L’Art et la mesure
|Troisième partie. Défis pour l’approche métrique
Proposition de méthodologie pour l’étude du goût d’un groupe social
L’exemple de l’élite noble flamande à la fin du xviiie siècle
Texte intégral
- 2 Daniel Roche, Les Républicains des lettres : gens de culture et Lumières au xviiie siècle, Paris, F (...)
- 3 Voir aussi Roger Chartier, Culture écrite et société ; l’ordre des livres (xive-xviiie siècles), Pa (...)
- 4 Ce texte est une version synthétique et réactualisée des deux premières parties de notre DEA (« La (...)
- 5 « Les Imbert de la Basecque, des nobles lillois et arrageois au xviiie siècle et le goût des collec (...)
1« […] la quantification a été un moyen essentiel et certainement pas une fin », précise Daniel Roche dans l’avant-propos des Républicains des lettres2. Sa synthèse sur « Les lectures de la noblesse » reste le fondement de tout travail sur les sensibilités intellectuelles du second ordre3. Avant le développement des sources sur Internet, nous avions proposé en20034 des réflexions méthodologiques relatives à la réception de l’art : comment appréhender le goût d’un groupe social en mêlant analyse quantitative et qualitative ? comment resituer le goût d’un individu dans un contexte culturel et artistique donné ? Si cette proposition a été, depuis, illustrée par quelques études de cas5, elle a le difficile mérite de proposer une approche pluridisciplinaire (histoire de la noblesse, histoire sociale de l’art, histoire des bibliothèques, histoire régionale…), fondée à la fois sur un dépouillement systématique d’archives et un recours aux bases de données et d’images existantes. Compte tenu des sources dispersées et des spécificités régionales, l’étude pose la Révolution comme moment privilégié pour apprécier la qualité et la quantité des objets d’art présents en Flandre française à la fin du xviiie siècle, grâce aux inventaires révolutionnaires pour les futurs Muséums. Le goût d’un individu ou d’un groupe s’appréhende relativement à des normes sociales définies dans une zone géographique précise à une période donnée : les contemporains peuvent alors juger du « bon » et du « mauvais » goût de chacun de leurs congénères et établir ce qu’est « avoir du goût ».
Étudier l’histoire du goût artistique en Flandre française à la fin du xviiie siècle
2L’historiographie s’intéressant à l’histoire du goût est relativement récente et se partage entre plusieurs disciplines.
Une nécessaire transdisciplinarité
- 6 Jean Quéniart, Culture et société urbaines dans la France de l’Ouest au xviiie siècle, Paris, Klinc (...)
- 7 René Grevet, « Aspects des lumières provinciales : les lectures de la noblesse artésienne au xviiie(...)
- 8 Michel Figeac, La Douceur des Lumières, noblesse et art de vivre en Guyenne au xviiie siècle, Borde (...)
- 9 Claude Jolly (dir.), Histoire des bibliothèques françaises, 2. Les bibliothèques sous l’Ancien Régi (...)
- 10 Dominique Varry, Recherche sur le livre en Normandie : les bibliothèques de l’Eure à la fin du xvii (...)
- 11 Édouard Pommier, « La naissance des musées de province », in Les Lieux de mémoire, II. La Nation, 2 (...)
- 12 Antoine Schnapper, Curieux du Grand Siècle. Collections et collectionneurs dans la France du xviie (...)
- 13 Patrick Michel (éd.), Collections et marché de l’art en France au xviiie siècle, Bordeaux, universi (...)
- 14 Francis Haskell, La Norme et le caprice, Redécouvertes en art, aspects du goût, de la mode et de la (...)
3Sous l’Ancien Régime, la comparaison entre la capitale et la province est possible grâce aux études de J. Quéniart6 pour l’Ouest, de R. Grevet7 pour le Nord, de M. Figeac8 pour le Sud-Ouest… Mais une approche plus fine de cette sensibilité nobiliaire est rendue possible par l’étude de la constitution des bibliothèques, des collectionneurs de livres, complétée par les études sur la librairie française et sur l’histoire des imprimés9. Si le xviiie siècle voit le développement des bibliothèques privées, les bibliothèques publiques se multiplient à partir de la Révolution. En effet, la saisie des biens des élites10 permet la création de bibliothèques municipales et la constitution des premières collections des muséums de province, créés par la loi Chaptal en180111. Mais si l’histoire des collectionneurs d’objets d’art du Grand siècle s’est particulièrement enrichie depuis l’ouvrage de l’historien d’art, A. Schnapper12, les collectionneurs français du xviiie siècle n’ont fait l’objet que de travaux assez récents, portant souvent sur la capitale, Paris, ou associés à des recherches sur le marché de l’art13. De fait, l’histoire française du goût existe en partie grâce aux ouvrages d’historiens d’art d’origine étrangère, comme F. Haskell, K. Pomian, puis plus récemment, T. Gaehtgens et C. Bailey14.
- 15 Frédéric Barbier, Lumières du Nord, Genève, Droz, 2002.
- 16 Odile Parsis-Barubé (dir.), « L’Invention du Nord : de l’image géographique au stéréotype régional (...)
- 17 Célia Fleury, Les Hangouart, une famille noble lilloise aux xviie et xviiie siècles, P. Guignet (di (...)
- 18 Frédéric Barbier et Philippe Guignet, « Livres et lumières dans les Pays-Bas français de la Contre- (...)
- 19 Sophie Raux, « Amateurs d’art et de curiosités à Lille au xviiie siècle : un nouvel éclairage à par (...)
4Defait, l’histoire du goûtdes élites des Anciens Pays-Bas, province récemment annexée, n’a été qu’esquissée : peu d’études concernent en effet directement la noblesse flamande de la châtellenie de Lille-Douai-Orchies, et encore moins leur sensibilité artistique au xviiie siècle. Pourtant par sa géographie et son histoire, la Flandre est le carrefour de l’Europe du Nord-Ouest. F. Barbier précise d’ailleurs que le Nord de la France est une place stratégique entre les grands centres hollandais et anglais de production d’imprimés et le reste du pays15. En effet, la nouvelle frontière politique imposée par Louis XIV ne semble pas beaucoup changer les relations entre les nouveaux territoires français et le reste des Anciens Pays-Bas16. De même, les alliances matrimoniales entre les différentes familles flamandes françaises et autrichiennes au xviiie siècle n’en sont pas pour autant bouleversées et les mentalités de ces lignages restent davantage « bourguignonnes », que françaises17. Par rapport à d’autres régions françaises, les idées des Lumières s’y sont assez mal diffusées, en raison du système hispano-tridentin mis en place au xviie siècle18. S. Raux montre également que le goût traditionnel pour les écoles du Nord perdure tout au long de ce même siècle et que peu d’amateurs s’intéressent à la peinture française contemporaine19.
5Quelle est donc la réelle influence intellectuelle et artistique de la capitale française sur cette province nouvellement annexée ? Une vision d’une intégration politique, économique, culturelle et artistique homogène est trop réductrice.
Les élites flamandes à la fin du xviiie siècle
- 20 Michel Montagne et Hubert Couvreur, La Noblesse de la châtellenie de Lille à la fin de l’Ancien Rég (...)
- 21 Paul Denis du Péage, « Mélanges généalogiques », Mémoires de la société d’études de la province de (...)
- 22 Jacques et Viviane Le Tellier, Les Descendants d’Hespel et leurs alliances au cours d’un demi-millé (...)
- 23 Elyne Olivier-Valengin précise : « Certains amateurs, anoblis par l’achat d’une charge qui vient pa (...)
6Issues de la bourgeoisie des riches villes flamandes du Bas Moyen Âge, les élites flamandes sont toutes de récente extraction, car anoblies par l’administration impériale ou française : même si la bibliographie est rare20, il existe des généalogies21 et des monographies imprimées22. Leur comportement vis-à-vis de l’art est probablement lié à cette réussite sociale23.
- 24 Philippe Rosset, Les Officiers du bureau des finances de Lille 1691-1790, Genève, Droz, 1991.
- 25 Victor Bufquin, Le Parlement de Flandres – la cour d’appel de Douai, Douai, G. Sannier, 1965 ; Jean (...)
- 26 L’office de trésorier au Bureau des finances et le titre de conseiller du roi au Parlement.
- 27 Respectivement, chevalier d’honneur au Parlement et conseiller secrétaire près de la Chancellerie p (...)
7Les deux villes flamandes choisies, appartiennent à la même unité territoriale, la châtellenie de Lille-Douai-Orchies, française depuis 1668, entre la Flandre maritime et le Hainaut-Cambrésis : Lille est le siège du Bureau des finances24, de la Gouvernance et de l’Intendance, tandis que Douai, du Parlement de Flandre et de l’Université25. Ces familles, au nombre d’environ trois cent, cherchent en général à posséder un office dans l’une de ces institutions, voire à en cumuler plusieurs, comme les Cardon26. Des familles lilloises auront parfois un office au Parlement, comme les Hangouart et les Van der Cruisse27, et inversement pour les familles douaisiennes. Des liens matrimoniaux sont donc courants entre des familles originaires de Lille et de Douai, par exemple entre les du Chambge et les Turpin, ou les Imbert de la Phalecque et les Francqueville ; certaines familles ont parfois émigré de Lille à Douai, comme les Bruneau, Buissy, Turpin et Biscop. Il est alors possible d’étudier la sensibilité artistique d’un réseau familial qui peut s’étendre en Flandre, mais aussi jusqu’à Arras (par exemple, pour les Imbert de la Basecque), Valenciennes (pour les Rousseau de l’Aulnois) ou Cambrai. L’influence française sera-telle plus déterminante sur les officiers du Parlement de Flandre que sur ceux du Bureau des finances ?
- 28 Pour Lille, Archives municipales de Lille 1582-1597 (Dixième), 1599-2211 (Vingtième), 2368 (Capitat (...)
- 29 Théodore Leuridan, « Statistique féodale du département du Nord », Bulletin de la Commission histor (...)
- 30 Elyne Olivier-Valengin, « Les hôtels particuliers : constances et évolution des formes architectura (...)
- 31 Jacques Thiébaut (dir.), Dictionnaire des châteaux. Artois, Flandre, Hainaut, Picardie, Paris-Nancy(...)
- 32 Jean Marie Duvosquel (dir.), Album de Croÿ, Bruxelles, Crédit communal de Belgique, 1984-1994, 27 v (...)
- 33 Service historique de la défense, Vincennes, J10 C652, Carte des frontières de Calais à Mertzig de1 (...)
- 34 Plans en relief de Lille (1743), Douai (1709) et Arras (1716) ; Archives communales d’Arras, dessin (...)
- 35 Une vente et une liste d’objets sont connues pour du Bosquiel (Eugène Van Drival, Catalogue de l’ex (...)
8Les origines géographiques des familles des officiers du bureau des Finances de Lille et du Parlement de Douai ne sont pas identiques : si majoritairement les premières participent au Magistrat de Lille comme les Aronio, Imbert, Fourmestraux, les secondes sont souvent originaires de la ville de Tournai, anciennement parlementaire, comme les Pollinchove, Calonne, Bruneau, Forest et Malotau. Les fortunes de ces familles peuvent être comparées grâce aux rôles d’imposition28 et à leurs propriétés foncières29. De même, est-il possible de recenser pour chacune des familles, leurs hôtels particuliers en ville30 et leurs châteaux à la campagne31. Les Albums de Croÿ, l’ouvrage de Sanderus32 et la carte des frontières33 restent des sources iconographiques privilégiées pour les résidences campagnardes, tandis que les plans en relief et les projets d’élévations34, le sont pour les résidences urbaines du xviiie siècle. Mais d’autres anciennes familles flamandes ne possédant pas ou plus d’offices dans la seconde moitié du xviiie siècle ont développé une sensibilité à l’art comme les du Bosquiel, Buisseret, Hespel, Houzé à Lille ou Aoust à Douai35 : elles pourraient alors donner lieu à des comparaisons.
- 36 Voir « Des cent plus imposés de la ville de Lille, y ayant leur domicile, pour servir à la présenta (...)
- 37 À Valenciennes, des œuvres saisies aux émigrés n’ont pas été restituées et font aujourd’hui partie (...)
9Quel est l’impact intellectuel et artistique réel de la Révolution française sur les mentalités flamandes ? Après le retour d’émigration, la noblesse flamande s’est mêlée aux élites bourgeoises et beaucoup de notables se recrutent parmi ces anciennes familles36. Les prêts à des expositions, les dons et legs aux musées et aux bibliothèques deviennent de nouveaux moyens pour affirmer leur prééminence politique, sociale et culturelle. En effet, par la restitution d’objets d’art à leur propriétaire, il peut être possible d’étudier la transmission de leurs collections à la charnière des xviiie et xixe siècles37. L’analyse du passage d’un monde où la collection privée domine, à un autre où les institutions patrimoniales publiques (bibliothèques, musées) se développent permettra peut-être la localisation de certains objets possédés par ces familles au xviiie siècle.
Des sources archivistiques dispersées
- 38 Olivier Bonfait, « Les collections des parlementaires parisiens du xviiie siècle », Revue de l’art, (...)
10Dans d’autres régions françaises, les collections d’objets d’art sont étudiées grâce aux inventaires après décès qui constituent une source traditionnelle pour l’étude de la culture matérielle38.
- 39 E. Olivier-Valengin analyse l’évolution du décor intérieur de130 propriétés urbaines grâce à des ac (...)
- 40 Aux AML, les registres des fidéicommis n’existent plus pour la2e moitié du xviiie siècle.
- 41 A. Schnapper, op. cit., p. 428.
11À Lille, pour des raisons encore peu élucidées, il est rare de trouver un document d’archive qui détaille précisément les collections d’objets d’art d’un particulier39. Il est possible que les notaires ne faisaient appel qu’exceptionnellement à des experts, par exemple, pour inventorier l’argenterie précieuse. De plus, les objets d’art se transmettaient peut-être directement de père en fils, héritiers d’un patrimoine familial inaliénable, décrit dans les registres de fidéicommis40, comme en Italie41. Il est donc nécessaire de faire appel à d’autres sources pour étudier les propriétaires d’objets d’art dans la châtellenie de Lille-Douai-Orchies.
- 42 AD59 Tabellions Douai : 424 (1782) ; 1045 (1790) ; 343 (1782) ; 612, 333, 2311 (1781) ; 334 (1782).
- 43 AD59 Tab. Douai, 1045 (1790) ; E2299/7 (1783).
12Les archives de l’époque moderne peuvent faire l’objet d’une étude sérielle, grâce aux Tabellions de Lille et Douai, fournis pour les décennies 1770 et 1780. En effet, le dépouillement test du Tabellion de Douai entre 1780 et 1783 a permis de découvrir des documents inédits renseignant sur la sensibilité artistique des élites : un catalogue de bibliothèque, un inventaire de château, l’acte de création d’une manufacture de grès anglais, l’acte de vente d’un hôtel particulier, un devis pour un hôtel42… Les inventaires après décès sont en effet loin d’être les seuls documents d’archives à attester de la présence de livres ou d’objets d’art : derrière une donation d’entre vifs se cache un inventaire de château, et derrière un compte de succession, une liste précise des pièces d’argenterie43.
- 44 Publication en cours depuis 1995 (n° 15).
- 45 Par exemple, la série 8B des AD59 renferme des actes concernant les parlementaires douaisiens.
- 46 AML : les contrats passés devant la Gouvernance, les rôles d’imposition, les exécutions testamentai (...)
- 47 Généalogies Rodière en libre consultation et fonds familiaux (55J, Imbert de la Basecque).
13De plus, la méthode prosopographique classique consiste à rechercher tous les actes notariés significatifs d’une même famille : les contrats de mariage, les testaments, les inventaires après décès. Aux Archives Départementales du Nord, seul un index par noms de famille du premier comparant existe pour Lille ; pour Douai, Douaisis-Généalogie publie les testaments passés du xvie au xviiie siècle44. De même, les fiches de Paul Denis du Péage classées par nom de famille donnent les références de nombreux actes. De plus, sont classées dans les séries E et J, des liasses provenant de notaires et de fonds familiaux. Mais certains actes ont aussi été passés devant le Magistrat de Lille, la Gouvernance et le Parlement45. Des fonds spécifiques existent dans les archives municipales46. En outre, il existe des fonds spécifiques aux archives départementales du Pas-de-Calais47 et les archives privées des descendants.
- 48 Commission historique du département du Nord, Société d’agriculture, sciences et arts de Douai, Soc (...)
- 49 Par exemple, Eugène-Adrien Imbert de la Phalecque (1816-1887), Jules de Warenghien (1805-1868), Aim (...)
- 50 Abbé Louis-François Capelle, « Éloge historique de M. Edouard-Nicolas-Joseph de Forest de Lewarde ( (...)
- 51 Romain-Hippolyte Duthillœul, Galerie douaisienne ou biographie des hommes remarquables de la ville (...)
- 52 Arthur Dinaux, Iconographie lilloise, Valenciennes, A. Prignet, 1841.
- 53 Par exemple, Nicolas Houzé de Granchamp (1754-1809), dont la collection a fait l’objet d’une vente (...)
- 54 Marcel Le Glay, « Mémoire sur les bibliothèques publiques et les principales bibliothèques particul (...)
14Pour l’époque contemporaine, les registres d’enregistrements (série 3Q) permettent assez rapidement de retrouver les dates d’enregistrement de décès et donc des références aux actes notariés, tels des inventaires après décès ou des testaments, mais les allusions à des livres ou des objets d’art restent rares. Dès la première moitié du xixe siècle, des publications peuvent aider à la découverte de personnalités liées à l’art : certains membres de ces familles participent aux travaux de sociétés savantes48, et sont parfois même auteurs d’articles49. Ces personnalités font souvent l’objet d’éloges riches de renseignements inédits50. De même, des dictionnaires biographiques, comme ceux de R. Duthillœul, P. Senez et H. Verly, sont extrêmement précieux51, d’autant qu’ils sont souvent illustrés de portraits lithographiés, comme l’Iconographie lilloise d’A. Dinaux52 qui présente des artistes et des amateurs de la région53. M. Le Glay et G. Duplessis54 mentionnent aussi, dans leurs catalogues, des manuscrits ou des ouvrages anciens provenant de collections lilloises ou douaisiennes.
L’existence de catalogues d’objets
- 55 « Amateurs d’art et de curiosités… », article cité, p. 97-98 et108-109. Elle poursuit ce travail (« (...)
- 56 56 Voirhttp://ihl.enssib.fr/ancien.Livranc.htmethttp://elec.enc.sorbonne.fr/cataloguevente/index.ph (...)
15S. Raux a montré que Lille avait produit plus de catalogues de vente imprimés au xviiie siècle que bien d’autres grandes villes françaises : ils sont peu à peu localisés, ainsi que ceux de Douai55. Ces travaux sont complétés régulièrement par l’enrichissement des bases « Provenance Index » du Getty Research Institute de Los Angeles, et « Esprit des livres » de l’ENSSIB et de l’École des Chartes56.
- 57 Pour Lille : avec Arnould Brejon de Lavergnée, « L’Inventaire de 1795 : l’acte fondateur du musée d (...)
- 58 L’école flamande domine dans les deux villes, mais davantage pour Lille (43 % des tableaux) que pou (...)
- 59 Par exemple, la Conversion de Saint-Paul dans un paysage de Jacques-Eubert Van der Burcht (1640-171 (...)
- 60 « Recueil de tableaux, gravures, estampes, sculptures et objets destinés pour le Muséum », Mémoires (...)
- 61 Deux tableaux du troisième et onze du quatrième sont actuellement conservés au musée des Beaux-Arts (...)
- 62 Par exemple, L7551, 1T292/3 à 6 et Inventaire sommaire des livres complets… du dépôt de la ville de (...)
- 63 Paul Denis du Péage, « Inventaire des dossiers concernant les émigrés du Nord aux Archives national (...)
16Ces corpus d’objets peuvent être comparés aux inventaires des saisies révolutionnaires, considérés comme actes fondateurs des futurs muséums57 : des comparaisons statistiques révèlent d’ailleurs des spécificités lilloises et douaisiennes58. Des historiques de certaines œuvres décrites par Louis Watteau pour Lille et François Avisse pour Douai peuvent ainsi être découverts59. Enfin, les mêmes inventaires pour Arras et Valenciennes mentionnent les provenances60 : les émigrés concernés, Albert-François Imbert de la Basecque (1755-1840), Benoît-François Fromentin de Forestel (1749-1823), Louis-Joseph-François Dupont de Castille (1733-1803) et Jacques-Ignace Rousseau de l’Aunois (1753-1825)61, sont issus de familles lilloises et douaisiennes. D’autres sources peuvent venir les compléter, comme les inventaires établis chez les émigrés (série 1Q), les inventaires avant ventes ou restitutions, les inventaires de restitution (séries L et T)62. Les listes et des dossiers d’émigrés63 existants permettent de situer ces individus par rapport aux autres personnes saisies.
- 64 Marie-Ange Brunner, « Bibliographie des expositions de province, 1815-1850 », Gazette des beaux-art (...)
- 65 E. Van Drival, op. cit. ; Catalogue de l’exposition des Beaux-Arts de la ville d’Arras en 1868, Arr (...)
- 66 Union artistique du Nord, Exposition Watteau, cat. exp., Lille, L. Danel, 1889 ; Eugène-Justin Soil (...)
- 67 Kriegsarchiv, Munich : inventaires d’objets d’art en allemand (1921-1922).
- 68 Par exemple, les Imbert de la Phalecque, les Hespel, les de Ligne, les Diesbach, les Aronio, les de (...)
17Pour le xixe siècle, d’autres corpus peuvent être créés grâce aux mentions d’œuvres prêtées par les descendants de ces familles à de grandes expositions d’art ancien64 : pour les plus importantes, celles d’Arras en1868 et de Lille en187465, mais aussi l’exposition Watteau en1889 et celle de Tournai en191166. D’autres mentions d’œuvres anciennes sont connues grâce aux restitutions de la Grande Guerre67, demandées par les héritiers des familles nobles de la fin du xviiie siècle68 : leur nombre important laisse supposer une transmission des objets tout au long du xixe siècle.
- 69 Les fonds Humbert (BML), Robaut (BMD) et Barbier (AD62, 4J).
- 70 Georges Wildenstein, Le Peintre Aved, sa vie et son œuvre, 1702-1766, Paris, Les Beaux-Arts, 1922, (...)
- 71 Les portraits de François de Buisseret, 5e évêque de Namur (1608, huile sur toile. Hôtel de Croesbe (...)
- 72 Arnould Brejon de Lavergnée et Annie Scottez de Wambrechies, Catalogue sommaire illustré des peintu (...)
18Il est possible de comparer ces corpus aux objets actuellement conservés. En effet, de nombreux donateurs des musées de la région au xixe siècle sont aussi des descendants de ces familles. De plus, beaucoup de portraits, reproduits dans les monographies familiales ou dans les dictionnaires biographiques illustrés et présents dans des fonds publics spécifiques69, pourraient être encore conservés dans des collections privées. Mais peu sont attribués de façon certaine, car les portraitistes de la région sont mal connus70. Les bases nationales d’objets, comme « Joconde » (musées de France) ou « BN-Opale Plus » (Bibliothèque nationale de France) pour la France, et « Kikirpa » (Institut royal du patrimoine artistique) pour la Belgique71, ou les catalogues sommaires de musées72 sont aussi d’une grande utilité car ils permettent une recherche, non seulement par artiste, mais aussi par portraituré et par ancien propriétaire. Ces différents corpus permettent d’appréhender la sensibilité artistique par l’objet possédé, mais une autre perspective est aussi à envisager : le contexte familial et le comportement des individus.
Déterminer la sensibilité artistique d’un groupe social puis celle d’individus
- 73 Voir Marie-Pierre Dion, « L’histoire des bibliothèques nobiliaires françaises au siècle des Lumière (...)
19Il n’est pas aisé de mesurer l’appartenance d’un individu à un groupe, de comprendre les influences socioculturelles que le groupe a pu exercer sur lui, tout en tenant compte d’un possible parcours individualisé73.
L’étude d’objets de collection n’est qu’un indicateur
20Au xviiie siècle, la vanité du collectionnisme est encore dénoncée par les encyclopédistes : la pensée rationnelle se situe bien à l’opposé de l’appétit de l’« antiquité », de la curiosité avant tout passionnelle et irrationnelle pour les raretés.
- 74 S. Raux, « Pierre-Michel Le Bouteux… », article cité, p. 123.
- 75 Michael Müller, « Sans nom, sans place, et sans mérite ?, Réflexions sur l’utilisation du portrait (...)
- 76 Antoine Schnapper, « La peinture nordique du XVIIe siècle dans la France du XVIIIe siècle », Au tem (...)
21L’objet peut avoir des valeurs très diversifiées (historique, financière, d’usage…) et la collection d’objets est fondamentalement vivante puisque son contenu évolue, comme le goût de son propriétaire. La valeur financière minime de certains objets les a souvent empêchés de passer à la postérité : si les arts décoratifs comme l’argenterie sont souvent très prisés, certains genres en peinture comme les natures mortes et les portraits sont sous-représentés dans les inventaires74. De plus, parce qu’elles se transmettent automatiquement, les galeries de tableaux de famille ne sont quasiment jamais décrites alors qu’elles sont disposées souvent à la vue de tous75. Les effets de mode font également flamber les prix : des tableaux de peintures flamandes coûtent bien plus cher à Paris dans la seconde moitié du xviiie siècle que dans la première moitié76.
- 77 Voir Antoine Schnapper, Curieux du Grand Siècle…, op. cit., p. 9-13.
- 78 Colin B. Bailey, « Le marquis de Véri collectionneur », Bulletin de la Société de l’histoire de l’a (...)
- 79 Pour les Hangouart, voir le chapitre II de notre maîtrise, op. cit..
- 80 Henri Desmarchelier, Histoire du décanat de la Madeleine de Lille (1229-1892), Lille, L. Quarré, 18 (...)
- 81 Notre article, « Les Hangouart, une famille noble lilloise et ses propriétés rurales aux xviie et x (...)
- 82 Nicole Cartier, L’Orfèvrerie de la jurande d’Arras, Aire-sur-la-Lys, Mordacq, 1983 ; Les Orfèvres d (...)
22Aussi la sensibilité artistique peut-elle être appréhendée par d’autres phénomènes que celui du collectionnisme. Souvent, collections et mécénat sont confondus : un amateur peut être commanditaire77, mais aussi mécène. C.B. Bailey montre d’ailleurs l’interaction de tels comportements chez plusieurs collectionneurs français78. À l’époque moderne, les donateurs d’église se démarquent d’un commanditaire classique : leur commande est déterminée par la fonction liturgique de l’objet à créer, ce qui ne lui enlève cependant pas sa potentielle valeur esthétique. Les donations de maîtres-autels et l’édification de monuments funéraires à Lille et Douai montrent d’ailleurs que l’église est un lieu de représentation sociale. Parfois encore conservés et accessibles en ligne grâce aux bases « Palissy » et « Kikirpa », ces « événements » artistiques peuvent être mis en relation avec la piété personnelle saisissable par l’étude des testaments79. De même, détenant souvent le pouvoir temporel des paroisses des villages dont ils sont seigneurs, les nobles peuvent être marguilliers, comme à La Madeleine intra muros80 ou faire don d’objets liturgiques à leurs armes81. L’étude de comptes de fabrique et des trésors d’église paroissiale peut compléter les catalogues d’objets d’orfèvrerie, comme ceux de N. Cartier82 pour la Flandre.
La possible transmission intergénérationnelle de la sensibilité artistique
- 83 A. Schnapper, Curieux du Grand Siècle…, op. cit., p. 425-426.
- 84 O. Bonfait, article cité, p. 37.
23Si A. Schnapper précise que « […] la collection restait une aventure individuelle83 », O. Bonfait établit pour deux familles que « le goût de collectionner semble se transmettre inconsciemment de père en fils84 ». Alors, si la collection se transmet rarement, la sensibilité et l’intérêt à l’art s’héritent-ils ?
- 85 École flamande et française, xvie-xviiie siècle, série de 19 portraits de famille, huile sur toile. (...)
- 86 Jean Lemaire, La Porcelaine de Tournai : histoire d’une manufacture 1750-1891, Tournai, La Renaissa (...)
- 87 François Boniface nous a indiqué plusieurs assiettes aux armes des Hangouart aux musées d’Arras, de (...)
24Par essence, certains objets d’art, comme les portraits de famille sont transmis de génération en génération. C’est ainsi que la famille douaisienne d’Aoust a réussi à conserver sa galerie après la Révolution, jusqu’à la fin du xixe siècle, époque à laquelle elle la légua au musée des Beaux-Arts de Douai85. Souvent, des pièces de vaisselle ont été conservées jusqu’à nos jours : dans les inventaires, est souvent différencié l’« ancien titre » du « nouveau titre » et grâce aux poinçons, l’orfèvrerie peut donc être datée et attribuée. À la fin du xviiie siècle, la vaisselle en porcelaine de Tournai apparaît progressivement dans les inventaires de biens : il existe quelques études bien documentées86 qui permettent de retrouver la trace de certaines pièces87. D’autres objets en porcelaine d’Arras, en écaille ou des tapisseries haute lisse sont parfois mentionnés.
- 88 Voir les analyses comparatives des bibliothèques Imbert de la Basecque et Boucquel (« Les Imbert de (...)
- 89 Voir pour les parlementaire parisiens, O. Bonfait, article cité, p. 35.
25La transmission de livres est plus aisée à mesurer grâce à l’analyse des dates d’édition de manière statistique et comparative88. La comparaison entre les livres et les objets d’art paraît alors encore plus complémentaire : la collection de livres ou d’objets d’art est avant tout « le signe distinctif d’une élite savante et mondaine89 ». Les sources pourront peut-être permettre de distinguer un héritier d’une bibliothèque paternelle d’un bibliophile averti qui fait l’acquisition d’anciennes éditions… la passivité vis-à-vis d’une collection ou, au contraire, l’extraordinaire passion qu’elle suscite.
- 90 Voir les frères de Véri (C.B. Bailey, article cité, p. 68-70).
- 91 Delille [Eugène Debievre], Artistes lillois oubliés – Les statues de Lille, Lille, Leleu, 1899, p. (...)
- 92 Dont Adriaen Verdoel (vers 1620- après 1695), Melchisedech bénit Abraham, huile sur bois, 62 x 84 c (...)
- 93 « Les Imbert de la Basecque… », article cité (Voir Getty Provenance Index F-A43a).
26Les membres d’une famille peuvent aussi s’influencer entre eux90 : la conservation de correspondances écrites qui permettrait d’affiner le caractère des relations familiales est, malheureusement, souvent rare. L’héritage au sein d’une même famille peut justifier d’une étude par lignage. Par exemple, une partie de la collection de Georges de Ghewiet (1651-1745), conseiller en la chancellerie près le Parlement de Flandre, a été transmise à ses héritiers, les Cuvelier-Desmedt91 : huit tableaux sont actuellement connus92. De fait, une bonne utilisation des généalogies imprimées de ces familles peut permettre d’identifier plusieurs membres d’une même famille sensibles à l’art. La collection d’Imbert de la Basecque a permis de découvrir un microcosme culturel et social à la charnière des xviiie et xixe siècles93.
Un essai de typologie des comportements individuels
- 94 O. Bonfait, article cité, p. 35.
27O. Bonfait a esquissé une typologie des collectionneurs pour les parlementaires parisiens au cours du xviiie siècle94. Quels comportements ont adoptés les nobles flamands à cette même époque dans un contexte socioculturel spécifique à la Flandre française ?
- 95 Alexis Donetzkoff, notice n° 123, Lille au xviie siècle…, op. cit., p. 176 et « Quelques bienfaiteu (...)
- 96 Guilhem Scherf, « Un monument méconnu : le mausolée de Charles-Joseph de Pollinchove par Christophe (...)
- 97 Voir note 84.
- 98 « César Hespel de Guermanez… », article cité.
- 99 En1784, il obtient du roi de France l’autorisation de créer une manufacture de grès anglais (Aimé H (...)
- 100 Voir note 48. Par exemple, les peintres Louis-Narcisse Jacops d’Aigremont (1768-1829) et Isidore Bo (...)
28Mis à part collectionner, il y a au moins deux autres types de sensibilité artistique : le comportement traditionnel flamand depuis le xviie siècle, lié à l’acte charitable du donateur et à la valorisation de l’histoire familiale, ou celui, moderne, de la personne au fait de la création artistique contemporaine et de la vie artistique locale. Ainsi classé dans la première catégorie, le donateur pieux perçoit-il avant tout l’art pour son caractère sacré, comme les Hangouart ou les Fourmestraux95, tandis que celui qui est soucieux de la mémoire familiale est prêt à édifier un monument funéraire éternel, comme Charles-Joseph Pollinchove (1675-1756), premier président du Parlement96, ou à constituer une galerie de portraits mémorable, comme les Aoust97. Ce sont des formes de représentation sociale qui utilisent la force esthétique de l’art. L’autre type de comportement correspond à ceux qui encouragent la création artistique, comme César Hespel de Guermanez (1726- 1805)98 ou Gaspard-Théodore Houzé de l’Aulnoit (1750- ?), avocat au Parlement99, ou à d’autres qui au cours du xixe siècle, deviennent artistes amateurs, professionnels de l’art, membres d’une société savante ou d’une commission de musée100. Ces acteurs de la vie artistique locale sont convaincus des valeurs intrinsèques de l’art. Mais certains individus peuvent avoir divers comportements tout au long de leur vie dans des cadres parfois différents : associer la volonté de respecter la tradition familiale au développement d’une sensibilité artistique personnelle n’est jamais aisé.
- 101 Voir la classification de François Furet (Livres et société dans la France du xviiie siècle, Paris- (...)
- 102 E. Olivier-Valengin, « Reflet d’une passion : collectionneurs, amateurs et curieux à Lille au xviii(...)
- 103 Par exemple, la tenture illustrant l’histoire de Gédéon, fierté de la famille, se retrouve dans les (...)
- 104 « Les intérieurs des élites arrageoises… », article cité, p. 361-363.
- 105 F. de Croix, article cité, p. 1-13.
29La comparaison des catalogues de livres, d’objets d’art et des saisies révolutionnaires pourra mettre en évidence plusieurs manières de collectionner. Des statistiques par école et par genre peuvent constituer des éléments de comparaison pour les collections d’objets d’art ; par date d’édition et par matière, pour les bibliothèques101. Mais le genre du paysage peut être polysémique : l’appartenance à un siècle et à une école ne détermine pas a priori son sens symbolique ou décoratif. De mêmes remarques pourraient être formulées par rapport à l’iconographie de certaines scènes de l’Ancien Testament et de certains portraits allégoriques, et à la classification parfois trop formelle des livres. Parmi ceux qui rassemblent des objets, il sera possible de différencier plusieurs catégories de personnes102. Tout d’abord, pour certains, l’aspect décoratif des objets prime, et ils ont souvent alors une fonction de représentation sociale, comme pour les Hangouart103. Pour d’autres, être un véritable amateur signifie posséder des collections avec peu d’objets, mais bien choisis (présence de tableaux de l’école italienne, collections d’estampes), comme Jean-Ghislain Boucquel (1755-1829)104. Les collectionneurs encyclopédistes peuvent être bibliophiles, posséder un cabinet d’objets d’art, ou même un coquillier : ceux-là consacrent une partie non négligeable de leur budget à leur collection, comme Georges de Ghewiet105.
30La sensibilité artistique d’un groupe social doit donc être ponctuée d’une analyse des comportements individuels : elle prendra ainsi toute sa consistance et permettra des comparaisons plus justes et plus poussées avec d’autres milieux sociaux et d’autres individus. Mais ces études individuelles ne prendront elles-mêmes tout leur sens qu’en étant définies par rapport à des corpus d’objets constituant des sortes d’instantanés à des moments précis. Dans cette perspective, la sensibilité artistique des élites nobiliaires en Flandre française ne pourra être véritablement étudiée que si un aller-retour entre des sources pouvant être traitées quantitativement et les objets eux-mêmes est régulièrement entrepris. En effet, même si la transmission de la sensibilité artistique d’une génération à une autre reste hypothétique, l’étude par famille semble avoir trouvé ses lettres de noblesse, moins par rigueur historique que par facilité documentaire. Mais y a-t-il de réels amateurs, au sens donné par les historiens des collections parisiennes, en Flandre française ? L’aspect quantitatif pourra aisément être étudié : mais la qualité des objets d’art au sens esthétique du terme pourra-t-elle être aussi facilement analysée ?
Notes
2 Daniel Roche, Les Républicains des lettres : gens de culture et Lumières au xviiie siècle, Paris, Fayard, 1988.
3 Voir aussi Roger Chartier, Culture écrite et société ; l’ordre des livres (xive-xviiie siècles), Paris, Albin Michel, 1996 ; et Robert Darnton, Gens de lettres, gens du livre, Paris, Odile Jacob, 1992.
4 Ce texte est une version synthétique et réactualisée des deux premières parties de notre DEA (« La sensibilité artistique des élites nobiliaires en Flandre wallonne2e moitié xviiie siècle- 1re moitié xixe siècle », P. Guignet et S. Raux (dir.), Lille 3,2003, p. 6-27).
5 « Les Imbert de la Basecque, des nobles lillois et arrageois au xviiie siècle et le goût des collections », in Sophie Raux (éd.), Collectionner dans les Flandres et la France du Nord au xviiie siècle, Villeneuve d’Ascq, université Charles-de-Gaulle Lille 3,2005, p. 63-82 ; « César Hespel de Guermanez (1726-1805), le « premier bienfaiteur » de Jean-Baptiste Wicar », in Maria Teresa Caracciolo et Gennaro Toscano (éd.), Jean-Baptiste Wicar et son temps 1762- 1834, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2007, p. 157-181 ; avec Maïté Goulliart, « Les intérieurs des élites arrageoises ou le goût et l’art du paraître dans une capitale provinciale au siècle des Lumières », in Isabelle Paresys (éd.), Paraître et apparences en Europe occidentale du Moyen Âge à nos jours, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2008, p. 347-368.
6 Jean Quéniart, Culture et société urbaines dans la France de l’Ouest au xviiie siècle, Paris, Klincksieck, 1978.
7 René Grevet, « Aspects des lumières provinciales : les lectures de la noblesse artésienne au xviiie siècle », Bulletin trimestriel de la société académique des antiquaires de la Morinie, t. 23, 1994-01, p. 469-483.
8 Michel Figeac, La Douceur des Lumières, noblesse et art de vivre en Guyenne au xviiie siècle, Bordeaux, Mollat, 2001.
9 Claude Jolly (dir.), Histoire des bibliothèques françaises, 2. Les bibliothèques sous l’Ancien Régime (1530-1789), Paris, Promodis-Éd. du Cercle de la librairie, 1988 ; Michel Marion, Collections et collectionneurs de livres au xviiie siècle, Paris, Honoré Champion, 1999 ; Henry-Jean Martin, Le Livre français sous l’Ancien Régime, Nantes, Promodis, 1987 ; Albert Labarre, « Imprimerie et commerce du livre à Lille avant la révolution », in Le livre et l’historien, Mélanges H.-J. Martin, Genève, Droz,1997, p. 651-665 et Répertoire bibliographique des livres imprimés en France au xviiie siècle, t. 10 et t. 13-15, Baden-Baden, V. Koerner, 1998-2000.
10 Dominique Varry, Recherche sur le livre en Normandie : les bibliothèques de l’Eure à la fin du xviiie siècle d’après les saisies révolutionnaires, Paris I, thèse, 1986.
11 Édouard Pommier, « La naissance des musées de province », in Les Lieux de mémoire, II. La Nation, 2, Paris, Gallimard, 1986, p. 451-495 ; Dominique Poulot, Une histoire des musées de France : xviiie-xxe siècle, Paris, La Découverte, 2005.
12 Antoine Schnapper, Curieux du Grand Siècle. Collections et collectionneurs dans la France du xviie siècle, II-Œuvres d’art, Paris, Flammarion, 1994.
13 Patrick Michel (éd.), Collections et marché de l’art en France au xviiie siècle, Bordeaux, université Michel-de-Montaine-Bordeaux 3,2002, et Le Commerce du tableau à Paris dans la seconde moitié du xviiie siècle. Acteurs et pratiques, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2008 ; Monica Preti-Hamard et Philippe Sénéchal (éd.), Collections et marché de l’art en France 1789-1848, Rennes, PUR-INHA, 2005 ; Charlotte Guichard, Les Amateurs d’art à Paris au xviiie siècle, Paris, Champ Vallon, 2008.
14 Francis Haskell, La Norme et le caprice, Redécouvertes en art, aspects du goût, de la mode et de la collection en France et en Angleterre, 1789-1914, Paris, Flammarion, 1986 ; Krzysztof Pomian, Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise : xvie-xviiie siècle, Paris, Gallimard, 1987 ; Thomas Gaehtgens (éd.), L’Art et les normes sociales au xviiie siècle, Paris, Éd. de la Maison des sciences de l’homme, 2001 ; Colin B. Bailey, Patriotic Taste : Collecting Modern Art in Pre-Revolutionary Paris, New Haven-Londres, Yale University Press, 2002.
15 Frédéric Barbier, Lumières du Nord, Genève, Droz, 2002.
16 Odile Parsis-Barubé (dir.), « L’Invention du Nord : de l’image géographique au stéréotype régional », Revue du Nord, t. 87, n° 360-361, 2005-04/09, p. 269-684.
17 Célia Fleury, Les Hangouart, une famille noble lilloise aux xviie et xviiie siècles, P. Guignet (dir.), Lille 3,1999.
18 Frédéric Barbier et Philippe Guignet, « Livres et lumières dans les Pays-Bas français de la Contre-Réforme à la Révolution », Mémoires du cercle archéologique et historique de Valenciennes, t. 10,1987.
19 Sophie Raux, « Amateurs d’art et de curiosités à Lille au xviiie siècle : un nouvel éclairage à partir des catalogues de ventes », Collections et marché de l’art en France au xviiie siècle, op. cit., p. 103-105.
20 Michel Montagne et Hubert Couvreur, La Noblesse de la châtellenie de Lille à la fin de l’Ancien Régime, maîtrise, P. Deyon (dir.), Lille 3,1970, 2 vol.
21 Paul Denis du Péage, « Mélanges généalogiques », Mémoires de la société d’études de la province de Cambrai, Lille, 1922 ; « Recueil de généalogies lilloises », Mémoires de la société d’études de la province de Cambrai, t. 12-15, Lille, 1906-1908 ; Notes généalogiques sur quelques familles d’Artois et de Flandre, Lille, 1951, 2 vol. ; et pour Douai, celles parues dans Douaisis-généalogie.
22 Jacques et Viviane Le Tellier, Les Descendants d’Hespel et leurs alliances au cours d’un demi-millénaire (1477-1998), 1998-2003, 3 vol. et Liliane Boucot, Une famille de Gentilshommes lillois au xviiie siècle : la famille Hespel, DES, M. Portal (dir.), Lille 3,1954 ; Louis Crapez d’Hangouwart, Analyse généalogique des archives de la maison d’Hangouwart, 900 ans d’histoire d’une vieille famille de Lille 1000-1929, Abbaye d’Averbode, 1930 ; Éric Gamez, La Carrière et l’itinéraire culturel d’une famille de parlementaires flamands : les De Buissy, maîtrise, P. Guignet (dir.), Lille 3,1996, 3 vol.
23 Elyne Olivier-Valengin précise : « Certains amateurs, anoblis par l’achat d’une charge qui vient parachever leur réussite sociale, investissent dans le domaine des arts » (« La peinture dans les hôtels particuliers de Lille. Un décor en constante évolution », Jean-Pierre Lethuillier (éd.), La Peinture en province de la fin du Moyen Âge au début du xxe siècle, Rennes, PUR,2002, p. 164 et165).
24 Philippe Rosset, Les Officiers du bureau des finances de Lille 1691-1790, Genève, Droz, 1991.
25 Victor Bufquin, Le Parlement de Flandres – la cour d’appel de Douai, Douai, G. Sannier, 1965 ; Jean-Marie Petit, Les Magistrats du parlement de Flandres, DES, L. Trénard (dir.), Lille 3, 1970 ; Sébastien Bocquillon, « Fortune d’un premier président au Parlement de Flandre, Eugène-Roland-Joseph Blondel d’Aubers, 1714-1767 », Revue du Nord, t. 89, n° 371, 2007-07/09, p. 507-529.
26 L’office de trésorier au Bureau des finances et le titre de conseiller du roi au Parlement.
27 Respectivement, chevalier d’honneur au Parlement et conseiller secrétaire près de la Chancellerie près du Parlement.
28 Pour Lille, Archives municipales de Lille 1582-1597 (Dixième), 1599-2211 (Vingtième), 2368 (Capitation des grands-baillis) et 2369 (Capitation des officiers et des nobles) ; pour Douai, Archives départementales du Nord 20.015 (Capitation des officiers et de leurs domestiques).
29 Théodore Leuridan, « Statistique féodale du département du Nord », Bulletin de la Commission historique du département du Nord, t. 17, 20, 21, 24, 25, 1886-1901.
30 Elyne Olivier-Valengin, « Les hôtels particuliers : constances et évolution des formes architecturales », Lille au xviie siècle : des Pays-Bas espagnols au Roi-Soleil, cat. exp., Lille-Paris, RMN,2000, p. 88-98.
31 Jacques Thiébaut (dir.), Dictionnaire des châteaux. Artois, Flandre, Hainaut, Picardie, Paris-Nancy, Berger-Levrault, 1978 ; Philippe Seydoux, Châteaux de Flandre et du Hainaut-Cambrésis, Paris, Éd. de la Morande, 1993 ; Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes du Nord, Charenton-le-Pont, Flohic, 2001, 2 vol. ; la Société historique du pays de Pévèle (Les Châteaux, cahiers de Pays de Pévèle) et les Amis de Douai.
32 Jean Marie Duvosquel (dir.), Album de Croÿ, Bruxelles, Crédit communal de Belgique, 1984-1994, 27 vol. ; Antonius Sanderus, Flandriae Illustratae, Icones Urbium, Villarum, Castellorum et Cœbiorum Gallo-Flandriae Quae Tertia Pars est, d’après le manuscrit 16823 de la BR de Bruxelles, 1827, réédition Handzame, Familia Patria, 1974.
33 Service historique de la défense, Vincennes, J10 C652, Carte des frontières de Calais à Mertzig de1773.
34 Plans en relief de Lille (1743), Douai (1709) et Arras (1716) ; Archives communales d’Arras, dessins d’architecture.
35 Une vente et une liste d’objets sont connues pour du Bosquiel (Eugène Van Drival, Catalogue de l’exposition d’objets d’art religieux de Lille, Lille, Impr. de Lefebvre-Ducrocq, 1874, p. 198 et AD59 1Q520 (1), 17). Pour Buisseret, un catalogue de vente de 1845 et des dons au musée d’Art ancien de Bruxelles sont connus (Bibliothèque INHA mf35 1845 04 09 ; Inv 2617 et 4147 à 4152). Pour Hespel, Houzé et Aoust, voir ci-dessous.
36 Voir « Des cent plus imposés de la ville de Lille, y ayant leur domicile, pour servir à la présentation des candidats pour le Conseil municipal » (AML, Fonds Gentil, 15 202/2422).
37 À Valenciennes, des œuvres saisies aux émigrés n’ont pas été restituées et font aujourd’hui partie de la collection du musée des Beaux-Arts (Jacques Kuhnmünch (dir.), Les Saisies révolutionnaires au musée de Valenciennes, Valenciennes, Éd. des amis du musée, 1989).
38 Olivier Bonfait, « Les collections des parlementaires parisiens du xviiie siècle », Revue de l’art, n° 73, 1986, p. 28-42 ; Jean Boyer, « Les collections de peintures à Aix-en-Provence aux xviie et xviiie siècles d’après des inventaires inédits », Gazette des beaux-arts, février 1965, p. 91-112.
39 E. Olivier-Valengin analyse l’évolution du décor intérieur de130 propriétés urbaines grâce à des actes notariés, mais aucune œuvre peinte n’est citée de manière précise (« La peinture dans les hôtels particuliers… », article cité, p. 163-177).
40 Aux AML, les registres des fidéicommis n’existent plus pour la2e moitié du xviiie siècle.
41 A. Schnapper, op. cit., p. 428.
42 AD59 Tabellions Douai : 424 (1782) ; 1045 (1790) ; 343 (1782) ; 612, 333, 2311 (1781) ; 334 (1782).
43 AD59 Tab. Douai, 1045 (1790) ; E2299/7 (1783).
44 Publication en cours depuis 1995 (n° 15).
45 Par exemple, la série 8B des AD59 renferme des actes concernant les parlementaires douaisiens.
46 AML : les contrats passés devant la Gouvernance, les rôles d’imposition, les exécutions testamentaires passées devant les échevins, certaines études de notaires, des déclarations des funérailles de nobles ; AM Douai, séries FF et R : inventaires après décès et aux dons et legs du musée.
47 Généalogies Rodière en libre consultation et fonds familiaux (55J, Imbert de la Basecque).
48 Commission historique du département du Nord, Société d’agriculture, sciences et arts de Douai, Société historique et littéraire de Tournai et Société d’études de la province de Cambrai.
49 Par exemple, Eugène-Adrien Imbert de la Phalecque (1816-1887), Jules de Warenghien (1805-1868), Aimé Houzé de l’Aulnoit (1822-après1887).
50 Abbé Louis-François Capelle, « Éloge historique de M. Edouard-Nicolas-Joseph de Forest de Lewarde (1765-1838) », Mémoires de la Société d’agriculture, sciences et arts de Douai, 1849-51, t. 5, p. 501-577 et François-Constant Bigant, « Notice nécrologique sur M. de Forest de Quartdeville », ibid. p. 579-599.
51 Romain-Hippolyte Duthillœul, Galerie douaisienne ou biographie des hommes remarquables de la ville de Douai, Douai, A. d’Aubers, 1844 ;2e série, Douai, 1864 ; Paul Senez, Le Panthéon douaisien. Galerie contemporaine politique, scientifique, artistique et littéraire. Un portrait et une biographie par semaine, Douai, V. Wartelle, 1894 ; Hippolyte Verly, Essai de biographie lilloise contemporaine 1800-1860, Lille, Leleu, 1869.
52 Arthur Dinaux, Iconographie lilloise, Valenciennes, A. Prignet, 1841.
53 Par exemple, Nicolas Houzé de Granchamp (1754-1809), dont la collection a fait l’objet d’une vente (Voir Getty Provenance Index F-202).
54 Marcel Le Glay, « Mémoire sur les bibliothèques publiques et les principales bibliothèques particulières du département du Nord », Mémoire de la Société royale des sciences de l’agriculture et des arts de Lille, 1839, 2e partie, Lille, 1840 ; Georges Duplessis, Essai historique sur les établissements littéraires de la ville de Douai depuis le xvie siècle jusqu’à nos jours…, Douai, A. d’Aubers, 1842.
55 « Amateurs d’art et de curiosités… », article cité, p. 97-98 et108-109. Elle poursuit ce travail (« Le marché de l’art dans le Nord de la France au xviiie siècle à partir des Annonces, affiches et avis divers », à paraître). Voir http://anr-m-art-prog.blogspot.com (février 2009).
56 56 Voirhttp://ihl.enssib.fr/ancien.Livranc.htmethttp://elec.enc.sorbonne.fr/cataloguevente/index.php (février 2009).
57 Pour Lille : avec Arnould Brejon de Lavergnée, « L’Inventaire de 1795 : l’acte fondateur du musée des Beaux-Arts de Lille », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, (1998) 1999, p. 187-234 ; pour Douai : AD59, L7553, « Collection de tableaux » et son supplément, 21 nivôse an III et 3 germinal an III.
58 L’école flamande domine dans les deux villes, mais davantage pour Lille (43 % des tableaux) que pour Douai (23,5 %), tandis que l’école française y est proportionnellement égale (environ 15 %), mais davantage d’artistes parisiens sont présents dans l’inventaire douaisien. 340 tableaux inventoriés proviendraient d’émigrés douaisiens (Célia Fleury, op. cit., p. 42-43 et 51-52).
59 Par exemple, la Conversion de Saint-Paul dans un paysage de Jacques-Eubert Van der Burcht (1640-1714) d’après Rubens a appartenu à Cardon de Garsignies (Inv. Watteau n° 24 et BML fonds Lemaire I-24). Albert Bruneau de Beaumetz, procureur général au Parlement en 1785, était le propriétaire du Paysage de Tobias Verhaecht (1561-1631), huile sur toile, 62 x 102 cm, Douai, musée de la Chartreuse, Inv. 358 (Inv. Avisse n° 85. Voir Joconde 00000060798) ; François-Ferdinand Maloteau de Guerne (1749-1835), président à mortier du Parlement, était celui de Deux enfants se disputant un vase de bouillie attribué à Pedro de Nunez de Villavicencio, huile sur toile, 62 x 102 cm, id., Inv. 218 (Inv. Avisse n° 80. Voir Joconde 00000060618).
60 « Recueil de tableaux, gravures, estampes, sculptures et objets destinés pour le Muséum », Mémoires de l’Académie d’Arras, t. 9, 1877, p. 49-116 (il y a des erreurs de transcriptions par rapport au document original : AD62 2L1/207) et avec M. Goulliart, article cité, p. 355-361 ; J. Kuhnmünch (dir.), op. cit.
61 Deux tableaux du troisième et onze du quatrième sont actuellement conservés au musée des Beaux-Arts de Valenciennes (Voir Joconde « anciennes appartenances » : « Dupont de Castille » et « Rousseau de l’Aunois »).
62 Par exemple, L7551, 1T292/3 à 6 et Inventaire sommaire des livres complets… du dépôt de la ville de Douai (Ms 1070, 1806, Bibliothèque Municipale de Douai).
63 Paul Denis du Péage, « Inventaire des dossiers concernant les émigrés du Nord aux Archives nationales », Annales du Comité flamand, Lille, t. 32, 1922 ; A. Pastoors, Histoire de la ville de Douai pendant la Révolution, Douai, 1905, Delarra ; AD59, L7247, liste imprimée des émigrés douaisiens.
64 Marie-Ange Brunner, « Bibliographie des expositions de province, 1815-1850 », Gazette des beaux-arts, t. 95, 1980-05/06 et Annette Haudiquet, « Bibliographie des salons des villes du Nord et du Pas-de-Calais sous la Restauration et la Monarchie de Juillet », Revue du Nord, t. 74, n° 297-298, 1998-07/12, p. 483-494.
65 E. Van Drival, op. cit. ; Catalogue de l’exposition des Beaux-Arts de la ville d’Arras en 1868, Arras, A. Brissy, 1868.
66 Union artistique du Nord, Exposition Watteau, cat. exp., Lille, L. Danel, 1889 ; Eugène-Justin Soil de Moriamé, Exposition des anciennes industries d’art tournaisiennes, cat. exp. 1911, [s. l.], 264 p. et Les Anciennes industries d’art tournaisiennes à l’exposition de 1911, Tournai, Casterman, 1912.
67 Kriegsarchiv, Munich : inventaires d’objets d’art en allemand (1921-1922).
68 Par exemple, les Imbert de la Phalecque, les Hespel, les de Ligne, les Diesbach, les Aronio, les de Surmont, les Quecq.
69 Les fonds Humbert (BML), Robaut (BMD) et Barbier (AD62, 4J).
70 Georges Wildenstein, Le Peintre Aved, sa vie et son œuvre, 1702-1766, Paris, Les Beaux-Arts, 1922, 2 vol. ; Maurice Vandalle, « Jacques Van Oost dit Le Jeune », Revue Belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. 8, n° 2, 1938, p. 139-171 ; Sophie Raux, « Pierre-Michel Le Bouteux, un académicien méconnu à Lille au xviiie siècle », La Peinture en province…, op. cit. ; Pierre-André Wimet, « Un peintre lillois méconnu : Jacques Etienne Borne1704-1788 », Mélanges Bougard, Arras, 1987, p. 245-250.
71 Les portraits de François de Buisseret, 5e évêque de Namur (1608, huile sur toile. Hôtel de Croesbeek de Croix, Namur) et de François Imbert des Mottelettes (1834, huile sur toile,128 x101 cm. Gilde de Saint-Sébastien, Bruges) par Jozef Paelinck (1781-1839) ont été retrouvés grâce à « Kikirpa » (voir X006938 et B99330).
72 Arnould Brejon de Lavergnée et Annie Scottez de Wambrechies, Catalogue sommaire illustré des peintures, II- École française, Paris, RMN,2001.
73 Voir Marie-Pierre Dion, « L’histoire des bibliothèques nobiliaires françaises au siècle des Lumières », in Mélanges de la bibliothèque de la Sorbonne, Paris, n° 10, p. 123-138 ; A. Schnapper, op. cit., p. 428.
74 S. Raux, « Pierre-Michel Le Bouteux… », article cité, p. 123.
75 Michael Müller, « Sans nom, sans place, et sans mérite ?, Réflexions sur l’utilisation du portrait en France au xviiie siècle », L’Art et les normes sociales…, op. cit., p. 383-402.
76 Antoine Schnapper, « La peinture nordique du XVIIe siècle dans la France du XVIIIe siècle », Au temps de Watteau, Fragonard et Chardin. Les Pays-Bas et la peinture française au xviiie siècle, Lille, musée des Beaux-arts, 1985, p. 11-14.
77 Voir Antoine Schnapper, Curieux du Grand Siècle…, op. cit., p. 9-13.
78 Colin B. Bailey, « Le marquis de Véri collectionneur », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1983 (1985), p. 67-83.
79 Pour les Hangouart, voir le chapitre II de notre maîtrise, op. cit..
80 Henri Desmarchelier, Histoire du décanat de la Madeleine de Lille (1229-1892), Lille, L. Quarré, 1892.
81 Notre article, « Les Hangouart, une famille noble lilloise et ses propriétés rurales aux xviie et xviiie siècles », Revue du Nord, t. 86, n° 354,2004, p. 84.
82 Nicole Cartier, L’Orfèvrerie de la jurande d’Arras, Aire-sur-la-Lys, Mordacq, 1983 ; Les Orfèvres de Douai, Douai, musée de Douai, 1995 ; Les Orfèvres de Lille, Paris-Louvain-Dudley, Peeters, 2006, 2 vol.
83 A. Schnapper, Curieux du Grand Siècle…, op. cit., p. 425-426.
84 O. Bonfait, article cité, p. 37.
85 École flamande et française, xvie-xviiie siècle, série de 19 portraits de famille, huile sur toile. Douai, musée de la Chartreuse, legs en1899. Inv.2835 à2853 (Voir Joconde « anciennes appartenances » : « Aoust marquis d’ »).
86 Jean Lemaire, La Porcelaine de Tournai : histoire d’une manufacture 1750-1891, Tournai, La Renaissance du livre, 1999 ; Annick Notter, Porcelaines de Tournai, Collections du musée d’Arras, Arras, musée des Beaux-Arts, 1991 ; La Porcelaine de Tournai dans les collections publiques et privées du Nord de la France, cat. exp., Saint-Omer, musée de l’hôtel Sandelin, 1987 ; Christiane Deroubaix, Les Porcelaines de Tournai du musée de Mariemont, Morlanwelz-Mariemont, ministère de l’Instruction publique et Patrimoine du domaine de Mariemont, 1958 ; Eugène-Justin Soil de Moriamé, Les Porcelaines de Tournay, Histoire, fabrication, produits, Tournai, Casterman, 1910.
87 François Boniface nous a indiqué plusieurs assiettes aux armes des Hangouart aux musées d’Arras, de Mariemont et de Tournai.
88 Voir les analyses comparatives des bibliothèques Imbert de la Basecque et Boucquel (« Les Imbert de la Basecque… », article cité, p. 68-71).
89 Voir pour les parlementaire parisiens, O. Bonfait, article cité, p. 35.
90 Voir les frères de Véri (C.B. Bailey, article cité, p. 68-70).
91 Delille [Eugène Debievre], Artistes lillois oubliés – Les statues de Lille, Lille, Leleu, 1899, p. 45-54 ; Ferdinand de Croix, « Georges de Ghewiet, avocat, magistrat et collectionneur à Tournai et à Lille », Bulletin de la Société d’études de la province de Cambrai, 1974-1975, p. 1-13 ; dossier d’œuvre, école française xviiie siècle, Portrait de Gaspard Van der Veken, P330, palais des Beaux-Arts de Lille.
92 Dont Adriaen Verdoel (vers 1620- après 1695), Melchisedech bénit Abraham, huile sur bois, 62 x 84 cm. Lille, palais des Beaux-Arts, don de J. Cuvelier. P259, et Pieter de Nys (1624- 1681), Scène rustique, 1644, huile sur bois, 41 x 62 cm. Id. P298 (Voir Joconde000PE017647 et 000PE017151).
93 « Les Imbert de la Basecque… », article cité (Voir Getty Provenance Index F-A43a).
94 O. Bonfait, article cité, p. 35.
95 Alexis Donetzkoff, notice n° 123, Lille au xviie siècle…, op. cit., p. 176 et « Quelques bienfaiteurs d’église à Lille aux xviie et xviiie siècles », Collectionner dans les Flandres…, op. cit., p. 83-95.
96 Guilhem Scherf, « Un monument méconnu : le mausolée de Charles-Joseph de Pollinchove par Christophe-Gabriel Allegrain (1710-1795) », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1989, Paris, 1990, p. 117-130 (Voir Palissy PM59000416).
97 Voir note 84.
98 « César Hespel de Guermanez… », article cité.
99 En1784, il obtient du roi de France l’autorisation de créer une manufacture de grès anglais (Aimé Houzé de l’Aulnoit, Notices généalogiques, familles Houzé de l’Aulnoit et ses alliances, Lille, Lefebvre-Ducrocq, 1892, p. 54-68).
100 Voir note 48. Par exemple, les peintres Louis-Narcisse Jacops d’Aigremont (1768-1829) et Isidore Bonnier de Layens (1792-1877) sont conservateurs du musée des Beaux-Arts de Lille, respectivement de 1824 à 1829 et de 1828 à 1842. La collection du premier est connue par un catalogue de vente à Lille en1840 (BnF 8-V36-3337).
101 Voir la classification de François Furet (Livres et société dans la France du xviiie siècle, Paris-La Haye, Mouton et Cie, 1965, t. 1 p.14-16).
102 E. Olivier-Valengin, « Reflet d’une passion : collectionneurs, amateurs et curieux à Lille au xviiie siècle », Collections et marché de l’art en France au xviiie siècle, op. cit., p. 77-95.
103 Par exemple, la tenture illustrant l’histoire de Gédéon, fierté de la famille, se retrouve dans les intérieurs de plusieurs générations (Célia Fleury, op. cit., t. 1 p. 121).
104 « Les intérieurs des élites arrageoises… », article cité, p. 361-363.
105 F. de Croix, article cité, p. 1-13.
© Éditions Rue d’Ulm, 2010