Les Petites Cartes du web
|Chapitre 2. Vers un renouvellement de la critique
De la carte à la fabrique cartographique
Texte intégral
1Si les « petites cartes du web » pouvaient sembler anecdotiques il y a dix ans, l’expansion massive de leurs usages et leur institutionnalisation leur confèrent aujourd’hui un statut de référentiel. Dès lors, la géographie, science des représentations de l’espace, ne peut faire l’économie d’une analyse critique de ces dispositifs. Nous soutenons ici un double point de vue : d’une part, la cartographie critique peut être un recours utile pour décrypter les « petites cartes » et renouveler les études essentiellement techniques ou économiques dont elles font l’objet ; d’autre part, les placer comme objet de recherche permet d’envisager un renouvellement partiel des cadres théoriques proposés dans les textes fondateurs sur la cartographie critique, en insistant sur l’importance du processus cartographique (map making) plus que du produit cartographique (map). À partir d’un texte-clé de J. B. Harley, nous rappelons ici les acquis de la cartographie critique, avant de proposer quelques pistes de renouvellement liées aux difficultés d’analyse des « petites cartes du web ».
Acquis théoriques et méthodologiques de la cartographie critique
« Déconstruire les cartes » : retour sur le texte fondateur de J. B. Harley
- 19 Publié initialement dans la revue canadienne Cartographica, il a été repris dans plusieurs antholo (...)
- 20 M. Edney, « Cartography and its discontents », 2015.
- 21 En mars 2014, M. Edney a analysé ses bases bibliographiques en ligne et montré la constance du nom (...)
2Publié en 1989, l’article de Harley, « Deconstructing the map », est l’un des écrits fondateurs de l’analyse du pouvoir des cartes19. S’il a pu être perçu comme un manifeste provocateur rebattant les cartes de la discipline20, il constitue à présent une référence incontournable21. Cependant peu de textes mobilisent aujourd’hui les travaux de Harley en tant que cadre conceptuel ou méthodologique. La plupart se contentent de le citer à titre illustratif pour évoquer le pouvoir des cartes.
- 22 P. Gould et A. Bailly (éd.), Le Pouvoir des cartes. Brian Harley et la cartographie, Introduction, (...)
- 23 J. Derrida, De la grammatologie, 1967.
- 24 M. Foucault, « Questions à Michel Foucault sur la géographie », 1976.
- 25 P. Lascoumes, « Gouverner par les cartes », 2007.
- 26 J. Crampton, « Maps as social constructions : power, communication and visualization », 2001.
- 27 P. Gould et A. Bailly (éd.), Le Pouvoir des cartes, Introduction, p. 8.
3Harley propose pourtant une approche originale et engageante. Ses travaux contestent la vision scientifique supposément neutre d’une cartographie qui serait le fruit d’une progression constante et cumulative, reflet d’une représentation idéalisée de la « réalité ». Ses écrits invitent à « pénétrer sous la surface des cartes pour dévoiler leurs intentions cachées, leurs silences et leurs secrets22 ». Harley conçoit les cartes non comme des miroirs de la nature, mais comme des textes culturels dont la rhétorique peut être analysée en s’inspirant des déconstructions proposées par J. Derrida23 et des écrits de M. Foucault24 sur les relations entre savoir et pouvoir. Sa démonstration s’articule suivant trois points majeurs : un décryptage historique des règles de la cartographie ; une lecture des cartes comme des textes culturels permettant d’envisager leur déconstruction ; et une théorisation de l’exercice du pouvoir avec les cartes (pouvoir externe) et du pouvoir sur les cartes (pouvoir interne) à travers le processus de production cartographique. Harley a contribué à faire tomber le postulat positiviste de la carte, représentation neutre et toujours précise du territoire. Se distanciant des approches fonctionnalistes et privilégiant leur portée cognitive, il a invité les sciences sociales à repenser la carte comme une forme de savoir socialement construit, subjectif et idéologique25. Cette « rupture épistémologique26 » offre un « élargissement de l’horizon27 » et permet de réinterroger les cartes.
- 28 B. J. Harley, « Deconstructing the map », p. 2.
- 29 Pour un panorama des questionnements de l’époque, voir H. Desbois, « La carte et le territoire à l (...)
- 30 Action – I19 : « GIS and society : the social implications of how people, space, and environment a (...)
- 31 Les SIG participatifs promeuvent l’usage de la géomatique dans des actions de démocratie participa (...)
- 32 Ces travaux dénoncent l’approche statistique, surplombante et technocratique imposée par les SIG e (...)
4Face au développement de la géographie numérique, Harley reste méfiant et considère que les méthodes assistées par ordinateur de la fin des années 1980 « rendent la rhétorique scientiste des cartographes encore plus marquée28 ». Au milieu des années 1990, les approches critiques trouvent une nouvelle résonance auprès des communautés de chercheurs qui développent la géomatique et les GISciences aux États-Unis. L’émergence d’un courant de recherche autour des SIG critiques est marquée par la montée en puissance des questionnements sur les implications sociales de ces technologies29. Deux manifestations majeures viennent alors lancer les débats entre les promoteurs et les pourfendeurs des SIG. En 1993, M. Goodchild, alors directeur du National Center for Geographic Information and Analysis (NCGIA), est à l’initiative de la conférence de Friday Harbor encore considérée aujourd’hui comme un évènement marquant des critical GISciences. Cette conférence a en particulier débouché sur l’identification d’une action de recherche30 permettant de mettre à l’agenda le prolongement des questionnements de Harley, à l’adresse cette fois des SIG. En 1995, trente-neuf chercheurs internationaux se réunissent à South Haven, Minnesota, pour définir sept axes prioritaires de travail. Plusieurs développements théoriques et méthodologiques sont proposés dans la continuité de ces débats, tels que les travaux sur la représentation de l’incertitude dans les SIG. Vers la fin des années 1990, les SIG critiques deviennent une sous-discipline de la géographie numérique structurée en diverses branches autour des SIG participatifs31 ou encore de l’approche féministe des SIG32.
Intentionnalité sociale et autoréférentialité des cartes
5Deux courants principaux traversent les recherches sur la cartographie (puis les SIG) critique(s). Le premier établit que les cartes ne constituent pas des relevés passifs d’objets géographiques, mais sont au contraire chargées de valeurs et influencées par de multiples facteurs (classe sociale, genre, religion, ethnicité, etc.). L’intentionnalité sociale de la carte et son caractère fondamentalement rhétorique sont alors mis en évidence.
- 33 J. B. Harley, « Deconstructing the map », p. 79.
Les étapes de la confection d’une carte – sélection, omission, simplification, classification, création de hiérarchies et « symbolisation » – sont toutes foncièrement rhétoriques. Dans leurs intentions et dans leurs applications, elles traduisent des finalités humaines subjectives et non les seuls mécanismes de quelque loi fondamentale de généralisation cartographique. De fait, la liberté de manœuvre rhétorique est considérable dans la cartographie : comme dans tout autre texte, le cartographe omet tout simplement les caractéristiques du monde qui sont étrangères à la finalité du discours immédiat33.
- 34 D. Wood et J. Fels, The Power of Maps, 1992.
- 35 D. Retaillé, « La vérité des cartes », 1996, p. 92.
- 36 M. Lussault, « L’espace avec les images », 2003, p. 51.
- 37 B. Debarbieux, « Figures (géo) graphiques et prospective. Les cartes, schémas et modèles au servic (...)
- 38 Ch. Jacob, L’Empire des cartes, 1992, p. 354.
- 39 Y. Jeanneret, « Complexité de la notion de trace. De la traque au tracé », 2011, p. 354.
6Le second courant qui fait suite aux travaux de D. Wood relève la performativité des représentations cartographiques sur la pensée des acteurs34. Ainsi, non seulement les cartes ne sont pas neutres, mais elles agissent sur le changement social en véhiculant des catégories particulières d’analyse du monde. Cet « effet de vérité » engendré par une carte devenue « carte-preuve »35 est une « arme inaltérable du faire-paraître-vrai36 ». À cela s’ajoute l’« effet de précision37 » qui suggère que le positionnement d’objets sur la carte est rarement remis en question. L’ensemble renvoie alors à une forme de pouvoir d’iconisation, une autoréférentialité qui confère à la carte, plus qu’au cartographe, une capacité d’enrôlement qui enfermerait dès lors ses usagers dans une attitude passive, « une forme d’obéissance civique38 ». De fait, la carte devient référence et la référence révérence. Elle fait exister physiquement – par l’usage de la métrique – des réalités culturelles et sociopolitiques qui, par définition, sont abstraites, et elle les « présentifie39 ». Cet effet de projection de la carte peut aller jusqu’à engendrer des valeurs identitaires qui participent de la personnification des lieux en produisant des prosopopées. Ainsi, H. Blais, dans Mirages de cartes, analyse, entre bricolage et ajustement, les constructions cartographiques à l’origine de « l’invention de l’Algérie coloniale ». La cartographie critique établit de nombreux constats, notamment sur le rôle assigné par l’État à la cartographie dans ses stratégies d’affirmation territoriale et de contrôle des ressources naturelles.
Enjeux pour un renouvellement de la critique en cartographie
- 40 J. B. Harley, « The map as biography : Thoughts on ordnance survey map, six inch sheet Devonshire (...)
7Avec une approche humaniste de la carte en tant que support qui peut faire ressurgir la mémoire, Harley propose de l’envisager comme une biographie40. Elle donne à voir aussi bien un objet matériel et un paysage que quelques-unes des lignes de vie du cartographe qui l’a produite et du collectionneur qui la possède. Le tournant numérique rend aujourd’hui ces biographies plus complexes à analyser : le support n’est plus matériel ni le paysage obligatoirement la source principale d’inspiration, et les lignes de vie du cartographe et du collectionneur se sont démultipliées (avec l’expansion des usages et la facilité de lecture-écriture des cartes) et entremêlées (dans bien des cas la distinction entre producteur et utilisateur est inopérante). Deux questions se posent alors. D’une part, en quoi ces pratiques font-elles émerger de nouveaux registres de subjectivité permettant l’apparition de représentations alternatives des territoires ? D’autre part, dans la mesure où ces pratiques ne remplacent pas les modes conventionnels de production/diffusion de données géographiques, mais viennent les concurrencer, les contourner ou les compléter, comment la circulation et les échanges entre des ressources informationnelles devenues multiples (et parfois contradictoires) s’opèrent-ils ? Il convient aussi de s’interroger sur les conditions de reproductibilité des propositions initiales de Harley. Deux caractéristiques des nouveaux modes de production cartographique – l’hybridation et la malléabilité des données numériques – nous semblent en effet nécessiter une relecture de l’intentionnalité sociale et du pouvoir d’autoréférentialité du média cartographique à l’ère de la profusion des « petites cartes du web ».
Hybridation des données : vers une relecture de l’intentionnalité cartographique
- 41 Au chapitre 3, les exemples guyanais illustrent la persistance de fractures numériques tant social (...)
- 42 M. Doueihi, La Grande Conversion numérique, 2008.
8L’émergence de nouvelles sources de données cartographiques s’accompagne d’un effacement progressif de binômes très souvent mis en opposition : l’amateur versus l’expert, le producteur versus l’utilisateur. La facilité de mise en carte qui accompagne la profusion des « petites cartes » rend leur remobilisation aisée et estompe les limites entre producteurs et utilisateurs, devenus des « produsers ». Si la fracture numérique41 demeure, la « compétence numérique » décrite par M. Doueihi42 tend à se diffuser progressivement. Elle se déploie dans le cadre de pratiques d’écritures géographiques variées sur le web qui empruntent au professionnalisme et qui brouillent ainsi les cartes. De même, la massification des technologies de l’information géographique ainsi que le développement des logiciels libres et des données ouvertes permettent la circulation des compétences et le potentiel basculement de l’expertise entre professionnels et amateurs, hybridés en « proam ». L’internaute ne peut plus être perçu comme un usager-lecteur banal : son entrée en production passe dans et par le jeu des « petites cartes du web ». L’encadré 1 retranscrit l’annonce de l’intégration d’une base de données considérée comme professionnelle (Corine Land Cover) sur le forum d’un système de cartographie libre considéré comme amateur (OpenStreetMap). Dès lors, quel peut être le statut de ce jeu de données devenu composite ?
Encadré 1 – Annonce de la fin de l’intégration des données d’occupation des sols Corine Land Cover dans OpenStreetMap.

9La complexification des registres de production cartographique s’accompagne donc d’une hybridation des contenus qui soulève des questions théoriques et méthodologiques. Il devient délicat d’envisager un décryptage d’intentionnalités potentiellement multiples. La « petite carte » présente un caractère composite qui permet de conjuguer des éléments d’information de nature différente dans un jeu constant entre des modalités informationnelles hétérogènes. Du fait de ces différentes appropriations mouvantes et plastiques, le sens des cartes s’élabore dans la relation à leur contexte d’usage. Autrement dit, au gré de ses réappropriations multiples, une « petite carte » tend à se métamorphoser dans son apparence comme dans ses fonctions ou ses différents sens. En privilégiant une entrée par les usages, peu développée dans les travaux de Harley et des tenants de la cartographie critique, il s’agit de prendre la mesure de la diversité des fonctions remplies par le brassage et la fragmentation des « petites cartes » (institutionnelle, participative, radicale…). Souvent cantonnées dans un rôle de représentations, l’examen des usages permet de révéler d’autres fonctions des cartes (expliquer, convaincre, discuter, mettre en visibilité). En proposant une lecture fine et nuancée de ce que les usagers font effectivement avec les « petites cartes », l’objectif est de prolonger la cartographie critique en proposant une relecture des cadres habituels d’analyse de l’intentionnalité sociale du média cartographique.
Encadré 2 – L’histoire du premier mashup cartographique : HousingMaps. 2a

Source : http://www.housingmaps.com/
Malléabilité des données : vers une relecture du pouvoir d’iconisation des cartes
- 43 É. Candel, J.-P. Valérie et E. Souchier, « Petites formes, grands desseins. D’une grammaire des én (...)
10Comme pour les « petites formes du web43 », les « petites cartes du web » combinent une double caractéristique : elles sont à la fois hétéronomes et hétérogènes. Hétéronomes, car influencées par des facteurs contextuels qui leur sont extérieurs : les marges des cartes papier qu’analysait Harley sont devenues les blancs, les textes, les tags ou encore les liens hypertextes de la page web. Hétérogènes, car composées d’éléments de nature et d’origine distinctes : le succès des mashups cartographiques en est un bon exemple. Un mashup est une application combinant du contenu issu de plusieurs applications. Pour un site web, le principe d’un mashup est d’agréger du contenu provenant d’autres sites, afin de créer un site nouveau (encadré 2).
- 44 J.-Ch. Plantin, La Cartographie numérique, 2014, p. 77.
11À la différence d’objets plus spécifiques, comme la carte au 25 000e du randonneur, les « petites cartes du web » se prêtent à une grande variété de réappropriations et de mobilisations différenciées issues d’un « bricolage à la fois technique et expressif44 ». En cela, leur analyse ne peut être déconnectée des contextes d’usages associés.
De la carte aux « espaces de cartes » : vers une analyse de la fabrique cartographique
12En prenant en compte la multiplication des traces numériques individuelles, par l’intermédiaire de citoyens devenus capteurs de leur environnement et de leur propre activité, la cartographie numérique participe du déplacement de la frontière entre le visible et l’invisible. Elle conditionne le partage entre ce qui devient ou ne devient pas une vue partagée. Alors que les productions cartographiques conventionnelles relèvent d’une intentionnalité institutionnelle, où la carte est, pour l’État, le moyen de rendre visible son territoire, les nouvelles formes cartographiques semblent désormais relever d’une intentionnalité commerciale, la carte étant alors avant tout utilisée pour donner à voir un espace personnel en mettant en exergue un potentiel commercial. Mais ces traces numériques peuvent également relever d’une intentionnalité citoyenne – la carte devenant le moyen de partager un savoir considéré comme un bien commun – ou, dans un but plus égocentré, servir à mettre en scène des activités personnelles. L’augmentation des sources, la malléabilité des données, l’expansion des usages et la dispersion des acteurs potentiellement impliqués dans les différentes étapes de la mise en carte rendent toute tentative de décryptage de l’intentionnalité cartographique singulièrement périlleuse.
- 45 J.-M. Besse, « Cartographie et pensée visuelle : réflexions sur la schématisation graphique », 200 (...)
- 46 M. de Certeau, L’Invention du quotidien, vol. 1 : Arts de faire, 1990.
13Il est donc nécessaire d’aller plus loin dans la cartographie critique pour envisager une contextualisation renforcée de la fabrique cartographique qui permette de tisser des liens multiples entre les auteurs de la carte, ses sources, les différentes étapes de ramification des données, la carte elle-même et le territoire auquel elle réfère. Ce prolongement des travaux de Harley implique de prendre en considération la temporalité « interne » de la réalisation de l’objet cartographique45. Il s’agit donc de distinguer et d’analyser précisément les multiples braconnages46 des données mobilisées dans l’élaboration de la carte. Il devient alors nécessaire d’élargir le concept de carte lui-même car ce sont les différents états, objectifs et usages de ces « cartes en train de se faire » qu’il convient d’analyser. Un élargissement du champ d’investigation de la cartographie critique, de la carte (map) à la fabrique cartographique (map making), devient essentiel. Ainsi, quand Harley propose, pour déconstruire une carte, de démanteler le cadre que le cartographe a placé autour, il fait référence au cartouche, aux logos, à la légende et aux marges… Si ces derniers n’ont pas disparu, le numérique les rend plus diffus et entremêlés. De nouveaux « espaces de contextualité » sont à explorer. En tant que support intertextuel (elles pointent vers des sites et des sites pointent vers elles), les « petites cartes du web » renvoient souvent à d’autres figurations du territoire. Or il est nécessaire de prendre en compte cet ensemble de relations entre territoire et représentation pour en faire une véritable analyse politique. Les usages de la carte ne peuvent plus être limités aux objectifs de son créateur. Tout usage particulier, dans un contexte unique de mise en action, peut s’apparenter à une nouvelle création de la carte. L’objet d’étude n’est plus la carte, mais la myriade d’interconnexions qui font de la production et de la consommation d’« espaces de carte » un processus simultané d’écriture et de lecture des territoires. Démêler ces interconnexions permet d’en révéler les enjeux sociopolitiques.
Notes
19 Publié initialement dans la revue canadienne Cartographica, il a été repris dans plusieurs anthologies : Writing Worlds. Discourse, Text and Metaphor in the Representation of Landscape de T. Barnes et J. Duncan en 1992 ; Human Geography. An Essential Anthology édité par J. Agnew, D. Livingstone et A. Rogers en 1996 ; Postmodernism. Critical Concepts de V. Taylor et Ch. Winquist en 1998 ; The New Nature of Maps. Essays in the History of Cartography par J. B. Harley en 2001 ; The Spaces of Postmodernity. Reading in Human Geography de M. Dear et S. Flusty en 2002 ; ou encore Classics in Cartography de M. Dodge en 2011. P. Gould et A. Bailly ont traduit le texte dans un ouvrage de 1995 qui rassemble six articles de J. B. Harley sous le titre Le Pouvoir des cartes. Brian Harley et la cartographie.
20 M. Edney, « Cartography and its discontents », 2015.
21 En mars 2014, M. Edney a analysé ses bases bibliographiques en ligne et montré la constance du nombre de citations depuis la sortie du texte en 1989.
22 P. Gould et A. Bailly (éd.), Le Pouvoir des cartes. Brian Harley et la cartographie, Introduction, « Brian Harley et l’élargissement de l’histoire de la cartographie », p. 8.
23 J. Derrida, De la grammatologie, 1967.
24 M. Foucault, « Questions à Michel Foucault sur la géographie », 1976.
25 P. Lascoumes, « Gouverner par les cartes », 2007.
26 J. Crampton, « Maps as social constructions : power, communication and visualization », 2001.
27 P. Gould et A. Bailly (éd.), Le Pouvoir des cartes, Introduction, p. 8.
28 B. J. Harley, « Deconstructing the map », p. 2.
29 Pour un panorama des questionnements de l’époque, voir H. Desbois, « La carte et le territoire à l’ère numérique », 2015.
30 Action – I19 : « GIS and society : the social implications of how people, space, and environment are represented in GIS ».
31 Les SIG participatifs promeuvent l’usage de la géomatique dans des actions de démocratie participative : voir J. Corbett et P. Keller, « An analytical framework to examine empowerment associated with Participatory Geographic Information Systems (PGIS) », 2005.
32 Ces travaux dénoncent l’approche statistique, surplombante et technocratique imposée par les SIG et y voient des mécanismes de renforcement de la domination masculine (S. McLafferty, « Women and GIS : Geospatial technologies and feminist geographies », 2005).
33 J. B. Harley, « Deconstructing the map », p. 79.
34 D. Wood et J. Fels, The Power of Maps, 1992.
35 D. Retaillé, « La vérité des cartes », 1996, p. 92.
36 M. Lussault, « L’espace avec les images », 2003, p. 51.
37 B. Debarbieux, « Figures (géo) graphiques et prospective. Les cartes, schémas et modèles au service du projet et de la prospective territoriale », 2002, p. 162.
38 Ch. Jacob, L’Empire des cartes, 1992, p. 354.
39 Y. Jeanneret, « Complexité de la notion de trace. De la traque au tracé », 2011, p. 354.
40 J. B. Harley, « The map as biography : Thoughts on ordnance survey map, six inch sheet Devonshire CIX, SE, Newton Abbot », 1995.
41 Au chapitre 3, les exemples guyanais illustrent la persistance de fractures numériques tant sociales que territoriales.
42 M. Doueihi, La Grande Conversion numérique, 2008.
43 É. Candel, J.-P. Valérie et E. Souchier, « Petites formes, grands desseins. D’une grammaire des énoncés éditoriaux à la standardisation des écritures », 2012.
44 J.-Ch. Plantin, La Cartographie numérique, 2014, p. 77.
45 J.-M. Besse, « Cartographie et pensée visuelle : réflexions sur la schématisation graphique », 2006.
46 M. de Certeau, L’Invention du quotidien, vol. 1 : Arts de faire, 1990.
Table des illustrations
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Titre | Encadré 1 – Annonce de la fin de l’intégration des données d’occupation des sols Corine Land Cover dans OpenStreetMap. |
URL | http://books.openedition.org/editionsulm/docannexe/image/5000/img-1.jpg |
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Titre | Encadré 2 – L’histoire du premier mashup cartographique : HousingMaps. 2a |
Crédits | Source : http://www.housingmaps.com/ |
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Titre | 2b |
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