut être envisagé en le rapprochant d’une fondation de messe par Ferry et Marguerite en 1414 en la chapelle Saint-Michel47. Il n’est pas en effet impossible que le couple ait offert le saint Michel à la chapelle pour accompagner cette fondation (fig. 13-14).
Figure 12 : Saint Michel. Mairie de Joinville.

Figure 13 : Saint Michel, drapé de la manche et l’aile droite.

32Enfin, et pour en terminer avec ce qui peut se rapporter à la chapelle Saint-Michel, il faut signaler une tête masculine d’une vingtaine de centimètres incrustée dans la façade d’une maison48 située à quelques mètres du terrain où se trouvait le sanctuaire disparu. Cette proximité géographique permettrait de la rapprocher de la chapelle et, bien que mutilés, les traits du visage trahissent une nouvelle fois la filiation et son appartenance à la production de l’atelier. La partie droite de la chevelure à peine ébauchée porte à croire qu’elle était attachée à un fond ce qui conforterait dès lors l’hypothèse d’un rapprochement avec le donateur agenouillé du tympan (fig. 15).
Figure 14 : Partie supérieure de la staute de saint Michel.

Figure 15 : Tête masculine sur une façade non loin de l’emplacement de la chapelle Saint-Michel.

Le tombeau de Ferry de Lorraine et Marguerite de Joinville
33C’est en 1387 que Marguerite de Joinville rédigea son testament. Celui-ci, outre le fait qu’il nous soit parvenu, est exceptionnel par sa teneur49. Marguerite fonde deux nouvelles chapellenies en la collégiale Saint-Laurent, désigne sa sœur comme son héritière, car elle n’avait pas encore eu d’enfants à l’époque, ainsi que ses exécuteurs testamentaires. Ce qui est capital pour notre sujet, c’est la description en des termes extrêmement précis du lieu de sa sépulture et du monument qui couvrira sa tombe :
Figure 16 : Tombeau de Ferry de Lorraine et de Marguerite de Joinville par le chanoine Paillette, fin xviiie siècle.

« Nous eslisons la sépulture de notre corps en l’église Saint-Laurent de Joinville en la neufve chapelle de Notre-Dame, de costé l’autel d’icelle chapelle et la partie senestre en l’oratoire pres de la tombe de notre dit seigneur et père, dont Dieux ait l’ame et voulons que sur notre dit corps soit faicte de tres bonne pierre taillée tres belle honorable sculpture, telle comme il appartient au cas ou un monument a la fasson d’une petite chapelle du long de notre corps tres bien paincte de bonnes et vives couleurs, signée et armoyée de nos armes et à ymages enlevées ; et soit faict le dit monument ou la tombe par dessus d’alabastre et en sur lequel monument nostre representation et ymage soit faicte et figurée a mains joinctes et devant un ymage d’alabastre en l’onneur de la glorieuse Vierge Marie, ensemble grant quantité d’angel et representation d’autres glorieux sains et sainctes a l’environ du dit monument ; pour lequel ouvraige ainsi faicte et parfaire comme dict est, nous donnons et laissons mille florins d’or a prendre sur noz biens quelconques, meubles, rentes, yssues, heritages et possessions, lesquelz milz florins nous voulons et ordonnons estre deduict et convertis entièrement au dit monument et au Tabernacle dessus sens riens deffalquer ».
34À l’image de la chapelle Saint-Michel, la Révolution fut dévastatrice à Joinville puisqu’elle emporta avec elle le château d’En-Haut et sa collégiale qui contenait de nombreux tombeaux. Seules quelques épaves nous sont parvenues mais elles concernent surtout le mausolée de Claude de Lorraine, duc de Guise, et de son épouse Antoinette de Bourbon.
35Quelques éléments du tombeau de Ferry et Marguerite ont tout de même été épargnés mais avant de s’y intéresser il est utile de glaner les précieux renseignements que contient le testament et de les mettre en relation avec le dessin du tombeau réalisé à la fin du xviiie siècle par Charles-François Paillette, ancien doyen des chanoines50 (fig. 16).
36Il apparaît tout d’abord que l’esprit du monument projeté dans le testament fut respecté par les exécutants car son emplacement51 et son aspect en forme de « petite chapelle » – un enfeu en réalité – furent réalisés conformément aux désirs de Marguerite. Les armoiries sont également présentes à la base de l’arc, à gauche, de même que les anges au milieu des arcs et à la tête des défunts ainsi que les saints sur le coffre du tombeau (fig. 18). En ce qui concerne la représentation de la Vierge à l’Enfant, il semble qu’on puisse la discerner, avec toute la réserve qu’impose ce genre de dessin, sur la console portant les armoiries de Marguerite. Cette demande particulière prouve que Marguerite avait une dévotion spéciale pour le culte marial et accrédite l’hypothèse d’une telle représentation au tympan de la chapelle Saint-Michel étudié ci-avant52.
37Émile Humblot53 a décrit l’ensemble sculpté en s’appuyant sur les données du chanoine Bluget et le dessin de Paillette. Sa synthèse dépeint un tombeau incorporé dans un mur, entre la chapelle de la Vierge et celle des Princes, et ouvert des deux côtés ; à la base, la partie pleine comporte un « meuble de pierre » de forme rectangulaire dont les grandes faces sont ornées de six arcatures aveugles qui contiennent des figures debout. L’arcade comporte à sa base gauche une console aux armoiries de Marguerite et à mi-hauteur des anges aux ailes déployées et une rosace au sommet. Sur la dalle reposent les défunts, les mains jointes sur la poitrine ; Ferry, la tête nue, porte son armure de guerre y compris les genouillères saillantes, l’épée au côté avec un écu triangulaire barré aux alérions de Lorraine ; Marguerite porte la coiffure de l’époque avec un bandeau sur le front, un voile masquant la nuque et les oreilles, un collier autour du cou et une robe sur les bords de laquelle s’aperçoivent les initiales F et M pour Ferry et Marguerite. Leurs têtes reposent sur des coussins à glands soutenus par des anges et leurs pieds sur des lévriers (fig. 17).
Figure 17 : Les gisants de Ferry de Lorraine et de Marguerite de Joinville.

Figure 18 : Fragment probable du devant du coffre de Ferry de Lorraine et de Marguerite de Joinville.

Figure 19 : Fragments du gisant de Ferry de Lorraine, comte de Vaudémont.

Figure 20 : Tête du gisant de Ferry de Lorraine.

Figure 21 : Détail de la chevelure du gisant de Ferry de Lorraine.

38Helga Hofmann avait eu l’intuition de la participation de l’atelier de Joinville-Vignory à la réalisation du tombeau grâce au dessin de Paillette et à la découverte d’un fragment sculpté qui s’apparentait fortement à ce qui se voyait sur le coffre du tombeau.
39Cette hypothèse devenue une quasi-certitude sous sa plume était en effet tout à fait plausible au regard de la composition du coffre du tombeau en tout point similaire à celle des retables de l’atelier. Cependant, le fragment avec deux saints pouvait très bien provenir d’un retable et non d’un tombeau ; et un dessin n’est pas une photographie.
40La preuve irréfutable peut être apportée grâce à la découverte inespérée d’une partie du gisant de Ferry que l’on croyait définitivement détruit.
41Le buste et la tête54 du comte étaient conservés dans une famille joinvilloise et passèrent en salle des ventes à Chaumont en décembre 200755. Le défunt, comme dans la description de Bluget, est vêtu de son armure de plates et la cotte de maille est visible sous les aisselles et autour du cou ; la tête repose sur un coussin et un creux sur le torse marque en négatif l’emplacement des mains jointes. On peut apercevoir des détails très fouillés comme un lacet ou une boucle de serrage de l’armure. Bien que la pièce soit lacunaire en de nombreux endroits, la finesse du rendu de l’armure et de la cotte de maille est remarquable. Ce qui l’est tout autant pour notre propos, c’est la physionomie maintes fois rencontrée du visage et les boucles ondoyantes de la chevelure qui affirment sans conteste la paternité de l’atelier de Joinville-Vignory (fig. 19 à 22).
Figure 22 : Boucle de serrage de l’armure.

42Concernant la datation, Helga Hofmann56 plaçait le curseur entre 1393, après le mariage du couple, et 1417, date du décès de Marguerite, en soulignant que le tombeau devait déjà être réalisé de leur vivant. Nous pouvons à présent réduire cette durée entre 1409 et 1417 puisque ce n’est qu’en 140957 que Ferry demanda à être inhumé à Saint-Laurent, entre l’autel de la Vierge et la sépulture de sa femme. En réalité, la date d’exécution est plus tardive. Un mois après avoir établi son testament, Marguerite, dans une charte datée du 23 juillet 1387, ordonnait que le château de Houdan58 soit vendu aussitôt après sa mort pour subvenir aux dépenses prescrites par son testament59. Comme nous l’avons vu, les recommandations de Marguerite concernant l’exécution formelle du tombeau furent suivies à la lettre ; il est donc plus que probable que celles se rapportant aux conditions de réalisation l’aient également été ce qui placerait sa réalisation dans les mois suivant son décès.
Figure 23 : Dais gothique à Joinville.

43Un élément de moindre ampleur aurait aussi pu prendre place dans l’ensemble. Un petit dais gothique récemment découvert dans la collection Humblot à Joinville pouvait en effet surmonter l’une des deux statues et sa console présentes à la base du grand arc (fig. 23-24). Une configuration similaire se remarque dans une composition inédite de l’atelier dans la sacristie de la proche église de Rouvroy60 (fig. 25).
Figure 24 : Dais gothique de la sacristie de Rouvroy.

44Sans pouvoir se prononcer sur son emplacement initial, mais sans pouvoir non plus exclure sa présence dans la chapelle ou la collégiale, une nouvelle pièce vient encore étoffer le corpus des réalisations de l’atelier : le fragment d’un personnage portant un calice61 présent dans les réserves de l’hôpital de Joinville (fig. 26).
45Au regard de l’abondance, voire de la surabondance, des œuvres de l’atelier de Vignory-Joinville à Joinville même et dans ses environs immédiats, l’unique œuvre recensée dans la région de Vaudémont fait figure de parent pauvre. De surcroît, la disparition de cette Vierge à l’Enfant qui se trouvait au trumeau du portail de l’église de Vézelise62 aggrave un peu plus ce constat d’indigence. Une seconde pièce probable présente à la fin du xixe siècle sur la façade d’une maison de Vaudémont63 prouverait néanmoins que Marguerite et Ferry avaient commandé d’autres œuvres à l’atelier pour leur seconde capitale (fig. 27). Des recherches plus poussées dans les localités environnantes permettraient peut-être de reconnaître de nouvelles pièces.
46L’atelier de Joinville-Vignory se spécialisa dans la production de retables, de statues et de consoles qui représentent la grande majorité du corpus découvert (fig. 28). Plus rarement, comme nous venons de le voir pour le portail de la chapelle Saint-Michel, les imagiers se hasardèrent dans d’autres registres. L’art funéraire fut ainsi très peu pratiqué64. Ce constat mérite cependant d’être fortement nuancé car de très récentes découvertes prouvent que la sous-repré sentation de ce genre est compensée par l’ampleur des réalisations et le haut rang des commanditaires. Ainsi, je propose de voir dans les deux pièces – un retable et un relief – conservées à l’église Champlitte65 et provenant de l’abbaye de Theuley66, le décor d’une chapelle seigneuriale où fut enterré Jean III de Vergy67 en 1418. De même, la découverte par nos soins en 2010 de trois pièces (un lion de gisant et deux statuettes) provenant de l’abbaye d’Épineuseval68 où fut inhumé Édouard de Dampierre69 laisse à penser que ce seigneur de Vignory fit décorer son lieu de sépulture de statues et d’un gisant par l’atelier. Enfin, la tête du gisant d’un évêque de Langres70 passée en salle des ventes en mai 2010 démontre une nouvelle fois le prestige des commanditaires71 (fig. 29).
Figure 25 : Console de sacristire de Rouvroy.

Figures 26 (ci-contre) : Personnage portant un calice à l’hôpital de Joinville.

Figure 27 (ci-dessus) : Ange tenant les armoiries de Ferry et Marguerite sur une maison de Vaudémont à la fin du xixe siècle.

Figure 28 : Fragment d’un autel ou d’une console à Rupt-lès-Joinville.

47L’ensemble de ces nouvelles pièces et des données historiques qui s’y rattachent constituent des avancées notables dans la découverte de l’un des ateliers les plus féconds de son époque.72
Figure 29 : Tête du gisant d’un évêque de Langres.

Notes de bas de page
1 Vignory, Haute-Marne, Chaumont, chef-lieu de canton.
2 Joinville, Haute-Marne, Saint-Dizier, chef-lieu de canton.
3 Cette partie pourra paraître un peu longue mais elle semblait nécessaire afin de résumer 40 années de recherches sur le sujet.
4 Peter Volket, « Das Salmretabel von Morhange (Mörchingen) », Annales Universitatis Saraviensis, vol. V, ¾, 1956, Sarrebruck, 1957.
5 Morhange, Moselle, Forbach, Grostenquin
6 Helga Dorothea Hofmann, Die lothringische Skulptur des Spätgotik. Hauptströmungen und Werke 1390-1520. Veröffentlichung Nr. 7 des Institus für Landeskunde des Saarlandes, Sarrebruck, 1962, p. 108.
7 Helga Dorothea Hofmann, « Die Vignory-Werkstatt. Neue Beiträge zum Umfang und zur Bedeutung einer Bildhauerwerkstatt des Weichen Stiles an der oberen Marne mit Ausstrahlung bis nach Nordlothringen », Beiträge zur Saarländischen Archäologie und Kunstgeschichte, 10. Berichtder Staatlichen Denkmalpflege 1963, Sarrebruck, 1964, p. 147-170.
8 Helga Dorothea Hofmann, « Eine Nachlese zur lothringischen Skulptur des XV. Jahrunderts. Neue, bisher unbeachtete Werke », 12. Bericht der Staatl. Denkmalpflege 1965, Sarrebruck, p. 159-191.
9 Helga Dorothea Hofmann, « L’atelier de sculpture de Joinville-Vignory (1393-1442) », Bulletin Monumental, t. 127-1, 1966, p. 209-222.
10 Jusque-là, seuls Françis Salet et Léon Pressouyre avaient publié des comptes-rendus de la thèse et d’un article de Mme Hofmann. Salet Francis, « Die lothringische Skulptur des Spätgotik », Bulletin Monumental, 1963, t. 121, p. 212-214. Léon Pressouyre, « Compte-rendu de l’article L’atelier de Vignory » (Sarrebruck, 1963), Bulletin Monumental, 1964, t. 122, p. 399-404.
11 Joseph Adolf Schmoll gen. Eisenwerth et Helga Dorothea Hoffman, « Eine Madonna des frühen 15. Jahrhunderts aus Ostfrankreich (Joinville-Atelier) in München, Ars et ecclesia festschrift für Franz J. Ronig zum 60. geburstag, hg. V. H. W. Stock et al., Trèves, 1989, p. 333-350.
12 Certaines, également découvertes par M. le professeur Patrick Corbet, ont fait depuis l’objet de publications. Patrick Corbet, Corpus de la statuaire médiévale et renaissance de Champagne méridionale. Canton de Soulaines-Dhuys (Aube), vol. 1, 2003, p. 56-59. Patrick Corbet, Corpus de la statuaire médiévale et renaissance de Champagne méridionale. Cantons de Poissons et Doulaincourt, vol. 4, 2008.
13 Une communication ultérieure reprendra le dossier plus en profondeur en rectifiant certaines erreurs et en apportant de nouvelles pistes de travail. Les œuvres inédites et non étudiées ici y seront également présentées.
14 Concernant les caractéristiques de l’atelier : Helga Dorothea Hofmann, « L’atelier… », p. 212-213.
15 Conservé au County Museum of Art de Los Angeles.
16 Bauffremont, Vosges, Neufchâteau.
17 Helga Dorothea Hofmann, « L’atelier… », p. 213-215.
18 Présentée au musée d’Épinal.
19 La Mothe était une ville fortifiée dépendant du duché de Bar puis de Lorraine et qui fut rasée par Mazarin en 1645. Le site est à cheval sur les communes de Soulaucourt-sur-Mouzon et Outremécourt, Haute-Marne, Chaumont, Bourmont.
20 Thonnance-lès-Joinville, Haute-Marne, Saint-Dizier, Joinville.
21 Ce relief du musée de Chaumont est donc évidemment antérieur à 1407. Nous montrerons dans un prochain article que cette œuvre provient de la chapelle des Hermites de Vignory et non de Viéville, village proche, comme le pensait Mme Hofmann.
22 Comme pour le relief donné par Edouard de Dampierre, il faut ici rectifier une erreur. La date de décès du 21 septembre 1424 qu’a lu Mme Hofmann sur la dalle funéraire conservée en face du retable n’est pas celle de Guillaume Bouvenot comme elle le prétendait mais celle de son fils licencié en lois dont le prénom est illisible. Sur la dalle, Guillaume et sa femme Eudelette sont déjà décédés et ils entourent leur fils qui vient de trépasser. Si le fils est représenté sur la même dalle que ses parents et non pas avec une épouse c’est très certainement qu’il n’a pas été marié. Il ne peut donc pas être le donateur du retable puisque le donateur est représenté sur ce dernier avec une donatrice à l’autre extrémité. Les donateurs du retable pourraient donc être Guillaume et Eudelette Bouvenot certainement morts bien avant 1424. Mais il pourrait tout aussi bien s’agir d’autres membres de cette famille car les saints patrons accompagnant les donateurs ne correspondent pas à leur prénom.
23 Léon Germain, « Ferry Ier de Lorraine, comte de Vaudémont », MSAL, 1881, p. 84.
24 Georges Poull, La maison ducale de Lorraine, Nancy, 1991, p. 179.
25 Léon Germain, op. cit., p. 78-80.
26 Henri-François Delaborde, Jean de Joinville et les seigneurs de Joinville suivi d’un catalogue de leurs actes, Paris, 1894, cat. 1053, p. 482 et, pour plus de détails, Léon Germain, op. cit., p. 98 .
27 Saxon-Sion, Meurthe-et-Moselle, Nancy, Vézelise.
28 Vaudémont, Meurthe-et-Moselle, Nancy, Vézelise.
29 Henri-François Delaborde, op. cit., cat. 1063, p. 482.
30 Émile Humblot, Notre Vieux Joinville, Dijon, 1929, p. 158-159.
31 Henri-François Delaborde, op. cit., cat. 1064, p. 482.
32 Henri-François Delaborde, op. cit., cat. 1065, p. 482.
33 Léon Germain, op. cit., p. 102, 108.
34 Léon Germain, op. cit., p. 110.
35 Émile Humblot, Luzu Roger, Les seigneurs de Joinville, Saint-Dizier, 1964, p. 79.
36 Léon Germain, op. cit., p. 101.
37 René Gillet, Notes sur Joinville, Troyes, 1909, p. 74.
38 Helga Dorothea Hofmann, « Eine Nachlese… », p. 177. L’original dessiné par Pernot était en possession de l’érudit Émile Humblot au début du xxe siècle et se trouve actuellement à la bibliothèque de l’Institut de France, Ms 1683 / Fol. 6.
39 René Gillet, op. cit., p. 75.
40 Cirey-sur-Blaise, Haute-Marne, Saint-Dizier, Doulevant-le-Château.
41 Je tiens à remercier M. le comte et Mme la comtesse de Salignac-Fénelon pour m’avoir permis d’en prendre des clichés.
42 D’azur, à trois broyes d’or, au chef d’argent, chargé d’un lion naissant de gueules.
43 Burelé d’argent et de sable de onze pièces.
44 René Gillet, op. cit., p. 75-76.
45 Helga Dorothea Hofmann, « Eine Nachlese… », p. 170.
46 Émile Humblot, op. cit., p. 370.
47 Émile Humblot, op. cit., p. 369.
48 Maison située 13 rue de la côte du château.
49 Henri-François Delaborde, op. cit., cat. 1039, p 479 et Émile Humblot, op. cit., p. 294. L’original est conservé aux Archives départementales de Meurthe-et-Moselle.
50 Ce dessin ainsi que ceux représentant les tombeaux de Jean de Joinville, Anseau de Joinville, Antoine de Vaudémont, Ferry II de Vaudémont, Henri de Metz et Claude de Lorraine furent légués par la famille Lemoine à la bibliothèque de la mairie de Joinville où ils se trouvent encore.
51 Pour le plan de la collégiale Saint-Laurent et l’emplacement de tous les tombeaux : Émile Humblot, op. cit., p. 275.
52 Comme nous l’avons vu plus haut, Marguerite avait fondé également deux chapelles sous le vocable de la Vierge à Sion et Vaudémont. Le choix du matériau n’est pas non plus anodin : Marguerite demandait de l’albâtre, matériau coûteux et rare, uniquement pour sa propre représentation et celle de la Vierge.
53 Émile Humblot, op. cit., p. 296-297.
54 L’ensemble mesure et présente des dimensions plus grandes que nature.
55 Identifié comme étant les vestiges du gisant de Ferri par nos soins, ils attendent actuellement d’intégrer une collection publique. Six mois auparavant, les mêmes propriétaires vendirent dans des conditions similaires la tête du gisant d’Anseau de Joinville, le fils de Jean décédé en 1343. Le musée de Chaumont s’est porté acquéreur de cette pièce en parfait état de conservation.
56 Helga Dorothea Hofmann, « Eine Nachlese… », p. 170, 175-176.
57 Émile Humblot, op. cit., p. 159.
58 Houdan, Yvelines, Mantes-la-Jolie, Houdan ch.-l.-c.
59 Henri-François Delaborde, op. cit., cat. 1040, p 479.
60 Rouvroy, Haute-Marne, Saint-Dizier, Joinville.
61 Il existe une réplique complète de cette statue dans la chapelle absidale nord de l’église de Vignory.
62 Helga Dorothea Hofmann, « Die Vignory-Werkstatt… », p. 165.
63 Léon Germain op. cit., p. 86-87. Selon cet auteur, en 1881, cet ange portant les armoiries de Ferri et Marguerite se trouvait sur la « maison Valance, Petite rue ».
64 Au tombeau de Ferri et Marguerite, il faut ajouter les deux dalles funéraires de La Mothe et Thonnance-lès-Joinville.
65 Champlitte, Haute-Saône, Vesoul, chef-lieu de canton.
66 Helga Dorothea Hofmann, « L’atelier de sculpture de Joinville-Vignory (1393-1442) », Bulletin Monumental, t. 127-1, 1966, p. 222.
67 Grand-père de Jean IV, seigneur de Vignory et sénéchal de Bourgogne, Jean III était seigneur de Champlitte et autres lieux, sénéchal de Bourgogne, maréchal et gouverneur du comté de Bourgogne.
68 Abbaye détruite fondée sur le finage de Villiers-aux-Bois par Gui de Dampierre et qui tenait lieu de nécropole à certains membres de cette famille (Jean IV de Vergy y fut également inhumé). Pour plus de détails : ADHM, 19 J, fol. 105, ADHM 32 H 4, Fernand Vatin, Le prieuré d’Épineuseval, Wassy, 1931, p. 129. Villiers-aux-Bois, Haute-Marne, Saint-Dizier, Wassy.
69 Édouard de Dampierre, membre de la prestigieuse famille de Dampierre-Flandres, était seigneur de Vignory, Saint-Dizier et bailli de Chaumont. Il décéda en 1407 et fut inhumé sous la même dalle funéraire que son épouse, Jeanne de Vienne. AD Haute-Marne, 19 J, fol. 102, Maistre (abbé), Histoire de la maison de Dampierre, Paris, 1884, p. 58-62.
70 Pour l’instant ce personnage n’est pas clairement identifié.
71 Ces dernières œuvres seront, comme nous l’avons évoqué plus haut, étudiées dans une communication ultérieure consacrée spécifiquement à l’atelier.
72 Je tiens à remercier chaleureusement Gérard Giuliato et François Griot pour leur coopération active à cette recherche.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Autour des comtes de Vaudémont
Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks
Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org
Autour des comtes de Vaudémont
Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.
Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org
Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.
Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.
La syntaxe de l’email est incorrecte.
Référence numérique du chapitre
Format
Référence numérique du livre
Format
1 / 3