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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Provenance du monumentUne œuvre restauréeComparaison entre l’original et le dessin de dom Augustin CalmetComposition du monumentLa représentation d’un chevalierPlastique et stylistiqueLa représentation d’une comtessePlastique et stylistiqueLe gisant, reflet de la symbolique aristocratique et chrétienneDatation de l’œuvre Notes de bas de page Auteur

    Autour des comtes de Vaudémont

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Le tombeau d’Henri III et d’Isabelle de Lorraine

    Béatrice Thouvenot

    p. 249-265

    Texte intégral Provenance du monumentLa collégiale Saint Jean-Baptiste de VaudémontDéplacement du tombeau à BelvalTransfert du tombeau dans l’église des Cordeliers de NancyUne œuvre restauréeComparaison entre l’original et le dessin de dom Augustin CalmetComposition du monumentLa représentation d’un chevalierLes éléments périphériquesLe visageLes vêtements et les équipements défensifsPlastique et stylistiqueLe portraitLe costume militaireLa représentation d’une comtesseLes éléments périphériquesLe visageLe costumePlastique et stylistiqueLe gisant, reflet de la symbolique aristocratique et chrétienneDatation de l’œuvre Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Provenance du monument

    1Placé aujourd’hui dans la chapelle de droite de la deuxième travée de l’église des Cordeliers de Nancy (Musée Lorrain), le tombeau n’est pas à sa place d’origine.

    La collégiale Saint Jean-Baptiste de Vaudémont

    2En 1760, le chapitre collégial de Vaudémont fut uni à l’abbaye de Bouxières-aux-Dames qui fit dresser procès-verbal détaillé de ce qui se trouvait dans l’église.

    3« Ce jourd’hui 11 avril 1761, Nous J.-G.-F. Chassel, avocat à la Cour souveraine de Lorraine et Barrois (…) nous étant transporté en ce lieu de Vaudémont (…), Nous sommes aujourd’hui allé en l’Église collégiale (…) pour reconnoître les sépultures et tombeaux des Princes et anciens comtes de Vaudémont, afin qu’il pût être pourvu au transport de leurs corps, ossements et cendres avec la décence qu’il sera trouvé à propos, après avoir pris sur ce les ordres nécessaires et avant de commencer la démolition du bâtiment de l’Église qui ne peut être retardée lontemps, attendu le mauvais état et dépérissement où elle se trouve.

    4Et parvenus à la dite Église, (…), nous aurions trouvé deux tombeaux remarquables, le premier dans une chapelle à main gauche au haut du collatéral, entre la Sacristie et la Chambre du Chapitre, joignant le mur proche de l’autel et au dessous d’une fenêtre : sur lequel tombeau sont deux figures couchées : celle de droite représente un Chevalier ou Prince revêtu de ses armes, tenant au bras gauche un écu antique, sur lequel sont sculptées en bas relief les armes de Vaudémont qui sont facées, y ayant un Lion aux pieds de la dite statue : celle à gauche représente une femme, y ayant un chien à ses piés. La vitre de la fenêtre au dessus du dit tombeau représentait autrefois des armoiries dont on ne trouve plus que quelques pièces qui sont de Lorraine. Dans une autre partie de la dite vitre il y avoit différents morceaux de verre peint qui paroissoient séparés et déplacés avec des Lettres gothiques, et ayant fait détacher et rassembler ceux qui avoient de ces Lettres, y avons trouvé ces mots : « Comte de Vaumt et Isabeau sa feme senurs de céans ». Après le mur contre lequel est appuyé le pie du dit tombeau, quatre pieds ou environ plus haut qu’icelui, sur une pierre large d’environ deux pieds sur un de haut, se trouve l’épitaphe en lettres gothiques, d’Isabeau fille du duc de Lorraine, femme de Henri Comte de Vaudémont fondateurs de cette église, la dite épitaphe ainsi conçue :

    « En cel Lieu gît une Comtesse de Vaudémont Dame et Princesse
    Dame Isabelle l’appelloit on pleine de grande dévotion Fille fut du duc de Loheregne homme bien famé par tout règne
    Épouse au vaillant Comte Henri, bon chevalier preux et hardi
    Elle premierement fonda cette Église et edifia
    Puis a Dieu son ame rendit au mois de tous le plus joly De fête St-Gengoult le jour, l’an de grâce notre Seignour
    Mil trois cens avec trente cinq ; si prince Jesu le begnin Qu’il le veuille garandonner et tous ses méfaits pardonner. »
    (...)
    « Et pour être assurés ou étoit la véritable sépulture des Princes et princesse représentés sur ce tombeau, en avons fait démolir la face, ou il ne s’est trouvé que de la maçonnerie »»1.

    5Ces indications sont la preuve indubitable que l’emplacement d’origine du tombeau était dans la collégiale Saint Jean-Baptiste de Vaudémont, plus précisément dans une chapelle en haut du collatéral de gauche. Les gisants étaient posés sur un soubassement de pierre qui ne contenait pas les corps.

    6L’inhumation ad sanctos était généralement réservée aux clercs et aux seigneurs, de surcroît quand ils étaient les fondateurs de l’église2.

    Déplacement du tombeau à Belval

    7Le lieu de transfert n’est connu que par une lettre datée du 6 mai 1818 et envoyée par le curé et le maire de Vaudémont au préfet de la Meurthe.

    « Les statues de Gérard d’Alsace, comte de Vaudémont et de Hadvide, son épouse, ainsi que celle du duc Antoine, placée autrefois sur son caveau près du grand autel de la Collégiale, se trouvent actuellement dans l’Église du prieuré de Belval. Ces statues furent transférées dans ce prieuré après la destruction de la collégiale de Vaudémont, vraisemblablement parce qu’il avoit été fondé par Gérard d’Alsace. Elles sont accompagnées de quelques autre statues parmi les quelles on croit reconnaître celle de Marie d’Harcourt, épouse du duc Antoine et celle d’Ysabelle de Lorraine, épouse du comte Henri ; mais on ne peut assoir ces conjectures sur aucun fondement solide »3.

    8Belval est un prieuré fondé en 1097 par Gérard Ier de Vaudémont, dans un vallon adjacent à la vallée de la Moselle, sur le territoire de Portieux (Vosges). Proche de Châtel-sur-Moselle, le prieuré succédait à un ermitage. Dédié à la Vierge et à la sainte Croix, il fut confié à l’abbaye bénédictine de Moyenmoutier qui y déposa les reliques de saint Spinule et en fit un lieu de pèlerinage. En 1107, le comte décida de s’y faire inhumer et fut imité par nombre de ses descendants. On y trouvait la curieuse statue dite du « Retour du croisé », considérée à tort comme le monument funéraire de Gérard mais qui semble plus vraisemblablement se rapporter au tombeau du comte Hugues Ier parti à la seconde croisade de 1147 à 11494 et mort en 1165 après une absence de quatorze ans. Cette fonction de nécropole familiale s’interrompit rapidement mais le souvenir persista au point qu’un de leurs lointains descendants, en la personne de Thiébaut X de Neufchâtel y fut inhumé en 1462.

    9La guerre de Trente Ans ruina l’édifice et au retour de la paix, on procéda à de profondes transformations comme l’indique Dom Augustin Calmet5.

    « Nous avons fait transporter ses ossements (du comte Gérard) en l’abbaye Saint Léopold de Nancy en 1718, le Cloître étant tombé de vétusté et l’Église ayant été retranchée de toute la longueur de la Nef ; les Corps de Particuliers inhumés dans le Cimetière au devant de l’Église, ont été transportés au cimetière de Portieux, avec la permission de l’Évêque. On y a bâti depuis peu une nouvelle Église assez éloignée de l’ancienne, qui est entièrement abandonnée. (…). Pour le prieuré de Belle-Valle, il est aujourd’hui entièrement abandonné, et les bâtiments occupés par le fermier qui y réside.
    Cette lointaine tradition explique le choix fait par les chanoinesses de Bouxières et le déplacement des sépultures et des ossements trouvés dans la collégiale de Vaudémont se fit certainement peu après 1762, date de démolition de l’église. La nouvelle église de Belval offrait toutes les garanties pour les recevoir.

    10La Révolution provoqua des dommages à cet édifice. Sous le règne de Louis XVIII, le gouvernement, soucieux de répondre aux demandes de la maison de Lorraine-Habsbourg décida de regrouper les restes et les sépultures de leurs ancêtres des familles de Lorraine et de Vaudémont à Nancy. L’enquête fut confiée à Monsieur Dufeugray, secrétaire du cabinet du Préfet des Vosges. Le 1er novembre 1818, il reçut le rapport d’un de ses agents, Monsieur Gérardin, maire de Neufchâteau qui précisait6 :

    « J’ai retrouvé dans les débris de l’église de Belval les statues du comte Henri 3, d’Isabelle de Lorraine et du comte Antoine et de Marie d’Harcourt qui etoient placées sur leurs tombeaux à Vaudémont et qui furent transférées depuis à Belval. (…). J’ai l’honneur de mettre toutes les statues à la disposition de Monsieur le Préfet de la Meurthe de la part de Monsieur le Préfet des Vosges qui en a fait conjointement la demande à M. Lami, propriétaire de Belval et de la Verrerie de Portieux ».

    Transfert du tombeau dans l’église des Cordeliers de Nancy

    11Le 5 novembre 1819, une commission se rendit à Belval pour dresser la liste des œuvres et dresser le procès-verbal d’enlévement.

    « Charles-Alexandre-Joseph Gérardin-Lacour, maire de Neufchâteau, député par le Préfet des Vosges, était présent avec M. Mougin, maire de Portieux, et M. Lamy, propriétaire de Belval.
    1ère statue de Gérard d’Alsace et Hadwige de Dagsbourg. 2e statue Henri, comte de Vaudémont.
    3e statue Isabelle de Lorraine, femme du précédent
    4e et 5e statue Antoine de Vaudémont et Marie d’Harcourt.
    Ces quatre dernières figures ont été placées originairement dans la collégiale de Vodémont et transportées à Belval lors de la suppression de la Collégiale
    6e statue Thibaut de Neufchâtel. Fort mutilé, ainsi que toutes les autres à la Révolution. »

    12Et, d’une autre écriture :

    « Les monuments ont été déposés dans l’église des Cordeliers le 6 novembre 1819. »

    13Le transport fut réalisé sans tarder comme le confirme cette mention7.

    « 1819, 8 novembre. Dépense occasionnée par le transport de Belval à Nancy de 6 statues destinées à la chapelle ducale : Il est dû au Sr Vincent, voiturier, pour ledit transport sur deux voitures, prix convenu 70 fr. »

    Une œuvre restaurée

    14Peu de temps après son arrivée aux Cordeliers, le monument funéraire fut l’objet d’une campagne de restauration avec des crédits attribués dès 1818.

    « Le sieur François de Labroise, statuaire à Nancy a (…) restauré et monté le tombeau (…) de Henri, comte de Vaudémont et d’Élisabeth de Lorraine. »8

    15Les restaurations des statues se poursuivirent au cours des années suivantes. On les installa sur un cénotaphe neuf et une grille fut installée pour les protéger.

    « Tombeau de Henry, comte de Vaudémont et d’Élisabeth de Lorraine. Le tombeau sera rétabli dans la chapelle de droite, vis-à-vis celui du duc Antoine. La statue du comte Henry et celle d’Élisabeth de Lorraine seront placées sur un cénotaphe composé de 5 arcades en ogives, avec petites colonnes formant renfoncement posé sur un socle avec couronnement. Le cénotaphe en pierre, la restauration des deux statues, pose comprise 753 fr. 24. Une grille comme ci-dessus, pour fermer l’entrée de la chapelle et empêcher les dégradations 262 fr. 50.
    Partie en retour, 1 m 90 à 75 fr. le mètre 142 fr. 50.
    À Nancy, le 20 février 1822. »9

    16La réalisation d’un nouveau cénotaphe s’imposait puisque l’original avait été brisé en 1761 à Vaudémont.

    17La ville de Nancy finança la restauration de l’église des Cordeliers qui avait été mise à la disposition de l’évêché de Nancy depuis 1805. Les travaux étaient achevés en 1826 pour la cérémonie expiatoire qui effaçait les violations et destructions de 179310.

    18Ernest Grille de Beuzelin11 porta un jugement sévère sur ces restaurations. Il affirma que la tête du comte aurait été remplacée entièrement mais sans aucune preuve. Il déplora la mauvaise restauration des mains des deux défunts. Jean Cayon12 et Christian Pfister13 reprirent ces critiques de l’intervention de Labroise. À la décharge de celui-ci, il convient de rappeler que les mains, réalisées en ronde-bosse constituent la partie la plus fragile d’un gisant. En 1935, elles étaient toujours en place14. Depuis lors, elles ont disparu. Au final, les restaurations restèrent assez limitées15 :

    « L’écu du comte, son nez, ses mains ont été refaites maladroitement ; le soubassement est moderne »

    19Ce jugement est confirmé par l’observation de l’œuvre où les traces de colmatage sont nombreuses et où des cassures restent bien visibles comme le voile d’Isabelle et le nez d’Henri.

    Comparaison entre l’original et le dessin de dom Augustin Calmet

    20Le savant bénédictin connaissait bien Belval pour y avoir fait récupérer les ossements de Gérard Ier afin de les transférer à Nancy en 1718. Il fit réaliser un dessin du tombeau d’Henri et Isabelle, publié en 172816 puis en 174717 (fig. 1).

    21Sur ce dessin réalisé in situ, Isabelle se trouve à gauche de son époux alors qu’elle est à droite dans l’église des Cordeliers. Deux hypothèses sont à envisager. Soit une inversion fut faite lors du remontage en 1819. Soit le dessinateur a commis une confusion. La comparaison avec le tombeau voisin du sire de Blâmont laisse penser que l’erreur vient du dessinateur mais sans certitude absolue car la position des époux varie selon les cas.

    Figure 1 : Dessin du tombeau de 1728.

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    22On constate d’autres différences entre les deux représentations. Sur le dessin, les coussins céphaliques sont ornés de quatre glands aux angles. En réalité, seuls les angles supérieurs présentaient ces ornements car ceux des angles inférieurs étaient masqués par les épaules des personnages. Tous deux sont représentés avec leurs mains jointes. Les yeux d’Isabelle sont fermés alors qu’ils sont sculptés ouverts. Ses vêtements sont simplifiés mais exacts ce qui n’est pas le cas du chien à ses pieds représenté debout alors qu’il est en réalité couché sur l’extrémité de la robe.

    23Les cheveux d’Henri sont représentés sans les rouleaux terminaux si caractéristiques de l’art du portrait gothique. De même, font défaut les clous et les motifs décoratifs des manches au niveau des avant-bras, tandis que l’écu présente une forme inappropriée et qu’il glisse sous le manteau d’Isabelle à quoi s’ajoute la représentation fantaisiste du lion.

    Composition du monument

    24Le cénotaphe réalisé en 1821 dans une pierre calcaire mesure 2,80 m de long sur 1,20 m de large et son décor présente bien les arcades gothiques mentionnées sur la facture. Aucune inscription n’y figure. Les statues elles aussi en calcaire font 1,85 m de long pour 37 cm de haut. Les corps sont allongés sur le dos, la tête reposant sur un oreiller, le regard tourné vers le ciel, les mains jointes au dessus de la poitrine sans toucher celle-ci. Aux pieds de la comtesse, un lévrier est couché sur l’extrémité du manteau. Sous les cuisses du comte, un rehausseur contribue à décoller les genoux, les mollets et les pieds et permet à ceux-ci de reposer sur un lion (fig. 2 et 3).

    25Cette disposition est conforme à l’art funéraire en vogue au xiiie et xive siècle qui offre un précieux témoignage sur les costumes féminins et l’équipement des chevaliers.

    Figure 2 : Vue d’ensemble du tombeau.

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    Figure 3 : Vue latérale du gisant d’Henri III.

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    Figure 4 : Le coussin céphalique d’Henri III.

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    La représentation d’un chevalier

    Les éléments périphériques

    26Le coussin sur lequel repose la tête d’Henri III est carré, étroit mais épais. Les côtés gauche et droit sont ornés d’une broderie associant des motifs géométriques en forme de triangle et de losange et des motifs floraux. On voit encore les traces des deux pompons à glands qui prolongeaient les angles supérieurs du coussin (fig. 4).

    27Les pieds du comte reposent sur un lion de petite taille couché sur ses pattes. Le corps menu, osseux, presque frêle, contraste avec la crinière généreuse traitée en une touffe de poils ondulés. La tête repose sur les pattes avant, la droite posée sur celle de gauche (fig. 5).

    Le visage

    28Le visage du comte, d’une grande beauté avec ses traits fins et réguliers contraste avec le menton et surtout le coup très forts. La fine lèvre supérieure contraste avec la lèvre inférieure légèrement gonflée. Le nez, en partir restauré est droit, fin et assez long, avec des ailes minces. Les yeux ouverts sont dessinés en demi-lune avec une paupière extrêmement fine et des sourcils à peine esquissés. Le front haut, large et bombé reste bien dégagé malgré quelques mèches de cheveux ondulés. La coiffure présente une coupe mi-longue avec des cheveux aplatis sur le sommet du crâne et tombant de part et d’autre du visage en deux élégante ondulations terminés par des rouleaux extérieurs à la pointe alors que d’autres touffes de cheveux frisés dissimulent les oreilles (fig. 6).

    Les vêtements et les équipements défensifs

    29Le comte est représenté avec son équipement militaire complet. Sur la peau, il porte un premier vêtement en tissu qui apparaît au niveau du menton sous forme d’un bourrelet et que l’on retrouve au dessus des genoux (fig. 6 et 9).

    30Ce vêtement généralement appelé gambison pouvait être matelassé pour assurer une meilleure protection18 contre les coups mais surtout contre le frottement de la cotte de maille ou haubert composée de petits anneaux de fer assemblés (fig. 8).

    31Le haubert comprend une protection du cou ou gorgerin mais pas de capuche appelée camail protégeant la nuque et la tête. Il couvre les épaules, le torse, les bras jusqu’aux coudes (fig. 7 et 10), le ventre, le bas-ventre et les cuisses jusqu’au dessus des genoux et tombe en plis lourds et amples (fig. 9).

    Figure 5 : Le lion aux pieds d’Henri III.

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    Figure 6 : Le visage d’Henri III.

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    Figure 7 : Ecu armorié et cotte d’arme.

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    32Aucune protection de tête n’est représentée mais son existence est confirmée indirectement. L’aspect aplati des cheveux sur le sommet du crâne atteste de l’utilisation d’une cale en tissu sur laquelle on posait le chapeau de fer, un bacinet vraisemblablement. De plus, l’une des chaînes sur la poitrine sert à attacher le casque et évite de le perdre pendant les combats. Sur certains monuments funéraires, le couvre-chef est placé à côté du défunt comme pour le gisant du duc de Bourgogne Philippe le Hardi conservé à Dijon.

    33Les avant-bras sont protégés par des bracelets de cuir serrés et cloutés (fig. 11).

    34Le haubert est partiellement recouvert par une protection en tissu, la cotte d’arme ou surcot qui s’arrête aux épaules et à mi-cuisse où il est taillé en dents de scie. Elle est ouverte sur les côtés et quatre cordons permettent de maintenir les deux parties du vêtement selon l’écartement voulu. Si elle protège du froid ou du soleil, elle permet aussi de donner une allure plus seyante et plus habillée au chevalier.

    35Des deux autres chaînes qui pendent au niveau de la poitrine l’une sert à retenir une dague à rouelle longue de 38 cm et dont la pointe effilée permettait toucher l’adversaire aux endroits mal protégés dans les corps à corps. L’autre retient la sangle de l’écu (fig. 8).

    36L’écu triangulaire et bombé est armorié aux armes de la première maison de Vaudémont, burelé d’argent et de sable. Il est doté d’une sangle en cuir qui passe autour de l’avant-bras gauche du comte (fig. 7).

    37Juste au dessous des genoux, on observe un tissu ondulé (fig. 9 et 12) qui pourrait correspondre à un rabat de botte en cuir dont la semelle apparaît sous les solerets ou le haut de chausses (fig. 13).

    38La protection de jambe est assurée par des grèves du genou à la cheville (fig. 13).

    39Ici la grève se compose de deux pièces en forme de gouttière enveloppant le tibia et le mollet. La jointure extérieure est assurée par une sangle longitudinale en cuir qui passe sous le pied. Vers l’intérieur de la jambe, deux petites boucles permettent de serrer les pièces. Notons que ces boucles sont fixées sur une bande en tissu ou en cuir qui se trouve sous la grève (fig. 14).

    40Ce détail conduit à s’interroger sur la nature de la grève. Habituellement, la grève est une plaque de métal qui ne protège que la partie avant du membre. Ici, tout le membre est protégé de la même façon. On pourrait expliquer cette anomalie par une impré cision du sculpteur. Mais on pourrait aussi penser que les deux parties de la grève sont en cuir renforcé comme les avant-bras. La question reste ouverte.

    Figure 8 : La cotte d’arme ou tabar.

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    Figure 9 : Plis du haubert.

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    Figure 10 : Manches du haubert.

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    Figure 11 : Bracelets.

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    Figure 12 : Haut de chausses.

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    Figure 13 : Grèves.

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    Figure 14 : Boucles de grèves.

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    Figure 15 : Solerets.

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    Figure 16 : Coussin céphalique d’Isabelle de Lorraine.

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    41Le pied est protégé par un soleret indépendant de la grève et se compose de huit lames de fer articulées permettant le mouvement du membre (fig. 15).

    42Les détails très précis de la sculpture indiquent que l’équipement individuel est en période de mutation. Le haubert, le surcot et l’écu s’inscrivent dans la continuité de l’armement du xiiie siècle. Par contre, l’absence de camail, les chaînes pour attacher les armes de poing, les protections en cuir des avant-bras, les grèves et les solerets sont des éléments nouveaux. On les retrouve sur d’autres représentations de chevaliers autour de 134019 mais les comparaisons possibles restent rares car peu de publications se soucient de dater avec précision les représentations iconographiques des costumes militaires20.

    43Si on le compare au gisant du sire de Blâmont, les différences n’en sont que plus apparentes. Ce dernier porte le haubert complet avec camail, moufles et chausses de mailles. La statuette de Saint Georges placée dans une des niches latérales du cénotaphe présente un chevalier recouvert de la tête aux pieds de son haubert avec une cervelière sur la tête. Ces éléments correspondent à l’équipement d’un chevalier du xiiie siècle et des deux premières décennies du xive siècle. Il est en tout point comparable au gisant de Louis de France, comte d’Évreux (†1319) à Saint-Denis21, à celui de Robert d’Artois22 mort en 1317 et à celui de Charles d’Anjou réalisé en 132623. Le gisant de Blâmont est antérieur à celui de Vaudémont.

    Figure 17 : Chien aux pieds d’Isabelle de Lorraine.

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    Plastique et stylistique

    Le portrait

    44Le visage est celui d’un homme jeune et beau, au visage parfait et sans défaut. Ses yeux en demi-lune et sa coupe de cheveux répondent aux canons esthétiques des xiiie-xive siècle. Aucune expression particulière ne se dégage de ce visage qui semble simplement apaisé et en repos dans l’attente tranquille du Jugement Dernier. Cette représentation est celle d’un portrait idéalisé caractéristique de cette époque (fig. 6).

    Le costume militaire

    45Les matériaux dans lesquels il est réalisé expliquent l’impression de rigidité qui se dégage de la sculpture. L’artiste l’a toutefois atténué en donnant de la souplesse au drapé de la partie inférieure de la cotte d’arme au niveau de l’entrejambe. Un grand soin est apporté aux détails de ce vêtement : à l’attache des chaînes d’armes, à l’encolure, aux épaulières qui se terminent par un motif en demi-marguerite.

    46Sur les avant-bras en cuir, les rangées de clous séparées par des motifs de fleurs de lis sont décorées avec élégance. La sangle de cuir qui porte l’écu est tendue et suit le mouvement du coude

    47Le bas du haubert grâce à ses plis enroulés exprime une certaine souplesse sans effacer l’idée de densité de la matière. La représentation de la maille est visuellement juste avec ses entrelacs qui évoquent les anneaux associés.

    48Les chaînes qui ne portent pas d’objet sont raides tandis que les deux autres suivent un mouvement plus sinueux et la dague présente un manche soigneusement torsadé.

    Figure 18 : Visage d’Isabelle de Lorraine.

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    49L’absence de l’épée et du couvre-chef ne manque pas d’étonner.

    50Au final, le sculpteur s’est montré très attentif à la réalité, aucun détail technique ou esthétique ne lui a échappé et il a su rendre perceptible la différence des matières qui composent l’équipement du comte.

    La représentation d’une comtesse

    Les éléments périphériques

    51Isabelle est représentée allongée, la tête posée sur un coussin carré et épais dont les pompons à glands placés aux angles supérieurs ont disparu. Le décor latéral reste visible sur le bord extérieur. Il se compose de deux fines bandes décorées de petits losanges. Entre ces bordures, le cousin est brodé de losanges entrelacés et de triangles à l’intérieur desquels se trouvent des fleurs stylisées plus ou moins grosses toutes formées de cinq pétales et d’un cœur rond (fig. 16).

    52À ses pieds, un petit chien au corps noueux est allongé sur l’extrémité du manteau et sa tête repose sur les pattes avant. Les yeux fermés, il semble dormir (fig. 17).

    Le visage

    53La partie du visage qui n’est pas cachée par la pièce de vêtement montre une femme jeune, le front haut, les yeux ouverts et esquissés en demi-lune, les pommettes hautes, les joues rondes et les traits fins. Le nez et la bouche ont fait l’objet de restauration. Nous sommes en face d’un portrait idéalisé (fig. 18).

    Le costume

    54La comtesse porte un ensemble complexe de vêtements que le réalisme de la sculpture permet de distinguer : une robe, un surcot et un manteau pour le corps, une guimpe pour la tête, des chaussures pour les pieds (fig. 19).

    55La robe qui s’apparente à une très longue chemise est le vêtement visible le plus proche du corps qu’il couvre du cou jusqu’aux pieds et se prolonge par une traîne (fig. 20). En grande partie dissimulée par le surcot, elle est bien visible dans sa partie inférieure où elle colle aux mollets et aux chevilles. On la voit également au niveau des manches très ajustées grâce à une série de petits boutons placés sous les avant-bras (fig. 21).

    56Le surcot correspond à une seconde robe plus courte qui va des épaules à mi-jambe. Arrondi au niveau de cou, il couvre totalement la poitrine et appartient à la catégorie des surcots clos mais il est assez ajusté pour laisser deviner l’anatomie féminine. Les manches sont amples et habillent les bras jusqu’aux coudes. Au niveau de la hanche gauche, le surcot est relevé, ce qui permet au sculpteur de représenter un élégant drapé tombant en plis amples et ondulés. Cet artifice se retrouve sur le gisant attribué à Cunégonde de Linange dame de Blâmont24 décédée en 1311. On l’observe aussi sur celui de Yolande de Bourgogne inhumée dans la cathédrale de Nevers vers 1270-1280 (fig. 23). C’est une des caractéristiques de l’art funéraire de la fin du xiiie et du début du xive siècle.

    57Le manteau est une grande cape posée sur les épaules, couvrant le dos et tombant en dessous des pieds. Ouvert sur le devant, il est retenu au niveau de la poitrine par une bride agrémentée de cabochons aux extrémités.

    58La coiffe est composée d’une guimpe qui couvre la tête et une partie du front. Les oreilles, une partie des joues, le menton et le cou sont dissimulés par une seconde pièce de tissu fixée derrière la tête. Elle ne laisse apparaître que la partie centrale du visage et une mèche de cheveux à droite, seule concession à sa féminité. C’est la coiffure habituelle des femmes mariées, signe d’honorabilité, de pudeur et de respect conformément au code social alors en vigueur25 (fig. 24).

    59Les chaussures en cuir, ajustées à la forme du pied ont le bout arrondi. Le sculpteur a parfaitement représenté la différence entre la tige et la semelle sans talon (fig. 20).

    Figure 19 : Gisant d’Isabelle de Lorraine.

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    60L’analyse du vêtement et plus particulièrement de la coiffure permet de montrer l’évolution de la mode et de préciser sa chronologie.

    61Dans l’abbaye de Fontevrault, le gisant d’Aliénor d’Aquitaine (†1204) et celui d’Isabelle d’Angoulême (réalisé en 1258) montre que les femmes portaient une guimpe qui laisse paraître la pointe du menton. Celle de Marguerite d’Artois décédée en 131126 montre une évolution car la mentonnière recouvre désormais le menton et les maxillaires inférieurs. Le cou reste apparent à moins qu’il ne soit recouvert d’un voile très fin et harmonieusement plissé en V (fig. 25). Un autre exemple peut être fourni par le fragment du tombeau de Marguerite de Luxembourg à Gênes, daté de 131227.

    Figure 20 : Bas de la robe d’Isabelle de Lorraine et chausses.

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    Figure 21 : Manches du surcot et boutons.

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    Figure 23 : Gisant de Yolande de Bourgogne (cathédrale de Nevers).

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    Figure 24 : Guimpe d’Isabelle de Lorraine.

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    Figure 25 : Gimpe de Marguerite d’Artois.

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    Figure 26 : Gisant de Cunégonde de Linange.

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    62En Lorraine, la mode était identique. Ainsi le gisant de Cunégonde de Linange présente une mentonnière qui s’est considérablement développée et qui couvre tout le cou pour retomber sur les clavicules (fig. 26). Traitée avec beaucoup moins de souplesse, elle présente une série de plis longitudinaux qui empâtent considérablement le cou. La différence pourrait provenir de la pierre calcaire utilisée à la place du marbre. Le monument est postérieur à 1311, date du décès de la dame et antérieur ou contemporain à 1331, date du décès de son mari. Mais la représentation paraît s’inscrire dans un changement de mode au cours de cette période puisque la reine Jeanne d’Évreux portait dès son veuvage en 1328 une guimpe beaucoup plus couvrante, dissimulant une grande partie du visage sauf les yeux, le nez et la bouche peut-être à l’imitation des nonnes28.

    63La guimpe d’Isabelle est bien conforme au style des années 1310-1340.

    Figure 27 : Traces de polychromie.

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    Figure 28 : Traces de polychromie.

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    Plastique et stylistique

    64Sobre, le costume n’en est pas moins élégant car il tombe comme si la défunte se tenait debout. La robe réalisée dans une étoffe légère épouse les formes du corps comme le montre le traitement des avant-bras et des mollets et le bas tombe en forme de plis plats arrondis sur le petit chien. Le surcot, en tissu plus épais ne laisse rien apparaître du corps sauf au niveau de la poitrine mais ses plis harmonieux sur le ventre et le long des jambes ôtent toute raideur à l’ensemble. Le manteau forme lui aussi des plis en volutes harmonieux visibles sur les côtés et sous le chien.

    65Des traces de polychromies bleues et rouges conservées sur le surcot permettent d’affirmer que le gisant était peint (fig. 27 et 28).

    Le gisant, reflet de la symbolique aristocratique et chrétienne

    66C’est autour de 1100 que réapparaissent dans les églises les monuments funéraires placés au-dessus d’une sépulture pour conserver le souvenir des défunts illustres. Le tombeau du comte de Champagne Henri Ier le Libéral, élevé par sa veuve Marie de France entre 1181 et 1196 dans la collégiale de Saint-Étienne de Troyes qu’il avait fondé joua un rôle déterminant dans la naissance de ce phénomène29. Il fut reprit par Aliénor d’Aquitaine à Fontevrault à partir de 1204 et par Louis IX à Saint-Denis vers 1260. À partir de 1250, se répand la pratique de représenter les chevaliers en armes dans les chapelles funéraires des couvents, des collégiales ou des églises paroissiales dans un souci d’affirmation sociale et de glorification des valeurs chevaleresques.

    67Le gisant est aussi la représentation d’une foi dans l’au-delà. Les visages sont ceux de personnages jeunes et beaux, les yeux ouverts, comme transfigurés par la lumière céleste du Paradis qu’ils ont atteint. Ils sont devenus des bienheureux et côtoient les saints et les anges30. « Tous ces morts semblent avoir trente-trois ans, l’âge qu’avait Jésus-Christ quand il ressuscita, l’âge qu’auront tous les hommes quand ils ressusciteront comme lui »31. De plus, les gisants défient les réalités de la pesanteur car ils figurent des personnages en position horizontale mais qui donnent l’impression d’être debout. Ce système de représentation permet de dire que le comte et la comtesse sont morts dans ce monde terrestre mais vivants au Paradis depuis lequel ils jouent un rôle d’intercesseurs envers les hommes.

    Datation de l’œuvre

    68L’étude stylistique a permis de situer le vêtement du comte de Vaudémont autour de 1340 et celle de son épouse entre 1310 et 1340. Il convient de confronter ces conclusions aux sources historiques qui permettent d’établir les biographies des deux époux32.

    69Henri III naquit vers 1286 et perdit son père (Henri II) en 1299. Sa mère Hélissent de Vergy assura la régence avec son nouvel époux, Gaucher de Châtillon jusqu’en 1301. Il assura alors la direction de la principauté avec une grande prudence, évitant les aventures militaires et cherchant à développer l’économie. Ce règne réparateur permit au lignage de surmonter la dramatique situation financière et l’endettement accumulé par ses prédécesseurs. La fin de son long règne fut endeuillée par la mort de son fils unique Henri à Crécy ; lui-même décéda en 1347 âgé de soixante et un ans.

    70Isabelle de Lorraine, fille du duc Ferri III et de Marguerite de Champagne née vers 1275, avait déjà perdu deux maris lorsqu’elle épousa Henri en novembre 130433 et lui apporta 10000 livres tournois en dot. Elle mourut le 11 mai 1335 et fut inhumée dans la collégiale Saint Jean Baptiste de Vaudémont fondée par le couple en 1326.

    71La réalisation du tombeau peut donc être située entre 1335 et 1347, chronologie qui confirme celle suggérée par la stylistique. La qualité du gisant d’Henri n’échappa pas à Viollet-le-Duc qui en fit faire un moulage exposé dans les sous sols du château de Pierrefonds (Oise).

    Notes de bas de page

    1  Copie du procès-verbal de Reconnaissance des Sépultures des Comtes et Comtesses de Vaudémont en l’Église collégiale du dit lieu, le 11 avril 1761. Saint-Dié, Bibl.municipale, Reg. 80xiv, p. 91-98, publiée par Michel François, Histoire des comtes et du comté de Vaudémont des origines à 1473, Nancy, 1935, p. 363-369.

    2  Philippe Ariès, Essai sur l’histoire de la mort en Occident, Paris, 1975, p. 27.

    3  Michel François, op. cit., p. 369-371.

    4  Ibid. p. 24-29 et p. 348-352.

    5  Dom Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, t. 1, Nancy, 1756, col. 108.

    6  Michel François, op.cit., p. 349 note 1. Original conservé aux AD Meurthe-et-Moselle F.

    7  Michel François, op.cit., p. 356.

    8  Abbé Pierre Étienne Guillaume, Cordeliers et chapelle ducale, Nancy, 1851, p. 284-285.

    9  Michel François, op.cit., p. 355.

    10  Pierre Marot, Le Vieux Nancy, Nancy, 1993, p. 72.

    11  Ernest Grille de Beuzelin, Statistique monumentale : Rapport à Mr. le Ministre de l’Instruction publique sur les monuments historiques des arrondissements de Nancy et de Toul accompagné de cartes, plans et dessins. Paris, 1837, planche 4, fig. 3.

    12  Jean Cayon, Église des Cordeliers, La chapelle ronde. Sépulture de la maison de Lorraine à Nancy, 1842, p. 58.

    13  Christian Pfister, Histoire de Nancy, Nancy, 1902-1909, p. 631.

    14  Michel François, op.cit., planche VI.

    15  Ibid. p. 354.

    16  Dom Augustin Calmet, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, Nancy, 1728, vol. III, pl. III.

    17  Dom Augustin Calmet, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, Nancy, 1747, vol. III, pl. III.

    18  Claude Fagen, Armement médiéval. Un métal pour la guerre, Paris, 2005, p. 26, 115

    19  Vesey Norman, Armes et armures, Paris, 1964, p. 26 présente l’effigie très ressemblante d’un chevalier bavarois vers 1340.

    20  Gilles Rocquin, Tombes et nécropoles des seigneurs laïques en Lorraine du xie au xve siècle, mémoire de maîtrise, Nancy II, 1982 ; Marie Gloc, Inscriptions et sépultures de la Lorraine médiévale, mémoire de maîtrise, Nancy 2, 1991 ; Romain Laux, Le chevalier lorrain et son équipement dans l’art funéraire xiie-xvie siècle, mémoire de maîtrise, Nancy 2, 2004 ; Béatrice Thouvenot, La sculpture funéraire du Musée lorrain de Nancy du xive au xviie siècle, très hauts-reliefs et rondes-bosses, mémoire de maîtrise, Nancy 2, 2005. Michel Margue (éd.), Sépultures, mort et représentation du pouvoir au Moyen Âge, Actes des 11e Journées Lotharingiennes, Publications de la Section historique de l’Institut Grand-Ducal CXVII, Publications du CLUDEM 18, 2006.

    21  Alain Erlande-Brandenbourg, L’art gothique, Paris, 1983, p. 398, n° 258.

    22  Françoise Baron, « Les tombeaux des princes des fleurs de lys, Paris (xive et xve siècles), Tombeaux royaux et princiers », Dossiers Archéologie n° 311, mars 2006, p. 61. Le gisant réalisé par Jean Pépin de Huy se trouvait aux Cordeliers de Paris avant d’être transféré à Saint-Denis. Le défunt était le fils de Jeanne de Valois et de Robert III d’Artois mais précéda ses parents dans la tombe.

    23  Ibid. p. 57-58. Charles d’Anjou, roi de Sicile mort en 1285 avait légué son cœur au couvent des Jacobins. Son arrière-petite-fille, Clémence de Hongrie, reine de France en 1315-1316 fit élever le tombeau en 1326. Il est à présent à Saint-Denis.

    24  Son gisant, provenant de l’abbaye de Saint-Sauveur-en-Vosges (Meurthe-et-Moselle) est conservé au Musée Lorrain, dans l’église des Cordeliers depuis 1854. Son époux, Henri Ier décéda en 1331.

    25  Joseph Morawski, Proverbes Français antérieurs au xve siècle, Paris, 1925, p. 27. « Femme mariée doit estre simple et porter la guimple ». Germain Demay, Le costume au Moyen Age d’après les sceaux, Paris, 1880, p. 102.

    26  Épouse de Louis de France, comte d’Évreux et fils du roi Philippe III, elle fut inhumée dans l’ancienne église des Jacobins à Paris ; elle se trouve aujourd’hui à Saint-Denis. La guimpe tombe en deux plis droits sur les épaules tandis qu’une seconde pièce enveloppe le menton et vient raccorder à deux boules de tissu placées au dessus des oreilles permettant de laisser sortir deux petites mèches de cheveux. Françoise Baron, « Les tombeaux des princes des fleurs de lys, Paris (xive et xve siècles), Tombeaux royaux et princiers », Dossiers Archéologie n° 311, mars 2006, p. 59. Alain Erlande-Brandenbourg, Le roi, la sculpture et la mort. Gisants et tombeaux de la basilique de Saint-Denis, catalogue d’exposition, archives départementales de la Seine-Saint-Denis, 1975. Alain Erlande-Brandenbourg, L’art gothique, Paris, 1983, p. 398, n° 258.

    27  Alain Erlande-Brandenbourg, L’art gothique, Paris, 1983, p. 213.

    28  Eugène Viollet-le-Duc, « Le costume médiéval », Hors série Moyen Age, août-octobre 2004, p. 66. Troisième épouse du roi Charles IV le Bel en 1325, elle fit faire son gisant à Saint-Denis, à côté de celui de son défunt mari dès 1328 qu’elle ne rejoignit qu’en 1371.

    29  Xavier Dectot, « Les tombes princières, Tombeaux royaux et princiers », Dossiers Archéologie n° 311, mars 2006, p. 28-31. Michel Bur, « L’image de la parenté chez les comtes de Champagne », dans La Champagne médiévale, Recueil d’articles, Langres, 2005, p. 59-88.

    30  Philippe Ariès, L’homme devant la mort, t. 1, Paris, 1985, p. 238.

    31  Émile Mâle, L’art religieux de la fin du Moyen Age en France, Paris, 1925, p. 400-401 et note 1.

    32  Michel François, Histoire des comtes et du comté de Vaudémont des origines à 1473, Nancy, 1935, p. 117-140. Georges Poull, La Maison ducale de Lorraine, Nancy, 1991, p. 336-339 et p. 85.

    33  Cf. l’article de Jean-Christophe Blanchard, note 69.

    Auteur

    Béatrice Thouvenot

    Université Nancy 2

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    1  Copie du procès-verbal de Reconnaissance des Sépultures des Comtes et Comtesses de Vaudémont en l’Église collégiale du dit lieu, le 11 avril 1761. Saint-Dié, Bibl.municipale, Reg. 80xiv, p. 91-98, publiée par Michel François, Histoire des comtes et du comté de Vaudémont des origines à 1473, Nancy, 1935, p. 363-369.

    2  Philippe Ariès, Essai sur l’histoire de la mort en Occident, Paris, 1975, p. 27.

    3  Michel François, op. cit., p. 369-371.

    4  Ibid. p. 24-29 et p. 348-352.

    5  Dom Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, t. 1, Nancy, 1756, col. 108.

    6  Michel François, op.cit., p. 349 note 1. Original conservé aux AD Meurthe-et-Moselle F.

    7  Michel François, op.cit., p. 356.

    8  Abbé Pierre Étienne Guillaume, Cordeliers et chapelle ducale, Nancy, 1851, p. 284-285.

    9  Michel François, op.cit., p. 355.

    10  Pierre Marot, Le Vieux Nancy, Nancy, 1993, p. 72.

    11  Ernest Grille de Beuzelin, Statistique monumentale : Rapport à Mr. le Ministre de l’Instruction publique sur les monuments historiques des arrondissements de Nancy et de Toul accompagné de cartes, plans et dessins. Paris, 1837, planche 4, fig. 3.

    12  Jean Cayon, Église des Cordeliers, La chapelle ronde. Sépulture de la maison de Lorraine à Nancy, 1842, p. 58.

    13  Christian Pfister, Histoire de Nancy, Nancy, 1902-1909, p. 631.

    14  Michel François, op.cit., planche VI.

    15  Ibid. p. 354.

    16  Dom Augustin Calmet, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, Nancy, 1728, vol. III, pl. III.

    17  Dom Augustin Calmet, Histoire ecclésiastique et civile de Lorraine, Nancy, 1747, vol. III, pl. III.

    18  Claude Fagen, Armement médiéval. Un métal pour la guerre, Paris, 2005, p. 26, 115

    19  Vesey Norman, Armes et armures, Paris, 1964, p. 26 présente l’effigie très ressemblante d’un chevalier bavarois vers 1340.

    20  Gilles Rocquin, Tombes et nécropoles des seigneurs laïques en Lorraine du xie au xve siècle, mémoire de maîtrise, Nancy II, 1982 ; Marie Gloc, Inscriptions et sépultures de la Lorraine médiévale, mémoire de maîtrise, Nancy 2, 1991 ; Romain Laux, Le chevalier lorrain et son équipement dans l’art funéraire xiie-xvie siècle, mémoire de maîtrise, Nancy 2, 2004 ; Béatrice Thouvenot, La sculpture funéraire du Musée lorrain de Nancy du xive au xviie siècle, très hauts-reliefs et rondes-bosses, mémoire de maîtrise, Nancy 2, 2005. Michel Margue (éd.), Sépultures, mort et représentation du pouvoir au Moyen Âge, Actes des 11e Journées Lotharingiennes, Publications de la Section historique de l’Institut Grand-Ducal CXVII, Publications du CLUDEM 18, 2006.

    21  Alain Erlande-Brandenbourg, L’art gothique, Paris, 1983, p. 398, n° 258.

    22  Françoise Baron, « Les tombeaux des princes des fleurs de lys, Paris (xive et xve siècles), Tombeaux royaux et princiers », Dossiers Archéologie n° 311, mars 2006, p. 61. Le gisant réalisé par Jean Pépin de Huy se trouvait aux Cordeliers de Paris avant d’être transféré à Saint-Denis. Le défunt était le fils de Jeanne de Valois et de Robert III d’Artois mais précéda ses parents dans la tombe.

    23  Ibid. p. 57-58. Charles d’Anjou, roi de Sicile mort en 1285 avait légué son cœur au couvent des Jacobins. Son arrière-petite-fille, Clémence de Hongrie, reine de France en 1315-1316 fit élever le tombeau en 1326. Il est à présent à Saint-Denis.

    24  Son gisant, provenant de l’abbaye de Saint-Sauveur-en-Vosges (Meurthe-et-Moselle) est conservé au Musée Lorrain, dans l’église des Cordeliers depuis 1854. Son époux, Henri Ier décéda en 1331.

    25  Joseph Morawski, Proverbes Français antérieurs au xve siècle, Paris, 1925, p. 27. « Femme mariée doit estre simple et porter la guimple ». Germain Demay, Le costume au Moyen Age d’après les sceaux, Paris, 1880, p. 102.

    26  Épouse de Louis de France, comte d’Évreux et fils du roi Philippe III, elle fut inhumée dans l’ancienne église des Jacobins à Paris ; elle se trouve aujourd’hui à Saint-Denis. La guimpe tombe en deux plis droits sur les épaules tandis qu’une seconde pièce enveloppe le menton et vient raccorder à deux boules de tissu placées au dessus des oreilles permettant de laisser sortir deux petites mèches de cheveux. Françoise Baron, « Les tombeaux des princes des fleurs de lys, Paris (xive et xve siècles), Tombeaux royaux et princiers », Dossiers Archéologie n° 311, mars 2006, p. 59. Alain Erlande-Brandenbourg, Le roi, la sculpture et la mort. Gisants et tombeaux de la basilique de Saint-Denis, catalogue d’exposition, archives départementales de la Seine-Saint-Denis, 1975. Alain Erlande-Brandenbourg, L’art gothique, Paris, 1983, p. 398, n° 258.

    27  Alain Erlande-Brandenbourg, L’art gothique, Paris, 1983, p. 213.

    28  Eugène Viollet-le-Duc, « Le costume médiéval », Hors série Moyen Age, août-octobre 2004, p. 66. Troisième épouse du roi Charles IV le Bel en 1325, elle fit faire son gisant à Saint-Denis, à côté de celui de son défunt mari dès 1328 qu’elle ne rejoignit qu’en 1371.

    29  Xavier Dectot, « Les tombes princières, Tombeaux royaux et princiers », Dossiers Archéologie n° 311, mars 2006, p. 28-31. Michel Bur, « L’image de la parenté chez les comtes de Champagne », dans La Champagne médiévale, Recueil d’articles, Langres, 2005, p. 59-88.

    30  Philippe Ariès, L’homme devant la mort, t. 1, Paris, 1985, p. 238.

    31  Émile Mâle, L’art religieux de la fin du Moyen Age en France, Paris, 1925, p. 400-401 et note 1.

    32  Michel François, Histoire des comtes et du comté de Vaudémont des origines à 1473, Nancy, 1935, p. 117-140. Georges Poull, La Maison ducale de Lorraine, Nancy, 1991, p. 336-339 et p. 85.

    33  Cf. l’article de Jean-Christophe Blanchard, note 69.

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    Thouvenot, Béatrice. « Le tombeau d’Henri III et d’Isabelle de Lorraine ». Autour des comtes de Vaudémont, édité par Gérard Giuliato, Éditions de l’Université de Lorraine, 2011, https://doi.org/10.4000/13o6x.

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